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En attendant Aubry et Ayrault, deux orateurs ont su sortir les militants de leur torpeur : Manuel Valls et… Gérard Filoche.

L’applaudimètre réserve des surprises au congrès de Toulouse. Alors que les intervenants se succèdent pour des interventions très courtes et chronométrées, les grands gagnants de la matinée sont Manuel Valls et… Gérard Filoche. Avant lui, Benoît Hamon avait un peu réveillé les militants avec un discours enlevé, de défense du gouvernement. Le procès en amateurisme ? Hamon raille la droite, « la belle bande de professionnel qui nous a laissé 600 milliards d’euros de dette supplémentaire. » Une saillie qui porte.
Mais c’est bel et bien Filoche qui emporte le morceau. La salle ronronne mais le pilier de l’aile gauche entame un discours offensif qui fait taire peu à peu le brouhaha. Fort du joli score réalisé par la motion conduite par Emmanuel Maurel, l’ancien de la LCR retrouve des accents syndicalistes et s’invite dans le débat sur le coût du travail : « Le travail ce n’est pas un coût, c’est une richesse ! » Avant de s’emporter contre l’expression « charge sociale » : « Ça n’existe pas. Ce sont des cotisations sociales. Et les cotisations sociales, c’est magnifique. Il ne faut pas les baisser, jamais ! » La voix gronde et les acclamations déboulent des tribunes pour saluer la sortie de Filoche.

Beaucoup ne savent pas encore, mais c’est un congrès PS historique : quand on se retrouvera au prochain congrès dans 3 ans, ce sera trop tard, tout sera joué en bien ou en mal

Si la motion unique l’emportait à 90 %, le congrès de Toulouse serait mort-né, même les journalistes déserteraient les travées. Il y a un message « le social au coeur » à faire passer vite dans le pays et au gouvernement. Le parti socialiste s’honorera s’il y parvient, ou risque de s’endormir pendant trois ans si ce n’est pas le cas.

S’il y avait 15, 20, 25 % pour la motion « le social au cœur », ce serait un événement, un bon signal, le congrès serait utile, reflétant la réalité qui est celle des militants et des salariés. Ça stimulerait, ça orienterait dans le bon sens. Un bon score de la motion 3, ce serait bon pour le parti, bon pour le gouvernement, bon pour le pays.