La France « ne se droitise pas », elle reste à gauche, C’est pour cela que Valls et Hollande chutent en popularité et nous font perdre toutes les élections.

La thèse que tentent de diffuser peu à peu les supporters de la ligne actuelle Hollande-Valls, c’est que « la France se droitise », ce n’est pas la faute à leur politique s’ils baissent dans les sondages et perdent les élections, c’est parce que les Français évolueraient à droite.

« Il n’y a pas désir de gauche » disent leurs éditorialistes.

« La preuve c’est que Mélenchon ne monte pas ».

« Les Français vont vers Le Pen ».

Ainsi s’excusent-ils d’être impopulaires. Ce n’est pas leur faute, c’est la faute au peuple versatile, ingrat, inconstant qui, hier votait à gauche et qui les lâche. Ils ne font donc que suivre en le freinant ce mouvement général lorsqu’ils mènent une politique…  droitière.

Bien que ce soit très grossier comme tentative d’excuse aux choix anti sociaux du gouvernement Valls, répondons y car de temps en temps sur internet, quelques tentatives de reprise de cette argutie, surgissent. Parfois aussi dans la bouche de tenants de l’aile droite du PS.

D’abord, mettons les choses au clair : la déroute aux municipales a bien pour origine des causes nationales et pas locales. Ce n’est pas la faute aux maires, le scrutin a pris le même sens nationalement quasiment partout.

Aux municipales, les 23 et 30 mars, cela a été une déroute catastrophique du Parti socialiste pas de la gestion municipale. Et cela est du a la politique nationale de François Hollande (dite de l’offre, de baisse du cout du travail, d’austérité, de cadeaux aux patrons…) qui a provoquée une abstention massive à gauche. Le PS, à cause de cela, est revenu en arrière sur son implantation acquise depuis 1977. C’est lui qui a été sanctionné par l’électorat.

Mais pas parce que cet électorat est passé vers la droite ! Non la droite n’a pas gagné de voix ! Elle en a même souvent perdu. Si elle gagne c’est en pourcentage pas en chiffre absolu. Il y a nombre de villes où elle perd massivement des voix et gagne au premier tour ! Ce sont les électeurs socialistes qui se sont massivement abstenus.

Nos électeurs socialistes sont fidèles. Ils ne sont pas allés voter ailleurs. Alors s’ils se sont abstenus au contraire de ce qu’ils pratiquaient depuis plusieurs décennies à ces élections, il faut qu’ils soient sérieusement déçus par nous.

Le sens de leur abstention saute aux yeux : électeurs socialistes de longue date, ils ne sont pas versatiles, ce qu’ils attendent des socialistes c’est une politique socialiste, de gauche. Et c’est parce que ce n’est pas le cas qu’ils s’abstiennent pour sanctionner le parti qui est le leur. C’est justement parce qu’il y a un désir de gauche non satisfait.

Et c’est parce qu’ils sont fidèles et qu’on ne les détache pas si facilement que cela d’un parti pour lequel ils votent depuis longtemps, que « Mélenchon ne monte pas ». Mélenchon passe son temps à dénoncer le Parti socialiste en des termes agressifs dont la liste est grande, impressionnante et durable. Il dit du PS que c’est un « astre mort » et de la gauche socialiste qu’elle est « subclaquante », « qu’elle couine et se couche ». Il ne propose pas l’unité de la gauche, il propose la guerre des deux gauches. Il ne propose pas de battre la droite, il propos de battre le PS. Il ne séduit donc pas l’électorat socialiste, il le repousse même si celui-ci avait la velléité de se tourner vers lui.

Des millions d’électeurs qui ont voté Hollande, pensaient la même chose, sur le fond politique, que ce défendait Mélenchon (sur les salaires, le chômage, le partage des richesses…) mais ne le jugeaient pas en situation de gagner ni de réaliser ce qu’il disait. Ils votaient socialistes pour être surs de battre la droite, certains que la gauche gagne, en espérant qu’elle tienne ses promesses. Ils avaient un puissant désir d’une autre politique, de gauche. Mais manifestement cette politique là n’est pas mis en œuvre.

La gauche est toujours là, majoritaire dans le pays, mais stupéfaite que son gouvernement ne fasse pas une politique de gauche. C’est ce qu’on entend le plus souvent exprimer : la déception ! La France ne se droitise pas, sinon elle voterait à droite, c’est précisément parce que son gouvernement la trahit, que la gauche s’abstient.

D’où ce sentiment massif de rejet, de colère, de déception qui s’est installé en deux ans.  C’est un puissant désir de gauche, trahi. C’est une colère accrue à cause de l’ampleur croissante du chômage, des inégalités, de la misère. Ce n’est pas du tout une envie de droite.

Et la droite non seulement n’attire pas mais repousse. Elle ne gagne pas de voix, elle gagne par forfait, par la force de l’abstention à gauche. D’autant qu’elle est divisée et que sa position consiste à faire de la surenchère sur ce fait le gouvernement Valls. La où Valls propose 41 milliards aux patrons, la droite leur propose 100 milliards !
Et là, on peut retourner l’argument, si « la France se droitisait », si les électeurs se retournaient à droite, la politique de Valls devrait l’emporter. Mais ce n’est pas du tout le cas, Valls comme Hollande se minorisent, vis-à-vis de la droite qui ne veut pas d’eux et vis-à-vis de la gauche qui leur reproche d’aller à droite. Ainsi la politique de Valls, qui tente de séduire le patronat et les marchés échoue vis-à-vis d’eux tout en perdant sa base sociale et électorale naturelle.

Le Pen ? Elle profite de la décomposition de la droite. Car pour l’essentiel ses voix ne viennent pas de la gauche, mais de glissements internes à l’UMP.

Elle non plus ne gagne pas de voix en chiffes absolus : du fait de l’abstention, elle est en tête aux européennes du 25 mai 2014, avec moitié moins de voix que ce qu’elle avait à la présidentielle de mai 2012. Sauf que cette arrivée en tête nourrit sa dynamique propre.

L’UMP fait du Valls puissance 10 mais ce n’est pas non plus ce que veut la partie « populaire » mécontente de la droite, alors Le Pen leur fait des propositions démagogiques qui les attirent. C’est pour cela que Le Pen a teint si fortement son programme en « social » et en anti libéralisme, elle fait d’une pierre deux coups : elle se renforce contre la gauche libérale et contre la droite libérale.

En fait on pourrait même dire qu’il y a même une poussée, sous deux formes opposées, à droite et à gauche contre le libéralisme, les banques, l’oligarchie … au point que même à droite, les dirigeants qui épousent  l’antilibéralisme l’emportent sur ceux qui le soutiennent. Dans tous les camps, les électeurs cherchent à se débarrasser de la tutelle faillie du libéralisme. Personne ne supporte plus l’étalage de 1% de riches et de 10 millions de pauvres.

En fait il n’y a guère de déplacement électoraux entre la droite et la gauche. L’électorat, à quelques variantes prés, est stable et fidèle. Il existe deux blocs qui sont l’expression déformée de deux classes sociales fondamentales et antagoniques, le salariat et l’actionnariat.

La gauche est et reste largement majoritaire à la base depuis plus de 30 ans.

Comme l’avait dit François Mitterrand en 1981, « c’est la victoire de la majorité sociologique ».  En 1993 quand la gauche connaît la déroute, c’est a cause de sa politique pas parce qu’il y a glissement à droite. Il ne reste plus que 52 députés de gauche au point que certains parlent de la « mort » du PS sans comprendre que 4 ans plus tard il reviendrait au pouvoir lorsque Lionel Jospin proposerait « les 35 sans perte de salaires ».

Mais en 1993, la droite gagne et connaît un raz de marée mais en obtenant moins de voix en chiffres absolus que ce qu’elle avait obtenu en 1981, 12 ans plus tôt lorsqu’elle avait…  perdu.  Ca veut dire que ce n’est pas la droite qui progresse, c’est la gauche qui s’effondre sur elle-même à cause de la politique si peu à gauche suivie sous les gouvernements Rocard, Cresson, Bérégovoy. C’est ce qui recommence en pire aujourd’hui.

En fait, les « camps » droite et gauche sont installés et varient peu. Mais ça bouge à l’intérieur de chaque camp. A droite ça glisse de l’UMP vers Le Pen. A gauche ça s’abstient pour protester quand les gouvernants ne sont pas à la hauteur.

Et dans les dix dernières années face à la droite, entre 2001 et 2013, la gauche s’était même renforcée au point de donner tous les pouvoirs au parti socialiste : communes, départements, régions, assemblée nationale, sénat, présidence. C’était plus qu’un désir de gauche, c’était une lame de fond venue de loin et consolidée.

Si cette écrasante majorité se tasse aujourd’hui à nouveau, ce n’est parce qu’il y a un retournement d’attentes, c’est parce que ces attentes sont trahies. Et le choix de l’abstention s’explique parfaitement : l’abstention a un sens politique extrêmement clair, il n’est pas difficile à interpréter, toutes les études, y compris celles officielles de la majorité du BN du PS, le 31 mars, reconnaissent les faits : pas de désir de droite, sanction du nationale du PS à cause de sa politique nationale droitière…

C’est pourquoi Valls va dans le mur, il n’existe pas de majorité pour sa politique. Elle fera perdre le Sénat, les cantonales, les régionales, et les législatives.. et le Président. Ce n’est pas une question d’hommes, c’est une question de ligne politique. L’actuelle orientation d‘austérité appliquée au forcing pour plaire aux banques, aux marchés, aux libéraux européens, à Merkel, est suicidaire. Ce sera pire qu’en 1993, la déroute va être totale, la coupe sera bue jusqu’à la lie.

La seule possibilité d’empêcher cela et de sauver le quinquennat, c’est d’en revenir à une politique de gauche capable de mobiliser l’électorat socialiste et de gauche, c’est de renoncer à céder aux libéraux, c’est de rebâtir, sur la majorité parlementaire toujours existante, un gouvernement rose rouge vert, unitaire, qui donne envie ET satisfaction à l’électorat de gauche, pour qu’il appuie et vote à nouveau de façon active contre la droite.

 

 

 

 

39 Commentaires

  1. archerducher
    Posted 5 septembre 2014 at 6:57 | Permalien

    Melenchon dénonce le parti socialiste en des termes agressifs dites-vous ?mais il peut se le permettre,il a vécu de l’interieur en tant qu’élu et ministre et il a bien vu à quoi ressemblaient tout ces gu-guss qui sortent de la promotion Voltaire et autres,des profiteurs de l’argent public ( ex Fabius,decoration de son bureau »75000″ de nos euros+les statuts d’artistes à 380 000 de nos euros.
    Mais de grâce, dans vos articles on voit bien que vous essayer de faire changer certaines mentalités de vos adhérents,mais de grâce encore une fois,foutez la paix à Mélenchon,son parti a déja appelé à ne pas voté la confiance,ça c’est fait et vous de votre côté combien vont suivre à part MNL ,dans vos articles on ne sent pas fort la révolte,un peu de grogne,mais pas de revolte de changement.Que les ministres arrivent au moins à la cheville de Mélenchon déja et être propre dans leurs Weston sur-mesure après on verra.

  2. Posted 5 septembre 2014 at 7:33 | Permalien

    BFMTV m’appelle pour 7 h 15, et pour trois minutes, je rechigne un peu a traverser paris, ils m’envoient un camion BFMTV tout équipé en bas de chez moi avec un jeune homme sympathique mais tout seul qui doit tout faire, camion, son, lumiére, contacts… bon je m’exprime

  3. archerducher
    Posted 5 septembre 2014 at 7:47 | Permalien

    J’ai raté BFM,Bourdin je ne l’aime pas c’est un faux,il fait semblant d’écouter les auditeurs,mais le pon-pon c’est RMC-les grandes-gueules alors là on est servi en conneries.

  4. Lyonnais
    Posted 5 septembre 2014 at 8:02 | Permalien

    Unité avec le PS actuel ? J’espère que vous plaisantez.

  5. Dominique Babouot
    Posted 5 septembre 2014 at 9:15 | Permalien

    Cri d’alarme!

