Vent de colère : Unité à gauche après les 15 en Loire Atlantique, les 8 au plan national, voila les 13 de Haute Garonne : CGT31, FSU31, Solidaires31, PCF, PG, FI, NPA, Ensemble, Mouvement de la Paix, DAL31, GDS31, MJCF31, Copernic31

après l’appel de 15 organisations de Loire Atlantique, puis l’appel de 8 organisations nationales, voila un appel de 13 organisations de gauche  de Haute-Garonne, (cette fois avec la FI et la CGT par exemple), et on voit que c’est possible d’avoir des accords de fond à gauche

 

 

 

Premiers signataires : CGT31, FSU31, Solidaires31, PCF, PG, FI, NPA, Ensemble, Mouvement de la Paix, DAL31, GDS31, MJCF31, Copernic31

Un vent de colère souffle
sur notre département comme dans tout le pays.

Chaque mois sont plus nombreux les salarié.e.s, retraité.e.s et privé.e.s d’emploi quin’arrivent plus à boucler leur budget. La hausse régulière et conséquente du carburantappauvri celles et ceux qui n’ont d’autres choix que la voiture individuelle pour les actes de lavie courante. Et, alors que l‘hiver s’annonce, la hausse des prix du gaz, de l’électricité, du fuelet des chauffages collectifs aggrave encore le quotidien.

En même temps que les profits financiers et patronaux explosent le gouvernement Macron Philippe accentue sa politique de classe, au service des riches. Il impose, pour la grande masse de la population, la réduction des droits sociaux et une politique fiscale particulièrementinjuste et inégalitaire. S’y ajoutent la fermeture de nombreux établissements publics et la suppression de milliers de postes de fonctionnaires, accentuant encore le sentimentd’abandon pour toutes celles et ceux qui vivent loin des métropoles.

La colère qui gronde est légitime et salutaire. Avec raison, elle met en cause la politique dictéepar le MEDEF et mise en œuvre par le Président de la République et son gouvernement,notamment en matière fiscale. Les groupes capitalistes, patronat et banques en tête, avec leurs profits exponentiels sont les vrais responsables et les bénéficaires du désespoir social et de la crise climatique.

Pour Macron, comme pour ses prédécesseurs, le capitalisme est un dogme. Pour nous c’estun drame : Les inégalités sociales accroissent la paupérisation de larges franges de la population et accentuent les atteintes à l’environnement et accélèrent le réchauffement climatique.

Le gouvernement tente de justifier ses choix politiques, les augmentions des taxes sur les carburants, par l’urgence écologique. C’est un mensonge car on le sait, le produit de ces taxessert avant tout à augmenter le budget de l’Etat et non à contribuer à la transition énergétique et écologique !

Non seulement le pays ne réduit pas la production de gaz à effet de serre, mais il l’augmente ; non seulement il ne réduit pas l’utilisation des pesticides, mais il l’augmente; non seulement il ne diminue pas l’artificialisation des sols, mais il la poursuit. La fermeture des services publicsde proximité, des gares et voies ferrées secondaires, la concentration des emplois dans les métropoles ne font que renforcer la tragédie climatique en cours et accroitre les difficultésquotidiennes de millions d’entre nous. De plus, cette « écologie punitive » sert de prétexte et de moyen pour exonérer les grands groupes de la fiscalité dont ils devraient s’acquitteren la transférant sur les ménages !

MEDEF et gouvernement sont les vrais responsables de la crise en cours car la politique qu’ils mènent dans les transports comme dans les autres domaines, n’est ni cohérente avec l’urgence climatique ni juste socialement. Aucune mesure ambitieuse n’a été prise pour financer les alternatives à la voiture et aider ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer autrement. Cette prétendue fiscalité écologique épargne les secteurs les plus polluants et émetteurs de gaz à effet de serre, comme les trafics aérien et maritime ou le transport routier de marchandises.

L’urgence sociale et l’urgence écologique sont indissociables, on ne répondra pas à l’une sans répondre à l’autre. La politique gouvernementale aggrave l’une et l’autre et espèrediviser celles et ceux qui en sont les victimes.

Les travailleuses et les travailleurs de notre département, qu’ils soient actifs, retraités ou privés d’emploi ont bien compris que c’est par leur mobilisation qu’ils obtiendrontsatisfaction.

Dix mesures d’urgences sociales et écologiques sont prioritaires :

