Il n’y a pas de classe moyenne ni « des » classes moyennes, ni « des » classes populaires… seulement deux camps sociaux et politiques gauche/droite

Nous reproduisons un article paru dans le numéro de janvier de la revue Démocratie & Socialisme. Sans cesse, cette question théorique revient à l’ordre du jour : pour analyser les élections, pourquoi il n’y a pas de « centre », ou pour discuter des impôts… ou encore débattre des rapports de force sociaux, car, après tout, si le salariat est fort, 90 % des actifs, (c’était même 93 % il y a dix ans) la France est plus facilement de gauche… (une question qui a son importance quand la gauche, a pu avoir, pour la première fois de l’histoire, en 2012  le grand chelem et dirige tout, l’Elysée, les DEUX assemblées, 20 régions sur 22, 61 dpts sur 100, 2 villes sur 3…)

 

SALARIES, SI VOUS SAVIEZ….

 

Il est intéressant d’écouter dans l’immense buzz médiatique toutes les imprécisions de vocabulaire de celles et ceux, qui parlent en permanence et à tort et à travers « des classes moyennes ». Parfois ils parlent aussi de « couches » moyennes. Ce n’est pas très nouveau, en fait : Marx était à peine mort que toutes les théories voyaient proliférer une énorme « nouvelle petite bourgeoisie » (sic) de fonctionnaires, d’employés, de cadres, d’ingénieurs, de techniciens et de nouvelles professions libérales au sein d’un secteur « tertiaire » hypertrophié qu’elles rejetaient du prolétariat puisqu’elles réduisaient celui-ci aux seuls ouvriers. Mais ces bonimenteurs sont totalement incapables de vous les décrire aujourd’hui et de vous dire de quoi il s’agit. Pourquoi ? Parce qu’elles n’existent pas. Concept impossible. Vouloir les définir, c’est la chasse au dahu. C’est facile à prouver : commencez par leur demander pourquoi ils mettent toujours « les classes moyennes » au pluriel. Il y en a donc plusieurs ? Lesquelles ? Enumérez-les ! Dites lesquelles sont plus ou moins « moyennes » ? Qu’est ce qui les distingue ? Vous n’aurez jamais de réponse claire.

« Classes moyennes » contre « classes populaires » ?

Pourquoi les mêmes qui parlent des « classes moyennes » parlent-ils de « classes populaires » au pluriel ? Y a-t-il plusieurs « classes populaires » ? Cette dernière notion apparaît aussi imprécise que l’autre. Que les bonimenteurs essaient, pour une fois, de nous dire combien il y en a et comment ils décrivent « LES » classes populaires ?  Qu’est ce qui distingue les « classes populaires » des « classes moyennes » ? Est-ce que « les » classes populaires sont les pauvres et les classes moyennes moins populaires ?

Le salariat représente 90 % de la population active.

Parmi les salariés, il faut compter les jeunes qui sont des salariés en formation, les chômeurs qui sont des salariés privés d’emploi, les retraités qui vivent en direct des cotisations des salariés occupés. C’est le salariat qui règne, qui domine sociologiquement dans ce pays : la caractéristique est claire, unique, c’est la grande masse de tous ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre. Les salariés vendent, certes, cette force de travail plus ou moins cher, selon leur âge, qualification, carrière, selon le rapport de force social. Est-ce que cela les différencie en classes ? Alors doit-on chercher à distinguer une « classe moyenne » au sein du salariat ? Les salaires, dans leur quasi totalité, sont compris entre 900 euros et 3 200 euros, avec un salaire médian à 1 580 euros. 97 % des salaires sont en dessous de 3 200 euros. Comment cerner, caractériser, à ce niveau, une « catégorie », une « couche », une « classe » moyenne… dont le salaire, le statut bouge et bougera tout au long de la vie et de la carrière ?

Il est assez facile de distinguer la classe supérieure, celle des capitalistes :

5 % de la population possède environ 50 % du patrimoine. Elle possède l’essentiel de la rente, des actions, elle est maîtresse de la finance et de la propriété des moyens de production, des biens immobiliers et mobiliers. C’est une toute petite partie de la population. Elle vit de l’exploitation du travail des autres et ses intérêts communs sont puissants : augmenter les profits du capital, baisser le coût du travail. Certains y adjoignent les « cadres supérieurs » (appelés parfois à tort « bobos ») mais cela ne rajoute que très peu d‘éléments : les cadres dits « supérieurs » (assimilables aux employeurs, échappant au droit commun du travail) sont moins de 0,2 % des cadres.

Il est assez facile de distinguer les « pauvres », encore que… :

Là, les instituts prennent, sans s’encombrer, un concept clair, celui du montant du salaire : un chiffre de revenu actuellement inférieur à 900 euros. C’est le « seuil » dit « de pauvreté ». Il y a aujourd’hui, en 2012, plus de 8 millions de personnes concernées.  Ce sont 10 % de la population qui possèdent moins de 1 % du patrimoine. Mais ces pauvres peuvent devenir salariés à temps plein, ou rester pauvres à temps partiel,  rester smicards pauvres, puis le chômage n’épargnant aucune catégorie,  à nouveau pauvres.  Ce n’est donc pas une catégorie isolée, séparée du salariat. Jacques Rigaudiat concluait justement, dès 2005 : « Entre chômage, sous-emploi, incertitude de l’activité et précarité financière des “travailleurs pauvres”, c’est très vraisemblablement entre le quart et le tiers de la population, entre 15 et 20 millions de personnes – 7 millions de pauvres et 8 à 12 millions de précaires – qui ont, de façon durable, des conditions de vie marquées du sceau de l’extrême difficulté. »

Mais entre riches et pauvres où sont les classes moyennes ?

Donc 5 % possèdent 50 % des richesses, et 10 % possèdent moins de 1 %. Il reste 85 % de la population qui se partage 49 % des richesses. Est-ce cela la « classe moyenne » ?  85 % de la population ?  Qu’est ce qu’elle fait, que gagne-t-elle, comment vit-elle ?  Qu’a-t-elle de commun et de différent pour la « classer » ?

Sont-ce les « indépendants » ?

Les actifs « indépendants », les « libéraux », les artisans, les commerçants, les petits et moyens agriculteurs, les petits patrons ne sont plus que 6 % des actifs dans ce pays. 6 % ! Est-ce là UNE classe moyenne ? ou DES classes moyennes ? Peu convaincant, car ces actifs sont hétérogènes… Bien des artisans s’apparentent à des ouvriers du rang, y compris du point de vue du revenu salaire, ou alternent entre travail indépendant et travail salarié. De même pour les petits exploitants en agriculture ou les petits commerçants. Ces 6 % d’actifs qui ne sont pas salariés sont extrêmement « étirés » socialement, entre le million de petits patrons divers de TPE, le médecin installé à l’acte à honoraire libre, le plombier débordé et l’auto-entrepreneur isolé sans le sou, qui est moins protégé qu’un salarié et qu’il serait abusif de placer dans « les classes moyennes ». Toutes les tentatives pour recréer des transformer les travailleurs salariés en travailleurs indépendants (lois Madelin, Dutreil, Novelli…), pour réduire leurs protections sociales, ont jusqu’à présent échoué. Il semble bien difficile de voir dans ces actifs une « catégorie » encore moins une « classe » ou des « classes moyennes ». comme concept pertinent.

Le salariat représente à ce jour 90 % de la population active occupée. (93 % il y a 10 ans)

Et en plus, il faut rajouter les jeunes qui sont des salariés en formation, les chômeurs qui sont des salariés privés d’emploi, les retraités qui vivent en direct des cotisations des salariés. C’est le salariat qui règne, qui domine sociologiquement dans ce pays : la caractéristique est claire, unique, c’est la grande masse de tous ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre. Les salariés vendent, certes, cette force de travail plus ou moins cher, selon leur âge, qualification, carrière, selon le rapport de force social. Est-ce que cela les différencie en classes ? Alors doit-on chercher à distinguer une « classe moyenne » au sein du salariat ? Les salaires sont compris entre 900 euros et 3 200 euros, avec un salaire médian à 1 580 euros. 97 % des salaires sont en dessous de 3 200 euros. L’écart entre la moyenne des salaires des cadres et la moyenne des salaires des ouvriers et employés est réduit à 2,3. Comment cerner, caractériser, à ce niveau, une « catégorie », une « couche », une « classe » moyenne… dont le salaire, le statut bouge et bougera tout au long de la vie et de la carrière ?

Sont-ce les cadres ?

Il y en a 3,5 millions. Les cadres sont des salariés comme les autres : avec une dégradation de leur statut et de leurs conditions de travail, ils n’échappent pas au lot commun. Les « grilles de notations » et les « paramètres personnalisés » aboutissent à un barème à la « tête du salarié », et à un système des « primes individuelles », qui finit par toucher les cadres assimilés au reste du salariat au plan de la rémunération. Ils ont aussi des horaires légaux communs au reste du salariat, même si les lois les concernant sont plus souvent violées, contournées. Plus de 40 % d’entre eux sont ainsi passés en dessous du plafond de la Sécurité sociale. L’écart Le rapport entre la moyenne des salaires des cadres avec celle des employés et ouvriers a été abaissé progressivement de 3,9 en 1955 à 2,3 en 1998. Alors que les employeurs se targuent, par tous moyens, d’individualiser les salaires, en fait, par leur obsession de réduire les salaires pour augmenter leurs profits, ils les ont « compactés » !

S’il convient de suivre, avec l’Insee, le rapprochement du « bas des cadres » et du « haut des employés et ouvriers », par contre, les cadres ne sont pas correctement catégorisés par la statistique publique comme ils devraient l’être, c’est-à-dire, séparés entre « cadres » et « cadres supérieurs ». Ce serait pourtant une clarification parmi les plus nécessaires car elle porte sur les critères de définition du statut : le contrat, le salaire et la relation de subordination. Les cadres supérieurs sont assimilables au patronat. Mais ils sont peu nombreux et ne renvoient pas plus que le « patronat » à une réalité homogène. Avec le développement de la sous-traitance et une soumission à des donneurs d’ordre résolument du côté du CAC 40 les petits patrons sont loin d’être tous du niveau « cadres supérieurs » et subissent un sort aléatoire proche du salariat. Il existe en France, une pyramide d’entreprises avec une base très large : en haut, mille entreprises de plus de mille salariés (3,4 millions de travailleurs) produisent près de 50 % du PIB ; en bas, un million d’entreprises de moins de dix salariés (3,4 millions de travailleurs également) ont une existence précaire et la moitié d’entre elles dépendent d’un seul donneur d’ordre.

Les fonctions d’encadrement ont diminué considérablement au profit des tâches de production. Il n’y a plus de coupure entre les « cols blancs » et les « cols bleus » comme dans le passé. L’emploi non qualifié augmente sans que l’emploi des moins diplômés reprenne : le paradoxe renvoie à un « déclassement » des diplômés, qui, à un niveau de diplôme donné, occupent des emplois de moins en moins qualifiés. Quant aux cadres, ils connaissent eux aussi des périodes plus importantes de chômage, l’épée de Damoclès du Pôle emploi règne sur eux comme sur les autres. Le chantage à l’emploi est répandu du haut en bas du salariat. « La dégradation des conditions de travail est générale, l’urgence réduit la prévisibilité des tâches et les marges de manœuvre pour les réaliser. La charge mentale s’accroît et la pénibilité du travail ». Pour une majorité croissante des salariés, les pressions s’accroissent : augmentation du rythme de travail, multiplication des contraintes, mécanisation plus forte, rapidité d’exécution, demandes multiples, vigilance accrue, contrôle hiérarchique permanent, stress…

Sont-ce les « catégories intermédiaires » ?