    Cette analyse me semble simpliste. Elle essaie de partir d’une réalité pour en conclure ce à quoi, on veut arriver, une ligne politique suivie, par une sensibilité du ps et reprise grosse modo par les sensibilités voisines, cette ligne gagne indéniablement du terrain dans la base militante du ps , notamment parmi les jeunes, c’est positif.
    Par contre elle nie le décalage, le gouffre qui existe entre l’opinion non politisée qui malheureusement décide et les militants politiques de gauche conscients.
    Le peuple de gauche ne s’abstient pas parce qu’il serait en colère contre une politique menée qui serait de droite, lorsqu’on discute avec les gens, à part quelques militants d’extrème-gauche rencontrés par hasard, on a toujours le meme sentiment. La population a l’impression que tout a été tenté, qu’il n’y a rien à faire, comme elle n’est pas motivé, elle se désintérèsse, elle ne vote plus meme si elle sait que cela favorise pire, la droite et l’extrème-droite, c’est grave!
    Plus les non politisés de gauche ne se tournent pas vers le front de gauche, ne nous encourage pas à lutter en interne pour obtenir que le ps change de ligne politique, au contraire il nous reproche de marquer contre notre camp, nous reproche de laisser tomber le navire dans la tempete!
    Ils ne font rien pour soutenir Valls et pourtant ils nous reprochent nous les militants de le critiquer!
    C’est cela que cette analyse refuse de voir, c’est cela qui nous avons à résoudre.
    Le peuple francais ne milite pas pour autre politique de gauche mais regrette que cette politique ne donne pas de résultat. Il veut des résultats, il ne se satisfait plus des démonstrations et des montages théoriques!
    Malgré la politique suivie par Hollande et Valls la situation ne s’améliore pas, alors le peuple ne la soutient pas, nous n’avons pas fait la démonstration de la justesse de nos théories, le peuple ne nous soutient pas!
    C’est effectivement difficile, car comment prouver quelque chose quand on ne peut le mettre en oeuvre?
    Impossible! C’est la raison du blocage de la situation et cela peut durer éternellement, alors que faire?
    C’est bien de notre stratégie au sein du ps dont il s’agit.
    – Ou bien on considère que la majorité théorique du ps ceux qui sont au gouvernement et à la direction du parti ne sont pas sincères que ce sont des libéraux camouflés,
    alors dans ce cas, il faut changer de parti et tenter de reconstruire en de hors du ps avec ceux qui en sont convaincus, ce sera difficile, les déboires de cette tentative depuis 2012 le prouvent hélas amplement, il faudrait que la situation francaise se détériore au point de ressembler à la situation grecque pour que cela devienne possible, ce n’est pas à souhaite ni pour notre pays ni pour nos concitoyens qui seraient plongés brutalement dans une misère tout autre que les difficultés qu’ils vivent actuellement!
    – Ou bien on considère que nos camarades sont sincères, dans ce cas sans renoncer à nos idées, il est urgent de reprendre le dialogue avec eux , y compris au plus haut niveau, y compris avec Rebsamen , Maron, Valls et Hollande et changer complètement de tactique, cesser de se comporter dans nos réunions militantes vis à vis d’eux comme les députés de gauche se comportent à l’assemblér nationale avec les députés de droite, il n’y a pas au ps une extrème-droite, une droite, un centre droit, un centre gauche, une gauche une extrème-gauche mais des sensibilités militantes qui ne se retrouvent d’ailleurs pas homogènes sur tous les sujets, d’ou d’ailleurs, la réponse imparfaite du système des motions, c’est le seul pour l’instant qui permet de s’assurer de la juste représentation des minorités, c’est sans doute son avantage essentiel, mais on ne peut pas dire qu’il soit parfait. On doit différentier le moment ou on se compte, il le faut bien, il doit etre le plus bref possible!

    Conclusion : Je me souviens qu’au début du quinquennat Sarkozy, lorsque quelques militants socialistes s’étaient laissé débaucher, Gérard avait écrit un article sur les « Jaunes », il avait alors bien insisté sur ce qui selon lui, différentie ceux qui franchissent la frontière de ceux qui restent. Là se trouve, je crois le fond de la question, pour nous autres qui militons à gauche dans ce parti, ceci est-il toujours valable ou considère-t-on qu’un certain nombre de militants de ce parti, malgré qu’ils demeurent au sein de celui-ci, ont franchi cette frontière, l’appartenance à la gauche, n’est pas que déclarative, il ne suffit pas de se dire de gauche pour en etre.

  6. Posted 5 septembre 2014 at 9:32 | Permalien

    non, sinon le mot unité n’as pas de sens, s’il s’adresse a la seule gauche du parti, c’est un débauchage clivant et scissionnant
    mais pour que vous compreniez, le simple fait de proposer l’unité au PS le transforme, un PS qui accepte engage et met en oeuvre l’unité se transforme inéluctablement ce faisant… et c’est cela qui compte

  7. Didier Simon
    Posted 5 septembre 2014 at 9:52 | Permalien

    Vu comment vous considérez le FdG au PS, mis à part le PC que vous tentez de débaucher pour mieux le phagocyter et pour essayer de faire imploser le FdG… j’ai pas l’impression que vous soyez près à l’unité.

  8. Didier Simon
    Posted 5 septembre 2014 at 9:57 | Permalien

    à part ça : un Président de gôche qui éprouve de la haine de classe pour les plus pauvres, un proche de Montebourg obligé de quitter le gvt pour retards fiscaux… ta tâche est rude, mon pauvre Gérard… et Guedj qui claironne : « On peut encore réussir le quinquennat ! »

  9. Lionel mutzenberg
    Posted 5 septembre 2014 at 10:34 | Permalien

    Mais le parti socialiste existe -t- il encore ?
    Je n’en suis pas certain. Electoralement, par deux fois, nos compatriotes l’ont désavoué.
    Ce parti n’existait que grâce à ces élus dans nos communes, nos cantons, nos régions, ce qui n’est plus le cas.
    Les candidats aux élections présidentielles, cachaient cette réalité.
    Le virage néolibérale de notre souverain, de notre gouvernement, et de nos députés, et sénateurs, godillots; avec, de plus, cerise sur la gâteau, l’allégeance déclarée, et revendiquée, de plus de cents d’entre eux, ne fait plus illusion.
    Le parti qui se disait socialiste, et porte drapeau de la gauche, n’existe plus.
    Des socialistes sincères, qui souhaiteraient une autre politique, cela existe encore; mais à la base, la tête est complètement pourrie !
    Il suffit d’écouter autour de nous ce qui se dit !
    Redorer le blason de Nicolas Sarkozy et de sa clique, il fallait tout de même le faire !
    Hollande et Sarkozy sont les mêmes, sur la forme l’on peut en discuter, sur le fond, il n’y a pas de discussion possible.
    Nous qui avons voté pour lui, au second tour, n’exagérons rien, ont été honteusement trompés, salis, par cette clique de malfaisants.
    Et tout cela grâce a la complicité du parti qui se prétendait socialiste, ne l’oublions jamais !

  10. archerducher
    Posted 5 septembre 2014 at 11:18 | Permalien

    Tout ce qui a été mis en oeuvre par le gouvernement Mauroy,a été démoli,écrasé,ruiné par J-M Ayrault et Valls?
    Question:à quel socialiste pourront nous faire confiance à l’avenir ??
    Aucun membre du gouvernement ne mérite de ce servir du PS,ils doivent êtres exclus,je voudrais savoir ce qu’en pense les leaders de ce blog,Mr Filoche,Babouot ?

  11. Lyonnais
    Posted 5 septembre 2014 at 11:21 | Permalien

    Donc d’après Gérard Filoche la majorité des français et le PS sont à gauche.
    Question toute simple : dans ce cas pourquoi aux dernières élections le PS a-t-il pris une branlée historique ?
    Gérard Filoche va sans doute nous répondre que c’est parce que le gouvernement Valls Hollande fait une politique de droite.
    Oui mais Hollande et Valls sont bien au PS.
    Donc le PS soutient une politique de droite puisque ses députés l’approuvent.
    Donc finalement le PS est à droite.
    J’attends avec impatience les arguments de Gérard Filoche qui ne manquera pas de me répondre avec toute la retenue et la pédagogie nécessaires.

  12. Didier Simon
    Posted 5 septembre 2014 at 11:37 | Permalien

    T’as rien compris lyonnais, l’appartenance à la gauche est DE-CLA-RA-TI-VE (heureusement !). Donc, Sarkozy, qui en 2007 déclarait être l’héritier de Jaurès et vouloir remettre au coeur de la politique les valeurs que la gauche a trahies… est donc authentiquement de gauche. CQFD. Et moi qui pensais bêtement qu’on reconnaît un arbre à ses fruits.

  13. Dominique Babouot
    Posted 5 septembre 2014 at 13:31 | Permalien

    En qoi suis-je leader de ce blog?
    Parce que je suis un des seuls à ne pas relayer la campagne gauche de gauche entamée ici sur ce forum?
    Parce que je contredis en général ceux qui y interviennent en attaquant mon parti et em m’invitant à le quitter?
    J’ai des divergences avec Filoche, certaines sont fondmentales d’autres sont plus passagères, en tout cas je réfute ce terme, ce n’est pas parceque bien des fois on se retrouve sur les memes analyses,que moi et Filoche on est des clones, d’ailleurs c’est ridicule de comparer un homme politique et un obscur militant de base. On n’appartient au meme parti et à la meme mouvance dans ce parti ce n’est pas un hasard, je regrette que d’autres proches ou supporters de D et S n’interviennent pas sur ce forum, qu’aussi des sympathisants des autres sensibilités du ps n’y écrivent pas, non seulement celles qui n’ou sont proches mais aussi celles qui sont plus éloignées.
    Je ne suis pas coauteur de ce blog j’en laisse ce soin à son fondateur, mais je continuerai à m’y exprimer en mon nom propre je n’ai aucune responsabilité au ps et quand je relaie une prise de position, j’indique bien qu’il s’agit non d’une prise de position personnelle mais de celle d’une sensibilité que je partage ou ne partage pas.
    Je refuse le manichéisme de certains ici qui prétendent classer les intervenants en deux camps, ceux qui sont pour et ceux qui sont contre!

  14. Posted 5 septembre 2014 at 13:33 | Permalien

    mais enfin sarkozy n’a jamais dit qu’il etait a gauche ni appartenait a la gauche…

  15. Posted 5 septembre 2014 at 13:34 | Permalien

    vous avez meme pas lu l’article

  16. Posted 5 septembre 2014 at 13:36 | Permalien

    que faire de vos exces ? meme aux municipales et européennes, le PS reste la premiere force de gauche, non ?
    européennes, 13,6 % et 6, 6 % au Fdg et 8,8 % aux verts… c’est bien ca ?

  17. Posted 5 septembre 2014 at 13:38 | Permalien

    incroyable, comment etes vous si aveugles sourds et sans horizons ?
    vous ne voulez pas reussir le quinquennat ?
    vous voulez qu’il échoue ?
    si le quinquennat ne reussit pas ce sera victoire de l’UMP et du FN
    vous voulez ca ?

  18. Posted 5 septembre 2014 at 13:41 | Permalien

    nous la gauche socialiste combattons pour l’unite,
    on ne débauche personne, et sans doute on respecte le PCF plus que vous…
    le pcf a raison cent fois d’essayer de se battre pour l’unité et Pierre Laurent a eu raison de venir à La Rochelle parler durement, franchement, clairement, comme il a parlé, d’ailleurs il a été ovationné
    en etes vous arrivés ce point contre l’unité, que selon vous, il ne reste qu’une toute petite partie du front de gauche a gauche ?
    vous avez divise le Fdg entre des bons et des moins bons que vous dénoncez aussi… bah dites donc ca avance pas ! ne devriez vous pas vous interroger sur la stratégie ?

  19. Dominique Babouot
    Posted 5 septembre 2014 at 13:45 | Permalien

    Lionel Mutzenberg écrit:
    « Mais le parti socialiste existe -t- il encore ?
    Je n’en suis pas certain. Electoralement, par deux fois, nos compatriotes l’ont désavoué.
    Ce parti n’existait que grâce à ces élus dans nos communes, nos cantons, nos régions, ce qui n’est plus le cas. »

    En est-tu si sur?
    Crois-tu vraiment qu’il suffit d’une défaite électorale pour décourager des militants qui ont passé pour beaucoup des dizaines d’années de leur vie pour ce parti?

    Tu te trompes lourdement et le prochain quinquennat si hélas à partir de 2017 il est d’alternance, te prouvera le contraire.
    Tu verras alors comme en 2002, comme en 1993, comme en 1986 que la seule opposition qui ressurgit c’est celle d’un parti qui existe depuis plus de cent ans, qui peut hélas se transformer dans le mauvais sens mais qui ne peut disparaitre parce qu’il est le seul outil capable de s’opposer avec efficacité quand il n’est pas au pouvoir, il le fait d’ailleurs très bien, comme on aimerait qu’il soit capable de gouverner dans la durée!
    Meme le parti communiste reconnait ce role au parti socialiste, les deux fois ou l’illusion a existé c’était tout de suite après 1920, on a du revenir à la réalité, c’est après 2008, encore une fois on devra revenir à la réalité on commence à s’apercevoir que cela ne parche pas, on revient à la réalité!

