Coronavirus: Ken Loach dénonce la gestion au Royaume-Uni, « un chaos absolu »

sur huffington post

 

 

Pour le réalisateur Ken Loach, la crise du nouveau coronavirus au Royaume-Uni révèle d’énormes failles en matière de protection des travailleurs, entre autres.

Ken Loach estime que la gestion du coronavirus au Royaume-Uni est

ARTHUR MOLA/INVISION/APKen Loach estime que la gestion du coronavirus au Royaume-Uni est « un énorme scandale »

ROYAUME-UNI – Derrière la caméra, comme confiné dans sa maison, Ken Loach a la justice sociale chevillée au corps. Depuis sa résidence britannique, le réalisateur primé à Cannes ne décolère pas face à la gestion de la crise du nouveau coronavirus au Royaume-Uni.

Alors que Boris Johnson est de plus en plus critiqué, le cinéaste,“consterné” par l’impréparation du gouvernement n’hésite pas à parler sur France Inter, d’un ”énorme scandale”. “Des infirmières meurent, des médecins meurent, parce que le gouvernement, qui savait depuis la fin janvier que la crise arrivait, n’a pas pu leur fournir de protections. Et ça, c’est un énorme scandale.”, tonne Ken Loach, qui pointe également du doigt le drame qui se joue dans les maisons de retraites, autant au niveau des résidents que du personnel.

Pas d’équipement, pas de protection sociale

“Les maisons de retraite sont détenues par des sociétés privées. Et les aidants sont employés par des sociétés privées. Ils y travaillent au jour le jour, sans contrat sur la durée, parfois via des boîtes d’intérim. Ils touchent le salaire minimum (…) n’ont aucune garantie horaire (…) Et pourtant, on leur demande de mettre leur vie en danger, sans équipement de protection”, déclare le cinéaste qui estime que cette crise révèle le “chaos absolu” de ces services. Lesquels doivent selon lui retrouver le giron des services publics.

Ken Loach ne mise pas vraiment sur “l’après”, et apparaît peu confiant tant qu’un virage politique n’aura pas été entamé à partir des “leçons de cette crise”, ajoute-t-il, pointant du doigt une classe politique qui selon lui se base “sur la division des classes, le travail pas cher, le profit, les inégalités…”.

Pour autant, ajoute le réalisateur qui respecte le confinement à la lettre, cette crise à le mérite de rapprocher les gens entre eux. “Les gens sont devenus de bons voisins. Ils se préoccupent de la personne qui habite à côté, du vieillard au coin de la rue, ils prennent soin des enfants. L’air est plus pur. C’est comme si on était responsables les uns des autres”, détaille le cinéaste dont les voisins lui font par ailleurs régulièrement des courses.

 

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