Mon intervention au BN du mardi 6 mai

1°) Sur les thèmes de campagne pour les élections européennes

Oui il faut agir pour limiter les craintes qui se manifestent à propos du résultat possible des élections européennes. Parce que ce que ce résultat est déterminé avec les mêmes paramètres qui l’ont emporte les 23 et 30 mars derniers. On peut même dire que c’est pire parce que depuis le message des électeurs socialistes qui se sont abstenus n’a pas été entendu. Et même les mesures du nouveau gouvernement aggravent les raisons qui ont poussé à l’abstention une grande partie de notre électorat. La droite ne s’est imposée que par la démobilisation massive à gauche, et cela est du fait de la politique d’austérité et de cadeaux aux patrons du gouvernement. On a beau nier qu’il s’agisse « d’austérité » et de « cadeaux », nos électeurs ne sont pas tout a fait sans lucidité.

Alors oui, ce qui vient d’être proposé, par exemple, peut être repris dans la dernière semaine ou se cristallisent les votes. En pleine actualité des gros salaires que se versent les patrons et qui font scandale alors qu’on leur donne des milliards (et qu’ils s’en moquent en bradant sans consulter le gouvernement Alstom à General Electric, avec tout ce que cela signifie en perte d’industrie et d’emploi… ) Si on reprenait la revendication de la CES ( Confédération européenne des syndicats) d’un salaire maxima limité à 20 Smic, si on annonçait qu’on allait l’appliquer en France où nous en avons le pouvoir et qu’on se battre au Parlement européen pour le faire reprendre si la majorité bascule à gauche, cela aurait le mérité de concrétiser ce possible changement de majorité auprès des électeurs qui s’interrogent et qui ont du mal à percevoir l’avantage d’avoir Martin Schultz par rapport à Jean-Claude Juncker.

Salaire maxima, et salaire minima : car il y a toujours la question pendante des travailleurs dits « détachés », contre lesquels, en pratique rien n’a été fait. Ils sont 350 000 à subir ici, sur notre territoire, du dumping social, 200 000 identifiés, et 150 000 qui ne le sont pas, souvenez vous des chiffres de Michel Sapin, ici même. Or l’Europe ne nous empêche pas d’appliquer nos lois, le Smic se contrôle sur le Smic brut et net, aucune directive n’a traduit le renoncement à appliquer le droit pénal du travail contenu dans notre Code du travail. Ce sont nos lois, celles de la République, je l’avais déjà dit il y a quatre mois qui s’appliquent, et le non respect du Smic est sanctionné lourdement, tout au moins il peut l’être si on pousse, si on veut. Qu’il y ait des contrôles et sanctions contre les patrons voyous qui introduisent ici des travailleurs européens dont ils ne paient pas les cotisations sociales serait très enrichissant, exemplaire.

2°) Sur le Marché transatlantique :

Ensuite, mon cher Henri, tu as toute mon amitié, mais ta présentation des négociations du traité transatlantique me semble relever d’une Alice au pays des merveilles idyllique. Comme si l’Europe était en position de force pour ces négociations ? En fait ce qui va se passer, ce sera pire que l’élargissement de 15 à 28 commencé en 2004 et que tout le monde critique maintenant. Cela s’est fait au détriment de toute cohésion européenne. Là il s’agit d’élargir à 50 états de plus, cela fera 78 états. Et nul n’ignore la puissance des USA face à une Europe éclatée à 28. C’est une négociation entre un porte-avion et un chalutier. C’est Laurent Fabius ici qui a dit que l’Europe était un « nain politique ». oui, mais les USA sont un géant politique. Nos négociateurs auront tous les handicaps, y compris celui d’être écoutés par la NSA, avant même d’arriver en séance. Au lieu d’être pugnaces et de protéger nos droits, ils seront soigneusement divisés et dominés. Tu parles de 12 conditions, 12 lignes rouges, mais la dernière fois, dans cette salle, c’était quatre conditions…  et puis, il y en a de bien plus nombreuses. Ce n’est pas parce que l’exception culturelle serait (temporairement ?) épargnée, qu’elle ne sera pas « encerclée »  et que les autres n’auraient pas d’aussi lourdes conséquences. Les droits de douane protègent encore nos produits industriels et agricoles, mais aussi nos services. Nous avons travaillé aussi cette question !