  20. Gilbert Duroux
    Posted 5 septembre 2014 at 13:50 | Permalien

    Soral dit qu’il est de gauche, la gauche du travail, donc le mentor de Dieudonné, ancien conseiller de Marine Le Pen, est de gauche.
    L’appartenance déclarative est une stupidité sans nom. Valls est bien sûr clairement de droite, l’étiquette « de gauche » n’est qu’une étiquette pour tromper, c’est le produit qui compte, pas l’étiquette.

  21. Dominique Babouot
    Posted 5 septembre 2014 at 14:08 | Permalien

    valls est de gauche parcequ’il appartient à un parti de gauche, par ce qu’il prend la peine de venir discuter avec des militants hostiles le dimanche matin au lieu de faire tout autre chose!

    Si VallS n’était pas de gauche , il ne perdrait pas son temps à venir convaincre les militants d’un parti qu’on dit mort!

    1- Le ps n’est pas mort puisqu’en haut lieu on veut prendre la peine de s’y intérésser pour le convaincre alors qu’il conteste!

    2- Le gouvernement ne veulent s’affranchir de la tutelle du parti puisqu’il le considère incontournable.

    Gérard Filoche avait raison début 2008 c’est l’appartenance à ce parti ou àun parti du centre et de la droite qui caractérisent le fait d’etre de gauche ou pas!

    Ne caricaturez pas, je vois déja venir, je répond donc par avance, cette démonstration concerne évidemment les militants les plus à droite, bien sur ne pas appartenir au ps n’est pas une preuve qu’on n’est pas de gauche, appartenir ou s’aillier avec l-UDI ou l’UMP si!

    On parle social et économie ici, mais n’oublions pas qu’il y a beaucoup d’autres idées qui identifient la gauche:

    La lutte contre les discriminations et le racisme
    La lutte pour l’égalité femme-homme
    La lutte pour la protection de l’environnement etc…

    Sur tous ces sujets, il n’y a aucun clivage au ps et les divergences entre le ps et les autres forces de gauche sont moindre, on l’a vu nettement dans le débat sur le mariage pour tous!

    Là on pouvait distinguer nettement de quel coté se trouvait la droite et de quel coté se trouvait la gauche!

  22. Valérie
    Posted 5 septembre 2014 at 14:10 | Permalien

    Donc la France vomit le ps qui est un parti de gauche (puisqu’il se déclare ainsi) mais la France est de gauche donc le PS qu’elle vomit n’est pas de gauche, mais puisque le ps se dit de gauche il est de gauche et comme la France ne se dit pas de gauche elle n’est pas de gauche donc …. etc etc etc ..

  23. Gilbert Duroux
    Posted 5 septembre 2014 at 14:25 | Permalien

    Babouot : « bien sur ne pas appartenir au ps n’est pas une preuve qu’on n’est pas de gauche, appartenir ou s’aillier avec l-UDI ou l’UMP si! »

    Et s’allier avec le MEDEF contre les salariés ?

  24. Lionel mutzenberg
    Posted 5 septembre 2014 at 14:58 | Permalien

    Sacré camarade BABOUOT, tu nous en raconte de belles histoires.
    Mais après, tout si cela peu faire ton bonheur !
    Ce que tu nous dis, j’ai connu des communistes qui disaient la même chose quand notre parti commençait à s’écrouler; et puis, les socialistes ayant bien travaillé, respectant ainsi l’engagement de François Mitterrand en paiement de son élection de 1981, il s’est retrouvé au dessous des 2%…et il y est encore !
    Les communistes sont très partageurs, aujourd’hui ils se contentent même des strapontins offerts par les néolibéraux de gauche, comme dit Gérard!
    Le masque est tombé, vous avez trompé les français pendant plus de trente ans, en leur faisant croire que vous étiez,  » la gauche », je pense que c’est terminé, votre camarade président vous à démoli pour longtemps.
    Vous êtes tombé si bas, que Marine Le Pen se crois autorisé à revendiquer la place de premier ministre.
    Vos politiques économiques et sociales seraient elles devenues compatibles ?
    Vous vous êtes crus très intelligents de ne pas combattre fermement le FN, cela vous revient en pleine poire, comme un boomerang, tu sais ce truc que l’on lance sur son adversaire pour le démolir, sauf que si il rate sa cible il revient vers le lanceur.
    Dit, oui au fait, qui était la cible ?

  25. billet suivant
    Posted 5 septembre 2014 at 15:29 | Permalien

    et des frondeurs, des frondeurs mais qui sont quand même bien contents de rester au PS…

  26. Gilbert Duroux
    Posted 5 septembre 2014 at 15:52 | Permalien

    Un article rigolo sur l’université d’été du parti prétendument socialiste :

    http://larotative.info/on-est-presque-alles-a-l.html

  27. Posted 5 septembre 2014 at 15:54 | Permalien

    il est faux et quasi malhonnete, j’ai du le corriger sur le site, ils ont en partie accepte

  28. archerducher
    Posted 5 septembre 2014 at 15:54 | Permalien

    Dominique Babouot en 13 me fait un caca-nerveux sur le leader du blog,mais se retient de répondre à la question posée:
    -dans l’avenir en quels socialistes devront nous avoir confiance ?
    Croire à la reussite du quinquennat de Hollande,avec des monsieurs qui font la guerre à de faux-chomeurs,des monsieurs qui sont acclamés par le medef et ses patrons voyous,des monsieur nommé et au bout de 9 jours on s’aperçoit qu’il ne fait pas de déclaration d’impôts,que de gamelles se trimballe notre Président,des autres qui gèlent les retraites mais qui profites des ors de la République,alors monsieur Babouot quelques fois je suis d’accord avec G.Filoche mais pas toujours car vous dénigré systématiquement Melenchon qui n’est peut-être pas le mieux,mais lui au moins à les cuisses propes et son franc-parler.

  29. Posted 5 septembre 2014 at 15:55 | Permalien

    alliance n’(est pas appartenance

  30. Posted 5 septembre 2014 at 15:56 | Permalien

    l’appartenance a un parti de gauche fait appartenir a la gauche

  31. Posted 5 septembre 2014 at 15:56 | Permalien

    Dans le secret des inspecteurs du travail assassinés

    Commenter
    Résumé
    Le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, inspecteurs du travail en agriculture, étaient assassinés à Saussignac, en Dordogne, par un agriculteur qui employait des cueilleurs de prunes sans les déclarer et en les sous-payant. Depuis ce double meurtre, les collègues de Sylvie et Daniel, même s’ils refusent de l’avouer, poursuivent aujourd’hui leur mission avec la peur au ventre. Délaissés par les pouvoirs publics, ils se sentent livrés en pâture face à des exploitants qui bafouent impunément le code du travail. Gilles Trémouille, le mari de Sylvie, a fait de l’inspection de Périgueux sa seconde famille et de la défense du code du travail et des anciens collègues de sa femme sa raison de vivre «pour que plus jamais cela ne se produise».

    Dix ans après les meurtres de Saussignac (24), commémorations à Paris et Périgueux
    4 commentaires
    Publié le 27/08/2014 à 16h20 , modifié le 27/08/2014 à 16h56 par
    Adrien Vergnolle
    Alors qu’une cérémonie est annoncée au ministère du Travail mardi, le secrétaire général de FO est attendu à Périgueux en fin de semaine, pour rendre hommage aux deux contrôleurs du travail abattus le 2 septembre 2004 en Bergeracois
    Les enquêteurs sur les lieux du double-meurtre, le 3 septembre 2004. © Photo
    Archives Emilie Drouinaud
    C
    e mardi 2 septembre à Paris, les ministres du Travail et de l’Agriculture recevront les proches et anciens confrères de Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, les deux contrôleurs du travail abattus par un exploitant dont ils examinaient le dossier, à Saussignac (24), dans le vignoble Bergeracois. C’était le 2 septembre 2004.
    Un « arbre du souvenir » sera ensuite planté dans les jardins du ministère, pour marquer « la reconnaissance de l’État à ces deux agents, morts pour que vivent les lois », résume Michel Boué, qui dirigeait l’Inspection du travail, de l’emploi et de la politique sociale agricole (Itepsa) de Dordogne à l’époque.
    Par ailleurs, le syndicat Force Ouvrière annonce la venue de son secrétaire général Jean-Claude Mailly à Périgueux, vendredi 5 septembre, pour rendre hommage aux deux victimes, sur la stèle installée en 2005 dans la cour de la caisse de la Mutualité sociale agricole (MSA), à 14 heures. Il évoquera les conditions de travail actuelles des contrôleurs.
    Sylvie Trémouille était contrôleur au service départemental de l’Itepsa de Dordogne ; Daniel Buffière était chef du service contrôle de la caisse de la MSA. L’auteur des coups de fusils mortels, Claude Duviau, âgé de 59 ans à l’époque, a été condamné à trente ans de réclusion, le 9 mars 2007.
    Ce jour-là, en fin d’après-midi, les deux agents effectuaient un contrôle sur l’exploitation de Claude Duviau, épinglé deux ans plus tôt pour travail dissimulé. Quand ils se sont présentés, il est rentré dans la maison, en est sorti armé d’un fusil, et a froidement tiré sur Daniel Buffière qui lui faisait face, puis dans le dos de sa jeune collègue, qui essayait de fuir. L’agriculteur a ensuite tenté de se suicider. Plus tard, il avait expliqué son geste par des difficultés financières et un état dépressif.
    Ce double meurtre avait notamment provoqué un débat national sur les conditions de travail des contrôleurs, porté notamment par Gérard Filoche. Lequel estime que « la puissance publique n’en a pas tiré les conclusions » et que « les droits des salariés sont plus que jamais menacés ».
    Social-Eco
    inspection du travail
    Drame de Saussignac. Dix ans après, l’inspection du travail au plus mal
    Mercredi, 3 Septembre, 2014
    Il y a dix ans, le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleur du travail, et Daniel Buffière, contrôleur de la Mutualité sociale agricole (MSA), étaient tués par l’employeur qu’ils venaient contrôler sur son exploitation agricole, à Saussignac, en Dordogne.
    Il y a dix ans, le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleur du travail, et Daniel Buffière, contrôleur de la Mutualité sociale agricole (MSA), étaient tués par l’employeur qu’ils venaient contrôler sur son exploitation agricole, à Saussignac, en Dordogne. Le choc provoqué par ce meurtre est « encore vivace, malgré la condamnation de son auteur à trente ans de réclusion criminelle », mais rien n’a changé, déplorent les syndicats CGT, SUD et SNU (FSU). « Depuis, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, n’ont jamais cherché à asseoir la légitimité du contrôle en entreprise, et de l’ensemble des missions dont les agents du ministère du Travail sont en charge », accusent les syndicats. Pour eux, le résultat se résume à une multiplication par quatre en dix ans des agressions, outrages et obstacles à leurs missions. La CGT a évalué à 9 % la baisse du nombre d’agents de contrôle de l’inspection du travail d’ici la fin de l’année.
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    - CHSCT
    - Inspection du travail : « Jamais notre action n’a été aussi délégitimée »
    - (DR) Anthony Smith, secrétaire général de la CGT au ministère du Travail
    - Dix ans après le meurtre de deux contrôleurs, le malaise couve toujours dans l’inspection du travail. La CGT estime que la réforme de l’inspection du travail fera baisser de 9% d’ici la fin de l’année le nombre d’agents de contrôle, des agents confrontés à une « délégitimation de leur action » selon Anthony Smith, secrétaire CGT au ministère du Travail. Interview.
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    - Le décret réorganisant l’inspection du travail est paru
    - Aujourd’hui, les personnels de l’inspection du travail commémorent le dixième anniversaire du meurtre de deux agents en charge du contrôle du travail. Vous associez-vous à l’hommage que leur rendra le ministre du Travail, François Rebsamen ?
    - Non. Si nous n’appelons pas les agents à faire grève, nous les invitons en revanche à rendre hommage à nos collègues assassinés en se rassemblant partout en France devant les Direccte, pour ne pas oublier. Mais nous ne pouvons pas nous associer au geste de François Rebsamen (lire notre encadré). Comme ministre du Travail, il inscrit ses pas dans ceux de Michel Sapin, qui a conduit une réforme de l’inspection du travail sans tenir compte de l’avis des agents, alors même que nous avions connu, lorsque Xavier Bertrand était ministre, une vague de suicides sans précédent.
    - Les conditions de contrôle des entreprises par les agents ont-elles changé ces dix dernières années ?
    - Les conditions de travail et de sécurité de nos actions se sont dégradées. Entre 2002-2003 et 2012-2013, il y a eu une multiplication par quatre des menaces extérieures visant nos agents : il n’y a qu’à voir les chiffres de demandes de protection des agents. Autrement dit, jamais notre action, qui consiste
    Regardez le discours de Manuel Valls sur les seuils sociaux ! pourtant à contrôler l’application d’un code comme on contrôle le respect du code de la route, n’a été aussi dénigrée dans les discours dominants, aussi délégitimée.

