Victoire pour Siné
Charlie Hebdo condamné une nouvelle fois par la justice à verser des dommages et intérêts au dessinateur Siné pour rupture abusive du contrat qui le liait au journal depuis 16 années. L’hebdomadaire dirigé par Charb devra également publier sur la couverture, un communiqué judiciaire sur un bandeau de 15 centimètres de haut sur toute la largeur sous peine d’astreinte de 2000 € par semaine.
La cour d’appel de Paris par un arrêt du 14 décembre 2012 confirme ainsi le jugement de tribunal de grande instance de Paris du 30 novembre 2010. La cour condamne le journal à verser 90 000 € de dommages et intérêts et 15 000 € pour les frais de justice au lieu des 40 000 € et des 5000 € attribuées lors du premier jugement.
Charlie Hebdo avait fait appel de la première décision condamnant le journal, pour avoir brutalement mis à la porte Siné. Le journal comptait, ne verser aucune indemnité à son dessinateur.
Petit rappel des faits, le 2 juillet 2008, Charlie Hebdo publiait la chronique hebdomadaire de Siné ou celui-ci fustigeait l’arrivisme de Jean Sarkozy. Le 8 juillet, Claude Askolovitch sur RTL affirmait que celle-ci était antisémite ! Ce fur le début d’une honteuse campagne d’intox qui dura tout l’été 2008. Le 16 juillet le dessinateur apprenait dans Charlie Hebdo, sous la plume de Philippe Val qu’il était « viré » en dépit de tout respect du code du travail. Pour mémoire, la justice lyonnaise a donné raison en jugement définitif au dessinateur en jugeant que la chronique incriminée n’avait rien d’antisémite. Deux protagonistes en ont profité : Val a été récompensé de cette vilenie en étant nommé à la tête de France inter par Sarkozy. Askolovitch le fut en étant nommé à la tête de la rédaction du JDD. Le troisième protagoniste du complot, Sarkozy, le pire président de la Ve République, a été battu. Ces gens là voulaient « voir disparaitre à jamais » (sic) l’oeuvre de Siné, ce sont eux qui ont définitivement perdu.
Je suis fier d’avoir participé à ce combat en faveur de mon ami Siné depuis la première heure.
Lire un des articles que je publiais à l’époque en réponse a un « appel » de 20 personnalités bien hétéroclites qui avaient cru bon mettre Siné en cause
TOUTE LICENCE EN ART !
« O combien je soutiens mon pote Siné contre les 20 que vous êtes ! O combien je soutiens mon pote Siné contre les vains que vous êtes ! Et combien je suis offusqué que certains signataires ci-dessus se joignent aux biens-pensants ampoulés et ridicules, à l’ordre officiel de Madame Albanel pour soutenir celui qui n’a commis d’autre « crime » récent que de s’en prendre au fils Sarkozy… Car qu’est ce qui décide ces 20 signataires à faire le procès de la carrière entière d’un dessinateur aujourd’hui âgé de 80 ans célèbre depuis ses caricatures et prises de position lors de la guerre d’Algérie, le manifeste des 121, et son immortel dessin où il montre des soutanes devant un crucifié se moquant d’un pauvre hère devant son totem ? Ce n’était pas seulement des « fulgurances », il en fallait du courage !… Siné est un combattant depuis les années 60 de toutes les causes démocratiques, antiracistes et, d’ailleurs, ne l’avez-vous pas côtoyé aux nombreux dîners des parrains de SOS-Racisme auxquels il participait, c’est là que je l’ai rencontré avec vous tous, en 1988, lorsqu’il y serrait la main de François Mitterrand, et les vôtres ? Qu’est ce qui vous prend de faire un autodafé à partir de citations tronquées, tirées de leur contexte, de sa vie, de son oeuvre entière ? Vous l’excommuniez ? C’est un grand honneur que vous lui faites ! Où a t on vu cela, vous vous prenez pour Djanov ? Comme l’a fait la ministre de la culture du père de Jean Sarkozy qui veut voir « disparaître à jamais » (un autodafé, vous amenez le briquet ? ) Siné, sa vie, son œuvre ? Tous, absolument tous les juristes répètent qu’il n’y a pas d’antisémitisme dans le texte incriminé de Siné, juridiquement ça n’est pas plaidable, ce n’est qu’une reprise d’une info exprimée déjà dans Libération le 23 juin par un ami de Jean Sarkozy, membre de la Licra, en termes similaires… Vous parlez peu de l’objet précis et récent de l’affaire, ce que vous en citez est tronqué malhonnêtement, et vous étendez surtout la question « aux dérapages » de toute la vie d’un homme, en l’occurrence d’un artiste, en extrayant des excès qui vous ont semblé contestable en lui – d’un point de vue universel suprême, celui de votre absolue autorité.