(OFF : pour la France, cet « équivalent droits de douanes » se lève à 37,6 % pour les communications ; 36,4 % pour la construction ; 61,7 % pour les assurances ; 50,7 % pour la finance ; 39,8 % pour les « autres services ». Pour les Etats-Unis, ces équivalents droits de douanes atteignent 36,9 % pour les communications ; 95,5 % pour la construction ; 43,7 % pour les assurances ; 42,3 % pour les autres services. L’enjeu des négociations sur les services serait donc très important. Le plus important resterait, cependant, à venir : les « protections après la frontière », c’est-à-dire les normes. Ces normes sont juridiques, culturelles, financières, environnementales, sanitaires… Il n’y a aucune possibilité de créer un « grand marché intérieur » entre les Etats-Unis et l’UE sans que ces normes soient standardisées. )

Je n’ai pas le temps pour développer, mais on pourrait on devrait avoir la discussion sur le fond, ici, un jour, à ce BN…

(OFF : Pascal Lamy, alors commissaire européen au Commerce extérieur, déclarait en 2004, que ces normes faisait l’objet d’une préférence collective et constituait « L’ensemble des choix opérés par les collectivités humaines en tant que collectivités ». Pascal Lamy semblait ignorer l’activité intense des lobbies d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique pour édicter ces « préférences collectives ». Ces « préférences collectives », ces normes, concernent tout notre mode de vie.

Le rapport de Claude Revel, Conseillère du commerce extérieur de la France, à notre ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq, affirmait : « L’accord UE Etats-Unis à venir sera un accord fondamental par sa portée juridique ; les enjeux en termes de régulation à venir sont énormes Le rapport de forces est favorable aux Etats-Unis ».  Ce rapport n’hésite pas à préciser que tous les secteurs sont concernés « Les industries, l’agriculture et l’agroalimentaire mais aussi de plus en plus de services, y compris traditionnellement publics en France ». Le « traditionnellement » a le mérite d’indiquer clairement que les négociations pourraient parfaitement remettre en cause ce caractère public.)

Cet accord va s’imposer au reste du monde. Tu dis habilement, Henri que tu préfères que ces normes se négocient entre « pays démocratiques » plutôt que d’être imposées par la Chine plus tard. Outre que je ne comprends pas bien à quel sorte de monde dangereux du futur tu fais référence, cela ravalerait au rang de simulacres les autres négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) : ce seront aux Etats-Unis et à l’Union européenne d’imposer leurs normes, donc…  aux Etats-Unis. Pareil diktat générera des tensions fatales avec d’autres « blocs » économiques, très dangereux dans le cas, par exemple, d’une bipolarisation avec la Chine. Au lieu d’un monde multipolaire, la toute puissance d’un pole, constitué sauvagement de cette façon, menacera le reste de la planète et suscitera inéluctablement les cassures et les résistances. « Le capitalisme porte la guerre en son sein comme la nuée porte l’orage ».

(Rajoutons : Les Etats-Unis ont une politique industrielle. Leur industrie est réglementée par le « Buy american Act » pour la sidérurgie. Dans l’UE, c’est… Arcelormittal qui décide. Les Etats-Unis n’hésitent pas à verser toutes les aides publiques nécessaires au soutien de leurs « champions industriels ». Les articles 107 à 109 du traité de Lisbonne interdisent aux Etats-Membres de l’UE de verser des aides publiques aux entreprises. La concurrence prétendue « libre et non faussée » doit s’imposer partout. Elle ne sera pas libre. Elle sera faussée. Les marchés publics des Etats-Unis sont réservés à 25 % à leurs PME. Un accord de libre-échange avec l’UE n’engagerait que l’Etat fédéral, pas les marchés publics des 50 Etats américains. Les Etats-Unis ont une politique internationale redoutablement efficace
L’UE ne peut pas en avoir car l’article 28 A du traité de Lisbonne oblige à prendre à l’Unanimité du Conseil les décisions en matière de politique internationale.  Les Etats-Unis ont une politique de change
Grâce à cette politique, la valeur du dollar par rapport à l’euro, au yen, au yuan, augmente ou diminue en fonction des intérêts des Etats-Unis. Dès 1971, le secrétaire d’Etat au Trésor, John Connolly affirmait : « Le dollar est notre monnaie et votre problème ». La création de l’euro n’a rien changé, le dollar est toujours notre problème car la politique de change de l’euro est laissée à la BCE qui n’a qu’une seule mission : garder la valeur de l’euro. Le résultat est un euro cher (sa valeur par rapport au dollar a augmenté de 70 % entre 2002 et 2010) qui pénalise, de façon inouïe, les exportations de la zone euro. Le nivellement par le bas assuré pour les salariés. La perspective d’aligner « les standards de vie » vers le haut n’est qu’un miroir aux alouettes. Les salariés des Etats-Unis ont subi les effets de l’Alena, l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Ce ne sont pas les salaires et les conditions de vie des salariés mexicains qui ont été tirées vers le haut mais ceux des salariés des Etats-Unis et du Canada qui ont été tirés vers le bas. Les salariés de l’Europe des 15 n’ont pas vu leurs salaires et leurs conditions de travail tirés vers le haut lorsque l’Union européenne a ouvert grand ses portes aux pays de l’Europe centrale et orientale (les PECO) sans approfondissement démocratique et social préalable. Au contraire. Combien de salariés de l’industrie, en France, ont-ils entendu répondre à leurs revendications salariales : allez donc voir en Pologne ou en Roumanie ? L’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE soumettrait les salaires et les conditions de travail des salariés européens et américains à une double pression vers le bas : celle du Mexique d’un côté, celle des PECO de l’autre.)

