l’UNEF vit, l’UNEF vivra

L’UNEF vit, l’UNEF vivra

Il y a quelques jours, des parlementaires de droite demandaient la dissolution de l’UNEF. Désormais c’est le ministre de l’Education nationale qui parle de « pente fasciste » pour qualifier son activité.

Quels seraient les actes justifiant ces attaques ? L’organisation épisodique de quelques groupes de paroles non-mixtes pour étudiants se sentant victimes de discriminations. Cette pratique intéresse, interroge, inquiète. Elle bouscule et fait débat.

Nous ne pouvons accepter que des députés proposent la dissolution de cette organisation. Nous ne pouvons encore moins admettre l’idée que l’UNEF soit renvoyée dos à dos avec un groupuscule d’extrême droite, condamné pour incitation à la haine raciale. Nous ne pouvons tolérer les propos d’un ministre qui banalisent le fascisme et participent ainsi à la confusion idéologique ambiante.

Militant.e.s, dirigeant.e.s, avec des diversités de parcours, nous avons été par le passé des acteurs engagés de cette organisation. L’idéal républicain, laïc et antiraciste a toujours été notre boussole, un idéal au service des intérêts sociaux et moraux de tous les étudiants. Au cours de ses 110 ans d’histoire, quelle qu’ait été la tendance dirigeante, l’UNEF a toujours été en tête des batailles relatives au budget de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a su porter un discours anti-colonial dans une société française qui était loin d’y souscrire. Elle s’est engagée en mai 68, dans ce mouvement qui a conduit aux changements sociaux et moraux que nul ne conteste aujourd’hui. L’UNEF c’est aussi un mouvement décisif contre la sélection en 1986 et la mobilisation historique contre le CPE qui n’avait d’autre ambition que de précariser encore et encore, les jeunes de notre pays.

Signataires de ce texte, nous pouvons avoir des désaccords avec des positions de l’UNEF, mais qu’importe, nous pensons que l’UNEF, par son histoire et les valeurs issues de la Charte de Grenoble qu’elle incarne, a toute sa place dans le débat public.

A l’heure où les étudiant.e.s et la jeunesse sont particulièrement touchés par la pauvreté et la précarité, le gouvernement, se doit d’être à l’écoute des organisations représentatives des étudiants. Cette exigence nous paraît d’autant plus incontournable que nous avons tous, sous nos yeux, ces dizaines de milliers de jeunes qui basculent dans une précarité insupportable, renoncent à poursuivre leurs études abandonnant ainsi leurs projets d’avenir.

Aussi, nous condamnons l’outrance injurieuse des termes employés et nous opposons à toute volonté de dissolution d’une organisation de jeunesse telle que l’UNEF.

 

Liste des premiers signataires /
Tribune “ UNEF vit, UNEF vivra”
Indiquer dans cet ordre:
Prénom, Nom, Responsabilité dans l’UNEF, Années.
Association des anciens de l’UNEF, fondée en 1938
Pouria AMIRSHAHI, Président 1994-1998
Tania ASSOULINE, UNEF Secrétaire générale 2001-2003
Guillaume BALAS, Vice-Président UNEF-ID 1994-1995
Ugo BERNALICIS, adhérent UNEF 2008-2011
Tina BIARD, BN UNEF 2010-2012
Romain BOIX, LMDE Président 2015-2018
Florian BORG, avocat
Delphine BORGEL, avocate, PSA UNEF-ID Assas 1993-1997
Fanelie CARREY-CONTE, BN UNEF 2000-2005
Sébastien CHAILLOU, Trésorier National UNEF 2012-2013
Fabrice CHAMBON, BN UNEF 2001-2005
Arnaud CHAMPREMIER-TRIGANO Vice-Président UNEF-ID 1994-1997
Pascal CHERKI, BN UNEF-ID 1988-1993
Eric COQUEREL, adhérent UNEF-ID 1983-1988
Alexis CORBIERE, Vice-Président UNEF-ID 1987-1995
Pierre Cours-Salies, vice-président AGE de Toulouse, 1962-1967
Philippe DARRIULAT, Président UNEF-ID 1986-1988
Laure DELAIR, Vice-Présidente UNEF 2012-2014
Anne DELBENDE, UNEF Secrétaire Générale 2003-2006
Jacques DELPY, UNEF Vice-président 1955-1958
Emir DENIZ, UNEF Metz 2000-2002
Laurent DOUCET, UNEF-ID 1986-1989
Isabelle DUMESTRE, BN UNEF 2000-2005
Amandine ESCHERISCH BN UNEF 2012-2014
Valérie ESTOURNES, BN UNEF-ID 1991-1993
Vanessa FAVARO, LMDE Présidente 2012-2014
Laurent FAURE, Président de l’AGE UNEF-ID Montpellier 1983-1987
Sacha FEIERABEND, Secrétaire Général UNEF 2014-2017
Gérard FILOCHE président AGER-UNEF 1963 1969
Germain FILOCHE BN UNEF 2003-2006
Léa FILOCHE, UNEF BN 2001-2004
Damien FLAMAND, UNEF Nanterre 2004-2007
Gweltaz FRIGOUT, BN UNEF 1999-2003
Raquel GARRIDO, UNEF-ID BN 1994-1997
Olivier GIRARDIN,
Pierre-François GROND, BN 1987-1992
Stéphanie GOURDOL, BN UNEF 2002-2005
Mathieu HANOTIN, BN 2001-2005
Jean-Jacques HAZAN, BN UNEF ID 1977-1985
Frédéric HOCQUARD, BN UNEF ID 1993-1998
Jean-Jacques HOCQUARD Vice-Président 1960-1964
David HUYNH, BN UNEF
Vincent JAROUSSEAU, photographe
Samy JOSHUA, Professeur émérite Aix Marseille
Bastien LACHAUD, BN UNEF 2001-2003
Pierre KANUTY, BN UNEF-ID
Michel LANGROGNET BN UNEF  1961-1962
Patrice LECLERC, Président UNEF-SE 1986-1988
Thierry LECRAS, Vice-Président UNEF 2008-2010
Julie MANDELBAUM, Secrétaire Générale UNEF 2011-2014
William MARTINET, Président UNEF 2013-2016
Céline MARTINEZ, UNEF ID BN 1998-2001
Delphine Mayrargue VP Unef 1993
Jean-Luc MELENCHON, BN 1972
Anna MELIN, Secrétaire Générale 2008-2012
Pierre MERY, BN 2011-2014
Camille MICLOT, BN 2004-2007
Robi MORDER, UNEF ID BN 1979-1984
Cyril MOREL, BN 1990-1993
Lennie NICOLLET, Aix Marseille 2010-2011
Emmanuelle PARADIS, BN 1987-1994
Sébastien PARIS, Nanterre 1992-1998
Hélène PASQUIER, BN 2007-2009
Éric POLIAN, UNEF ID BN 1994-1999
Anaïg PIEDERRIERE, BN 2007-2010
Anne QUERRIEN Sc. Po Paris 1963-1966
Raphaëlle REMY-LELEU 2011-2013
Lise Ribeaud, Déléguée Générale de l’UNEF 2015-2016
Tiphain ROBERT, UNEF Lyon 2003-2009
Danilo ROSALES 1991-1993
Jean-Marc SALMON Secrétaire Général UNEF 1964
Michel SERAC, Président UNEF US 1971-1975
Daniel SHAPIRA, Vice-Président UNEF US 1971 1973
Denis SIEFFERT, UNEF US Président 1975
Daniel SIMONNET, UNEF ID BN 1989-1995
Benjamin STORA, militant UNEF, 1970-1976
Sophie TAILLE POLIAN, UNEF ID
Chloé TRIVIDIC, UNEF Nanterre 2003-2006
Georges TERRIER, UNEF ID BN 1982-1986
Alexandre THIEBAULT, Trésorier National UNEF 1999-2003
Benjamin VETELE, Vice-Président UNEF 2005-2007
Victor VIDILLES, Trésorier National UNEF 2006-2008
Marie-Pierre VIEU, UNEF SE Présidente 1994-1997
Xavier VUILLAUME, secrétaire général 1998-2001
Lauranne WITT, BN UNEF 2012-2015
Karel YON, UNEF ID BN 1997-2004
Jean-Claude ZANCARINI, UNEF 1966-1969
Michèle ZANCARINI-FOURNEL, UNEF Saint-Etienne 1964
Emmanuel ZEMMOUR, Président UNEF 2011-2014