Rien ne vous donne ce droit d’exécuter ainsi quelqu’un. Personne ne vous a demandé de vous mettre à 20 pour juger le bon ou le mauvais goût des caricatures de Siné, c’est son droit, sa liberté, son oeuvre, et s’il est apprécié depuis plus de 50 ans, lui, ami de Prévert, de Léonor Fini ou de Malcolm X, il y a sûrement une raison à ses centaines de milliers d’admirateurs… Toute licence en art ! Même pour les dessinateurs de chat, bouffeurs de curés et provocateurs ! Même pour Plantu que vous exécutez au passage en donneur de leçons suprêmes que vous êtes…
Vous vous mettez en 20 en vain pour faire la police de la pensée officielle, et estimez que « cela fait des décennies que Siné aurait dû être réduit au silence » ? Bouh, ça fait froid dans le dos ! Toute l’équipe de Hara-Kiri, Charlie Hebdo première mouture, (avant que Val ne s’en empare), est censurée épurée, réduite au silence, en un même coup, par vos propos : soit 80 % des caricaturistes célèbres dans ce pays depuis 40 ans. Votre logique, c’est d’interdire une seconde fois « Bal tragique à Colombey », ça se faisait à l’époque, après que les Yvon Bourges aient interdit « La Religieuse » de Jacques Rivette. Vous voulez, vous aussi, liquider quelque chose de mai 68 en vous en prenant à Siné et en donnant raison à Val ?
Parce que vous croyez que Val a une constance dans son engagement ? Qu’il est « démocrate, défenseur et garant des principes » de Charlie Hebdo et de sa rédaction ? Voulez-vous qu’on joue au même jeu des citations le concernant ? Ce serait aussi facile mais dégradant. Ou comment Val a tiré profit de Charlie, et comment il traite le droit de ses salariés dans le journal sur lequel il a mis la main, comment il vient de « licencier » un prétendu « droit d’auteur » qui était plus ancien que lui à la fondation ? La rédaction de Charlie qui a votre « entier soutien », ce sont aussi Charb et Cavanna défendant Siné contre toute votre accusation : « Je n’aurais pas travaillé 16 ans aux côtés d’un antisémite », « Siné n’est pas antisémite » écrivent-ils !
Comme Willem, Delfeil de Ton, Plantu, Barbe, Pétillon, Got, Faujour, Picha, Tardi, Wiaz… qui le soutiennent. Alors pourquoi est-ce Siné qui est viré, vilipendé, lynché et comment pouvez donner votre “entier soutien” à ce Val-là ?
Gérard Filoche, 31 juillet 2008
Commentaire de Siné : NOUVELLES DU FRONT N°33 de Siné 19 décembre 2012
Une chose me fait quand même chier dans ma victoire à plates coutures contre Charb, c’est que le numéro de Charlie Hebdo marqué du sceau infamant (le bandeau qui fait bander !) annonçant en gros sa condamnation en couverture, va se vendre beaucoup mieux que d’habitude ! Moi et tous mes potes allons l’acheter pour l’encadrer ! Sacré collector !
L’enfoiré, qui doit se les tordre et se les mordre d’avoir fait appel du premier procès ne le condamnant qu’à 40 000 €, peut encore se pourvoir en cassation dans les deux mois à venir. Teigneux comme il est, cela n’aurait rien d’étonnant qu’il risque le coup pour éviter la honte d’un bandeau de 15 cm de haut en pleine couv’ de son torchon, reconnaissant son forfait, accompagné d’une astreinte de 2 000 € hebdomadaires s’il n’obtempère pas !
Les dommages-intérêts, eux, sont exigibles dès maintenant mais, hélas, l’obligation du bandeau est suspensif donc ne prendra effet qu’une fois le jugement définitif rendu, et le pourvoi en cassation, s’il le demande, retardera encore la décision de quelques années !
Pour mémoire, la chronique qui me vaut tout cet acharnement date du 2 juillet 2008, soit déjà 4 ans et 5 mois ! Si, parfois, comme dans mon cas, la justice est juste, elle n’est pas pressée, c’est le moins qu’on puisse dire !
Une autre chose m’énerve aussi, c‘est que beaucoup de mes amis et lecteurs considèrent que c’est un cadeau que ce fumier est tenu de m’octroyer et non le remboursement de tous les frais que m’ont coûté ces putains de procès à répétition. Beaucoup m’envient presque et me considèrent comme un veinard au cul bordé de spaghetti !
Ils oublient seulement, ou ne savent pas, que toutes nos éconocroques, à ma femme et à moi, y sont passées durant ces pénibles années, et que même ayant gagné, on l’aura encore dans le baba ! »
24 Commentaires
Parmi les 20 qui ont injurié Siné avec leur immonde pétition dans le Monde, des socialistes bon teint, comme les Badinter, Bertrand Delanoë, une Vert de gris comme Dominique Voynet, et des artistes droits de l’hommistes sur le retour, sans aucune conscience politique, comme Mesguisch, Ariane Mnouchkine, ainsi que le renégat Jean-Claude Gayssot et les habituels soutiens au gouvernement israélien qui voient des antisémites partout :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Sin%C3%A9#Tribune_du.C2.A031.C2.A0juillet_dans_le_Monde.