Les seules gagnantes seraient les firmes transnationales. Dans tous les cas de figure, quelles que soient les firmes transnationales qui l’emporteraient dans tel ou tel secteur, l’accord se ferait sur le dos de ces salariés qui verraient leurs salaires et leurs conditions de travail nivelés par le bas. D’ailleurs nous avons tout sous les yeux de façon expérimentale et spectaculaire : regardons Alstom et General Electric. Regardons les effets sur notre industrie et sur l’emploi.

(Rajout en off : Que les négociations soient publiques, que les peuples soient consultés ! En 1997, les Etats-Unis, le Canada, l’UE et d’autres pays  avaient secrètement négocié l’Ami (Accord multilatéral d’investissement). Ce n’est que lorsque les conséquences de cet accord avaient été mises en lumière (l’« effet Dracula ») que les négociateurs avaient été obligés d’y renoncer. En 2012, c’est l’Acta (Accord commercial anti contrefaçon) que le Parlement avait refusé de ratifier. Pourtant les Etats-Unis et 22 Etats de l’UE (dont la France) l’avaient signé. Cet accord sous prétexte de lutter contre les « contrefaçons » organisait la fin de la neutralité d’Internet en obligeant les fournisseurs d’accès à coopérer à une sorte d’Hadopi mondial. Pire, cet accord considérait comme des « contrefaçons » la fabrication de médicaments génériques par des pays comme le Brésil et l’Afrique du Sud. L’Acta défendait le droit de la « propriété intellectuelle » des firmes multinationales pharmaceutiques contre le droit des peuples à se soigner. La Commission européenne avait refusé, jusqu’à l’été 2010, de divulguer quoi que ce soit des négociations en cours. Wikileaks l’avait fait et les médias s’étaient emparés du dossier. L’Acta n’avait pas survécu à ces révélations. Là encore l’« effet Dracula » avait joué à plein. Instruits par des échecs, le gouvernement des Etats-Unis et la Commission européenne prendront toutes les précautions pour parvenir à leurs fins. C’est dans notre dos, dans le secret, contre les parlements, les républiques, les peuples que va se négocier à haute dose et a haut niveau, l’ensemble de ces tractations pour mieux nous « plumer ». Il n’y a rien de bon à attendre de ce processus sinon la fin d’un projet européen, déjà mis à mal quand nous sommes passés de 15 à 28 états. Passer à 78 états dans ces conditions c’est la fin de tout projet de construction d’une Union européenne politique, économique et sociale.).

3°) Du devenir des institutions territoriales :

