Sous-traitance inhumaine

Au boulot n° 510

lire dans l’humanite dimanche

 

La cour d’appel de Versailles a condamné La Poste pour recours systématique dans un centre de tri à des sous-traitants, mal payés et moins bien traités que les facteurs classiques.

Le procureur a demandé la condamnation maximale de La Poste, en raison d’« un dévoiement pur et simple de la sous-traitance », dénonçant le « naufrage total d’une société » qui entretient « sciemment la précarisation de ses sous-traitants », recrutés dans « la population la plus fragile ».

En ces temps avec masques, chômage partiel et télétravail combinés, le droit du travail est central et la question de la sous-traitance aussi.

Car on est face à la pire crise antisociale depuis 75 ans : 484 plans sociaux, 9, 3 millions de pauvres, 23 % ont faim, 800 000 chômeurs de plus, tout ça pour que les 1000 entreprises les plus grosses (qui font 50 % du PIB) se fassent le maximum de marges.

Sous Macron, le grand patronat accélère la désorganisation des droits : sous-traitance en cascade, auto entrepreneurs bidons, contrats atypiques de toutes sortes, CDD, intérim, temps partiels, contrats de mission, faux « indépendants », intermittents, prêt illicite de main d’œuvre, ubérisés, portage salarial, travail illégal, travail « détaché », traite d’être humains.

Encouragée par Macron, Veolia (11 000 sous-traitants) rachète Suez  qu’ils vont dépecer  en des dizaines d’entités tout en supprimant 4 à 5000 emplois. Ca se reproduit à une échelle de masse.  De régression en régression :du 14 au 20 septembre 200 enquêtes, 861 contrôles pour travail illégal, dans les Bouches-du-Rhône, la Marne, la Haute-Garonne ou en outre-mer, révèlent « des secteurs d’activités ayant recours à une main-d’œuvre fragile»du «travail illégal» et «exploitation grave par le travail pouvant relever de la qualification pénale de traite des êtres humains.

Une grande loi sur la sous-traitance pourrait modifier tout cela. Mais « Macron ne veut pas » et l’urgence c’est donc de réaliser l’unité de la gauche pour le chasser.

 

Gérard Filoche

 

 

 

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