Encore une tentative pour convaincre, à partir des faits, sur la nature réelle du PS

Je voudrais faire encore une tentative pour tous ceux qui, d’un point de vue qui se dit très à gauche, ne comprennent toujours pas ce qu’est le PS.

Je ne donne pas de leçons, l’expérience est la chose qui se partage le moins. Voilà quarante sept ans que je débat de cela, dans le PCF, dans la LC d’abord puis dans la LCR, (lire mai 68 histoire sans fin…) puis, depuis, dans le PS et avec des courants qui sont à côté de lui  sans y adhérer, et d’autres qui sont en son sein et qui rompent (à tort) avec lui…

En 1958/1960, puis en 1968,1969, encore un peu en 1978 et en 1986, à nouveau en 1993 et en 2002, puis encore et encore en 2005, 2007, et en 2009, il y eu, pendant cinquante ans des générations successives de militants, pourtant dévoués, compétents, éduqués, pour clamer que « le PS était mort ».

Ce fut le cas de la LCR en 1969 qui écrivit que « la social démocratie était définitivement morte ». Voilà 40 ans que cette erreur théorique et pratique paralyse la LCR et le NPA.

Ce fut encore le cas après le 21 avril 2002.

Au congrès de Reims, en 2008, des militants partirent en affirmant que « Ségoléne Royal avait gagné dans les têtes et dans les cœurs », et que « le PS allait vers le Modem comme une rivière allait à la mer »… Après juin 2009, des Trissotin genre Botul Henri Lévy ont décrit, avec force écho médiatique, le PS comme « un grand cadavre à la renverse ». En début juillet 2009, il y eut près de 1800 articles sur Google pour analyser « la mort du PS ».

Le Modem est groupuscularisé. L’union de la gauche gagne.

Et voilà le PS les 14 et 21 mars 2009 entre 30 et 68 % des voix…  Et voilà le PS qui dirige 2 villes sur 3, 61 départements sur 100, et 23 régions sur 26. Demain en 2011 le Sénat pour la première fois depuis 220 ans.

Je demande seulement à tous de réfléchir : qu’est ce qui explique cela ? Pourquoi est ce le PS qui continue encore d’occuper l’essentiel de l’espace de la gauche ? Qu’est ce qui explique cela dans l’histoire, dans les institutions, dans la sociologie, dans la vie des organismes politiques et syndicaux, dans les luttes de classes ? S’il vous plait répondez matériellement, concrètement, pas acvec des abstractions.

Je voudrais essayer d’interpeller aussi ceux qui disent que « le PS n’est pas de gauche ».

N’est ce pas désespérant ? Si la gauche, c’est ce qui en reste sans le PS, ne sont-ils, ne sommes nous pas, tous, très loin du but ? Si des millions de salariés qui croient voter à gauche en votant PS, se trompent, ne sont-ils pas éloignés de toute conscience de classe ? Comment expliquer qu’ils soient si nombreux – des millions – à se tromper ?

S’il ne s’agit pas d’un vote de gauche, quel est son sens ?  Si l’objectif c’est « d’ouvrir les yeux » des travailleurs sur « les trahisons » du PS, pourquoi ça ne marche pas et pourquoi revient-il sans cesse au devant de la scène, dés que  l’opposition à la droite s’intensifie ? Parce que les travailleurs sont un troupeau méprisable ? (Je sais, il y a des gauchistes avant gardistes, élitistes, qui le croient, imbus d’eux mêmes, et peu démocrates, néo staliniens inquiétants en fait). Pourquoi finalement le changement est impossible sans le PS ? Pourquoi l’alternative dite « 100 % à gauche » du NPA ne marche pas ? Pourquoi fait il être 100 % a gauche… ou rien ? A 99 % on ne vaut rien ? Et à 50 % on est traitre ?

Pourquoi, alors que NPA, LO et POI avaient atteint prés de 11,5 % des voix le 21 avril 2002, pourquoi régressent-ils ? Pourquoi Besancenot perce en 2002 (quand il affirme qu’il avait voté Jospin)  puis recule quand il refuse l’unité ?

A ceux qui disent :  » – Bon le PS est de gauche, mais il faut une force plus à gauche, en dehors pour peser sur lui », pourquoi cette force plus à gauche, ça ne marche pas ? Elle monte plusieurs fois en 40 ans et retombe comme un soufflet qui ne prend pas précisément à chaque fois qu’elle refuse l’unité…

S’il faut « deux gauches » et que la gauche de la gauche devienne plus forte que le PS afin que tout commence, pourquoi ça ne marche pas ? Si la lutte entre les « deux gauches » remplace la lutte unie contre la droite, chaque fois, c’est la gauche de gauche qui perd, pourquoi ? N’est ce pas précisément parce que la stratégie est erronée ?

Ce n’est pas d’aujourd’hui que ça ne marche pas : ce fut aussi le cas en 1969 : lorsque le PS fut à 4,5 % des voix, Krivine fut à 1,06 %. Lorsque le PS recula en 1986, l’extrême gauche recula encore plus. Lors que le PS fut battu en 1993, l’extrême gauche fut laminée. Le recul du PS peut donc s’accompagner du recul de l’extréme gauche.

La LCR appela à ne pas voter PS en 1993 – considéré comme « bourgeois » mais appela à voter PS en 1997. Pourquoi ces deux attitudes, selon quels « principes » ? Par opportunité ? A cause de la nature du parti ?  Bensaid publia un livre « Lionel qu’as tu fait de notre victoire » C’était donc qu’en 1997, c’était « notre victoire » pour la LCR ? Lorsque le PS remontait et gagnait en 1997, l’extrême gauche commença à remonter : le progrès de l’un peut nourri celui de l’autre …

Pourquoi les scores électoraux ont-ils un rapport avec l’unité des uns et et des autres avec le PS ?

Ceux qui donnent, ne serait ce que des apparences d’unité, marquent des points ou reculent moins. Europe Ecologie a donné un semblant d’unité en juin  2009 entre DCB, Eva Joly, José Bové et les Verts, et ils ont marqué des points. Le Front de gauche a été plus unitaire en 2010 que le NPA et LO et il est passé devant. (Quand LO et LCR étaient unis, ils ont atteint 10 % et plus).

