Le CAC 40, l’UMP et ses sous-valets, les Le Pen – Oui, c’est Krupp qui a fait Hitler – Fâches et fachos – la Lumiére et Dracula

Irrité par toutes ces théories qui font du FN l’ennemi principal, je rétorquais ici une fois de plus, que le FN n’était que la succursale de l’UMP.

UMP et FN sont blanc bonnet  bonnet bi, on l’a vu sous le gouvernement et dans la campagne de Sarkozy. De 1981 à 2012, le FN « monte » et « descend » au gré de la classe dominante et de ses médias aux ordres. L’oligarchie, le CAC 40 jouent avec le FN. Ils créent les conditions matérielles de son existence, attisent les discours idéologiques qui lui permettent de se développer, puis s’en servent au gré de leurs besoins politiques pour diviser, berner, écraser le salariat.

Je disais donc qu’il ne fallait pas se tromper d’ennemi mais qu’il fallait combattre en priorité le grand capital, pas le petit commerce abusé par lui. Ce combat doit être central, classe contre classe, gauche contre droite, et non un « sous combat », dérivé, extrême gauche contre extrême droite. J’expliquais qu’il ne fallait pas comme le taureau viser la cape rouge, mais le toréador. Je concluais d’une phrase rapide : « C’est Krupp qui a fait Hitler ».

 

Une lectrice FdG nous répond : « Non ce n’est pas Krupp qui a fait Hitler ! ». Et elle développe de façon assez incroyable pour être prise au sérieux et réfutée : « Il fallait d’abord l’assassinat de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht pour éviter tout danger que les électeurs se tournent vers la vraie gauche, puis l’élection du conservateur Hindenburg, puis la coalition centre-SPD qui le fit réélire, jusqu’à ce que Hitler s’impose comme la seule solution possible. Hitler fut la créature de l’ensemble de la classe politique démocratique. »

 

Pour ceux qui ont un peu de culture historique, en gros cette analyse est celle de l’internationale (dite) communiste, stalinisée, de la troisième période. « Ce sont les socialistes qui ont fait Hitler ». Comme si c’était le produit de mauvaises idées ou d’idées molles et non pas de forces matérielles, physiques puissantes. Elle excuse ainsi le grand capital.

Mais à l’époque, estimant que la crise de 29 avait sonné le glas du capitalisme, les staliniens combattaient en priorité le « social-fascisme » ennemi devenu principal car celui-ci étant le plus proche dans la classe ouvrière, agent « objectif » du fascisme, il trompait ceux qu’il fallait entraîner dans le combat, il fallait donc l’éliminer en priorité.  Notre lectrice adapte et va jusqu’au bout de cette vision : « l’ensemble de la classe politique démocratique » assassine la vraie gauche, la droite l’emporte, les socialistes s’allient avec elle, et le fascisme gagne. Ensuite, elle démontre, par anticipation, que le combat essentiel actuel est donc entre le FdG et le FN, sans nuance : «  Le FN propose la mort, et le FdG la vie… La force du FdG, c’est de pratiquer une pédagogie libératrice et émancipatrice qui fait prendre conscience au peuple de sa force  (« You are very dangerous !!! »). La force du FN, c’est celle du PS : avoir 100 ans. J’ai l’impression de proférer une banalité en disant qu’à part eux personne ne sait plus où il habite et que les partis traditionnels me semblent condamnés à être emportés dans une tourmente où s’opposeront ce qu’il est convenu d’appeler « les deux extrêmes », et cela dans toute l’Europe. » (sic)

Ce raisonnement conduit à balayer du champ du réel et même de l’imaginaire, les faux vrais fascistes et les vrais faux socialistes du « centre » pour valoriser le seul combat final attendu entre les forces extrêmes, noires contre rouges. C’est ce que Jean-Luc Mélenchon (mais il n’est pas toujours sur cette ligne, il est heureusement pour lui plus habile dans d’autres interventions) décrivit mardi 24 avril au journal de France 2 comme la bataille essentielle : « front contre front » : front national contre front de gauche !

 

« Sans théorie révolutionnaire pas de parti révolutionnaire » écrivait Lénine. En effet, il faut un minimum de théorie pour aborder la question du fascisme :

 

1°) La montée du fascisme fut l’expression de la grave crise structurelle et sociale du capitalisme qui, dans les années 1929-1933, coïncida avec une crise économique classique de surproduction. Il s’agissait fondamentalement d’une crise de reproduction du capital, c’est-à-dire de l’impossibilité de poursuivre une accumulation « normale » du capital, étant donnée la concurrence au niveau du marché mondial (niveau existant des salaires réels et de la productivité du travail, accès aux matières premières et aux débouchés). La fonction historique de la prise du pouvoir par les fascistes a consisté à modifier par la force et la violence les conditions de reproduction du capital en faveur du grand capital.

En sommes-nous là ? En partie, la crise, elle, est là et se développe inéluctablement en Europe, Grèce, Espagne, Italie, Portugal… Oui, la tourmente est proche. Mais il n’y a pas de mouvements de masse fascistes. Il y a quelques prémices de petits groupes, groupuscules, ou partis d’extrême droite actifs. C’est alertant, inquiétant. Mais le grand capital, les oligarchies, les néolibéraux, Merkel et Cie n’ont pas encore choisi de recourir au fascisme pour écraser le salariat ! Cela peut arriver. Mais pour l’heure, elles ne se servent de la montée de l’extrême droite qu’à la marge, comme aiguillons, voire comme alliés potentiels. De Hongrie en Grèce. Mais pas encore comme recours, encore moins comme fer de lance. Elle font le sale boulot elles mêmes comme Sarkozy le fit durant 5 ans.

 

2) Dans les conditions actuelles, la domination de l’oligarchie s’exerce le plus avantageusement – c’est-à-dire avec les coûts les plus réduits – au moyen d’une démocratie limitée, biaisée, comme dans la Ve république… Ce n’est certes pas le seul mode de domination possible surtout dans un équilibre très instable des rapports de forces économiques et sociaux. Que la gauche gagne et pousse ses exigences, et une autre issue peut s’imposer alors à l’oligarchie : essayer, au prix du renoncement à l’exercice direct du pouvoir politique, les fascistes. Sachant qu’historiquement, le fascisme a été à la fois la réalisation et la négation du pouvoir des oligarques en « organisant » de façon « totalitaire » la vie de toute la société pour le compte du grand capital : réalisation, parce que le fascisme a en fin de compte rempli cette fonction ; négation, parce qu’il ne pouvait remplir cette fonction que par une expropriation politique de l’oligarchie.

En sommes-nous là ? Non. L’UMP hésite à s’allier ouvertement avec le FN même si elle multiplie les passerelles et choisira sans doute cette solution demain. 70 % des UMP et 70 % des FN sont déjà favorables à cette alliance. Mais au vu des rapports de forces sociaux actuels pareille alliance imiterait l’accord Berlusconi-Fini, un cadavre oligarque nuisible, puant mais décomposé, plutôt que d’initier un débordement de puissantes hordes fascistes de masse.

 

 

3) La caractéristique principale du fascisme des années trente a été une destruction de la plus grande partie des conquêtes du salariat ce qui était pratiquement irréalisable par des moyens purement techniques, étant donné l’énorme disproportion numérique entre les salariés et les détenteurs du grand capital.

L’État fort même répressif et policier renforcé comme la Ve République peut « faire » du thatchérisme, du reaganisme, mais ne dispose visiblement pas de moyens suffisants pour atomiser et démoraliser, durant une longue période, un salariat conscient, 93 % de la population active.

Le « vrai » fascisme avait réussi, il y a 80 ans, à mobiliser un mouvement de masse assez ample pour attaquer physiquement la frange la plus consciente du salariat par une terreur de masse systématique, par une guerre de harcèlement et des combats de rue, détruisant ses organisations de masse.

Ce fascisme-là n’a rien à voir avec le FN que nous connaissons, lequel, même avec 18 % de voix, reste groupusculaire. Ce fut un mouvement de masse puissant qui, par des méthodes manipulant la psychologie des masses, est arrivé à entraîner la petite bourgeoisie et la partie la moins consciente des salariés dans une collaboration de classes effective, à une chasse contre leurs frères sociaux. Ce fut un appareil gigantesque de gardiens d’immeubles, de policiers, de cellules nazies dans les entreprises et de simples mouchards, qui soumettait les salariés à une surveillance terroriste permanente

En sommes nous là ? Absolument pas. Dés qu’il y a un mouvement de masse ces 20 dernières années, le FN disparaît à la trappe. Que ce soit en 1995, en 2003, en 2006, en 2010 des millions de manifestants ont défilé tandis que les troupes fascisantes se terraient. Même les 1er mai, les milliers de déclassés, vieilles badernes et suivistes qui viennent devant Jeanne d’Arc écouter les Le Pen n’ont rien à voir avec le fascisme des années trente. Ni avec les 600 000 manifestants en uniforme qui suivaient alors les Ligues en France.