Non à la dissolution de l’UNEF

Liste des signataires (Mise à jour: 21 mars 2021 17h00)

L’Association des anciens de l’UNEF, fondée en 1938, Pouria AMIRSHAHI, Président UNEF-ID 1994-1998, Xavier AKNINE, Président UNEF-SE1986-1988, Nicolas ASKEVIS, UNEF ID 1990-1995, Cyprien ASTIER, UNEF 2014, Frédéric AUGENDRE, UNEF ID Secrétaire général 1983-1986, Clementine AUTAIN UNEF SE 1991-1994, Gilles ALFONSI, UNEF 1989-1991, Tania ASSOULINE, Secrétaire générale UNEF 2001-2003, Sebastien BACHOLET UNEF-SE 1980-1983, Patrice BADARD, UNEF ID 1992-1998 ,Guillaume BALAS, Vice-Président UNEF-ID 1994-1995, Loic BASSINO, Secrétaire national UNEF 1991-1994, Mathieu BARBERIS, UNEF 2016-2018, Olivier BARBEROUSSE, PSA UNEF-ID 1986-1990, Johanna BARRASZ, UNEF 1993-1996, Emilie BELLIN, UNEF 2015-2016, Sarah BENICHOU UNEF ID 1993-1999, Ugo BERNALICIS, UNEF 2008-2011, Jean Pascal BERNARD, BN UNEF-ID 1993-1997, Céline BERQUER, UNEF ID, BN 1994-1997, Marie Noëlle BERTRAND UNEF Secrétaire générale, Nicolas BERTRAND, Secrétaire général UNEG 1989-1991, Tina BIARD, BN UNEF 2010-2012, Alexandre BILOUS 1964-1968, Sophie BINET, Vice Présidente UNEF 2007-2008, Nina BITOUN, UNEF ID Paris 1 1993-1998, Romain BLACHIER, UNEF 1995-2002, Frédéric BOCCARA, BN UNEF 1981-1985, Pascal BOISSEL, UNEF ID 1979-1982, Romain BOIX, LMDE Président 2015-2018, Frédéric BONNOT, UNEF-ID Trésorier National 1994-1999, Florian BORG, UNEF-ID, 1997-1999, Delphine BORGEL, PSA UNEF-ID 1993-1997, Frédéric BORRAS, UNEF-ID 1984-1988, Serge BOSC, FGEL 1964-1968, Amine BOUABBAS, UNEF 2004-2007, Jean-Marcel BOUGUEREAU, FGEL 1964-1968, Jean Baptiste BOURDELLON, BN UNEF 2012-2014, Emilie BOURDON, UNEF, 2016-2018, Gerard BOURGOIN FGEL 1963-1969, Gwenolé BUCK, UNEF 2005-2010, Gérard BRIANT, UNEF 1992-1996, Colombe BROSSEL UNEF ID 1989-1992, Mickaël BRUEL UNEF ID 1999 2000, Louis-Jean CALVET VP UNEF 1964-1965, Magali CAMPA, UNEF Secrétaire Générale 2016-2018, Franck CARBONNEL, FNEMS UNEF 1980-1985, Pierre-Alain CARDONA, UNEF ID 1994-1995, Fanélie CARREY-CONTE, BN UNEF 2000-2005, Philippe CASIER, BN UNEF-ID, Christophe CASTAING, BN UNEF ID 1981-1985, Sébastien CHAILLOU, Trésorier National UNEF 2012-2013, Fabrice CHAMBON, BN UNEF 2001-2005, Arnauld CHAMPREMIER-TRIGANO Vice-Président UNEF-ID 1994-1997, Claudine CHAPRON, UNEF 1984-1989, Vincent CHARBONNIER, UNEF-ID, 1990-1993, Julian CHARTON, UNEF BN 2012-2015, Magalie CHASTAGNER, Secrétaire national UNEF 1999-2002, Norbert CHAZAUD, UNEF BN 1979-1983, Pascal CHERKI, BN UNEF-ID 1988-1993, Théo CHEVALLIER BN UNEF 2014-2016, Chahra CHIBATI, UNEF 2006-2009, Mélanie COLLET, UNEF 2003-2006, Eric COQUEREL, UNEF-ID 1983-1988, Alexis CORBIERE, Vice-Président UNEF-ID 1994-1995, Sergio CORONADO UNEF ID 1992-1994, Annie COUEDEL 1962-1966, Aliaume COUCHARD, UNEF 2011-2013, Jean Francçois COURTILLE, BN UNEF 1987-1988, Joëlle COULON, UNEF 1962-1964, Pierre COURS-SALIES, UNEF 1962-1967, Cendrine DALLET, UNEF ID 1995-2000, Pierre DARDOT, UNEF-ID, 1980-1986, Olivier DARONNAT Secrétaire Général UNEF ID 1994-1997, Philippe DARRIULAT, Président UNEF-ID 1986-1988, Caroline DE HAAS, Secrétaire générale UNEF 2007-2009, Pierre DEJEAN, UNEF 1968-1970, Laëtitia DEKNUDT, UNEF ID BN 1981-1984, Laure DELAIR, Vice-Présidente UNEF 2013-2015, Anne DELBENDE, Secrétaire Générale UNEF 2003-2006, Karine DELPAS, Présidente de l’UNEF 1997-2000, Stéphane