Et même quand le salariat se radicalise contre le sarkozysme, c’est l’extrême gauche qui refuse toute unité qui recule : n’est ce pas paradoxal pour ceux qui défendent la théorie qu’il faut cliver avec les réformistes et les battre d’abord ? Seuls ceux qui font des pas unitaires en retirent un certain avantage (on peut même noter que c’est encore plus net en Limousin en 2010 quand le front de gauche, incluant le NPA cherche l’unité et que c’est le PS qui refuse, résultat 19,5 % des voix au FG élargi).

Tout cela ne doit-il pas faire réfléchir ceux qui veulent accorder la théorie et l’action, la réalité concrète et une stratégie efficace ? Le PS fait partie de la gauche réelle. Il en est la majorité. Il est perçu comme tel. L’issue de la crise de la gauche se joue dans, autour, avec le PS. Sans marche à l’unité, rien de grand ne peut se faire.

24 Commentaires

  1. DeProfundisMorpionibus
    Posted 22 mars 2010 at 13:54 | Permalien

    « … Et voilà le PS les 14 et 21 mars 2009 entre 30 et 68 % des voix… Et voilà le PS qui dirige 2 villes sur 3, 61 départements sur 100, et 23 régions sur 26… »

    Voilà un commentaire qui pour être exact…

    N’en est pas moins de la malhonnêteté intellectuelle dans le contexte de cet article…

    Misère…

  2. Vincent
    Posted 22 mars 2010 at 14:33 | Permalien

    Une autre tentative pour convaincre, à partir des faits, sur la nature réelle du PS :

    1) Les députés socialistes ont voté majoritairement pour, le 7 février 2008, à l’article unique du projet de loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes [http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0083.asp]

    2) Rebelotte au Sénat, lors du Scrutin n° 85 – séance du 7 février 2008 sur l’ensemble du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne [http://www.senat.fr/scrupub/2007/scr2007-85.html]

  3. Posted 22 mars 2010 at 15:51 | Permalien

    Oui, Vincent mais ça ne change pas la nature du PS comme étant un des partis du salariat. Ce n’est pas la première fois qu’un parti du salariat trahit celui-ci : exemple la guerre de 14, la guerre de 40, la guerre d’Algérie. Ni la première fois qu’il déçoit le salariat : juin 36, mai 68, 1983… Or il revient, remonte, et continue d’occuper la place d’un parti du salariat, tant qu’il n’est pas remplacé en tant que tel. Il est un « parti traditionnel » du salariat (comme UMP et UDF, bonapartistes et orléanistes sont des partis traditionnels de la classe bourgeoise).
    Cinq critéres :
    - sa genése historique
    - sa continuité organisationelle
    - ses rapports avec l’électorat salarié
    - ses liens avec les syndicats
    - sa fonction dans les luttes sociales
    établissent sa « nature de classe ». Il faut le prendre comme tel. Et partir de ce qu’il et pour influer à travers lui, et au delà de lui, notre classe, dont il est une institution. Par une politique de front unique et non pas par une politique dénonciation.
    L’erreur théorique de tant de « gauchistes » sur la nature du PS a pour conséquence une erreur politique, pratique, fondamentale qui isole sans fin ceux qui la commettent.

  4. isabelle
    Posted 22 mars 2010 at 17:07 | Permalien

    « Ce n’est pas la première fois qu’un parti du salariat trahit celui-ci (…) Or il revient, remonte, et continue d’occuper la place d’un parti du salariat,tant qu’il n’est pas remplacé en tant que tel.  »
    Tiens mais c’est vrai ça si on le remplaçait?
    Moi je crois que oui il faut remplacer le PS qui usurpe une place qui n’est pas la sienne, le PS est un leurre qui se prétend être le parti traditionnel du salariat tout en accompagnant le libéral capitalisme, c’est sa seule et unique mission!

  5. Vincent
    Posted 22 mars 2010 at 19:20 | Permalien

    @ Gérard

    Désolé mais je vais me répéter ( je sais ce n’est pas très modeste de ma part ), je fais un copier-coller de mon commentaire datant de février 2010 à votre billet « la grenouille et le scorpion », commentaire lancé sans réponse de votre part à l’époque :

    Ne perdons pas de vue que le marché n’est pas une création ex nihilo, que c’est le résultat d’un rapport de forces (de lutte des classes, gros mot), bref, de choix politiques !

    A quand un « devoir », et non pas seulement un « droit d’inventaire » au Parti Socialiste ? Je vous suis dans vos positions et combats (bravo pour votre intervention sur @si : « travailler moins, mieux et tous ») mais ce sont les so-cia-lis-tes qui en France et en Europe ont structuré le capitalisme financiarisé (source: « La crise de trop » par Frédéric Lordon, paru en mai 2009 aux éditions Fayard) :

    - Loi de déréglementation des marchés financiers (Bérégovoy, 1986);
    - Directive Delors-Lamy prise en 1988 se donnant l’horizon de l’été 1990 pour la réalisation de la pleine mobilité des capitaux, non seulement intraeuropéenne mais également entre les Etats membres et les Etats extérieurs à l’Union (actuel article 63 du traité de Lisbonne);
    - Effondrement de la fiscalité sur les revenus du capital (Bérégovoy, 1990);
    - Régime fiscal douillet pour stock-options (Strauss-Kahn, 1998);
    - Création du Fonds de réserve pour les retraites (FRR de Lionel Jospin, 1999);
    - Promotion de l’épargne salariale avec de lourdes intentions d’en faire le tremplin vers les fonds de pension (PPESV de Laurent Fabius, 2001);
    - Projet de directive Bolkenstei abolissant toute défense possible contre les OPA (défendu par les socialistes européens emmenés par Pervenche Bérès, 2001).

    Les « ingénieurs socialistes » l’ont fait en bons petits soldats, tous seuls comme des grands, sans l’aide de la droite. Ce sont bien les règles et les structures mises en place par ces politiques qui permettent les dérives actuelles du capitalisme financiarisé et rendent toute tentative de « moralisation » complètement stérile et vaine.