Ni l’UMP ni le FN n’ont la force de réaliser actuellement le début du commencement d’une pareille mobilisation de masse. Que les Le Pen soient des fascistes, que les sarkozystes flirtent avec leurs idées, c’est dangereux, inquiétant, mais il n’y a pas les prémices d’un mouvement fasciste à ce jour ! 80 % des salariés votent pour leurs syndicats aux élections professionnelles et la France est de gauche majoritairement.

 

4) Un tel mouvement de masse fasciste n’a pu surgir dans les années 30, qu’appuyé sur la 3e classe de la société, la petite bourgeoisie, qui, existait entre le salariat et de l’oligarchie, le tout rendu victorieux par l’appui à un moment donné du grand capital. Ce mouvement, qui se recrutait essentiellement parmi les éléments déclassés de la petite bourgeoisie, a eu recours à des violences physiques ouvertes contre les salariés, leurs actions et leurs organisations. Ce mouvement fasciste, après une phase de développement indépendant, lui permettant de devenir un mouvement de masse et d’engager des actions de masse, a besoin du soutien financier et politique de fractions importantes du capital, pour se hisser au pouvoir : sans Krupp il n’y aurait pas eu Hitler. Sans les grands propriétaires fonciers italiens, il n’y aurait pas eu la marche sur Rome de Mussolini.

En sommes-nous là ? Même Laurence Parisot déclare ne pas souhaiter que Le Pen dirige et elle affirme qu’il faut laisser venir des immigrés pour travailler en France, dans les métiers en tension, car ça aide, comme en Allemagne à faire pression sur les salaires. Et surtout il n’existe plus de « petite bourgeoisie » : les non-salariés qui faisaient 45 % des actifs en 1945, n’en font plus que 7 %. 60 % du salariat vote à gauche, 15 % s’abstient et seulement 25 % vote UMP/FN. Même Sarkozy essayant avec le maximum de moyens financiers et logistiques de mobiliser le « vrai » travail le 1er mai 2012 au Trocadéro ramène 20 000 personnes, Le Pen 10 000 à l’Opéra, et les syndicats 800 000 dans tout le pays.

 

5) La décimation et l’écrasement du salariat par le fascisme n’est possible que si, dans la période précédant leur prise du pouvoir, le plateau de la balance penche de façon décisive en faveur des bandes fascistes et en défaveur des syndicats. Nous vivons l’inverse en France.

La montée d’un mouvement fasciste de masse est en quelque sorte une institutionnalisation de la guerre civile, où les deux parties ont objectivement encore une chance de l’emporter (c’est la raison pour laquelle l’oligarchie ne soutient et ne finance de telles expériences que dans des conditions tout à fait particulières, « anormales », car cette politique de quitte ou double présente indéniablement un risque au départ). Si les fascistes réussissent à balayer l’ennemi, c’est-à-dire le salariat organisé, à le paralyser, à le décourager et à le démoraliser, la victoire leur est assurée. Si, par contre, le salariat réussit à repousser l’assaut et à prendre lui-même l’initiative, il inflige une défaite décisive non seulement au fascisme mais aussi au capitalisme qui l’a engendré. Cela tient à des raisons technico-politiques, socio-politiques et socio-psychologiques complexes en chaque période historique. C’est ce qui permet de dire que la victoire du fascisme traduit l’incapacité du mouvement social à résoudre la crise du capitalisme conformément à ses propres intérêts et objectifs. Si le salariat ne bat pas la droite et que celle-ci continue à faire des ravages, en effet, l’ennemi principal suivant, la crise s’aggravant, peut-être le fascisme et en ce cas, les Krupp d’hier et le CAC 40 d’aujourd’hui n’hésiteront pas à le soutenir.

En sommes nous là ? Au contraire, nous venons de battre les sarkozystes, l’UMP et le FN additionnés.  En France, cela fait 17 ans que ça monte à gauche dans les luttes, avec rien, en face, du côté fascisant. Nous avons gagné en 1995-1997. Nous avions la majorité absolue en voix le 21 avril 2002 quand nous avons perdu, les luttes de 2003 ont été exceptionnelles, en 2004 la gauche a gagné 20 régions sur 22, en 2006, le CPE fut un élan inouï, en 2007 nous avions tout pour gagner, ce fut une défaite due à la gauche, pas à la puissance de la droite. Sarkozy, excepté 2007, a perdu toutes les élections et il était minoritaire dès 2008.

En fait, de telles grandes crises comme celle qui a commencé en 1929 où celle ouverte en 2008 ne font, en général, que donner au mouvement social une chance de s’imposer.

Nous l’avons ! Unissons-nous ! Ne nous trompons pas de moment ! Agissons ensemble MAINTENANT au lieu de nous placer sur la défensive ou en embuscade, fantasmant par imaginaire ou anticipation, sur le fascisme qui deviendrait l’ennemi principal ! En fait ce n’est que lorsque le salariat aura laissé échapper cette chance et que la classe est divisée et démoralisée, séduite, que le conflit peut conduire au triomphe du fascisme.

 

6) On peut aussi ne pas avoir de fascisme du tout, mais la continuation d’un néolibéralisme féroce dans toute l’Europe. Lorsque le fascisme et ses bandes ne s’avèrent pas nécessaires ou n’ont pas réussi à « écraser le mouvement ouvrier sous leurs coups de boutoir », ils sont « finis » aux yeux des représentants de l’oligarchie. Leurs partis de se bureaucratisent et se fondent dans l’appareil d’État, comme en Italie, entre Fini et Berlusconi. Ca peut arriver dans les mêmes conditions au parti des Le Pen. Ou en Hongrie. Ou avec les « tea party » aux USA. Ce qui n’est nullement en contradiction avec la perpétuation d’un appareil d’État hautement centralisé. Si le mouvement ouvrier est défait sans être écrasé et si les conditions de reproduction du capital à l’intérieur du pays se re-modifient dans un sens fondamentalement favorable à l’oligarchie, il n’y a pas « besoin » de fascisme. La politique de quitte ou double du fascisme est reportée au niveau de la sphère financière, attise spéculation, inflation permanente, et, finalement, cherchera une autre issue qui peut être l’aventure militaire à l’extérieur. Thatcher l’avait cherché aux Malvinas. Sarkozy l’a cherché partout en Afrique, en Afghanistan et en Libye et l’aurait cherché en Iran. C’est alors que se révèle le caractère de classe dominant du fascisme, qui ne correspond pas à sa base de masse. Il ne défend non pas les intérêts historiques de la « petite bourgeoisie », ou des « gens en colère » « qui souffrent » mais ceux de l’oligarchie capitaliste. Dans ce cas, la base de masse active du fascisme se rétrécit nécessairement comme le National Front face à Thatcher. Les chefs fascistes tendent eux-mêmes à détruire et à réduire leur base de masse et leurs bandes deviennent des appendices de la police.

Mais nous n’en sommes toujours pas là du tout. La politique ne se fait pas d’après des pronostics.  Elle se fait  en temps réel. Pas selon des schémas passés. Elle nécessite des choix adaptés au jour le jour, et non pas basés sur l’anticipation en fonction d’analogies aléatoires.

 

 

La « théorie du fascisme » tentée à travers ces six points ci dessus n’est pas d’appréhender cette menace « par le bas » comme un fléau qui viendrait du « mauvais esprit » ou de la force obscure » des masses elles-mêmes et qu’il faudrait aller combattre en premier chef sur le terrain en « face à face » privé entre révolutionnaires éclairés et bandes arriérés. Genre comme disait Mélenchon, au début à Hénin Baumont :  « La lumière arrive et Dracula s’en va » . Non, pas si simple. Il faut démontrer comment crise, faiblesse et division du mouvement social de gauche peuvent être utilisées, manipulées et promues par l’oligarchie pour défendre de façon ultime ses intérêts fondamentaux. Se tromper d’adversaire et aller défier à contre temps, en priorité une menace fasciste encore à peine naissante au lieu de l‘oligarchie dont elle dépend, c‘est de mauvaise politique : car on détourne de l’essentiel, on attribue aux sous-valets FN la responsabilité de leur maître UMP et au lieu d’assécher leur base, on la conforte dans un duel nourrissant. Il faut au contraire choisir le front unique, unifier toute la gauche, la dynamiser ainsi, combattre le grand capital, l’oligarchie,  obtenir des victoires concrètes qui changeront la vie de ceux, désespérés ou en colère, excédés primaires et jusqu’au-boutistes, qui auraient pu se laisser entraîner par la polarisation UMP/FN.

