Résistance et offensive – 29 janvier, 19 mars, 1er mai et après : comment ça démarre ? – Bouton, Parisot – Casse toi pauv… – Réduire le temps de travail !

Sarkozy est au plateau des Glières, alors que toute son idéologie indique qu’à l’époque, il aurait été, avec le patronat, dans l’autre camp. Au sortir de la guerre, le patronat français avait tellement collaboré avec l’ennemi nazi qu’il rasait les murs et se contentait de 11 à 15 % des sièges dans les instances paritaires. Sarkozy avait expliqué, à peine élu, qu’il voulait rompre avec le modèle français tel qu’il était « depuis 60 ans » : faites le calcul, il veut rompre avec ce qui a été fait à la Libération, ce qui existait avant ne le dérange pas. Alors son esbroufe ne masque rien : sa seule idéologie véritable, c’est le règne du pognon, il croit qu’il faut rendre les riches plus riches pour qu’ils sauvent davantage le monde. C’est cette idée qui vient d’exploser avec les Kerviel, Madoff, Bouton.

Il faut reprendre aux riches les richesses qu’ils ont pillé aux salariés, et les redistribuer comme condition de toute issue a la crise économique. Que Sarkozy joue spectacle au plateau des Gliéres, les salariés le 1er mai et les jours qui suivent lui apprendront à reconnaître, entendre, écouter les grèves et les manifestations, la vraie résistance d’aujourd’hui. Le salariat français n’a pas été placé sur la défensive par la crise mais il se sent, il est offensif et la colère gronde, tous en conviennent. 72 % approuvent les manifs, même Soubie, Guaino, Villepin, Minc, le Nvel Obs, craignent l’insurrection révolutionnaire.

Tant mieux, car l’arrogance des banquiers et banqueroutiers qui continuent comme avant, s’empiffrent, cumulent, spéculent, est excessivement provocatrice. Il n’entendent rien d’autre que la force, il faut qu’ils aient peur, il faut que les actionnaires se sentent obligés de céder pour ne pas tout perdre.

Comment ça démarre ? est-ce une journée de plus ? Le dernier argument des sarkozystes est de dire que le 29 janvier et le 19 mars n’ont servi a rien. Ce n’est bien sûr pas vrai. Qu’ils continuent et n’entendent pas le 1er mai, ni Continental, ni Caterpillar, ni les centaines d’entreprises similaires en mouvement, et ils vont voir : ça va se passer exactement comme en mai 68, ça démarrera en une onde continue, en chaîne. Il n’y a pas eu besoin de mot d’ordre de grève générale en mai 68, ça montait depuis des mois voire des années en 1964, 1966, 1967 et dés janvier 68 il y avait des barricades ouvrières à Caen. Comme en 2003, 2004, 2005, 2006. Le 13 mai 68 était aussi une journée d’action sans lendemain, … pourtant les 14, 15, 16, 17 mai 68 un tsunami a bouleversé la France salariale. Et cette force propulsive de mai 68 n’est pas éteinte.

Le mouvement social français est le plus politisé, le plus capable de soulèvement d’ensemble. Et tout mouvement ici sera un mouvement en Europe et dans le monde, pas seulement en Grèce et en Islande.

Parisot persiste à excuser les patrons de toute responsabilité dans la crise : ah bon, mais qui alors, qui ? Qui était pour les subprimes, les CDS, les hedges fund, les prêts hypothécaires, la déréglementation boursière, les stocks option, les parachutes dorés, les retraites chapeaux ?

Qui, sinon le Kerviel de l’Elysée, le Bouton de l’UMP, la reine réactionnaire du Medef,  les amis à Madoff, la bande du Fouquet’s  ? Il y a 378 000 millionnaires en euros en France, les 500 premières familles ont gagné 80 milliards d’euros de plus l’an passé, les patrons gagnent des milliers de fois le Smic et tous ceux là nous ont conduit dans le gouffre et font mine comme s’ils n’y étaient pour rien. Rappelez vous aussi Bayrou anti 35 h, anti retraites à 60 ans, anti hausse de salaires, qui voulait rendre constitutionnel le fait que tous les budgets de la nation soient équilibrés et qui vote toutes les lois de l’UMP et du PPE depuis des décennies…

Car il faut en revenir en même temps qu’à la revendication d’une hausse mensuelle de 200 euros pour tous, à celle de 35 h hebdomadaires pour tous et à la retraite à 60 ans. La réduction du temps de travail c’est l’aspiration humaine la plus légitime.L’histoire de 160 ans du code du travail, c’est celle de la réduction du temps de travail, sauf depuis 6 ans que les sarkozystes sont au pouvoir.  A l’inverse, il faut plus que jamais partager le travail, rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que l’embauche.

Contrôler les licenciements pour interdire ceux qui sont abusifs et de seule nature boursière. Abaisser la durée maxima du travail de 48 à 44 h hebdomadaire. Imposer deux jours de repos consécutifs et non pas supprimer le dimanche. Travailler moins pour travailler tous et mieux, avec un meilleur salaire : c’est la marge des actionnaires qui doit baisser ! La meilleure façon de faire de la place aux jeunes c’est d’assurer le départ des seniors à 60 ans avec une retraite à 75 % calculée sur les 10 meilleures années au bout de 37 annuités. Abroger les lois Fillon tout de suite ! Pour que les actionnaires paient, il faut une révolution fiscale à l’envers de celle de Sarkozy : pas de salaire au dessus de 20 fois le Smic, et au-dessus on prend tout, une tranche d’imposition à 90 %. L’impôt sur les sociétés doit s’attaquer aux dividendes et favoriser les investissements, l’emploi, l’embauche.

