Vraie fausse prime de 1000 euros contre Smic

Au boulot n°41

A qui  faire gober qu’une prime de 1000 euros corrigerait le blocage du pouvoir d’achat organisé par Sarkozy depuis 5 ans ? Elle vise celles qui ont donné des dividendes à leurs actionnaires parmi les 3% des entreprises de plus de 50 salariés. C’est un leurre, c’est une farce. Et elle masque le déclin organisé du Smic car le 28 février 2010, à Blois, Fillon s’était autocritiqué « d’avoir cautionné une hausse trop rapide du Smic » et depuis, il a baissé sciemment les bas salaires :

1°) La fixation du taux du Smic au 1er janvier au lieu du 1er juillet, vise à peser par le bas sur la négociation de branche ou d’entreprise qui a lieu en début d’année.
2°) la fixation se fait au plus bas niveau sur les propositions d’une « commission d’experts » prétendue indépendante selon le souhait de Laurence Parisot.
3°) La COE (commission d’orientation de l’emploi) étudie une désindexation du Smic.
4°) Le gouvernement a supprimé jusqu’en 2013 les sanctions éventuelles applicables aux entreprises bénéficiant d’exonérations de cotisations (à hauteur de 20 milliards entre 1 et 1,3 fois le Smic) qui ne respecteront pas le Smic.
5°) Les branches dont le salaire minima conventionnel est inférieur au Smic ont obtenu l’autorisation d’y rester pendant 2 ans.
6°) Le Medef pousse à l’annualisation du Smic et sa régionalisation. Ce qui aurait définitivement pour double effet de le rendre incontrôlable et de le supprimer comme instrument d’une politique nationale des salaires.
7°) L’inflation a repris et c’est avec retard que le Smic sera ré ajusté de 2 % par la loi le 1er juillet 2011.
Tout cela parce que le Smic serait trop contraignant, trop élevé, etc.  C’est évidemment faux : la moyenne de nos salaires n’est pas trop élevée, elle se situe dans la moyenne de l’Union européenne. Les cotisations sociales des employeurs ont baissé de 40 à 14 % depuis 1993. En Espagne ou les salaires sont plus bas, il y a davantage de chômage, dans les pays scandinaves ou les salaires sont plus élevés, il y en a moins. Ce sont les pays les plus pauvres qui ont des durées du travail plus élevées. Les salariés ayant les plus bas salaires et le moins de qualifications reconnues sont les plus exposés au chômage. Les salariés de la restauration, par exemple, qui ne sont soumis à aucune concurrence internationale, ont le plus triste sort.

Le Smic est un salaire interprofessionnel de croissance pour assurer aux salariés une participation au développement du pays. La CGT revendique une augmentation du Smic à 1600 euros, cela boosterait tous les salaires négociés dans les conventions collectives, au-dessus. C’est exactement ce qu’il faut opposer à la pseudo prime électorale de 1000 euros de Sarkozy en vue de 2012.

Gérard Filoche

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