L’INSEE utilise depuis des lustres une catégorie très contestée : celle dite des « catégories intermédiaires ». Mais qu’est ce qu’une « catégorie intermédiaire » ? Le haut du salariat ? Il commence où ? Aux contremaîtres ou ETAM ? Le bas des cadres ? À quel niveau les distingue-t-on ? Tous les cadres ? L’INSEE y classe tous les enseignants, la plupart des fonctionnaires à partir des catégories « B ». Pourquoi les catégories « B » seraient-elles des « classes moyennes » ? Les instituteurs, les infirmiers, les contrôleurs des impôts, du travail, ne sont pourtant pas plus « classes moyennes » que les maîtres d’hôtel, les agents de maîtrise, les VRP, ou les techniciens… Sont-ce des employés par opposition aux ouvriers ? Sûrement pas puisque même l’INSEE les décompte en dehors des « catégories intermédiaires » !

Lesdites « catégories intermédiaires » avaient une telle disparité interne que depuis fort longtemps les experts contestaient ce classement incertain de l’INSEE. En même temps, ces catégories  ont gagné une homogénéité avec les autres salariés qui pousse à ne pas les traiter séparément. Ainsi dans la fonction publique, dans le passé, il y avait quatre catégories A, B, C, D.  On analysait ainsi les missions : les « A » cadres concevaient une lettre, les « B » moyens cadres rédigeaient la lettre, les « C » agents exécutants frappaient la lettre, les « D » manœuvres, l’expédiaient. Cela a été bousculé puisque les « A » frappent la lettre à l’ordinateur et appuient sur la touche du clavier pour l’expédier. La catégorie « D » a été supprimée un peu comme ont disparu les troisièmes classes dans les trains. Mais toutes les catégories forment le même train, la différence est souvent devenue de niveau salaire. Non seulement le salariat s’est imposé numériquement et proportionnellement au travers du siècle écoulé, mais il s’est homogénéisé, de façon encore relative mais réelle.

70 % ou 10 % de la population ?

Certains disent parfois sans bien réfléchir : « Le nouveau prolétariat, ce sont les femmes ». Ou bien encore : « Ce sont les immigrés ». Ou bien « Ce sont les précaires ». Mais cela n’a pas de sens théorique sérieux, global de découper des catégories, sexes ou générations. C’est du point de vue commun et supérieur de la place dans le procès de production et du niveau de vie qu’il faut raisonner.

Bien qu’il s’obstine dans la recherche d’une hypothétique « classe moyenne » finalement aussi introuvable que le centre en politique [2], Louis Chauvel pose une question cruciale : « Le portrait social d’une classe moyenne heureuse correspond-t-il aujourd’hui à 70 % de la population, ou plutôt à 10 % ? Tout semble indiquer que ce noyau central, idéalement situé aux environs de 2 000 euros de salaire mensuel, doit faire face à un vrai malaise et connaît, comme par capillarité, la remontée de difficultés qui, jusqu’à présent, ne concernaient que les sans-diplôme, les non-qualifiés, les classes populaires. À la manière d’un sucre dressé au fond d’une tasse, la partie supérieure semble toujours indemne, mais l’érosion continue de la partie immergée la promet à une déliquescence prochaine [3]. »

Un « précariat » a t il remplacé le salariat ?

Non. Ni par la création manquée d’indépendants non-salariés dont le nombre régresse malgré les lois qui les poussent à exister (auto-entrepreneurs, etc..). Ni par les 3 millions de précaires (CDD, intérimaires, saisonniers…). Ni par les 3 millions de temps partiels. Ni par les 5 millions de chômeurs. Evidemment, c’est énorme actuellement.  Cela frappe surtout les jeunes, les femmes, les immigrés : c’est donc imposé politiquement, en tout cas, ça ne vient pas des nécessités de la production. Le « précariat » c’est comme les termites, ça creuse les pieds du meuble du CDI, mais il reste un meuble. 85 % des contrats restent des CDI. Entre 29 ans et 54 ans, 97 % des contrats sont des CDI. Le CDI reste majoritaire de façon écrasante avec le Code du travail, statut et/ou conventions collectives. En 25 ans, la durée moyenne du CDI s’est allongée de 9, 6 ans à 11, 6 ans.

Les classes moyennes, sont-ce les « employés » et « ouvriers » ?

La distinction entre ouvriers et employés, fondamentale au début du XXe siècle, s’est estompée. Tout comme celle qui les opposait à la majorité des cadres. Le « col bleu » avait les mains dans le cambouis, en bas, à l’atelier ; le « col blanc » avait des manches de lustrine, en haut, dans les bureaux : le premier semblait défavorisé par rapport au second. Ce clivage si net tout au long du siècle précédent dans l’imagerie populaire, syndicale et politique, a laissé place à un brassage des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité, des conventions collectives, des salaires et des statuts : aujourd’hui, l’ouvrier peut encore porter des bleus de travail mais œuvrer dans un environnement aseptisé de machines informatisées dont la maîtrise exige un haut niveau de qualification, tandis que l’employé peut effectuer des services sales, déqualifiés et mal payés, notamment dans l’entretien ou l’aide aux personnes.

Il y a environ 9 millions d’employés, et 6 millions d’ouvriers dont 2 millions d’ouvriers d’industrie. Ils sont l’essentiel du salariat selon l’INSEE. Mais des ouvriers d‘industrie qualifiés gagnent plus que des enseignants débutants. Des employés de restauration rapide gagnent nettement moins que des ouvriers. Et en fait,  il est impossible de les séparer des autres « catégories intermédiaires » de l’INSEE.

L’ensemble du salariat est une sorte de toile tissée avec des mailles qui vont bas en haut et de haut en bas. Il y a plus de points communs que de différenciations. On ne vit pas de la même façon à 900 euros, 1 800 euros ou 3 200 euros, mais on est placé devant les mêmes problèmes fondamentaux d’emploi, de droit, de salaire. Et c’est l’existence qui détermine la conscience et qui fait le lien « objectif ». Reste à ce qu’il soit perçu subjectivement : cela ne peut se faire qu’avec une vision claire de la réalité pleine et entière du salariat. Qui la développe ?

Il reste encore une drôle de théorie : ce seraient les salariés qui seraient la « classe moyenne »

Ce serait là une « grande couche moyenne centrale » qui, en travaillant normalement, retirerait les bienfaits du système (capitaliste) et n’aspirerait qu’à en bénéficier davantage. Ce serait les 24 millions d’actifs qui composeraient  la classe moyenne, par opposition à ceux qui ne le sont pas comme les pauvres et les chômeurs. Parfaitement intégrés au marché, les salariés n’y seraient pas hostiles et le voudraient au contraire plus efficace, plus rentable. L’horizon du système capitaliste étant indépassable, il suffirait donc de s’efforcer de mieux faire marcher l’industrie, le commerce, les échanges, l’innovation, la production, la compétition, afin de satisfaire les souhaits fondamentaux de cette « grande couche moyenne » salariée qui ne demande que cela.

La fonction politique de cette analyse est évidente : elle revient à marginaliser tout projet socialiste de gauche, à le réduire à la charité compassionnelle d’une part, à une recherche de rentabilité rationalisée d’autre part, saupoudrée d’une légère redistribution des richesses en « constatant » qu’il n’y a plus de force sociale désireuse d’un vrai changement. Finie la révolution et vive la classe moyenne et ses aspirations sacrées !

Les cris, aussi imprécis que pervers, abondent : pas touche aux classes moyennes (sic) !

Et les commentateurs se répandent en assimilant dans la confusion celles-ci à la fois aux riches, à la fois aux salariés du haut de l’échelle. Appeler le « salariat » « classe moyenne » n’a plus aucune autre fonction conceptuelle et descriptive, c’est une manipulation idéologique. C’est contribuer à l’empêcher de prendre conscience de son immense force collective et de ses revendications légitimes communes.

Cette « théorie » a un immense « hic » : « masquer ce nouveau nom de prolétariat que je ne saurais voir »… elle n’explique pas les mouvements sociaux d’ensemble du salariat de Mai 68 à Nov-Déc 95, de 2003 à 2006 ou 2010… Cela n’explique pas les revendications sociales communes pour les salaires, retraites, durée du travail… ni l’acharnement des employeurs à ne plus vouloir de durée légale commune du travail, ni de Smic, à préférer des « retraites à la carte » et des « contrats » plus que des « lois ».

Car si le Medef veut diviser, atomiser, rendre invisible le puissant et hégémonique salariat c’est qu’ils ont bien peur de cette force sociale, la plus importante la plus décisive du pays, qui  est  la classe qui produit de façon dominante les richesses et qui n’en reçoit pas la part qu’elle mérite.

En vérité donc, non, il n’y a pas de couche moyenne avec ou sans « s ».  Il y a deux classes fondamentales, celle minoritaire et dominante de l’actionnariat et du patronat, et celle majoritaire et dominée du salariat. Les conséquences politiques de cette analyse sont évidemment énormes.

Lire « Salariés si vous saviez… », éd. La Découverte, de Gérard Filoche, 2006 (et de nombreux autres articles depuis 20 ans dans la revue mensuelle D&S).

 

25 Commentaires

  1. machin
    Posted 12 novembre 2019 at 11:55 | Permalien

    En France il n’y a plus de gauche mais seulement la droite . Quand on voit que ceux qui se revendiquent de gauche soutiennent le libéral corbyn après ce qu’il a fait à son pays et à son peuple , on le comprend bien . Vous avez choisis l’allégeance à l’UE, aux lobbys au monde polluant du fric qui détruit les vies ; les gens ne veulent plus de vous nulle part .

  2. Posted 12 novembre 2019 at 12:23 | Permalien

    En france la gauche c’est le salariat (90 % des actifs), le salariat c’est la gauche,
    Corbyn est une avance de gauche très nette par rapport au blairisme
    nous avons voté contre tous les traités capitalistes, depuis l’Acte unique, Maastricht et le TCE, et militons contre le capitalisme de l’UE, vos accusations n’ont aucun sens ici

  3. Posted 12 novembre 2019 at 13:35 | Permalien

    Je suis intervenu samedi soir à la réunion du PEPS

    50 personnes dont une dizaine d‘intervenants extérieurs : Simonet, Gleizes (qui s’est confondu en excuses de ne pas nous avoir répondu), Génération.s, NPA, Ensemble ! (les deux courants), des représentants d’associations…

    Peu de jeunes.

    Le PEPS n’enverra certainement personne à Pau car c’est l’anniversaire des Gilets jaunes. C’est aussi le congrès de EELV, donc Gleizes, ne nous a trouvé aucun intervenant. Il se propose de rédiger un texte ?

    Voici le discours que j’ai tenu :

    Bonjour à tous,

    Merci pour votre invitation, GDS souhaitait être présent ce soir pour saluer l’initiative d’un rassemblement des écologistes pour une transformation sociale.

    Nous savons qu’une transition écologique, que sauver notre environnement, éviter l’effondrement, ne sera possible que si nous arrivons maîtriser la production. Autrement dit si les millions de salariés pris en otage par le capital, la finance, les actionnaires, peuvent s’auto-organiser, s’autodéterminer.

    Il n’y a donc pas d’avenir écologique dans le capitalisme, le libéralisme, dans la course au profit.

    GDS partage avec vous cette ligne politique.

    Nous pensons qu’il faut rassembler l’ensemble du salariat pour un mouvement de masse et la mobilisation du salariat ne se fera pas sans unité de la gauche et des écologistes. Il faut un débouché politique pour une alternative sociale et écologique.

    Nous n’avons rien à craindre de l’unité politique car quand la gauche se rassemble son centre de gravité se déplace sur sa gauche.

    Alors bien sûr, l’unité ne peut se résumer à quelques arrangements entre appareils, à une ribambelle de logos comme le craignent certains. Mais je voudrais revenir sur l’expérience du Front populaire qui a été évoqué à plusieurs reprises. Elle est riche d’enseignement.

    Ce sont effectivement les grèves et la mobilisation sociale qui ont permis d’écrire les grandes pages du Front populaire. Mais n’oublions pas qu’elles furent précédées de l’unité politique. C’est l’unité politique qui à redonner espoir à des millions de salariés. C’est parce qu’ils entrevoyaient un débouché politique qu’ils se sont mis en mouvement massivement. Le succès des luttes sociales dépend de l’unité à la base comme au sommet. Sans unité politique, le mouvement social reste désarmé, nous le voyons avec les gilets jaunes, et sans mobilisation sociale, Léon Blum aurait pu faire du Hollande.

