Socle commun et primaire

De semaine en semaine les appels pour l’unité en 2022 fleurissent. C’est le signe d’attentes fortes du peuple de gauche, de tous les réseaux militants. C’est aussi la marque d’une résistance bienvenue dans ces temps de division. Se féliciter de ces initiatives suppose aussi beaucoup de lucidité sur le chemin qui reste à parcourir pour unifier et pour dessiner une alternative majoritaire.
La première question saute aux yeux. C’est le maintien d’une situation de division à gauche entretenue par les états-majors des partis et des mouvements politiques. Il ne suffit plus d’afficher un visage unitaire de façade. Il est impératif que les partis s’engagent réellement et acceptent de mettre  sur la table  et en débat les sujets de fond. Ceux qui rassemblent déjà,  et  ceux qui appellent clarifications et discussions.
Pour y parvenir, il n’y a pas de raccourci. Il faut que le mouvement social et les citoyens s’en mêlent.


Des rencontres entre formations politiques et un mouvement citoyen qui fait connaître ses réactions, ses attentes ou demandes, c’est la double condition à réunir pour créer une dynamique sans laquelle aucune victoire n’est possible.
Le développement de comités citoyens pour 2022, d’assemblées citoyennes pour débattre des attentes, des priorités et même du calendrier parlementaire à compter de juin 2022 est un impératif.
La seconde question essentielle, c’est celle du socle commun. Le risque d’un socle c’est qu’il soit vague, qu’il en reste aux intentions sur la base du plus petit dénominateur commun. Ce qui est nécessaire c’est un contrat de législature ! Un contrat qui soit précis, un contrat qui reprenne notamment les revendications des mouvements syndicaux, des mouvements sociaux, un contrat qui anticipe les lois que l’Assemblée Nationale devra voter.
Qui peut croire à la remobilisation de l’électorat de gauche abstentionniste sans mesures fortes sur le plan social ? C’est pourquoi nous proposons comme engagement suivant les élections de 2022 l’adoption dans le premier mois d’une ordonnance « salaire – emploi – droit du travail – précarité sous-traitance – retraites – Sécu – logement   ».

 

Cela doit constituer un des points de la plateforme commune pour 2022.
Il s’agit de pouvoir mettre en œuvre en urgence une hausse des salaires avec un Smic à 1800 euros et un revenu de base dès 18 ans à 1250 euros. C’est aussi un engagement d’égalité salariale réelle entre les femmes et les hommes, la baisse de la durée légale du travail à 32 h pour créer des emplois et le retour de la retraite à 60 ans à taux plein. Enfin c’est un signal clair pour la reconstruction du code du travail, la régulation de la sous-traitance, le développement des services publics.
On peut discuter du calendrier, des objectifs chiffrés, des moyens mais il faut être précis sur ce qui sera fait les formules vagues sont démobilisatrices. Si basculement il doit y avoir alors il faut être précis. Dire lequel, quand et comment.
Nous devons pouvoir faire ainsi de tous les sujets : la sécurité sociale, la santé, le logement, l’éducation, la réforme fiscale, la transition écologique, l’eau et l’énergie…
Toutes nos propositions sont soumises au débat (1).
Primaire populaire ou pas ?
La troisième question – posée dans les dernières tribunes ou appels – est celle d’une primaire. L’idée peut séduire. Mais elle ne peut constituer une bonne réponse sans avoir au préalable discuté du contenu du socle commun appuyé sur un mouvement citoyen et populaire.
Le chemin pour une candidature commune ne peut être celui de l’élimination mais bien celui d’un rassemblement.
Une « primaire »  doit donc inclure contrat de législature et pourquoi pas de gouvernement.
C’est l’objectif  nécessaire pour obtenir l’assentiment de tous les courants de la gauche et de l’écologie et des candidats ou candidates déclaré.e.s ou à venir sans lequel  une primaire n’aurait pas de sens.
Le programme qui serait plébiscité par les élections de 2022 doit pouvoir se réaliser quels que soient les oukases de la commission européenne car il s’agit aussi de changer la trajectoire de la construction de l’Union européenne et se donner le moyen de peser pour renégocier les traités.
Pour que la perspective d’une primaire soit mobilisatrice, il ne faut pas éluder les étapes à franchir :


-Préciser le socle commun, la plateforme commune
-Mettre le socle commun en débat dans tout le pays avec des comités locaux, des assemblées locales pour en discuter, le nourrir des attentes et propositions du terrain sous la forme d’un grand débat national,
-Élaborer un Pacte d’engagement de toutes les formations de la gauche et de l’écologie et de tous les candidat.e.s qui se présenteraient à la Primaire
(1) http://www.gds-ds.org/contribution-gds-a-une-plateforme-commune/

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