Interwiew préalable au meeting de Toulouse lundi 3 novembre

ITV Questions de Gilles de Ré, 28 octobre 2014

1- Le « J’aime les entreprises » de Manuel VALS pouvait difficilement supporter  le « suceur de sang » de G. FILOCHE. Le moindre fait est donc utilisé pour marteler l’évolution du PS vers le libéralisme ?

C’est vrai bien sur. Il faut pour séduire le Medef, aller jusqu’au bout de l’adoration des « entrepreneurs » Les chefs d’entreprise sont présentés, comme les sauveurs suprêmes. Dire qu’il y a parmi eux des spéculateurs, des fraudeurs, des rapaces, des délinquants et des suceurs de sang, est devenu impossible. Certes des patrons respectent le code du travail, respectent la dignité des salariés et paient bien, mais ce n’est pas la majorité du genre. La majorité du genre suit Gattaz et ses énormités dignes du XIXe siècle.

Le mythe de l’Entreprise est cultivé à fond. L’entreprise n’existe pourtant pas, il existe 1,2 million d’entreprises très différentes. Et 1000 de ces entreprises produisent 50 % du PIB. 80 % des PME PMI ETI font partie d’un groupe. L’entreprise est un lieu d’exploitation de l’homme par l’homme, de plus en plus dur, et elle sert aujourd’hui de plus en plus à extraire des dividendes au détriment des salaires.  C’est  le coût du capital qui est cher, pas celui du travail. Expliquer que ce sont ces gros patrons qui organisent le chômage, la dette, les inégalités pour asservir les salariés et se servir eux mêmes, c’est une vérité bannie.

Dire que le Medef ne participera en rien à la politique de la gauche et attend mille fois plus de cadeaux de la droite est interdit. Pourtant l’indignation est légitime quand des patrons se goinfrent de 300 ou 600 smic comme C. de Margerie ou de 21 millions d’euros, 78 smic par mois comme Gérard Mestrallet. Oui, ce sont des suceurs de sang et de sueur. Oui la surexploitation, la souffrance au travail, le management brutal, les licenciements abusifs et boursiers, les heures supplémentaires impayées, l’arbitraire, le burn out, les accidents du travail et maladies professionnelles, les bas salaires, la précarité, c’est intolérable. C’est tout ça qui est « inqualifiable » quand on a 6 millions de chômeurs et 10 millions de pauvres.

2-Hommages multiples, donc au patron de Total mais pas un mot, à Toulouse en particulier, pour rappeler que Total a tué des hommes et de femmes détruit une partie de la ville…et il a fallu attendre 48h avant que le gouvernement ne s’exprime  sur le jeune manifestant tué sur le site du barrage de Sivens. Ces silences lourds de conséquences, ne vont ils  pas d’éloigner encore un peu plus le PS de son électorat ?

Bien sûr. Toute cette politique est une impasse pour le parti socialiste, les militants socialistes, les électeurs socialistes, la gauche, toute la gauche. C’est une tragédie qui se passe actuellement dans notre pays avec cette politique du gouvernement Valls à contre sens de celle pour laquelle nous avons été élue et qui a été tellement attendue en mai juin 2012

3-Le PS est caractérisé de social libéral,  et il s’en défend de plus en plus mollement. Est ce que cette caractérisation te convient ? A quand dates tu le tournant social libéral du PS ?  M. VALS a proposé de changer de nom et de passer à la maison commune avec une partie de la droite. C’est la cohérence même. Ces batailles (le nom, et l’ouverture à droite) ont-elles un sens et que peut comprendre l’électorat de gauche de vouloir continuer à appeler socialiste un parti qui fait une politique de droite ?