 

« Tous les fâchés ne sont pas fachos » dit fort bien Jean-Luc Mélenchon. Alors prenons garde à toute manœuvre qui pourrait souder « fâchés » et « fachos » pour le compte des « fâcheux » de l’UMP et de l’oligarchie. Visons les fâcheux, attirons ainsi les fâchés, isolons les fachos ce qui veut dire ne pas en faire notre cible centrale. Pour reconquérir les fâchés,  il faut force et attraction de l’unité de toute la gauche et changer concrètement leur vie en faisant reculer chômage, et misère, en haussant salaires et emplois. Aucun bras de fer privé ne peut remplacer cette grande mobilisation unitaire publique.

 

Maintenant qu’on ne s’y trompe pas : Jean-Luc Mélenchon a choisi pour des raisons qui lui sont propres et en désaccord avec les présentes analyses de se présenter à Hénin-Beaumont contre Marine Le Pen. Une fois ce choix fait et quoiqu’on en pense sur le fond, il doit gagner, c’est de l’intérêt de toute la gauche, même de celle qu’il a ainsi placé au pied du mur.

Autant il n’y avait pas de raison de retirer un candidat socialiste face à l’homme de droite Bayrou, autant il est souhaitable qu’aucun socialiste n’empêche la défaite de Le Pen et vu la configuration particulière de la circonscription, il est nécessaire que Mélenchon soit investi comme le seul candidat de toute la gauche assurant sa victoire et la notre.

 

 

 

 

 

47 Commentaires

  1. jelo
    Posted 21 mai 2012 at 20:04 | Permalien

    Il ne s’agit pas de désigner le FN comme un ennemi principal. De façon pragmatique on ne peut que constater que le FN dans les élections locales contribue principalement à la victoire de la droite et secondairement à l’élection de candidats PS. Il s’agit donc de constater que très concrètement, la montée du FN gène le camp anti-capitaliste en favorisant la droite et les socio-libéraux. Donc, sans en faire un enjeu philosophique majeur, il me paraît de bonne guerre de taper sur la tête du FN dès qu’on en a l’occasion. Et l’argument qui voudrait qu’on renforce un adversaire en le combattant est d’une telle faiblesse qu’il est inutile de le contrer. Je suis en outre convaincu que le débat démocratique est néfaste pour le FN. Profiter de l’engouement des médias pour cet affrontement pour porter au premier plan le débat sur le fond, la crise, la mondialisation, la dette, le chômage, … me semble très bien vu.

  2. Posted 21 mai 2012 at 22:40 | Permalien

    ah ? me voila intéressé : « il ne s’agit pas désigner le FN comme ennemi principal » ????
    bon alors ce n’est pas « front contre front » ?
    et JLM n’est pas candidat à Henin Beaumont ?

  3. Gilbert
    Posted 22 mai 2012 at 0:34 | Permalien

    « Pour reconquérir les fâchés, il faut force et attraction de l’unité de toute la gauche et changer concrètement leur vie en faisant reculer chômage, et misère, en haussant salaires et emplois. Aucun bras de fer privé ne peut remplacer cette grande mobilisation unitaire publique ».

    C’est pour ça que le PS, qui se comporte déjà comme un parti godillot (alors que les législatives n’ont pas encore eu lieu) s’est refusé à rencontrer le représentant du parti de gauche majoritaire en Grèce, Alexis Tsipras. Quelle honte ! Il vaut mieux fricoter avec Papandréou.
    D’après les dires de Gérard Filoche, pourtant, c’est au cœur de la gauche qu’il faut être.

  4. Posted 22 mai 2012 at 6:39 | Permalien

    oui Gilbert c’est au coeur de la gauche qu’il faut etre, GF

  5. jelo
    Posted 22 mai 2012 at 7:53 | Permalien

    Ah, tiens, là on est vraiment dans la mauvaise foi ! Oui Mélenchon va faire le boulot à Hénin-Beaumont, oui quand le Fdg confronte le FN, il utilise le slogan «Front contre front» mais je ne pense pas que cela résume l’action du Front de gauche. Au contraire, les projecteurs braqués sur cet affrontement, permettent de parler des vrais enjeux : chômage, désindustrialisation, Europe, … La dernière conférence de presse avec Tsipras ne portait pas sur le FN que je sache. ( Tsipras, c’est le leader de la gauche radicale grecque, je le précise puisqu’il ne semble pas très connu au PS ; Hollande n’a pas daigné le recevoir ).

  6. jeannot
    Posted 22 mai 2012 at 10:43 | Permalien

    Bonjour,
    M Filoche, d’habitude je vous trouve plus pertinent.
    Mais là, je dois bien avouer, que je n’ai pas fini de lire votre article.
    En effet, autant la lectrice que vous citez est effectivement en décalage, autant vous aussi.
    Je pense qu’une gauche molle qui ne prend pas la main sur le capitalisme et la finance et ceci de manière ferme et claire, fait le jeu de celui-ci de la droite extrême et de l’extrême droite (blanc bonnet et bonnet bbr).
    Bref, la vérité est encore au milieu du gué pour des vieux de la vieille qui en sont encore à se tabasser entre salle trostko et pourritures staliniste, quand on oublie au passage les maos. Certes l’histoire c’est important, mais pas pour remettre le couvert.

    Le fait de monter front contre front met en évidence à la fois les dérives extrêmes droitières de l’ump et met en avant également la volonté du fdg d’aborder plus en profondeur les questions sociales et économiques et les propositions du fdg. Jusqu’ici ça marche. L’avenir nous dira si c’est jouer avec le feu ou pas.

  7. Posted 22 mai 2012 at 12:13 | Permalien

    je suis désolé que vous n’appréciiez pas mes efforts pour rendre un peu de théorie dans l’analyse du fascisme, c’est vrai, c’est plus dur à lire.. mais niez l’utilité de l’histoire, ça me laisse pantois… surtout que vous avez raté la conclusion
    et vous mêmes concluez par une banalité : « front contre front »… « L’avenir nous dira si c’est jouer avec le feu ou pas. » sic

  8. Posted 22 mai 2012 at 12:15 | Permalien

    mais encore ?

  9. jeannot
    Posted 22 mai 2012 at 15:42 | Permalien

    Re-bonjour,
    je crois que vous ne m’avez pas compris.
    Par contre j’ai pris le temps (j’avoue que vous voir ressortir trotsky et staline ma franchement rebuté dans un premier temps, mais je ne comptais pas en rester là).
    Donc je maintien ce que j’ai écris sur cet aspect des choses. Je pense que la vérité est entre vous et la lectrice sur cette question.

    Je n’ai jamais nié l’utilité de l’histoire bien au contraire : « Certes l’histoire c’est important, mais pas pour remettre le couvert. » C’est à dire pas pour refaire la guerre Staline-Trotsky.

    Sur le reste : je ne suis pas d’accord avec vous quand vous minimisez le fascisme en parlant de groupuscule, à 18% de votants exprimés, ce n’est pas un groupuscule. En Hongrie, ce n’est pas un groupuscule, en Belgique-Flamande, ce n’est pas un groupuscule, en Autriche non plus et j’en passe plein ailleurs en europe.

    Le FN en France n’est pas un supplétif moribond de l’UMP. Si on se tient à cette définition du fascisme « intervention de l’État dans l’économie, étatisation des appareils idéologiques, développement de l’appareil répressif dominé par la police politique, prépondérance de l’exécutif sur le législatif, etc. » L’UMP est plus proche du fascisme qu’on ne le croit. L’UMP (et là on est d’accord) c’est le fascisme mais avec une économie capitaliste libérale à la solde des grandes fortunes. Et si on regarde le programme économique du FN on est quand même pas loin non plus du libéralisme (avec des frontières, c’est à peu près la seule nuance – frontières qui furent le thème de Sarkozy entre les deux tours). Bref je maintein que UMP et FN c’est kif kif, des quasi fachos pour le bien des grandes fortunes. Donc taper sur l’un ou sur l’autre c’est pareil. Ils ont déjà fait alliance en 1998 aux régionales (plus personne n’en parle, mais c’est un fait).

    La stratégie du fdg front contre front est peut être banale. (Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à la banalité, je ne savais pas que c’était mal.) A mon avis elle est efficace sur le moyen terme pour montrer aux fâches que la solution ne réside pas dans les idées de droite (fachos et fâcheux) qui servent l’oligarchie.

    Je maintien également mon autre banalité « L’avenir nous dira si c’est jouer avec le feu ou pas. » car je n’ai pas de boule de cristal, et même en lisant votre article en entier (et je vous remercie de votre « effort[s] pour rendre un peu de théorie dans l’analyse du fascisme ») je n’ai pas de réponse à cette incertitude sur l’avenir. Cela dit j’ai un point de vue qui est confiant sur cet avenir.