    Pour moi, tant que le Parti Socialiste n’aura pas fait publiquement cette auto-critique et assumé ses erreurs (le mot est faible) là (je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain, la retraite à 60 ans, les 35h etc. sont à garder), le combat à gauche se jouera ailleurs.

    Vous pouvez donc rajouter un sixième critère à votre liste : les liens de certains dirigeants du Parti Socialiste avec les seigneurs du capitalisme financiarisé et actionnarial (Dominique Strauss-Kahn au FMI, Pascal Lamy à l’OMC – je sais les attaques ad hominem c’est pas bien).

    Le Parti Socialiste, pour moi, et je sais que c’est réducteur, nous propose un accompagnement, des coussins pour mieux supporter les conséquences du système, mais pas pour changer les structures du système ! Au contraire, c’est lui-même qui a permis son essor, en France et en Europe.

    Résultat ? Le revenu fiscal déclaré de 90 % de la population française a augmenté de 4,6 % entre 1998 et 2006, celui du 1 % supérieur a augmenté de 19,4 %, celui du 0,1 % de 32%… et celui du 0,01% de 42,6 %.

    Cordialement,
    Vincent

  6. Posted 22 mars 2010 at 20:22 | Permalien

    De 1981 à 1993, le PS n’a pas renversé le capitalisme, ça se saurait, mais le capitalisme lui, ailleurs, suivait un cours thatchérien et reaganien. Pas en France. Cela nous a longtemps protégé des pires excès du néo libéralisme – sans les éviter. A nouveau entre 1997 et 2002, le gvt Jospin, c’était le gvt le plus à gauche du monde – sans éviter la pression mondialisée. Depuis 2002, les reaganiens thatchériens se vengent sévèrement avec Sarkozy et rattrapent le temps perdu pour mettre en pièces droits, protection sociale, et salaires. Dans le cadre des rapports de force tels qu’ils sont dans le monde, en Europe, en France, il n’y a pas photo, avec la gauche, c’est mieux qu’avec la droite. Il faut le savoir. Avec la gauche telle qu’elle est on n’a pas tout ce qu’on veut, mais avec la droite on a tout ce qu’on ne veut pas. En attendant que ca soit encore mieux comme dans tous nos rêves, aspirations et actions…

  7. Vincent
    Posted 22 mars 2010 at 21:31 | Permalien

    « Dans le cadre des rapports de force tels qu’ils sont dans le monde, en Europe, en France, il n’y a pas photo, avec la gauche, c’est mieux qu’avec la droite. Il faut le savoir. Avec la gauche telle qu’elle est on n’a pas tout ce qu’on veut, mais avec la droite on a tout ce qu’on ne veut pas. »

    Certes, je suis d’accord avec vous : c’est moins pire que si c’était plus pire.

    Désolé j’ai l’esprit d’escalier mais dans votre premier commentaire vous avez utilisé le verbe « trahir »; dans l’échelle des valeurs politiques, voire humaines, enfin les miennes, trahir c’est assez fort non ?

    « Cela nous a longtemps protégé des pires excès du néo libéralisme – sans les éviter » : on partage donc le même constat : le Parti Socialiste fait de l’accompagnement et protège, façon Airbag. C’est mieux que rien, certes. Mais cela ne protège pas des accidents.

    J’ai du respect pour les militants du Parti Socialiste. Je vous crois sincère, et vous trouve courageux de vouloir peser de l’intérieur. Je vous ai découvert un certain dimanche ( le 11 décembre 2008 si ma mémoire est bonne ) sur le plateau de l’émission « Ripostes » consacrée à Sarkozy. Vous avez un parcours, une histoire personnelle, professionnelle et politique éminemment respectables. Vous avez choisi une voix difficile. Je vous laisse le bénéfice du doute. Je jugerai sur pièce le projet du Candidat du Parti Socialiste pour l’élection présidentiel de 2012 sur lequel vous aurez pesé. On se donne rendez-vous à ce moment là ?

    Pour finir, une question ( que j’espère constructive ) : sauf erreur de ma part vous êtes actuellement dans la Direction du Parti Socialiste. Vos lecteurs sur ce blog vous lise à travers ce prisme. Dans votre billet précédent intitulé « Victoire sans appel de la gauche », vous plaidez pour les revendications suivantes : « 35, 60, 1600, 20 » : je voterai ça des deux mains. Mais qui parle là ? Le projet ( lequel ? ) du Parti Socialiste, ou le co-porteur d’une future motion, minoritaire, qui sera au final delayée par consensus mou lors du congrès instituant LE Projet ?

    Cordialement,
    Vincent

    N.B. : il faudrait regarder de plus près les votes dans les quartiers populaires, les quartiers dits difficiles, ne pas oublier le taux d’abstention avant de clamer « une victoire sans appel de la gauche »; je partage votre joie, mais je me méfie de l’euphorie; ça aveugle. Le salariat a-t-il voter à gauche ?

    P.S. : je ne suis pas « gauchiste » ( terme que je trouve un peu condescendant, et limite insultant car repris par l’extrême droite, ou alors c’est que je ne lui connais pas son sens politique historique, je m’en excuse d’avance ); je suis de gauche ( j’ai dit de gauche ), épicétou !

  8. Gilbert
    Posted 22 mars 2010 at 21:31 | Permalien

    Mon pauvre Gérard ! Dire que « c’est pire ailleurs » n’a jamais été un argument. Toi qui connait le fonctionnement de la justice, tu as dû entendre plus d’une fois : « on ne peut se prévaloir des turpitudes des uns pour justifier celles des autres ».
    Ce que décrit Vincent est parfaitement juste : le PS n’a cessé d’évoluer vers la droite, en trahissant les valeurs qu’il est censé défendre.
    Que les travaillistes en Angleterre aient fait pire ne justifie de rien.