Reste une troisième idée, qui me revient et que j’esquisse : je ne comprends pas ce séisme que le gouvernement provoque dans nos institutions territoriales. Je suis pour la défense des communes, des départements et des régions telles qu’elles sont avec déconcentration des décisions, et un état national stratège, et volontaire. Pas pour affaiblir l’état devant les multinationales qui l’emporteraient sur nos régions faussement fortifiées. Comme le dit Claudie Lebreton, et je l’avais entendu dans cette salle, rien ne prouve que le fameux « millefeuille » administratif coute cher, et que celui qui sera a sa place coutera moins cher. S’embarquer dans ce jeu de lego risque au contraire de casser ce qui fonctionne bien et de générer des vraies fausses féodalités qui fonctionnent beaucoup moins bien. Avec des pertes considérables de temps et de démocratie en ligne… car les décisions s’éloigneront des citoyens sans atteindre des niveaux où elles soient pertinentes. Et surtout je doute que nos électeurs soient intéressés par cette complexe vraie fausse recentralisation. Bousculer la fin du quinquennat avec cela va faire mauvaise diversion aux gros problèmes économiques et sociaux qui dominent tous les esprits. J’ai peur qu’on se fourvoie et qu’on se morde les doigts en se lançant dans cette opération. Pas sur du tout que ce soit bien pris ni compris au moment ou l’on diminue de 11 milliards les transferts aux collectivités territoriales. Et cela que les élections soient en 2015 (il vaudrait mieux) qu’en 2016 à un an de la fin du quinquennat (quel risque !).

24 Commentaires

  1. Posted 7 mai 2014 at 12:41 | Permalien

    « [...] les mesures du nouveau gouvernement aggravent les raisons qui ont poussé à l’abstention une grande partie de notre électorat. »

    Et le résultat des européennes n’en sera que plus catastrophique encore.

    « Je veux mourir ! », qu’on entend habituellement au pavillon des suicidés, semble être le slogan du gouvernement…

  2. Posted 7 mai 2014 at 13:12 | Permalien

    c’est vrai, nous ne cessons de le dire, c’est cap suicide ou cap a gauche

  3. Gilbert Duroux
    Posted 7 mai 2014 at 14:28 | Permalien

    La thèse du suicide organisé, je n’y crois pas. J’aimerais connaître les motivations des dirigeants « socialistes ». Les dirigeants du PS ont tous l’air repus et bons vivants. Ils ne sont pas suicidaires. Par ailleurs, j’ai énormément de mal à croire que les choix qui sont faits sont des choix tactiques (les pontes « socialistes » espérant que le MEDEF va embaucher en échange des cadeaux qui sont faits aux patrons). Ils ne sont pas naïfs à ce point. Ils ont donc forcément d’autres intérêts que la défense de leurs mandants.
    Qu’obtiennent-ils en retour de leurs trahisons ? On a déjà vu avec les affaires Cahuzac, Dray, Moscovici et tant d’autres que ces gens là aiment l’argent. Ce serait la motivation de leurs agissements ?

  4. sylvie
    Posted 7 mai 2014 at 18:01 | Permalien

    je rejoins le commentaire n°3 de Gilbert :

    « Qu’obtiennent-ils en retour de leurs trahisons ? « 

  5. luc
    Posted 7 mai 2014 at 18:49 | Permalien

    Concernant les collectivités locales, il faut rappeler quelques chiffres.

    Dépenses des collectivités locales en 2012 : 222,3 milliards d’euros.
    Dont
    - Dépenses de fonctionnement : 101,7 milliards d’euros.
    - Investissements : 43,4 milliards d’euros.

    Le « millefeuille administratif » nous coûte tout de même 100 milliards d’euros par an.

    Source
    INSEE Dépenses et recettes des collectivités locales.
    http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=3.2&xml=t_3206

  6. Grégoire
    Posted 7 mai 2014 at 23:58 | Permalien

    @ Luc,

    Toujours une lecture bêtement partisane de chiffres auxquels tu fais dire n’importe quoi. Le sophisme serait-il l’horizon indépassable de ta pensée? en quoi dire que les dépenses de fonctionnement représentent 101,7 milliards d’euros te permet-il d’en déduire que le « millefeuille administratif » (expression tout faite qui est à la réflexion ce que le big-mac est à la gastronomie) coûte 100 milliards? Et en quoi, a fortiori, cela démontrerai que diminuer le nombre des régions permettrait d’économiser quoi que ce soit ? Du simple point de vue de la rationalité (ce qui devrait te tenir à cœur, en bon libéral que tu es)ton discours est indigent. C’est de la pure rhétorique. Une coquille vide.

    Un peu de contradiction libérale sur ce blog de gauche, pourquoi pas, mais de grâce, pas un simple bégaiement stérile.

    Vive la sociale !

  7. rêveur
    Posted 8 mai 2014 at 3:59 | Permalien

    @ luc et grégoire.

    C’est clair, vive la Sociale… c’est d’ailleurs le seul moyen de nous en sortir. Il n’y a pas de 3ème voie à la Blair. C’est du Marx que nous vivons… la lutte des casses quoi. Jamais la France n’a été aussi joyeuse et apaisée qu’après avoir suivi le programme du C.N.R.
    Et pas tant parce que nous sortions de la guerre et qu’il fallait tout reconstruire. Mais surtout parce qu’il avait été décidé de suivre le programme du CNR et que ça a clairement porté ces fruits.