    On n’est pas non plus tout à fait d’accord sur la conclusion : que le PS local en décrépitude avancée (comme toute la fédé du 62 – je travaille dans un service d’État en région NPDC et j’ai été encarté PS) se retire au profit du fdg, je ne suis pas sur que ce soit réellement rendre service à une gauche en « bon état ». Ce serait donner du grain à moudre à l’adversaire.

    J’espère n’avoir pas été trop long à lire non plus, mais comme moi, vous pouvez lire en plusieurs fois. Et comme moi non plus je ne détient pas ni la vérité, ni la connaissance (du passé et du futur), j’ose espérer que le dialogue restera possible.

    Cher camarade, bonne fin de journée

  10. Pierrot_PG
    Posted 22 mai 2012 at 15:46 | Permalien

    Bonjour Gérard,

    J’en convient le raisonnement par comparaison avec l’histoire est assez efficace. Bien sur il part du postulat que l’histoire est amené à se reproduire, chose qui à mon avis, ne peut être exacte en l’occurrence .

    Je m’explique : l’époque de la montée du nationalisme en Europe que tu nous décrit fort justement, est la conséquence d’une crise sociale et économique. Je n’y reviens pas car tu en sais sans aucun doute beaucoup plus que moi sur le sujet. Aujourd’hui, même s’il on peut y trouver des similitudes, il faut y ajouter 3 ingrédients détonants: le capitalisme transnational, les nouveaux moyens de communication et la crise écologique.

    La prédation du grand capital est bien plus importante que par le passé, l’accumulation mondiale des richesses à un pôle, est, du fait des écarts de PIB, bien supérieure à ce que l’entre 2 guerre a pu connaitre. Les excès sont terribles et leur médiatisation est permanente. L’appât du gain et la mise en concurrence des individus amène le grand nombre à un isolement et à un sentiment d’abandon énorme. De fait, l’individualisme de notre époque est bien plus important qu’au temps facho. Et les effets de masse que l’on pourrait attendre (ligues factieuses) sont, je pense amoindri par ce dernier.

    L’arrivée des nouvelles technologies de l’information, tend à compenser cette individualité. On a pu le constater récemment avec la tunisie au printemps dernier. L’organisation tacite de groupuscule et la propagations d’idées sont légions. 2 exemples:

    - Les « netsquads » fachisantes pullulent sur la toile, au point de dégoûter tout électeur de gauche des commentaires d’un forum.

    - Un grand nombre de vidéo critique du système que l’on trouve sur le net, emploient des argumentaires frontiste rappelant notamment le fameux « tous pourris ». Je partage donc ton avis sur la servilité des LePen vis à vis de l’oligarchie « trans-nationalisée ».

    Les idées sont relayées par les sbires UMP-FN et parcourent toutes les classes de la société. Je ne concluerai cependant pas, que ces nouveau moyens de communication remplaceraient les grands mouvements nationaliste (les fameux 600 000). Cependant, on a pu constater, par le passé (sic), que un évènement isolé pouvait embraser le baril de poudre. La question reste de savoir dans quel sens ira le vent?

    En tant que bon militant PG, je dirai, que le peuple aspirerait à une 6ème république, sociale et démocratique. Malheureusement, j’émets quelques réserves sur le sujet. D’une part, la dénonciation de faux bouc-émissaire (les grecs), le traitement de Merkel vis-à-vis de ces derniers, le cul entre deux chaises à l’Hollandaise français, pourrait bien monter les européens les uns contre les autres, pain béni pour la droite et son extrême.
    D’autre part, la crise écologique que nous vivons, les effets de notre inconscience mondiale, et la raréfaction des richesses me font penser que des rapports entre les puissances hégémoniques du globe vont progressivement se tendre (lutte pour le pétrole, pour les terres arables, pour l’uranium, pour l’eau et j’en passe..) Encore une fois, un élément de plus qui me laisse croire que nous pouvons craindre la montée des nationalismes car de la nécessité commune de 2 pays naît la haine du voisin.

    Il est donc pour moi fondamental et nécessaire de ne pas prendre ce risque. Il faut une gauche radicale au pouvoir, et non une union des gauches.
    La démarche du front de gauche est simple, devenir la première force de gauche, et récupérer les acquis du peuple, abolir les privilèges du capital, pour mettre de l’eau sur les flammes.

    Cela passe donc forcément par l’annihilation politique du front national qui est l’appel au vote utile. Verrou du système : 30% des électeurs Hollande auraient voté Mélenchon transformant le 29%/11% en 20%/20%.

    Il faut le faire tant qu’on le peut encore, c’est à dire, tant que la France n’est pas trop meurtrie et que l’action de l’homme sur son écosystème n’est pas irréversible.

    « Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre. » nous disais Marx.
    Certes!
    Mais « Écrire l’histoire est une manière de se débarrasser du passé. » et ça c’est Goethe.

    Filoche !!! Vote Front de Gauche !

  11. jeannot
    Posted 22 mai 2012 at 16:58 | Permalien

    Pas mieux que Pierrot.

    J’oubliais toutefois, qu’il ne faut pas transformer la victoire de Hollande en victoire de la gauche, c’est surtout un vote anti-Sarko, pas un vote politique, mais bel et bien un vote personnel.
    Suite aux législatives et c’est encore une autre affaire, sur laquelle je suis nettement moins confiant : redécoupage de la carte électorale, vote FN, volonté de vengeance de l’UMP, positionnement du « centre » (MODEM)qui ne veut pas donner un blanc-seing à Hollande et abstention-blancs-nuls très forte. Ca fait pas mal d’inconnues.

  12. Louis
    Posted 22 mai 2012 at 17:10 | Permalien

    Dans la mesure ou il n’y a pas de parti fasciste de masse, le risque réel en Grèce n’est-il pas un coup d’état militaire ?

  13. Posted 22 mai 2012 at 18:04 | Permalien

    mais enfin, ayez les pieds sur terre, le coup d’etat, la troika l’a déjà fait, elle a pillé la Gréce comme par une guerre, qu’est ce qu’il reste ? à empêcher le peuple de se rebeller contre les crimes économiques de l’UE/BCE/FMI ?

  14. Posted 22 mai 2012 at 18:06 | Permalien

    oui, bon, bêtise répétée ne vaut pas vérité, les 28,63 % de hollande le 22 avril ne sont pas de gauche (sic), et 19 millions de pauvres égarés ont cru voter à gauche le 6 mai, mais heureusement vous, vous etes là pour leur dire qu’il y a eu erreur de leur part…

  15. lex
    Posted 22 mai 2012 at 18:06 | Permalien

    Juste, Gérard, il me semble que la politique aussi bien de la sociale-démocratie que celle du PCA est responsable de la défaite face aux nazis. C’est ce que n’a cessé de dire Trotsky et il est assez bizarre que tu n’en parle pas dans ton article. Critiquer la tactique du front de gauche, pourquoi pas, mais alors il faut critiquer aussi et surtout celle du gouvernement et de Hollande qui disent, par exemple :  » La Grèce doit respecter ses engagements  » (ils font campagne contre Siriza, pour un gouvernement d’union nationale).

  16. Posted 22 mai 2012 at 18:28 | Permalien

    lex ! mais c’est la politique de l’IC dirigée par Staline qui a divisé la gauche et conduit à la victoire des nazis ! lis tous les textes remarquables, excellents, les meilleurs de Trotski pour le front unique PS-PCA contre le nazisme !

  17. lionel mutzenberg
    Posted 22 mai 2012 at 19:42 | Permalien

    Il est vrai que Staline a tout fait pour que le parti communiste soviétique reste le parti de référence dans le monde, et que la naissance d’un autre parti communiste, le parti communiste allemand, qui commençait à le dépasser lui était insupportable. Cela est bien expliqué dans le livre de Jan Valtin – Sans Patrie ni Frontière – parue en 1997.
    Peut on en déduire que Staline est responsable de la victoire des nazis, j’en doute, ne serais-ce qu’en te lisant.
    Les partis socialistes ne sont pas innocents comme tu voudrais nous le faire croire; à lire notre propre histoire, ces élus du front populaire de 1936, qui se conduisirent à l’égard de leurs camarades communistes de bien triste manière, nous restent en mémoire. Ce qui ne charge nullement de toutes les responsabilités de notre histoire sur les seuls élus, et militant, de ce parti, je t’en donne acte.

