Quelles sont les raisons qui ont poussé Macron à faire ses déclarations en GB sur un référendum de sortie de l’UE ?

Je m’appelle Elliot Lelievre, je suis journaliste chez Sputnik News à Paris et je vous écris ce jour pour vous demander si vous accepteriez de nous livrer vos réactions quant aux déclarations d’Emmanuel Macron sur un éventuel Frexit au micro de la BBC.
Travaillant sur ce sujet, je voulais vous poser les questions suivantes :
1/ Quelles sont les raisons qui ont poussé M. Macron à faire ces déclarations sur un référendum de sortie de l’UE ?

Parce qu’il sent bien que c’est la réalité dans le pays, le « non » du 29 mai 2005 est sans aucun doute renforcé depuis 13 ans… et en cas de referendum cela se confirmerait. Non pas parce que les français sont contre l’Europe, mais ils rejettent l’Europe libérale et l’ordo libéralisme chaque fois qu’ils peuvent s’exprimer librement. Ils ont battu Sarkozy, Hollande, parce que ceux ci cautionnaient cette Europe libérale et ses règles destructrices, qui provoquent d’un côté chômage, inégalités, austérité, misères… et de l’autre, fortunes accumulées, finances pléthoriques rapaces et totalitaires.

2/ Au vu de la taille réduite de sa base électorale, n’est-ce pas un aveu de faiblesse ?

Bien sur, Macron repose sur une tête d’épingle. Il n’a, en fait, et en dépit des apparences sondagières, d’ailleurs fluctuantes, pas de base sociale ni à droite, ni à gauche. Macron est une créature du CAC 40, du Medef, des banques, et des 9 milliardaires qui détiennent 95 % des grands médias. Comme disait Jean d’Ormesson: « Macron n’a pas de socle, il vit de la chute des autres. »… et surtout de la division de la gauche qui est restée majoritaire dans le coeur du salariat.

3/ Si oui, quelle est sa légitimité à mener une politique européenne ?

Autant et donc pas plus que Mme Merkel qui est minoritaire en Allemagne, aussi bien en 2013 qu’en 2017. Il existe en Europe une forme de dictature de la finance qui ne reflète pas la réalité des aspirations de peuples. Les élections, avec de fortes abstentions partout, se font sous chantage à l’emploi, à la crise, aux immigrés, etc… C’est de cette contradiction non résolue que surgissent des monstres, le chômage et l’extrême droite, le nationalisme et l’obscurantisme.

Si non, en quoi les contextes dont il parle étaient-ils différents en France et au Royaume-Uni ?

Ils ne le sont pas tant, car le leadership dynamique et conquérant de Jeremy Corbyn à la tête du Labour party ( il pourrait bientôt être Premier ministre, et Mme May est déstabilisée et peut perdre à tout moment) révèle l’aspiration profonde du peuple britannique : en votant pour le Brexit, il y avait ambivalence, confusion, c’était un vote contre le libéralisme et contre l’UE parce que précisément l’UE est libérale, technocratique, austéritaire, mais une autre Europe sociale et démocratique, aurait surement pour effet d’inverser et d’annuler ce vote. En France également, le rejet qui existe est celui de l’UE telle quelle est mais pas de l’Europe.

4/ Ne pensez-vous pas que le fait que la France soit un membre fondateur de l’UE et l’attachement des français à l’euro sont des données qui rendent une comparaison France-Royaume-Uni difficile à établir ?

Si un Jérémy Corbyn avait pu l’emporter à la tête du PS français, on aurait vu que les différences n’étaient pas si grandes. Et si Jeremy Corbyn l’emporte en GB nous en verrons aussi des effets positifs chez nous et bien des rapprochements. Une autre politique est possible en Europe, elle existe au Portugal avec l’unité PSP, PCP, BdG. Ce qui nuit à l’Europe c’est essentiellement les choix économiques anti sociaux comme ceux de Macron, Merkel, Renzi, Rajoy et cie…