  •   Une augmentation générale des salaires avec l’égalité salariale femmes-hommes, ainsique des pensions, des indemnités chômage, et des allocations sociales sur la base d’un SMIC à 2000 € et leurs indexations sur les prix pour redonner du pouvoir d’achat àtous/toutes.
  •   La reconquête d’une sécurité sociale de haut niveau
  •   L’arrêt des suppressions de postes et des fermetures des services publics, et la réouverturede services publics et sociaux de proximité pour répondre aux besoins des populationsdans une organisation équilibrée des territoires,
  •   L’arrêt de la défiscalisation du kérosène dans le transport aérien. Développer et favoriserle ferroviaire pour les transports de marchandises et les transports collectifs.
  •   Mettre un terme aux politiques centrées sur la voiture et mettre en place un réseau public, gratuit, de transports en commun accessible à tous et desservant l’ensemble dudépartement.
  •   La mise en œuvre d’un plan de construction de logements sociaux et de rénovationécologique de l’habitat accessible à tous
  •   Création partout où elles n’existent pas, de régies publiques de l’eau
  •   La lutte contre l’étalement urbain.
  •   Un aménagement équilibré du territoire qui passe par la lutte contre la concentration del’activité sur les métropoles, véritables « territoires entreprises » au seul service desgrands groupes donneurs d’ordres et de leurs actionnaires. C’est cette politique qui conduit à ce que 73% de l’emploi de notre département soit concentré sur les 31communes (sur 589) de la métropole, générant des centaines de milliers de déplacements journaliers, dont la majorité pour le domicile/travail.
  •   Le soutien à une agriculture paysanne privilégiant les circuits courts et les productions biospour permettre à toutes et tous l’accès à une alimentation de qualité.Associations, syndicats et partis politiques engagées dans le département pour la justice sociale et climatique, nous appelons ensemble à la mobilisation sociale, écologique et citoyenne contre la politique de Macron-Philippe, tout en refusant les boucs émissaires habituels des discours racistes, antisémites ou xénophobes.Nous appelons à une autre répartition des richesses et à l’urgente nécessité de placer latransition écologique et solidaire au cœur de toutes les décisions pour notre avenir et celui dela planète.Ce sont les mobilisations multiples dans les entreprises comme dans la rue, par la grève et par l’action, qui permettront de peser sur les décideurs publics ou privés pour que ceschangements s’imposent.

 

9 Commentaires

  1. Frankel
    Posted 19 novembre 2018 at 15:04 | Permalien

    Bonjour ,je suis FI ,vous n’ëtes pas sectaires? de petits groupes se forment evitant le contact avec le FN RN plus que present en PACA ,A MON AVIS ,FEDERER ,UNITE SOLIDARITE ET CONVERGENCE DES LUTTES POUR BLOQUER TOTALEMENT LE PAYS SANS VIOLENCE ET DE FACON RAISONNEE EN LAISSANT PASSER LES SERVICES D’URGENCE ,EST LE SEUL MOYEN EFFICACE POUR DESTITUER DE FAIT CES PARASITES ELUS PAR DEFAUT A 48% SUR MALENTENDU ET MANIPULATIONS EN JOUANT SUR LA PEUR FN ET QUI ENCOMBRENT LE POUVOIR POUR FAVORISER LES GRANDS GROUPES ACTIONNAIRES ET HERITIERS ,AUX DEPENDS PLUS PLUS GRAND NOMBRE ET EXIGEANT UNE CONSTITUANTE ET SIGNER EN MASSE LA PETITION EN VUE DE L »INSTAURATION DU RIC DANS LA CONSTITUTION article3.fr

  2. Posted 19 novembre 2018 at 15:48 | Permalien

    Bonjour,
    A Pau 64 nous avons constitué un comité citoyen soutenu par GDS, Ensemble et R&S. Des éléments de FI y participent.
    a toulouse l’appel est bone avec 13 organisations dont la CGT et FI…
    il faut reprendre partout
    Tract tiré à 600 exemplaires samedi. 400 effectivement diffusés.
    On va vous envoyer le texte (Pierre Ruscassie peut le faire, je vais au boulot).
    Une réunion prévue mercredi à 18 h 00. Parallèlement on participe aux initiatives.
    Augmentez les salaires, augmentez le Smic, unité avec les salariés, etc …
    Amicalement Jean-Yves Lalanne

  3. Posted 19 novembre 2018 at 18:49 | Permalien

    cf article de fressoz dans le monde :
    Oour Emmanuel Macron, la France des « gilets jaunes », celle qui est apparue samedi 17 novembre sur les écrans de télévision à l’occasion des blocages routiers, est électoralement perdue. Depuis le milieu des années 1980, les sociologues et les politologues ont vu se creuser, au fil des élections, le fossé entre les grandes métropoles de plain-pied dans la mondialisation et la France périurbaine qui se bat pour sauvegarder l’emploi, souffre d’être mal desservie en transports en commun, assiste au recul des services publics, se sent reléguée au point que nombre de ses électeurs ont choisi de se mettre en retrait de la politique en s’abstenant.
    De cette situation, le président de la République n’est pas responsable mais en décidant d’aligner la fiscalité du gazole sur celle de l’essence au moment où les prix du pétrole flambaient sur le marché mondial, il a mal appréhendé les difficultés quotidiennes rencontrées par nombre de ses concitoyens et pris la responsabilité d’allumer le feu. Un mort, 409 blessés dont quatorze dans un état grave à l’issue de la mobilisation du 17 novembre, ce n’est pas rien.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Gilets jaunes » : « La mèche est allumée… On attend la relève »
    L’urgence est d’apaiser au plus vite cette colère, pour des raisons de sécurité évidentes mais aussi pour des motifs électoraux. Dans six mois, en mai 2019, la France vote pour les élections européennes. Le scrutin qui se déroule à la proportionnelle à un tour est réputé propice aux coups de grisou.
    Voie étroite
    Le pire scénario pour le pouvoir serait que ces électeurs qui, pour partie s’abstiennent, choisissent, cette fois, de mettre un bulletin dans l’urne pour le sanctionner. L’étendard « progressiste » brandi par le chef de l’Etat en prendrait alors un sérieux coup et toute la fin du quinquennat s’en trouverait affectée.
    Pour éteindre l’incendie, le plus efficace serait d’étaler dans le temps la montée en puissance de la fiscalité carbone. Mais outre qu’Emmanuel Macron refuse de ressembler à ses prédécesseurs qui, à chaque conflit grave, ont reculé, il doit impérativement conserver ses propres électeurs qui ont un profil très typé : urbains, diplômés, bien intégrés dans la mondialisation, ils sont en quelque sorte les représentants de l’autre France.