    - Regardez le discours de Manuel Valls devant le Medef cet été : évoquer le gel ou la remise en cause des seuils sociaux, c’est briser le cadre du dialogue social dans les entreprises. Laisser penser que les représentants du personnel sont un frein à la croissance de l’entreprise et des emplois, c’est très lourd de sens. C’est même notre présence dans les CHSCT qui risque d’être remise en cause si on touche aux seuils sociaux !
    - La loi sur l’inspection du travail, qui sera examinée cet automne au Parlement, prévoit tout de même un durcissement des sanctions des employeurs qui font obstacle aux agents de contrôle (l’amende passe de 3 750 à 37 500€). Le texte réaffirmera l’indépendance des agents. Cela ne vous satisfait pas ?
    - Nous avons bien noté ce point sur les sanctions, comme d’ailleurs les dispositions sur l’arrêt des travaux (Ndlr : voir notre article). Mais une phrase sur l’indépendance des agents, alors qu’on met en place tout un système de hiérarchies intermédiaires, qu’est-ce que cela signifie ? Et puis, il faut mettre ces quelques éléments en balance avec la transaction administrative prévue par la future loi. Prévoir cette possibilité de transaction entre une entreprise contrevenante et l’administration, c’est effacer la sanction pénale et toute une symbolique très forte destinée à rétablir le droit. Jusqu’à présent, l’employeur était un justiciable comme un autre, même s’il faut bien souligner hélas que les taux de suite judiciaire données aux procès-verbaux relevés par les inspecteurs et contrôleurs du travail sont en chute libre. Bientôt, l’employeur aura même la possibilité de transiger et d’échapper aux poursuites pénales…
    - La réforme administrative de l’inspection du travail, celle qui prévoit la mise en place d’unités de contrôle chapeautées par un responsable, va-t-elle entraîner moins de contrôles pour les entreprises ? Et moins d’appui pour les élus du personnel qui sollicitent les agents ?
    - C’est tout un ensemble. On dépénalise pour éviter l’application de la réglementation du travail et on met aussi les agents en situation de sous-effectif pour les empêcher de faire des contrôles ! En effet, ceux qui deviendront des responsables d’unités territoriales seront autant d’agents de contrôle en moins sur le terrain : nous estimons que cela représentera entre 9 à 10% d’agents en moins sur le terrain d’ici à
    Les élus du personnel auront de plus en plus de mal à nous contacter la fin de l’année. Et les élus du personnel vont avoir de plus en plus de difficulté pour nous contacter. Le ministère superpose les niveaux hiérarchiques en faisant fi de notre histoire et de notre métier.

    - En France, l’inspection du travail ce ne sont pas des agents qui appliquent une politique nationale de façon désincarnée, mais des agents qui connaissent très bien un territoire donné.
    - Mais une coordination et des priorités nationales pour l’inspection du travail ne vous semblent pas utiles ?
    - Les agents n’ont pas attendu le ministre pour travailler ensemble. Si j’ai besoin sur mon secteur géographique de saisir d’autres collègues pour une action commune, je le fais déjà ! La multiplication de l’encadrement intermédiaire ne rendra pas plus efficiente l’application du code du travail.
    - Ne faut-il pas tout de même une coordination entre les Direccte pour que l’homologation des PSE soit homogène en France ?
    - C’est un tout autre problème. Au demeurant très symbolique : c’est un déplacement spectaculaire de la posture de l’administration du travail. L’administration, qui était à équidistance des salariés et des employeurs, se retrouve maintenant à devoir homologuer ou non un PSE (alors qu’elle ne constatait auparavant que des carences) et surtout à devoir défendre devant un tribunal sa décision, et souvent contre des salariés !
    Un hommage au ministère du Travail
    Le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleur du travail, et Daniel Buffière, contrôleur de la MSA, étaient tués par un exploitant agricole de Saussignac (Dordogne), lequel avait écopé de 30 ans de prison. Ce drame avait suscité une profonde émotion dans l’inspection du travail. Ce soir, le ministre du Travail, François Rebsamen, et le ministère de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, présideront au ministère du Travail une cérémonie d’hommage à la mémoire de ces agents. Dans un communiqué diffusé hier soir, les ministres indiquent qu’ils souhaitent rappeler à cette occasion « leur attachement au métier d’inspecteur du travail, qui lutte contre le travail illégal, et contribue à faire avancer les droits des salariés, et la qualité de leurs conditions de travail au sein des entreprises ».
    -
    -
    - Par Bernard Domergue
    - Droit d’alerte Experts du CHSCT

    Inspecteurs abattus à Saussignac (24) : dix ans après la tragédie
    0 commentaire
    Publié le 02/09/2014 à 06h00 , modifié le 02/09/2014 à 09h19 par
    Thomas Mankowski

    Le 2 septembre 2004, deux inspecteurs du travail étaient abattus sur une exploitation agricole. Quelles leçons le monde paysan et l’État en ont-ils tiré ?
    Gilles Trémouille et Michel Boué, respectivement époux et collègue de Sylvie Trémouille, ont déposé lundi une gerbe à la DDA de Périgueux, où une plaque rend hommage à l’inspectrice du travail et à son collègue Daniel Buffière, tués le 2 septembre 2004 © Photo
    Arnaud Loth
    L e double meurtre de Saussignac est un drame unique dans l’histoire de l’Inspection du travail depuis sa création en 1892. C’est là, dans ce village de Dordogne, au cœur d’une exploitation agricole, que Daniel Buffière et Sylvie Trémouille ont été abattus. Nous sommes le 2 septembre 2004. Saussignac n’est plus simplement un village du verger bergeracois, il est le théâtre d’une tragédie opposant monde agricole et services de l’État.
    Les hommages se multiplient cette semaine, notamment au ministère du Travail à Paris où deux rosiers vont être plantés ce mardi après-midi en présence des ministres François Rebsamen (Travail) et Stéphane Le Foll (Agriculture). Mais, au-delà des plaques et des marques de témoignages, que reste-t-il, dix ans après, du drame de Saussignac ?
    LES CHIFFRES
    Selon le ministère du Travail, les obstacles au contrôle ont entraîné, pour l’année 2012, 300 procès-verbaux et 1 787 observations. Les outrages ont pour leur part engendré 28 procès-verbaux et 117 observations. Au début de l’année 2013, il y avait 3 032 agents dans les sections d’inspection du travail, dont 796 agents administratifs et 2 236 agents de contrôle.
     » Certains sont désinhibés  »
    En guise de réponse, l’État a depuis 2004 mis en place un dispositif de recensement des agressions, inexistant jusqu’alors. La fusion des services a été accélérée, des formations ont été mises en place, une protection plus importante des agents également.
    Dans l’ensemble, les syndicats jugent la réplique quelque peu insuffisante : « Bien que le meurtrier ait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 2007, la sanction n’a pas eu l’effet dissuasif que les agents attendaient », regrettent la CGT, FSU et SUD.
    « Il y va beaucoup de la personnalité de l’inspecteur. S’il vient dans un souci de conciliation, ça se passe généralement bien. S’il vient bouffer du paysan ou traiter le petit employeur de main-d’œuvre que nous sommes de la même manière qu’une entreprise comme Peugeot, c’est là que ça se passe mal », raconte un agriculteur lot-et-garonnais.
    Tout serait histoire de personnes ? Cela peut compter. Mais n’est certainement pas la clef de compréhension du drame d’il y a dix ans. Daniel Buffière et Sylvie Trémouille étaient réputés pour privilégier la conciliation à la répression, leur meurtrier ne leur a pas laissé le temps de le démontrer.
    Même si le procès en mars 2007 a établi que Claude Duviau incarnait bien mal le malaise paysan (il rencontrait des difficultés financières, mais était loin d’être étranglé), l’après-Saussignac n’a semble-t-il jamais permis de réduire le fossé séparant l’entrepreneur et le contrôleur. « Ça en a même désinhibé certains », regrette Michel Boué, ancien directeur de l’Inspection du travail agricole en Dordogne et donc ancien supérieur de Sylvie Trémouille. Il cite la séquestration dans le Nontronnais d’un jeune contrôleur du service dont il avait la responsabilité, la provocation d’un manifestant qui avait lancé deux cartouches dans la cour de la Direction départementale de l’agriculture de Périgueux un jour de manifestation, la violence physique et verbale d’une fleuriste du Périgord vert qui, frappant une inspectrice, avait eu cette phrase : « Pas étonnant que vous soyez reçus avec un fusil. »
     » Un véritable malaise  »
    Gilles Trémouille, l’époux de l’inspectrice abattue d’un tir dans le dos, s’inquiète du regard porté sur les représentants de l’État et par extension, des intérêts publics : « On raisonne Saussignac à part. Mais que ce soit le meurtre d’infirmières comme il y a eu à Pau, l’agression de pompiers et d’urgentistes, l’attaque de gendarmes… Si on met tout bout à bout, on se rend compte qu’on est confrontés à un véritable malaise. Depuis la mort de ma femme, j’ai pu entendre des choses terribles, des gens faisant d’un mec comme Duviau un “Che”. »
    « Plus globalement, j’ai l’impression qu’il y a un souci avec l’ordre public qui relève du problème de société », pense Lucie Buffière, qui avait 14 ans quand son père est mort. « Certes, les règles ne sont pas parfaites, mais il y a toujours des solutions pour sortir par le haut et ce ne sont pas celles de M. Duviau. » En recherche d’un stage dans la région d’Angoulême, Lucie se destine au métier d’huissier de justice. Pas un hasard. « Attention à ne pas mettre tout le monde dans le même panier. Ce n’est pas ‘‘les bons d’un côté et les méchants de l’autre ». » Ce qui avait été l’irréparable erreur du meurtrier de son père et de Sylvie Trémouille.

    Dordogne : le drame de Saussignac, 10 ans après
    Le 2 septembre 2004, deux inspecteurs du travail étaient abattus sur une exploitation agricole par la personne qu’ils étaient venus contrôler. Dix ans plus tard, l’émotion est toujours vive.
    • C.O
    • Publié le 02/09/2014 | 11:28, mis à jour le 02/09/2014 | 17:25

    © FTV
    • 16


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    Ce fait divers avait causé une vague d’émoi dans toute la France. Il y a dix ans, deux inspecteurs du travail étaient abattus à Saussignac par Claude Duviau, agriculteur qu’ils étaient venus contrôler.

    Les deux victimes, Daniel Buffière et Sylvie Trémouille sont tués sur l’exploitation, le dernière d’une balle dans le dos.

    Lors du procès en mars 2007 , Claude Duviau, échappe à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est finalement condamné à 30 ans de réclusion criminelle.

    Ce double meurtre est une drame unique dans l’histoire de l’Inspection du Travail crée en 1892.

    Des hommages aux deux victimes auront lieu toute la semaine. Aujourd’hui au ministère du Travail deux rosiers vont être plantés en présence de François Rebsamen (ministre du Travail et Stephane Le Foll (ministre de l’Agriculture).

    D’un point de vue judiciare, cette affaire est à nouveau à un moment clef de son déroulement. Le meurtrier va en effet bientôt pouvoir demander un aménagement de peine. Peut-etre meme une libération conditionnelle.

