15 % d’Inspection du Travail en moins

Quand Macron prononce de belles paroles en faveur de l’égalité salariale femmes-hommes ne le croyez  surtout pas ! Quand Macron s’agite à propos de la directive discriminant les « travailleurs détaches » ne le croyez pas davantage ! Quand Macron prône des « bonus malus » à propos des « contrats courts », c’est encore du pipeau.

Parce que cela ne peut pas se faire en supprimant 15 % des effectifs de l’inspection du travail cette année !  Or, chacun l’a lu dans la (bonne) presse, c’est l’annonce que vient de faire la ministre du travail, Pénicaud. Les inspecteurs du travail sur le terrain sont autour de 1600 pour 1,2 million d’entreprises et 19 millions de salariés concernés. Une entreprise a une chance d’être visitée une fois tous les 10 ans. Mais, depuis, les lois Sapin, Macron, El Khomri, Pénicaud ont ratiboisé l’indépendance  de l’inspection (et laminé les prud’hommes).  Comment, en supprimant encore 15 % des effectifs, contrôler et sanctionner les infractions aux inégalités salariales, aux fraudes aux travailleurs « détachés », aux contrats précaires injustifiés ?

Pour l’inégalité salariale sexiste, il est possible de l’éradiquer en moins d’un an : si on oblige toutes les entreprises à tenir un registre, si on contrôle ces registres et si les inspecteurs peuvent en référé saisir le juge pour que celui-ci impose une astreinte, ce sera vite réglé. C’est faisable mais il faut s’en donner les moyens. C’est là que Macron est démasqué, il retire ces moyens.

Pour les « travailleurs détachés » Macron avait fait semblant de s’agiter dans l’Union européenne pour modifier leur statut. En pratique il avait confirmé la discrimination principale qui permet aux patrons français de les surexploiter en les  payant moins cher, c’est à dire sans le salaire brut, sans les cotisations sociales françaises.  La Cour des comptes vient d’appeler « à une plus grande fermeté » car  elle estime que « le système de sanctions de la France est trop faible contre la fraude aux travailleurs détachés ». Toutes les procédures de l’inspection sont chronophages et difficiles faute de moyens : comment vérifier à Sofia ou Varsovie si le complément des salaires est payé !

Pour les millions de « contrats courts », qui croit qu’une inspection du travail affaiblie pourrait contrôler un système complexe de « bonus malus » et sanctionner les centaines de milliers de patrons qui en abusent ? Il faut les interdire ! Mais Macon et le Medef ne veulent pas.

Alors quand Muriel Pénicaud, déclare que « d’ici 2022, la section comptera un agent de contrôle pour 10 000 salariés » soit 15 % de moins et avec diminution du nombre d’assistants de contrôle chargés de l’accueil du public, on sait à coup sur que Macron ment.

Gérard Filoche

 

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