DELPEYRAT, UNEF-ID 1986-1988, Jacques DELPY, Secrétaire général UNEF 1955-1957, Emir DENIZ, UNEF 2000-2002, Clémence DOLLE, UNEF BN 2018-2020, Laurent DOUCET, UNEF-ID 1986-1989, Maryse DUMAS, BN UNEF 1972-1976, Isabelle DUMESTRE, BN UNEF 2000-2005, Tifen DUCHARNE, BN UNEF  1993-1999, Capucine EDOU, UNEF ID BN 1995-1999, Julie EL MOKRANI TOMASSONE, BN UNEF 2013-2016, Annie ERNAUX 1960-1964, Amandine ESCHERICH, BN UNEF 2012-2014, Magali ESCOT, UNEF-ID 1992-1996, Valérie ESTOURNES, BN UNEF-ID 1991-1993, Gwenaelle EVIN, UNEF ID 1989-1997, Vanessa FAVARO, LMDE Présidente 2012-2014, Luis FAVRE, UNEF US 1975-1979, Laurent FAURE, UNEF-ID 1983-1987, Sacha FEIERABEND, Secrétaire Général UNEF 2014-2017, Gérard FILOCHE, UNEF 1968, Germain FILOCHE, BN UNEF 2005-2009, Léa FILOCHE, BN UNEF 2001-2004, Damien FLAMENT, UNEF 2004-2007, Astrid FRANCOIS-HIGELE, UNEF ID 1995-1998, Gweltaz FRIGOUT, BN UNEF 1999-2003, Laurent GARROUSTE, BN UNEF-ID 1987-1995, Raquel GARRIDO, BN UNEF-ID 1994-1997, Frédéric GENEVEE, UNEF 1986-1988, Dominique GERARDIN FGEL 1963-1967, Olivier GIRARDIN, Secrétaire général UNEF 1993-1994, Lionel GIRAUD UNEF ID 1995-2001, Nicolas GIRAUD, UNEF ID 1982-1988, Brice GIRAUDET, UNEF 2012-2014, Pierre-François GROND, BN 1987-1992, Stéphanie GOURDOL, BN UNEF 2002-2005, Juliette GRIFFOND, BN UNEF 2006-2009, Thibaut GUINE, UNEF 2014-2017, Nordine HATI UNEF ID 1995-2000, Benoît HAMON, 1986-1990, Mathieu HANOTIN, BN UNEF 2001-2005, Jean-Jacques HAZAN, BN UNEF-ID 1977-1985, Carole HAZE, BN UNEF-ID 1995-1998, Jean-Pascal HIGELE, UNEF ID, 1997-1998, Frédéric HOCQUARD, BN UNEF-ID 1993-1998, Jean-Jacques HOCQUARD Vice-Président 1960-1964, Farid HOUSNI, UNEF, 2000-2006, David HUYNH, BN UNEF 2001-2005, Guillaume HOIBIAN, BN UNEF 1988-1990, Bob INJEY, Président UNEF 1992-1994, Laurent JACQUEMIN, BN UNEF-ID, 1987-1991, Pauline JAGU- DAVID, BN 2012-2015, Charly JANODET, BN UNEF 2010-2012, Vincent JAROUSSEAU, Mila JEUDY BN UNEF 2004-2008, Babette JOSHUA 1963-1964, Samy JOSHUA, UNEF 1963-1964, Régis JUANICO, UNEF ID 1990-1996, Laurent KANDEL, UNEF 1984-1991, Pierre KANUTY, UNEF-ID 1990-1995, Gaëlle KERGUTUIL, UNEF 2005-2008, Nicolas KHALETZKY UNEF ID 2001-2002, Anne KOROBELNIK UNEF BN 1993-1995, Pierre Henri LAB, UNEF 1996-1999, Jean LABIB UNEF 1965, Fabrice LABROILLE UNEF ID 1996-2000, Bastien LACHAUD, BN UNEF 2001-2003, Laurent LALIBERTE, UNEF ID, 1987-1991, Mathieu LAPPRAND, BN 1999-2002, Malik LARABI BN UNEF-ID 1983-1987, Lilà Le BAS, UNEF Présidente 2016 2019, Sylviane LEJEUNE, UNEF, 1979-1981, Patrice LECLERC, Président UNEF-SE 1986-1988, Thierry LECRAS, Vice-Président UNEF 2008-2010, Alex LEGROS, UNEF ID 1987-1992, Didier LEVY, UNEF-UGE  1966-1970, Isabelle LORAND, UNEF 1986, Marianne LOUIS, UNEF ID 1989-1985, Silvère MAGNON, Secrétaire général UNEF 1998-2000, Emmanuel MAHEU UNEF 1976-1978, Joëlle MALVY BN UNEF-SE 1984 1986, Julie MANDELBAUM, Secrétaire Générale UNEF 2011-2014, Nathalie MAQUOI, UNEF 1997-2001, Raoul MARMOZ  UNEF-ID 1989-1996, Bastien MARCHINA, UNEF 2003-2011, Myriam MARTIN, UNEF-ID 1987-1993, William MARTINET, Président UNEF 2013-2016, Céline MARTINEZ, UNEF ID BN 1998-2001, Présidente de l’Association des Anciens de l’UNEF., Laurent MAUDUIT, Secrétaire général UNEF US 1975, Marianne MAXIMI, UNEF 2008-2011, Delphine MAYRARGUE, Vice-Présidente UNEF ID 1993, Jean-Luc MELENCHON, UNEF 