    Par ailleurs, tu ne devrais pas te réjouir si vite de cette victoire électorale sans rappeler les scores du Front national, qui ont fait perdre la droite dans des régions où le total droite + extrême droite dépasse le total de la gauche (demain, avec la fille Le Pen, ça risque d’être une autre chanson, il y a toutes les chances qu’elle rendent le FN « respectable » pour s’allier avec la droite classique). Sans rappeler également l’énorme taux d’abstention, notamment dans les banlieues et les zones pauvres, là où est la base électorale fondamentale de la gauche. C’est un vrai problème politique que tu préfères ignorer, ça va te revenir dans la gueule plus rapidement que prévu.

    Enfin « VIVE LE LIMOUSIN ! » qui a montré l’exemple. Si le PS ne l’entend pas, il le paiera demain.

  9. Posted 22 mars 2010 at 22:01 | Permalien

    Gérard,

    Peux-tu nous assurer que les députés socialistes, dès qu’ils seront à nouveau majoritaires, vont abolir la casse du droit du travail d’un trait de plume ? Et revenir à l’état antérieur voire à le bonifier ?

    Peux-tu nous assurer que les députés socialistes, dès qu’ils seront à nouveau majoritaires, vont abolir en un seul coup TOUS les reculs sociaux de ces dernières années comme ils peuvent le faire ?

    Peux-tu nous assurer que les députés socialistes, dès qu’ils seront à nouveau majoritaires, vont s’asseoir très officiellement sur les critères européens tels que la mise en concurrence de la formation professionnelle, de la poste, de l’électricité et autres services publics ? Les députés le peuvent puisque la France est encore une nation souveraine…

    Gérard, je suis comme toi membre du PS et comme toi je lis ce qui se passe sur la Coopol. Si je n’ai pas confiance dans nos élus — Vincent dresse une belle liste des saletés qu’ils nous ont fait bouffer — la lecture des militants de base me rend aussi pessimiste. Sur 1500 groupes de la Coopol, combien n’ont pour horizon que d’être le fan-club d’une étoile locale ou nationale ? Des fan-clubs quasiment indemnes d’idées sociales à défaut d’être socialistes.

    J’anime sur la Coopol un groupe sur le thème des laissés pour compte. Il ne se passe pas de semaine sans que je ne reçoive un message employant le mot « compassion ». Mais, nom de dieu ! si tant de gens sont dans la merde, ce n’est pas la faute à un accident de la nature ! Je n’aurais jamais imaginé que — parmi les socialistes ! — certains jugeraient compassionels les mots extraits de l’Internationale qui donnent le nom à ce groupe. Ou m’enverraient dans les dents la notion « d’assistanat ». Les chômeurs sont chômeurs parce que ce sont des assistés !

    La rage !

  10. Vincent
    Posted 22 mars 2010 at 22:09 | Permalien

    Fichu esprit d’escalier !

    « De 1981 à 1993, le PS n’a pas renversé le capitalisme, ça se saurait »

    Vous ne répondez pas à mon argumentaire : je ne reproche pas au Parti Socialiste de ne pas avoir renversé le capitalisme ( je pourrais même dire que je ne suis pas a priori contre le capitalisme, il suffit de se mettre d’accord sur ce que l’on met sous ce terme ), je lui reproche d’avoir ( aidé à ) créer le capitalisme *financiarisé* et *actionnarial*, et pas entre 1981 et 1993, mais entre 1996 et 2001, voire 2005 et 2008 avec le TCE et le Traité de Lisbonne.

    La nuance est de taille, et votre réponse limite de la mauvaise foi, sauf le respect que je vous dois.

    Maintenant pour alimenter le débat je ne demande rien de mieux que vous nous donniez des pointeurs sur des discours ( oserais-je demander des actes ? ) récents ( disons post cataclysme Lehman Brothers de septembre 2008 ) qui tenteraient à montrer que les dirigeants du Parti Socialiste ont changé de logiciel idéologique.

    Alors certes, je dois reconnaître que je suis loin d’être un stratège en politique; vous nous dites qu’en dehors du Parti Socialiste, point de salut à gauche ! C’est vrai que le Parti Socialiste est là depuis la nuit des temps, c’est comme ça, il a ses défauts, mais que voulez-vous, il faut bien faire avec. C’est désespérant, car je constate le résultat ( d’accord aggravé depuis 2002 ) en France et en Europe.

    P.S. : « Encore une tentative pour convaincre, à partir des faits, sur la nature réelle du PS »

    1) http://www.politis.fr/Le-PSE-reve-de-Pierre-Moscovici-et,7142.html

    2) http://www.politis.fr/Barroso-reelu-les-socialistes,8077.html

  11. Posted 22 mars 2010 at 23:00 | Permalien

    Le président OBAMA, président des USA a créé une couverture sociale pour 34 millions supplémentaires de ses concitoyens sur 300 millions d-habitants, il a précisé que son objectif était d’accorder une couverture sociale à 95% d’américains et que les mutuelles privées n’auraient qu’à bien se tenir en proposant des complémentaires santé adaptées aux moyens financiers des gens, qu’il veillerai au grain de très très près !!!
    Au début qd il a présenté son projet au congrès il s’est fait traité de « menteur »
    Il s’est un peu découragé devant la montée des lobby des asssurances et a dit  » je commence par accorder une SS pour 10 millions d’américains mais j’irai jusqu’au bout de mon projet et si je n’y arrive pas je ferai construire plus d’hopitaux gratuits pour les pauvres »
    Alors un des Américains les plus riches du monde Monsieur Rokhefelerd lui a donné un conseil:  » Monsieur faites le, passez outre les lobby, vous pouvez le faire, vous savez Monsieur pourquoi vous pouvez le faire ? parce que vous étes le Président des états-unis »
    Il vient de le faire !!!
    JOHN BAEZ chanteuse engagée américaine accordait un interview au journal « LE MONDE » en aout 2009 , elle disait que OBAMA représentait un immense espoir pour les peuples du monde entier !!
    Pourquoi représente t-il un tel espoir ?? la réponse a cette question est dans le titre d’ne chanson de cette sus-dites chanteuse: « the answers at this question my friend is blowing in the wing » ( càd la réponse à cette question mon frère souffle dans le vent, ca veut dire que la question ne se pose méme pas en fait si tu a la foi la réponse tu la trouve tout seul par la force de ta conviction)
    C’était ma petite minute de philosophie pour les socialistes qui perdent un peu la foi et qui doivent la retrouver pour la victoire finale: les présidentiellles quelque soit sa date anticipée ou en 2012
    Si le pays le plus ultra- libéral du monde commence a faire plus de social que Sarkozy mon dieu ou allons nous Le povre Nicolas 1er va perdre tous ses repères> c’est vraiment la déroute pour lui