Le PS est un parti de gauche. Le premier et le plus fort en France. Sa genèse, son histoire, sa continuité organisationnelle depuis un siècle, ses références générales, sa perception par 20 à 30 millions d’électeurs, ses liens avec le mouvement syndical, avec les associations, avec le salariat (qui vote pour lui à plus de 70 %) confirment bien qu’il s’agit d’un parti de gauche. Il avait tout pour agir, il dirigeait tout. Hélas, il fait le contraire de ce qui était espéré par des millions d’électeurs. Ses dirigeants mènent une politique droitière contraire a celle attendue par sa base sociale. Au point que le Premier ministre issu de ses rangs s’aventure à proposer de changer le nom du parti… Mais il ne le peut pas. Il échoue et échouera. Car l’immense majorité du parti reste choquée et opposée à cette politique libérale. Car les autres forces de gauche enserrent et pressionnent le parti. Même le syndicat qui le soutient dans sa voie libérale, la direction de la CFDT, a de plus en plus de mal. De 40 à 100 députés s’opposent à ce qui est sans précédent dans la Ve République. 40 % du BN du PS depuis le 18 février s’oppose à l’austérité. « Vive la gauche » se développe. Il y a soif d’espoir. Les rencontres et débats à gauche se développent partout, Bellerive sur allier, Bierville, Vieux Boucau, St Etienne du Rouvray, Reims, Clermont-Ferrand, etc..

4-Ceux qu’on appelle les Frondeurs mènent une bataille qui les conduit à s’abstenir sur une série de question lors des votes au parlement. Pourquoi rester à mi-chemin et ne pas voter contre une politique avec laquelle ils ont des désaccords ? Ne croies tu pas que cette attitude renforce la confusion pour l’électorat ?

Mais les députés qui se soulèvent et osent défendre leur mandat, les espoirs de mai juin 2012, ont un immense courage. Ils évoluent ensemble, murissent leurs arguments et sont de plus en plus nombreux. Il ne faut pas les critiquer mais les encourager, les soutenir, créer les conditions de leur succès dans les luttes sociales, dans la rue et dans les entreprises. C’est l’issue politique qui est en train de se construire. Il existe une majorité rose rouge verte au parlement, c’est l’avenir, il faut qu’elle se rencontre, se construise, se consolide, elle présente des amendements communs, et bientôt, espérons des éléments de programme communs pour un nouveau gouvernement.

5-Quel est le sens de cette bataille: infléchir la politique du gouvernement ou se mettre en ordre de bataille pour le congrès à venir ? Il est peu probable qu’il renverse le cours des choses, le choix des présidentiables semble l’attester. Crois tu possible qu’il y ai dans le PS un coup d’arrêt à la politique social libérale? Crois-tu que Vals peut être mis sur la touche ?

Chaque jour de plus de la politique du gouvernement Valls mine le succès – encore possible – du quinquennat. Les temps sont comptés. Cette politique d’austérité, de soumission au Medef conduite si effrontément, de façon arrogante, par Valls va dans le mur. Avec elle 80 % des départements et 12 régions sur 13 sont annoncés perdues. Et ce sera la déroute à la fin aux législatives. Il faut changer cela. Vite. Il faut une autre politique, de gauche celle-là, de relance, de redistribution des richesses d’abord. Valls est minoritaire en fait, tout le monde le sait, si cela se traduit dans un vote, comme c’est souhaitable, il y a place, il faut pour un autre gouvernement de gauche. Ni dissolution, ni exclusion. La majorité au Parlement doit l’emporter sur le pouvoir personnel. La démocratie des aspirations des électeurs doit l’emporter sur l’oligarchie. Il faut qu’il y ait un congrès du PS, vite, que la réelle majorité s’exprime et l’emporte contre la minorité de Valls, qui rappelons-le encore, avait, voté le « projet socialiste », avait soutenu le discours du Bourget, et n’avait obtenu que 5 % à la primaire.

6- Ne faut il pas se saisir de cette situation,  les clarifications sont à l’œuvre du coté du PS, pour poser les jalons pour une nouvelle force à gauche avec le Front de Gauche et les écologistes ?

Il faut l’unité de toute la gauche. Jamais rien de grand ne s’est fait sans unité. L’unité ça n’est pas une scission. Rien a craindre de l’unité. Elle ne peut se faire qu’à gauche. L’unité est un combat de transformation sociale. L’unité ne peut se faire que sur un programme au cœur de la gauche. L’unité c’est forcément un rassemblement dynamique qui l’emporte et dépasse le social-libéralisme. Elle inclue toutes les forces de gauche et le PS aussi bien sur.

7- Nous avons constaté que ceux qui ne votent pas le dimanche, ne font plus grève et ne manifestent plus le jeudi. La démoralisation est profonde. Et ceux qui ne votent plus pour le PS, ne votent pas pour autant pour le Front de gauche et encore moins pour l’extrême gauche. D’une certaine façon toute la gauche est mise dans le même sac, n’est-ce pas une raison supplémentaire pour aller maintenant jusqu’au bout des clarifications ?