Texte de Desproges
Dans une chronique humoristique pour l’émission le Tribunal des flagrants délires sur France Inter, Pierre Desproges, dans le rôle du procureur, déclarait à propos de Siné (dans le rôle de l’accusé)22 :
« ce morne quinquagénaire gorgé de vin rouge et boursouflé d’idées reçues, présente à nos yeux blasés […] la particularité singulière, bonjour les pléonasmes, d’être le seul gauchiste d’extrême droite de France. Xénophobe même avec les étrangers, rebonjour, masquant tant bien que mal un antisémitisme de garçon de bain poujadiste sous le masque ambigu de l’antisionisme pro-palestinien […]. »
Desproges et Siné travaillaient ensemble pour l’hebdomadaire Charlie Hebdo et s’étaient prêtés à ce sketch au second degré. Ces propos ont été cependant repris dans la presse23 sans que la nature parodique de l’émission soit précisée, laissant entendre que Desproges tenait réellement Siné pour antisémite24.
Polémique entre intellectuels
Ce débat a déclenché à travers les médias une polémique entre intellectuels français sur le thème de l’antisémitisme. Ainsi, Bernard-Henri Lévy analyse l’affaire Siné, sous le titre « De quoi Siné est-il le nom ? » dans le quotidien le Monde du 21 juillet et la situe dans un contexte politique plus large, affirmant que l’antisarkozysme peut être aujourd’hui un véhicule autorisant certains à des dérives antisémites25.
Laurent Joffrin, directeur du journal Libération et ami de Philippe Val, prend part à cette polémique en apportant son soutien à Philippe Val dans un article publié dans les pages Rebonds du quotidien le 25 juillet 200826. Toutefois, si le directeur dénonce les propos de Siné qu’il juge antisémites, son article déclenche de nombreuses réactions critiques chez les internautes en raison de l’utilisation non fortuite du terme « race » pour désigner les juifs, à tel point qu’il modifie la version électronique de son éditorial27. En outre, cet article colporte plusieurs inexactitudes, dénoncées comme mensonges par Acrimed, par exemple l’accusation selon laquelle Siné n’aurait pas tenté de dissiper le malentendu28. Laurent Joffrin persistera en publiant un nouvel article dans les pages « Rebonds », le 28 juillet 2008, sous le titre « Siné, suite… », également accusé d’« omissions et insinuations » par Acrimed29.
La veille, l’historienne Esther Benbassa affirme, dans une tribune intitulée « Siné, nous aurais-tu tous rendus fous ? » :
« Ce qu’a écrit Siné n’est pas tout à fait net. Qualifier Siné d’antisémite l’est aussi peu. On accuse aujourd’hui avec de plus en plus de légèreté d’antisémitisme ceux avec qui on n’est pas d’accord. Surtout lorsqu’il s’agit du conflit israélo-palestinien. À force de brandir à tout bout de champ cet épouvantail, on ne sait plus qui est vraiment antisémite et qui ne l’est pas. Un brouillage qui au lieu d’éradiquer le mal l’entretient, en occultant les vrais antisémites. Qui donc est à l’abri ? Qui peut prétendre aujourd’hui qu’il ne sera pas un jour taxé d’antisémitisme ? Tout glissement de langage peut charger d’infamie celui qui l’a commis. Est-ce qu’on dira de Laurent Joffrin, directeur de Libération, qu’il est antisémite parce qu’il utilise le mot de « race » en parlant des Juifs dans son article publié le 25 juillet dans son journal, pour défendre Philippe Val ? »30
Pétition soutenant Siné
Une pétition31 déclarant « Nous apportons notre soutien inconditionnel à Siné » a été signée par plus de 26 000 internautes32, parmi lesquels des dessinateurs dont Jacques Tardi, Jihel (auteur de nombreuses cartes postales de soutien), Barbe, Tignous, Diego Aranega, Willem, Jacques Lardie, Pétillon, Pichon, Philippe Geluck, Desclozeaux, des écrivains tels Gilles Perrault, Annie Ernaux, François Maspero, Régine Deforges et Raphaël Confiant, des philosophes comme Michel Onfray et Daniel Bensaïd, les humoristes Guy Bedos33 et Christophe Alévêque, l’écrivain et cinéaste Fernando Arrabal, les réalisateurs Jean-Luc Godard, Pierre Carles, Lionel Soukaz, des enseignants, des journalistes (Denis Robert, Denis Sieffert), l’acteur Gérard Depardieu, les comédiennes Marina Vlady et Yolande Moreau, le porte-parole de la LCR Alain Krivine, Olivier Besancenot, l’entarteur Noël Godin34, le vice-président de l’Union juive française pour la paix Pierre Stambul, le musicien François Hadji-Lazaro, le DAL ou encore Rony Brauman, ex-président de Médecins sans frontières35.
