La contre-révolution Macron : « supprimer les cotisations sociales pré affectées »

Nos ainés du Conseil national de la Résistance avaient voulu un financement et un budget séparé pour nos besoins sociaux, afin de mieux les garantir. L’argent collecté par notre labeur, mutualisé et redistribué à chacun selon ses besoins ne devait pas servir à d’autres fins – à la guerre en Syrie à 2,86 millions le missile par exemple. La suppression par Macron des cotisations sociales basées sur le salaire, payées à la source par l’employeur, telles qu’elles étaient calculées et pré affectées, c’est la mort de notre système social tel qu’il a fonctionné depuis 1945.

 

Il s’agit pour lui d’abaisser de façon drastique « le coût du travail », de mettre fin au caractère solidaire des protections, de rompre le lien direct entre travail et droits sociaux. Il décharge les employeurs et les actionnaires du versement de plus de 470 milliards. L’impôt, bientôt prélevé à la source, à la place des cotisations ne sera pas, lui, pré affecté aux besoins sociaux : il sera complètement à la merci des choix politiques aléatoires des majorités du moment. Le budget social ne sera plus distinct de celui de l’état.

 

Macron met en œuvre la plus importante contre révolution sociale jamais connue depuis 1945.

 

Sa « pensée complexe » prévoit explicitement qu’il s’agit de mettre en œuvre une société post-salariale, et il n’a de cesse d’abroger TOUS les statuts, le code du travail comme le code de la fonction publique, en passant par celui des cheminots.

 

Supprimer le statut des salariés, c’est à dire le code du travail, les conventions collectives, la mensualisation, le CDI, la reconnaissance des qualifications, les institutions représentatives du personnel, les retraites, les prud’hommes, la médecine du travail, l’inspection du travail, la protection face aux licenciements c’est revenir à l’aube du salariat lorsque l’esclavage fut tout juste aboli.

 

Ce qui est voulu par Macron sous prétexte de numérisation, quand il annonce supprimer les « statuts », c’est qu’il n’y ait plus de définition des postes, des niveaux, coefficients, échelons. C’est le retour avant les qualifications reconnues, avant les contrats de travail, avant les conventions collectives, avant le droit du travail.  Fini le contrat de travail légal qu’on connaissait, il est remplacé par un aléatoire contrat commercial de gré à gré.

 

Au 19° siècle, c’était le temps des loueurs de bras, des journaliers des tâcherons, des canuts : c’était les temps des saisonniers, des manouvriers, des appointés, des trimardeurs, des besogneux.

Ces temps reviennent avec les VTC, les Deliveroo, les Ryan air, les contrats de mission, de chantier, les forfaits jours, les auto entrepreneurs,  le paiement à la tâche…  Au 21° siècle vu par Macron, ce sont les new managers, les start-upeurs, les « digital analysts »,  les accélérateurs, les opérateurs, les développeurs, et autres « incubateurs »…

 

Gérard Filoche

 

 

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