  12. Vincent
    Posted 23 mars 2010 at 9:51 | Permalien

    Fichu esprit d’escalier :

    « A nouveau entre 1997 et 2002, le gvt Jospin, c’était le gvt le plus à gauche du monde »

    Avec une stupéfiante mauvaise foi, Lionel Jospin a toujours nié qu’il avait plus privatisé plus que ses prédécesseurs, et il le répète dans son dernier livre (Lionel raconte Jospin, Seuil, janvier 2010): «Il est absurde de dire que nous aurions privatisé plus que le gouvernement Chirac et jamais aucun chiffre n’a été apporté à l’appui de cette affabulation.» Les chiffres sont pourtant publics – on les retrouvera ici: ils font apparaître que le gouvernement de Lionel Jospin a affiché un bilan de 27,4 milliards d’euros de privatisations entre 1997 et 2002, ce qu’aucun autre gouvernement n’a réalisé avant lui. De la privatisation de France Télécom – qu’il avait promis de ne jamais engager – jusqu’à celle, scandaleuse, des autoroutes dont il a donné le coup d’envoi en février 2002 sous la pression de Laurent Fabius, il a contribué à ébranler la puissance de l’Etat – et la régulation qu’il autorise – pour conforter la toute-puissance des marchés.

    Source : « Et si on rêvait à nouveau de changer la vie ? », par Laurent Mauduit – Mediapart (21 mars 2010)

    [http://www.mediapart.fr/journal/france/210310/et-si-revait-nouveau-de-changer-la-vie]

  13. argeles 39
    Posted 23 mars 2010 at 10:02 | Permalien

    Hub a écrit

    « Gérard,

    Peux-tu nous assurer que les députés socialistes, dès qu’ils seront à nouveau majoritaires, vont abolir la casse du droit du travail d’un trait de plume ? Et revenir à l’état antérieur voire à le bonifier ?

    Peux-tu nous assurer que les députés socialistes, dès qu’ils seront à nouveau majoritaires, vont abolir en un seul coup TOUS les reculs sociaux de ces dernières années comme ils peuvent le faire ?

    Peux-tu nous assurer que les députés socialistes, dès qu’ils seront à nouveau majoritaires, vont s’asseoir très officiellement sur les critères européens tels que la mise en concurrence de la formation professionnelle, de la poste, de l’électricité et autres services publics ? Les députés le peuvent puisque la France est encore une nation souveraine… »

    A mon sens, ce serait déjà une belle amorce de programme pour 2012, c’est sur une base de ce type que la gauche peut gagner. Sans attendre d’être aux manettes, le PS pourrait dors et déjà annoncer que les mauvais coups qui s’annoncent sur les retraites ne seront qu’un coup d’épée dans l’eau et qu’en 2012 on remettra les pendules à l’heure (les 15 milliards de déficit du régime général c’est dérisoire eu égard au PIB et aux cadeaux fiscaux en tout genres….).
    Bien sur ce programme serait à contre courant du FMI et des dogmes actuellement dominants dans l’union européenne, mais j’ai la conviction qu’il serait réaliste, en tout cas mathématiquement possible compte tenu du potentiel et de la richesse de notre pays.

  14. Vincent
    Posted 23 mars 2010 at 18:36 | Permalien

    Invités sur France 2 à l’émission « Mots croisés » diffusée lundi 22 mars 2010 [http://info.francetelevisions.fr/video-info/index-fr.php?id-categorie=EMISSIONS_MOTS_CROISES] :
    - François Hollande ( député de Corèze, président du conseil général de la Corrèze, ancien premier secrétaire du Parti Socialiste, candidat déclaré à la primaire à gauche (?) en vue de l’élection présidentiel de 2012 )
    - Jean-François Copé ( député de Seine-et-Marne, maire de Meaux, président des députés UMP à l’Assemblée nationale, candidat auto-proclamé à l’élection présidentiel de 2017, …, 2012 ? ).

    Jean-François Copé a déballé l’argumentaire de la droite sur la compétitivité de la France, la nécessité des réformes face à la crise, notamment celle des retraites ( 15 milliards d’euros de déficit, la démographie, tous les autres pays ont fait comme ça, etc. ) et a avancé ses « solutions positives pour le pays », pour « sauver le service public » : recul de l’âge du départ à la retraite, allongement de la durée des cotisations ( il n’a pas évoqué les retraites par capitalisation, certes ).

    Face à lui, donc, François Hollande propose : le retour de la croissance, faire adhérer les français, une réforme juste et partagée, la réforme fiscale, etc. Sur les retraites en particulier et les solutions alternatives à celles de la droite : rien, que dalle, nada, il n’a même pas prononcé le mot « pénibilité ». Que dit le proverbe : qui ne dit mot consent !

    Un beau « discours de vérité », de gauche, paraît-il ! Le Parti Socialiste n’est pas réductible au seul François Hollande, d’accord, mais c’est une sortie médiatique de plus qui prépare les esprits pour faire passer la pilule.

    Un vrai discours de gauche : [http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/03/discours-au-meeting-de-la-mutualite/]

  15. André
    Posted 23 mars 2010 at 22:38 | Permalien

    Finalement, c’est peut-être inutile de me censurer. D’autres disent la même chose que moi, beaucoup mieux que moi. Et comme tu ne peux pas censurer tout le monde, au risque de faire apparaître ton blog comme dépeuplé, tu es bien obligé de les laisser passer.
    Finalement, ton énième tentative de convaincre que la social démocratie est un rempart contre le libéralisme semble faire pschitt une nouvelle fois.