    note de CG ci dessous

    « Mais outre qu’Emmanuel Macron refuse de ressembler à ses prédécesseurs qui, à chaque conflit grave, ont reculé, il doit impérativement conserver ses propres électeurs qui ont un profil très typé : urbains, diplômés, bien intégrés dans la mondialisation, ils sont en quelque sorte les représentants de l’autre France. »

    Voici le raisonnement catastrophique dans lequel il faut absolument refuser de tomber. Les métropolitains qui se soucient d’écologie seraient tous des bobos cosmopolites qui auraient massivement voté Macron et qui ne comprennent pas la souffrance de la France d’en bas qui se situe dans la périurbanité et la ruralité. C’est le discours de Marine Le Pen, de Laurent Wauquiez, de Florian Philippot et de Nicolas Dupont-Aignant et il faut lui tordre le cou.

    La mobilisation des gilets jaunes a une dimension qui prête le flanc à ce type d’analyse et c’est la raison pour laquelle l’extrême droite et la droite dure cherchent à récupérer le mouvement. Les taxes carbones impactent en effet bien plus les personnes qui vivent en périurbanité et en ruralité (https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/11/16/pourquoi-la-hausse-du-diesel-cristallise-la-grogne-des-banlieues-et-des-campagnes_5384675_3224.html). Mais:

    a. Les pauvres ne sont pas le propre de la France périurbaine. Ils sont autant si ce n’est plus nombreux dans les grandes métropoles. Voir cet article qui « infirme définitivement la thèse de la France périphérique ». Les pauvres métropolitains sont bien plus dépendants des transports en commun et c’est pour ça que cette question doit faire partie de notre propagande dans le cadre de la mobilisation en cours.
    b. Les métropolitains au « profil très typé: urbains, diplômés, bien intégrés dans la mondialisation » ne sont en rien l’apanage électoral de Macron. Ils se situent autant à gauche que derrière Macron et ceux parmi eux qui ont voté Macron sont des gens qui ont une sensibilité de gauche. Il suffit de regarder une carte électorale pour comprendre que la gauche est bien plus forte dans les grandes métropoles que dans le reste du pays. Voir cette analyse de la présidentielle.
    c. L’enjeu n’est pas de prendre le parti de « la France » (la « vraie »?) contre « l’autre France » mais de trouver des revendications qui font la jonction entre les préoccupations des « bobos » métropolitains très instruits et des salariés « périphériques » « perdants de la mondialisation ». C’est ce que j’écris dans l’article sur la dualisation du salariat dans D&S du mois d’octobre. Sur les gilets jaunes, la gauche arrive à le faire relativement bien: pas d’opposition entre transition écologique et pouvoir d’achat (et donc pas de revendication de baisse des taxes carbones) et donc revendications qui allient les deux (augmentations des salaires, développement de l’offre de moyens de transports alternatifs, etc.). Même parmi les partisans de Macron, il y a un sentiment que sur l’écologie ça laisse à désirer. Il faut exploiter cette faiblesse en la rapprochant de la colère sur le pouvoir d’achat.

    CG

  4. Posted 19 novembre 2018 at 18:51 | Permalien

    Dire que les électeurs de Macron au 1er tour étaient plutôt (bien sûr, il y a des tendances lourdes, mais qui n’empêchent pas qu’existent de nombreuses exceptions) « urbains, diplômés, bien intégrés dans la mondialisation » n’est pas un « raisonnement », mais une constatation. cf. l’étude Ipsos réalisée juste avant le 1er tour de la présidentielle, et qu’aucune autre n’a contesté sérieusement :

    Macron a été le plus souvent choisi par ceux qui ont arrêté leurs études au baccalauréat (24%), par les diplômés du 1er cycle (26%), comme par ceux du deuxième et troisième cycles (30%). Emmanuel Macron a obtenu le plus grand nombre de suffrages chez les électeurs plus aisés (25% chez les électeurs dont le revenu mensuel du foyer est compris entre 2000€ et 3000€, 32% chez ceux dont le revenu mensuel du foyer est supérieur à 3000€). Il a encore convaincu le tiers des électeurs qui déclarent « s’en sortir facilement » avec les revenus du ménage. Emmanuel Macron a séduit la France « optimiste », qui vit plutôt bien et qui pense que la jeune génération vivra mieux qu’elle

    En termes de catégories socioprofessionnelles, Marine le Pen a obtenu 37% du vote ouvrier, et convaincu le tiers des employés (32%). Malgré des scores sous les 20% dans toutes les autres catégories, elle est en tête sur l’ensemble des salariés (26%), du public (27%) comme du privé (26%). La candidate du Front National a enregistré le meilleur score auprès de ceux qui ont l’impression d’exercer une profession en déclin (30%), chez ceux qui s’en sortent « très difficilement » avec les revenus du ménage (43%), chez ceux qui pensent que la jeune génération vivra moins bien qu’eux (25%), chez ceux qui disposent des plus faibles revenus (32% au sein des foyers dont le revenu mensuel est inférieur à 1250€ par mois, 29% dans la tranche 1250€-2000€).