5/ Les difficultés du FN à se positionner sur l’Europe et l’euro n’illustrent-elles pas l’attachement de la grande majorité de la population française au projet européen ?
Non, elles illustrent ce que j’ai dit précédemment : il n’y a pas de rejet de l’Europe, il y a un rejet de l’UE telle qu’elle est.
Or le FN manipule entièrement le rejet de l’UE pour défendre un nationalisme xénophobe dangereux anti européen –  comme ses partenaires d’extrême droite en Autriche et ailleurs.
Il faut donc renverser le cours destructeur de l’ordo-libéralisme qui  règne dans l’UE et… casse l’Europe. il faut notamment mettre fin au dumping anti social des « travailleurs détachés ». Il faut opposer une autre Europe sociale, redistributrice, réductrice des inégalités, condition de la relance économique, de la transition écologique – sans glyphosate – des services publics, d’un recul du chômage de masse, pour le plein emploi de qualité et un smic européen.

7 Commentaires

  1. Hervé Villemin
    Posted 26 janvier 2018 at 20:06 | Permalien

    Gerard Filoche est de cette droite qui ne s’assume pas . Cette droite qui fera tout pour que cette UE putride survive quel qu’en soit le prix à payer pour les peuples . Chez filoche l’orchestration est différente, mais la partition est la même que chez sarkhollande, macron, lepen and co . Mais filoche aura beau sauter comme un cabri et dire que les français sont pour l’UE , ça n’en fait pas une vérité pour autant . Filoche est un révolutionnaire de canapé .

  2. Posted 26 janvier 2018 at 20:17 | Permalien

    je ne sais pas qui est ce Villemin qui vient insulter ici avec si peu d’arguments et tant de morgue bete
    la majorité en france n’est pas pour l’UE, j’ai toujours écris le contraire,
    s’il y avait referendum, le « non » à l’UE l’emporterait a nouveau et je militerais pour le « non » comme je l’ai fais de toutes mes forces et avec succès en 2005
    ceci dit depuis toujours et encore, je défends l’Europe, celle de Hugo a Trotsky, il ne peut y avoir de socialisme dans un seul pays, je suis internationaliste, pas nationaliste
    je défends ma classe, pas le peuple
    je suis plus près d’un ouvrier allemand qui mange du hareng que d’un patron français qui veut me bouffer tout cru

  3. Posted 26 janvier 2018 at 20:25 | Permalien

    http://fifor.fr/index.php/2018/01/23/petition-pour-une-democratie-dans-lfi/

    Pour la démocratie dans LFI

    La présente pétition est initiée par le groupe « Insoumis Démocrates » (1). Le fichier informatique sera remis à Manuel Bompard, président de LFI, avec copie sur la plateforme internet LFI.

    Je suis membre de la France insoumise (LFI) et je partage les objectifs du programme LAEC.

    Je pense que pour constituer une force politique, il faut un mouvement démocratique, adoptant au moins les principes suivants :

    a) les membres de LFI désignent par des votes leurs délégués locaux et nationaux.
    b) les membres de LFI décident du règlement intérieur statutaire de la FI et le votent.
    c) les membres de la LFI débattent et décident des orientations politiques locales et nationales, selon des procédures définies dans le règlement intérieur statutaire
    d) il ne saurait exister des instances locales ou nationales non élues ou non révocables.

    (1) Contacts « Insoumis Démocrates » :
    desinsoumisdemocrates@gmail.com
    https://www.facebook.com/groups/494405114268322/


    Merci de ne pas rendre publique cette pétition qui est à partager entre insoumis uniquement.

    [your signature]

