Monsieur le Président,
Nous avons décidé, nous les 93 salariés de l’entreprise LEJABY à Yssingeaux en Haute-Loire de nous adresser à vous pour vous faire part de notre indignation.
Nous allons recevoir toutes et tous, nos lettres de licenciement après des dizaines d’années de travail au rendement pour des salaires voisins du SMIC. Nous sommes victimes des délocalisations des productions et de la recherche permanente de la baisse de la rémunération du travail.
Pour nous, le licenciement signifie, non seulement, la précarisation et l’angoisse mais aussi la marche inexorable vers les minima sociaux. Et nous avons bien conscience que nous ne sommes pas les seuls. Notre situation est semblable à des centaines de milliers de nos compatriotes.
Nous ne l’acceptons pas pour nous, nos familles et notre territoire.
Nous refusons cette perspective qui conduit à toujours plus de chômage et toujours moins de salaire!
Nous refusons les licenciements et voulons continuer à gagner notre vie en travaillant. Pour cela, nous demandons le redémarrage de notre atelier et la ré-industrialisation du site.
Beaucoup d’entre-nous ont plus de 35 ans d’ancienneté. Nous préférons être préretraités plutôt que chômeurs ou percevoir le RSA. Nous demandons donc la mise en place d’une préretraite à 55 ans, surtout à un moment où notre jeunesse est sans emploi.
Après une vie de travail, le chômage c’est la précarité. Au lieu de primes de licenciement dérisoires, nous voulons une prime de licenciement à la hauteur de la prime précarité, soit 10 % de nos salaires travaillés.
Unis et solidaires, nous attendons des réponses concrètes, pas des promesses, ni des discours.
Nous resterons mobilisés jusqu’à la réponse à ces exigences. Notre détermination est à la hauteur de notre colère contre l’injustice qui nous est faite. Et c’est un devoir de s’opposer à l’injustice.
En espérant être entendus, recevez nos salutations respectueuses.
Assemblée générale du personnel LEJABY Yssingeaux, le 23 janvier 2012.
Raymond Vacheron de la CGT Textile : « La logique du profit a tué l’entreprise »
Mots clés : emploi <http://www.humanite.fr/mot-cle/emploi> entreprise <http://www.humanite.fr/mot-cle/entreprise> lejaby <http://www.humanite.fr/mot-cle/lejaby> ,
Au-delà de la fermeture de la dernière usine Lejaby, comment expliquez-vous le phénomène de la désindustrialisation ?
Raymond Vacheron. On est dans
une logique où il faut toujours faire plus de profit au détriment de l’emploi. À Lejaby, les salariées produisent sept soutiens-gorge
de l’heure, et sur un soutien-gorge
qui se vend 80 euros dans
le commerce, seulement 2 euros servent à rémunérer le travail !
Ils vont économiser quoi en délocalisant ? Quarante ou cinquante centimes ? C’est ridicule ! Je ne veux pas faire l’apologie du capitalisme à l’ancienne, mais à l’époque
de Maurice Bugnon (PDG de Lejaby de 1966 à 1995 – NDLR), le taux
de profit était de 2 à 3 % par an,
et cela suffisait à construire
une industrie. Maintenant, il faut 15 % de profit, et on perd de plus
en plus d’activité. Derrière
le consortium de repreneurs
Alain Prost, Christian Bugnon
et Isalys, présentés comme
des entrepreneurs, c’est un fonds de pension italien – Fiduciaria San Babila – qui est en réalité acquéreur !
Xavier Bertrand explique qu’il faut baisser le coût du travail pour maintenir nos industries, que pensez-vous de cette analyse ?
Raymond Vacheron. C’est un non-sens. Quand on connaît les filles de Lejaby, on sait bien qu’elles ne pouvaient pas
se payer les produits qu’elles fabriquaient. Alors, si on diminue encore le pouvoir d’achat des salariés, ils pourront encore moins acheter
ce qui est produit. La question, ce n’est pas le coût du travail, mais c’est de savoir s’il y a une vraie volonté politique de garder une industrie. La fermeture de l’usine d’Yssingeaux, c’est la mort du territoire de la Haute-Loire.
Propos recueillis par L. N.
5 Commentaires
ous, 247 nouvelles licenciées chez 3SUISSES vous soutenons dans votre combat qui est le nôtre aussi ! Celui de l’indignation face aux conditions de nos licenciements soit disant économique mais plutôt stratégique pour remplir les poches des actionnaires !!!!
MOBILISONS NOUS ENSEMBLE
COMPTE twitter : missbonplan93 et LecomteMc
Bon courage…
Les délocalisations ont permis de créer 200 000 emplois en Tunisie, soit 40% des emplois industriels du pays.
Que faire?
Rapatrier ces emplois en Europe et mettre 200 000 tunisiens au chômage?
oui ! les tunisiens ne sont pas le problème des Français
Pourquoi ne recherchez vous pas a prendre contact avec les fabricants
automobile qui produisent des cabriolets.
Ils doivent equiper les toits de CAPOTES
C est un materiel necessitant une expertise proche de la votre.
C est un produit a haute valeur ajoutee.
Bon courage .mais nattendez de solutions que de vous memes.
Tous les politiques se servent de vous pour leur image.et c est tout.
Certains dirigeants et les médias accusent les étrangers de France – africains et orientaux particulièrement – de prendre le travail des français de souche. Ces provinciaux qui adorent tant le FN (grosse popularité dans la France d’en bas). J’espère qu’ils se rendent compte que la solidarité française n’existe pas. La preuve, les sociétés bien française de notre pays n’ont que faire de leurs compatriotes L’ARGENT D’ABORD !! Que fait le FN pour vous aider ? Les provinciaux devraient arrêter de regarder TF1 et autres chaines débiles et s’intéresser un peu plus à l’économie mondiale, l’histoire et à la géopolitique. Il ne fallait pas croire à tout ce que l’on vous racontait !! Le monde bouge et nous ne sommes plus le centre du monde !