    Nous sommes dans une période charnière de notre histoire. Le point positif, c’est qu’il n’y a plus de parti hégémonique. Le revers de la médaille, c’est que la gauche est divisée et c’est un poison. Personne n’est en mesure de l’emporter seul. Mais on peut le voir aussi comme une chance, celle de reconstruire la gauche. Bâtir le cadre unitaire, démocratique, pluraliste – sans exclusive – qui permettra de débattre dans le respect des identités de chacun.

    Nous proposons d’organiser des comités de liaisons de toute la gauche, appelons-les comme nous voudrons, peu importe l’étiquette, il faut que nous puissions nous regrouper autour de ce qui nous rassemble – ce n’est pas ce qui manque – et débattre loyalement de ce qui nous distingue. Les municipales sont la bonne occasion pour organiser des comités de liaison sur tous les territoires et de réaliser l’unité de la base au sommet.

    Il y a urgence ! Tous nos combats pour l’écologie politique seront vains si nous sommes confrontés à un duel Macron-Lepen au second tour en 2022. Et rien ne dit qu’il ne peut pas se passer en France ce qu’il s’est passé aux USA ou au Brésil.

    Nous n’avons plus les moyens d’attendre que nos organisations deviennent majoritaires. La dynamique de rassemblement que vous souhaitez incarner aujourd’hui au sein de la famille écologiste, à votre échelle, il faut la poursuivre, l’étendre à toute la gauche et aux écologistes.

    Nous organisons à Pau, le week-end prochain, des rencontres pour l’unité. Vous y êtes invités avec d’autres représentants de la gauche pour débattre ensemble des possibilités d’action commune et d’une stratégie de rassemblement.

    Par la suite, j’ai discuté avec plusieurs intervenants après le débat. Il y avait plutôt conscience unitaire en tout cas chez ceux qui sont venus me parler. L’idée des comités de liaison fait son chemin.

    Amicalement,

    Frédéric

  4. machin
    Posted 12 novembre 2019 at 14:39 | Permalien

    Vous êtes pro-UE , vous êtes libéraux . Le reste c’est des sornettes, de la com .

  5. Posted 12 novembre 2019 at 15:56 | Permalien

    la force de vos arguments nous bouleverse

  6. Posted 14 novembre 2019 at 15:34 | Permalien

    Daniel Schneidermann
    23 h ·
    Excuses d’avance aux âmes sensibles : je vais aller sur Télé Poutine. Je participerai ce soir à l’émission de Frédéric Taddei, Interdit d’interdire, sur RTFrance. Nul doute qu’il se trouvera encore certains d’entre vous pour dire : mais comment donc ? Il va sur Télé Poutine ?
    Oui, je vais sur Télé Poutine. Pourquoi ? Parce que depuis la publication de mon livre, Pouvoir Dire Stop, fin septembre, c’est le second media audiovisuel qui m’invite à en parler, après Le Media, où une demi-heure y a été consacrée. Ni Télé Bouygues, ni Télé Drahi, ni Télé Bolloré, ne m’ont invité (d’ailleurs, sur Télé Bolloré, je n’y serais pas allé, on a ses principes). Les medias audiovisuels ne sont d’ailleurs pas les seuls à ignorer le sujet (et le livre). En six semaines, Pouvoir DireStop a été cité dans un article des Inrocks, et dans un article d’Alternatives Economiques. Il a bénéficié de deux brèves citations dans une enquête de Mediapart. Et puis ? Et puis c’est tout;
    Je ne devrais pas en être étonné. La scandaleuse omerta médiatique sur la campagne de signatures pour un référendum sur la vente d’Aéroports de Paris est justement…un des sujets de ce livre. La comparaison avec le temps d’antenne consacré sur les chaines d’info privées au « Grand débat » de Macron est édifiante. Quand j’en ai parlé à Bruno Le Maire, que je suis allé interviewer pour ce livre, il a eu ce cri du coeur : « on ne va quand même pas faire des spots télé ! » Ces jours-ci, le gouvernement finance pourtant une grande campagne de spots télé pour inviter le bon peuple à acheter des actions de la Française des Jeux, prochaine sur la liste des scandaleuses privatisations. Ils diront sans doute que ça n’a rien à voir.
    Avec Pouvoir Dire Stop, ce n’est rien d’autre que cette omerta qui se poursuit, la carrière du livre confirmant ( jusqu’ici) son sujet. Vous suivez ? Et jusqu’ici, ça marche. Si on prend on compte la proportion de citoyens opposés à cette privatisation, la campagne de signatures devrait avoir déjà largement dépassé le million de signataires. Or elle se traine, parce qu’aujourd’hui encore, de nombreux Français ignorent qu’ils ont le pouvoir de dire stop. Maintenant, c’est à nous tous de jouer. En attendant, à ce soir, 19 heures, sur RTFrance !

    Daniel Schneidermann

  7. Posted 14 novembre 2019 at 15:36 | Permalien

    Adults out of the Room ÉDITER
    14 NOV. 2019 PAR PATRICK SAURIN BLOG : LE BLOG DE PATRICK SAURIN
    Jeudi 7 novembre, la rédaction de Mediapart a organisé un live avec Varoufákis et Costa-Gavras, à l’occasion de la sortie du film du cinéaste grec, « Adults in the Room », inspiré du livre de Varoufákis. Les intervenants ont donné de la crise dette une vision grandement tronquée qui m’a amené à faire cette mise au point à partir d’éléments factuels.
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    Durant une cinquantaine de minutes, Edwy Plenel et Ludovic Lamant ont échangé avec leurs deux invités sur le film, le livre dont celui-ci s’est inspiré et les événements survenus en Grèce au cours de l’année 2015 qui a vu l’arrivée de SYRIZA au gouvernement.

    Cette rencontre faisait suite à d’autres soirées au cours desquelles les deux invités avaient déjà eu l’occasion de s’exprimer sur la question grecque, notamment le 25 septembre où Yánis Varoufákis était face à la rédaction de Mediapart, et le 18 octobre 2017, lors d’une rencontre animée par Edwy Plenel, au cours de laquelle deux débats était organisés, l’un entre Costa Gavras et Varoufákis, l’autre entre Varoufákis et la porte-parole d’ATTAC, Aurélie Trouvé, et l’économiste Cédric Durand.

    Le live du 7 novembre 2019 était intitulé, « dans les coulisses de la crise grecque avec Varoufákis et Costa-Gavras ». Au théâtre, les coulisses sont l’arrière de la scène cachée au public par les décors. Or, dans son livre écrit avec beaucoup de style et riche de détails, si Varoufákis a révélé les coulisses des négociations sur la dette avec les membres de l’Eurogroupe et de la Troïka, il a délibérément laissé dans l’ombre une partie de celles-ci avec les acteurs qui y œuvraient.

    En effet, au cours de l’année 2015, pendant que le ministre des finances grec employait toute son énergie à négocier avec un macrocosme européen opaque, retors et sans pitié dont l’unique finalité était de mettre la Grèce à genoux, dans le même temps, à Athènes, un microcosme œuvrait à fournir des armes aux représentants grecs chargés de négocier avec les représentants des institutions européennes et du FMI, la fameuse Troïka (composée de la Commission européenne, de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International). Ce microcosme a un nom : Commission pour la Vérité sur la Dette publique Grecque. Créée le 4 avril 2015 par Zoé Konstantopoulou, la présidente du parlement grec de l’époque, qui a confié la coordination scientifique de ses travaux à Éric Toussaint, cette commission composée d’une trentaine de membres a travaillé sans relâche pour établir, preuves à l’appui, que la quasi-totalité de la dette grecque était illégale, illégitime, odieuse et insoutenable. En clair, la Commission forte des avis de ses experts (notamment en droit constitutionnel et en droits humains) donnait au gouvernement d’Alexis Tsipras les moyens juridiquement fondés pour ne pas payer la dette et disposer ainsi d’une marge de manœuvre qui aurait permis de mener une autre politique au service des besoins immédiats de la population.

    Le livre et le film nous montrent que Tsipras et Varoufákis ont fait le choix d’ignorer les travaux de la Commission et lui préférer les négociations en catimini avec les délinquants de l’Union Européenne que sont les Juncker, Djisselbloem, Schäuble, Draghi, Lagarde et Moscovici… pour le résultat que l’on sait.

    Une autre voie était possible : suspendre le paiement de la dette, engager le plan B avec la mise en place d’une monnaie parallèle, et informer la population grecque en appelant à son soutien ainsi qu’à celui de la gauche radicale et des populations de l’Union Européenne. Or c’est le contraire qui a été fait. D’abord, avec la signature de l’accord du 20 février 2015, « les autorités grecques réitèrent leur engagement sans équivoque à honorer, pleinement et à temps, leurs obligations financières auprès de tous leurs créanciers » et « s’engagent à s’abstenir de tout démantèlement des mesures et de changements unilatéraux des politiques et réformes structurelles. » Ensuite, malgré le travail accompli par son équipe, Varoufákis n’a pas eu l’autorisation de Tsipras d’engager le plan B. Enfin, la participation active de la population n’a jamais été sollicitée par Tsipras et son gouvernement. Varoufákis le reconnaît dans le live et s’en explique : « Dans mon livre, il n’y a pas de peuple, il n’y a pas de mouvements sociaux […] je ne pouvais pas les intégrer dans mon livre parce que cela ne faisait pas partie de mon quotidien, de mes efforts, de mon cauchemar quotidien. […] Me voilà dans un tunnel […], c’est pourquoi le peuple n’est pas présent dans mon livre […] je n’ai pas intégré le peuple dans mon livre. […] J’étais seul, j’avais un ordinateur portable, j’avais trois personnes dans mon équipe, je n’avais pas de troupe, […] nous n’avions pas de temps, ce n’était pas un gouvernement normal, je n’ai pas eu la possibilité de rencontrer les syndicats, je n’avais pas la possibilité de rencontrer les gens sur les marchés le samedi. »

    Lors du live, Ludovic Lamant a interpellé Costa-Gavras et Varoufákis sur la lettre de Zoé Kostantopoulou que j’avais publiée sur mon blog le 15 octobre dernier, avec l’accord de l’intéressée (lien : https://blogs.mediapart.fr/patrick-saurin/blog/151019/lettre-ouverte-de-l-ex-presidente-du-parlement-grec-au-cineaste-costa-gavras ). Costa-Gavras a répondu en se réfugiant derrière la liberté du créateur, ce qui est son droit, en soulignant qu’il n’est ni journaliste, ni historien, mais un cinéaste qui crée un spectacle avec des métaphores et ne livre pas un récit historique précis. Varoufákis a abondé dans le même sens en soulignant la différence entre un documentaire et un film… et a ajouté qu’il « a fait de son mieux pour être juste avec ses adversaires » […], en citant Zoé Konstantopoulou, Schaüble, Lagarde, Draghi, Tsipras. Et de conclure sur cette formule magnanime : « Je fais tout ce que je peux pour leur donner le bénéfice du doute. » Durant cet échange assez long consacré à la critique de la politique menée par le gouvernement grec, pas une seule fois la Commission pour la Vérité sur la Dette publique Grecque et son travail n’ont été évoqués ! Le travail de la Commission et le rapport qu’elle a publié en juin, traduit en plusieurs langues (en France, publié par Les Liens qui Libèrent en août 2015 sous le titre La Vérité sur la Dette Grecque), étaient-ils si négligeables pour être ignorés ? Dans son livre de plus de 500 pages, Varoufákis ne mentionne pas une seule fois la Commission pour la Vérité sur la Dette publique Grecque, alors qu’il s’est rendu à sa séance inaugurale le 4 avril 2015 où était présent Alexis Tsipras et au cours de laquelle il est intervenu de même que le président de la république et une dizaine de ministres. Par ailleurs, il ne cite qu’à une seule reprise le nom de Zoé Konstantopoulou (page 229), et non deux ou trois comme il l’a dit lors du live du 7 novembre. Les conclusions du rapport de la Commission démontrent pourtant de façon limpide et étayée que la dette publique grecque est illégale, illégitime, odieuse et insoutenable et ne doit pas être remboursée. En 2008, le président de l’Équateur, Raphael Correa, a décidé de suivre les recommandations de la Commission d’audit qu’il avait mise en place en 2007 et d’affronter ses créanciers. À l’issue de cette confrontation 91 % de la dette du pays ont été rachetés en sous-main à 20 % de sa valeur et les 9 % restants ont été annulés unilatéralement.

