Donnez un coup de pouce à la gauche, venez voter Martine Aubry dimanche 16 octobre

Certains ont cru bon de dire, après le débat télévisé qui a mobilisé six millions de spectateurs le 12 octobre, qu’il y avait « égalité », que « les deux candidats se valaient et se distinguaient finalement assez peu ».

D’abord, si c’est vrai, à qualités égales, votez pour une femme !

Mais ceux-là n’ont pas assez observé, sans doute. François Hollande affirmait qu’il était parti tôt en campagne avec une détermination venue de loin. Il a été manifestement rattrapé car Martine Aubry a montré une volonté et une pugnacité supérieures qui lui a valu de démentir tous les pronostics le 9 octobre en arrivant de façon serrée derrière le candidat des sondages. Elle l’a dit sans ambiguïté : « Pour battre une droite dure, il ne faut pas une gauche molle ». Elle est en forme pour battre Sarkozy !

L’establishment médiatique, lui, a choisi : face à Sarkozy, ce doit être un homme et il doit être modéré. Il ne faut pas qu’il promette plus qu’il ne pourra tenir. Il ne faut pas qu’il s’en prenne trop fort aux banques. Il ne faut pas qu’il bouscule le système mais qu’il le gère correctement. Il faut qu’il soit responsable, normal, calibré, ait un profil si bas que Sarkozy puisse le chahuter.

Quand on l’écoute, Martine Aubry ne correspond pas à ce schéma. Elle n’a pas un caractère à se laisser faire. Et tant mieux dans la période de tempête financière qui se déchaîne. Elle ne peut s’empêcher de dire que ce qui arrive à la Grèce est terrible et qu’il ne faut pas s’engager dans une variante d’austérité comme là-bas. Ce que ne dit pas François. Elle dit qu’elle est pour un vrai changement pas pour un accompagnement. Pour un « juste échange » pas pour un libre échange. Ce que ne dit pas tout à fait François. Elle a dit qu’il y en a assez que les banques dictent leurs lois et que la puissance publique devait en prendre les commandes. Ce qui devrait plaire à Arnaud Montebourg, alors que François ne le concède, disons, qu’avec un ton modéré. Martine s’est opposée à la « règle d’or, François semblait prêt à s’en accommoder. Quand Martine dit « Tout ne s’achète pas », François répond « - Dans un pays où règne l’argent, oui », et c’est Martine qui rétorque « - Justement, c’est ce qu’il faut changer ». C’est dans les réparties comme cela que la vérité a jailli à plusieurs reprises. Même dans l’exercice de débats ficelés à la merci des humeurs des éditorialistes en cour, ces différences sont apparues.

Bien sûr, il reste des zones floues, notamment sur les salaires, l’emploi, et les retraites. Les Français qui ont été huit millions à manifester en 2010 sont à vif sur ce sujet, à juste titre. Qui peut croire à un retour du droit à la retraite à 60 ans avec 41,5 annuités de cotisations alors que dans la vie réelle, les salariés n’en font que 36, et qu’on bat les records de chômage pour les jeunes et les seniors ?  Alors il faut répondre à la question : si l’on doit demain, débattre, négocier, manifester, avancer pour une vraie retraite à 60 ans, pour un Smic à 1700 euros, pour un retour à une durée réelle à 35 h, quelle présidence, entre François et Martine, sera la plus favorable ?

Le camp de ceux qui veulent que la gauche se retrouve, ne peut, en l’état, que choisir Martine Aubry. C’est elle qui donne des garanties de rassemblement de toute la gauche. C’est elle que soutient la gauche socialiste et qui discute avec les Verts et le Front de gauche. Des millions d’électeurs ont le 16 octobre, la possibilité de donner un coup de pouce à la gauche, en choisissant Martine Aubry comme candidate à la présidence.

18 Commentaires

  1. politicienne dans les étoiles
    Posted 15 octobre 2011 at 20:41 | Permalien

    Bonsoir, Je me réjouis de voir émerger l’argument: votez pour une femme , à aucun moment on n’a entendu cela et c’est un argument! Merci M. Filoche de nous inciter à sortir de notre ringardise.

  2. Posted 15 octobre 2011 at 21:39 | Permalien

    Indignez vous, mobiliser vous, rassembler vous
    contre une mondialisation inéquitable spoliant les populations.

