A lire sur nouvel.observateur.fr : quel vote le 16 septembre ?

Le 16 septembre, le choix est possible, on peut redresser le cours de la gauche !

Comment préparer le gouvernement rose rouge vert de remplacement à celui de Valls ?

L’incertitude est grande à propos du vote dit de « confiance au gouvernement Valls » du 16 septembre. A quoi auraient servi les réunions et les travaux des « frondeurs » si c’est pour voter la confiance ? Les grands espoirs suscités par les députés socialistes conscients de la catastrophe qu’encoure la gauche retomberaient – au moins momentanément – comme un soufflé.

Si on comprend lucidement que la politique d’austérité favorable à la finance et aux marchés mise en place par Valls va échouer et désespérer le peuple de gauche au point de livrer le pouvoir à la droite et à l’extrême-droite lepéniste, c’est maintenant que le sursaut s’impose.

Or le sursaut, il est là, à portée du bulletin de vote, le 16 septembre. Il est possible d’arrêter la course absurde dictée depuis des mois, par les Jouyet, Macron, Boone, Sapin, Valls, et de revenir aux promesses du Président au Bourget, au « projet » socialiste, à l’unité de la gauche.

Nous avons  à « Vive la gauche » les moyens de l’action.

Les moyens de la réussite sont disponibles : il faut batailler pour que suffisamment de députés socialistes votent « non ». Et c’est tout à fait possible.

On entend le mot « abstention » : mais quel sens a t il ? Cela veut dire qu’on n’a pas d’idées encore, qu’on attend, qu’on n’a pas tranché, que ce sera pour le prochain coup ?

C’est inexact : on sait tout ! On n’ignore rien de ce qui va se produire.

L’abstention laisserait la « confiance » triompher et Valls faire ! Le Pacte d’austérité sera mis en œuvre, les milliards iront aux dividendes pas aux salaires ni à nos besoins sociaux. La « panne » sera confirmée : récession, chômage, inégalités. Le mécontentement grandira avec tous les désespoirs, les colères et les haines.

Et alors que nous avions la solution entre nos mains nous ne l’aurions pas saisie ? L’histoire repasse rarement les plats. Le risque c’est de ne pas en prendre.

On nous dit « tout le monde n’est pas prêt, il faut que ça murisse encore ». Dans doute, mais pour convaincre les hésitants, il ne faut pas hésiter soi-même.

Car en fait, tout le monde sait, intuitivement ou consciemment, dans le parti, de quoi il retourne : soit on s’oppose à ce grand tournant libéral, soit on le subit ; on a vu à La Rochelle, la grande disponibilité majoritaire des militants à s’opposer.

Le cœur du parti est à nous ! Mais encore faut-il le faire battre ! C’est la tâche des « vive la gauche », ce n’est pas le moment d’attendre, de ne pas lutter, de ne pas « vivre ». Soyons certains que sinon ce sera « mort la gauche » telle que nous l’aimons.

La politique annoncée par Valls a absolument besoin, pour s’appliquer, de mater le groupe parlementaire et le parti. Il s’est révélé putschiste sans remords le 25 août, il n’a pas hésité à écarter l’essentiel du parti socialiste du gouvernement, il fera encore des « coups » jusqu’à sa victoire finale.

On nous dit : il y aurait 53 ou 54 abstentions possibles parmi les députés et on ajoute, que ce serait peut-être suffisant…  pour que le « non » à la confiance l’emporte. Alors là c’est la mauvaise solution. Il faut assumer, et pas non pas ruser.

La gauche la plus consciente doit prendre ses responsabilités. Imaginez que « vive la gauche » s’abstienne et qu’il manque une voix au non ? Et pourquoi s’abstenir si on espère (secrètement) le non : il faut prendre toutes les responsabilités politiques ! Le risque c’est de ne pas en prendre.

Et pourquoi demander aux « autres », nos alliés potentiels de EELV, FdG, MRC, PRG, de voter non si « vive la gauche » ne le fait pas ? Comment si on s’abstient, prévoir la relève, et en cas de « non » travailler avec nos alliés ?

On nous dit : il faut « attendre » le budget… Mais quel sens ça a… d’attendre ?