Tribune du 31 juillet dans le Monde
Une vingtaine de personnalités se prononcent en faveur de Philippe Val dans une tribune publiée dans le Monde du 31 juillet36, et rappellent un certain nombre de propos du dessinateur, dont ses propos d’août 1982 (voir ci-avant) et des propos qualifiés d’homophobes[Par qui ?] datant du 2 juillet 1997 (« Siné écrivait à propos de la Gay Pride : « Loin d’être un empêcheur d’enculer en rond, je dois avouer que les gousses et les fiottes qui clament à tue-tête leur fierté d’en être me hérissent un peu les poils du cul » »). Parmi les signataires : Alexandre Adler (journaliste et historien) ; Élisabeth Badinter (publicitaire et philosophe) ; Robert Badinter (sénateur) ; Pascal Bruckner (écrivain et philosophe) ; Hélène Cixous ; Bertrand Delanoë (maire de Paris) ; Jean-Claude Gayssot (vice-président de la région Languedoc-Roussillon) ; Blandine Kriegel (philosophe et présidente du Haut Conseil à l’intégration) ; Claude Lanzmann (cinéaste) ; Daniel Leconte ; Pierre Lescure (directeur du Théâtre Marigny) ; Bernard-Henri Lévy ; Daniel Mesguich (directeur du Conservatoire national supérieur d’art dramatique) ; Ariane Mnouchkine (metteur en scène) ; Elisabeth Roudinesco (psychologue) ; Joann Sfar (dessinateur) ; Dominique Sopo (président de SOS-racisme) ; Fred Vargas (écrivain) ; Dominique Voynet (sénatrice) ; Elie Wiesel (Prix Nobel de la paix).
Réponses
Le Nouvel Observateur publie un article intitulé « Quand Siné appelait la France à reconnaître son rôle dans la Shoah », rappelant que Siné avait signé en 1992 une pétition demandant à l’État de reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des juifs au cours de l’Occupation.
L’inspecteur du travail Gérard Filoche, dans une tribune intitulée « Ô combien je soutiens mon pote Siné contre les 20 que vous êtes ! »37, dénonce la courte vue des critiques contre Siné, « qui n’a commis d’autre « crime » récent que de s’en prendre au fils Sarkozy », oubliant les années de courage de Siné. Il décrie avec colère un « autodafé » de l’œuvre de Siné réalisé à partir de citations tronquées. L’historien Maurice Rajsfus publie aussi une tribune soutenant Siné38, ainsi que l’avocate Gisèle Halimi, ayant participé à la fondation de Charlie Hebdo39.
Pierre Rimbert, du Monde diplomatique, publie un article intitulé L’« affaire Siné » Antisémitisme : l’échec d’un chantage40 dans lequel il conclut que l’utilisation de l’accusation d’antisémitisme relève d’une stratégie plusieurs fois utilisées pour écarter un opposant, un indésirable. Selon cet article, seul « un tribunal de l’Inquisition et ses juges inamovibles (Alain Finkielkraut, Ivan Rioufol, Alexandre Adler, Philippe Val, Bernard-Henri Lévy) », pourraient argumenter dans la sphère publique, et de citer « leurs dérapages sur, par exemple, la couleur des joueurs de l’équipe de France ou l’assimilation de l’islam au terrorisme. ». Le même article cite « Edgar Morin, Pierre Péan et Philippe Cohen, Daniel Mermet, Hugo Chavez, Pascal Boniface, Jacques Bouveresse, Charles Enderlin, Pierre Bourdieu, José Bové… sans oublier Le Monde diplomatique » qui ont aussi été soupçonnés ou accusés d’antisémitisme selon les mêmes principes par les mêmes. L’article conclut en assurant que « cette fois, l’affaire semble se retourner contre ses instigateurs ».
Cette affaire donne également lieu à une mobilisation très importante sur internet (blogs, réactions de lecteurs, forums…), dont l’opinion penche majoritairement en faveur de Siné41. De ces soutiens, le dessinateur créera un nouveau journal intitulé Siné Hebdo. Le premier numéro remporte un grand succès commercial (150 000 exemplaires vendus, plus des retirages42).
La LICRA déboutée de sa plainte contre Siné
La LICRA juge les propos de Siné « indignes » et « appelle la plus vive et méprisante indignation »43, puis dépose une plainte contre Siné. Ce dernier est cité à comparaître le 9 septembre 2008 devant la 6e chambre correctionnelle (presse) du tribunal de grande instance de Lyon par la Licra pour « incitation à la haine raciale ». Cette citation à comparaître vise deux chroniques de Siné dans les Charlie Hebdo du 11 juin 2008 et du 2 juillet 2008. D’après la Licra « (…) Maurice Sinet a délibérément incité ses lecteurs à la haine vis-à-vis des musulmans et des juifs »44. L’audience sur le fond a été fixée au 29 janvier 2009. Elle se tient finalement les 27 et 28 janvier 200945.
Siné a été relaxé par le tribunal correctionnel de Lyon le mardi 24 février 200946. « Le tribunal considère que (Siné) s’est autorisé à railler sur le mode satirique l’opportunisme et l’arrivisme d’un homme jeune, engagé sur la scène politique et médiatique » La Licra a fait appel de cette décision et a été débouté par la cour d’Appel de Lyon le 26 novembre 2009.
pour se faire une opinion, il suffit de ré écouter l’émission à grande écoute de RTL où AsKolovitch a lancé l’affaire pour bien comprendre son caractère délibéré : il la présente d’emblée comme une affaire qui va faire du bruit, il créé le « scoop », protège deux fois Val et le journal comme « insoupçonnables » explique que celui ci ne « lit pas » la chronique de Siné, mais annonce déjà, et dit savoir, alors que celui ci est absent, que Vall prépare une réponse éditoriale contre le dessinateur !