    Déjà, en 2005, le pourcentage de Oui au TCE était indexé de manière spectaculaire sur le prix du m² dans la commune et même très souvent le quartier. Coïncidence ? J’ai gardé le souvenir d’un camarade socialiste de Béziers (qui y était né et y était presque toujours resté pendant plus de 40 ans) avec qui j’étais allé distribuer pour le Non de gauche à Montpellier le samedi précédant le vote (comme c’était possible légalement) : habitué à un accueil chaleureux dans notre ville (déjà l’une des plus pauvres du pays), il était stupéfait des réactions beaucoup moins ouvertes de bon nombre d’acheteurs à l’entrée du grand centre commercial qui se trouve au coeur de la ville aujourd’hui centre de la métropole (librairie, l’une des plus grandes de France, Monoprix, Fnac, boutiques de marques, etc)

    Une fois le phénomène (re)connu, il faut évidemment ne pas s’en contenter. D’autant que le taux de soutien le 17 novembre était bien supérieur à 50 % (cf. le sondage communiqué par Jean-Jacques).

    Mais mieux vaut avoir conscience des obstacles. Dont la très faible participation samedi des habitants des quartiers populaires (comme pour ou plutôt contre la réforme de la Sncf ou les lois et ordonnances Travail) : c’était d’ailleurs à peu près le seul point commun avec les Nuit debout, dont les gilets jaunes semblent par bien des caractéristiques presque l’opposé (diversité des âges, des milieux socio-professionnels, de l’habitude ou non de prendre la parole, etc). D’autant qu’il peut y avoir aussi chez ces métropolitains de gauche, un refus de prendre en compte ceux que Cabu appelait « les beaufs » : « la piétonisation de Paris, c’est dommage pour les banlieusards, mais il s’agit de l’air que respirent mes enfants » (entendu ce week-end sur une radio, France Info, ou Inter, venant d’un supporter d’Hidalgo qui la félicitait pour son courage)
    jm

  5. Posted 19 novembre 2018 at 18:53 | Permalien

    Bien sûr qu’il ne faut pas diviser « les métropolitains qui se soucient d’écologie » et la France d’en bas qui ne s’en soucierait pas.
    C’est bien pour cela qu’il ne faut surtout pas approuver l’augmentation du prix de l’essence ou du diesel sous prétexte de « lutter contre la pollution » car c’est la meilleure façon d’opposer ces deux fractions (pour l’essentiel) du salariat. Il ne peut pas y avoir de transition énergétique sans justice sociale. Les 30 millions d’exonération de cotisations sociales accordées au patronat (38 milliards d’euros en 2019) auraient dû être utilisés à financer des transports publics en ville comme en périphérie. Une fiscalité punitive, même si le gouvernement la présente comme une « taxe carbone » n’est pas acceptable : les gens qui sont frappés sont, dans leur très grande majorité, dans l’incapacité de faire autrement que d’utiliser leur (vieille) voiture.
    Aller dans ce sens constitue une double erreur : contre le consentement à l’impôt et contre la transition énergétique.
    C’est bien pour cela, également, qu’il ne fallait pas dire (la veille du 17 !) que les concessions faites par Philippe allaient « dans le bon sens » car c’était affaiblir le mouvement. Ces « concessions » n’allaient pas dans le bons sens mais avaient pour unique fonction de casser la mobilisation.

    Aujourd’hui, le « gilets jaunes » sont bien souvent des abstentionnistes : il faut les gagner, d’abord dans la mobilisation sociale, puis dans les urnes mais pour cela, il faut l’unité de toute la gauche et pas une unité partielle qui, en réalité, diviserait la gauche et ferait du RN la première opposition à Macron.

    Il faut, surtout dans les circonstances actuelles, avoir une vision globale de la situation.
    Macron et son gouvernement sont, aujourd’hui, devant une contradiction très difficile à gérer :
    - D’une part, s’ils continuent à contre-réformer, ils peuvent se retrouver face à une mobilisation de masse dont ils ne pourraient contrôler l’issue (cela peut être aussi bien la réforme des retraites que la réforme du baccalauréat ou n’importe quelle autre contre-réforme …) tant la colère s’est accumulée. Toute mobilisation de masse, de surcroît, pourrait entraîner dans la lutte ceux qui ont subi les précédentes contre-réformes : ordonnances contre le droit du travail, SNCF… lorsqu’ils sentiront qu’il est possible de prendre leur revanche.
    - D’autre part, s’ils s’arrêtent de réformer, ils seront en complète contradiction avec leur volonté de se différencier de tous les gouvernements précédents en allant jusqu’au bout des réformes ; ils perdront beaucoup de leur intérêt pour le patronat ; ils perdront, au total, toute chance de l’emporter en 2022.
    C’est sans doute pour cela que Macron vient d’affirmer qu’il se prononcerait sur la question des « gilets jaunes » « en temps opportun. » Comme durant l’ « affaire Benalla », cet été, le roi est nu. Il ne peut même plus dire « qu’ils viennent me chercher » car c’est bien la direction de l’Élysée que pourrait prendre les « gilets jaunes ». JJC

  6. Posted 20 novembre 2018 at 10:49 | Permalien

    JJC :

    Bien sûr qu’il ne faut pas diviser « les métropolitains qui se soucient d’écologie » et la France d’en bas qui ne s’en soucierait pas.
    C’est bien pour cela qu’il ne faut surtout pas approuver l’augmentation du prix de l’essence ou du diesel sous prétexte de « lutter contre la pollution » car c’est la meilleure façon d’opposer ces deux fractions (pour l’essentiel) du salariat. Il ne peut pas y avoir de transition énergétique sans justice sociale. Les 30 millions d’exonération de cotisations sociales accordées au patronat (38 milliards d’euros en 2019) auraient dû être utilisés à financer des transports publics en ville comme en périphérie. Une fiscalité punitive, même si le gouvernement la présente comme une « taxe carbone » n’est pas acceptable : les gens qui sont frappés sont, dans leur très grande majorité, dans l’incapacité de faire autrement que d’utiliser leur (vieille) voiture.

