Mourir pour 30 000 euros

Lors de travaux de rénovation à Châtenay-Malabry (92) un salarié s’est profondément entaillé l’avant-bras gauche (sectionnement de plusieurs tendons et une artère) en utilisant une disqueuse. L’engin s’est coincé lors de la découpe d’un panneau en bois, il a essayé de le retirer en forçant et l’accident est survenu. L’enquête a déterminé son statut ; il est intervenu à la demande d’un artisan, qui indique qu’il supposait qu’il était auto-entrepreneur… Le maître d’ouvrage avait été mis en relation avec l’artisan par la plateforme Frizbiz, enseigne partenaire de LEROY MERLIN. L’équipement de travail n’était pas maintenu en conformité (protection retirée, lame inadaptée).

10 salariés ont été fortement incommodés par des émanations dans les locaux du centre BERLITZ situé au CNIT à la Défense (92) et se sont plaints de maux de tête, de problèmes respiratoires, de sensations de brûlures au niveau de la peau, de nausées. Une salariée a été hospitalisée. Par mesure de précaution, la direction technique du CNIT a pris la décision d’arrêter le système de ventilation mécanique qui aurait acheminé des produits toxiques provoqués par les travaux situés au niveau -3 du bâtiment (travaux sur la ligne E du RER). Le CHSCT – encore existant – de la société BERLITZ a émis un droit d’alerte pour danger grave et imminent.

Un salarié de la société BATI ETANCHE IDF (91 Le Perray) a fait une chute de 13 mètres en passant au travers d’une toiture en plexiglas d’un bâtiment du SDIS à Trappes (78) alors qu’il effectuait des travaux de nettoyage des chenaux. Il a subi des lésions aux poumons et au rachis, de nombreuses fractures. Il n’existait aucune protection collective ou individuelle.

Le groupe PSA et la SNCF reconnus coupables d’homicide involontaire par le tribunal correctionnel de Versailles, suite au décès accidentel d’un ouvrier sur le site de l’usine PEUGEOT de Poissy (78) en 2011. Ils ont été condamnés à une amende de 50 000 € chacun. Employé sur la plate-forme ferroviaire de l’usine, le salarié avait été écrasé par le wagon d’un train qui avait déraillé. Installé sur le marchepied du dernier des 14 wagons chargés de véhicules neufs, il renseignait le conducteur du train par talkie-walkie au fur à mesure des rotations entre gare et usine. Un taquet de sécurité, levé par erreur sur la voie ferrée, avait provoqué un déraillement, projetant la victime sous les roues du wagon. La réalisation de manœuvres ferroviaires par PSA sans supervision de la SNCF constituait une infraction et un danger. L’avocat de PSA avait évoqué l’interdiction formelle de monter sur le marchepied du wagon pour accompagner la manœuvre du train. Le procureur avait écarté l’argument, estimant qu’à supposer qu’il y ait eu erreur de la part de ce salarié, il n’y avait rien dans le dispositif de sécurité qui pouvait s’enclencher. Le groupe PSA et la SNCF ont été aussi condamnés à payer 30 000 € au titre du « préjudice moral » à la veuve du défunt, et 15 000 € à chacun de leurs trois enfants.

5 Commentaires

  1. Gilles
    Posted 1 janvier 2018 at 18:31 | Permalien

    Bonjour,

    C’est un article de salubrité publique.

    Il mérite d’être diffusé le plus largement possible.

  2. Laurent Piat
    Posted 2 janvier 2018 at 16:25 | Permalien

    et alors ça prouve quoi ?

  3. socrate
    Posted 2 janvier 2018 at 20:47 | Permalien

    @2
    ca prouve qu a 30 000 euros d’amende les patrons peuvent s en ficher des mesures de sécurité…

  4. Posted 4 janvier 2018 at 20:16 | Permalien

    Cher Laurent,
    Cela prouve que la vie d’un travailleur, de sa famille, épouse et trois enfants, ne vaut pas cher pour ces employeurs. Les PDG de ces deux entreprises coûtent combien de milliers d’euros par mois?
    Ce n’est pas avec cette indemnité qu’ils pourront survivre longtemps.
    Ce jugement devrait venir en appel en raison des indemnités attribuées à cette famille car le préjudice sera bien plus élevé par les années leur restant à vivre ou à survivre.

  5. Posted 6 janvier 2018 at 22:19 | Permalien

    Paris : deux ouvriers tués sur un chantier, un autre dans un état grave
    >Île-de-France & Oise>Paris>Paris XVIII|Julien Duffé| 06 janvier 2018, 16h30 | MAJ : 06 janvier 2018, 19h02 |0

    7 ter, cité du Midi (XVIIIe), ce samedi après-midi. Deux ouvriers ont trouvé la mort sur le chantier de transformation d’un ancien atelier de menuiserie en trois logements et un bureau. LP/J.D.
    L’accident est survenu cité du Midi (XVIIIe). La troisième victime a été emmenée à l’hôpital en urgence absolue, sous escorte des motards de la police.

    Le drame s’est noué ce samedi matin au bout d’une charmante allée pavée bordée de plantes, au cœur du quartier Pigalle (XVIIIe). Vers 11 heures, cité du Midi, deux ouvriers qui travaillaient sur le chantier de transformation d’un ancien atelier de menuiserie en habitations sont morts suite à un accident, tandis qu’un troisième était grièvement blessé.
    « Lorsque nous sommes arrivés, nous avons pris en charge trois victimes dont deux étaient en arrêt respiratoire, explique un porte-parole des pompiers de Paris. Malheureusement, nous n’avons pas pu les ranimer. » La troisième victime a été emmenée à l’hôpital en urgence absolue, sous escorte des motards de la police.
    Si les circonstances exactes du drame devront être éclaircies par les enquêteurs, il semble qu’une partie de la toiture sur laquelle travaillaient les ouvriers se soit effondrée, entraînant leur chute. « Je suis rentrée chez moi juste après l’accident et, de ma fenêtre, j’ai vu qu’une tronçonneuse était restée sur le toit, raconte Anne, qui vit en face du bâtiment. Je pense qu’ils étaient en train de démonter le toit et que celui-ci a dû céder. C’est un bâtiment en bois très vieux. »

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