Le slogan est impoli mais il fait recette : pourquoi « casse toi pauv con » prend-il le pas sur les revendications salariales ? Parce que Sarkozy ne veut pas les entendre ! et c’est là que tout se joue. Vite, vive l’union de la gauche comme il y a l’union syndicale ! Quand il n’y a pas de débouché politique, le mouvement social sait en faire surgir. Pour un PS ancré à gauche. Pour une unité de toute la gauche.

5 Commentaires

  1. Adhen
    Posted 1 mai 2009 at 17:15 | Permalien

    Le procès d’intention est trop évident. Déclarer que Sarkozy aurait été un collaborateur sous l’Occupation, c’est comme si on vous accusait, vous qui êtes d’extrême-gauche, d’être solidaire des communistes qui ont couru à la Kommandantur, dès le lendemain de l’occupation de Paris, pour demender aux Allemands l’autorisation de faire reparaître  » l’Humanité  » ! Et doit-on vous rappeler que les communistes ne sont entrés en Résistance qu’après l’agression allemande contre l’URSS ? Aurez-vous le courage de publier ce commentaire ?

  2. pf
    Posted 1 mai 2009 at 19:07 | Permalien

    Il n’y a pas de procés d’intention. Les affinités ‘intellectuelles’ du Sakozysme avec une certaine bourgeoisie vichyste ‘néo-cons’ sont patentes, cf. l’aveu de Denis Kessler : « y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ». (http://www.challenges.fr/opinions/1191448800.CHAP1020712/adieu_1945_raccrochons_notre_pays_au_monde_.html). Ceux qui sablaient le champagne au soir du 27 avril 1969 ont enfin leur homme à l’Elysée. Le retour inconditionnel dans l’OTAN relève de la même démarche.

  3. Anonyme
    Posted 2 mai 2009 at 13:13 | Permalien

    Mais c’est l’idéologie de bling bling qui l’aurait classé avec le patronat pendant la guerre ! Et c’est encore lui qui veut rompre avec la France telle qu’elle est depuis 60 ans c a d depuis la mis en oeuvre du programme du CNR
    Enfin le symétrique n’est pas possible, idéologiquement, depuis 43 ans je suis antistalinien et de culture trotskiste en matière de ligne idéologique donc contre tous les crimes du goulag, pour moi Staline était frère jumeau d’Hitler, il était à la révolution russe, ce qu’était l’empereur Napoléon aux sans culottes qui ont pris la Bastille
    GF

  4. Adhen
    Posted 2 mai 2009 at 19:36 | Permalien

    C’est trop facile ! On ne peut accuser quelqu’un d’actes qu’il  » aurait pu commettre  » il y a 60 ans ! Et en matière d’attachement aux libertés, les trotskistes ne brillent pas plus que leurs frères ennemis communistes. Quant aux leçons de patriotisme, il est facile de les dispenser 69 ans après, c’est moins dangereux ! J’ai vécu cette époque intensément, et j’ai connu la joie de ces révolutionnaires, qui étaient reconnaissants aux Allemands d’avoir détruit l’ordre social qui existait en France. Comme les maurrassiens se réjouissaient de la défaite de leur pays, au nom du roi, eux se réjouissaient de la chute de leur Patrie, au nom de l’Internationale…

  5. Anonyme
    Posted 2 mai 2009 at 21:43 | Permalien

    Mais je n’accuse pas Sarkozy d’avoir été nazi, ni commis des crimes en 40-44
    Je dis que son idéologie pro pratronale aurait eu toutes les chances de lui faire suivre les patrons de l’époque
    Je souligne qu’il veut rompre avec tout ce qui a été fait depuis 1945 avec le programme du CNR

    Quant aux trotskistes, vous véhiculez les préjugés et clichés habituels : ils ont été des centaines de milliers à être assassinés pour avoir résisté à Staline et à sa saleté de bureaucratie contre révolutionnaire
    Il n’y a jamais eu de communisme en URSS, il y a eu une contre révolution entre 1927 et 1935 qui a détruit par une terrifiante violence tout ce qu’étaient les idéaux et les humains qui avaient à juste titre renversé le tsar en 1917 et arrêté la boucherie de 14-18 : 90 % des bolcheviques, et Trotsky lui même, ont péri, assassinés par Staline et sa nomenklatura. Ce n’était pas des « frères » ennemis, il n’y a que les gens incultes qui le croient, mais c’étaient deux camps radicalement opposés, idéologiquement, pratiquement, en tout. Y compris en matière de démocratie, justement !
    Trotsky a été l’un des tout premiers responsables politiques mondiaux à dénoncer le terrible danger du nazisme porteur de la 2° guerre mondiale quand Staline et les régimes anglais, français, de Daladier à Chamberlain etc. signaient des accords avec Hitler ! Il vous faut réviser quelques souvenirs intenses.

    GF

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