    L’essentiel et le plus intéressant du débat se résume entre ce choix : fallait-il décider d’obéir à la Troïka, accepter de payer la dette et poursuivre une politique d’austérité, option retenue par Tsipras et Varoufákis, ou engager un rapport de force avec la Troïka avec le soutien de la population, se traduisant par le refus de payer la dette, la mise en place d’une monnaie complémentaire et la prise de mesures sociales pour la partie de la population la plus en souffrance. C’était là le débat qui aurait dû être posé, celui qu’attendent et auquel ont droit les abonnés de Mediapart. Pour preuve, à la suite de l’article de Ludovic Lamant du 6 novembre 2019, « “Adults in the Room” : Costa-Gavras ouvre une des boîtes noires de l’UE » (lien : https://www.mediapart.fr/journal/international/061119/adults-room-costa-gavras-ouvre-l-une-des-boites-noires-de-l-ue ), j’ai posté un commentaire (recommandé 34 fois pour 33 commentaires postés) réclamant ce débat avec la participation de Zoé Kostantopoulou et d’Éric Toussaint. Il n’est pas trop tard pour que Mediapart l’organise, Zoé Kostantopoulou et Éric Toussaint sont prêts à y participer. Varoufákis ne dit pas autre chose dans le live du 7 novembre lorsqu’il répond à Edwy Plenel que dans un documentaire ou un livre retraçant des faits : « on se doit d’interroger tout le monde et on doit donner à chacune et à chacun la possibilité de présenter son point de vue. »

    Dans un texte publié en 1896, intitulé « Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense », Freud décrit le refoulement comme un mécanisme de défense « inconscient », contre « … une représentation inconciliable qui était entrée dans une opposition pénible avec le moi ». L’omerta autour de la Commission pour la Vérité sur la Dette publique Grecque participe selon moi d’un tel refoulement : la représentation d’une résistance est insupportable au moi qui a fait de la résignation son choix. Sans tomber dans une psychanalyse de café du commerce, je pense que le sous-titre du livre de Varoufákis révèle, peut-être à l’insu de l’auteur, le fond de sa pensée et les motivations de ses choix qui, la réalité l’a démontré cruellement, n’ont pas permis à la Grèce de sortir de la crise mais au contraire ont aggravé l’austérité imposée à sa population. Dans sa version anglaise, le livre a pour sous-titre My battle with Europ’s deep establishment, que l’on peut traduire par « Ma bataille avec les institutions opaques de l’Europe », sous-titre devenu dans la version française, Dans les coulisses secrètes de l’Europe… Le mot with, « avec », de « Ma bataille avec les institutions opaques de l’Europe » laisse penser que Varoufákis se bat « avec » les institutions de l’Europe, et pas against, « contre » ces institutions. La connotation positive de la préposition choisie peut faire sous-entendre la croyance en la possibilité d’une action conjointe pour régler une situation conflictuelle, alors que la préposition « contre » exprime sans ambigüité un mouvement d’opposition, une résistance. Le sous-titre français, Dans les coulisses secrètes de l’Europe, exprime lui aussi un parti-pris, celui de faire de l’Europe (comprendre derrière ce mot les institutions européennes), le champ où se joue l’essentiel des enjeux. Le cadre institutionnel européen avec ses acteurs et son formalisme apparaît ainsi comme le macrocosme exclusif qui concentre toute l’attention et au sein duquel doit se discuter et se décider l’avenir de la Grèce et de sa population.

    À la rédaction de Mediapart de décider s’il est utile pour faire avancer le débat au sein de la gauche d’inviter Zoé Kostantopoulou et Éric Toussaint afin de présenter le résultat des investigations de la Commission pour la Vérité sur la Dette publique Grecque et faire entendre un autre point de vue que celui de Varoufákis et Costa-Gavras. En tant que membre de cette Commission, je pense qu’une telle initiative serait salutaire.

    Pour les changements d’adresses ou les désinscriptions, merci d’écrire à troberts@attac.org

  8. Posted 14 novembre 2019 at 15:36 | Permalien

    Maintenant que le débat ne sera pas associé à la rédaction d’un article, je rebondis sur la discussion autour du terme « islamophobie » à propos d’une affirmation de Pilou.

    Celui-ci a écrit:

    « Nous sommes laïques : nous défendons le droit de chacun à avoir une religion et de ne pas être mis en cause pour cela.
    Nous défendons aussi le droit de pouvoir critiquer les religions. »

    Autant je suis d’accord avec le fait que nous défendons la liberté de culte et le droit de critique des doctrines religieuses et des institutions ecclésiastiques / hiérarchies cléricales (et non pas des « religions » dans l’abstrait), autant je crois que c’est important de préciser que ça n’a rien à voir ou presque avec la laïcité et que confondre les choses ne nous aide pas.

    a. Laïcité: c’est deux choses: i. la séparation de l’Eglise et de l’Etat (de l’Eglise catholique et de l’Etat français, de la hiérarchie chiite et de l’Etat iranien demain, voire de l’Eglise orthodoxe et des Etats grec et chypriote…) et ii. la neutralité de l’Etat à l’égard des doctrines théologiques (l’Etat ne promeut aucune conception théologique: telle ou telle religion, l’agnosticisme ou l’athéisme; ni ne fonde sa loi sur elles).
    Si nous disons que la laïcité n’est pas contraire au droit au libre exercice de culte, ce n’est pas parce que cette liberté fait partie du combat pour la laïcité (elle fait partie du combat libéral-démocratique tout court). C’est parce que nos ennemis associent laïcité et recul de ce droit: une laïcité liberticide dont nous ne voulons pas.

    b. Anticléricalisme: L’hostilité à l’égard des hiérarchies cléricales a historiquement été confondue avec le combat pour la laïcité dans les pays de tradition catholique. Mais c’est une chose distincte. Dans le protestantisme et l’islam sunnite, il n’existe pas de hiérarchies cléricales puissantes qui constituent des bastions de l’ordre établi – contrairement aux pays catholiques, orthodoxes et chiites par exemple. Dans les premiers, les doctrines religieuses sont très souvent devenues des vecteurs des pensées et pratiques émancipatrices contrairement aux seconds où la hiérarchie en place a empêché les « hérésies » (l’Inquisition, etc.). Dans ces pays, la faiblesse des hiérarchies cléricales n’a pas alimenté l’athéisme et son association aux mouvements révolutionnaires. Ceux-ci ont même très souvent revêtu des habits idéologiques religieux (cf. la révolution anglaise par exemple et le socialisme chrétien anglo-américain du XIXe siècle).
    C’est important parce que de très nombreux camarades en France confondent le combat anti-clérical avec l’hostilité contre les « religions » en soi, ce qui les amène à rechigner à l’idée qu’il faut combattre l’islamophobie sous prétexte que l’on doit pouvoir « critiquer les religions ».

    c. Libre pensée: or, la liberté de critique des doctrines religieuses est encore conceptuellement distincte de l’anticléricalisme: Il s’agit de la tradition de la libre pensée qui peut se pratiquer au sein des communautés religieuses tout comme elle peut déboucher sur l’agnosticisme et l’athéisme. Cette tradition dit que les textes « sacrés » sont sujet à interprétation et que le débat entre ces différentes interprétations ne peut se mener que selon les règles du rationalisme.
    Conséquence pratique: on peut être musulman pratiquant et en même temps combattre le clergé chiite par exemple, comme des catholiques hier se sont dressés contre l’influence politique réactionnaire de la hiérarchie catholique.

    d. Athéisme: Car anti-cléricalisme, libre-pensée et laïcité n’impliquent nullement l’athéisme. De plus, les croyances théologiques ont depuis Marx et Engels relevé de la sphère privée et le mouvement syndical et socialiste s’est gardé de se prononcer athée.
    Il y a donc de la place dans nos organisations pour des individus qui ont une multitude de croyances – des athées irréconciliables comme moi aux musulmanes pratiquantes qui portent le voile et font la prière.

    Qu’est-ce à dire par rapport au débat sur l’islamophobie? Que la seule chose dont il est question, c’est de s’opposer aux discriminations raciales dont sont victimes les personnes de confession musulmane. (Je ne reviens pas sur le fait que c’est cela, et rien d’autre, la signification du terme et qu’elle l’est depuis 1910 lorsque le terme fut inventé: c’est tellement évident que l’on ne peut le nier que si on est de mauvaise foi – sans jeux de mots). Les camarades qui confondent tout cela croient que ce faire équivaut à laisser de côté leur athéisme, leur liberté de critique et même le combat anticlérical. Ils se trompent. ça n’a rien à voir ou presque.

  9. Posted 14 novembre 2019 at 17:41 | Permalien

    Laïcité, cléricalisme et anticléricalisme

    « l’État chez lui, l’Église chez elle » (Victor Hugo)

    Le débat sur la laïcité oppose une conception « anticléricale » de la laïcité à une conception « non-cléricale ». Cette différence entre « anticléricalisme » et « non-cléricalisme » n’est pas une divergence négligeable : « non-clérical » est la négation de « clérical », mais « anticlérical » en est l’antonyme.

    Pour comprendre l’importance de cette distinction, prenons un exemple : « toujours » n’est pas la négation de « jamais ». La négation de « jamais » est « pas jamais », c’est-à-dire « parfois » (ou « souvent » en incluant « toujours »). Mais « toujours » est l’antonyme de « jamais ». L’anticléricalisme est le cas extrême du non-cléricalisme.

    Quand on étudie une construction sociale, comme la laïcité, il faut commencer par se demander « À quoi sert-elle ? Quel est le problème qu’elle permet de résoudre ? Quels sont les rapports sociaux qu’elle renforce ou établit et ceux qu’elle affaiblit ou supprime ? ». La réponse donnée à cette question permet alors de définir cette construction sociale.

    À quoi sert la laïcité ? Elle sert à faciliter l’accès aux services publics et donc l’accès aux droits sociaux et civiques, reconnus par la Constitution, elle est indispensable à la liberté d’accès.

    Par induction, on peut émettre l’hypothèse que la laïcité est l’indépendance entre, d’une part, les Eglises et, d’autre part, l’Etat et les services publics : elle est l’absence d’ingérence réciproque. Elle garantit la liberté de croyance ainsi que la neutralité de l’Etat et des services publics, ainsi que la séparation des Eglises et de l’Etat.

    Elle demande que soient enlevés les interdits ou les pratiques dissuasives qui font obstacle au libre accès aux services publics, y compris aux services administratifs de l’Etat.

    Elle refuse d’imposer aux usagers des obligations ou des interdits qui pourraient avoir une fonction dissuasive pour faire usage des services publics.

    La laïcité impose aux services publics et à l’Etat, aux bâtiments et aux agents qui accueillent du public, d’apparaître comme neutres par rapport aux croyances religieuses ou athées. Ils doivent apparaître comme indépendants des Eglises : ils ne doivent pas être cléricaux; ils doivent être « non-cléricaux ».

    Mais, si les Eglises ne doivent pas être dominantes, inversement, elles ne doivent pas être dépendantes de l’Etat. En effet, si un Etat faisait ingérence dans les pratiques cultuelles des Eglises, son « non-cléricalisme » deviendrait un « anticléricalisme ». Les Eglises, d’une part, l’Etat et les services publics, d’autre part, ne seraient pas indépendants.