1972, Anna MELIN, Secrétaire Générale UNEF 2008-2012, Olivier MEIER, UNEF 1988-1992, Nicolas MERIGOT, BN UNEF 2009-2015, Jean-Claude MERLE,  Vice-Président UNEF 1962-1963, Pierre MERY, BN UNEF 2011-2014, Camille MICLOT, BN UNEF 2004-2007, Franck MILLOT, BN UNEF-ID 1993-1994, Alain MONCHABLON, FGEL 1966-1967, Robi MORDER, UNEF ID BN 1980-1984, Cyril MOREL, BN 1990-1993, Nicolas MORVAN, UNEF ID, 1996-1998, Adeline NOURY, UNEF-ID 1999-2001, Lennie NICOLLET, UNEF 2010-2011, Florence OSTIER, UNEF 1977-1982, Emmanuelle PARADIS, BN UNEF-ID 994, Sébastien PARIS, UNEF 1992-1998, Yvan PAVIS, UNEF ID 1979-1985, Hélène PASQUIER, BN UNEF 2007-2009, Isabelle PAUTRAT, BN UNEF 1988-1991, Malvina PELAY, BN UNEF 2009-2012, Antoine PELLETIER, BN UNEF 2002-2005, Loïc PEN, Sécrétaire général UNEF 1992-1994, Mao PENINOU, BN UNEF-ID 1986-1993, Morand PERRIN, BN UNEF 2010-2012, Thomas PEREZ-VITORIA, BN UNEF ID 1991-1996, Raphael PEREZ, UNEF 1977-1979, Bertrand PERISSE, UNEF ID 1980-1982, Delphine PETIT, UNEF SE 1990-1994, Bernard PIGNEROL, UNEF ID Paris 1, Regis PIQUEMAL President UNEF-SE 1984-1986, Éric POLIAN, UNEF ID BN 1994-1999, Jean-Claude POLACK UNEF 1961-1962, Anaïg PIEDERRIERE, BN UNEF 2007-2010, Anne QUERRIEN, UNEF 1963-1966, Ali RABEY, UNEF 2003-2007, Pauline RAUFASTE, UNEF Vice présidente 2016-2018, Judith RAYMOND QUENTEL, UNEF 1988-1984, Patrick RAYNAL UNEF 1967-1968, Jacques REMY FGEL 1963-1964, Raphaëlle REMY-LELEU, 2011-2013, Eléonore REAL BN UNEF-ID 1994-2000, Lise RIBEAUD, Déléguée Générale de l’UNEF 2015-2016, Hervé RIGAUD, UNEF ID 1982-1985, Tiphain ROBERT, UNEF 2003-2009, Olivier ROUGIER, BN UNEF 2001-2005, Jean-Claude ROURE, Président UNEF 1962-1963, Danilo ROSALES, 1991-1993, Marc ROZENBLAT, Président de l’UNEF ID 1984-1986, Jean-Marc SALMON, Secrétaire Général UNEF 1964, Agnès SAURAT, UNEF 1985-1988, Elsa SEYS, BN UNEF-ID 1996-1998, Michel SERAC, Président UNEF US 1971-1975, Sayna SHAHRYARI, BN UNEF 2010-2013, Daniel SHAPIRA, Vice-Président UNEF US 1971-1975, Sylvie SCHERRER, BN UNEF ID 1986-1991, Eric SCHULTZ, UNEF 1992-1997, Denis SIEFFERT, Président UNEF US 1975-1978, Danielle SIMONNET, UNEF ID BN 1989-1995, Louis SOUCHIERE, BN UNEF 2014-2015, Antony SMITH, BN 1994-1997, Benjamin STORA, UNEF, 1970-1976, Philippe STIERLING, 1984-1986, Gabriel SZEFTEL, BN UNEF 2005-2008, Aurélien TACHE, UNEF 2006-2010, Sophie TAILLE POLIAN, UNEF ID, Jean François·TEALDI,, Leyla TEMEL, BN 2005-2006, Emmanuel TERRAY Cartel ENS 1956-1961, Georges TERRIER, BN UNEF ID 1982-1986, Laurent TERK, UNEF ID 1979 1985, Guillaume TESTA, BN UNEF ID 1996-1998, Marie-Noëlle THIBAULT FGEL 1960-1966, Alexandre THIEBAULT, Trésorier National UNEF 1999-2003, Isabelle THOMAS, Vice présidente de l’UNEF ID 1986, Mijo THOMAS, BN UNEF 1969-1970, Chloé TRIVIDIC, UNEF 2003-2006, Didier TZWANGUE UNEF ID 1980-1981, Antoine VALBON, BN UNEF 1981-1985, Benjamin VETELE, Vice-Président UNEF 2005-2007, Victor VIDILLES, Trésorier National UNEF 2006-2008, Marie-Pierre VIEU, UNEF SE Présidente 1994-1997, Frédéric VIGOUROUX, BN UNEF, 2001-2005, Jean VIGREUX UNEF-ID 1982-1986, WAHL Thierry, UNEF Renouveau, 1978-1979, Lauranne WITT, BN UNEF 2012-2015, Karel YON, UNEF ID BN 1997-2004, Jean-Claude ZANCARINI, UNEF 1966-1969, Michèle ZANCARINI-FOURNEL, UNEF 1964, Laurent ZAPPI BN UNEF-ID 1980-1982, Emmanuel ZEMMOUR, Président UNEF 2011-2014

