Gros succès du meeting unitaire de toute la gauche : conclusion du meeting par Gérard Filoche : en voici le texte

En défense des retraites, jeudi 6 mai à la Bellevilloise, à Paris, salle trop petite, 400 à l’intérieur et 400 à l’extérieur

Il me revient de conclure ce meeting tout comme ce fut le cas pour le première initiative de ce type, que nous avions organisé ensemble le 4 décembre dernier, en défense de la non imposition des indemnités des accidentés du travail, avec Copernic, Attac, toutes celles et tous ceux qui sont à cette tribune… et comme la fois précédente, il me revient d’insister en faveur de l’unité réalisée, et de son importance. C’est précieux que dans cette salle, vous tous, et sur cette tribune, Cécile, Pierre, Razzy, Jean Luc, Olivier, Annick, Jean Marie, Willy… vous toutes et tous soyez ensemble. Que toutes les nuances se soient exprimées, soient présentes, L’unité est une construction, un combat, une pratique opiniâtre, elle est indispensable pour gagner et on peut, on doit, on va gagner.

Et pour cela, des meetings comme celui-là, on va en faire deux cent, et plus en France. Edwy, il n’y a pas seulement Marseille, mais Lyon, Toulouse, aujourd’hui trois nouveaux ont été connus, à Nice, Auxerre, Rouen, … tous ceux qui sont sur cette tribune vont faire le tour de France dans les semaines qui viennent, il y aura d’autres initiatives en juin à Paris, en septembre…

Regardez sur le site « exigences-citoyennes-retraites.net », la liste est impressionnante, jusqu’en fin du mois de juin… plusieurs par soirées… Ca prend.

On fera flèche de tout bois, dans cette campagne unitaire, par tous moyens d’action, en réclamant un référendum, en organisant une votation citoyenne, en soutenant la grève générale interprofessionnelle du 27 mai, en imposant le débat de fond, partout, pour désintoxiquer l’opinion des mensonges, des manipulations de la propagande gouvernementale. Il y a du travail a faire encore et encore dans les six mois à venir, pour expliquer, expliquer encore pourquoi c’est réaliste de défendre nos retraites à 60 ans.

Car si  on écoute Parisot, et c’est rarissime que cette femme soit optimiste, on va tous vivre cent ans en 2050, il y en a qui voient des nains partout, elle voit des centenaires partout. Et elle voit des « trous » pire des « trous cumulés » dans le financement de nos retraites. Si on la croit, il y aurait 2600 milliards manquants en 2050… elle ne voit que les « trous cumulés » pas les recettes cumulées (car sinon elle décompterait 120 000 milliards de recettes sur la même période…).

Nous faire travailler plus, qu’est ce que cela veut dire quand s’étendent la souffrance au travail, le stress, les accidents cardiaques et vasculaires, vers 55/65 ans ? Or l’espérance de vie ne croît que d’un demi trimestre à partir de 60 ans, pas d’un trimestre comme ils le prétendent. A 60 ans il n’y a que  ans 20 d’espoir de vie en moyenne. Est-ce trop pour en profiter ?

A partir de 55 ans, 2 maladies sur 5 sont liées au travail. A partir de 60 ans, c’est 3 maladies sur 5. La souffrance est telle que 2 salariés sur 3 sont inaptes, malades et qu’ils sont licenciés, écartés du travail par les employeurs à partir de 55,  56, 57 ans.

S’ils allongent les annuités de cotisations, cela frise l’escroquerie : car il y a deux salariés sur trois qui ne peuvent cotiser le nombre d’annuités exigées depuis la loi Fillon. Un sur trois cotise plus longtemps pour arriver à avoir tous ses trimestres, il faut arriver c’est vrai, pour y parvenir, dans ce cas, à 61, 62 ans…Mais la majorité des autres, 60 % n’y parviennent pas, et le dernier rapport de l’Insee, photographie du marché du travail de 2008, montre que la moyenne des trois tiers des salariés, a baissé, ce n’est plus 37,5 annuités cotisées, mais 36,5 cela a baissé !

Dans la vie réelle, pas dans les rapports bidons, pas dans les prospectives, mais dans la vie réelle, les salariés français travaillent en moyenne 36,5 annuités ! Alors quand on vous dit qu’il va falloir travailler 42, 43 annuités, c’est vous faire sauter à la perche sans perche. Ca ne marchera pas, bien sur.