    La loi de 1905 n’est pas anticléricale : tous les amendements anticléricaux ont été rejetés. Elle est non-cléricale sans être anticléricale, elle est donc laïque.

    La loi de 2004 (interdiction du foulard islamique dans les collèges et lycées) est anticléricale : elle fait ingérence dans les pratiques vestimentaires. Les interdits qu’elle prononce peuvent être dissuasifs quant à l’accès au service public d’éducation. Elle fait même obstacle à la fonction qui doit être celle de la laïcité : elle est non-laïque et même anti-laïque bien que ses défenseurs se réclament de la laïcité.

    Le laïcisme anticlérical ne peut pas servir à faciliter l’accès aux droits. Il ne repose pas sur la démocratie, mais sur l’anticléricalisme. L’anticléricalisme soumet les Eglises à l’Etat.

    Avec l’anticléricalisme, seule la vie privée au domicile est protégée des ingérences de l’Etat sur les pratiques religieuses. En revanche, la distinction entre sphères publique, civile et privée n’a aucune utilité pour la fonction que doit assurer la laïcité.

    Pierre Ruscassie 23/07/2016

  10. Posted 18 novembre 2019 at 15:00 | Permalien

    Je n’ai pas vu circuler d’articles sur nos listes avec ces propos tenus par Faure samedi, donc voici.

    https://www.rtl.fr/actu/politique/pour-olivier-faure-le-ps-craint-la-disparition-de-la-gauche-si-elle-part-divisee-aux-elections-7799484361?fbclid=IwAR1tJqBxajIc55kbIcdio_JO-ZnqG4PHsd-nXo2cSUexgbbnUtSWbnqzhn4

    A ce propos, je rebondis sur le débat concernant l’appel que nous voulons lancer et la question de l’axer ou pas autour de la question des primaires.

    Que ce soit ces propos de Faure, les résultats du congrès d’EELV ou le constat partagé samedi soir par les intervenants à notre débat sur l’unité à gauche, on peut constater que tout le monde désormais accepte sur le plan rhétorique l’impératif de l’unité. Cette bataille doit être considérée comme gagnée désormais.

    Par conséquent, l’enjeu du moment n’est pas de convaincre de ce besoin; il est d’avancer concrètement une méthode pour la réaliser. Jean-Claude l’a dit hier en clôture de nos journées, les électeurs de gauche veulent maintenant savoir comment on s’y prendra pour réaliser cette unité pour 2022. Le débat de 2020 en vue des présidentielles, ce sera le débat sur la méthode pour parvenir à l’unité.

    D’où la position que je défends, qui est que nous devons avancer publiquement l’idée de primaires au plus vite.

  11. Posted 18 novembre 2019 at 15:01 | Permalien

    Bonjour
    La première réunion unitaire en vue d’une activité commune de partis politiques sur les retraites s’est tenue le 17 octobre, donc il y a un mois.
    Il semble raisonnable de décider cette semaine, par exemple mercredi 20 novembre 12h au plus tard, qui signe la tribune, pour la faire paraitre dans Libé ou autre média. Etant entendu que cela ne clôt pas notre travail commun et que d’autres initiatives seraient à discuter, avec le climat de mobilisation qui se renforce avant le 5 décembre.
    Pour le moment, signent :
    Pour EELV : Sandra Regol, co-porte-parole, et Alain Coulombel, du secrétariat national
    Pour Ensemble : Myriam Martin, co-porte-parole d’Ensemble et conseillère régionale France Insoumise d’ Occitanie; Jean-François Pellissier, co- porte-parole
    Clémentine Autain, députée France Insoumise
    Pour GDS : Gérard Filoche et Anne de Haro
    Pour Nouvelle Donne : Aline Mouquet, co-présidente; et Gilles Pontlevoy, co-président
    Pour PEPS : Patrick Farbiaz, Elise Lowy et Jean Lafond
    Pour le PCOF : Véronique Lamy et Christian Pierrel
    Le PG avait annoncé deux signatures.
    Génération.s, GRS, NPA, PCF, et UCL avaient demandé à suivre le travail.

    Je vous remets la tribune en fichier joint.

    Donc on essaie de boucler avant mercredi?
    Amicalement
    J Claude Mamet (EAN d’Ensemble)

  12. Posted 19 novembre 2019 at 11:11 | Permalien

    Le monde dévisse sous la pression des foules.
    Alors qu’en France nous vivons sous l’ombre de décembre, que les manifestations de masse gagnent l’Europe par la Tchéquie et la Catalogne, le Chili la Bolivie et bien d’autres voient la lutte de classe réelle, force contre force, passer au premier plan.
    Les pays « néolibéraux » ou « occidentaux » et les pays « anti-impérialistes » sont dans le même sac. Chez tous, la population affronte l’État capitaliste. Toute opposition entre ces deux types de pays, si semblables, ne peut que faire le jeu des oppresseurs. Et la crise mondiale a pour avant-garde, en Asie, Hong-Kong. Telles sont les réalités de la lutte des classes.
    Le maillon le plus important au jour d’aujourd’hui, c’est l’Iran. Depuis trois jours, alors que l’insurrection en Irak, au Liban et la reprise de la résistance syrienne ont rongé le régime qui aspire au rôle de gendarme contre-révolutionnaire dans toute la région, les manifestations se sont déchaînées suite à la hausse du prix des carburants.
    Internet est bloqué. Il y aurait près de 200 morts parmi les manifestants, et plusieurs chefs de la police et des sinistres Bassidjis, les « gardiens de la révolution », ont été liquidés par la foule. C’est, plus que lors des explosions précédentes (2009 et 2017-2018) une confrontation entre la foule prolétarienne et la racaille Bassidjis, la police contre-révolutionnaire, la police des mœurs dont le voile est le drapeau (cela aussi : une réalité de la lutte des classes, qui remonte à la contre-révolution islamiste après 1980), la milice fascisante du régime. Les Bassidjis exigent l’arrêt des manifestations. La coupure d’Internet signifie qu’ils vont tirer, partout.
    Enjeu considérable : la destruction de l’appareil Bassidjis et de ses relais en Irak, Syrie, Liban (où la révolution démocratique et laïque affronte le Hezbollah) serait tout le contraire d’un triomphe impérialiste ! Ce serait la chute d’un verrou terrible, qui pèse sur tous les peuples chiites ou non. Le verrou suivant, c’est la monarchie saoudienne !
    Soutien total aux manifestantes et aux manifestants en Iran ! Et il va bien falloir, et pas qu’en Iran, parler ouvertement de LA question, celle que, sans nul doute, des milliers cherchent à résoudre comme ils peuvent.
    La question des armes. VP

  13. Posted 19 novembre 2019 at 15:29 | Permalien

    Amis démocrates,
    La semaine dernière, Place du Capitole, le groupe présent a opté a l’unanimité pour continuer les Veillées/Trobades hebdomadaires pour la Libération et l’Amnistie des prisonniers politiques catalans, au moins jusqu’au jour du chiffre symbolique de 100eme rassemblement (3 janvier 2020). La raison est que la répression policière et juridique en Catalogne est en train de s’étendre, depuis les leaders politiques, jusqu’aux responsables locaux et à la population civile qui se manifeste.
    Je vous confirme donc demain 15 Novembre, à 19H Place du Capitole la 93eme Veillée hebdomadaire pour la Libération et l’Amnistie des prisonniers politiques catalans.
    Le monde entier a pu suivre les élections des Cortes du 10-N , les 2eme en 2019, qui ont sonné comme un avertissement à P. Sanchez qui se retrouve affaibli face à une droite réorientés vers son aile la plus extrême et obligé de monter un gouvernement de coalition dans un parlement de plus en plus diversifié. Les votes sont versatiles depuis que les espagnols ont quitté le système du bi-partidisme; la seule chose qui soit stable est le fait que la droite nationaliste (VOX extrême droite et PP) sont quasi inexistants au Pays Basque et en Catalogne, et la progression régulière des partis indépendantistes en Catalogne. Ce qui fait dire que l’Espagne est ingouvernable tant que dure la crise en Catalogne.
    Même si on ne s’intéresse pas à la politique espagnole, cela a une grande importance pour les Prisonniers politiques car via la constitution d’un gouvernement à la Moncloa il y a un consensus des partis catalans pour demander à P. Sanchez des négociations pour mettre fin à la crise catalane, la fin de la répression et l’amnistie des prisonniers politiques.
    Du côté de la population, depuis le 14 octobre, la mobilisation n’est pas tombée. Cette semaine a vu le démarrage d’une nouvelle forme de protestation, toujours très pacifique et festive mais très mobile, qui a conduit à bloquer durant des heures Barcelone, puis, durant 24H la frontière au Perthus (avec un concert de LLuis Llach au milieu de l’autoroute AP7). Ensuite la protestation « #Sit and Talk » (asseyons nous et parlons) s’est vite propagée en divers autres points d’accès à l’Espagne pour finir avec l’opération escargot du pays Basque qui a bloqué la frontière à Irun quasiment 24h également.
    L’audiencia Nacional (AN) qui est un tribunal héritier direct du Tribunal d’Ordre Public créé par Franco en 1963 (lui – même héritier du Tribunal spécial de répression du Maçonisme et du Communisme- 1940) envisage de qualifier de terrorisme les manifestations et protestations citoyennes qui ont accompagné la sentence des 9 prisonniers.
    Cependant, il est évident que la problématique des prisonniers politiques est en train de se déplacer vers l’Europe, notamment à cause des euroordres qui ont été relancés après la sentence. Clara Ponsati convoquée devant un juge écossais à 14h vient à l’instant d’être mise en liberté provisoire en attendant son jugement. C’est la même situation pour Carles Puigdemont, Toni Comins et Lluis Puig en Belgique. Ecosse et Belgique vont donc juger de la pertinence de l’extradition de ces 4 ex-membres élus du gouvernement catalan.
    La situation pour Carles Puigdemont et Toni Comins est particulière car, avant hier, l’avocat général du Tribunal de Justice de l’Union Européenne (UE), Maciej Szpunar a présenté ses conclusions sur la question de l’immunité parlementaire d’Oriol Junqueras. Dans ses conclusions(qui sont en français et que vous trouverez, ici http://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=220537&pageIndex=0&doclang=FR&mode=req&dir=&occ=first&part=1&cid=1521752 ), le juge déclare que les personnes élues au Parlement européen acquièrent l’immunité dès la proclamation des résultats. Il juge que les filtres pour juger de l’éligibilité des candidats se font en amont des votations et non après via des procédures ajoutées par chaque pays (ici le fait de jurer sur la constitution espagnole, possibilité qui a été d’ailleurs refusée à O. Junqueras).
    Si le Tribunal de Justice du Luxembourg suit l’avocat général, Oriol Junqueras sera libéré pour occuper son siège au parlement européen et cela sera le cas également de C. Puigdemont et de T. Comins (et de C. Ponsati car elle est sur la liste d’attente des élus s’il y a le Brexit).
    Revenons en Espagne ou vient d’être présenté publiquement le rapport des experts internationaux qui ont suivi le Procès des 9 responsables catalans à Madrid. Il détaille les manquements aux droits fondamentaux des accusés. Je n’ai pas eu le temps de traduire les conclusions mais je vous le transmets ci-joint en attendant de le faire.

    Ne restez pas indifférents à ces graves atteintes à la justice, aux Droit civils et humains en Catalogne; cela se passe au sein de l’UE et à notre frontière proche, venez en discuter avec nous.

    C’est la 93eme semaine de veillée, soyez nombreux,

    Merci pour votre soutien.