    Notre reportage complet dans l’édition du 12/13 en Aquitaine :


    • 10 ans après l’assassinat de 2 agents du Ministère du travail
    de : Sections Paris SUD/CGT/SNUTEF-FSU du Ministère du Travail
    mardi 2 septembre 2014 – 11h29 – Signaler aux modérateurs

    • Il y a 10 ans, le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleuse du travail, et Daniel Buffière, contrôleur de la Mutualité Sociale Agricole MSA, sécurité sociale agricole), se sont rendus sur une exploitation agricole à Saussignac (Dordogne) pour exercer leur mission : contrôler les conditions de travail et d’emploi des salariés. Ils ont été assassinés par l’employeur. Celui-ci sera condamné 4 ans plus tard à 30 ans de prison. A cette époque, les médias, notamment audiovisuels, avaient traité le meurtre de deux fonctionnaires dans l’exercice de leurs missions, comme un simple fait divers. L’endettement de l’employeur, et les supposées tracasseries administratives dont il aurait été victime servaient à « expliquer » ce double assassinat. Mais en plus les Ministres de l’époque (Gaymard, Bussereau, Larcher, Borloo, Raffarin) ont fait des déclarations particulièrement déplacées, montrant le peu de considération qu’ils avaient pour les agents de l’inspection du travail et le métier de contrôle. Ainsi, Gaymard, ministre de l’agriculture, dans son premier communiqué met sur le même plan l’assassinat de nos collègues et les difficultés du monde agricole. Raffarin, alors Premier ministre, a évoqué, dans un courrier adressé à la famille de l’un de nos collègues, « les risques du métier ». La direction du ministère a fait le service minimum.
    • Depuis, les agressions, outrages, obstacles ont été multipliés par 4 en 10 ans, sans qu’ils ne fassent l’objet de condamnations publiques fortes. Nous dénonçons ces dérives ! L’Inspection du Travail tient ses pouvoirs de contrôle de la convention n°81 de l’organisation Internationale du Travail, mais aussi des lois votées en France et consignées dans le code du travail. Ce corps de contrôle a été créé pour protéger les droits des salariés en veillant au respect du code du travail. Or nous vivons aujourd’hui de nombreuses et violentes attaques contre le droit du travail et les protections sociales et juridiques. Les dernières annonces du gouvernement VALLS 2, contre les 35 heures, pour diminuer les droits octroyés par le code du travail sont aussi une grande source d’inquiétude.
    • Si le code du travail est affaibli, les pouvoirs d’action de l’Inspection du Travail sont affaiblis.
    • Depuis 10 ans, les services de l’inspection du travail subissent des restructurations permanentes. La dernière en date affaiblira nos effectifs pour plusieurs années, et aura pour effet de remettre en cause de façon profonde l’ensemble des missions
    • 10 ans après l’assassinat de nos collègues, nous nous sommes recueillis aujourd’hui, dans toute la France, pour nous souvenir.
    • 10 ans après, aucune réelle politique ministérielle n’a visé à soutenir fortement et publiquement l’action de contrôle des services de l’inspection du travail.
    • 10 ans après, les « réformes » successives du code du travail, affaiblissent nos pouvoirs.
    • Aujourd’hui, les salariés doivent lutter pour conserver leurs droits acquis, pour gagner des droits nouveaux pour sortir de la précarité, de la dégradation des conditions de travail et pour une augmentation des salaires. Aujourd’hui, un service public de l’inspection du travail, contrôlant le respect des droits, notamment dans les petites entreprises, est plus que jamais nécessaire

    nspecteurs abattus à Saussignac : « Défendre leur mémoire, c’est défendre le service public », déclare Jean-Claude Mailly
    0 commentaire
    Publié le 05/09/2014 à 14h51 , modifié le 05/09/2014 à 15h08 par
    Thomas Mankowski
    Le représentant national de Force ouvrière est venu à Périgueux, vendredi, participer à une cérémonie rendant hommage aux inspecteurs du travail assassinés en 2004 à Saussignac (24)
    Jean-Claude Mailly était vendredi après-midi à la MSA de Périgueux © Photo
    Jean-Christophe Sounalet / « Sud Ouest »
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    Le rassemblement était organisé près de la stèle qui rend hommage aux deux inspecteurs du travail abattus le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière. Ce dernier dirigeait un service dépendant de la MSA.

    Outre des proches et des collègues, se trouvait parmi les présents Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, syndicat auquel appartenait Daniel Buffière. Les deux hommes se connaissaient personnellement : « Défendre leur mémoire, c’est défendre le service public », a déclaré le représentant national de FO.

    Sylvie Trémouille et Daniel Buffière ont été tués sur une exploitation agricole du Bergeracois lors d’un banal contrôle. Ce double meurtre est unique dans l’histoire de l’Inspection du travail.

    Meurtres sans importance audiovisuelle : deux inspecteurs du travail tués
    par Jérôme Martineau, le 16 septembre 2004
    Faire respecter le droit du travail, une mission mineure ? Lorsqu’un exploitant agricole abat un homme et une femme venus effectuer un contrôle, l’événement est expédié comme un petit fait-divers ; quant aux propos équivoques des représentants d’agriculteurs et aux manifestations des inspecteurs du travail, les journaux télévisés les ignorent.
    Jeudi 2 septembre 2004, en milieu d’après-midi à Saussignac (Dordogne), deux inspecteurs du travail sont tués par un exploitant agricole. Lorsque les deux fonctionnaires, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, se sont présentés, le viticulteur Claude Duviau [1], ancien militaire et ancien assureur, a discuté une quinzaine de minutes avec eux en s’emportant. Puis il est reparti dans sa maison, y a pris un fusil et est ressorti. Il a tiré une balle dans le ventre de Daniel Buffière ; Sylvie Trémouille a tenté de prendre la fuite, l’assassin l’a abattu dans le dos, la tuant sur le coup. Sa première victime est morte quelques heures plus tard. Le tueur a ensuite retourné l’arme contre lui, mais ne s’est que blessé à la mâchoire.
    Ce meurtre était une première : jamais, depuis la création de l’inspection du travail en 1892, des agents de cette administration chargée de faire respecter le droit du travail n’avaient été tués en mission. Pourtant, ce crime n’a guère remué dans l’instant les ministres prompts à déployer communiqués et déplacements devant les caméras lorsqu’un policier ou un gendarme est tué. Y a-t-il des meurtres de fonctionnaires plus importants que d’autres ? La relégation de l’affaire de Saussignac dans les basses eaux de l’actualité a également été le fait de maints médias, plus prompts à mobiliser leurs Unes sur des « marronniers » (la rentrée scolaire), « l’événement » du 3 septembre, le carnage de Beslan en Ossétie, ou le feuilleton des journalistes enlevés en Irak.
    Si la presse écrite a partiellement rempli son rôle (et, particulièrement Libération), les télévisions (et particulièrement les télévisions publiques) se sont distinguées en creux. Passage en revue des faits, écrits et émissions sur ce crime (un mot, au passage, très rarement employé par les journalistes, qui ont usé et abusé du plus flou « drame »).
    I. Un « fait divers dramatique » ?
    Jeudi 2 septembre -. Le meurtre a lieu vers 16h-16h30 jeudi 2 septembre. La première dépêche d’agence (AFP) aurait été diffusée vers 19h45, selon Gérard Filoche, inspecteur du travail qui a participé à deux émissions sur le traitement médiatique de l’affaire (ASI et Le Premier pouvoir, voir plus bas). Le crime est évoqué en une phrase dans les journaux télévisés de 20 heures. Le ministre de l’Agriculture Hervé Gaymard publie un communiqué [2] « à la suite du décès des deux inspecteurs du travail, en Dordogne » (on notera dans ce titre de communiqué qu’il ne s’agit déjà « que » d’un décès, pas d’un meurtre…). Le ministre y fait part « de [s]a très vive émotion au sujet du drame qui vient de se dérouler en Dordogne » (bis sur l’appellation « drame »…), et poursuit : « Confronté à des difficultés extrêmes, le monde agricole et rural réunit des acteurs divers, qui partagent un même amour de leur métier. » Le ton est donné : les « difficultés extrêmes » des agriculteurs. Les journaux télévisés vont largement s’aligner sur la très œcuménique « compassion » exprimée par Hervé Gaymard.
    Vendredi 3 septembre -. A la mi-journée, sur France 3, où le sujet est traité en 1 minute 42 secondes, le journal télévisé ne fait parler qu’un voisin du viticulteur, le maire de la commune (que l’on entend également sur France 2), qui expose les difficultés de son voisin. « Il a craqué », explique Serge Mornac, maire de Saussignac, qui évoque le « ras-le-bol » de l’agriculteur, qui voulait vendre son exploitation et n’a pas pu. « Il a craqué. » Transposons : si un jeune de banlieue avait tué un policier, imagine-t-on les journalistes filmant un ami ou voisin du meurtrier décrivant ses difficultés, chômage ou problèmes familiaux, et seulement cet ami ?
    Sur France 2, le journal de 13 heures, d’une cinquantaine de minutes commence par quatre titres : fin de la prise d’otages en Ossétie, journalistes otages en Irak, hausse des dépenses de médicaments en France et signaux peut-être extra-terrestres captés par des astronomes. Pas annoncé parmi les « grands titres » de ce JT donc, le meurtre de Dordogne est traité en 2 minutes 5 secondes. Il arrive en milieu de journal, après l’annonce sans images d’un accord sur le prix du lait entre producteurs et industriels. Le reportage s’ouvre par l’image d’une femme ne parvenant pas à contenir ses larmes. C’est la standardiste de la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt à Périgueux, où les collègues de « Sylvie » [Trémouille] sont « sous le choc ». Le préfet [et lui seulement...] s’est rendu le matin auprès des fonctionnaires.
    Rendons-lui cette justice : ce reportage au moins, contrairement à celui de France 3, donne chair et prénom à une des victimes. Une collègue et un supérieur parlent d’elle. Une photo de groupe la présente, avec quelques mots sur sa récente promotion. Cependant, le reportage élude les circonstances du meurtre : « L’agriculteur, occupé au ramassage des prunes, ouvre le feu sur deux inspecteurs qui se présentent pour un contrôle de routine. Ils sont tués, l’agriculteur retourne l’arme contre lui. » Cette version soft passe sous silence des faits décisifs : l’assassin, après s’être emporté contre ses visiteurs, est retourné délibérément dans sa maison chercher l’arme ; après avoir tiré sur l’homme, il a abattu dans le dos sa deuxième victime qui tentait de lui échapper.
    Dans les fédérations agricoles, explique le reportage de France 2, « la condamnation est unanime ». Vraiment ? A l’image, on voit Bernard Laval, président de la Chambre d’agriculture de la Dordogne, qui explique que « nous vivons dans une société de plus en plus dure, où les gens qui sont psychologiquement les plus faibles arrivent à disjoncter ».
    Aucun des deux journaux du service public ne traite du contexte de ce double meurtre : des inspecteurs du travail qui font un contrôle de routine dans une entreprise de fruits et vignobles, secteur où on estime que 18% des 800.000 saisonniers n’ont pas de contrat de travail, et où plus de la moitié travaillent 56 heures par semaine (chiffres rappelés par Gérard Filoche dans les émissions mentionnées). Quant à revenir sur les velléités de suppression ou de forte dégradation de l’inspection du travail manifestées en 2003 par 81 parlementaires UMP [3] ou demandées par le Medef, ce serait naturellement de la science-fiction.
    France 2, JT de 20 heures, l’affaire n’est toujours pas au sommaire (cinq sujets : fin de la prise d’otages en Ossétie, « sort de nos confrères » journalistes en Irak, campagne présidentielle américaine, dépenses de médicaments et festival de films de Deauville). Après un sujet sur les écoliers allergiques dans les cantines (nous sommes alors le lendemain de la rentrée des classes), la présentatrice lance, à la 24ème minute, le sujet sur le meurtre : « En Dordogne, c’est toujours l’incompréhension ». On reste dans le registre du fait-divers, tragique et inexplicable : la présentatrice Béatrice Schönberg annonce l’ouverture prévue le lendemain d’une information judiciaire « pour tenter de comprendre ce geste dément et imprévisible » [4]. Le reportage est celui déjà passé au JT de 13 h, raccourci (1 minute 48). On apprend que les collègues de « Sylvie » (elle n’a toujours pas de nom de famille) ont observé une minute de silence. Même présentation allégée des circonstances du crime (le mot « crime » n’est d’ailleurs jamais prononcé dans le reportage ni sa présentation, à 13 h comme à 20 h).
    « La condamnation du monde agricole est unanime », répète le reportage, qui a changé d’interviewé pour mieux l’illustrer : cette fois c’est Eric Chassagne, président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) de Dordogne, qui en effet condamne. Cette belle unanimité aurait pu être troublée par la citation d’une dépêche Reuters de 15h35, toujours ce vendredi 3 septembre. L’agence y cite la Coordination rurale (CR), qui « a pointé le « désespoir des paysans spoliés ». « Le drame qui vient de se dérouler en Dordogne démontre, hélas, l’ampleur du désespoir des paysans spoliés de leurs droits fondamentaux et soumis à des contraintes inacceptables », écrit la CR dans un communiqué. » « Le président de la Coordination rurale, François Lucas, s’est pour sa part déclaré « atterré par cet acte insensé et désespéré » mais il a également mis en garde les pouvoirs publics contre « la désespérance et la détérioration du moral des agriculteurs ». » L’agence de presse mentionne également que « la FNSEA estime que « rien ne peut justifier un tel acte ». Elle appelle toutefois « l’attention de tous sur les conditions de vie de plus en plus difficiles de nombreux exploitants ». » De cette discrète atténuation de l’horreur du double meurtre par des syndicats d’exploitants agricoles, rien ne transparaît à la télévision.
    II. Un « fait divers » révélateur ?
    Le Monde daté du samedi 4 septembre précise que le meurtrier est un ancien militaire (les autres reportages, de presse écrite ou audiovisuelle, mentionnent jusqu’alors seulement que Claude Duviau a été assureur avant de se reconvertir dans l’agriculture). L’article cite « un de ses fournisseurs [qui] affirme l’avoir entendu maugréer la semaine dernière : ‘tu vas voir mon nom dans les journaux, ce sera pas en bien !’ ». A nouveau on n’est pas dans la version du « coup de folie » imprévisible servie par tous les journaux télévisés. Le quotidien mentionne le directeur départemental de la MSA [5], pour lequel « l’exploitation de M. Dubiau, consacrée à la prune et à la vigne, ne connaissait pas des difficultés supérieures à celles que vivent d’autres dans une région touchée par la crise. [6] Là encore, les faits semblent démentir la thèse du pur fait-divers, avec un agriculteur financièrement aux abois et « victime » d’un coup de sang subit [7]. A ce stade, le vendredi, aucun journal n’a encore évoqué les difficultés des inspecteurs à faire respecter le droit du travail ou la condition sociale des saisonniers.
    Le Figaro reprend dans son article sur le « drame » le récit du maire de Saussignac sur les difficultés supposées de l’exploitant. Pas plus que Le Monde, il ne donne la moindre information personnelle sur les deux victimes (chacune laisse un orphelin, mais ce n’est pas dans ces quotidiens qu’on l’apprendra, pas plus que leur âge – Daniel Buffière avait 47 ans, Sylvie Trémouille 40 ans). Le Monde, peut-être grâce à son bouclage plus tardif, précise leurs noms et qualités exacts [8].
    Outre les nombreuses organisations syndicales et associatives qui réagissent au meurtre, le président de la République publie à son tour un communiqué (lien périmé, juin 2010) titré « Inspecteurs du travail tués : le Président de la République exprime sa compassion aux familles » dans « ce drame ». Trois de ses ministres, Jean-Louis Borloo, Hervé Gaymard et Gérard Larcher (Emploi, Agriculture et Relations du travail) publient de même un « [message à la suite du décès des deux inspecteurs du travail »http://agriculture.gouv.fr/message-...]. » Ils y affirment « solennellement que le travail est un des piliers essentiels de la cohésion sociale. Il est l’une des valeurs fondamentales de notre République qui doit être protégée ; c’est la mission des corps de contrôle chargés de veiller au respect et à l’application effective des lois et règlements. [On pourrait penser que c’est le droit qui est un pilier etc. et non le travail en soi...] Nous sommes particulièrement attachés au respect du droit ainsi qu’à la proximité et au dialogue [un message en deux temps qui rappelle les balancements des syndicats agricoles... ce qu’aucun journal ne commentera], composantes indispensables des relations sociales au sein du monde agricole (…). »