  16. Vincent
    Posted 24 mars 2010 at 9:52 | Permalien

    Reçu de democratie-socialisme.org :

    « Ségolène Royal esquive encore une fois sur TF1 la question qui lui est posée en défense du droit à la retraite à 60 ans (position pourtant unanime votée sur résolution écrite au BN du PS) »

    Q : un lien vers cette résolution ?

    « Et nul ne peut défendre le droit à la retraite à 60 ans sans ajouter à « taux plein » (nul ne veut d’un droit à une demie retraite appauvrie, n’est ce pas ?). »

    Q : Non, personne !

    « Et la question est centrale, il n’est plus temps, nul ne peut jouer avec. »

    R : je plussoie

    « Droit à la retraite à 60 ans, avec un taux de reversement à 75 % sur la base des 10 meilleures années indexé sur les salaires, et aucune retraite inférieure au Smic. »

    Q : Ça aussi c’est marqué noir sur blanc dans ladite résolution écrite au BN du PS ? Si tel est le cas, qu’est-ce que cela veut dire ? ( désolé je ne suis pas militant du PS ) : que TOUT candidat à la primaire à gauche pour la présidentielle de 2012 devra se plier à cette résolution et s’engager à la faire appliquer une fois élu(e) ?

    Là oui c’est un vrai discours de gauche ! [http://democratie-socialisme.org/spip.php?article2110]

  17. alfred 30
    Posted 24 mars 2010 at 17:15 | Permalien

    Logiquement les résultats des élections de dimanche soir devraient pousser à l’euphorie
    Mais voilà il y a dés l’annonce du verdict comme un malaise
    Pour plusieurs raisons
    D’abord il y a les journalistes et les commentateurs – les médias en totalité – qui organisent un enterrement de 1ère catégorie à ce qui est un rejet des solutions qu’on veut nous enfoncer au fond de la gorge
    Le résultat des élections correspondrait selon eux à la manifestation des peurs ( ? ) : du présent, du lendemain, des vieux, des jeunes, des entre-deux-âges, pourquoi pas de sa concierge ou bien de la charcutière du coin de la rue .
    Tous ceux là continuent par leurs questions ou encore plus insidieusement et parfois même inconsciemment – ce qu’il est finalement plus grave car cela prouve qu’ ils adhèrent totalement à cette idéologie – à limiter le domaine des possibles dans le périmètre bien verrouillé de la répartition actuelle des richesses.
    Ensuite il y a les socialistes
    ils savent qu’ils ont gagné par défaut mais à la limite cela ne les trouble pas car objectivement ils bénéficient du vote des ‘’électeurs captifs’’ : plutôt eux que ceux d’en face
    Le symbole de cette attitude est F. Hollande dont on peine à discerner l’ombre d’une différence avec la droite sur la réponse à apporter à la situation des comptes sociaux et du chômage en quelque sorte à la lutte contre l’injustice sociale
    Pour ces socialistes là – idem DSK (voir les règles actuellement imposées par le FMI à certains pays ) et consorts ou encore d’autres au niveau local – un politique de gauche c’est la même politique économique que la droite avec de légers aménagements fiscaux et surtout du sociétal (mariage gay, 1 peu + de femmes ici ou là, …)
    Enfin depuis dimanche on ensevelit, sous les fleurs à l’endroit des socialistes et sous des tonnes d’analyses alambiquées , l’expression majoritaire d’1 refus clair du type de société vers laquelle les politiques nous conduisent contre toute logique et, encore une fois, contre toute justice.
    En attendant ils continueront à nous jeter en pâture quelque diversion pour leur permettre de poursuivre confortablement leur petite entreprise
    Qu’il serait bien de voter par adhésion plutôt que par défaut

  18. André
    Posted 27 mars 2010 at 17:04 | Permalien

    Encore une tentative pour convaincre, à partir des faits, sur la nature réelle de Julien Dray

    … qui vient d’être nommé vice-président du CR, chargé de la Culture à la place de Francis Parny (PCF)

    Voir cet article de Libération :
    http://www.liberation.fr/culture/010158328-quand-la-musique-dissone-en-ile-de-france

    24/08/2006 à 23h02

    Quand la musique dissone en Ile-de-France

    Polémique autour de la généreuse enveloppe accordée par le conseil régional à la chaîne MTV pour organiser des tremplins musicaux.

    PERRIN Ludovic

    Au conseil régional d’Ile-de-France, les méthodes de Julien Dray étonnent. Le 6 juillet, le vice-président chargé de la politique de la ville, de la sécurité et de la jeunesse faisait voter en commission permanente une subvention de 627 902 euros à MTV, chaîne musicale ciblée ados et jeunes adultes, afin de soutenir son opération «Révélations MTV 2006» en Ile-de-France, un tremplin de jeunes talents musiques actuelles. Si le principe choque ­ subventionner la filiale française d’une multinationale ultralucrative (1) ­, il est parfaitement légal.

    La majorité de gauche a donné son feu vert à la proposition du porte-parole du PS. L’UDF et l’UMP se sont abstenus et le FN a voté contre. Pour Roger Karoutchi (UMP), «ce n’est pas la première fois que le conseil régional intervient dans des domaines où il n’a rien à faire». Anne Souyris (Verts) voit là «une aberration de système» : «On est en train de financer un haut-parleur médiatique au lieu de soutenir les associations sur le terrain. Une politique de la ville, normalement, c’est effectuer un travail de médiation dans les quartiers sensibles. Est-ce la réponse que donne le plus gros parti de gauche au problème des banlieues ?» Olivier Thomas (PS) non plus ne voit pas pourquoi son «ami» Julien Dray s’occupe de culture :«Il s’y connaît comme moi en boucherie chevaline.»