    « Un peu de contradiction libérale sur ce blog de gauche, pourquoi pas, mais de grâce, pas un simple bégaiement stérile. » Oui Luc. Tu peux croire ce que tu crois ou même défendre le libéralisme, mais PROUVE. Démontre nous. Sinon c’est juste du gloubi boulga infâme. Ke même brouet qu’on nous sert sur BFM/France 2/TF1/I-télé/Lci/la pQR/ L’express/ Le point/ Libé/ Le monde …

    Bref c’est de l’ordre du constat (erroné souvent) et jamais ça ne dépasse le cap de la constatation. Nous voulons des preuves et des explications. Ou alors arrête de venir publié ici… Tu t’épuises pour rien :). Et accessoirement, tu nous saoules :). Rien de bien méchant mais on peut aisément s’en passer.

  8. Pas bête mais méchant
    Posted 8 mai 2014 at 10:00 | Permalien

    Le programme du CNR a été accompagné des reformes de mendes-france mettant prioritaire l’investissement (et non pas le déploiement ou/et l’intervention sociale). Reprenez vos livres d’histoire, les ignorants.

  9. Grégoire
    Posted 8 mai 2014 at 10:48 | Permalien

    @Pas Bête,

    Certes, l’après guerre n’a pas été seulement à base de « jours heureux », mais ça ne veut pas dire que ce programme n’ai pas été significativement appliqué, notamment dans ses aspects redistributifs. Et ne serait-ce que ça, mais la création de la sécurité sociale, ce n’était pas rien.

  10. rêveur
    Posted 8 mai 2014 at 10:53 | Permalien

    Merci… et tant que tu y es, si tu as une lecture à conseiller sur le sujet. Parceque les livres d’histoires rédiger par et pour les dominants, j’en ai un peu rien à s’couer.
    Je suis plus intéressé par un Ambroise Croizat… ou mieux, les communards, les brigades …

    https://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2333&var_recherche=ambroise+croizat

    Militant syndical, membre du Parti communiste, ministre de 1945 à 47, il fut le principal instigateur de la Sécurité Sociale en France, l’un de ceux qui ont institué les conventions collectives, le système des retraites, les comités d’entreprise, la médecine du travail tout ces « conquis sociaux » que les néo-libéraux au pouvoir s’emploient à détruire par tous les moyens depuis des années.

    Si Croizat est méconnu en France, si nous ignorons tout de notre propre histoire sociale, ce n’est pas un hasard. C’est le résultat d’un combat idéologique et politique dans lequel chacun doit choisir son camp mais où la neutralité est impossible.

    Minuscule victoire, lors de la première diffusion de cette émission, nous disions que le nom d’Ambroise Croizat ne figurait pas dans le Larousse ni dans le Robert. Mais, victoire, au terme d’une longue lutte menée par la CGT, ce nom figurera désormais dans les dictionnaires…

  11. Posted 8 mai 2014 at 10:54 | Permalien

    Bonjour à tous,
    Combien le Medef coûte-t-il à la collectivité ? La réponse dans cette courte vidéo : http://www.solidaires.org/article46520.html
    Solidairement.

  12. Pas bête mais méchant
    Posted 8 mai 2014 at 11:38 | Permalien

    Je suis naturellement pour la sécurité sociale. Qui peut être contre ? Mais entre les communistes d’avant guerre productivistes, patriotes, pas friands d’impôts et ceux de maintenant…
    Pour ce qui est le sens de l’investissement utile, il faut reprendre les discours PMF sur le site de l’assemblée nationale. Lui, etait peut être le premier « social-démocrate » au sens noble pas comme certains opportunistes (je vous laisse deviner où) et peut-être même, le dernier.

  13. rêveur
    Posted 8 mai 2014 at 11:49 | Permalien

    @ Pas bête mais méchant

     » Je suis naturellement pour la sécurité sociale. Qui peut être contre ?  »

    Oui, et c’est bien comme cela que j’avais ntendu ta critique. Je lis ici tes interventions et je suis souvent d’accord ou même j’apprends des choses… c’est tout ce que je dis :).