Maintenir les « seniors au boulot » c’est du baratin (surtout quand 25 % des « juniors » sont sans emploi !). Christine Lagarde, elle, a affirmé, lorsqu’elle a suspendu le droit de ne plus rechercher d’emplois à partir de 57 ans, elle a expliqué « à 57 ans, on n’est pas foutu »…  Est-ce à dire qu’on a droit à la retraite « quand on est foutu » ?

Les plus belles années de la retraite, c’est entre 60 et 65 ans. Les plus dures années au travail, c’est entre 60 et 65 ans.  Et rappelons ce que dit l’Insee, sur l’espérance de vie « en bonne santé », la statistique est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes… et de 59 ans pour les ouvriers.

Vous savez les assurances, celles qui vous mettent des prospectus dans vos boîtes à lettres pour remplacer la retraite par répartition par des fonds de pension individualisés, elles ont des tables de mortalité, c’est à dire qu’elles calculent que si vous travaillez un an de plus vous avez six mois de moins d’espérance de vie, si vous travaillez deux ans de plus vous avez un an de vie en moins…

En fait c’est grâce à la retraite à 60 si l’espérance de vie s’allonge, sinon si on travaille plus, on mourra plus tôt. Il faut donc garantir un niveau de retraite décent pour en profiter : 60 ans à taux plein, 75 % de taux de reversement, calculées sur les 10 meilleures années dans le privé, ou sur les 6 derniers mois pour les fonctionnaires, indexée sur les salaires, on y a droit.

Et pour financer cela, il ne faut pas escroquer les gens en prétendant augmenter d’impossibles « annuités »  de cotisations, il faut, pour garantir la prestation et augmenter les salaires et les cotisations sociales.  Le gouvernement bloque les cotisations, les recettes, les salaires, refuse de contrôler les licenciements, crée du chômage et veut bloquer la prestation, les retraites.

Nous voulons l’inverse, garantir la prestation, moduler les cotisations sociales, patronales, partager le travail, que tous cotisent, notamment pour y parvenir. Le COR a dit qu’avec 0,37 point de hausse annuelle des cotisations sociales on pouvait garantir nos retraites en revenant sur toutes les contre reformes depuis Balladur.

C’est cela que nous voulons. 60 à taux plein ! Travailler mieux, moins, tous !  Une vraie retraite à 60 ans, c’est possible, pas un mois de plus, pas un sou de moins !

Gérard Filoche

6 Commentaires

  1. André
    Posted 8 mai 2010 at 16:50 | Permalien

    Ce qui me fait marrer, c’est d’avoir fait appel à Edwy Plenel pour faire l’animateur de la petite sauterie. Les gens ont décidément la mémoire courte, ils ont déjà oublié que Plenel, à la tête de la rédaction du Monde, approuvait la contre-réforme des retraites.

    Je veux bien qu’on évolue brutalement, mais faudrait pas non plus blanchir trop rapidement les opportunistes. C’est pas sérieux.

  2. I. Morgenstern
    Posted 8 mai 2010 at 21:31 | Permalien

    A propos de Plenel, justement ! qui a vanté pendant le meeting les mérites du programme national de la Résistance à propos des retraites.

    Or justement le CNR avait des ambitions en matière de presse, et Le Monde est paru sur cette lancée ! Quand on sait ce que Plenel a fait au Monde et quand on voit ce qu’il est devenu grâce à lui et à ses comparses !…

    Mettre en avant ce genre de personne dans un noble combat comme celui-là, ça ne fait pas très sérieux !…

    Cordialement,

    I.M.

  3. Arlequin
    Posted 13 mai 2010 at 8:26 | Permalien

    Quels sont les engagements REELS du PS sur ce sujet ?

    au delà des mots et des petites phrases, Gérard Filoche peut-il m’affirmer que SON parti est prêt à signer ses déclarations ?

    malheureusement, je crois que non…bien content de laisser faire le « boulot » par l’UMP !

  4. Vincent
    Posted 16 mai 2010 at 2:21 | Permalien

    Dans son éditorial de l’Express du 17 octobre 2002, voulant manifester son soutien à un gouvernement qui avait décidé de s’en prendre aux «nantis», comme certains qualifiaient alors les fonctionnaires, Denis Jeambar dénonçait avec vigueur leurs privilèges exorbitants et en particulier celui-ci :
    « Un fonctionnaire peut espérer de cinq à sept années de vie de plus qu’un salarié du secteur concurrentiel : une donnée qui en dit long sur la pénibilité comparée du travail dans ces deux univers. »
    Cela suggère une idée pour résoudre le problème des retraites : rendre le travail de tous plus pénible pour que les gens vivent moins longtemps.
    Personnellement cela ne me plairait pas beaucoup. Et cela me déplairait aussi pour quelques autres. Je n’aimerais pas être à la merci d’un pilote surmené, d’un conducteur de train surmené, d’un chirurgien surmené… ou d’un Président surmené.