Askolovitch pour qui écoute, crée toute l’histoire de A à Z, annonce son développement, anticipe sur ce que Val va faire et se fait juge et partie sur le pseudo antisémitisme » de Siné…
cf le 8 juillet 2008 sur RTL :
http://www.youtube.com/watch?gl=FR&feature=related&hl=fr&v=6eITFby1DaI
Askolovitch Siné RTL Charlie Hebdo Jean Sarkozy Jessica Darty
http://www.youtube.com
Site web: http://sarkozynews.canalblog.com/ SINE : SA VIE, SON OEUVRE. Le mardi
en s’en fout un peu de ces histoires du microcosme parisien …
dreyfus aussi c’était du microcosme parisien imbécile !
Depuis que j’ai regardé la vidéo de votre magnifique intervention au congrès PS de Toulouse face à une salle de costards-cravates qui vous applaudit mollement ( sur un fond bleu couleur UMP ! ) et qui susurrent pour les plus vaillants et les moins morts » vas-y Gérard ! » … tout en se cachant du parterre de peur de se faire repérer par leur valideur hiérarchique ou la caméra de surveillance, j’ai un peu les boules voyez-vous ! …
Les boules pour vous, pour moi, pour nous.
N’avez-vous pas encore compris Gérard ? Ne voyez-vous pas la révolte qui se profile et qui bouillonne venant des terres rurales, péri-urbaines et urbaines ?
Pensez-vous encore à la Jeunesse ?
Le PS après avoir vendu son âme, a t-il aussi vendu ses yeux ?
Ne voit-il rien venir?
Allez Gérard, posez-vous les bonnes questions et trouvez enfin votre grande place dans d’autres mouvements politiques. Oui, partez du PS, quittez ce nouvel UDF pro-Merkel, pro-banques, pro-multinationales,pro-sécuritaire, pro-surveillance, pro-guerre, pro-fric, pro-Medef.
Réveillez-vous Gérard !
Video sur le Chiapas français sous gouvernement « PS »:
« http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=lGDEWuIXuXc »
hahaha il nous sort dreyfus pour une probleme de scribouillard à la quasi retraite avec son employeur !!! loooollll
@ LOKTAR
Pas d’accord.
Il y a bien eu une césure de plus lorsque cet » épiphénomène » dit « l’affaire Siné » est apparu.
Un épiphénomène qui était plus que ça. Un symbole politique de taille.
Il était la dernière goutte qui faisait déborder le vase et il signifia pour beaucoup de militants de Gauche, la fin d’un cycle politique :
Nous en avions complètement fini avec l’idée que le PS se réformerait un jour de l’intérieur. Nous comprenions définitivement avec cet affaire Val/Siné la rupture politique définitivement consommée sans illusion de retour. Le PS n’était pas mort-vivant mais parfaitement mort :
Philippe Val était son croque-mort, tandis que BHL ricanait sous sa bure pendant que Pascal Bruckner donnait les derniers sacrements en priant Nicolas Sarkozy.
Philippe Val n’avait-il pas trainé dans la boue Denis Robert peu de temps avant ?
Philippe Val ne dégommait-il pas outrancièrement tous ceux qui se posaient des questions légitimes sur les USA ou Israël ? Il trainait maintenant dans la boue Siné ?
Alors, les jeux étaient fait : il y avait bien deux camps, sans possibilité de retour en arrière ni même surtout en avant avec l’illusion que le PS puisse un jour se réformer.
Bien sûr, tout ceci est un épiphénomène au regard du mouvement altermondialiste, de Gênes 2001, de ce qui suivit la campagne Bové, etc…mais cet épiphénomène du licenciement de Siné dans le sillage des guerre Bushiste à l’échelle internationale, du racisme ordinaire ambiant et radiophonique , de la géométrie variable en ce qui concerne la défense des droits de l’homme, de la complaisance des élites médiatiques avec la finance prédatrice qui cannibalisait tout, orienta pleinement tout une catégorie de personnes qui comprenait bien par là ce qui se passait à la tête du PS, et de tous ses amis anti-palestiniens, pro-atlantistes, pro-guerre, pro-torture et pro-finance.
L’épiphénomène Val/Siné signifiait un adieu au Parti Socialiste.
Les adieux se signifient d’abord dans les têtes avant de se signifier dans les cœurs. Certes, M. Hollande a été élu en 2012 mais d’extrême justesse et avec un fort taux d’abstention. En premier lieu pour virer le malade mental qui nous gouvernait avant. Le bushiste décompléxé Nicolas Sarkozy et grand ami de Phillipe Val ou de Manuel Valls.
Cette victoire ne doit donc leurrer personne.
Elle est fragile et au fil des évènements en cours, qui ne comprendrait pas que si le gouvernement Ayrault ne change pas d’état d’esprit et de politique générale, tout partira en fumée ?
Les éternels sauveurs du PS seront pour leur part aux abonnés absents quand les apparatchiks viendront les supplier de voter encore pour leur sinécures après avoir enfler tout le monde et en premier lieu leur électorat majoritaire !
Il n’y aura plus personne demain pour sauver une énième fois la Cinquième république !
La bonne blague ! Le combat, la vie, les rires sont ailleurs ! Vive la VI ° république !
Bravo à M.Filoche d’avoir compris à l’époque ce qui se passait symboliquement et POLITIQUEMENT. C’était un licenciement politique et le camp de la domination idéologique tentait d’écraser toute dissidence, toute effronterie. Il fallait résister !