    Il n’y a pas d’argument de substance ici, juste une affirmation gratuite. La taxe carbone, l’alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence et la sortie du diesel sont des revendications écologistes que la gauche porte depuis un moment. Elles sont en phase avec la majorité de son public qui se situe dans les pôles urbains. La preuve? Il y avait tois candidats en 2017 qui défendaient la mesure d’aligner la fiscalité du diesel sur celle de l’essence: Macron, Hamon et Mélenchon. Qui ne la défendait pas? Fillon et Marine Le Pen. A ma connaissance, tous les partis de gauche y sont favorables. Et que dit la déclaration du 31? « Mettre un terme aux politiques centrées sur la voiture » – le traitement fiscal préférentiel du diesel en a constitué un élément essentiel depuis quarante ans. Et la déclaration nationale? « Supprimer l’exonération scandaleuse des taxes carburant pour le transport routier ». Et il y a une nouvelle vignette qui tourne sur facebook depuis peu (que j’ai vue sur le mur d’ami.es « métropolitains de gauche »): « Manifester contre la hausse du carburant pour en consommer plus et moins cher n’est pas la solution! Manifestons pour demander plus de transport en commun, la gratuité des transports, de meilleures pistes cyclables et des parkings à vélo sécurisés! ». Ou cette mobilisation de cyclistes en gilet jaune samedi à Saint-Brieuc au mot d’ordre « Essence trop chère ? Changez de pompe ! ». Bref, des preuves importantes que la revendication d’annulation de l’alignement de la taxe du diesel sur celle de l’essence ne ferait en rien l’unanimité.
    Que le reste de la politique de Macron constitue une politique d’injustice fiscale et sociale, personne sur cette liste ne le conteste. Mais il existe des revendications qui allient les deux (pouvoir d’achat et transition énergétique pour ce qui concerne le diesel) et ce sont celles-là qu’il faut mettre en avant.
    Aller dans ce sens constitue une double erreur : contre le consentement à l’impôt et contre la transition énergétique.
    C’est bien pour cela, également, qu’il ne fallait pas dire (la veille du 17 !) que les concessions faites par Philippe allaient « dans le bon sens » car c’était affaiblir le mouvement. Ces « concessions » n’allaient pas dans le bons sens mais avaient pour unique fonction de casser la mobilisation.

    Sommes-nous pour le financement public de la transition énergétique des modes de consommation? Oui. La subvention de l’achat de voitures propres pour les ménages modestes (la principale annonce de Philippe était l’élargissement des primes à la conversion) constitue-t-elle une telle utilisation de l’argent public? Oui. Mais nous devrions nous y opposer parce que ça risque de « casser la mobilisation »? Que l’intention du gouvernement soit celle-là est fort possible mais sans importance. Quand il est question de positionnement programmatique, on se positionne d’abord en fonction de principes, seulement ensuite en fonction de considérations tacitiques. Sans parler du fait que dans un mouvement, pouvoir revendiquer ne serait-ce que de petites victoires donne confiance que c’est possible de gagner sur toute la ligne.

    Aujourd’hui, le « gilets jaunes » sont bien souvent des abstentionnistes : il faut les gagner, d’abord dans la mobilisation sociale, puis dans les urnes mais pour cela, il faut l’unité de toute la gauche et pas une unité partielle qui, en réalité, diviserait la gauche et ferait du RN la première opposition à Macron.

    Je n’ai rien vu qui permette de conclure que la plupart des gilets jaunes sont abstentionnistes. On n’en sait rien. Et puis même s’ils ne le sont pas et qu’ils votent pour des partis de droite, ça ne change pas grand chose.
    Il faut, surtout dans les circonstances actuelles, avoir une vision globale de la situation.
    Macron et son gouvernement sont, aujourd’hui, devant une contradiction très difficile à gérer :
    - D’une part, s’ils continuent à contre-réformer, ils peuvent se retrouver face à une mobilisation de masse dont ils ne pourraient contrôler l’issue (cela peut être aussi bien la réforme des retraites que la réforme du baccalauréat ou n’importe quelle autre contre-réforme …) tant la colère s’est accumulée. Toute mobilisation de masse, de surcroît, pourrait entraîner dans la lutte ceux qui ont subi les précédentes contre-réformes : ordonnances contre le droit du travail, SNCF… lorsqu’ils sentiront qu’il est possible de prendre leur revanche.
    - D’autre part, s’ils s’arrêtent de réformer, ils seront en complète contradiction avec leur volonté de se différencier de tous les gouvernements précédents en allant jusqu’au bout des réformes ; ils perdront beaucoup de leur intérêt pour le patronat ; ils perdront, au total, toute chance de l’emporter en 2022.
    C’est sans doute pour cela que Macron vient d’affirmer qu’il se prononcerait sur la question des « gilets jaunes » « en temps opportun. » Comme durant l’ « affaire Benalla », cet été, le roi est nu. Il ne peut même plus dire « qu’ils viennent me chercher » car c’est bien la direction de l’Élysée que pourrait prendre les « gilets jaunes ». JJC