 

Non à la dissolution de l’UNEF

Il y a quelques jours, des parlementaires de droite demandaient la dissolution de l’UNEF. Désormais c’est le ministre de l’Education nationale qui parle de « pente fasciste » pour qualifier son activité.

Quels seraient les actes justifiant ces attaques ? L’organisation de quelques groupes de paroles non-mixtes pour les étudiant.e.s victimes de discriminations. Cette pratique intéresse, interroge, inquiète. Elle bouscule et fait débat.

Nous ne pouvons accepter que des députés proposent la dissolution de cette organisation. Nous ne pouvons encore moins admettre l’idée que l’UNEF soit renvoyée dos à dos avec un groupuscule d’extrême droite, condamné pour incitation à la haine raciale. Nous ne pouvons tolérer les propos d’un ministre qui banalisent le fascisme et participent ainsi à la confusion idéologique ambiante.

Militant.e.s, dirigeant.e.s, avec des diversités de parcours, nous avons été par le passé des acteurs et actrices engagé.e.s de cette organisation. L’idéal émancipateur, républicain, laïque, antiraciste et féministe a toujours été notre boussole, un idéal au service des intérêts sociaux et moraux de tous les étudiant.e.s. Au cours de ses 110 ans d’histoire, quelle qu’ait été la tendance dirigeante, l’UNEF a toujours été en tête des batailles relatives au budget de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a su porter un discours anti-colonial dans une société française qui était loin d’y souscrire. Elle s’est engagée en mai 68, dans ce mouvement qui a conduit aux changements sociaux et moraux que nul ne conteste aujourd’hui. L’UNEF, c’est aussi un mouvement décisif contre la sélection en 1986 et la mobilisation historique contre le CPE qui n’avait d’autre ambition que de précariser encore et encore, les jeunes de notre pays.

Signataires de ce texte, pour certain.e.s avec des désaccords parfois profonds avec des pratiques et des orientations syndicales et idéologiques de l’UNEF, nous pensons que, par son histoire et les valeurs issues de la Charte de Grenoble qu’elle incarne, l’UNEF a toute sa place dans le débat public.

A l’heure où les étudiant.e.s et la jeunesse sont particulièrement touchés par la pauvreté et la précarité, le gouvernement se doit d’être à l’écoute des organisations représentatives des étudiant.e.s. Cette exigence nous paraît d’autant plus incontournable que nous avons sous nos yeux, ces dizaines de milliers de jeunes qui basculent dans une précarité insupportable, renoncent à poursuivre leurs études abandonnant ainsi leurs projets d’avenir.

Aussi, nous condamnons l’outrance injurieuse des termes employés et nous opposons à toute volonté de dissolution d’une organisation de jeunesse telle que l’UNEF.

Pour signer le texte: contact@aaunef.fr

 

6 Commentaires

  1. JEGOU ALAIN
    Posted 24 mars 2021 at 22:39 | Permalien

    Je soutiens cette tribune

    ALAIN JEGOU
    Président de L’AGEUR UNEF 1978 / 1980

  2. Posted 4 avril 2021 at 11:02 | Permalien

    Bonjour

    Suite à l’article du JDD de ce jour, je viens d’envoyer ce SMS à Alexis BRAUD un des assistants de Yannick Jadot :

    « Bjr, je réitère notre demande d’échange avec Yannick. Comme tu le sais sans doute, nous menons campagne pour un candidat commun et un programme de législature depuis plusieurs mois. Nous venons de participer au lancement de l’appel « unité et alternative 2022 » (www.unalt.fr) avec notamment des syndicalistes. GDS est peut-être une « petite »organisation ( mais qui est « grand aujourd’hui » ? Pas GRS de Maurel, pas Generation.s…). Notre influence dans les milieux syndicaux et auprès de différents militants de gauche est loin d’être négligeable. Toutes les compétences ( pour nous notamment dans le social, que nous mettons depuis longtemps au cœur de notre activité) seront utiles si l’on veut vraiment un rassemblement de la gauche et des écologistes. »

    Amicalement

    Eric Thouzeau

  3. Posted 4 avril 2021 at 18:50 | Permalien

    Individualité et subjectivité

    Dans un article intitulé « Ni productivisme ni anti-productivisme », publié en page 15 du n°277 (septembre 2020) de Démocratie & Socialisme, je signalais l’ambiguïté de Marx qui n’avait pas tranché entre deux conceptions :

    • celle selon laquelle le potentiel productif dépend des rapports sociaux tissés dans l’activité de production par la pratique subjective des individus,

    • celle selon laquelle, inversement, le potentiel productif objectif est à l’origine des rapports sociaux (esclavage, féodalité, capital) établis dans l’activité de production.

    Je complétais en disant : « Cette [dernière] conception est copiée sur le déterminisme mécaniste des sciences de la nature qui n’étudient que les phénomènes objectifs : elle oublie [il s’agit donc de cette seconde conception] que les rapports sociaux sont construits par la pratique subjective des individus ».

    Notre camarade Philippe Brard répond à cette argumentation dans un article intitulé « Productivisme, un faux ami du marxisme » publié en pages 14-15 du n°279 (novembre) de Démocratie & Socialisme. Dans la note n°5 attachée à son article, il veut citer mon argument. Mais, au lieu d’écrire « elle [cette seconde conception] oublie que les rapports sociaux sont construits par… », Philippe m’attribue l’affirmation « Marx oublie que… ». Il y a donc un malentendu :

    Marx ne semble pas avoir choisi entre les deux conceptions rappelées ci-dessus.