    PAU, AMNISTIA, LLIBERTAT y AUTODETERMINACIO
    PAIX, AMNISTIE, LIBERTE et AUTODETERMINATION

  14. Posted 20 novembre 2019 at 20:44 | Permalien

    « Bonjour camarade , les élections approches ,et,sur la communes de Meaux une liste d’union de la gauche se prépare (contre J.-F. Copé) avec PCF/PS/Génération.S,EELV, syndicalistes citoyens et associatifs. (n’ayant pas réussi a trouver d’accords avec la FI) comme tu l’écris: »Sans unité ,rien de grand n’est possible « . Aurais tu d’éventuels sympathisants sur notre commune ? Au cas échéant ,pourrais tu me communiquer une adresse mail ? Nous sommes évidemment proche sur une multitudes de sujets ,de ce fait nous souhaiterions associer les camarades de Démocratie-Socialisme à notre démarche d’unité face aux loup! ce message est bref ,en souhaitant une réponse de ta part . Je te pries d’accepter mes salutations fraternelles et toute la force pour les luttes en cours et a venir . Yvan Hart +33662838314 Membre du bureau des préparatifs « élections municipales »section PCF Meaux /délégué au conseil départemental de Seine et Marne »

  15. Posted 20 novembre 2019 at 20:57 | Permalien

    > Coordination Européenne Via Campesina
    >
    > Des paysans nombreux, des campagnes vivantes
    >
    L’UE rejoint le clan des biopirates génétiques qui tentent de s’emparer du Traité International des semences !

    Communiqué de presse Brussels, 18 nov. 2019
    >

    > Au terme de la huitième réunion de son Organe directeur qui s’est tenue du 11 au 16 novembre à Rome et à la quelle a participé une délégation de la Via Campesina avec d’autres organisations paysannes membre du CIP (Comité Internationale souveraineté alimentaire) – le Traité international des semences (1) se retrouve totalement paralysé par l’avidité de l’industrie et des pays les plus riches. L’Union européenne, qui abrite quatre des six premières entreprises mondiales du secteur des semences génétiquement manipulées, pour la plupart productrices de pesticides (2), a largement contribué à ce blocage.

    > Après six années de laborieuses négociations, l’Organe directeur devait refonder son fonctionnement sur de nouvelles bases permettant l’application effective des trois missions dont il a la charge pour assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire des peuples :

    faciliter les échanges de semences au niveau international,
    assurer un partage équitable des bénéfices issus de leur utilisation,
    respecter les droits des agriculteurs afin qu’ils puissent continuer à renouveler et transmettre aux générations futures toute la diversité des millions de semences qu’ils ont sélectionnées et conservées de génération en génération.
    > Depuis l’entrée en vigueur du Traité, il y a 15 ans, l’industrie bénéficie d’un accès facilité à toutes les semences des agriculteurs, stockées dans les banques de gènes internationales du système multilatéral d’échange du Traité. Mais elle n’a jamais versé les paiements volontaires dus au titre du partage des bénéfices. Et la majorité des pays ne respectent pas les droits des agriculteurs. L’organe directeur – assemblé générale des pays membres du Traité – devait rendre ces paiements obligatoires et prendre des mesures juridiques pour protéger et garantir les droits des agriculteurs.

    > Le conflit s’est cristallisé autour d’un nouvel objet invisible mais redoutable : « l’information séquentielle numérique» (3). Les biotechnologies génétiques modernes permettent aujourd’hui à l’industrie d’obtenir des brevets portant sur les informations reliant une séquence génétique décrite par quelques lettres inscrites sur l’écran d’un ordinateur au caractère particulier d’une plante, comme la tolérance à un herbicide ou la résistance à un pathogène. La description de ces « informations génétiques » dans les brevets ne permet pas de les distinguer d’informations équivalentes dites « natives » car contenues dans des plantes suite à divers croisements ou mutations naturelles. Mais la portée des brevets s’étend à toute plante qui contient une information génétique semblable à celle qui est brevetée. Les brevets portant sur les informations séquentielles numériques des plantes permettent ainsi à l’industrie de s’emparer de toutes les semences du système multilatéral du Traité. Celui-ci perdra sa raison d’exister s’il ne se donne pas les moyens d’empêcher cette nouvelle biopiraterie génétique.

    > Reconnaître que les informations séquentielles numériques contenues dans les semences partagées par le Traité font intégralement partie de ces semences permettrait d’annuler ces brevets biopirates et forcerait l’industrie à partager les bénéfices qu’elle tire de leur utilisation. Malgré une forte mobilisation des pays en développement, le veto des gouvernements des pays les plus riches (4) a malheureusement empêché le Traité de prendre une telle décision.

    > Le Traité arrivera-t-il à se ressaisir pour reprendre ses missions de partage équitable des semences et de protection des droits des paysans qui le font vivre ?

    > Tant que le Traité n’interdira pas à ceux qui ont accès aux semences de son système multilatéral de revendiquer des brevets ou autres droits limitant le droit des agriculteurs qui les ont fournies de continuer à les utiliser, les échanger et les vendre, La Via Campesina recommandera aux paysans du monde entier de ne plus remettre au système multilatérale du Traité leurs propres semences et les informations séquentielles numériques qu’elles contiennent. Elle encourage les gouvernements des pays en développement à exiger la même condition avant de remettre au Traité leurs propres collections nationales de semences.

    > ECVC appelle les paysans à continuer à travailler avec les banques nationales de semences et les gouvernements qui protègent leurs droits dans leurs lois nationales. ECVC continuera aussi à travailler avec le Traité pour qu’il puisse sortir de l’impasse dans laquelle l’enferme l’arrogance coloniale de quelques pays riches.
    >

    > 1) Traité international sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture. (TIRPAA) Ces ressources phytogénétiques sont des semences de plantes, leurs parties et leurs composantes génétiques utilisées par l’industrie semencière pour sélectionner de nouvelles variétés commerciales

    > 2) Bayer-Monsanto, Syngenta-ChemCina, Basf, Vilmorin et KWS. Seule l’entreprise Corteva, issue de la fusion de Dow et Dupont est restée exclusivement étasunienne

    > 3) « Digital Sequence Information » en anglais

    > 4) D’Amérique du Nord et d’Europe, ainsi que le Japon et l’Australie

    > Contacts:

    Guy Kastler – Groupe semences d’ECVC : + 33 603 94 5721 – FR
    Damien Houdebine – Secrétaire national de la Confédération paysanne, en charge des semences : + 33 664 29 1779 – FR
    >
    Alessandra Turco – Comité de Coordination d’ECVC : +39 347 642 7170 – IT, ES, F
    Antonio Onorati – Groupe semences d’ECVC : +39 3408 2194 56 – IT, FR, EN
    >
    >

  16. Posted 20 novembre 2019 at 21:02 | Permalien

    En Nouvelle Aquitaine en premier retour :

    * partie POITOU-CHARENTES :

    - ça sent bon à SAINTES
    https://www.sudouest.fr/2019/09/04/vers-un-possible-tres-large-bloc-de-gauche-6519353-4778.php

    - moins à POITIERS mais on ne sait jamais :
    https://www.francebleu.fr/infos/politique/municipales-les-communistes-de-poitiers-pour-un-rassemblement-de-la-gauche-1572012784

    - A ROCHEFORT à ce stade encore un peu tôt (« plusieurs listes en préparation ». Mais…)

    - un espoir à CHATELLERAUT :
    https://www.lanouvellerepublique.fr/chatellerault/chatellerault-la-difficile-union-de-la-gauche-aux-municipales

    - peut être à NIORT (EELV/LFI notamment ; quid des autres ?)
    Cf « Ouest France » le 29-10-2019 : « [...] LFI et Europe Écologie Les Verts, plutôt que de monter une liste sous leur propre couleur, préfèrent cautionner un collectif d’habitants, « Niort citoyenne, écologique et solidaire ». »

    - A ANGOULÊME on a deux listes de gauche (assimilée PS, assimilée EELV) à ce stade (face au sortant UMP devenu LREM fils, petit fils etc. d’élu municipal) mais ça peut changer :
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente/angouleme/municipales-2020-francoise-coutant-est-candidate-angouleme-1742701.html

    - A PARTHENAY c’est encore le bordel
    https://www.lanouvellerepublique.fr/parthenay/parthenay-comme-un-jeu-du-chat-et-de-la-souris

    - ça commence à priori mal à LA ROCHELLE (2 ex PS… inter alia) :
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/02/falorni-et-fountaine-anciens-allies-devenus-adversaires-pour-les-municipales-a-la-rochelle_6013941_823448.html

    * Partie AQUITAINE :

    - c’est encore ouvert à BORDEAUX ?

    To be continued…

    Arno

  17. Posted 21 novembre 2019 at 19:13 | Permalien

    Bonjour,

    Je me permet de vous écrire suite à la parution de votre article « Angoisse au tribunal » dans le journal Siné mensuel du mois de novembre 2019.

    Nous sommes 12 profs dans l’atelier bois du lycée Laplace à Caen. Nous nous battons maintenant depuis deux ans pour pouvoir travailler et former nos apprenants dans de bonnes conditions de sécurité pour la santé de tous. Notre centrale d’aspiration est sous-dimensionnée. Sa capacité d’aspiration a volontairement été diminuée de moitié par rapport aux besoins réels lors de son installation en 2011. Nous craignons pour notre santé, celle de nos élèves et de toutes les personnes ayant accès à notre atelier.

    Lorsque nous travaillons, nous nous retrouvons parfois dans un nuage de poussière assez effrayant. La configuration de l’atelier ne permet pas de créer de courant d’air. Certaines machines, comme la scie circulaire et la tenonneuse, produisent des gerbes de poussière et de copeaux qui sont projetées sur les mains et dans les yeux de l’opérateur entrain d’usiner.

    Le premier signalement du dysfonctionnement de l’aspiration a été fait par mes collègues juste après la mise en place de la nouvelle centrale, en 2011. Depuis lors, de nouvelles machines ont été implantées dans l’atelier mais la centrale n’a jamais été recalibrée car étant au maximum de sa puissance. D’après un calcul réalisé par un de mes collègues, il nous faudrait une capacité d’aspiration d’environ 100000m3/h, or l’aspi actuelle plafonne à 37000 voir 35000m3/h. Il y a peu, notre nouveau proviseur a reconnu par écrit que l’aspiration a volontairement été sous-dimensionnée d’environ 50% par rapport aux besoins réels lors de l’appel d’offre et ce, sous l’impulsion du chef des travaux d’alors. En comptant l’usure et le colmatage des filtres, on arrive à ces taux largement déficitaires.

    Des tests d’empoussièrement ont déjà été effectués auparavant. Bien sûr les résultats n’étaient pas bons. Lors de la campagne de test du 10 décembre dernier, les taux relevés sont totalement excédentaires. Les appareils de relevés ont été portés par 3 profs (dont moi) et trois élèves. Les taux étaient de 3,57 – 1.19 – 0.97 – 3.85 – 1.04 – 2.22mm/m³ pour 1mg/m³ maximum (je ne suis pas sensé vous transmettre ces chiffres). Durant l’été, une entreprise a été mandatée pour aspirer la poussière dans l’atelier afin de refaire un test à la rentrée sans résidus sur les tuyaux ou ailleurs. Ce test été fait le 14 octobre et les résultats ne sont toujours pas bons. Nous n’avons pas les résultats définitifs pour le moment. Le proviseur nous a envoyé une note de service par mail hier, que vous trouverez en pièce jointe.

    Nous sommes donc excédés par cet état de fait et souhaitons que cela cesse. Certains d’entre nous souhaitent porter l’affaire devant les tribunaux mais ne savons comment faire. Faut-il passer par un syndicat ? Pouvons-nous porter plainte en notre nom ? Cela aura-t’il une conséquence sur notre carrière ? Pouvons-nous faire jouer notre droit de retrait ? Sommes-nous obligés de continuer à travailler dans ces conditions ? Que nous conseillez-vous ?

    En vous remerciant par avance, pour la santé de nos élèves, pour notre santé, pour tous les collègues dans une situation similaire et pour que cela ne se reproduise plus.

    SCHREIBER Thibaud

  18. Posted 23 novembre 2019 at 5:02 | Permalien

    Expéditeur: Florian Bezaud
    Date: 22 novembre 2019 à 18:28:18 UTC+1
    Destinataire: « contact@gds-ds.org »
    Objet: Contact de Gérard Filoche

    Madame, Monsieur,

    J’aurais besoin de rentrer en contact avec M. Filoche pour lui poser des questions relatives au concours de contrôleur du travail (pour faire court).