  18. Posted 22 mai 2012 at 22:17 | Permalien

    je croyais la responsabilité des staliniens allemands dans la victoire d’Hitler tellement connue, évidente et acquise que je suis surpris de devoir re-faire des cours d’histoire
    la théorie du « social fascisme plus dangereux que les fascistes », c’est Staline, dans mille écrits, propagande de la IIIe IC
    la III e période de l’IC, ultra gauche, dite « classe contre classe », c’est PCA contre tous les autres, le PS étant étiqueté comme étant dans le camp qui prépare le fascisme, c’est étonnant que tous les ennemis gauchistes du PS d’aujourd’hui reprennent (ici surtout) sans le savoir les pires théories de Staline
    les staliniens allemands attaquaient les meetings du PS d’un cote, les nazis de l’autre… Ian Valtin le raconte, Charles Plisnier, Victor Serge, et tous les écrits de Trotski, de 1929 à 139 au moins trente livres !!!
    pour avoir plaidé le front unique PS-PC, Trotski a été traité de « social fasciste » lui aussi,
    Léon Trotski a jugé l’échec de la victoire d ‘Hitler, comme étant dû à la division PS/PC … si grand que cela l’a décidé à considérer que la IIIe internationale était morte (CEI de mars 34) et à créer la IVe internationale, et il a ensuite annoncé et dénoncé prophétiquement l’inéluctable guerre qu’Hitler dirigerait contre l’URSS

  19. Dominique Babouot
    Posted 23 mai 2012 at 0:19 | Permalien

    Le titre de l’article évoque la théorie de Gérard Filoche sur l’origine du fascisme comme moyen exceptionnel utilisé par la bourgeoisie pour maintenir sa domination, cette théorie est juste, mais là ou Filoche estime que la bourgeoisie ne s’est pas encore résolue à employer ce moyen de dernier recours, je pense au contraire qu’on ne peut en etre sur, une partie non négligeable de la bourgeoisie s’est bel et bien résolue à utiliser l’extrème droite, le score exceptionnel des Lepen et ses brutales remontées, ce que les journaux bien pensants appelent dynamique électorale prouvent au contraire que d’énormes sommes d’argent ont été engagées pour maintenir ou faire remonter l’extrème droite, n’oublions pas que quelque soit la région du monde la bourgeoisie a toujours financé les coups d’états d’extrème-droite chaque fois que ses intérets étaient menacés, l’histoire du coup d’état contre allende en 1973 au chili est là pour le rappeler!

    D’autre part, et cela est passé inapercu car cela apparait à la dernière ligne de l’article, Gérard Filoche réaffirme sa théorie du parti unique de la gauche, mais il admet pour la première fois que ce role puisse ne pas etre tenu par le ps puisqu’il appelle au retrait du candidat sociaiste à Hénin-Beaumont, il s’agit là d’une prise de position entièrement nouvelle qui prouve que le combat de Mélenchon rencontre des échos alors qu’on le pensait définitivement perdu.
    Certes GF parle de cas particulier et ne saurait remettre en cause sa théorie qui veut que l’entreprise du fdg soit une entreprise de division et qu’il ne faut absolument pas la soutenir mais sa position par rapport à la situation à Hénin-beaumont représente une évolution incontestable, mélenchon ne souhaite d’ailleurs pas que le ps lui facilite la tache car c’est accepter que son mouvement devienne un satellite du ps au meme titre que le pcf, le mrc, ou meme les verts et de celà il ne veut absolument pas!

  20. Posted 23 mai 2012 at 9:26 | Permalien

    non non erreur totale, le Fdg n’est pas « une entreprise de division » (sic), il existe, il a le droit, nul ne peut en décider a sa place, les faits sont les faits, respect
    autre chose est de se battre pour l’unité, et ça il devrait le faire !
    ensuite, oui Henin-Beaumont est un cas particulier, ponctuel, et je confirme la position de D&S
    comme la Gréce est un grand autre cas particulier, au stade où la trahison des chefs du Pasok l’a menée, Papandreou, Venizelos et Papademos, j’y voterai Syriza, tout en continuant le combat pour l’unité de toute la gauche…

  21. lionel mutzenberg
    Posted 23 mai 2012 at 10:23 | Permalien

    L’histoire nous donne raison à l’un et à l’autre, les responsabilités des communistes et des socialistes Allemands ne fait aucun doute; plus l’un que l’autre ? Peut être, je ne suis pas assez férue pour répondre à cette question sans risque de me tromper.
    Mais les grosses ficelles des communistes staliniens ont fait longs feux; à la fin des années trente les socialistes français n’ont pas été brillants, pas plus qu’ils ne l’ont été en 1983, avec le virage sans fin qui a amené notre pays au libéralisme, puis au néo libéralisme; « l’état ne peut pas tout, » et « mon programme n’est pas socialiste » ne sont pas des formulation d’horribles staliniens, tout juste, peut être, d’anciens trotskistes égarés en terre de gauche.
    Ces trente dernières années ont profondément marqué la gauche, et la victoire de François Hollande ce 6 mai n’est pas une victoire socialiste, elle la défaite d’un homme, Nicolas Sarkozy, même pas celle d’un système, celui des marchés, de la financiarisation, de la mondialisation de l’argent; avec plus de 48% de vote pour, le représentant du CAC 40, de la bourse, n’a pas été défait.
    Tu nous dit que l’extrême droite n’est pas un danger comme il l’a été dans une autre dramatique période, pour notre pays, pour l’Europe; j’aimerais bien te croire, mais les faits ne vont pas dans ton sens; le front national fait un très bon score, le report de ces voix sur Nicolas Sarkozy, plus de 50%, les sondages qui affirment que l’électorat UMP est prêt à se fondre avec les frontistes, est plus qu’inquiétant.

    Es tu certain que, dans les années trente, un militant comme toi, dont l’honnêteté n’est plus à mettre en cause, n’a pas écrit les même mots, traduisant le même état d’esprit, dans cette Europe en pleine crise financière, celle de 1929, qui vit vaciller cet esprit de solidarité, de morale, qui était l’essence même de notre civilisation ?

    Nous avons des divergences, mais j’ai toujours autant de plaisir à te lire, bien souvent, tu vise juste. Merci.

  22. Louis
    Posted 23 mai 2012 at 10:31 | Permalien

    « mais enfin, ayez les pieds sur terre, le coup d’état, la troika l’a déjà fait, elle a pillé la Grèce comme par une guerre, qu’est ce qu’il reste ? à empêcher le peuple de se rebeller contre les crimes économiques de l’UE/BCE/FMI ? »

    J’ai du mal à comprendre, dans l’article de départ, c’est
    « la tourmente est proche, la bourgeoisie n’a pas encore choisi de recourir au fascisme pour écraser le salariat »

    Donc, pour vous, on est à quel moment, avant la tourmente ou après une guerre perdue ?

    La bourgeoisie peut choisir un néo-libéralisme féroce, ce n’est pas incompatible avec un coup d’état militaire, appuyé par les bandes fascistes, au contraire.

    « Qu’est ce qu’il reste : empêcher le peuple de se rebeller ? »
    Oui, bien sur, et l’écraser au besoin. L’histoire de la Grèce est riche d’exemples.

  23. Posted 23 mai 2012 at 10:42 | Permalien

    mais enfin, ayez les pieds sur terre, le coup d’état, la troika l’a déjà fait, elle a pillé la Grèce comme par une guerre, qu’est ce qu’il reste ? à empêcher le peuple de se rebeller contre les crimes économiques de l’UE/BCE/FMI ? »
    J’ai du mal à comprendre, dans l’article de départ, c’est « la tourmente est proche, la bourgeoisie n’a pas encore choisi de recourir au fascisme pour écraser le salariat »

    oui

    Donc, pour vous, on est à quel moment, avant la tourmente ou après une guerre perdue ?

    C’est serré en effet. La guerre monétaire, économique est perdue… La Grèce est pillée, volée, chaque jour, mais le mouvement social n’est pas battu, la gauche est même encore majoritaire… elle le serait encore plus si les staliniens du KKE agissaient autrement…

    La bourgeoisie peut choisir un néo-libéralisme féroce, ce n’est pas incompatible avec un coup d’état militaire, appuyé par les bandes fascistes, au contraire.

    Oui, vous pouvez avoir raison, mais observons LES FAITS, il n’y pas les prémices, “aube doré” est un groupuscule ridicule, les fachos n’ont pas progressé, c’est la gauche qui a progressé

    « Qu’est ce qu’il reste : empêcher le peuple de se rebeller ? » Oui, bien sur, et l’écraser au besoin. L’histoire de la Grèce est riche d’exemples.

    Oui, vous pouvez encore avoir raison, mais là l’Europe même néolibérale, entière à un gros problème politique dont la victoire de Hollande est un élément

  24. Jeannot
    Posted 23 mai 2012 at 10:49 | Permalien

    Bonjour,
    GF, vous écrivez « oui, bon, bêtise répétée ne vaut pas vérité, les 28,63 % de hollande le 22 avril ne sont pas de gauche (sic), et 19 millions de pauvres égarés ont cru voter à gauche le 6 mai, mais heureusement vous, vous êtes là pour leur dire qu’il y a eu erreur de leur part… ».
    Pitiez, pas vous, pas la mauvaise foi. C’est pas ce qui a été écrit. 28,63 au premier tour, son certainement de gauche, mais la victoire au second repose sur largement plus que 28,63%. Et c’est là qu’il faut arrêter de dire que la victoire de Hollande, c’est la victoire de la gauche, que youpi, la France est à gauche et que le FN n’est pas un danger et l’UMP des petits méchants. C’est mou et c’est faux.