    Cependant, il ne peut pas oublier la critique qu’il porte au « matérialisme de la matière » qu’il appelle « matérialisme vulgaire » et qui est un déterminisme mécaniste. Il lui oppose le matérialisme de la pratique qui, prenant en compte la pratique subjective des individus, est conforme à la première de ces deux conceptions.

    Cet individualisme subjectiviste se distingue de l’individualisme méthodologique qui est la philosophie du néolibéralisme, qui partage avec le holisme (le collectivisme) la même ignorance des facteurs subjectifs, qui traite les individus comme des numéros et qui ne peut pas s’inscrire dans cette première conception.

    Les individus concrets sont, par définition, les éléments indivisibles qui constituent une société. Ils font l’histoire et se constituent, mais en étant soumis à des conditions dont ils ont hérité.

    Pierre Ruscassie

  4. Posted 5 avril 2021 at 11:25 | Permalien

    Bonjour,
    Je viens de commencer à lire « Le mythe du déficit », le livre de Stéphanie Kelton sur la «théorie monétaire moderne». C’est génial.
    C’est ce que Jean-Jacques Chavigné m’a expliqué depuis longtemps : le budget d’un État souverain ne se gère pas comme le budget d’un ménage, car l’Etat est l’émetteur de sa monnaie et fixe librement le montant de son budget, alors qu’un ménage n’est pas maître de son montant, il n’est qu’un utilisateur du montant qui lui a été attribué.
    Pierre Ruscassie

  5. Posted 6 avril 2021 at 10:36 | Permalien

    L’heure de nous-mêmes a sonné

    5 avril 2021 – Médiapart – Par Edwy Plenel
    La récente polémique sur le droit de se réunir exclusivement entre personnes concernées par une discrimination est la nouvelle étape d’une offensive généralisée contre l’auto-organisation des dominé·e·s. Que ce soit en raison de leur apparence, de leur croyance, de leur genre ou de leur condition. Démonstration.

    «France, réveille-toi, songe à ta gloire » : le 7 janvier 1898, soit six jours avant la parution dans L’Aurore de son célèbre « J’accuse… ! » en défense du capitaine Alfred Dreyfus, Émile Zola publie une « Lettre à la France » où il conjure « tous les libres esprits, tous les cœurs larges » à se ressaisir face à la haine antisémite qui ruine la République. « France, si tu ne te méfies, tu vas à la dictature », lance-t-il avant d’énoncer ce constat : « La République est envahie par les réactionnaires de tous genres. Ils l’adorent d’un brusque et terrible amour. Ils l’embrassent pour l’étouffer. »

    Nous pourrions dire la même chose au spectacle contemporain de républicains d’opérette ou d’occasion, de carton-pâte assurément, qui s’en réclament pour mieux la contredire. Leur République n’est plus qu’une terre aride où des mesures discriminatoires, des interdits et des préjugés, mettent en pièces sa devise : avec eux, plus de liberté (de croyance), plus d’égalité (des civilisations), plus de fraternité (des cultures). Leur offensive constante et obsessionnelle contre l’une des religions de notre pays, l’islam, et l’une des parties de son peuple, les musulmans, ainsi que, plus largement, contre toutes les expressions des minorités, diabolisées en séparatisme antinational, est en effet le cheval de Troie d’une dévitalisation de la République.

    Car qu’est-ce que la République entendue comme horizon d’émancipation ? Rien d’autre que la promesse d’égalité. Une promesse active, toujours inachevée, toujours renouvelée, toujours réinventée. Nous naissons « libres et égaux en droits », sans distinction d’origine, de condition, de croyance, d’apparence, de sexe ou de genre… Mais il ne suffit pas que la Déclaration des droits de l’homme de 1789 l’ait abstraitement proclamé, dès son premier article, pour que ce principe devienne réalité concrète. L’égalité a toujours été un combat de celles et ceux qui en sont exclus contre les bénéficiaires qui en ont le privilège et entendent bien le garder.

    La République authentique, c’est-à-dire démocratique et sociale comme le dit depuis 1945 notre Constitution, est un mouvement permanent où les luttes des sans-droits, des dominés, des opprimés, des exclus, des stigmatisés, des discriminés, etc., ne cessent d’élargir son horizon et d’approfondir son idéal. À l’inverse, une République sans adjectif, figée et immobilisée, repliée sur elle-même et fermée aux remises en cause, tourne le dos à l’égalité et, partant, se détruit elle-même. C’est cette République conservatrice et réactionnaire qui, dans le passé, a catégoriquement refusé l’égalité des droits aux ouvriers, aux femmes et aux colonisés, faisant droit aux inégalités de naissance et de condition pour justifier de réprimer les premiers, de dominer les secondes, de « barbariser » les troisièmes.

    Obligée de se faire discrète durant un demi-siècle, après que sa perdition eut accompagné la catastrophe européenne et le désastre colonial, cette République anti-égalitaire est de retour, et plus que jamais à l’offensive. Sa cible est l’altérité sous toutes ses formes, c’est-à-dire le refus de céder au Grand Un du pouvoir et au Grand Même de l’identité. Non seulement elle ne supporte pas le pluriel et le divers, le dissident et l’opposant, mais surtout elle n’admet l’Autre qu’à condition qu’il se soumette à sa norme et à sa règle. La promotion en bouc émissaire du musulman (mais aussi du « décolonial », du « racisé », de l’« intersectionnel », de « l’islamo-gauchiste ») sert à cela : empêcher toute dissonance, différence ou divergence. C’est donc très logiquement qu’elle accompagne la répression des luttes sociales, la libération des violences policières, la diabolisation des gilets jaunes, la stigmatisation des révoltes juvéniles, la détestation des radicalités écologiques, etc.