    JM

    Dire que les électeurs de Macron au 1er tour étaient plutôt (bien sûr, il y a des tendances lourdes, mais qui n’empêchent pas qu’existent de nombreuses exceptions) « urbains, diplômés, bien intégrés dans la mondialisation » n’est pas un « raisonnement », mais une constatation. cf. l’étude Ipsos réalisée juste avant le 1er tour de la présidentielle, et qu’aucune autre n’a contesté sérieusement :

    Macron a été le plus souvent choisi par ceux qui ont arrêté leurs études au baccalauréat (24%), par les diplômés du 1er cycle (26%), comme par ceux du deuxième et troisième cycles (30%). Emmanuel Macron a obtenu le plus grand nombre de suffrages chez les électeurs plus aisés (25% chez les électeurs dont le revenu mensuel du foyer est compris entre 2000€ et 3000€, 32% chez ceux dont le revenu mensuel du foyer est supérieur à 3000€). Il a encore convaincu le tiers des électeurs qui déclarent « s’en sortir facilement » avec les revenus du ménage. Emmanuel Macron a séduit la France « optimiste », qui vit plutôt bien et qui pense que la jeune génération vivra mieux qu’elle

    En termes de catégories socioprofessionnelles, Marine le Pen a obtenu 37% du vote ouvrier, et convaincu le tiers des employés (32%). Malgré des scores sous les 20% dans toutes les autres catégories, elle est en tête sur l’ensemble des salariés (26%), du public (27%) comme du privé (26%). La candidate du Front National a enregistré le meilleur score auprès de ceux qui ont l’impression d’exercer une profession en déclin (30%), chez ceux qui s’en sortent « très difficilement » avec les revenus du ménage (43%), chez ceux qui pensent que la jeune génération vivra moins bien qu’eux (25%), chez ceux qui disposent des plus faibles revenus (32% au sein des foyers dont le revenu mensuel est inférieur à 1250€ par mois, 29% dans la tranche 1250€-2000€).

    Déjà, en 2005, le pourcentage de Oui au TCE était indexé de manière spectaculaire sur le prix du m² dans la commune et même très souvent le quartier. Coïncidence ? J’ai gardé le souvenir d’un camarade socialiste de Béziers (qui y était né et y était presque toujours resté pendant plus de 40 ans) avec qui j’étais allé distribuer pour le Non de gauche à Montpellier le samedi précédant le vote (comme c’était possible légalement) : habitué à un accueil chaleureux dans notre ville (déjà l’une des plus pauvres du pays), il était stupéfait des réactions beaucoup moins ouvertes de bon nombre d’acheteurs à l’entrée du grand centre commercial qui se trouve au coeur de la ville aujourd’hui centre de la métropole (librairie, l’une des plus grandes de France, Monoprix, Fnac, boutiques de marques, etc)

    Une fois le phénomène (re)connu, il faut évidemment ne pas s’en contenter. D’autant que le taux de soutien le 17 novembre était bien supérieur à 50 % (cf. le sondage communiqué par Jean-Jacques).

    Mais mieux vaut avoir conscience des obstacles. Dont la très faible participation samedi des habitants des quartiers populaires (comme pour ou plutôt contre la réforme de la Sncf ou les lois et ordonnances Travail) : c’était d’ailleurs à peu près le seul point commun avec les Nuit debout, dont les gilets jaunes semblent par bien des caractéristiques presque l’opposé (diversité des âges, des milieux socio-professionnels, de l’habitude ou non de prendre la parole, etc). D’autant qu’il peut y avoir aussi chez ces métropolitains de gauche, un refus de prendre en compte ceux que Cabu appelait « les beaufs » : « la piétonisation de Paris, c’est dommage pour les banlieusards, mais il s’agit de l’air que respirent mes enfants » (entendu ce week-end sur une radio, France Info, ou Inter, venant d’un supporter d’Hidalgo qui la félicitait pour son courage)
    jm

    Jean, je suis bien d’accord avec les enseignements de l’enquête d’Ipsos que tu cites. Le constat que je conteste c’est l’idée que les « bobos » sont tous derrière Macron (ils sont partagés entre Macron et la gauche). Le raisonnement que je conteste est que ce clivage entre « bobos métropolitains diplômés etc. » et « France périurbaine » constitue une contradiction politique irréductible cristallisée par les « gilets jaunes » et qu’il faudrait « choisir son camp ». Il y a pas mal de prises de position qui tombent dans ce piège: les uns disent que c’est un « mouvement de droite », poujadiste et citent tous les cas de comportements réactionnaires qu’il y a eu samedi et les autres se mettent à tenir un discours de soutien acritique en expliquant que l’argument écologique c’est de la poudre aux yeux pour faire passer une mesure uniquement anti-sociale.

    Je suis donc d’accord qu’il faut reconnaître le phénomène et « avoir conscience des obstacles » comme tu dis. La question est de trouver des points programmatiques qui allient les préoccupations des un.es et des autres. Prenons l’immigration par exemple: il est établi que les métropolitains de gauche sont très favorables à l’immigration et que la « France d’en bas » y est assez hostile parce qu’elle y voit une menace. Faut-il dire « tarissons les flux de l’immigration » comme certains à la FI sont tentés de le faire, ou bien s’opposer aux politiques migratoires restrictives et défendre des mesures qui parlent aux précoccupations de la France d’en bas (meilleure offre de services publics et de logement, augmentation du smic, protections juridiques contre la précarité, etc.)?