    Pierrot_PG, Lionel Mutzenberg et Dominique Babouot, le disent bien mieux que moi, mais ils ont raison.

    Bon, j’avoue, la je vais frôler le point Godwin : Daladier et consorts ont fini le travail entamé bien avant par une gauche et et centre mou. Le glissement à droite du MODEM et du PS tous deux aspirés par le FN et l’UMP, n’est rien d’autre qu’une porte grande ouverte sur des lendemains qui déchantent, comme les alliances SPD-CDU ou ce genre de foutaises.

  25. Posted 23 mai 2012 at 10:56 | Permalien

    non, non l’histoire ne nous donne pas raison à tous les deux. Pas d’accord ! Désolé, TU as tort. La responsabilité première dominante de la défaite en Allemagne des années 30 est la sectarisme ultra gauche du PCA qui a fait des socialistes son principal ennemi au lieu de s’en prendre aux nazis ! Au lieu de chercher à faire un front unique de la classe ouvrière contre les nazis, il a donné la priorité a la conquête de la classe contre les socialistes. Quand il a cherché à faire un tournant vers le Front populaire (avec la droite non nazie!), il était trop tard, Hitler avait gagné, et commençait déjà à échapper à ses maitres Krupp… (sauf sur un point, il a commencé par mettre communistes ET socialistes, TOUS, dans les mêmes camps et il a toujours visé la guerre contre l’URSS jusqu’à sa déclaration officielle en 1941…) Staline qui était aux communistes ce que Hitler était pour les capitalistes (une « étoile jumelle » « écrivit Trotski) rata tout : l’unité ouvrière, l’empêchement de la victoire d’Hitler, la sous estimation des conséquences de celle ci, s’allia avec Hitler, Hitler lui fit la guerre, imposant une catastrophe humaine au peuple russe si mal dirigé… c’est le peuple russe qui gagna malgré Staline et ses fautes lourdes irréparables,

  26. Jeannot
    Posted 23 mai 2012 at 11:15 | Permalien

    en passant : http://dailynord.fr/2012/05/jean-luc-melenchon-a-henin-beaumont-pour-ou-contre-le-debat-de-la-redaction/

  27. Jeannot
    Posted 23 mai 2012 at 11:17 | Permalien

    et puis là : http://www.rue89.com/2012/05/23/henin-beaumont-la-banalisation-du-fn-au-marche-232407

    alors le mouvement de masse ? C’est une vraie question, pas de l’ironie ou une basse attaque.

  28. Posted 23 mai 2012 at 11:20 | Permalien

    a jeannot et son point goldwin

    Ou la la… Résumons : votre thèse est la gauche est molle, et ça glisse vers le fascisme, seul le fdG l’empêche
    La mienne est : la gauche est forte dans toutes ses composantes, renforçons la, unifions là, tous ensemble et on gagnera…
    Ca va comme résumé ?

  29. Jeannot
    Posted 23 mai 2012 at 11:59 | Permalien

    Sur ce point on est pas loin du compromis.
    Je ne dis pas nécessairement que la gauche forte c’est le fdg, mais actuellement je trouve effectivement le fdg plus « gauche forte » que le ps.
    La place centrale et majoritaire du PS est incontournable et la gauche est multi-composante.
    Mais en tant qu’élément dominant si le PS était plus ferme, moins spd-schröder et plus Hamon ou D&S, ça m’irait mieux, c’est un fait.
    J’ai été au PS dans l’Essonne(1996-2002), dans l’opposition à la direction fédérale qui était régie par un accord fabusien-rocardien-gauche socialiste de l’époque. J’étais jospino et opposant sur les méthodes locales de la GS, donc opposant à Mélenchon. Mais le fait est qu’actuellement je me retrouve mieux dans le programme et les idées du fdg, que dans celles du PS. J’ai voté Mélenchon au 1er tour et Hollande au second. Je reconnais des vrais qualités ed tribun à Mélenchon, mais je suis loin d’être un fan.

    En tant que syndiqué CGT, comme toi, je suis forcément d’accord pour le « tous ensemble », mais pas pour n’importe quoi, c’est toujours une question de curseur.
    C’est comme les réformes, oui aux réformes quand il y a manifestement besoin, mais pas n’importe lesquelles et n’importe comment.

    Sur l’histoire, mon frère (le pauvre est au modem) m’a de très longue date transmis une partie de sa passion, c’est quelque chose de très important.
    Mais quand tu commences à parler Staline-Trosty et tout ça, avec les répercussions que justement ces vieilles querelles font peser sur l’union de la gauche actuellement, ça me gonfle. Ca me rappelle l’échec de mouvements étudiants parce que c’est la faute à Léon, non c’est celle à Joseph. Comprendre le passé : oui ; Faire vivre des querelles passées : non.

  30. Jeannot
    Posted 23 mai 2012 at 14:27 | Permalien

    Je le redis l’union fais la force et dans la série des querelles stériles et scories dont il faut se débarrasser, je cite un article du Monde ou il est question de M Aubry (pour qui j’ai voté à la primaire) « Quelques instants plus tard, loin des caméras et face à ses camarades réunis en bureau national, elle réaffirmait son leadership sur la ligne, tonnant contre la candidature de Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). « On n’est pas de gauche quand on met Marine le Pen au centre du débat politique », pestait-elle. « Je ne m’exprimerai pas publiquement. Mais je n’accepte pas que Jean-Luc Mélenchon s’éloigne du combat pour une majorité de gauche au Parlement pour faire venir les caméras autour de sa propre candidature. » (source : http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/05/23/martine-aubry-veut-rester-une-voix-qui-compte_1705943_823448.html )

    Je ne suis pas sur que ce genre de propos soit à même d’aider à une victoire de la gauche dans son ensemble. Les candidatures dissidentes sont à balayer avant de tacler les collègues de gauche, même si ceux-ci tire la couverture médiatique à eux. D’autant que le fdg fait clairement campagne à gauche.

    L’unité dans la pluralité, c’est un long combat.

  31. Posted 23 mai 2012 at 16:42 | Permalien

    « Mais quand tu commences à parler Staline-Trotski et tout ça, avec les répercussions que justement ces vieilles querelles font peser sur l’union de la gauche actuellement, ça me gonfle. Ca me rappelle l’échec de mouvements étudiants parce que c’est la faute à Léon, non c’est celle à Joseph. Comprendre le passé : oui ; Faire vivre des querelles passées : non. »
    mais vous avez tort de mépriser ou ignorer cela (« ça me gonfle ») car c’est fondamental
    ne mettez pas sur le même plan le bourreau (Staline) et la victime (Trotski) svp,
    Eradiquer le stalinisme est aussi important que d’éradiquer le fascisme
    tiens lisez « l’homme qui aimait les chiens » de Padilla…

  32. Jeannot
    Posted 23 mai 2012 at 17:08 | Permalien

    OUla pas si vite.

    Ca me gonfle de voir ces conflits resurgir aujourd’hui et empêcher l’union de la gauche.
    Parce qu’aujourd’hui des vrais stal ou des vrais trotsk, ça n’a plus trop de réalité, sauf erreur de ma part, non ?

    Et je ne met pas le bourreau et sa victime sur le même plan, un bourreau reste un bourreau. Je ne nie pas l’histoire. C’est un fait le Stalinisme est une vraie saloperie. Et j’ose espérer que le fdg n’est pas majoritairement stal. Le PCF n’est plus majoritairement stal et encore moins le bolchevique avec le couteau entre les dents.

    Le programme du fdg à la présidentielle est pour moi plus proche d’un programme socialiste des années 70-80 que du communisme primaire stalinien, la encore sauf erreur de ma part, mais c’est là que tes connaissances politiques et historiques m’éclairerait certainement. Attention programme pas stratégie.