  4. Posted 26 janvier 2018 at 20:30 | Permalien

    Cher-es ami-es ,
    C’est le cœur lourd mais avec les idées claires que je prends la décision de quitter le Parti Socialiste.
    Ce Parti, je m’y suis pleinement et totalement engagé depuis mon adhésion en 1986 ( militant, secrétaire de section, premier fédéral , membre du CN, du bureau et du secrétariat national) et ses militants-es m’ont beaucoup apporté en retour en me faisant confiance dans l’exercice de mes mandats d’élu. Je les en remercie du fond du cœur.
    Mais j’ai surtout eu l’occasion au fil de toutes ces années de rencontrer chez ses élu-es et militants- es des personnes magnifiques dont certains-es sont devenu-es des ami-es cher-es. La personnalité exceptionnelle d’Henri Emmanuelli, qui m’avait conduit à rejoindre jeune étudiant ce parti, fut la plus forte de ces rencontres. Au moment de sa disparition, j’ai d’ailleurs compris que pour moi, plus rien ne serait comme avant.
    Après l’épouvantable année 2017 que nous, socialistes, avons vécue, j’avais encore fondé quelques espérances dans le prochain Congrès, dans l’espoir que nos dirigeants sachent se hisser à la hauteur de la gravité de la situation, en tirant toutes les leçons de nos échecs. Hélas, force est de constater qu’il n’en est rien et que la crise politique que le Parti Socialiste traverse s’approfondit chaque jour un peu plus, sans que personne ne semble en mesure de réagir. Je n’ai entendu aucun message fort pouvant me laisser croire que le PS se ressaisisse enfin pour redevenir le grand parti de gauche qu’il fut, des années 70 aux années 2000.
    Le non respect du résultat de notre primaire, puis le refus de se positionner clairement dans le rassemblement de toute la gauche face à Emmanuel Macron, comme la dérive progressive vers un projet et une façon de gouverner qui nous distinguent de moins en moins du centre droit, sont autant d’éléments qui m’ont conduit à une conclusion qui devenait inévitable : remettre mes engagements en conformité avec mes convictions.
    Je ne peux rester plus longtemps dans un parti dont la stratégie n’est plus le rassemblement de la gauche et dont le projet n’est plus la transformation sociale, mais trop souvent la simple gestion du systéme existant. Aux côtés d’Henri Emmanuelli, et de ses camarades, j’ai lutté pendant trente ans de toutes mes forces contre cette dérive. Voilà, c’est un constat d’échec. Cet échec est collectif et j’en prends toute ma part.
    Je conserve tout mon respect et toute mon amitié pour toutes celles et ceux, militants-es et élu-es, qui se battent au quotidien pour les valeurs de justice et d’égalité et qui ne méritent pas le sort que l’appareil national du PS leur a réservé en les conduisant dans un mur.
    Pour continuer à faire vivre ces valeurs, parce que le cœur de mon engagement à gauche et de mes valeurs socialistes reste bien entendu intact, je m’engage désormais pleinement au sein du mouvement Génération.s .
    Je souhaite bonne chance à mes ancien-nes camarades qui ont décidé de continuer le combat au sein du Parti Socialiste. Nous nous retrouverons, j’en suis sur, souvent, autour de combats communs.
    Amitiés,
    Stéphane Delpeyrat-Vincent.

  5. Posted 26 janvier 2018 at 21:59 | Permalien

    Pas de loi du talion, pas de peine de mort, pas de déchéance de nationalité de fait, pas de terrorisme avec les terroristes. Justice et civilisation

  6. Posted 27 janvier 2018 at 11:49 | Permalien

    qui donc ici défendait Lactalis ???

    À CHAUD
    Produits Lactalis suspects: 22 établissements épinglés
    Par Philippe Brochen — 26 janvier 2018 à 19:49

    Au siège de Lactalis à Laval le 17 janvier. Photo JEAN-FRANCOIS MONIER. AFP
    A la demande de Bercy, 3 600 nouveaux contrôles réalisés dans des commerces et des établissements de santé ont révélé 22 cas de non-respect de la procédure de retrait et de rappel. Ces infractions ont fait l’objet de procès-verbaux qui seront transmis à la justice.

    Produits Lactalis suspects: 22 établissements épinglés

  7. Posted 27 janvier 2018 at 16:15 | Permalien

    L’intelligence artificielle va supprimer du travail, comme la mécanisation et à sa suite l’informatisation et la révolution informationnelle, et tant mieux. Depuis 1950 le volume d’heures travaillées a diminué de 12 % et la production (le PIB) augmenté de 800 %. Les chiffres sont là ! L’intelligence artificielle participera au même titre que les innovations technologiques précédentes à l’érosion du volume d’heures travaillées. Et les milliers d’emplois crées en Chine n’y changeront rien au point de vue macroéconomique. Ce qui a permis d’accueillir un nombre croissant d’actifs sur le marché du travail (car plus de gens « travaillent » qu’en 1950 et la population active a augmenté de 23%), c’est que nous avons diminué le temps de travail, notamment par la salarisation massive de la population et bien sûr les combats pour la réduction de la durée légale du travail. Il ne faut pas se laisser abuser par cette illusion d’optique qui a vu le nombre de salariés augmenter dans une société ultra-consumériste au point de mettre en danger notre écosystème.