A lire sur la Grèce :
« Tous les paris ne sont pas gagnants et tous les hedge funds florissants. L’un d’entre eux, Third Point, vient toutefois de décrocher le gros lot en pariant sur la dette grecque, puis en participant à l’opération de rachat par l’État grec. L’opération lui a permis d’acheter pour 500 millions de dollars de titres au prix de 17 cents (soit 17 % de la valeur nominale) et les revendre à 34 cents, c’est à dire le double »
Ô quelle belle » Europe » que voilà !A gerber ! C’est le peuple Grec qui paie les banquiers deux fois plutôt qu’une ! Voire dix fois plutôt qu’une !
Article complet par F. Leclerc :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=44913
alors là exceptionnellement avec les propos insultants (« un problème de scribouillard à la quasi retraite avec son employeur ») de ce « Loktar » on a affaire à un imbécile complet, pas partiel mais complet. Pas seulement un de ces ratés qui éructe ici de temps en temps des mépris non argumentés, non, un personnage qui n’a rien compris, qui passe à coté de la plaque d’un débat qui a traversé la gauche en été 2008 et qui était exemplaire d’un coté, du suivisme conformiste opportuniste de la bien pensance, de l’autre de la résistance historique de la gauche dans ses meilleures traditions. On ne refera pas un Loktar, ça fait partie de ces gens poujadiste de bas niveau qui ne lisent pas, ce qui est leur droit, mais qui méprisent ceux qui lisent, et ça c’est dangereux par delà l’inculture.
j’ai été plus ovationné que Valls, sans doute le plus applaudi à la fin par une standing ovation du congrès, les images ne rendent pas compte du congrès entièrement debout à la fin de mes 7 minutes chronométrées de temps de parole (j’ai dépassé à 7’52). Ce fut un grand congres socialiste, avec 4 000 participants, et la majorité des militants présents sont sincères et non pas comme vous les décrivez, d’ailleurs ce fut la raison des applaudissements massifs, relevés, sur le coup, par toute la presse étonnée.
Congrès de Toulouse : le PS applaudit des deux ailes Nouvel Observateur Créé le 27-10-2012 à 11h30 – Mis à jour à 15h31 Par Nicolas Chapuis
« En attendant Aubry et Ayrault, deux orateurs ont su sortir les militants de leur torpeur : Manuel Valls et… Gérard Filoche.
L’applaudimètre réserve des surprises au congrès de Toulouse. Alors que les intervenants se succèdent pour des interventions très courtes et chronométrées, les grands gagnants de la matinée sont Manuel Valls et… Gérard Filoche. Avant lui, Benoît Hamon avait un peu réveillé les militants avec un discours enlevé, de défense du gouvernement. Le procès en amateurisme ? Hamon raille la droite, « la belle bande de professionnel qui nous a laissé 600 milliards d’euros de dette supplémentaire. » Une saillie qui porte.
Mais c’est bel et bien Filoche qui emporte le morceau. La salle ronronne mais le pilier de l’aile gauche entame un discours offensif qui fait taire peu à peu le brouhaha. Fort du joli score réalisé par la motion conduite par Emmanuel Maurel, l’ancien de la LCR retrouve des accents syndicalistes et s’invite dans le débat sur le coût du travail : « Le travail ce n’est pas un coût, c’est une richesse ! » Avant de s’emporter contre l’expression « charge sociale » : « Ça n’existe pas. Ce sont des cotisations sociales. Et les cotisations sociales, c’est magnifique. Il ne faut pas les baisser, jamais ! » La voix gronde et les acclamations déboulent des tribunes pour saluer la sortie de Filoche. »
à tel point que Valls qui devait parler après moi a demandé à décaler son intervention.
« Son refus de s’excuser, son renvoi par Val, ses démèlées judiciaires avec Charlie, ne sont pas mon histoire. » Mais si ! C’est entièrement TON histoire indélébile en ce que tu la confirmes encore 4 ans après et en dépit de tous les jugements, c’est entièrement ta faute préméditée, délibérée, entièrement le fruit de ta vilenie pour te faire bien voir de la bien-pensance sur RTL !
plus applaudis que vals … mais le ministre c’est lui et tu n’es que son VRP, à lui et à tous les autres social-traitres du ps… on se satisfait de peu pas vrai ?
à chacun son brouet …
quand on est engagé dans la lutte militante, on ne considère pas les applaudissements comme « un brouet »
mais quand on est mesquin à esprit étroit, on ignore ce qu’est la lutte militante et on la rapetisse, la méprise,
enfin quand on a l’habitude d’écrire « social-traitres », on sait tellement bien en quoi ça sonne son bon vieux stalinisme !
c’est vrai que 3 centimes pour les smicards ça fleure bon le léninisme pur et dur ….
et je ne te parle même pas de la réforme des retraites qu’ils nous préparent mais je ne m’attends pas à te voir battre le bitum dans ce cas …
tu as raison, le brouet c’est pour le peuple, pas pour les élus …
joyeux réveillon !