    Une société au service des populations et non l’inverse !

    Stéphane Hessel soutient à juste titre Martine Aubry.

    1% de la population s’enrichit au détriment du reste de la population mondiale soit 99%.

  3. Posted 15 octobre 2011 at 23:05 | Permalien

    tu devrais istaller des outils de partage sur ton blog, le gars, ça me faciliterait le partage de tes (bonnes) idées ! Si tu sais pas comment onfait, fait comme moi :demande à ton fils, ou ta fille…

  4. Alain
    Posted 16 octobre 2011 at 17:54 | Permalien

    A propos de zones floues, Dans les photos des médias (liens ci-dessous), Martine Aubry ne parait pas très nette !!! ?
    Etonnant non ?

    http://www.sudouest.fr/2011/10/16/ces-finalistes-si-proches-et-si-differents-527923-710.php

    http://www.lemonde.fr/primaire-parti-socialiste/article/2011/10/16/hollande-ou-aubry-le-presidentiable-socialiste-connu-ce-soir_1588596_1471072.html#ens_id=1402952&xtor=RSS-3208

  5. vaderetro
    Posted 16 octobre 2011 at 22:27 | Permalien

    on, après soutenu aubry, pas grave on va soutenir hollande, et au deuxieme tour on appelera à vter sarkozy contre lepen … comme dh’ab allez bonne soirée

  6. Posted 16 octobre 2011 at 22:58 | Permalien

    bah oui, bien sur, on va mener campagne pour que François Hollande batte ce pourri de Sarkozy !

    Vaderetro les trolls UMP vous allez perdre !

  7. unread
    Posted 17 octobre 2011 at 9:51 | Permalien

    J’ai voté Aubry, comme recommandé par les apparatchiks verts. Disons-nous qu’on a échappé à l’amie de Minc soutenue par BHL…

  8. hugo
    Posted 17 octobre 2011 at 12:09 | Permalien

    Bonjour,

    Je suis toujours étonné à la fois de la qualité de vos analyses et votre positionnement quasi-dogmatique envers le PS.

    Vous le dites vous-mêmes, il reste des points à préciser :  » notamment sur les salaires, l’emploi, et les retraites ». Non seulement, ce ne sont pas des détails, mais en plus ce n’est pas tout à fait vrai. Sur les retraites, Aubry a dit lors du deuxième débat qu’il était « courageux » de maintenir les 41 annuités!

    Le PS est devenu avec ces primaires une machine à créer des candidats centristes et vous le savez. La preuve, l’unité est devenue une valeur plus noble que toutes les autres. Mais l’Unité n’est pas une position politique en soi. Comment comprendre que Montebourg appelle à voter Hollande si ce n’est que tous les leaders du PS mettent en avant leurs places plutôt que leurs idées.

    Ce qui m’attriste le plus dans tout cela, c’est qu’il y a des gens de gauche, dont vous, au PS. Mais en y restant, en appelant à voter pour des candidats qui ne sont pas à gauche ou si peu, vous alimentez cette idée que toutes les politiques sont les mêmes. Que les idées passent après les carrières. Vous renvoyez dos à dos les la gauche alternative et l’extrême droite. Car comment comprendre autrement votre soutien contre vents et marrées du PS, si ce n’est les seuls partis crédibles sont le PS et l’UMP. En vous acharnant à défendre le PS, ne pensez vous pas limiter le choix démocratique?

    Je me permets donc de vous poser une question et croyez moi elle est sans agressivité mais plus teintée de désenchantement. Dans des moments de lucidité, face à votre miroir, est ce que vous arrivez à vous convaincre que vous allez changer le PS, ou est ce que vous restez au PS parce que vous êtes un être humain, que vos amis sont au PS, que votre prés-carré de pouvoir est au CN du PS? N’est-il pas temps, maintenant qu’Hollande est élu, de se tourner vers la gauche alternative? De la rendre crédible en l’aidant à affermir son programme et finalement de la faire vaincre?

    hugo

  9. Posted 17 octobre 2011 at 12:47 | Permalien

    j’ai soutenu Aubry pour des raisons tactiques,
    mais je pense qu’elle n’a pas été suffisamment claire.