    Penser à droite, c’est se revendiquer d’un réel immuable et inchangeable, dont on se croit le garant ou le propriétaire. En ce sens, il est aussi une gauche de droite qui, régulièrement, se dresse contre les nouveautés portées par l’incessant combat pour l’égalité des droits. Ce que ces réactionnaires et conservateurs, quels que soient leurs atours, ne supportent pas, c’est l’auto-organisation des dominés, exploités, opprimés, discriminés, stigmatisés, etc. L’artificielle polémique contre des réunions exclusivement réservées à celles et ceux que concernent lesdites oppressions n’a d’autre but que de délégitimer et disqualifier ce mouvement où se renouvelle sans cesse l’exigence d’égalité. Non pas d’une égalité abstraite, édictée et gardée par celles et ceux qui en sont déjà les bénéficiaires, mais d’une égalité concrète, conquise et défendue par celles et ceux qui en sont exclus.

    En ce sens, ce sont toujours des minorités qui font grandir les majorités, les obligeant à sortir de leur confort ou de leur aveuglement. Des minorités qui ne le sont pas forcément quantitativement mais qui le sont par construction sociale et idéologique. Il en fut ainsi, hier, des ouvriers et des femmes, comme il en est aujourd’hui des racisé·e·s, opprimés, discriminés ou stigmatisés à raison de leur origine, de leur culture, de leur religion, de leur apparence, de leur couleur de peau. Les gauches qui accompagnent, en la soutenant ou en s’abstenant, l’actuelle offensive réactionnaire tournent le dos à toute l’histoire des luttes émancipatrices où l’auto-organisation des concerné·e·s a successivement mis en cause des dominations de classe, de sexe et de race, qui cohabitent, se superposent et s’imbriquent.

    Se souviennent-elles, ces gauches égarées, du « Manifeste des soixante » de 1864, première exigence d’une représentation des ouvriers par eux-mêmes, par les leurs et non plus par l’intermédiaires de bourgeois, aussi éclairés soient-ils ? Ils ne disaient pas autre chose que les discriminés d’aujourd’hui, ne comptant que sur leurs propres forces pour faire valoir leurs droits : « On a répété à satiété : il n’y a plus de classes ; depuis 1789, tous les Français sont égaux devant la loi. Mais nous qui n’avons d’autre propriété que nos bras, nous qui subissons tous les jours les conditions légitimes ou arbitraires du capital […], il nous est bien difficile de croire à cette affirmation. […] Nous ne sommes pas représentés, et voilà pourquoi nous posons cette question des candidatures ouvrières. Nous savons qu’on ne dit pas candidatures industrielles, commerciales, militaires, journalistes, etc. ; mais la chose y est si le mot n’y est pas. Est-ce que la très grande majorité du Corps législatif n’est pas composée de grands propriétaires, industriels, commerçants, de généraux, de journalistes… ? »

    Se souviennent-elles, ces gauches oublieuses, de « la Grande Marie », cette figure exceptionnelle du syndicalisme, l’institutrice Marie Guillot (1880-1934), féministe pionnière, fondatrice de la commission féminine de la CGT ? Dévouant sa vie à l’émancipation alors que les femmes étaient privées de tout droit politique, elle se heurta à la domination masculine au sein de la CGT et, afin d’y échapper et de la combattre, adhéra à une organisation non mixte, la Jeunesse laïque et féministe, qui avait été lancée en 1903. Anticipatrice des futurs « groupes femmes » du féminisme des années 1970, elle refusait de dissoudre la cause des femmes dans la lutte des classes : « Nous avons, nous, femmes, une double lutte à mener : lutte commune à tous les prolétaires contre l’asservissement économique, lutte particulière pour la conquête de nos droits d’êtres humains. » « Même bourgeois, ajoutait-elle, le féminisme a une valeur révolutionnaire, en redressant les femmes, en les poussant à faire reconnaître leurs droits par les hommes. »

    Se souviennent-elles, ces gauches incultes, d’Aimé Césaire proclamant, avec Léopold Sédar Senghor, la « négritude », retournant en fierté le stigmate de la servitude, alors qu’il était encore député communiste ? Et du premier « Congrès international des écrivains et artistes noirs », organisé à Paris en septembre 1956 par Alioune Diop, le fondateur de la revue Présence africaine ? Recevant Senghor en 1976 à la Martinique, en sa mairie de Fort-de-France, Césaire revendiquait la négritude comme « la revitalisation de fraternités oubliées et la vaste solidarité de ceux que l’histoire violenta ». Face à une Europe qui « soliloque », contraignant les peuples qu’elle domine « à écouter passivement », « le dialogue, insistait-il, doit d’abord être avec nous-mêmes ».

    Qu’elles soient sociales, sexuelles, raciales, les dominations ne cèdent que par la mobilisation de celles et ceux qui les subissent. Ne pas l’entendre, c’est leur barrer la route, les entraver, les refuser. Enfermés dans leur bonne conscience, celle de n’avoir jamais vécu une discrimination, de ne s’être jamais vu comme intrus dans les regards des autres, de ne pas se rendre compte du privilège que leur accorde leur apparence, on entend ainsi des politiques, des intellectuels et des journalistes de tous bords s’indigner d’un retour du mot race par l’utilisation militante du vocable « racisé ».

    Les races n’existent pas, ânonnent-ils, donnant ainsi la main à l’extrême droite qui s’empresse de dénoncer un « racisme des antiracistes » pour mieux abattre l’exigence d’égalité. Pas de races bien sûr, mais du racisme à l’évidence. Il ne suffit pas d’enlever le mot, y compris de la Constitution, pour supprimer le fait. Le racisme construit, dans la vie quotidienne et par des pratiques institutionnelles, une assignation à l’origine, à l’apparence, à la couleur, à l’identité : c’est cela être racisé·e. Une réalité concrètement vécue par une large partie de notre peuple issu de la longue projection de la France sur le monde, par la conquête, l’esclavage, la colonisation, qui fit sa richesse et sa puissance.