    Serait-il possible que vous me la communiquiez ?

    Fraternellement,

    Florian Bezaud

  19. Posted 23 novembre 2019 at 5:03 | Permalien

    Marlène Collineau
    21 novembre, 07:15 ·
    On est début des années 2000. L’arrivée au lycée se fait rapidement. Ce jour-là, on n’ira pas en cours. On se rend à un forum, un salon, un grand bazar de l’orientation. C’est à plus d’une demi-heure en car. On s’en fout, on est habitués. On s’est déjà tapé deux fois ce temps de route depuis le réveil. On vit loin de tout. Loin du lycée bien sûr mais loin des terrains de sports, loin des cinémas, loin des médiathèques, loin des toubibs. On n’a jamais foutu les pieds dans un musée. On vit loin des camarades de classe aussi. Alors, plus qu’ailleurs, on entretient des liens forts, solides, avec nos copains et copines de toujours. On vit à la campagne et depuis l’école primaire, peu importe les chemins qu’on prend, entre ceux qui continuent leur scolarité au lycée général, ceux qui sont en préapprentissage depuis qu’ils ont atteint leurs 14 ans, ceux qui sont partis au lycée pro, ceux qui bossent chez Bénéteau, chez Jeanneau, chez Gendreau… depuis l’école primaire et peu importe nos parcours, nos trajectoires comme disent les lettrés de la bande, on finit toujours par se retrouver sur la place de la mairie, face à l’église, à regarder les bagnoles passer. On évolue en vase clos. On est tous pareils. Les trajets sont notre quotidien. À mobylette, à scooter pour les chanceux, dans des caisses tunées pour les plus âgés, en car souvent.
    Ce jour-là, c’est direction la grande ville, préfecture d’un département rural. 50 000 habitants. Et un parc d’expositions. On traîne franchement des pieds parce que, bon, les profs ont eu beau jeu de nous demander de préparer notre déplacement, on voit pas bien quelles infos utiles on pourrait glaner au salon de l’orientation. On a prévu de s’inscrire à la fac l’année prochaine. Le lycée se passe. Ni bien, ni mal. On s’enthousiasme bien plus des cours de philo et de sciences éco que des enseignements de maths. On connait ses capacités. Écrire vite, bien, pondre des synthèses. Ses limites aussi. On déteste les cours de sports. Ou les profs de sports, on sait pas vraiment. Avec les copines, on est du genre à squatter la table de la cafèt la plus près de la chaîne Hi-Fi. Parce qu’on entretient tous un genre. Un truc qui nous distingue, un supplément d’âme, un machin qui nous donne le sentiment d’exister un peu plus fort. À chaque récré, on embarque bon an mal an tous les ados présents près des enceintes dans nos aventures musicales, pas originales mais efficaces, AC/DC, U2. On ne connaît de la musique que ce qui passe à la radio. De temps en temps, on convainc nos parents de nous offrir un CD. Lors des anniversaires, on offre des singles. À la maison, on n’a même pas M6. Au milieu de nulle part, ça ne fonctionne tout simplement pas.
    Déjà, on a conscience qu’on ne se ressemble pas tous dans la classe. Qu’on ne se vaut pas. Voilà. On s’assoit tous les jours côte-à-côte, on a les mêmes profs, on prépare le bac mais on sait bien qu’on sort pas tous du même moule. On observe les différences, on mesure les écarts. On cache comme on peut le manque de pognon à la maison. On fait des pantalons récupérés à la grande cousine qui faisait deux tailles de plus un atout. On efface au dissolvant le nom de la boîte d’intérim auprès de laquelle on a récupéré un sac à dos moche mais gratuit. Et puis, on se désintéresse des garçons de son âge et on lorgne vers les mecs inscrits en BTS. Plus mûrs, sapés comme des princes les jours des mises en situation professionnelle.
    On a des envies d’ailleurs. Alors la fac. Alors Nantes. C’est peut-être pas ambitieux pour certains mais, là, tout de suite, engoncés dans des vies étroites et aux destins plutôt bouchés, c’est bouleversant. Enthousiasmant. C’est sans précédent.
    On arpente les rayons du salon. On se voit déjà arpenter les rues de Nantes. On se sépare, chacun trace sa route. Dans le salon comme dans la vie.
    On s’arrête devant un stand. Communication soignée. Photos de magnifiques bâtiments historiques. Programmes aguicheurs. Ici, on forme les meilleurs. On découvre que ce paradis est rennais et qu’il se nomme Institut d’Études Politiques. IEP. Sciences-Po. On a seize ans, peut-être dix-sept. On est en Terminale, scolarité sans accroc. On n’a jamais entendu causer IEP. Pour une raison simple : ça n’est pas pour nous.
    On rentre en fin de journée. Le sentiment évident d’avoir perdu du temps, une once de plaisir à la simple pensée d’avoir échappé à deux heures de maths.
    On retrouve les copains tard le soir, après un trajet interminable, après la dépose de dizaines de jeunes dans les communes voisines. Tours et détours. On est entre nous. Vies dans des bleds minuscules. Mêmes places de mairies, mêmes abribus les jours de pluie, mêmes samedis soir dans les garages des parents ou à la boîte de nuit du coin, mêmes horizons certains. Quelques-uns dorment, d’autres discutent. On prend des nouvelles d’un pote qui bosse depuis peu, on prépare le nouvel an dans le hangar des grands-parents de la cousine d’un autre. On jalouse gentiment la copine qui s’est acheté un téléphone portable avec sa paie d’apprentie. Et puis, bien sûr, on joue des coudes pour occuper le rang du fond, celui qui permet d’affirmer une supériorité toute relative. Celui qui dit que, même entre nous, il existe des dominants et des dominés. Le car s’arrête, repart. On s’arrête. Parfois on tombe nez-à-nez avec ceux qui ont débauché depuis dix-huit heures, qui commentent le peu d’activité dans le bourg depuis une heure déjà. Le temps s’étire. L’ennui en profite pour pointer le bout de son nez. On mate un tel qui achète une baguette de pain ou un autre qui balaie les marches de l’église. Distraction à peu de frais, une bière à la main. Un pack nonchalamment posé au sol pour partager avec qui veut.
    On n’est pas malheureux, on n’a toujours pas compris ce qu’allaient faire les quelques camarades de classe qui n’optent ni pour un BTS, ni pour la fac. Personne n’est capable d’expliquer ce qu’est une école de commerce. La seule chose qui semble acquise, c’est que les seuls à choisir cette orientation sont ceux qui vivent le plus près du bahut, dans cette ville dont on ne connait rien si ce n’est le lycée, où se meuvent 15 000 habitants, si loin des bleds où moins de mille âmes piétinent et où tout le monde se connaît. Ce sont les mêmes qui semblent les mieux nés. Les mêmes dont les parents paraissent exercer des métiers qualifiés et convenablement rémunérés. Mieux, leurs parents semblent aimer aller travailler. Bien sûr, on idéalise les très grandes villes. On imagine Nantes, les salariés mieux payés de l’autre côté de la frontière départementale. On l’a appris en cours d’éco. On envie ces jeunes qui continuent de crécher à domicile tout en allant à la fac. Dont les petits jobs, à côté des études, sont le fait de l’entregent de leurs parents. Dont les stages sont passionnants. Et on se compare mollement. On préfère ne pas trop s’attarder.
    Dans le secret de certaines maisons, ça cause argent. Parce qu’il se fait trop discret. Parce que ça a toujours été une difficulté. Certains se demandent si même la fac, dont on vante la gratuité, est faite pour eux. Parce qu’il faut payer un loyer. Parce que ça dure des années. Parce que la peur de l’échec empêche finalement d’essayer. Certains renoncent. Changent de stratégie. Regardent la liste des BTS dans le coin. Ferment des portes qu’ils étaient parvenus à entrouvrir avec tant d’âpreté. D’autres foncent tête baissée, soutenue par des parents pourtant inquiets, à peine encouragés par des profs impuissants face aux inégalités.
    Vient le jour des inscriptions. On fait gentiment la queue. Ça ne se bouscule pas vraiment devant le Minitel mis à dispo par le lycée. On entre notre choix : fac de droit. Plus tard, à la maison, on remplit notre dossier social étudiant, valide nos demandes : chambre en cité U et bourse sur critères sociaux. On entre les ressources du foyer. On pense à sa sœur, qui a fait la même démarche l’année précédente et qui étudie en BTS. On n’a pas idée de la solennité du moment ni des efforts que cela induit dans la vie d’une famille déjà bien habituée à se priver. On ne connaît pas encore les chiffres de réussite dans l’enseignement sup. On ne sait pas encore combien là d’où on vient est un frein. À ce moment précis, on mesure banalement sa chance d’être parmi les rescapés d’un centre de tri trop bien rôdé, l’école. Sa chance d’avoir été épaulé par des parents conscients de ce que, tout petit, à l’heure des premiers apprentissages, tout se jouait.

  20. Posted 24 novembre 2019 at 5:48 | Permalien

    A propos des municipales 23/11/19

    un tour téléphonique concernant les Municipales.

    83 : avec Jean Luc Esberard.
    Toulon (170 000h):
    1 seule liste à gauche : PS/EELV/G.s/PCF/Gilets Jaunes/FI
    Toujours au PS, il tente d’organiser la T04.
    La moitié de la fédé PS est « crypto Macron »
    Reçoit et diffuse 3 exemplaires de DS.
    Fréjus (53 000 h) :
    Face à la liste du Maire FN 1 seule liste droite/gauche mélangée
    La Seyne (65 000 h): le maire PS est passé à GRS
    2 listes ?
    · PS/PCF/GRS
    · EELV
    Hières (56 000 h)
    PS : pro Macron, liste avec LaRem,Modem
    ? la gauche va-t-elle réussir à monter une liste

    34 : discussion avec Jean Médan
    Béziers (76 000 h): Rappel pas d’activité GDS locale malgré 3,4 adhérents/abonnés mais pas d’animateur …
    Pour l’instant 1 seule liste de gauche : derrière EELV, le PCF G ;s Ensemble (FI)
    Tiraillement au sein de FI (certains ex PCF, hostiles au PCF)
    Le PS local est tiraillé entre 4 positions

    39 : discussion avec Jean Marc Gardère (présent à Pau)
    Lons le Saunier (17 000 h) :2 listes à gauche
    1 liste PCF/PS/EELV
    1 liste citoyenne avec FI
    Jean Marc travaille localement avec FI et se retrouve au sein de cette liste. Il assume publiquement son appartenance à GDS.
    OK pour recevoir 3 exemplaires de DS chaque mois.
    Dôle (23 000 h) : pour l’instant 1 seule liste de gauche

    On doit faire le point régulièrement, il se renseigne aussi sur le Doubs (Besançon ….)