    Et je précise un peu aussi. L’idée c’est comme le dit B. Friot de « voir ce qu’il y a de révolutionnaire dans le réel… et de pousser plus loin ». Baisser le temps de travail (32 puis 25…), de stopper la propriété privée, de s’entraîner à l’autogestion etc etc etc

    Le CNR n’est pas une étoile à atteindre, il faut juste prendre ce qu’il y avait de bon et aller encore plus loin. L’avenir est à inventer… et c’est ça qui est chouette… je crois.

  14. rêveur
    Posted 8 mai 2014 at 11:55 | Permalien

    Spécialement pour Luc

    https://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-se-desintoxiquer-de-la-langue-de-bois-2014-05-07

    Se désintoxiquer de la langue de bois

    Un documentaire de Myriam Prévost et Véronique Vila

    Se désintoxiquer de la langue de bois © Fabien Gosset

    La langue de bois fait partie de nos vies mais souvent on l’oublie. L’emploi d’un mot plutôt qu’un autre connote négativement ou positivement nos pensées, en fonction de l’idée, du sous-entendu, ou de la valeur morale qu’on veut donner aux choses. Pour cela, la langue de bois utilise des néologismes, anglicismes, sigles, euphémismes, oxymores et autres figures de style. On ne dit plus : « secrétaire », on dit : « assistante de direction » ; on ne dit plus : « équipe de travail », on dit : « team » ; on ne dit plus : « usagers », on dit : « bénéficiaire » ou « client »…

    Les animateurs et participants de la coopérative d’éducation populaire L’orage*, à Grenoble, travaillent collectivement la question de la langue de bois (ou « novlangue »). Ils cherchent à analyser les rouages de sa fabrication, dans le cadre de « formations professionnelles » et d’ateliers de « désintoxication de la langue de bois ».

  15. Bob le camarade
    Posted 8 mai 2014 at 13:33 | Permalien

    Qui est stalinien ?
    le secrétaire du PS qui refuse que des opposants s’expriment pour les élections européennes, pourquoi pas les interdire :

    http://www.leparisien.fr/politique/elections-europeennes-cambadelis-dit-non-au-debat-de-france-televisions-08-05-2014-3825275.php

  16. Jean Jolly
    Posted 8 mai 2014 at 16:01 | Permalien

    « S’embarquer dans ce jeu de lego risque au contraire de casser ce qui fonctionne bien et de générer des vraies fausses féodalités qui fonctionnent beaucoup moins bien. »

    Effectivement, à l’époque de la monarchie nobiliaire il était de bonne guerre( de la part de la noblesse) à vouloir diviser pour mieux régner, ou plutôt d’affaiblir le pouvoir du monarque pour se partager le gâteau entre eux, c’est même pour en finir avec cette pratique que nos ancêtres ont fait la révolution de 1789… croyaient-ils. Pas de bol ce sont les bourgeois qui ont pris le relais.

    Et puis nous voici dans la Vième république qui n’est, ni plus ni moins, qu’une monarchie républicaine taillée sur mesure pour de Gaulle, non pas que je sois fan de Charly et de cette vision de la démocratie (loin de là) mais les habits laissés par lui sont beaucoup trop grands pour François le second qui est, dès lors, filoguidé par la finance (son « véritable adversaire » du Bourget).

    Et que veulent les financiers et multinationales (les mêmes bourgeois de 1789 puissance 1000) ?

    Tout simplement modeler la République selon leurs intérêts voraces et « Dieu » fera le reste pour celles et ceux qui veulent bien y croire… mais pas question de laisser aux gueux la possibilité de convoquer une Assemblée Constituante pour fonder une nouvelle République indispensable aux nouveaux enjeux.

    Il est donc logique pour ces cannibales d’étendre leur terrain de chasse et donc de supprimer les maigres pouvoirs restant des citoyens… surtout à l’heure de la mondialisation.

    La réforme des territoires n’a pas d’autre but que d’agrandir les baronnies que se partagent le Ps et l’UMP… eux-même à la solde des puissants lobbies, à l’image du bipartisme ricain.