  33. lionel mutzenberg
    Posted 23 mai 2012 at 19:51 | Permalien

    C’est bien la mon reproche à notre camarade Gérard Filoche, il nous parle d’autre chose pour éviter de parler des vraies choses. Je pensais que seule une certaine presse nous inondait de ces méthodes d’enfumage, qui permettent de parler d’autres chose que de ce qui intéresse nos compatriotes.
    Le projet de François Hollande est faible, et nous sommes quelques uns à l’avoir dit, le vote du deuxième tour de la présidentielle nous a donné raison, à moins que les instituts de sondages nous aient gravement trompés depuis des mois.
    Alors, au lieu de réhabiliter la période de guerre froide qui tenta de transformer les résistants en collaborateurs, et inversement, il serait plus intelligent de parler de ce qui se passe aujourd’hui, et de nous dire comment le parti socialiste va affronter les élections législatives en développant une politique économique et sociale dont nos travailleurs ont besoin.
    Le front national, l’extrême droite, à toujours été une réponse aux tentatives de la gauche d’améliorer la situation des plus faibles, de faire en sorte que Liberté, Égalité, Fraternité, ne soit pas qu’une devise morte au fronton de nos mairies.
    En 1981 le front national, en ce qu’il symbolise, a été ressuscité, c’est, pour moi, bien plus important à connaître que les horreurs du Stalinisme, mêmes si la révolution d’octobre en Russie ne peut se réduire à cette « dictature du prolétariat, »très éloignée de celle imaginée par Karl Marx.
    Dans notre histoire il est une constante, les crimes du capitalisme, les crimes du parti nazie, les crimes du colonialisme, et aujourd’hui, du néo colonialisme sont effacés des mémoires pour n’entretenir que ceux de Staline, que personne ne conteste, en passant par perte et profit les 20 000 000 de morts de l’URSS, pour ne faire subsister que ceux d’un système qui mis en danger le capitalisme mondial.
    Tiens, pour reconnaître que tout n’est négatif, je viens de lire que le gouvernement Ayrault à annoncé que, pour ce qui concerne le départ à la retraire à 6o ans avec 41 annuités de cotisations, les périodes de chômage seront prises en compte. Un point encourageant, qui risque de me faire mentir, et dont je te donne acte.

  34. Posted 24 mai 2012 at 10:17 | Permalien

    encore une fois, ne pas connaitre l’histoire et ne pas en tirer les leçons c’est se préparer à l’erreur et aux défaites
    l’histoire n’est pas une diversion mais une école irremplaçable
    par exemple cela t’éviterait de mêler dans une phrase embrouillée, la révolution d’octobre aux crimes de Staline : Staline c’était la contre révolution et pas la révolution. Staline n’était pas du à Octobre, il était le bourreau d’Octobre. Staline ne mettait pas « en danger le capitalisme mondial », il l’aidait à survivre. Staline ce n’était pas la « dictature du prolétariat », c’était la dictature CONTRE le prolétariat. Les crimes de la bureaucratie contre révolutionnaire stalinienne ont produit 10 millions de morts (de 1934 à 1953), ajoutés aux crimes impérialistes (7 millions de morts dus aux conséquences de la guerre civile de 1918 à 1921), et à ceux d’Hitler ( de 1941 à 1945, 20 millions de morts) et ont, en effet, liquidé l’URSS, laquelle s’est effondrée, avec soubresauts jusqu’en 1991.

  35. jeannot
    Posted 24 mai 2012 at 11:32 | Permalien

    hého, les vieux de la vieille ;-) !
    On dit la même chose sur le fond :
    - union d’une gauche forte,
    - étudier le passé pour ne pas refaire les mêmes horreurs/erreurs.
    Reste à savoir ou on place le curseur de la force de la gauche.
    C’est ça l’important pour demain.

  36. jeannot
    Posted 24 mai 2012 at 14:09 | Permalien

    du coup j’en ai oublié ceci : http://www.rue89.com/2012/05/24/henin-beaumont-dans-la-glu-des-amours-clandestines-entre-ps-et-fn-232435

    édifiant

  37. Pusseux
    Posted 24 mai 2012 at 15:55 | Permalien

    bon gégé il faut vraiment que tu sois ministre du travail ! c’est toi le meilleur ! tu connais l’histoire par coeur ! je t’adore !

  38. jeannot
    Posted 24 mai 2012 at 16:05 | Permalien

    ministre des programmes d’histoire et de la réussite éducative ?
    ministre des victimes des procédures judiciaires ineptes ?
    ministre du travail sans aucun doute.

  39. jeannot
    Posted 24 mai 2012 at 17:16 | Permalien

    Dans ton article suivant ( http://www.filoche.net/2012/05/22/laurent-joffrin-contre-un-gouvernement-de-gauche-il-denonce-%C2%AB-la-premiere-boulette-du-quinquennat-%C2%BB/ )
    tu écris « C’est ce que les sociaux libéraux du PS susurrent déjà dans tous les couloirs : ce sont des partisans déclarés de l’alliance Pasok-DN (Démocratie Nouvelle, UMP grecque), des pessimistes qui estiment qu’un gouvernement de gauche en France n’aura pas l’assise pour affronter Merkel et les néolibéraux. Ce sont les mêmes qui refusent de recevoir Alexis Spiras (de Syriza) pour ne pas fâcher Papandréou, Papademos et Venizelos. »
    J’ai bien lu que vous à D&S les inviteriez, le problème c’est que le PS français n’a pas voulu recevoir Spiras, et la encore en terme d’union des gauches, ce n’est pas bon signe.
    Courage pour la bataille en interne que vous menez.

  40. Posted 25 mai 2012 at 4:48 | Permalien

    Excellent article. Je me demande cependant si on ne peut pas suivre votre raisonnement et arriver à la conclusion inverse.

    Moyennant un changement d’hypothèse de départ. En particulier, votre assertion « la France est de gauche majoritairement » (sic) m’a laissé pantois. Je comprends votre analyse qui prend en considération les votes professionnels, mais elle me semble incomplète, voire fausse.

    Je dirais plutôt que la France est autoritairement de droite, socialement de gauche et économiquement indécise. J’en veux pour preuve le grand nombre de présidents de droite sous la Ve, son passé colonialiste et patriarcal, mais aussi l’importance de l’État-Providence, les votes professionnels, la culture humaniste, les valeurs républicaines, le succès de Bayrou (Libéral) en 2007, la naissance de courants quasi-gaulistes au sein du FN (E&R Patriote anti-Atlantiste Social-Syndicaliste), la position ultra-centriste du PS vainqueur de la dernière élection.

    Liberté d’entreprendre et de posséder, Égalité des chances et des droits, Fraternité de échanges et des justes contreparties. Je pense que nous sommes en équilibre permanent sur ces 3 socles et c’est cela qui brouille les cartes et permet aux partis de se croiser aussi facilement : eg. FN et PCF dire Non au TCE, UMP et FN jouer au chassé-croisé sur l’immigration, la sécurité, l’assistant, etc.

    L’équilibre est précaire et cette « base » que vous jugez solide est fragile au contraire. Un basculement à droite en période de détresse par exemple, peut briser un élan, être interprété comme un échec et décourager la vraie gauche. De même une compromission peut casser la confiance de l’électeur (eg. le PC dans un gouvernement Lib-Dem c’est la fin du Front de Gauche). Tandis qu’une accentuation de la crise peut radicaliser l’opinion dans un sens comme dans l’autre. Enfin, l’homme politique mène les citoyens – autant qu’il les représente – et une conjuration de salauds politiques pourrait nous mener sur le mauvais chemin. L’Histoire nous a montré que ces rapports de force en équilibre instable peuvent vite dégénérer lorsque les injustices et l’indignation sont grandes.

    Voyez. Et nous n’avons même pas besoin d’aborder la nature fourbe et grégaire de l’Homme, les Bougnouls et les Nègres, le Djihad, les Apartheids, les Colonialismes, les chasses aux Communistes, la déportation des juifs, l’esclavage, la traite, l’extermination des Indiens d’Amérique ou des indigènes d’Afrique, l’inquisition, les croisades, les persécutions… Nous sommes une grosse bande de salauds depuis des millénaires et cela aurait changé du jour au lendemain? Allons.

    Voilà. Il n’y a pas de risque immédiat de fascisme. Mais gare à ne pas sous-estimer la bête.

    Mais par delà les plans sur la comète, et même s’il faut laisser parler les mauvaises langues qui disent que c’est de la démagogie ou du clientélisme, il résultera quelque chose de positif de la candidature de JLM à Hénin-Beaumont : importance est rendue au vote de ces citoyens. Nous leur montrons que nous nous intéressons à eux, qu’ils ne sont pas des oubliés, qu’on ne les laisse pas pourrir dans leur ghetto désindustrialisé et qu’ils peuvent donner un sens et une voix à leur colère.

    A+
    P.

    PS : Au fait, bon courage et bonne chance pour cette histoire de procès. Nous sommes avec vous.

  41. Erwan
    Posted 11 juin 2012 at 22:45 | Permalien

    Bonjour,

    J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’article de Gérard ET les commentaires, ce qui m’a pris un sacré temps. L’évolution des commentaires m’a montré l’importance de la communication ôté de tout intérêt individualiste.

    Sinon, je me permets de faire un commentaire sur le commentaire de Patrik :

    « J’en veux pour preuve le grand nombre de présidents de droite sous la Ve, son passé colonialiste et patriarcal, mais aussi l’importance de l’État-Providence, les votes professionnels, la culture humaniste, les valeurs républicaines,… »

    Les points positifs de ce commentaire sont basés sur l’humanisme et les valeurs de la République. Alors pourquoi est-ce que le clivage social a été renforcé, pour ne citer qu’un exemple? Et vous vous contredisez royalement en ayant mentionné : « …le grand nombre de présidents de droite sous la Ve, son passé colonialiste et patriarcal… » On ne peut pas être simultanément ce dernier et humaniste, vrais français avec ses valeurs républicaines, sans être un hypocrite dur comme du béton.