    L’actualité de la question noire et de la question musulmane dans la France d’aujourd’hui est celle, persistante, de la question coloniale, toujours en souffrance, jamais soldée. Tout comme les États-Unis doivent encore affronter le passé esclavagiste qui les a construits, la France devra bien finir par affronter la question coloniale qui verrouille son imaginaire politique. Non seulement elle y véhicule un racisme persistant, léguant le préjugé de cultures, civilisations, religions, etc., supérieures à d’autres, mais de plus elle prolonge la prétention à un universalisme dominateur dont la nation française serait propriétaire par essence. Or il n’y a d’universel que dans le partage et la relation : ne pas faire à d’autres ce que l’on ne voudrait pas que l’on nous fasse.

    Un mois après le premier Congrès des écrivains noirs, Aimé Césaire rompait avec le Parti communiste français par une lettre adressée à son secrétaire général, Maurice Thorez, le 24 octobre 1956. Introduisant la brochure de Présence africaine qui la diffusa, Alioune Diop souligne qu’avec ce texte, Césaire « disqualifie l’Occident en tant que directeur des consciences et de l’histoire ». C’est en effet l’affirmation d’un humanisme réellement universel, où aucune part de l’humanité ne s’accorde le privilège de l’édicter et de le posséder. Un universel construit dans les résistances à tout ce qui blesse l’humanité, à raison de son origine, de son genre, de sa couleur – de sa classe, de son sexe, de sa race.

    L’auteur du célèbre Discours sur le colonialisme y dénonce le « fraternalisme » de cette gauche française qui, à l’adresse des colonisés – en somme des Noirs, des Arabes, des musulmans, des Africains, des Asiatiques, des Antillais, des Guyanais, des Réunionnais, des Kanak, etc. – « vous prend par la main (d’une main hélas ! parfois rude) pour vous conduire sur la route où il sait se trouver la Raison et le Progrès ». « Or, assène Césaire, c’est précisément ce dont nous ne voulons pas. Ce dont nous ne voulons plus. »

    Et c’est alors qu’il proclame ceci, qui restera toujours d’actualité tant qu’il y aura des citadelles d’inégalité et d’injustice à faire tomber : « C’est assez dire que, pour notre part, nous ne voulons plus nous contenter d’assister à la politique des autres. Au piétinement des autres. Aux combinaisons des autres. Aux rafistolages de conscience ou à la casuistique des autres. L’heure de nous-mêmes a sonné. Et ce que je viens de dire des nègres n’est pas valable que pour les nègres. »

    C’est cette heure de nous-mêmes qu’inventent, solidairement, toutes les jeunesses aujourd’hui mobilisées, dans notre pays, face au racisme, à l’islamophobie, à l’antisémitisme, à la négrophobie, à la xénophobie, aux violences sexistes et sexuelles, à l’homophobie, aux répressions policières, aux injustices sociales, aux inégalités sanitaires, aux contrôles au faciès, aux persécutions des migrants, à l’urgence climatique… Il n’est pas d’autre chemin d’émancipation et d’universel que celui de ces causes communes où se réinvente l’espérance. Où s’ébauchent les nouvelles constellations qui, un jour ou l’autre, chasseront la nuit des dominations, ces astres morts.

  6. Posted 8 avril 2021 at 15:20 | Permalien

    Un message de Vincent Bony sur le site de l’Unalt :

    Bonjour

    Actif au sein du groupe Alternatiba Saint-Étienne et impliqué dans la coordination locale « Plus Jamais ça Loire » (mobilisée autour des possibilités de reconquête et d’élargissement de la Sécu), j’ai travaillé sur un projet de « Sécurité sociale et écologique universelle »- voir le site http://www.alternative-secu.fr
    Ce projet croise les perspectives de « Sécu élargie », de « sécurité sociale de l’alimentation » et de création monétaire en gestion démocratique à échelle nationale et européenne.
    J’ai commencé à prendre quelques contacts qui me semblaient incontournables pour confronter ces propositions au regard des personnes plus expertes que moi-même sur ces questions. J’ai eu quelques échanges avec Nicolas Dufrêne et Gaël Giraud concernant les questions monétaires. J’ai aussi pu organiser une rencontre en visioconférence avec Bernard Friot, Dominique Paturel et Mathieu Dalmais pour envisager avec eux comment il serait possible d’élargir leur travail sur la « sécurité sociale de l’alimentation », à l’ensemble des besoins sociaux et écologiques essentiels, moyennant création monétaire à l’ampleur des défis globaux à relever : droit universel, organisation démocratique, développement d’un réseau d’acteurs économiques fonctionnant hors système marchand sur la base du conventionnement, salaire à vie au sein du réseau… …

    Après lecture du livre de François Ruffin « Il est où le bonheur » dont la conclusion pour un « Front populaire écologique » nous semble exprimer un appel stimulant pour prendre notre avenir en main, nous avons mis en ligne l’ensemble de ces propositions réunies sur le site http://www.front-populaire-ecologique.fr.
    Dépassant les querelles de clochers et l’absence de projet émancipateur commun entre différents partis politiques a priori concernés, et refusant des élections présidentielles en 2022 qui renforceraient encore les pouvoirs donnés au système qui nous malmène et nous détruit, l’objectif serait d’ouvrir au plus vite la voie à l’élan collectif que l’on sent grandir et qui caractérise les temps où tout peut et doit changer.

    Le groupe Alternatiba Saint-Étienne étudie la possibilité de porter en tant que groupe ces différentes propositions dans ses futures actions, localement et dans une perspective nationale.
    Votre initiative allant clairement dans le même sens avec des objectifs et propositions très proches, il nous semble intéressant de voir comment associer nos réflexions, travaux et envies d’agir…
    Nous ne tenons pas à être porteur d’une initiative d’ampleur nationale à notre seul niveau. Cette coopération ou inclusion dans votre initiative nous semblerait donc bienvenue.

    Je suis personnellement particulièrement intéressé pour travailler avec vous sur les perspectives d’élargissement de la sécu telle que présentée dans la vidéo de 15mns et le livret téléchargeable ici

    Dans l’attente de vos retours et échanges sur les perspectives communes possibles
    Vincent Bony
    v_bony@orange.fr
    06 45 89 10 19

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