    26 avec Michel Descormes
    Michel , ancien de la LCR, ancien syndicaliste Sud PTT est toujours au PS, membre du bureau fédéral. Fédération très macronisé. Envisage de quitter le PS quelques mois après les municipales et de tenter de monter un groupe GDS.
    Saint Valier (4 000 h) : Michel y est Adjoint aux questions sociales
    Pierre Jouvet , PS responsable national aux élections) devrait devenir maire.
    Bourg les Valence (20 000h) : Face au maire PS passé chez Macron 1 liste commune à gauche (PCF/EELV/G.s/FI)

    Valence ( 62 000 h):
    2 listes ?
    · La liste « Association citoyenne « Valence en Commun » (AVEC) créée au printemps dernier. Cette association rassemble tout l’arc-en-ciel de la gauche non libérale avec des militants d’Europe Écologie les Verts, de la France Insoumise, de la Gauche Républicaine et Socialiste, de Génération S, du MRC, de Nouvelle Donne, du PCF, de l’association Action Citoyenne, et des écologistes.
    · Le PS au travers de « J’aime ma Commune »

    Romans (33 000 h) :
    Pas encore de liste à Gauche

    42 discussion avec Bernard (il modifiera complétera si besoin …)
    Saint Etienne ( 172 000 h)
    3 listes :
    · PS, PCF, G ;s, ND, (dirigée pas l’assistante parlementaire de Juanico)
    · EELV
    · FI (liste citoyenne debout
    Saint Chamond (35 000 h):
    3 listes :
    · PS
    · EELV
    · FI
    30 toujours avec Bernard
    Ales (40 000 h)
    1 seule liste de gauche
    Saint Jean des Pins ( 1500 h): dans la banlieue d’Ales
    1 seule liste autour du PCF sortant
    Bernard devrait y figurer

    A bientôt pour la suite

    Pilou

  21. Posted 25 novembre 2019 at 17:15 | Permalien

    Bonjour
    Voici les nouvelles publications du blog : http://www.syndicollectif.fr :

    ACTIONS- PRISES DE POSITIONS:
    * CGT et Solidaires : appel à la manif #NousToutes :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Sg
    * Le « réseau retraites » réagit au rapport du COR (conférence de presse):
    https://wp.me/p6Uf5o-2RK
    * La réaction de FO au COR :
    https://wp.me/p6Uf5o-2RY
    * La CFDT soutient la réforme à points, mais refuse des mesures paramétriques :
    https://wp.me/p6Uf5o-2S4
    * Meeting unitaire en Haute Loire :
    https://wp.me/p6Uf5o-2S0
    * Appel de la CGT cheminots à la reconductible :
    https://wp.me/p6Uf5o-2QT
    * Les énergéticiens pour reconduire après le 5:
    https://wp.me/p6Uf5o-2Q5
    * Appel du CCN de la CGT pour le 5 décembre et après:
    https://wp.me/p6Uf5o-2Qn
    * Appel de Solidaires :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Qc
    * Appel du congrès de la Fédération CGT services publics :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Su
    * Communiqué du Collectif Inter Hopitaux (CIH) après les annonces :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Rr
    * ADP : vers le million pour un référendum :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Rm
    * SUD étudiants mobilise après la tentative d’immolation d’un jeune étudiant :
    https://wp.me/p6Uf5o-2QL

    GILETS JAUNES :
    * Solidaires et l’acte 53 des 16 et 17 novembre :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Rj
    * Appel de l’UD CGT de Paris :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Rg

    IMMIGRATION, RACISME :
    * CGT et FO dénoncent les mesures gouvernementales :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Q2
    * Appel unitaire à la manifestation contre l’islamophobie :
    https://wp.me/p6Uf5o-2QD

    INTERNATIONALE :
    * Premier bilan de la rencontre internationale de Global Labour International (GLI) d’octobre 2019:
    https://wp.me/p6Uf5o-2Qg
    * Algérie : appel à « restituer l’UGTA aux travailleurs » :
    https://wp.me/p6Uf5o-2PD
    * Coalition contre Amazon : le « black friday » du 29 novembre :
    https://wp.me/p6Uf5o-2So
    * Campagne de solidarité Philippines :
    https://wp.me/p6Uf5o-2RF
    * Rail sans frontière appelle à l’union internationale cheminote :
    https://wp.me/p6Uf5o-2R3

    DEBATS :

    * Jean-Pierre Page, la CGT, Hong Kong et la Chine :
    https://wp.me/p6Uf5o-2Sa

    Prenez la plume pour compléter !

  22. Posted 25 novembre 2019 at 17:25 | Permalien

    Bonjour
    Notre tribune est donc parue dans Libération. On peut maintenant envisager Médiapart aussi, et l’Humanité.
    Pour rappel, nous avons une réunion unitaire ce mercredi 27 novembre à 19h au local d’Ensemble à Bagnolet.
    Sont à discuter en principe :
    - une conférence de presse lundi 2 décembre au café Le Lieu-Dit (qui donne son accord). Sans doute 11h (à discuter).
    - on avait envisagé un meeting.
    - on peut aussi discuter des propositions communes sur les retraites plus détaillées que celles qui figurent succinctement dans notre texte. C’est demandé par certains.
    - Etc.
    Donc voir si les porte-paroles sont bien dispo pour lundi prochain.
    A mercredi !
    Amicalement
    Jean-Claude Mamet (Ensemble!)
    Local d’Ensemble : 26 rue Malmaison, Bagnolet. Métro Gallieni, terminus ligne 3, puis 6 minutes à pied.

  23. Posted 25 novembre 2019 at 17:35 | Permalien

    Aux adhérent.e .s de GDS
    Cher.e.s Camarades,
    Une semaine après les « rencontres pour construire l’unité » que GDS a tenu à Pau, une téléconférence de la Coordination nationale (CN) de GDS a eu lieu dimanche 24 novembre. Elle a réuni une vingtaine da camarades.
    Bilan des rencontres « Pour l’unité et une alternative sociale et écologique » à Pau :
    Tous les présent.e.s à cette téléconférence soulignent la pertinence des thèmes abordés, la qualité des invités et du contenu des interventions, le niveau des débats. Les participants ont apprécié l’ensemble de ces rencontres au cours desquelles tout le monde a appris. Cela démontre aussi la capacité du réseau GDS à rassembler – débat du samedi soir – des représentants d’autres forces politiques.
    Le débat sur l’unité a confirmé que tous les mouvements présents étaient pour l’unité mais qu’il y a encore du chemin à accomplir avant que les uns et les autres s’engagent concrètement sur la voie du rassemblement (mais notre proposition de comités de liaisons, au plan national comme au plan local a été débattu par les uns et les autres).
    150 personnes ont participé sur les deux jours. Les camarades du 64 sont remerciés pour la qualité de l’accueil et de l’organisation. Tout le monde a souligné la très bonne ambiance des ces deux journées de débats tournés vers l’action.
    Nous avons engagé des frais pour ces deux journées. Si celles et ceux qui n’ont pu y participer pouvaient aider financièrement (il était demandé un minimum de 30 euros à celles et ceux qui sont venus à Pau). N’hésitez pas à envoyer un chèque à l’ordre de GDS à Bernard Motto-Ros ( 4 Bd Pierre Joannon 42400 Saint Chamond).
    Municipales :
    Nous favorisons l’émergence de listes citoyennes d’unité de toute la gauche, qui rassemblent des candidat.e.s de toutes les sensibilités sans exclusive. De nombreuses situations se présentent dans les grandes villes de plus de 10.000 habitants : listes unitaires de toutes les sensibilités soutenues publiquement ou de fait par toutes les forces de gauche, unité sans le PS dessinant un arc de forces alternatif à gauche, unité face à un PS faisant alliance avec des macronistes, unité sans EELV et/ou LFI, liste citoyenne autoproclamée par FI, …Nous devons mettre en valeur toutes les listes qui se battent pour le rassemblement. ·
    Les dynamiques peuvent aller dans le sens de fusions de listes avant le premier tour car l’aspiration à l’unité est prégnante partout. Mais d’autres divisions peuvent apparaître en fonction des problèmes locaux mais aussi de l’échec ou non de la dynamique unitaire nationale.
    Pilou de Toulouse, avec l’aide d’Arno de Paris, contacte nos correspondants départementaux pour faire une carte de France, un état des situations par villes. Faites remonter toutes les informations utiles.
    Perspectives :
    Pétition ADP elle va dépasser le million. Continuons et amplifions la campagne de signatures
    Retraites : les appels à la grève sont de plus en plus nombreux et concernent un nombre croissants de secteurs et d’entreprises. Le PS appelle ses « sympathisants » à participer aux manifestations le 5 décembre. Une tribune de la gauche (excepté le PS, à qui elle n’a pas été proposée) va être publiée dans la presse nationale. Le PCF prend une initiative unitaire nationale à St Denis invitant toutes les personnalités actives sur le sujet. Le PS y participera. Gérard et GDS ont été invité par Fabien Roussel. En région, essayons de prendre des initiatives en ce sens. Le 5 au soir faire remonter ce qui s’est passé dans les différentes villes.
    Comités de liaison national et locaux : La GDS propose sa mise en place au niveau national. Ensemble, R&S, PEPS sont d’accord. Mais les autres mouvements politiques sont encore timorés ou réticents.
    Publication de la GDS :
    Une brochure GDS « Union, arguments pour l’unité de la gauche » est sortie. Elle est à commander (*).
    Une brochure « La retraite à points de Macron : 10 questions-10 réponses » est en préparation.
    Possibilité de commander pour vos cadeaux de fin d’année à prix cassé de 10 € chacun (au lieu de 20€) deux livres de Gérard Filoche : « Mai 68, une histoire sans fin » et « Macron ou la casse sociale ».
    Un texte-appel sur la laïcité émanant de la LDH et de la la Ligue de l’enseignement nous a été proposé à la signature. Nous avons accepté.
    Amicalement
    L’équipe d’animation de GDS
    (*) : Cette brochure de 96 pages format 11 x 19 cm est à commander par mail à commegaronne@orange.fr . (Prix public 5€ : commande pour 5 exemplaires = 20€ ; commande pour 10 exemplaires = 30 €). Règlement par chèque à l’ordre de Com’ Garonne (6 impasse du Collège 46700 Puy l’évêque).

  24. Posted 26 novembre 2019 at 12:39 | Permalien

    oui

  25. Posted 26 novembre 2019 at 13:34 | Permalien

    RESISTANCE SOCIALE , Communiqué de presse, 25 novembre 2019

    Pour Mme Buzyn la réforme des retraites c’est «un choix de société » ; en effet c’est la destruction de notre modèle social issu du Conseil National de la Résistance.

    La réforme c’est travailler jusqu’à 66, 68, 70 ans, comme dans toute l’Union européenne, pour une retraite qui baisserait de 20 – 25 %, voire davantage à terme.
    C’est le développement de la capitalisation (épargne retraite).

    Les régimes de retraite actuels sont liés aux carrières professionnelles. Ils sont incompatibles avec la généralisation de la flexibilité, de la mobilité. Chaque « activité, même peu rémunérée » donnerait des points (M Delevoye).

    La réforme instaure « la gouvernance innovante », le « pilotage par la règle d’or ».
    Des manipulations, un « mensonge d’Etat » (H. Sterdyniak), permettent d’afficher un déficit inexistant des retraites et de la Sécurité Sociale.
    En 2020, si la réforme était déjà votée, la règle d’or obligerait à revenir sur toutes les promesses actuelles. Non seulement les petites pensions ne seraient pas revalorisées, mais elles baisseraient immédiatement.

    Pour M Delevoye ce « choix de société » est « porteur d’un système de protection sociale »
    La Sécurité Sociale a dans ses gènes les droits, la solidarité ; les points, c’est l’opposé, l’individualisme, le chacun pour soi.
    Avec la réforme les droits liés à la maladie, chômage, maternité, réversion,…seraient sortis du système vers un dispositif d’action sociale, totalement fiscalisé, qui coute « un pognon de dingue » (E Macron) et seraient donc rabotés sans fin.

    La réforme commence avec le PLFSS 2020 en cours d’adoption au Parlement.
    Toutes les cotisations des régimes : privé, fonction publique, régimes spéciaux, complémentaires, sont transférées à l’URSSAF, 1ère phase de la suppression de tous les régimes de retraite. Mépris incommensurable des syndicats pendant les concertations !
    La destruction totale de la Sécurité Sociale débute simultanément avec la fusion- absorption de l’URSSAF, de la Sécurité Sociale, dans le budget de l’Etat.

    Ce « choix de société » qu’ils nous proposent, c’est celui de D. Kessler : « Adieu 45 ».

    E. Macron tente de nous diviser, mais nous sommes toutes et tous concerné-e-s : privé, public, régimes spéciaux, toutes les générations.
    Résistance Sociale apporte son soutien total aux grèves et manifestations à partir du 5 décembre pour :
    Le retrait de la réforme à points,
    Le maintien et la reconquête des 42 régimes.

    http://www.resistancesociale.fr – 121 avenue Ledru Rollin 75011 PARIS – webmaster@resistancesociale.fr

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