Entre temps, le gouvernement Valls triomphera, organisera son offensive, gagnera du temps précieux, préparera mieux sa bataille pour les prochains coups. Il utilisera toutes les procédures parlementaires bien connues, que ce soit les votes bloqués et les ordonnances pour écarter tout ce qui pourrait le gêner de la part de « vive la gauche ».

Ne sous-estimons pas Manuel Valls comme le firent les adversaires de Tony Blair. Comme Blair il forcera la majorité qu’il aura obtenue, il la divisera, la combattra vite et sans hésitations et il a le pouvoir pour le faire.

Il faut s’unir aussi au sein de « Vive la gauche » car sinon notre opposition actuellement majoritaire au sein du PS se fera découper en rondelles avec le temps.

Ne retardons pas le moment où on peut prendre les décisions car nos électeurs attendent des résultats, bien au-delà de nos choix tactiques. Et maintenant, au point ou on en est, chaque jour compte pour sauver et réussir la fin du quinquennat.

Ne nous laissons pas menacer par le chantage à la démission et à la dissolution : il ne saurait avoir lieu en aucun cas. C’est un hoax.

Valls nous fait un autre chantage en substance :«  c’est Le Pen ou moi s’il y a crise institutionnelle si vous ne votez pas la confiance ». Mais Le Pen est déjà en tête depuis le 25 mai et chaque jour de plus de la politique de Valls l’y maintient. Non pas parce que Le Pen monte en voix, (elle a obtenu moitié moins de voix le 25 mai 2014 que le 6 mai 2012) mais c’est la gauche ecoeurée qui s’abstient. Seule une politique de gauche peut faire reculer Le Pen : augmentez les salaires baissez les dividendes cela fera sur Le Pen l’effet attribué à l’ail sur les vampires.

Le Président a écarté la démission. Et une dissolution serait une déroute inouïe : un président qui ferait ça, contre sa propre majorité, ce serait pire que la démission, il se ferait bannir de la gauche, il serait bon pour l’exil.

Donc la mise en minorité de Valls, c’est la porte ouverte aussitôt à un autre gouvernement issu de la majorité parlementaire de gauche.

Cette majorité, elle existe, on l’a vue : à La Rochelle, dans les discours d’Emmanuelle Cosse, et Pierre Laurent, de Jean-Luc Laurent.

Il existe une autre politique et elle est bien connue, et majoritaire elle aussi a gauche.

Il faut précipiter les rencontres rose rouge verte à l’Assemblée et à tous les niveaux pour que se dégage un programme d’action immédiat, au consensus, de « salut public » sur les grandes questions du redressement économique et social : budget de relance, reforme fiscale, hausse des salaires, réduction du temps de travail, renégocier sur un meilleur rapport de force, avec l’Union européenne et avec le patronat – qui devront bien nous entendre alors – pour redonner ses droits au salariat qui est notre base sociale et électorale naturelle.

Il faut augmenter les salaires comme premier signe. C’est rapide et clair, ça donnera confiance.

Plus tôt ou on aura écarté l’anomalie du gouvernement Valls II, plus tôt il y aura un nouveau gouvernement, plus tôt on pourra agir et reconquérir, remobiliser, notre électorat, le peuple, la France.

Il faut en débattre publiquement, pas en secret. Ce n’est surtout pas un complot, ni une manœuvre, ni une intrigue,  mais l’exercice plein et entier de la démocratie parlementaire ! Faisons pénétrer de la VIe République dans la Ve !

Quel(le) premier(e) ministre proposera t on au Président après la mise en minorité du gouvernement Valls ?  Quelle équipe représentant toute la gauche ?  La question n’est pas abstraite, elle est d’actualité pleine. Urgente. Mais facile à résoudre. Là où il y a une volonté, il y a un chemin vite parcouru. C’est ça la sortie de crise. C’est à portée. Osons le Parlement, osons la démocratie, osons la gauche pour qu’elle « vive » !

Gérard Filoche, membre du BN du PS, samedi 6 septembre

10 Commentaires

  1. Gilbert Duroux
    Posted 8 septembre 2014 at 14:15 | Permalien

    Pourquoi « Vive la gauche » ne ferait pas un inter-groupe à l’Assemblée avec le PCF ?