La démoralisation existe mais elle n’est pas si profonde. La gauche est majoritaire en France. Les électeurs de gauche s’abstiennent et ne votent pas à droite : lorsque la droite gagne c’est en pourcentage et en perdant des voix en chiffres absolus. Mais le sentiment de trahison est évidemment très fort. Il y a une vive attente d’une occasion pour sortir de l’impasse actuelle où nous enferme le gouvernement social-libéral de Valls. Cette occasion surgira, c’est certain. Elle transformera toute la gauche et l’unifiera. Clarifier c’est réaliser l’unité, la force du salariat tout entier, une dynamique sociale.

Là, le gouvernement a monté une cabale autour du décès de C. de Margerie, dans le but d’empêcher que Total ne soit mis en cause. Mais Total est et sera  mis en cause et devra payer des impôts en France aussi tôt ou tard. Quand aux procès pour bienséance en cette occasion, chacun a vu comment ils faisaient long feu face au décès de Rémi Fraisse à Sivens. A être plus à l’écoute du Medef que des luttes sociales, le gouvernement accroit ses problèmes.

Citons Maurice Kriegel Valrimont :  « Regardez en 34, les fascistes sont sur le point de prendre le pouvoir, manifestent, vont prendre l’assemblée. Si j’avais dit aux copains dans les manifs : dans deux ans, y aura le front populaire, on aura les congés payés et les 40h, ils auraient  rigolé !
Mais ça c’est rien ! Si en 1943, au moment où je me trouve dans une cellule aux cotés de mes amis résistants, si je leur avais dit : dans deux ans la France sera libérée, on instaurera les retraites et la sécurité sociale, ils m’auraient pris pour un fou !
Ce qui veut dire qu’en deux ans, beaucoup de choses peuvent se passer, simplement, il a fallu des hommes pour le vouloir, il a fallu des hommes pour s’organiser, pour que leurs volontés deviennent réalité. »

 

22 Commentaires

  1. Gilbert Duroux
    Posted 28 octobre 2014 at 22:07 | Permalien

    Ce n’est pas vrai que  » l’immense majorité du parti reste choquée et opposée à cette politique libérale ». Si c’était le cas, elle le montrerait en désavouant les dirigeants. Or, les dirigeants ont été nommés par la majorité du parti dit socialiste.
    Ce n’est pas non plus vrai qu’il y a entre 40 et 100 députés « socialistes » qui s’opposent à la politique de Valls. Aucun député « socialiste » n’a voté contre le projet de budget de la sécu.
    On n’entraine pas les troupes en racontant des carabistouilles. Seule la vérité est révolutionnaire, camarade.

  2. axiome
    Posted 29 octobre 2014 at 1:39 | Permalien

    J’ai trouvé un article rigolo sur indymedia suisse:

    http://switzerland.indymedia.org/fr/2014/10/93588.shtml

  3. archerducher
    Posted 29 octobre 2014 at 7:03 | Permalien

    « Et il n’est pas vrai que ceux qui ne votent plus PS,ne votent pas FdG  »
    Reste à démontrer,car en ce qui me concerne,voter PS c’était la dernière solution pour battre la droite UMP « au 2eme tour »je précise.Si vous les soi-disant frondeurs où faisant semblant de bouder,n’arrivez pas à vous joindre avec le FdG pour réellement faire de la gauche dans ce pays et participé à une 6eme république afin de mettre un frein à main à tous ces sueurs de sang et ces incapables-voleurs-possesseurs d’immeubles-ministres.
    Car ce n’est pas à la vrai gauche que représente Mélenchon,de s’adapter à ce qui reste moralement du parti dit socialiste.
    Déjà êtes-vous favorable à la 6eme république,changer la constitution,et signer la pétition ? ?
    Car à l’heure actuelle il ne sera pas question de revoir le PS au 2eme tour,pour moi,je ne ferai plus cette conneries,c’est à vous de changer et de choisir son vrai camp,pas nous.

  4. Anonyme
    Posted 29 octobre 2014 at 8:52 | Permalien

    http://www.slate.fr/story/93919/gerard-filoche

    les cons font du « journalisme d’investigation »

  5. Nemo
    Posted 29 octobre 2014 at 11:13 | Permalien

    140 000 euros de travaux de rénovation dans l’appartement de T. Lepaon aux frais de la princesse, c-a-d de la CGT…. Un commentaire sur ce suceur de sang ?