comprends rien à ce que tu écris…
à D&S, on condamne évidemment l’augmentation scandaleusement faible du Smic, d’ailleurs tu verras bientôt l’article que j’écris à ce sujet sur ce blog,
la réforme des retraites, on l’a combattue de toutes nos forces et on continuera, pourquoi nous insulter d’avance, le bitume, on connait ainsi que les salles de meeting (j’en ai fait 56 en 2010 devant des dizaines de milliers de personnes dans toute la France, plus des centaines d’articles, des dizaines de n° de la revue D&S mois après mois, et un livre spécial chiffré et argumenté « Une vraie retraite à 60 ans c’est possible » Ed. Gawsewitch,… mais tu ne lis pas sans doute ? Je suis allé me battre sur BFMTV avant hier soir contre ce pourri de Woerth, mais tu n’as pas vu non plus…)
quant au « brouet » la mesquinerie de ton premier post ne s’éclaire pas dans ta deuxième répartie, qu’est ce que tu veux dire, on pige rien…
quant au réveillon, merci
aller taper la causette dans le poste avec woerth pendant que les copains du parti se foutent de la tête de leurs électeurs tu appelles ça te battre ? contre des moulins à vent alors …
mais excuse moi j’étais mal informé je croyais que c’était 3c en fait c’est 2,5c
bravo la gauche
Allez. Laura d vous n êtes qun médiocre provocateur passez votre chemin
Autant pour moi ! Si vous avez été applaudi à Toulouse, alors tant mieux. Il est vrai que les images vidéo ont été censurées sur ce point, ça devait déranger certains qui ne voulait pas que ça fasse le buzz…
Ceci étant dit, quand on voit ce que fait le gouvernement à Notre Dame des Landes et ce qui se prépare de similaire comme en Grèce, on se demande au vu de l’aile droite majoritaire au PS ce que fait « Démocratie & Socialisme » encore dans ce parti … ( ? )
Vous suivant de longue date dans vos combats, je n’aurais jamais l’impudence des ignorants qui vous condamne sans savoir ce que vous avez fait toute votre vie ( Ils devraient avoir honte au vu de toutes vos luttes ! ), mais hélas, il semblerait que l’appareil intérieur du PS soit grippé sur l’accélérateur néo-libéral et ce n’est pas le Clintonisme idéologique avec des hochets sociétaux ( certes nécessaires ! ) qui va pouvoir faire longtemps diversion.
Je ne suis pas un maximaliste, mais je suis sidéré que les têtes d’oeufs du PS ne mentionnent jamais les réflexions de haute voltige de M. Paul Jorion en ce qui concerne le système économique ou celles de M. André Gorz en ce qui concerne l’écologie politique.
Le PS néolibéralisé au trois quart est en retard d’un demi siècle sur la pensée politique et sur les derniers développements en ce qui concerne les véritables enjeux de la crise en cours.
Paul Jorion ce n’est pas Lénine, il serait temps que le PS se penche sur le sujet ! Quand on voit que le peuple grec est sacrifié sur l’autel de la spéculation immonde des Hedge funds, des banques via la Troika, ces gouverneurs & voleurs de la démocratie, il est clair que la guerre civile approche en Grèce, il ne faut pas s’appeler Madame Soleil pour imaginer le scénario de demain matin…
Merci pour tout M. Filoche et à bientôt sur le bitume ! ou ailleurs …
Pourquoi Woerth est un pourri quand il pond des mesures de droite ? Il est dans son rôle, il ne trahit pas sa classe.
On ne peut pas en dire autant des ministres « socialistes » qui font la même politique que Merkel et Sarkozy. Pourquoi ne pourrait-on pas dire d’eux qu’ils sont des pourris ? Il me semble que faire une politique de droite c’est encore pire quand on est supposé être de gauche.
donc vous etes davantage indulgent avec la droite qui ne trahit pas sa classe, qu’avec la gauche qui le trahit, donc, au fond, en dernière instance, vous préférez la droite, c’est ça ?
hé oui un homme de droite qui prend des mesures de droite ce n’est pas lui le pourri … le pourri c’est le menteur …
vous avez le droit « Laura D » de préférer la droite, mais vous vous trompez de blog, ici on est et on agit a gauche pour l’unité de la gauche
acrimed : Une nouvelle victoire de Siné contre l’éditocratie
par Mathias Reymond, le 24 décembre 2012
Charlie Hebdo a été condamné une nouvelle fois par la justice à verser des dommages et intérêts au dessinateur Siné pour rupture abusive du contrat qui le liait au journal. Si nous nous réjouissons de cette victoire pour la liberté d’expression nous n’oublions pas aussi d’apporter notre soutien à Siné.
Rappel des faits : en juillet 2008, Charlie Hebdo publie une chronique de Siné dans laquelle celui-ci dénonce le prétendu opportunisme religieux de Jean Sarkozy. Extrait : « il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! » S’en suit une véritable fronde contre le caricaturiste qui mène à son licenciement de Charlie Hebdo pour cause « d’antisémitisme ».