  7. DOMINIQUE BABOUOT
    Posted 20 novembre 2018 at 14:24 | Permalien

    Si la protestation contre l’augmentation du prix du carburant automobile est incontestablement juste à tout point de vue, n’empêche que ceux qui disent que c’est la mobilisation populiste par excellence ont raison.
    Il ne faut pas s’y tromper, ceux qui se mobilisent en premier le cœur sont les mêmes que ceux qui avaient fait les blocages contre la cagnotte « Jospin » avant 2002, rappelez-vous!
    Ce sont les artisans, commerçants, indépendants etc et tous ceux qui hurlent contre l’impôt et l’intervention de l’état dans l’économie!
    Quoi qu’on en dise il ne faut pas se voiler la face, il y a beaucoup de fascistes et de crypto-fascistes sur les barrages, organisés ou non, avoués ou non, conscients ou non.

    La présence des insoumis n’est pas une assurance, les partisans de JLM ont changé de visage entre le front de gauche de 2012, et la FI de 2017, les membres des classes populaires qui l’ont rejoint sont plus tentés par le nationalisme que par le PCF!
    L’intelligence des « inorganisés » qui battent le pavé actuellement est d’avoir compris pour la première fois depuis des lustres qu’une frange de catégorie sociale seule, ne peut rien!
    Contrairement aux bloqueurs de la « cagnotte Jospin » ils ont compris que recommencer un mouvement poujadiste, populiste cantonné à leur petite catégorie était voué à l’échec!

    Ils ont lancé le mouvement en tirant un certain nombre d’enseignements:

    Rejets de plus en plus net de toute forme d’organisation (partis, syndicats) : Il faut dire qu’il y a de bonnes raisons, quand on voit la faible démocratie interne des syndicats et partis politiques de gauches, ce n’est pas étonnant que personne ne veuillent plus en entendre parler, trahison, corruption par la bourgeoisie, inefficacité (loi travail, sncf, reforme du bac : qu’ont-ils obtenus néant)

    La réponse des gilets jaunes pour prendre en compte ce soucis: pas de responsable, pas d’interlocuteur, organisation réduite au minimum lors de l’action et décidée dans les minutes qui précèdent l’action, pas de mot d’ordre, pas de négociation avec la police ou les pouvoirs publics au niveau central!

    Les revendications ne sont pas catégorielles, c’est d’abord la possibilité s’ils gagnent de pouvoir pour TOUT LE MONDE utiliser sa voiture pour se déplacer, alors que la peur de ne plus pouvoir avoir de voiture grandit parmi les masses populaires, c’est d’ailleurs pas uniquement un fantasme, ce pouvoir poursuit inlassablement ce que les gouvernements de droite et de gauche poursuivent depuis 40 ans: Faire régresser le niveau de vie des masses populaires à un niveau le plus bas possible et réadapter l’économie à une consommation par un nombre restreint de personnes, les autres étant cantonnés à fabriquer des biens et services dont ils ne pourront pas profiter.
    Dans les années 60 peu d’ouvriers avaient des voitures, on utilisait le train pour partir en vacances (quinze jours à trois semaines par ans et encore) et pas de weekends en camping!
    Macron et ses ministres ont combiné cette saloperie sous prétexte de transition écologiste. Pour résoudre le problème de la pollution on va commencer par supprimer la voiture à 50 pour cent de la population en suite ce sera le tour du chauffage (ne parlons même pas de la clim l’été, c’est du superflu pour les gens qui ont les moyens)!
    Pour sauver la planète, on va ramener la grande masse de la population plus de cinquante ans en arrière!
    Tel est le projet imbécile qui a germé dans le cerveau de technocrates coupés des réalités dirigé par un ancien banquier d’affaire qui n’a jamais connu ni le travail ni la vie des quartiers populaires.

    Réponse des gilets jaunes : revendication séduisante, qui ressemble à s’y méprendre à celle des grévistes syndiqués d’antan, nous nous battons pour vous, nos intérêts sont les vôtres!
    Formidable intelligence! La mayonnaise est en train de prendre, les exclus des quartiers populaires (retraités, chômeurs, petits salariés, retraités etc …) se précipitent sur les barrages pour endosser eux aussi leurs gilets jaunes, au lieu de réclamer du travail ,des augmentations de salaires ils crient avec les poujadistes « Haro sur les taxes »

    Finalement cela reviendra au même se disent-ils comme on ne peut pas obtenir d’augmentation de revenus, exigeons la baisse de ce qu’on doit dépenser pour obtenir la même chose en produits et services!