  5. André COURTE
    Posted 21 mai 2010 at 9:30 | Permalien

    Une mobilisation citoyenne est plus que jamais nécessaire, et ce dans tous les domaines;
    Mais, il faudra bien que le PS soit clair et cohérent sur le dossier des retraites et d’autres, sinon il perdra sa crédibilité déjà bien entamée.
    Et je suis désolé, la langue de bois n’est plus permise, et il faut aborder les questions qui fâchent.
    DSK futur candidat du PS en 2012 s’est clairement prononcé dans une interview au monde pour un report légal de l’âge de la retraite.
    dixit DSK  » on vit jusque 100 ans, il n’y a aucune raison de maintenir le tabou de l’âge légal à 60 ans »
     » la mondialisation a ses inconvénients et ses avantages, il faut s’y adapter »
    Bien sûr, il a dit qu’il fallait prendre en compte la pénibilité, mais sans précision.

    Comme tout le monde sait, le report de l’âge légal va pénaliser ceux qui ont un métier pénible et qui ont travaillé tôt, ce qui contredit le propos précédent.
    Qu’y a-t-il à attendre d’un futur candidat qui à la tête du F.M.I. a servi les intérêts de la finance,des créanciers et des spéculateurs, qui a concocté le plan d’ajustement structurel de la Grèce, qui approuve les politiques d’austérité à l’échelle européenne?
    Non vraiment choisir entre 2 néolibéraux au 2ième tour en 2012 pas pour moi.
    Si c’est cela le candidat de la gauche, Jaurés doit se retourner dans sa tombe.

  6. LAPEYRE
    Posted 26 mai 2010 at 23:05 | Permalien

    Nous devons positiver tous les faits et événements qui rassembleront les forces syndicales avec les forces politiques dont l’ambition est de conserver les mesures du CNR et de chercher d’autres sources de financement de ces mesures.
    Bien évidemment, il faut sortir du système économique actuel car la seule problématique de l’avenir des retraites réside dans la répartition des richesses.

    La droite et le patronat veulent enfermer le débat sur le terrain technique qu’est la démographie et la durée de vie.

    C’est sur ces deux approches qu’il y a besoin de clarification sur le positionnement de certains syndicats et du PS.
    Il doit y avoir unanimité sur le maintien du droit à 60 ans à taux plein avec 75 % du salaire moyen sur dix années et un minimum au niveau du SMIC. Avec la validation des années d’études superieures, avec la validation des trimestres dès l’âge de 18 ans ainsi que la validation des trimestres des périodes d’inactivité (chômage, maladie, maternité, etc.) il n’est plus besoin de définir une durée de cotisation puisque le taux plein est garanti à 60 ans.
    Avec le retour au calcul sur les dix meilleures années ou sur les six derniers mois pour les fonctionnaires, il n’y aura pas de pénalisation sur le montant des retraites.

    Cette base doit être signée par tous avec l’engagement écrit de ne pas signé un accord avec le gouvernement si ces points ne sont pas satisfaits. Bien évidemment, il reste à régler la question de la pénibilité ….. qui trouvera sa réponse si la mobilisation permet d’imposer notre réforme.

    Et pour que cette mobilisation soit à la hauteur nécessaire et suffisante, il ne faut pas mettre en avant ce qu’a été le passé de chacun(e). Tout Individu, tout parti ou tout syndicat peut évoluer et changer de position. Exemple, alors que SARKOZY est élu, donc avec une majorité, plus de70 % des français désapprouvent sa politique. Faudrait il les rejeter ? N’est il pas préférable de leur permettre de renforcer le front d’opposition sur des bases claires ?

    Rassembler, Unir, Vivre Ensemble, cela implique que chacun(e) fasse l’effort d’accueillir l’Autre tel qu’il est pour construire Ensemble une Société où l’Humain est au coeur des choix, de tous les choix. Je rappelle la déclaration de l’OIT de 1944, dite déclaration de Philadelphie. Si son contenu était possible à cette date là, cela est encore plus accessible aujourd’hui puisque les richesses créées sont incontestablement bien plus importantes.

    Sur cette base, l’unité des forces syndicales et politiques aura un sens et sera mobilisateur.

One Trackback

  1. Par Unicis le 1 juillet 2010 à 7:06

    Unicis…

    Dating has never been easier !…

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