Une grande partie des patrons de presse, des éditocrates et des philosophes de télévision ont alors soutenu Philippe Val – directeur de l’hebdomadaire – dans sa purge anti-Siné. Ainsi, Bernard-Henri Lévy, Alexandre Adler, Claude Askolovitch, Pascal Bruckner, Robert et Élisabeth Badinter, Laurent Joffrin… mais aussi Dominique Voynet ou Bertrand Delanoë n’hésitent pas à prendre leur plume pour attaquer Siné. La plupart de la rédaction de Charlie Hebdo se range même derrière Val dans cette affaire [1]. Pourtant, pour qui connaît un peu Siné et son œuvre, l’accusation d’antisémitisme est dénuée de fondement et même complètement farfelue. Ainsi que nous le rappelions en 2008 dans un article de soutien à Siné [2], ce licenciement est donc une véritable atteinte à la liberté d’expression.
Depuis, que s’est-il passé ? Philippe Val quitte Charlie Hebdo en 2009 pour prendre la direction de France Inter et renvoyer quelques chroniqueurs encombrants [3]. Il laisse la gestion de l’épave satirique à Charb qui n’a pas brillé par son courage dans cette affaire comme nous l’écrivions dans notre article sur l’histoire de Charlie Hebdo. En effet, au moment du licenciement de Siné, Charb était rédacteur en chef adjoint et avait pris parti… contre le chroniqueur, dans un éditorial amphigourique dans lequel il expliquait que Siné avait porté « atteinte » aux « valeurs essentielles » de Charlie Hebdo (rires).
Siné de son côté, soutenu par des milliers de personnes, a remonté la pente et lancé un hebdomadaire (Siné Hebdo) en septembre 2008 qui s’est muté en mensuel trois ans plus tard (Siné Mensuel). Mais surtout Siné a gagné. À deux reprises. Une première fois [4], le 30 novembre 2010, quand le tribunal de grande instance (TGI) a rendu un jugement dépourvu de toute ambiguïté : « Il ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Maurice Sinet sont antisémites, (…) ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant (…). [De plus,] Il ne pouvait être demandé à Siné de signer et faire paraître une lettre d’excuse ». Charlie Hebdo (plus précisément la société Les Éditions Rotatives) a été condamné à verser 20 000 euros à Siné pour rupture abusive de contrat. En outre, pour le TGI, « la médiatisation de la rupture et le caractère humiliant de son annonce apprise en même temps que les lecteurs par la publication du numéro du 16 juillet 2008, ont causé à Siné un préjudice moral qu’il convient d’indemniser en lui allouant la somme de 20 000 euros ». Soit un total de 40 000 euros.
Pourtant Charlie Hebdo a préféré faire appel. Et c’est ainsi que Siné vient de remporter une deuxième victoire, avec un jugement encore plus terrible pour l’hebdomadaire :
« Charlie Hebdo est condamné une nouvelle fois par la justice à verser des dommages et intérêts au dessinateur Siné pour rupture abusive du contrat qui le liait au journal depuis 16 années. L’hebdomadaire dirigé par Charb devra également publier sur la couverture, un communiqué judiciaire sur un bandeau de 15 centimètres de haut sur toute la largeur sous peine d’astreinte de 2000 € par semaine. La cour d’appel de Paris par un arrêt du 14 décembre 2012 confirme ainsi le jugement de tribunal de grande instance de Paris du 30 novembre 2010. La cour condamne le journal à verser 90 000 € de dommages et intérêts et 15 000 € pour les frais de justice au lieu des 40 000 € et des 5000 € attribuées lors du premier jugement. » (extrait du communiqué de presse de Siné)
Nous rappelions qu’au moment du premier jugement, les juges médiatiques de Siné (nommés plus haut) n’avaient pas fait la publicité de cette condamnation… Cette fois-ci, le silence est assourdissant.
À l’époque des faits, Laurent Joffrin, alors directeur de Libération, mais également proche de Philippe Val, s’était fendu de deux articles qui ne faisaient pas preuve d’une grande honnêteté intellectuelle. Dans le premier il n’hésitait pas à comparer la phrase de Siné aux œuvres complètes de Drumont, Maurras ou Brasillach. Dans le second, que nous avions décrypté en long et en large ici-même, il accumulait les insinuations, multipliait les omissions et surtout, réécrivait l’histoire. Maintenant que Siné a gagné deux fois, Joffrin, parti de Libération pour Le Nouvel Observateur, a choisi le silence. Quant au nouvelobs.com, il s’est contenté de reproduire le communiqué de l’AFP annonçant la victoire de Siné… sans rappeler les virulentes prises de position de Joffrin.
Les éditocrates ont la mémoire courte… ou la mémoire sélective.
Mathias Reymond
Notes
[1] Courageux, Tignous et Willem avaient publiquement soutenu Siné. Michel Polac et François Cavanna ont fait de même par la suite…
[2] Face à Philippe Val, Charlie Hebdo et BHL, Acrimed soutient Siné.
[3] Voir notre article : « Le bal des faux-culs sur France Inter ».
[4] Voir notre article ici-même.
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[...] Le complot de Val/Sarkozy/Askolovitch et de tous ceux qui avaient osé mettre Siné en cause il y a …. [...]
[...] –le soi-disant antisémitisme de Siné– ne tient absolument pas la route (il a d’ailleurs gagné tous ses procès sur ce point), mais c’était un argument d’autorité facile, qui a trouvé [...]