    Samedi 4 septembre : le moment est peut-être venu, dans la presse écrite, de donner enfin la parole aux inspecteurs du travail. C’est ce que fait Libération qui publie un article – « L’inspection du travail sous le choc du double meurtre » – dont le chapeau indique que « la tuerie en Dordogne met en évidence les difficultés de la profession ». Plusieurs témoignages d’inspecteurs du travail racontent leur mission, souvent houleuse [9] Le quotidien raconte que « des agents sont victimes de campagnes d’affichage sauvage, avec, sous leur photo, cette mention : « le fonctionnaire le plus con du ministère »… [10]Aujourd’hui, environ 7% des PV dressés par les inspecteurs et contrôleurs relèvent des incidents pendant les contrôles. Mais les agressions ne sont pas toujours déclarées. ‘On nous fout à la porte, on nous empêche physiquement d’entrer, sans oublier les menaces de fermeture et de délocalisation si on insiste’, dit Daniel, inspecteur en Rhône-Alpes. »
    Dans Le Monde daté des 5 et 6 septembre, un article souligne à son tour que « les syndicats dénoncent les agressions contre les inspecteurs du travail », citant de façon plus institutionnelle des extraits de communiqués de plusieurs organisations.
    III. Manifestations et obsèques : la presse écrite relate…
    Lundi 6 septembre – Une dépêche AFP (16h56) annonce la mise en examen de l’agriculteur et indique que trois ministres, dont celui de l’Agriculture, participeront le lendemain aux obsèques des victimes (un quatrième, Jean-Louis Borloo, va aussi s’y rendre après l’avoir décidé ou annoncé plus tard). L’agence annonce dans une autre dépêche (17h56) que « à l’occasion des funérailles, plusieurs Directions départementales du Travail et de l’emploi -Rhône et Rhône Alpes, Champagne-Ardenne, Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Landes ou Pyrénées-Atlantiques- ont décidé de fermer, en signe de solidarité avec les familles.
    Ces deux décès ont provoqué une très vive émotion en Dordogne et suscité de multiples réactions en France, de la part des autorités, des syndicats – CFDT, CFE-CGC, CGT ou FO – ou partis politiques. » Sur cette dernière phrase, à notre connaissance, aucun journal n’a eu l’insolence de souligner que l’UMP n’a pas publié de communiqué sur l’affaire de Saussignac [11]. Le Monde du week-end observe elliptiquement que « syndicats et partis politiques de gauche ont largement exprimé leur émotion ».
    L’Humanité, qui avait publié une simple brève (lien périmé) le samedi 4 septembre (qui en plus parlait d’un mort et d’une victime « grièvement blessée » au lieu de deux morts !), consacre enfin un article (lien périmé) à l’affaire le lundi ; outre le rappel des faits, il se borne à citer les réactions syndicales.
    Mardi 7 septembre – En Dordogne, le matin à Azerat et l’après-midi à Bassillac, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière sont enterrés. Un millier de personnes assistent à chacune des cérémonies, ainsi que les ministres Borloo, Gaymard, Larcher et Saint Sernin (Aménagement du territoire). Dans son discours d’hommage à l’enterrement de Daniel Buffière, Hervé Gaymard réitère son interprétation du crime, celle reprise par les journaux télévisés du 3 septembre, en affirmant : « Un homme sous l’empire d’un moment de folie a abattu deux agents publics qui faisaient leurs métiers au service de la collectivité tout entière ».
    Outre l’affluence et la présence (tardive… mais nul ne le relèvera) de quatre ministres, diverses dépêches d’agences et la presse régionale du lendemain 8 septembre mentionnent les manifestations d’inspecteurs du travail : plusieurs centaines devant le siège du Medef à Paris. Le Parisien du 8 septembre mentionne que « des manifestations de soutien ont été organisées également à Lyon, Dijon et Mâcon ». Une dépêche AFP du 7 septembre précise que chacune de ces manifestations réunissait une centaine d’agents de l’inspection du travail et de travailleurs sociaux [12].
    L’édition du Val-de-Marne du Parisien du 8 septembre passe un article et une photo de la manifestation le 7 à Créteil, d’une cinquantaine d’agents de l’inspection du travail, « envahis par l’émotion et la colère ». « ‘Nous subissons des insultes, des quolibets, les patrons nous rient au nez (…). Il devient très difficile d’exercer notre métier sereinement. En cas d’outrage, nous ne recevons aucun soutien de notre hiérarchie. Nous sommes seuls et livrés à nous-mêmes.’ (…) ‘La plupart du temps, nos PV sont classés sans suite, déplore un agent. Parfois, la justice daigne faire un rappel à la loi trois ans après les faits…’ » (un article de qualité dont on peut se demander pourquoi il n’a figuré que dans une édition départementale ; mais Le Parisien est [coutumier de ces décalages (Lire par exemple « Forum 2003 : Le Parisien préfère ses banlieues »).
    La presse quotidienne régionale du lendemain mentionne des manifestations d’agents du ministère du Travail, révoltés par le crime de Saussignac, se sont déroulées à plusieurs endroits en France ce mardi-là. Les Dernières Nouvelles d’Alsace, par exemple, rapporte l’évocation par les syndicats à Strasbourg de « la montée des agressions verbales auxquelles sont de plus en plus confrontés les agents du service public du travail, agressions venant de la part des employeurs. » Paris-Normandie raconte également que le mardi 7 « au siège de la Direction départementale du travail de Rouen, les services d’accueil ont été fermés au public. (...) Tous [les inspecteurs] pointent le manque de contre-pouvoir dans les entreprises. Les syndicats ainsi que les représentants du personnel peinent à jouer ce rôle nécessaire dans la négociation au sein des entreprises, si bien que les inspecteurs du travail ont l’impression de servir de ‘dernier rempart’ au côté des salariés. »
    Libération du 8 septembre fait à nouveau ressortir le contexte propice à des violences, dans un article de sa correspondante à Lille. Elle raconte que dans cette ville 200 personnes ont manifesté, « vêtus de noir ou portant un brassard », certains portant « le code du travail, entouré d’un ruban noir, lui aussi ». La journaliste donne la parole à une des manifestantes, inspectrice du travail bouleversée par l’écho, pour elle qui a été agressée six ans plus tôt, du meurtre de Dordogne. [13] Une exception sidérante : L’Humanité n’a à notre connaissance rien publié le 8 septembre sur ces manifestations ni sur les obsèques.
    …les télés font l’impasse

