Chronique Humanité-Dimanche « Au boulot » n°565 : Discrimination sociale par l’âge

Macron a encore refusé de réduire la pauvreté de la jeunesse. Même pas de RSA, seulement un « contrat d’engagement » pour un sur deux des moins de 26 ans : 500 euros à condition de 15 à 20 h « d’accompagnement par semaine » sous condition d’assiduité et d’acceptation des « offres d’activités ». Macron y tient absolument : les jeunes doivent être sous contrôle. Ils doivent impérativement s’occuper sans être assistés. Pas de garantie de revenu.

La France macronienne impose un taux de pauvreté de 21,7 % dans la jeunesse prétendument pour son bien, un des seuls pays européen, 4 sur 27, à ne pas ouvrir de garanties sociales aux jeunes. Le jeune de 18 à 25 ans est considéré comme un majeur sur le plan professionnel mais un mineur sur le plan social. Soit il s’émancipe quelle qu’en soit la difficulté, soit il reste pauvre ou à la charge tardive de ses parents.

Or le travail est raréfié, précaire, et les parents sont paupérisés et de plus en plus incapables de faire face. L’idée macronienne que le versement d’allocations désinciterait les jeunes aux études et au travail est paternaliste et surtout créatrice de misère plutôt que de stimulation. Ainsi 57 % des jeunes adultes restent des « grands enfants » dans le cadre familial où ils coûtent en moyenne 500 euros par mois.

La discrimination sociale s’ajoute alors à celle de l’âge : celles des familles qui, en majorité, n’en ont pas les moyens, renvoient les jeunes à eux-mêmes, à un service d’emploi public défaillant, à des petits boulots ingrats, à des études chaotiques et sacrifiées sans diplôme, à des questions d’isolement, de désinsertion, de santé, d’addictions. Les patrons en profitent, ils abusent des jeunes en CDD, intérim, saisonniers, contrats courts, à bas salaires jusqu’à plus de  29 ans !

A contrario de Macron, réclamer une allocation universelle d’études et de formation pour les 18 à 15 ans est une condition préalable de dignité, d’égalité, d’insertion sociale bien plus efficace pour que la jeunesse accède à des emplois qualifiés.

Gérard Filoche

 

 

 

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