  17. Gilbert Duroux
    Posted 8 mai 2014 at 18:10 | Permalien

    Dans l’accord du 22 mars dur l’indemnisation chômage, signé au siège du Medef par le Medef et les syndicats que je ne qualifierais pas (si je dis jaunes, je vais être censuré), il y a une belle saloperie qui est passée inaperçue jusqu’ici. Il s’agit du rallongement du différé d’indemnisation de 75 à 180 jours pour les salariés qui auront touché des indemnités supra légales après un jugement des Prud’hommes. C’est le Syndicat des Avocats de France qui a levé le lièvre.
    « Ce nouveau différé d’indemnisation par Pôle Emploi aura pour effet de dissuader les salariés de faire usage de ce qui est un droit essentiel : saisir le Conseil de Prud’hommes lorsqu’ils ont fait l’objet d’un licenciement injustifié. » « Il s’agit là d’un grave détournement de l’objet de ces sommes, qui est d’indemniser le préjudice moral, professionnel et financier subi par le salarié du fait de la perte injustifiée de son emploi. Ces sommes n‘ont pas à être confondues avec un revenu de substitution ».
    http://www.lesaf.org/blog-droit-social.html?fb_744639_anch=1408364

    Comment un ministre du travail socialiste pourrait agréer un tel texte ? Je te pose la question, Gérard. Martine Aubry vient d’envoyer un courrier demandant à Rebsamen de ne pas agréer l’accord scélérat. Qui d’autre au PS pour aller dans le même sens ?

  18. jean sur
    Posted 10 mai 2014 at 21:00 | Permalien

    S’ il y a bien un  » millefeuille » à supprimer, c’est le « millefeuille » européen: zone euro : 18 pays sur 28 TSCG : 19 pays sur 28 Espace Schengen: 22 pays sur 28 Mécanisme européen de solidarité :17 pays sur 28 Autorité bancaire européenne:27 pays sur 28 Conseil de surveillance bancaire: 24 pays sur 28 Conseil derégulation bancaire en zone non euro:3 pays sur28 Taxe sur les transactions financières:11 pays sur 28 Six pack: 17 pays sur 28……
    ….sans oublier le Conseil européen, la Commission, les Parlements de Strasbourg et de Bruxelles, la Troika, la BCE etc

  19. Gilbert Duroux
    Posted 12 mai 2014 at 15:51 | Permalien

    Les « socialistes » nous disent qu’il faut renverser le rapport de force et que l’Europe prendra un autre tournant quand la gauche sera majoritaire. Mensonge ! Je me souviens très bien de l’époque où 15 pays sur 17 avaient un gouvernement de gauche ou social démocrate. C’est justement la période où l’Europe a pris un virage libéral.
    La meilleure illustration du mensonge des pseudos socialistes, c’est que le parti dit socialiste fait campagne… contre l’austérité. Si ce n’était aussi tragique, ce serait à mourir de rire.

  20. SEGARD Jean Michel
    Posted 12 mai 2014 at 17:43 | Permalien

    Jean Michel SEGARD A Saint Antoine, le 8 Mai 2014
    Asso R.E.L.A.I.S
    461, route de l’Escapade
    24230 Saint Antoine de Breuilh
    jmsegard@free.fr
    06 21 65 72 27
    Monsieur G. FILOCHE,
    Revue Démocratie et Socialisme

    Objet : la politique actuelle au vu de l’histoire du Socialisme

    Monsieur,

    Nous nous sommes vu à 2 reprises, à Bergerac et à La Rochelle, et je vous avais déjà parlé de l’initiative de notre ONG qui, après expertise, (recommandation de l’ex D.A.T.A.R) pourrait, à l’usage et avec le temps, créer des milliers de postes de travail relevant du secteur marchand de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). (voir pièces jointes démontrant la qualité et les valeurs de cette démarche)

    Ceci dit, ce domaine de l’E.S.S est tributaire de l’implication des collectivités locales, territoriales, sous le regard attentif du national, pour impulser les initiatives s’inscrivant dans ce secteur

    Or, dans le cadre de RELAIS, je me trouve dans l’incapacité de mobiliser les responsables de ces instances locales et territoriales. Pourtant un reportage sur cette démarche, a été payé par un ministère du travail et de l’emploi, et a été diffusé sur des chaines publiques.

    C’est pourquoi je vous soumets un texte que je compte envoyer aux députés, afin qu’en leur qualité d’interlocuteur privilégié du gouvernement, ils puissent les solliciter afin de prendre en considération une opération dont l’origine est socialiste et à laquelle Mr C. Bartolone, M. Rocard, L. Jospin,…. ont participé.

    Serait-ce que « Socialisme » était encore à l’époque, (1976) un mot qui avait un sens, déterminant ainsi une pratique et un comportement, pour cheminer vers un objectif, une finalité ?… (le bien commun).