    Commentaire II :
    « …et nous n’avons même pas besoin d’aborder la nature fourbe et grégaire de l’Homme, les Bougnouls et les Nègres, le Djihad, les Apartheids, les Colonialismes,…etc…Nous sommes une grosse bande de salauds depuis des millénaires et cela aurait changé du jour au lendemain? Allons. »

    L’histoire humaine avance, et dans la bonne direction, malgré les dérapages très conséquents pour cette évolution. L’histoire n’est pas un fossil, c’est quelque chose de vivant comme vous-même. Si aujourd’hui vous faites une erreur qui vous fait mal, le répéteriez-vous si vous pouvais faire autrement? Non. (A moins que vous vouliez le répéter juste pour l’esprit de contradiction mais je ne pense pas que vous soyez ainsi).

    Etiquetez-vous, figez-vous, pendant que l’on est en plein mouvement dans la vie : c’est votre choix et vous resterez étiqueté, figé. Il faut continuer, apprendre du passé et utiliser nos connaissances pour l’évolution humaine au niveau individu/quotidien et au niveau national, mondial sur une échelle du temps plus large. Nous avons été des bourreaux, mais nous avons aussi été des lumières – Mère Théresa, Gandhi, j’en passe. Et en ce moment, les mouvements démocratiques partout dans le monde témoigne de ce fait et de son évolution. Sans mentionner les patrimoines culturelles, une richesse éblouissant.

    Le respect de l’humain, de soi-même est primordial pour la clarté de l’esprit (pour la politique ainsi que pour d’autres). Et le système savait bien ce fait, l’utilisait comme outil principal pour coercer les gens, et voici comment notre société en était arrivé à ce point dévasté par Sarko et d’autres. Au point que certains d’entre nous avons adopté des habitudes de pensée totalement nocif pour l’épanouissement même au niveau individuel.

    Je vous invite à lire « les 10 stratégies de manipulation des masses » de Chomsky (Vous l’avez peut-être lu mais oublié…)

  42. Erwan
    Posted 11 juin 2012 at 22:53 | Permalien

    En tout cas nous avons un consensus : c’est la lutte contre le système déshumanisant (au point de faire naître Sarko tel qu’il est aujourd’hui) et la récupération de l’humanité dans notre société-qui ne peut que nous faire avancer dans le bon sens.

  43. Erwan
    Posted 11 juin 2012 at 23:08 | Permalien

    L’histoire ne se répète pas, mais avance par l’humanité : sans l’humanité, nous n’aurons pas eu tous ces grandes figures de l’histoire, dont nous faisons partie. Sous condition que nous restons vigilants pour des erreurs (malgré les erreurs, on avance, mais péniblement).

  44. Posted 16 juin 2012 at 4:59 | Permalien

    Salut ERWAN,

    Je voulais surtout témoigner de ma surprise suite à la déclaration comme quoi la France serait de Gauche. Ça m’a beaucoup fait reflechir… et je suis plutot en desaccord. La France est un pays riche, avec des valeurs tres droitieres sur beaucoup de points.

    Là, en 2012, le peuple a reagi car trop de valeurs de solidarité et de fraternité ont été bafouées.

    Quant à l’évolution vers la lumière et à votre optimisme j’ai du mal à le partager. Le démon change de forme pour nous faire refaire les memes erreurs : exemple trivial, le fascisme sionniste actuel, les actes d’oppression, de haine et de barbarie perpétrés par ces imposteurs qui se réclament de la Shoa, c’est une bien triste façon qu’ont les forces supérieures de se jouer de nous, brouillant les cartes et poussant les amalgames dans ses retranchements les plus inextricables.)

    Et puis a notre niveau local je le vois bien comment certains utilisent leur etiquettes (PG, PCF, UDB) pour colorier une gauche plurielle, sociale-liberale, et qui trahissent les militants, les adherents et bien d’autres candidats…

    Mais je ne nie pas l’existence d’espoir et de progres humaniste en general… le contraire serait terrible. Mais ce progres est tres lent ; beaucoup plus lent que ce que tout le monde pense, ici et ailleurs.

    A+ l’ami.
    P.

  45. Posted 16 juin 2012 at 5:22 | Permalien

    « la majorité sociologique a gagné » a dit Mitterrand le 10 mai 1981, surement une de ses phrases les plus justes et les plus contestées… a droite.
    mais le salariat c’est 93 % des actifs.
    70 % vote a gauche
    les jeunes sont des salariés en formation, les retraités vivent chaque jour grâce aux salariés, les chômeurs sont des salariés temporairement privés d’emploi
    8 syndicats qui obtiennent 80 % des voix aux élections professionnelles et 4,5 millions de voix aux prud’hommes, ont fait venir 8 millions de manifestants défendre les retraies à 60 ans en 2010
    la gauche a la majorité partout, le grand chelem, de l’Elysée aux deux assemblées, régions, départements, villes, c’est sans précédent historique
    la France est de gauche
    le plus gros de deux budgets de ce pays est de 450 milliards basé sur nos salaires, (le budget des cotisations sociales)
    (celui de l’état n’est que de 300 milliards) :
    ce budget de 450 milliards n’est censé (c’est très contestable) n’a, parait il, que 10 % de déficit
    Il ne compte en tout cas que pour 10 % dans la part de la dette officielle du pays
    le salariat est fort, puissant, largement majoritaire (les non salariés ne sont plus que 7 % des actifs tout compris)
    98 % des salariés qui n’ont que leur force de travail a vendre, gagnent moins de 3200 euros
    la France est de gauche
    lire « salariés si vous saviez… » ed la découverte

  46. Posted 24 décembre 2012 at 8:49 | Permalien

    je vais vous dire, à la réflexion et neuf mois plus tard : je ne suis plus sûr qu’il fallait demander au candidat socialiste de se retirer pour Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont. On peut penser avec le recul que si c’était Mélenchon qui avait été au 2° tour, ce serait Le Pen qui aurait gagné.
    Et si, en décembre, par malheur le Conseil constitutionnel avait « cassé » le scrutin, et qu’il y ait eu réélection c’est à Mélenchon qu’il aurait fallu demander de ne pas se présenter et exiger qu’il appelle dés le 1er tour à voter Philippe Kemel.

  47. Posted 29 août 2013 at 1:36 | Permalien

    Et maintenant? Encore 9 mois plus tard?

    J’essaie, voyez-vous, de penser tout ce phénomène Économico-Politique dans le « temps long » de l’Énergétique (pic de production de pétrole atteint + croissance démographique planétaire exponentielle) qui va en particulier résulter en un important accroissement du coût de la vie et la nécessité de changer d’industrie, de modes de production et de mode de vie (en même temps que nous pourrions avoir à faire face à un dérèglement climatique — mais cela n’étant qu’une hypothèse, je ne vais pas charger la mule).

    Tandis que de l’autre coté : 1/ l’inflation est contenue, la dévaluation impossible, 2/ la pression sur les salaires et les retraites maximales, et 3/ « on » n’arrête pas de cracher sur les impôts (le dumping fiscal, il n’est pas en Chine lui, il est partout à coté, chez la plupart de nos voisins, partout).

    Et quand Michel Onfray dit se sentir plus proche d’un antilibéral de droite que d’un libéral de gauche, il dit JUSTEMENT cette terrible verité : http://www.wikistrike.com/article-michel-onfray-ne-soutient-plus-jean-luc-melenchon-video-91670525.html

    Car le moment viendra où les tenants du pouvoir n’auront plus de réponses (ni les libéraux de droite, ni les libéraux de gauche) et alors, là, ce sera « Front contre Front ».

    La question que nous reposeront alors : « Le progrès, oui, mais pour quoi faire? ».

    Et aux Socialistes en particulier: « Le PS se rangera-t-il derrière le FDG aussi docilement le FDG se range actuellement derrière le PS? ». Ou, pour faire écho à votre article et à la lectrice du FdG dont vous parliez : « Le PS laissera-t-il Rosa Luxemburg mourir ou combattera-t-il Krupp? » La réponse n’est pas du tout évidente.

    Les cranes rasés se frottent déjà les mains à l’idée que l’histoire puisse repasser les plats. Et les Messieurs avec leurs gros cigares s’accommoderont très bien de cette compagnie un peu rustre.

    Désolé pour tant de pessimisme, mais comme l’a dit le grand De Gaulle : « on vous pardonnera d’avoir perdu, mais pas d’avoir été surpris. »

    Amicalement,
    Patryk S.

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