    Boycott. Julien Dray avait sollicité la commission culture, mais le vice-président Francis Parny (PCF) a refusé d’être associé à l’opération MTV : «Le privé ne m’effraie pas forcément, mais là je suis tout de même gêné par les critères de choix.» Depuis sa prise de fonctions en 2004, Francis Parny dit vouloir défendre une politique de long terme autour du spectacle vivant. Il a passé 104 conventions avec des lieux et compagnies de théâtre, danse, cirque et arts de la rue, soit 7,5 millions d’euros. Sur les 50 millions de crédit de fonctionnement de la Culture, les musiques actuelles reçoivent, elles, 1,4 million dont seulement 250 000 euros pour les huit réseaux d’Ile-de-France, à savoir la kyrielle de petits lieux et associations accompagnant musiciens amateurs et professionnels émergents (studios de répétition, cours d’instruments, etc.). 250 000 euros, c’est à peu près le budget du site des Révélations MTV…

    Témoignage d’Arnaud Monnier, directeur de l’espace Michel-Berger à Sannois (Val-d’Oise), 500 places : «De la mi-septembre à la fin juin, nous accueillons 120 artistes (Camille, Pauline Croze, etc.) et une trentaine de créations sur scène. Je vois des gens trouver leurs repères, s’épanouir, des copains de lycée qui répètent, des jeunes de tous les milieux sociaux car c’est un lieu de rencontre.»

    Une semaine après le vote de la subvention, Vincent Rulot, président du Réseau des musiques actuelles amplifiées d’Ile-de-France (RIF), a exprimé son indignation à Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional. Pour lui, ce projet est une insulte aux publics comme aux réseaux soutenus par la région : «Il repose sur l’idée mensongère que la finalité pour un musicien est de se retrouver dans une major.» Eric Boistard, président de la Fédurok (regroupant au plan national une soixantaine de petites et moyennes salles rock, électro, reggae…) : «Une collectivité n’est pas là pour vendre des produits, elle est là pour accompagner la population sur son territoire. Depuis dix ans, il y a une forte augmentation des pratiques amateurs. Souvent sans ambition professionnelle. Il faudrait privilégier un travail de proximité. La jeunesse a plus besoin de socialisation que de vedettariat.» Ce n’est pas la première fois que le RIF proteste. En 2002 et 2003, il avait déjà dénoncé un manque de concertation lors de tremplins MCM et France 3 pareillement soutenus.

    Julien Dray a refusé de commenter l’affaire : «Nous n’avons rien à dire, il y a une opération, on jugera sur pièce.» On n’en saura donc pas plus sur les liens tissés avec l’organisateur des tremplins. En effet, si le diffuseur change d’une année sur l’autre, le producteur reste toujours le même : Eric Basset. Cette année, c’est à travers Viva Productions, structure à laquelle il a revendu son label Créon Music, que celui-ci contrôlera régie, captations des 24 live et enregistrement du double CD et DVD des finalistes. Et c’est Patrick Basset, son frère, engagé en free-lance par Viva Productions, qui est chargé de booker les salles. Ce qui s’annonce difficile car plusieurs lieux franciliens ont appelé au boycott. «On est pris en otage, déplore Eric Basset. Est-ce que le RIF doit avoir le monopole sur les musiques actuelles ?»

    Catalyseur. Eric Basset connaît bien le spectacle vivant. Avant de produire Zouk Machine ou Kassav, ce spécialiste des musiques antillaises s’occupait des concerts de Malavoi ou Dédé Saint-Prix. C’est ainsi que Julien Dray le contacte au milieu des années 80. Jeune rocardien, il organisera les concerts de SOS Racisme, place de la Concorde ou place de la République.

    Si le zouk est passé de mode, les musiques actuelles demeurent un catalyseur extraordinaire pour s’adresser à la jeunesse des banlieues pauvres et moins pauvres (70 % des 16-25 ans jouent d’un instrument). Thierry Cammas, directeur général MTV France, le confirme : «L’Ile-de-France possède un vivier majeur de jeunes talents. Ça nous semblait être un bon terrain pour être acteurs en profondeur sur une stratégie d’artistes en développement. Notre bouquet de chaînes touche potentiellement 7 millions de foyers avec le câble, le satellite et l’ADSL. MTV France est une chaîne qui s’exprime en français et qui expose des talents francophones sur des registres aussi divers que le hip-hop, le rock ou la variété. Il est important pour nous d’aller plus loin dans le live que des captations de concerts et des partenariats avec des festivals.»

    «Crédulité». Pour sélectionner ses talents, MTV se base sur l’originalité de leur blog. Le 20 septembre, une soirée de présentation se déroulera à Paris. Puis, finales départementales à l’automne et grande finale en décembre. Le gagnant (15 000 euros à investir dans un projet musical) pourra, de juin à août 2007, se produire dans les différents festivals dont MTV est partenaire (Furia Sound Festival, Solidays, Rock en Seine). François Missonnier, programmateur de Rock en Seine, n’en a pourtant pas encore été officiellement informé. «Le principe de base d’un festival c’est qu’il décide lui-même de sa programmation. Et nous ouvrons déjà notre troisième scène à des groupes repérés en partenariat avec les réseaux associatifs RIF et Zébrok.» Rien ne semble confirmé non plus du côté de la Sacem et de la Fnac, mentionnées comme partenaires.

    Brune, du groupe Rubybrune, a gagné le tremplin France 3 en 2003. Elle en garde un sale goût. «Ils nous ont manipulés en jouant sur notre bonne foi et notre crédulité. On était censés faire une compile, avoir des affiches, jouer à Solidays, Rock en Seine, avoir un suivi et une formation professionnels. De tout ça, on n’a eu qu’un concert de vingt minutes à Solidays. La formation, c’est nous qui sommes allés la quémander à l’Irma [centre d'informations des musiques actuelles créé par Jack Lang, ndlr] ; ils n’étaient pas au courant.» Mais, cette année ? «Il ne faut pas se faire d’illusions, affirme Olivier Thomas. MTV, c’est une grosse boîte qui fait du pognon avec de la soupe. Les jeunes Franciliens, ils s’en foutent. Il y a beaucoup d’amateurs, certains sont à la lisière de la professionnalisation, il faut les accompagner. Sinon, on les livre à la « marchandisation ».» Comme une Star Ac du pauvre (rockeur) ?

    (1) La maison mère Viacom affiche un bénéfice net de 341,3 millions d’euros au deuxième trimestre 2006, en hausse de 23,6 % sur un an.