    Malgré des différences non négligeables, il fallait quand même aller les chercher (notamment sur les salaires et la hausse du smic).

    Je ne crois pas que s’allier aux strauss-kahniens dont la moitié d’entre eux a fini chez Hollande était la meilleur façon de défendre de façon cohérente une alternative…

  10. Gilbert
    Posted 17 octobre 2011 at 18:03 | Permalien

    Hugo pose de très bonnes questions, qui ne sont pas nouvelles (depuis le temps que D&S ancre le PS à gauche, s’il y avait un espoir d’y arriver, on l’aurait vu) auxquelles, jusqu’à ce jour, Gérard Filoche est incapable de répondre.

  11. Posted 17 octobre 2011 at 22:33 | Permalien

    oui, on y reviendra, mais pour gagner ce n’est pas en se différenciant dans le « ton », dans la compétence, dans le fait d’avoir du caractère, que ça se joue…

    il y avait des centaines de milliers de voix à gagner sur le FOND, sur le social claire, expliqué, argumenté, sur les salaires,sur les 60 ans sans décote, etc..

    elle a pas voulu, elle a pas voulu…

  12. Michèle
    Posted 17 octobre 2011 at 22:46 | Permalien

    Tout à fait d’accord avec toi… J’attendais, après ton papier… qu’elle se démarque franchement à gauche… Mais rien !
    Ah, combien j’aurais aimé que tu sois à sa place !!!
    Pour moi ce sera Mélenchon, je n’attends plus rien du PS… et combien j’aimerais que tu nous rejoigne !

  13. MetalKing
    Posted 18 octobre 2011 at 11:10 | Permalien

    Sur le fond, tu défends :
    - une vraie retraite à 60 ans,
    - un Smic à 1700 euros
    - un retour à une durée réelle à 35 h

    Tout cela est au programme du Front de Gauche et tu nous montré qu’Hollande s’y opposait.

    Je suis curieux de savoir si tu vas faire campagne pour Hollande ou le candidat du Front de Gauche avec lequel tu n’as aucune objection sur le fond.

  14. FRANCK
    Posted 18 octobre 2011 at 14:26 | Permalien

    Allez Gérard,s’te plait, vient au Front de Gauche, on a besoin de toi!!!

  15. Cronos
    Posted 18 octobre 2011 at 14:28 | Permalien

    Monsieur Filoche la question que je vous pose aujourd’hui exige une réponse claire, ne croyez pas quelle soit tendancieuse, elle émane d’un ancien socialiste de plus de 15 ans (77 à 94) qui a mis plus de dix ans à se persuader qu’il avait fait la bonne analyse depuis longtemps concernant les camarades de parti sa famille en quelque sorte, je sais trop comme il est difficile de renier son appartenance, mais ce fut pour moi salvateur, je le souhaite pour les autres.

    Voici ma question, pourquoi ne quittez vous pas ce parti qui est devenu la quintessence du carriérisme ? est ce par intérêts, est ce par facilité, est ce par conviction ?

    Votre voie est trop écoutée pour être écartée.

    Merci par avance de votre réponse.

  16. Posted 18 octobre 2011 at 17:01 | Permalien

    et si pour battre ce pourri de sarkozy on faisait ensemble une campagne pour que la gauche gagne et non une campagne pour que le centre gagne que le centre s’appelle hollande ou bayrou ne change rien au fond que sont les idées…
    Le néolibéralisme va bien finir par mourrir et heureux seront les politiques qui auront aidé la multitude à le tuer… Pour les autres j’espère qu’ils finiront leurs jours calmement…

  17. Philippe-Olivier Dindon de la Pharse
    Posted 20 octobre 2011 at 13:03 | Permalien

    Il n’y a plus de gauche en France depuis bien longtemps le PS n’est qu’une association à but lucratif adepte de la publicité mensongère

  18. Cronos
    Posted 30 octobre 2011 at 20:01 | Permalien

    @ PHILIPPE-OLIVIER DINDON DE LA PHARCE

    On ne peut pas vous reprocher votre lucidité sur le PS, mais sachez tout de même que le Front de Gauche regroupe quand même 3 partis politiques de Gauche et plusieurs organisations de même tendance, sans oublier LO le NPA le M’PEP enfin vous avez amplement le choix, je dirais même qu’il y a pléthore.

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