    Est-ce encore le cas aujourd’hui pour les gouvernants des différents étages institutionnels ?
    Chacun serait-il révolutionnaire jusqu’à ce qu’il obtienne le pouvoir, puis, deviendrait conservateur ?

    Pour donner un élément de ce questionnement, c’est qu’en 1976, dans les cercles de réflexion du PS, il y avait un groupe de travail qui cherchait à savoir : « Que faut-il mettre en œuvre au plus près des Citoyens, afin que ceux-ci se fassent leur propre opinion sur l’efficacité des politiques publiques ? »
    Je me demande si ce groupe pourrait voir le jour aujourd’hui ?

    C’est parce que, je connais votre engagement et que nous sommes à un moment particulier ou l’actualité rejoint l’histoire, que je me permets de vous adressé ce courrier, afin d’attirer votre attention.

    Dans l’espoir d’un entretien, nous vous remercions de ce que vous pourrez faire pour cette initiative qui, de fait, vise à remettre l’économie à sa place, celle d’être un outil au service des Hommes,
    Veuillez recevoir, Monsieur FILOCHE, mes sincères et respectueuses salutations citoyennes.

    5 PJ : Lettre aux Députés adressée d’abord à Mr A. CHASSAIGNE, que j’ai essayé d’avoir avant sa rencontre avec M. VALLS
    Lettre de l’UNESCO
    Label Grande Cause Nationale Fraternité
    Courrier du Ministre de l’E.S.S saisissant une instance pour étude attentive (pensée global pour agir local) qui reste sans suite.
    Un exemple, parmi d’autres, de courrier « blanc » d’une instance, qui démontre ma difficulté de mobiliser pour l’emploi.

  21. RomainRolland1
    Posted 13 mai 2014 at 17:44 | Permalien

    « Ils ne sont pas naïfs à ce point. Ils ont donc forcément d’autres intérêts que la défense de leurs mandants.
    Qu’obtiennent-ils en retour de leurs trahisons ? » Mon avis, c’est qu’ils font partie d’une classe sociale : celle qui fréquente les dîners parisiens. Ce qu’ils veulent, c’est continuer à faire partie de ce monde, continuer à être invité au club Le Siècle, continuer à fréquenter les dirigeants des banques et grosses entreprises : Pierre Bergé, Louis Gallois, Mathieu Pigasse, etc….Pour Hollande et Moscovici, c’est plus important que d’être réélu. Pour Hollande, perdre les élections en ayant voulu faire en France ce que Schröder et Blair ont fait, ce sera un motif d’immense fierté…

  22. Posted 13 mai 2014 at 20:51 | Permalien

    mon pauvre monsieur, ce que vous enumérez comme des avantages, ca l’est pour vous, à vos yeux, pas aux leurs
    eux il leur faut aussi des idées, a leur niveau, ce qui fait qu’ils croient bien sur a ce qu’ils disent
    et ils vont tout perdre a cause de ce qu’ils croient, et leur monde est pareil
    en fait on s’en fout car on ne peut les « modifier » « déprogrammer » qu’avec un mouvement social qui les OBLIGE a croire (même temporairement) autre chose
    alors ce sera a nous de jouer, nous, c’est le salariat contre l’actionnariat

  23. Posted 21 mai 2014 at 15:11 | Permalien

    @ M. Filoche et consorts,
     » ce sera à nous de jouer, nous c’est le salariat contre l’actionnariat » ????
    Et au bout du bout, qu’en espérez vous? La disparition complète de l’actionnariat ? Vous le remplacez par qui ou par quoi?
    Pour produire des richesses, il faut deux choses, schématiquement : des outils et du travail, les premiers sont le fait d’individus qui se regroupent pour fournir les moyens de production et le second est le fait de personnes pour les mettre en œuvre. Comment faire autrement, sinon de réunir les deux sous la forme de SCOP, le système existe et pourrait être plus soutenu par les syndicats, les politiques, non?

    Les salaires exorbitants sont très souvent le fait de dirigeants salariés, anciens élèves de grandes écoles, dont l’intérêt principal est de profiter de leur nouvelle situation pour s’en mettre plein les poches, même si les résultats de l’entreprise ne le justifient pas.
    Ils ne sont pas actionnaire et même les « stocks options » ne sont souscrites que pour être revendues immédiatement, pour prendre la plus value.

  24. Posted 3 juin 2014 at 19:53 | Permalien

    Un vrais plaisir de lire cette article, je vous remercie vraiment !!!

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