    La présence de quatre ministres explique sans doute que les enterrements n’ont pu être totalement oubliés des journaux télévisés… mais il s’en est fallu de peu. Les manifestations à travers la France ont été totalement passées sous silence. Aux journaux de 13 heures, 23 secondes sur TF1 et 15 secondes sur France 2 ! Le soir, l’édition nationale de France 3 (19-20) d’Elise Lucet consacre 16 secondes au sujet. Le summum est atteint avec le 20 heures présenté par David Pujadas : ce soir-là, sur les trois quarts d’heure du journal de France 2, c’est le silence pur et simple sur les obsèques. Comme l’a constaté Acrimed, cette édition comprenait des sujets aussi essentiels que l’amour de Bill Clinton pour la malbouffe ou les tenues vestimentaires de la joueuse de tennis Serena Williams, tout cela images d’archives et commentaires enjoués à l’appui. Dans son chat hebdomadaire avec des internautes sur le site de Libération, Daniel Schneidermann commente, mardi 14 septembre : « (…) les politiques se sont moins mobilisés que lors des meurtres de policiers ou de pompiers, par exemple, mais il me semble que dans ce désert de réactions, ils se sont tout de même davantage mobilisés que les journalistes. N’oubliez pas qu’il y avait tout de même quatre ministres présents aux obsèques, ce qui n’a pas empêché ces obsèques de n’avoir droit qu’à quelques secondes d’antenne. »
    IV. Des critiques opportunes…
    Force est de le constater, la faillite des télévisions n’est pas passée inaperçue.
    Le vendredi 10 septembre, dans sa chronique hebdomadaire à Libération, titrée « Double meurtre, double oubli », Daniel Schneidermann analyse le scandale qu’a été la couverture télévisuelle du double meurtre de Saussignac. Une analyse fondée, à en juger par nos propres vérifications et qui, pour cette raison, mérite d’être citée amplement [14].
    Le chroniqueur rappelle d’abord les débuts du JT de TF1 du vendredi 3 septembre, y compris un creux micro-trottoir sur les journalistes français otages en Irak et l’attente d’un ouragan en Floride. Il observe que « le reportage ne nous donne pas les noms des deux inspecteurs. Sur l’agriculteur meurtrier, on connaît tout. Son nom, bien entendu. Ses difficultés financières. Son espoir déçu quand il avait cru trouver un repreneur pour l’exploitation et pouvoir ainsi partir en retraite, avant de se heurter au refus du tribunal. On entend un voisin de l’agriculteur, le maire du village. Mais les visages des deux victimes, on ne nous les montrera pas. A jamais, ils resteront anonymes. Les proches des deux victimes, leur douleur, nous ne les verrons pas. On n’interrogera pas de passants dans leurs villages à eux (…). Un modèle de sobriété informative. A étudier dans les écoles. Pas de mise en scène. Pas de trémolos. Pas d’envoyé spécial pour faire le point de l’avancée de l’enquête. Pas de sanctification des victimes. Sauf à considérer que la victime, c’est l’agriculteur. Avec ses problèmes de financement, sa retraite, son jugement. (…) Mais en face ? Sur les chaînes du service public ? La vérité oblige à dire que le double meurtre n’a pas mobilisé davantage. (…) De même, aucun sujet ne nous rappelle pourquoi les inspecteurs du travail vont contrôler les cueilleurs de prunes. (…) les obsèques non plus ne sont pas jugées médiatiquement exploitables. (…) La cérémonie n’a même pas droit à un reportage à part entière. Pas comme les policiers ou les gendarmes tués, eux aussi, dans l’exercice de leur mission. Là, le téléspectateur a droit aux femmes, aux enfants, aux obsèques officielles. (…) Il y a les émotions médiatiquement légitimes, et les autres. Pompiers, gendarmes, policiers, journalistes, voyagent sur le pont supérieur. Pas les inspecteurs du travail, relégués dans les soutes. »
    Samedi 11 septembre, la nouvelle émission hebdomadaire Le Premier pouvoir, animée par Elisabeth Lévy, consacre une séquence à la sous-médiatisation du double meurtre. Gérard Filoche, invité, raconte avoir téléphoné à la rédaction de France Inter le vendredi 3 septembre, en s’étonnant du silence sur Saussignac. Résultat : le sujet a été traité sur cette antenne dans le journal de 14 heures… pour disparaître dès celui de 15 heures [15].
    Mais l’émission de France Culture est l’occasion d’entendre deux défenses de la presse : pour Lise Joly, de France Inter, le passage à la trappe du sujet tient à la malchance, « un calendrier assez particulier », la fin sanglante de la prise d’otages de Beslan en Ossétie du Nord, à côté de laquelle le crime de Dordogne restait « pour l’instant une histoire isolée ». On imagine que le préfet Erignac a eu de la chance de ne pas être assassiné un jour d’actualité trop chargé…Hélène Risser, qui habituellement est journaliste à… Arrêt sur Images, a, quant à elle, justifié le peu d’empressement de ses confrères à traiter ce meurtre car elle ne pense « pas qu’on puisse en tirer une morale, un sens », « ça reste un fait-divers isolé » dans un premier temps. Elisabeth Lévy lui a rétorqué que l’agriculteur n’a pas tiré au hasard, mais sur des personnes venus vérifier l’application de la loi, jugeant son interlocutrice « très indulgente », et a rendu hommage à Libération.
    Dimanche 12 septembre est diffusée l’émission Arrêt sur Images (ASI) sur France 5 (enregistrée le vendredi précédent). Une séquence de douze minutes est consacrée à l’affaire de Saussignac, à nouveau avec Gérard Filoche. Ce passage d’une émission de télévision est, à ce jour, le seul à sauver l’honneur du service public, de bout en bout manquant à tous ses devoirs, dans cette affaire.
    …Mais peut-être incomplètes
    Pourtant trois questions, au moins méritent d’être posées.
    - Que ce serait-il passé si Gérard Filoche, fort de sa légitimité sur le « dossier » de l’inspection du travail, n’avait pas alerté la presse sur ses… « défaillances » ? Il est vraisemblable que sa critique médiatique, du moins dans la version « culturelle » qu’en propose la nouvelle émission de France Culture, se serait tue. Sur Internet, dès le 3 septembre, Gérard Filoche est interviewé par le quotidien en ligne du Nouvel Observateur. Inspecteur du travail, socialiste et auteur du livre Le travail jetable, il est le premier à souligner que « les médias ont occulté complètement cet événement » Et de poursuivre : « Il a fallu attendre le journal télévisé de la nuit pour en entendre parler et encore dans une brève. Lorsqu’il s’agit de deux journalistes menacés en Irak, ça fait la une, mais deux inspecteurs du travail… Il ne s’agit pourtant pas d’un simple fait divers, il s’agit d’un fait de société. ». Il sera entendu par… quelques journalistes en charge du décryptage des médias.
    - Que ce serait-il passé sur les chaînes de télévision si des ministres soudain tirés de leur torpeur par les manifestations n’avaient pas daignés se déplacer pour se rendre aux enterrements ? [16] Comment ne pas penser que si, par exemple, un ou plusieurs ministres s’étaient rendus en Dordogne dès le jour du meurtre ou le lendemain, la presse, et tout particulièrement les journaux télévisés, n’auraient pas été aussi silencieux. Il est vrai que même la secrétaire d’Etat aux Kleenex, pardon, aux Droits des victimes, Nicole Guedj, ne s’était pas déplacée… Mais des journalistes dignes de ce nom sont-ils supposés s’aligner sur la pleureuse officielle du gouvernement ?
    - Enfin et surtout : comment expliquer que des journalistes (mais pas tous…) si prompts à transformer en « phénomène de société » le moindre acte de délinquance qu’ils renoncent à expliquer pour ne pas alimenter la « culture de l’excuse », expliquent ou croient expliquer avec tant de complaisance le meurtre perpétré par un agriculteur et ne voient pas dans les agressions dont sont victimes les inspecteurs du travail un « phénomène de société » : une conséquence des remises en cause des droits des travailleurs par la dérégulation libérale ?
    L’inspectrice du travail interrogée par Libération (et mentionnée plus haut) déclarait : « Depuis 1993, dans la moitié du département du Nord, il y a eu 128 obstacles à nos missions. Cela va du refus de présenter des documents jusqu’à des situations de violence. Les patrons ont le nez sur le guidon, ça concourt aux ambiances délétères. (…) Quand on dit à certains chefs d’entreprise qu’ils commettent un délit, ils ne comprennent pas. Pour eux, le délit, c’est le gamin qui pique un autoradio. » Critique des médias, peut-être involontaire : cette dernière phrase donne peut-être la clé de la négligence des journaux télévisés sur l’affaire de Saussignac : pour eux aussi sans doute, la délinquance c’est le vol de portable ou les banlieues, mais pas la délinquance du patron qui piétine les droits de ses salariés. Un « point aveugle » qui va de pair avec la vue très biaisée qu’ont nombre de journalistes envers les conflits sociaux [17] La véritable critique des médias est donc venue des inspecteurs du travail qui, en manifestant contre le climat de tension voire de violence qu’ils rencontrent dans leur mission…, ont également protesté contre le silence sur les violations des droits des salariés dans des médias qui considèrent que le sujet n’est pas « porteur » et n’entre pas dans la case « insécurité ». D’où sans doute ce délaissement de l’affaire de Saussignac, « fait-divers isolé » dont « on ne peut pas tirer de sens », paraît-il.
    Jérôme Martineau
    P.S. Le jour même où nous publions cet article, paraissent dans la presse (et notamment dans Libération et Le Monde), des articles sur le (ou à l’occasion du) mouvement de protestation et de grève des inspecteurs du travail. A suivre…
    Notes
    [1] ou Gérard Dubiau, les différents articles oscillant curieusement entre les deux noms
    [2] Publié sur le site du Ministère de l’Agriculture, il n’est plus accessible, décembre 2013.
    [3] Voir « La mort de l’inspection du travail », article de Gérard Filoche, 5 septembre 2003, sur la proposition de loi n° 914 du 13 juin 2003 visant à réformer le statut de l’inspection du travail et à en changer la dénomination. Extrait : « Il n’y a que 427 inspecteurs du travail, 813 contrôleurs en section d’inspection, pour 1,2 millions d’entreprises, et 15 515 700 salariés, pour 400 lois et 8000 décrets. Ils sont moins nombreux qu’au début du 20° siècle (…) »
    [4] La présentatrice est régulièrement montrée par les gazettes people avec son compagnon le ministre Jean-Louis Borloo, ce qui au vu de la réaction de ce dernier rapportée par Daniel Schneidermann, prêterait à sourire dans une affaire moins tragique que ce meurtre.
    [5] Mutuelle sociale agricole, à laquelle appartenait Daniel Buffière
    [6] ‘Des gens en difficultés, il y en a un certain nombre en Dordogne mais cette exploitation semblait se rétablir. L’exploitant venait de payer des cotisations et sa situation n’était pas dramatique’, soutient M. Cornil. »
    [7] Seuls les téléspectateurs d’Arrêt sur Images (ASI) apprendront plus tard de Gérard Filoche, que l’agriculteur meurtrier avait déjà été condamné deux ans plus tôt à 600 euros d’amende pour emploi de travailleurs clandestins. La journaliste d’ASI Christelle Ploquin a indiqué, outre les minutages effarants des JT du jour des obsèques, qu’un rapport administratif au ministre de l’Agriculture signalait que le tueur n’avait pas de difficultés financières et n’était pas en déficit.
    [8] respectivement inspecteur de la Mutualité sociale agricole et employée de l’Inspection du travail, de l’emploi et de la politique sociale agricoles
    [9] ‘Quand on va visiter une entreprise, on ne prend pas rendez-vous, dit Françoise, inspecteur depuis quinze ans à Paris. Bien souvent, le patron prend ça pour un viol de sa propriété, surtout quand il s’agit du patron d’une PME en difficulté économique.’ Et en cas d’infractions au droit du travail, assez courantes dans les secteurs qui reposent sur l’emploi de saisonniers comme l’agriculture, l’hôtellerie-restauration ou le bâtiment, les condamnations « sont minimales et toujours très tardives’, poursuit-elle. »
    [10] Ce genre de manifestation hostile trouve parfois des relais dans la presse : dans Arrêt sur Images, les journalistes ont mentionné un article paru dans Sud-Ouest, sur « le prix Ours de l’année » décerné par la Coordination rurale au « fonctionnaire le plus nuisible de l’année ». On pouvait lire à propos du double meurtre de Saussignac une apologie de la « chasse aux nuisibles », a relevé Gérard Filoche dans les forums Internet déchaînés de la dite Coordination rurale…
    [11] elle n’a par contre pas manqué de saluer la mémoire de feu Raymond Marcellin, ancien ministre de l’Intérieur de Georges Pompidou
    [12] La dépêche indique aussi que « la direction régionale du travail à Lyon ainsi que les directions départementales en Rhône-Alpes étaient fermées au public mardi, en signe de deuil. A Dijon et Mâcon, une centaine d’agents des services de l’inspection du travail ont fait une marche silencieuse jusqu’à la préfecture, où une délégation a été reçue, selon la police. En Côte-d’Or et dans l’Yonne, les services de l’inspection du travail étaient également fermés au public »
    [13] « J’ai revécu tout le film de la nuit du 27 septembre 1998, où j’ai été molestée avec un collègue, lors d’un contrôle ordinaire, alors que je remplaçais une inspectrice hors de mon secteur. J’ai tout revécu, les mots, les attitudes, les gestes. (…). » Je me suis présentée un dimanche, à une heure du matin, dans les ateliers, avec un collègue. On a commencé à relever les noms des salariés dans l’atelier. L’employeur est arrivé, hors de lui, m’a arraché mon cahier de renseignements. Je le lui ai repris. Il me suivait. Il ne nous a pas laissé le temps de nous exprimer. Il a arraché et piétiné les lunettes de mon collègue et tenté de lui prendre sa carte d’inspecteur. Son épouse lui a tiré les cheveux, l’a griffé. D’autres m’ont prise par le bras, bousculée, insultée d’une manière épouvantable. On peut se poser des questions quant au respect des salariés quand un représentant de la loi est traité comme ça. Le patron de l’entreprise a pris de la prison avec sursis. Malgré le traumatisme, on a continué à travailler, le boulot était là, les décisions à prendre, les enquêtes à faire : je couvre un secteur de 120 entreprises. (…)
    [14] D’autant que nous ne sommes pas toujours très tendres à l’endroit de cette forme de critique…
    [15] On remarquera que le militantisme de Gérard Filoche, expert reconnu du droit du travail et infatigable mobilisateur, a manifestement eu un effet sur plusieurs médias… même s’il n’a été, comme dans le cas de France Inter, qu’éphémère.
    [16] Dans son chat déjà mentionné sur le site de Libération, Daniel Schneidermann révèle que Jean-Louis Borloo lui a dit déplorer le peu de réaction des médias : « (…) je vais vous raconter les suites de cette chronique. Vendredi après-midi, [10 septembre] le jour de la parution, j’ai eu droit à un appel téléphonique de Jean-Louis Borloo, le ministre du Travail en personne. Pensez donc si j’étais à la fois impressionné et inquiet ! Je me suis tout de suite demandé quelle bêtise j’avais écrite. Et bien pas du tout ! Il tenait simplement à me dire qu’il partageait mot pour mot ce que j’avais écrit dans la chronique et qu’il déplorait que le double meurtre n’ait pas suscité davantage de réactions. » Prêt à tout, le Borloo !
    [17] Lire, de Gilles Balbastre et Pierre Rimbert, dans Le Monde Diplomatique : « Les médias, gardiens de l’ordre social ».