    Le problème, ce n’est pas l’intelligence artificielle en soi mais le cadre dans lequel elle se déploie, en l’occurrence l’économie de marché capitaliste. Tant que le travail sera structurellement aux mains du capital, nous savons que les employeurs n’auront de cesse de courir après les gains de productivité. Le temps de travail est le critère d’équivalence concurrentiel pour l’extraction de la plus-value. Marx explique ça très bien dans le capital. Produire toujours plus avec de moins en moins de travail humain. Bref, éliminer le plus possible le travail vivant pour rendre le travail restant le plus productif possible (puisque seul le travail crée la valeur) et empocher les gains de productivité. Avec bien entendu cette contradiction intrinsèque au capitalisme qui l’amène à assécher une partie croissante de ses débouchés puisqu’il est incapable de fournir du travail à tout le monde en condamnant une partie de la population à l’exclusion du système productif (tout au moins dans les pays industrialisés, mais le même phénomène de rattrapage se produit dans les pays émergents). Ce qui constitue une incitation supplémentaire à pressuriser d’autant plus la masse salariale restante.

    Tant que le travail sera l’otage de l’emploi, autrement dit, une location de sa force de travail pour la valorisation d’un capital, il n’y aura pas d’issue au chômage de masse. Le partage du travail est en totale contradiction avec le fonctionnement capitaliste. C’est un combat nécessaire, comme l’augmentation des salaires, mais c’est un pis-aller, autant demander au lion de devenir végétarien, on ne s’étonnera pas de se faire manger.

    Nous pouvons toujours interroger dans quelles proportions l’intelligence artificielle impactera le monde du travail mais une chose est sûre, il n’a d’avenir au sein du capitalisme que s’il génère des gains de productivité supplémentaires. Hamon a raison de s’inquiéter de l’érosion du travail dans l’économie marchande. Mais le reproche essentiel que l’on peut lui faire c’est qu’il ne pense l’évolution de la société que dans le cadre de l’hégémonie marchande capitaliste. Il tente d’accompagner le mouvement avec un Revenu universel « compensatoire » pour les chômeurs et les victimes de la précarité. C’est le pansement sur la jambe de bois. Il pense le travail en dehors de toute historicité.

    L’enjeu c’est reconnaître comme travail ses milliers d’activités qui ne rentrent pas dans la définition capitaliste du travail parce qu’elle ne valorise aucun capital. Toutes ses activités liées à la culture, à la recherche et aux études (salaire étudiant), aux loisirs, à l’entretien écologique, à l’associatif, au social, au travail domestique, etc. Dans ce sens le travail s’apparente à « une comète en expansion infinie » comme dit Gérard, mais PAS dans le cadre de l’emploi subordonné. Penser que l’organisation économique actuelle générera l’emploi suffisant pour vaincre le chômage de masse, c’est se bercer d’illusion. En tout cas, il n’est pas possible de se dispenser d’une explication approfondie sur ce sujet brûlant en balayant d’un revers de manche la position « réformatrice » de Hamon.

    Comment étendre le champ du travail non subordonné à la valorisation du capital (dans le cadre d’un programme de transition) ? En affectant la valeur ajoutée des entreprises capitalistes par l’impôt à la fonction publique et mieux encore par la cotisation sociale (puisqu’elle se dispense des profits capitalistes contrairement à la fiscalité) à des activités qui répondent aux besoins sociaux (les soignants, les retraités, les familles…). Il y a ici un enjeu décisif pour la gauche entre cotisations et impôts, car c’est notre modèle de société que nous interrogeons. Si l’impôt a été révolutionnaire, il ne l’est plus depuis la création du régime général de la Sécurité sociale qui unifie le salariat en classe constituée, d’où les attaques virulentes de Macron. La diminution du volume d’heures travaillées dans l’économie marchande capitaliste doit être accompagnée d’un combat pour la réduction du temps de travail subordonné et d’un combat pour l’extension de la cotisation sociale pour financer l’activité échappant à la marchandisation du monde.

    Amicalement,

    Frédéric

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