    Il est d’ailleurs intéressant d’écumer le web à ce propos, j’ai eu l’occasion de consulter hier une vidéo ou l’auteur explique sans sourciller que l’état prélève avant le salaire environ la moitié de ce que devrait gagner un salarié au cours d’une vie.
    D’après ses calculs il en conclut qu’un salarié au smic serait millionnaire au bout de 42 ans si l’état ne prélevait rien pour le salarié et que l’employeur reversait au salarié la totalité de ce qu’il paye à l’état avant de verser les salaires!
    Il arrive à conclure qu’en plaçant cet argent accumulé à 5 pour cent le retraité ancien smicard toucherait 4750 euros de retraite mensuelle, alors que sa retraite actuelle est de 670 euros avec le système par répartition!
    Bien sur, qui entretiendrait les routes, les écoles, les hopitaux? l’auteur balaie rapidement cette objection par une pirouette, de toute façon la gestion des autoroutes sont confiés à des entreprises privées, les hopitaux et les écoles sont laissés à l’abandon, ce qui est malheureusement en partie vrai, malgré qu’il augmente les prélèvements, l’état reste perpétuellement en déficit, pas étonnant puisqu’il redistribue une partie de ce qu’il récolte toujours aux mêmes les riches et sans contre-parties, cela sans compter la fraude fiscale de certains qu’il ne fait rien pour empêcher! Alors autant supprimer l’état et ne plus rien lui donner puisqu’il ne sert à rien et n’est même pas capable d’assurer les taches qui lui sont confiées, tel est le raisonnement des poujadistes!
    Alors bien sur le militant politique averti que je suis voit immédiatement l’aspect pervers de la démonstration mais le citoyen peu politisé peu instruit politiquement saute à pied joint, la cause des désordres et du mal vivre, ce n’est plus, les riches, la bourgeoisie, le capitalisme, c’est l’état!

    La jonction est faite sur les mots d’ordres de la petite bourgeoisie poujadiste, en apparence tout le monde s’y retrouve, au lieu de lutter contre l’extension de l’ultra-libéralisme on va au contraire encourager son extension.

    N’empêche populiste, poujadiste ou pas, la revendication sur le carburant est juste, nous autres militants de gauches ne peuvent dire le contraire, si on peut hurler par rapport au racisme à la xénophobie, on ne peut dénier aux gilets jaunes la justesse du mouvement même si celui-ci pose de sérieux problèmes quant à son aboutissement!

    On peut dire que ce n’est qu’une jacquerie, méfions nous, à tout mouvement populaire de rue, correspond toujours quelques années plus tard la conséquence politique et électorale!

    A qui?

    La FI: vrai pour une partie mais la méfiance existe par rapport à des politiques identifiés

    même chose pour le FN ou pour LR

    Le ps est hors jeu.

    Les débris qui l’ont quittés et qui sont comme les mille morceaux d’un saladier en verre qui s’est brisé en tombant à terre sont inaudibles et risquent de le rester plus longtemps!

    Alors imaginons les anciens « apolitiques » gilets jaunes qui d’ici 2022 décident in fine d’accepter une organisation minimum en en concluant qu’ils sont assez forts pour échapper à la récupération politique!

    C’est ce qui s’est passé en Italie avec le mouvement « cinq étoiles »!

    La suite on la connait, alliance avec l’extrême droite pour gouverner!

    Pas sur que la présence de la FI parmi les gilets jaunes sera suffisamment puissante pour bloquer un processus à l’italienne!

    Nous entrons dans une zone rouge dangereuse, la mobilisation populaire qu’on attendait qu’on espérait depuis le milieu du quinquennat « Hollande » vient mais elle ne prend pas la forme qu’on attendait!

    Mai Juin 68, c’est fini, et dans la période actuelle on ne voit pas qui pourrait la ressusciter, nous sommes responsables nous les militants politiques parce que nous n’avons pas été capables de renverser en interne les directions pourries des partis politiques de gauche et des syndicats, hélas il est fort probable que nous soyons cantonnés à prendre le train en marche et à essayer en ne nous montrant pas trop à tenter d’orienter le train pour qu’il ne prenne pas une voie à l’issue catastrophique: le ravin du fascisme!

  8. Posted 20 novembre 2018 at 20:56 | Permalien

    « Quiconque attend une révolution sociale « pure » ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution. (…) La révolution socialiste en Europe ne peut pas être autre chose que l’explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement : sans cette participation, la lutte de masse n’est pas possible, aucune révolution n’est possible. Et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs. Mais objectivement, ils s’attaqueront au capital, et l’avant-garde consciente de la révolution, le prolétariat avancé, qui exprimera cette vérité objective d’une lutte de masse disparate, discordante, bigarrée, à première vue sans unité, pourra l’unir et l’orienter, conquérir le pouvoir, s’emparer des banques, exproprier les trusts haïs de tous (bien que pour des raisons différentes !) et réaliser d’autres mesures dictatoriales [1] dont l’ensemble aura pour résultat le renversement de la bourgeoisie et la victoire du socialisme. » lénine

  9. DOMINIQUE BABOUOT
    Posted 20 novembre 2018 at 22:34 | Permalien

    On ne peut faire la comparaison entre les années 20-30 et maintenant. Si il y a des ressemblances il y a malheureusement une grosse différence, les organisations politiques de la classe ouvrière et les syndicats se sont discrédités au point qu’ils ne représentent plus aucune alternative, aucun espoir pour la population, non seulement ils se sont discrédités eux mêmes, mais en plus ils ont discrédité l’idée même d’organisation politique ou de syndicat, c’est extrêmement grave car les citoyens s’ils ne veulent plus s’organiser ne parviendront jamais à aucun succès! l’ultra-libéralisme a pour l’instant gagné, il faudra des décennies pour que les masses populaires admettent à nouveau la nécessité d’organisation politique et de syndicats!
    Les directions actuelles dont hélas certains membres sont encore à la manœuvre continuent à servir de repoussoir pour désormais la majorité des citoyens!

    Lénine hélas n’avait pas prévu ni la trahison des bureaucrates staliniens, ni celle des dirigeants socialistes et socio-démocrates!

    Il faut tout réinventer, imaginer des formes d’organisation nouvelles et surtout ne pas s’entêter à vouloir recréer ceux qui ont failli!

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