  2. Olivier
    Posted 8 septembre 2014 at 15:37 | Permalien

    ils vont tous voter comme un seul homme pour la confiance au programme de droite des solferiniens, histoire de garder leur job rémunérateur quelques mois de plus …

  3. axiome
    Posted 8 septembre 2014 at 16:04 | Permalien

    Une partie de la droite envisage de voter pour VALLS si trop de socialistes font défaut… Ce matin l’infect Xavier B a dit: « NOUS! Les PARTIS TRADITIONNELS! Nous risquons de disparaître!!! ». Rêve d’une grande coalition?

  4. archerducher
    Posted 8 septembre 2014 at 18:05 | Permalien

    Ça ne sert à rien de rêvé d’avance attendons le 16 soyons patient et on verra ce qui ce passera,les gars comme Filoche bosse pour que Valls dégage après…..

  5. archerducher
    Posted 8 septembre 2014 at 18:10 | Permalien

    Gouvernement rouge,rose,vert
    -melenchon,laurent
    -filoche,gedje,mnl
    - la juge aux belles lunettes

  6. Posted 8 septembre 2014 at 18:34 | Permalien

    ca va etre difficile… pas pour nous motion 3, on et clairs, mais cote UMA, et aubrystes, et les autres, mais ca frémit un peu, Pouria, Christophe, et même aubry…

  7. JOFE
    Posted 8 septembre 2014 at 22:47 | Permalien

    Ce qui est bien avec vous, mr Filoche, c’est qu’il faut toujours attendre l’étape d’après pour que la « vrai » gauche gagne.
    Le 16 il ne va rien se passer, en tout cas du coté des frondeurs et vous le savez bien.
    Quand ferez-vous la seule chose que vous devez faire : quitter le PS et fonder un parti rassemblant la gauche du PS, le Front de Gauche et EELV ? C’est la seule alternative.
    On sera tous derrière vous !

  8. Fabien
    Posted 9 septembre 2014 at 10:01 | Permalien

    Voter contre la confiance à Valls pour faire chuter ce gouvernement qui désespère la gauche c’est la seule solution pour les socialistes sincères. Nous sommes bien d’accord. Malheureusement, j’ai bien peur que ce ne soit pas encore pour cette fois. Même en retenant les hypothèses les plus optimistes (vote contre du noyau dur des « frondeurs » soit peut-être une dizaine de personnes, quelques abstentions supplémentaires par rapport au vote sur le programme de stabilité), il me parait avoir encore une marge de dix à vingt voix. Et c’est sans compter les pressions et chantages plus ou moins inavouables… J’espère me tromper, je ne suis pas du tout spécialiste. Mais les déclarations des uns et des autres n’incitent guère à l’optimisme.
    Quoi qu’il en soit, il ne faut pas tout attendre du vote des députés!

  9. milan
    Posted 9 septembre 2014 at 12:45 | Permalien

    @fabien

    ne pas tout attendre des députés ?
    c’est a dire ?
    descendre dans la rue pour réclamer la démission de Valls et dés lors se voir taxer d’anti républicains par des médias qui feront ainsi monter un peu plus encore le FN….
    Si au contraire c’est bien aux députés socialistes de prendre leur responsabilité car contrairement a ce que prétend Valls etre responsables aujourd’hui c’est arrêter de suite cette politique de l’offre qui a part appauvrir un peu plus les français , en laisser de plus en plus irrémédiablement sur le chemin de l’emploi n’a aucun résultat tangible.
    Si les députés PS refusent d’assumer cette responsabilité ils connaitront et pour longtemps les joies de l’opposition celle ou l on fait croire aux français qu une autre politique est possible…..

  10. superdupont
    Posted 11 septembre 2014 at 6:21 | Permalien

    Monsieur Filoche,
    Vous avez raison: les ‘frondeurs’ doivent voter CONTRE la confiance au gouvernement, sinon leur ‘fronde’, c’est du pipeau!
    La dissolution de l’Assemblée n’est pas obligatoire, seulement un changement d’équipe gouvernementale, pour une politique enfin socialiste!
    Et rappelons nous, IL N’Y A PAS DE CRISE… seulement une cupidité, un accaparement des plus riches, dont le revenu et le patrimoine augmentent toujours et toujours. Je suis pour une augmentation de MON impôt sur le revenu et le patrimoine,à la condition que les plus riches n’y échappent pas: A bas les privilèges de la NOBLESSE D’ARGENT et de la PHYNANCE!
    Continuez, on vous entend trop peu. Merci.

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