    Il y a 10 ans : le double meurtre de Saussignac
    Le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleuse du travail, et Daniel Buffière, inspecteur de la Mutualité sociale agricole, étaient assassinés par un viticulteur de Dordogne lors d’un contrôle d’une exploitation agricole.
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    Il y a 10 ans, le 2 septembre 2004, deux collègues inspecteurs du travail étaient assassinés à Saussignac en Dordogne. C’est ainsi que la presse l’a immédiatement présenté. En fait, il s’agissait de Sylvie Trémouille contrôleuse du travail et de Daniel Buffière contrôleur de la Mutuelle Mutualité Sociale Agricole, qui opéraient un contrôle conjoint d’une exploitation agricole.
    Ce drame en soi était inimaginable et inacceptable pour tous les agents du Ministère du travail et au-delà.
    Mais en plus, les Ministres de l’époque (Gaymard, Bussereau, Larcher, Borloo, Raffarin) ont fait des déclarations particulièrement déplacées, montrant le peu de considération qu’ils avaient pour les agents de l’inspection du travail et le métier de contrôle. Ainsi, Gaymard, ministre de l’agriculture, dans son premier communiqué met sur le même plan l’assassinat de nos collègues et les difficultés du monde agricole. Raffarin, alors Premier ministre, a évoqué, dans un courrier adressé à la famille de l’un de nos collègues, « les risques du métier ». Le Directeur général du travail s’est tu. Le Dagemo a fait le service minimum.
    La plupart des médias n’ont évidemment pas été non plus à la hauteur de l’événement, prenant l’affaire comme un simple fait divers (lire au sujet du traitement médiatique de ce meurtre l’article d’Acrimed : Meurtres sans importance audiovisuelle).
    « Ce meurtre était une première : jamais, depuis la création de l’inspection du travail en 1892, des agents de cette administration chargée de faire respecter le droit du travail n’avaient été tués en mission. Pourtant, ce crime n’a guère remué dans l’instant les ministres prompts à déployer communiqués et déplacements devant les caméras lorsqu’un policier ou un gendarme est tué. Y a-t-il des meurtres de fonctionnaires plus importants que d’autres ? »
    C’est de cette époque que date un véritable fossé entre l’inspection du travail et les ministres et leurs représentants à l’administration centrale. Fossé qui s’est creusé avec les réformes récentes de l’inspection du travail qui prennent leur source dans le rapport Bessières de 2005
    Dès les jours suivants, un site intitulé Terre-Net a commencé à échanger des mails odieux contre les agents de contrôle de l’agriculture. Les auteurs ont été poursuivis et condamnés.
    Dans ce dossier, nous vous donnons :
    une revue de presse abondante,
    Quelques communiqués de presse, tracts syndicaux et intersyndicaux,
    Un extrait de l’émission Arrêt sur images,
    Le communiqué commun CGT, SNUTEF-FSU et SUD Travail : « Pour ne pas oublier ».
    L’assassin a été condamné 4 ans plus tard à 30 ans de prison (procès de Périgueux).
    Ce dossier est de notre point de vue indispensable pour que l’on n’oublie pas ce drame, que l’on n’oublie pas les collègues mais aussi pour que tous les agents du Ministère qui sont arrivés depuis puissent savoir ce qui s’est passé à l’époque et aujourd’hui s’approprier cette mémoire collective.
    SUD Travail Affaires sociales, le 25 août 2014.
    Meurtre de deux inspecteurs du travail en 2004
    Le jeudi 2 septembre 2004, un contrôleur du travail et un agent du service de contrôle de la Mutualité sociale agricole, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, étaient assassinés lors d’une inspection de routine dans une exploitation agricole, à Saussignac en Dordogne.
    Au-delà du fait divers tragique, cet assassinat est sans précédent en France, puisque c’est la première fois, depuis la création de l’Inspection du travail en 1892, que des inspecteurs du travail sont tués dans l’accomplissement de leur mission, du fait même de l’enquête qu’ils conduisaient1.
    Sommaire
    • 1 Présentation
    • 2 Annexes
    o 2.1 Notes et références
    o 2.2 Bibliographie
    o 2.3 Liens externes
    Présentation
    Sylvie Trémouille avait 40 ans. Née à Pantin en 1964, elle était contrôleur à l’Inspection du travail, de l’emploi et de la politique sociale agricole. Daniel Buffière avait 47 ans. Il était responsable du service contrôle de la Mutualité sociale agricole.
    Leur meurtrier, un agriculteur ancien militaire et ancien assureur, Claude Duviau, les a tués à coups de fusil, le premier presque à bout portant de face, la seconde dans le dos alors qu’elle tentait de lui échapper, au cours d’un contrôle des conditions d’emploi des personnes qui travaillaient à la récolte des prunes sur l’exploitation. Sylvie Trémouille est morte presque sur le coup, Daniel Buffière quelques heures plus tard. Chacun a laissé un orphelin.
    Le procès de l’assassin a eu lieu du 5 mars au 9 mars 2007 à la cour d’assises de Périgueux. Il a été condamné à une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
    Depuis la création de l’inspection du travail en 1892, c’était la première fois que des agents de cette administration chargée de faire respecter le droit du travail étaient tués en mission. De nombreuses manifestations d’inspecteurs du travail et de travailleurs sociaux ont eu lieu dans les jours qui ont suivi ce double meurtre.
    Les obsèques des deux victimes ont eu lieu le mardi 7 septembre 2004. Un millier de personnes ont assisté à chacun des enterrements. Sylvie Trémouille a été enterrée à Azerat (Dordogne), Daniel Buffière à Bassillac (Dordogne également). Quatre ministres ont été présents à ces cér

  32. archerducher
    Posted 5 septembre 2014 at 16:14 | Permalien

    En effet « Gilbert Duroux « très rigolo,j’ai bien aimé le passage de la boutique D&S par un stand de pineau des Charentes,heureusement qu’il y a d’autres regards journalistiques.

  33. la suite ?
    Posted 5 septembre 2014 at 16:26 | Permalien

    oubliez pas, les cueilleurs de prunes qui n’étaient pas déclarés, ils devraient être pupilles de la Nation à l’heure qu’il est.

  34. Dominique Babouot
    Posted 5 septembre 2014 at 18:12 | Permalien

    @GILBERT DUROUX

    Au lieu de nous publier ton article de merde sur LaRochelle qui invente quand il ne peut pas prouver (Les policiers en civils partout!)

    C’est bizarre j’étais là à l’entrée de Valls etjen’ai pas tellement eu l’impression qu’il y avait des policiers en civils dans l’enceinte, ou alors ils étaient ailleurs peut etre que aussi ils étaient pas contents que Rebsamen aient annoncé qu’on allait supprimer les trente cinq heures!
    A le voir valls j’ai eu l’impression qu’il n’était pas trés rassuré ou alors il jouait bien la comédie pour quelqu’un qui avait un cordon de policier en civile autour de lui!

    Donc Gilbert, au lieu de publier cet article de merde, je le maintiens, j’aurai préféré que tu viennes assister à nos débats de vendredi à Dimanche, là tu aurais pu écrire ta version différente de la mienne sans doute!

    Mais tu ne l’as pas pas fait parce que ca t’aurait arraché la gueule de filer 50 euros au ps (on ne nous accuseras pas comme un imbécile ici n’a pas manqué le faire de profiter d’un we payé par le contribuable ou offert par le ps en échange de menus services)

    Mais tu ne l’as pas fait Parce que tu as bien trop peur de te faire bourrer le crane et récupéré, preuve d’ailleurs tu es sur de que tu avances!

    Alors Gilbert je t’en prie, à l’avenir, fait nous profiter de que tu vois, pas de ce que tu ramasses dans les poubelles!

    DEs journalistes il y en avait des dérieux pas des qui sont venus juste faire un tour, ceux là oui j’accepte qu’ils donnent leur version, meme si le patron de leur journal les forcent à travestir une partie de la vérité!

  35. Dominique Babouot
    Posted 5 septembre 2014 at 18:30 | Permalien

    @GILBERT DUROUX

    Ton putain d’éditorialiste prétend que les flics autour et le SO fouillent les sacs pour intimider ceux qui veulent l’ouvrir! Il se fout de la g. du monde ou n’y étais meme pas!

    C’est quoi l’ovation de P. Laurent et E.cosse le vendredi soir, on l’a intenté?

    De meme à propos de la séance de cloture!

    Dès le début de la séance Assouline a été interrompu par les militants , puis Cambadelis qui entend des slogans vive la gauche scandés, c’est quoi , un serment d’allégance?

    Et puis meme Valls Hué à plusieurs reprises quand il dit des conneries, pas toujours, il ne serait pas de gauche autrement c’est quoi?

    La vérité c’est qu’on a dit à l’intérieur de l’espace encan ce qui se disait à l’extérieur!

    LA MEME CHOSE!

    Alors bien sur tu peux toujours etre fier de cette publication, je la trouve mensongère et infidèle de la réalité!

    Conforme à ce que les médias ont l’habitude de déformer!

    Et tu viens sur ce forum, le colporter, tu ne vaux pas mieux que Nemo et Luc tiens!

  36. Dominique Babouot
    Posted 5 septembre 2014 at 18:41 | Permalien

    Article publié par GILBERT DUROUX SUR LAROCHELLE SUITE

    Bien sur il ne fallait rien fouiller, rien vérifier, si par malheur on fout une bombe et qu’il y a des morts et des blessés, tu viendras dire, encore que le ps est un parti merdique meme pas capable de protéger ses militants!

    Je ne l’ai pas dit jusqu’à présent, cela a été fait par nos orateurs le dernier jour, je tiens à féliciter personnellement les camarades bénévoles du service d’ordre de notre parti, ils ont montré ce que peut être une surveillance efficace sans etre tatillonne et surtout non soupconneuse.

    Je le dis ils ont montré l’exemple de ce que peut etre une police modèle, les policiers auraient beaucoup à apprendre, il est vrai à leur décharge qu’ils n’ont pas affaire au meme public, sans faire preuve de vantardise vis à vis de nos camarades adhérents du parti.

  37. FLORES
    Posted 7 septembre 2014 at 23:10 | Permalien

    Bonsoir Gérard, je t’ai envoyé un mail, l’as-tu reçu? Robert.

  38. Posted 8 septembre 2014 at 10:33 | Permalien

    non ? !

  39. ORLANDO Philippe
    Posted 17 septembre 2014 at 15:43 | Permalien

    Bonjour Gérard, j’avais grandement participé à ta pétition contre ton évincement en demandant à toutes les personnes que je connaissais d’y participer. Je viens de me faire licencier par mon employeur, étant DS DP CE CHSCT de ma société, je suis membre de la CNIC déménagement, le CE a refusé mon licenciement et on attestés que la procédure ne se fondait que sur des faits non réels mais l’inspectrice du travail a quand même accepté mon licenciement sur un doute, est ce que le doute ne persiste pas au salarié ? Elle qui m’avait dit ,lorsque je suis venu la voir que mon employeur me proposait de l’argent pour ne pas me présenter aux élections et de partir de la société, pourquoi n’avez vous pas accepter l’argent bien que je vienne la voir pour un délit d’entrave!!! celle-ci n’est jamais intervenu auprès de notre société pour des actions de harcèlement physique et sexuel!!! Maintenant celle-ci Mme A… de la section … de Toulouse est promue à une tâche hiérarchique supérieure à la sienne!!!! Le Ministre du Travail n’a pas répondu sous les 4 mois donc refus de mon recours bien que la circulaire de 2012 n’est pas été respecté avec les attestations des autres élus d’autre syndicat du mien m’est exclu de toute faute.
    Je vais entamer un recours au TA et on se demande pourquoi la gauche se comporte de la sorte ? Pourquoi écarter un droit pour écarter un élu combatif et qui n’a jamais baissé les bras pendant 24 ans de service ? Le monde des inspecteurs du Travail est il devenu nébuleux et le pouvoir en place est il devenu de droite ? Je me suis investi dans la protection des salariés(ées) pour en arrivé là, je suis dégoûté de la politique et le monde ouvrier pense comme moi.
    Cordialement Philippe

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