  19. Posted 28 mars 2010 at 7:29 | Permalien

    Hub
    « Peux-tu nous assurer que les députés socialistes, dès qu’ils seront à nouveau majoritaires, vont abolir la casse du droit du travail d’un trait de plume ? Et revenir à l’état antérieur voire à le bonifier ? etc..

    Non, je ne peux pas. J’ai même beaucoup de doutes là dessus. Ce n’est d’ailleurs pas du tout le but de mon article.

    Ce que je dis, c’est qu’ils (les députés socialistes) sont incontournables à ce stade du rapport de force. Et qu’ il n’y a pas d’autres moyens que de créer le rapport de force pour qu’ils y soient contraints ou qu’ils soient balayés parce qu’ils ne le font pas…

    Ce que je dis, c’est qu’il faut chercher à les entrainer et non pas mettre comme condition à l’action qu’ils soient battus avant de commencer à agir…

    ce que je dis, c’est que ce qui crée le rapport de force c’est qu’ils soient entrainés dans le mouvement, au début tout au moins

    l’unité, le « front unique », doit donc être fait avec le PS, pas contre lui, sa nature (de classe) est poreuse aux effets de cette unité (car ce n’est pas un « parti bourgeois » mais un parti de gauche, dépendant – en dépit de sa direction – du salariat…)

  20. André
    Posted 28 mars 2010 at 17:54 | Permalien

    « l’unité, le « front unique », doit donc être fait avec le PS, pas contre lui, sa nature (de classe) est poreuse aux effets de cette unité (car ce n’est pas un « parti bourgeois » mais un parti de gauche, dépendant – en dépit de sa direction – du salariat…) »

    Le postulat de départ est contestable. Il n’y a pas besoin d’avoir fait des études sociologiques approfondies pour voir que l’origine sociale des socialistes est plus proche de celle des CSP + que des classes prolétaires.
    De toutes façons, le PS (comme la plupart des partis de gouvernement d’ailleurs) est un parti d’élus et de notable et non un parti de masse (le nombre d’adhérents est sans cesse revu à la baisse quand il n’est pas trafiqué).
    Quand à l’opposition dirigeants/militants pour excuser la politique suivie quand le PS est au pouvoir, ce n’est pas sérieux. Si les adhérents pensaient différemment des dirigeants corrompus (par les idées du patronat) ils ne les mettraient pas à la tête du parti.
    Ou alors il faut admettre que le PS n’est pas un parti démocratique et que c’est à force de magouilles que les dirigeants sont ce qu’ils sont ?

  21. André
    Posted 28 mars 2010 at 21:07 | Permalien

    Hollande : il faut « sans doute » allonger la durée des cotisations

    François Hollande a estimé, dimanche 28 mars, qu’il allait « sans doute » falloir « allonger la durée des cotisations » dans le cadre d’une réforme des retraites mais qu’il fallait revoir les règles « tous les cinq ans » en fonction de « l’espérance de vie » et de « la pénibilité » des métiers. « Il faut une réforme des retraites, il faut faire en sorte qu’il n’y ait pas d’impayés pour les générations qui viennent ou que nous soyons obligés d’emprunter », a affirmé le député de Corrèze sur Canal +. Selon l’ex-premier secrétaire du PS, « il va falloir des mécanismes : sans doute faut-il allonger la durée des cotisations à mesure que l’espérance de vie s’allonge ». Mais, a-t-il ajouté, « on ne va pas faire une réforme pour toute la vie. On peut très bien, tous les cinq ans, regarder ce qu’est l’espérance de vie et la pénibilité pour les métiers – parce que ça change – et puis on fixe des règles qui s’appliquent en fonction de la durée de vie ».

    Article paru dans l’édition du Monde datée du 29 mars 2010

    Avec une telle « opposition », Sarkozy et le Medef n’ont pas de soucis à se faire…

  22. Posted 2 janvier 2013 at 12:43 | Permalien

    Votre billet concentre tout le drame de la Gauche : vous avez de bons arguments les uns envers les autres et échouez à l’autocritique.
    Du coup, le malaise continue, l’extrême gauche vous juge traitre, vous les jugez peu raisonnables.

    L’Histoire finira par se faire sans vous, et sans les pantins d’en face. Je vous souhaite à tous d’être prêts vous et vos proches après la chute du pétrole.

  23. Posted 6 mai 2014 at 20:39 | Permalien

    Partager les efforts ? Nous (95 % de la population) avons déjà donné pour alléger les impôts des très riches (5 % de la population). Maintenant c’est à eux de « partager » l’effort pour décharger leurs entreprises et même nous redonner ce que nous leur avons avancé.

    Réduire les déficits publics ? Chiche ! Ils proviennent de la baisse du taux des impôts dus par les très riches : en 1986, Chirac a baissé le taux marginal supérieur de 65 % à 56 %. Il est descendu jusqu’à 41 %. Nous l’avons rehaussé à 45 % : les très riches ont encore beaucoup d’efforts à faire. Augmentons les recettes de l’Etat en créant autant de tranches de taux supérieur à 45 %, qu’il est nécessaire pour combler les déficits.

    Augmentons d’autant plus les impôts des plus riches qu’il faut augmenter les dépenses publiques pour restaurer l’efficacité des services publics, afin d’alléger les charges que nous devons financer par les seuls revenus de notre travail. Plafonnons leur revenu individuel total à 20 fois le Smic : qu’ils nous redonnent ce qu’ils prélèvent sur nos salaires pour alimenter leur spéculation dans le casino de la finance mondiale.

    PR

  24. Gras Pierre
    Posted 8 mai 2014 at 19:54 | Permalien

    J’aimerais beaucoup être destinataire des courriers de G. F.
    Merci

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  1. [...] [2] Gérard Filoche, « Encore une tentative pour convainvre, à partir des faits, sur la nature réelle du PS », Le Blog de Gérard Filoche, 22 mars 2010, http://www.filoche.net/2010/03/22/encore-une-tentative-pour-convaincre-a-partir-des-faits-sur-la-nat... [...]

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