Ca suffit… M. Confavreux !

 

 

Bonjour Gérard,

Ce matin, Mediapart publiait un article de Joseph Confavreux intitulé « Antisémitisme : les gauches suspectées (1/3). Le genèse d’une gêne.

Au 7ème § il écrivait :

« Ces assassinats, le regain d’actes antisémites durant les années 2000, la propagation d’une hostilité « du quotidien » dans certains quartiers, encore attestée par la récente profanation de la stèle en mémoire d’Ilan Halimi, le tweet du militant de gauche Gérard Filoche reprenant une image antisémite piochée sur le site d’Alain Soral, qui vient de valoir à ce dernier une nouvelle condamnation à de la prison ferme pour provocation à la haine, ou encore les polémiques à répétition autour du livre Les Blancs, les juifs et nous d’Houria Bouteldja, figure du PIR (Parti des indigènes de la République), ont relancé une question lancinante : y aurait-il une complaisance accrue de la société française envers différentes formes d’antisémitisme qui serait plus sensible à gauche ? »

J’ai fais une réponse rapide.  Il fallait se dépêcher car, seuls les 1ers commentaires sont lus.  Un autre lecteur avait d’ailleurs déjà protesté contre l’usage qui était fait de ton tweet et avait dit qu’il avait aussitôt arrêté de lire l’article.

Voilà mon commentaire :

L’article de Joseph Confraveux est passionnant et je suis impatient de lire la suite.

Je suis, cependant, extrêmement choqué que le « tweet »  de Gérard Filoche soit mis sur le même plan que la récente profanation de la stèle en mémoire d’Illan Halimi.

Quelques minutes après avoir renvoyé ce tweet (Gérard Filoche affirme avoir tout simplement reçu un tweet de ce photomontage, très loin donc d’un quelconque « piochage » sur le site de Soral).  Gérard Filoche dont l’attention avait, quarante minutes après, été attirée le sur le contenu du tweet et sa provenance, l’avait aussitôt retiré et s’était excusé. Un antisémite aurait-il retiré son tweet ? Se serait-il excusé ? Soral l’avait-il retiré et s’était-il excusé ?

Gérard Filoche a écrit des centaines et des centaines d’articles et plus de quarante livres. Il met au défi quiconque d’y trouver la moindre trace d’antisémitisme. L’antisémitisme, dans le cas de Filoche, relèverait-il de la génération spontanée. Une génération spontanée d’ailleurs totalement éphémère, puisque rien de ce qu’il a écrit ou dit, par la suite ne va dans ce sens ?

Il a agi en tweeter sans doute un tantinet « compulsionnel »,  croyant reprendre une dénonciation, certes un peu osée, du « fanatisme » néolibéral de Macron. L’arrière plan du photomontage qu’il avait retwité était, en effet, beaucoup moins visible à ce moment là (pour ceux qui auraient bien voulu vérifier l’exactitude de leurs sources) que celui qui est paru le lendemain dans la presse. J’ai pour ma part, dû m’y reprendre à trois fois pour voir, pour distinguer sur internet, une fois averti, tout ce qu’il y avait sur ce montage. Dans un premier temps, j’ai vu Macron et son brassard orné d’un dollar ;  dans un deuxième temps, j’ai aperçu la photo de trois personnages que je ne reconnaissais pas ;  dans un troisième temps, j’ai reconnu le drapeau américain et le drapeau israélien.

Ce tweet a servi de prétexte au Bureau  National du PS pour exclure Filoche, sans même qu’il ait entendu. Il faut dire que c’était un militant qui gênait beaucoup par ses condamnations de la politique de droite de Hollande et Valls, tout particulièrement de leur loi travail.

Porter à la connaissance des lecteurs de l’article, la pétition signée par 17 000 personnes qui voulaient défendre l’honneur d’un militant, aurait permis, sans doute aussi, aidé à remettre à sa place l’accusation d’antisémitisme adressée à Gérard Filoche.

Les premiers signataires de cette pétition étaient : Guy Bedos (artiste), Christine Blum (consultante), Jacques Bidet (philosophe), Patrick Brody (syndicaliste), Patrick Chamoiseau (écrivain), Annick Coupé (syndicaliste), Jean-Baptiste Del Amo (écrivain), Christine Delphy (sociologue), Christian de Montlibert (sociologue), Annie Ernaux (écrivain), Karl Ghazi (syndicaliste), Jean-Marie Harribey (économiste), Anne Hessel, Daniele Kergoat (sociologue), Pierre Khalfa (économiste et syndicaliste), Jean-Marie Laclavetine (écrivain), Philippe Marlière (politiste), Gus Massiah (économiste), Gérard Mauger (sociologue), Christiane Marty (altermondialiste), Jean-Pierre Mercier (syndicaliste), Gérard Mordillat (écrivain), Gérard Noiriel (historien), Willy Pelletier (sociologue), Michel Pialoux (sociologue), Michel Pinçon-Charlot (sociologue), Monique Pinçon-Charlot (sociologue), Louis Pinto (sociologue), Patrick Raynal (écrivain), François Ruffin (réalisateur)

Le texte de cette pétition était le suivant :

« Oui, Gérard Filoche a retweeté un montage photo mettant en cause Emmanuel Macron dont, dans la précipitation, il n’a pas immédiatement perçu le caractère antisémite. Il s’est rapidement rendu compte de son erreur, a retiré le tweet, s’est excusé publiquement, a répondu aux journalistes.

L’affaire aurait pu s’arrêter là mais le tweet a été relayé sur la Toile pendant plusieurs jours au point de devenir une affaire d’État. Les condamnations, sans la moindre prise de recul, ont abondé. Le PS qui, ces temps-ci, peine tant à parler d’une seule voix, a retrouvé son unité pour exclure à bon compte une de ses dernières voix de gauche, sans autre forme de procès.

Voilà le plus inquiétant : les réseaux sociaux sont devenus le procureur le plus expéditif et le plus implacable, et derrière eux certains médias aussitôt aboient à l’unisson.

Filoche est donc antisémite : la sentence de Facebook est tombée. Qu’il disparaisse sur-le-champ !

Nous ne pouvons accepter cette accusation scandaleuse, cette atteinte portée à l’honneur d’un militant qui a consacré sa vie entière à défendre les libertés syndicales et le code du travail, à lutter contre le racisme et l’antisémitisme (il fait partie des fondateurs de SOS Racisme).

Cette polémique, comme celle qui oppose Charlie Hebdo et Mediapart, témoigne d’une extraordinaire dégradation du débat public. Journalistes et politiques rivalisent dans la surenchère et dans l’anathème. Il faudrait admettre une bonne fois que Twitter ne favorise pas l’intelligence dans le temps long, qui est celui de toute pensée politique digne de ce nom. Gérard Filoche a aujourd’hui l’occasion cuisante de s’en rendre compte, tandis que ses détracteurs continuent de tapoter furieusement sur les claviers de leurs smartphones.

Pendant ce temps, l’antisémitisme et le racisme répandent leur poison. Manuel Valls, si prompt à dénoncer l’antisémitisme, affirmait cette semaine encore que les musulmans « sont un problème ». Ce n’est pas la première fois, et il n’a jamais été inquiété pour ce type de propos.

Ça suffit. »

 

JJ Chavigné

 

lire sur ce blog ( er sur le site de www.GDS-DS.org ) toutes les explications détaillées , pétitions, meetings, débats à ce sujet. La bévue sur ce tweet a duré 40′ alors 40 jours après, pourquoi en reparler ainsi . Quelqu’un de sérieux écrivant sur Mediapart sans se renseigner, et osant en tirer des conclusions, ça pose problème, non ?

 

 

3 Commentaires

  1. CYRIL
    Posted 16 février 2018 at 20:33 | Permalien

    Bonsoir

    Comme quoi, les réseaux sociaux sont des duperies. Il n’ y a rien de social là-dedans, mais le spectacle misérable de nos vies atrophiées.

    De plus, il faut peut-être arrêter de taper sur la finance, les banquiers, etc…

    On vient à amalgamer très rapidement (vous voyez de quoi je veux parler)

    Si tous les commentateurs impulsifs comprenaient vraiment l’économie; ils verraient que c’est la finance qui soutient la croissance depuis plus de 40 ans et que c’est le capitalisme qui est la cause de la destruction de nos vies et non pas que les méchants financiers, spéculateurs, etc…

    Il y a toujours eu des gens cupides, avides, mégalomanes. Cependant, ces pauvres hères sont aussi sous la coupe du capital.

    Il n’ y a que les doux rêveurs pour penser que l’on peut mettre en place un capialisme à vsage humain (le capitalisme, c’est l’ inhumanité).

    Ce n’est pas parce que pendant quelques 30 ans, la croissance a permis à quelques – uns d’avoir un peu plus, que cela a été le nirvana. Nous n’avons eu que du laid, du monotone.

    Notre société basée sur l’exploitation du travail et l’aliénation aux technologies font de nous des zombies et non des êtres humains.

    Et, nous pauvres occidentaux, nous prétendons être la civilisation. Quelle imposture!

  2. Posted 17 février 2018 at 8:11 | Permalien

    les reseaux sociaux c’est comme la langue d’Esope la pire et la meilleure des choses, la lutte de classes les traverse c’est tout

  3. Posted 18 février 2018 at 0:32 | Permalien

    Segura Bruno Et je regrette que mr filoche soit exclu du parti socialiste car sa GR….. Gu… Permettez souvent que les ouvriers soient entendu en haut…

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