  6. Posted 29 octobre 2014 at 12:31 | Permalien

    oui, tu es un menteur tout comme ceux qui propagent cette « info ». Thierry est fauche comme nous tous, il est natif de la région de caen, et depuis qu’il est élu (début 2013, il vit à l’hotel). La direction CGT devait lui trouver un appart, finalement ils ont trouvé un taudis pas trop loin de la confédé, mais il faut le refaire entiérement, ils envisagent donc de l’aménager, et ils ont fait faire un devis. c’est ce devis qui semble etre publie. Il n’est pas sur que 140 000 euros ce soit beaucoup. Pour un bien qui ne serait en rien approprié par quiconque, mais qui pourrait etre revendu ou reloué… de toutes façons, rien de cela n’est dépensé, et Thierry ce ne serait bien sur pas à lui, mais un logement de fonction avec loyer. Alors les « suceurs de sang » a 300 ou 600 smic feraient bien de se la ravaler !

    mais c’est la qu’on voit la misère intellectuelle et le culot de cette oligarchie qui invente, truque, trompe, sans vergogne, t’en es toi Nemo ou un simple valet appointe ?

  7. archerducher
    Posted 29 octobre 2014 at 12:34 | Permalien

    120000€ de transformation d’un logement de fonction,appartenant à la CGT et non pas 140,NEMO serait-il syndiqué à cette organisation?non….alors calmos,ça n’a rien à voir avec ce blog

  8. Posted 29 octobre 2014 at 12:34 | Permalien

    et en plus sur atlantico, il y a un papier sur mes filles, plus que degueulasse, c’est la presse de caniveau, mais quand elle vous attaque, c’est aussi que vous genez

    vivement critiqué, celui qui a l’habitude d’être minoritaire a usé d’une tactique rodée: se rapprocher d’autres minoritaires pour donner l’impression qu’il n’est pas isolé.

    Un tweet peut-il en cacher un autre? Un texte de 140 signes sur Twitter peut-il, en réalité, receler un message idéologique qui ne saute pas aux yeux de prime abord? Cette question, on peut légitimement se la poser depuis que Gérard Filoche a enterré Christophe de Margerie, sans aménité et de manière brutale, sur ce réseau social de microblogging.

    C’était le 21 octobre. Dans la nuit, le train d’atterrissage du Falcon transportant le PDG de Total et trois autres personnes heurte une déneigeuse alors que cet avion privé s’arrache de la piste de l’aéroport Vnukovo de Moscou, à 248 km/h. Déséquilibré, l’appareil se retourne et il prend feu sur le tarmac. Tous les occupants périssent dans l’accident. L’information, donnée par l’agence de presse russe Itar-Tass, est relayée par l’agence britannique Reuters à 1h40 du matin. L’AFP la communique à ses abonnés six minutes après. A cette heure-là, l’état-major de Total ne peut être joint. Peu après 3 heures, un communiqué de la compagnie pétrolière confirme «avec une grande émotion et une profonde tristesse» la mort du PDG, et celle de l’équipage, dans l’accident survenu le 20 octobre, à 22 heures (heure de Paris, soit minuit à Moscou).

    Ce 21 octobre au petit matin, Gérard Filoche revient de Clermont-Ferrand. La veille au soir, il a animé une réunion de militants socialistes, comme il le fait souvent, après avoir fait une séance de dédicaces de son dernier livre –Comment résister à la démolition du Code du travail, préfacé par Thierry Le Paon, secrétaire général de la CGT. Inspecteur du travail à la retraite, Gérard Filoche est adhérent de la CGT depuis plus de 50 ans. En montant dans le train de 5h58 pour Paris, il apprend via son mobile la disparition tragique du PDG de la multinationale. Les réactions n’ont pas encore commencé à affluer et à l’heure des matines, ce membre du bureau national du PS qui représente l’aile gauche du parti où il ferraille depuis 20 ans fait part de la sienne sur Twitter.
    Plus longtemps à l’extrême gauche qu’au PS

    Né en 1945, Gérard Filoche a toujours été aux marges des partis dont il a été militant. Membre de l’UEC (Union des étudiants communistes) au début des années 1960, il est exclu du PCF en 1966. Cofondateur de la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire) qui donne naissance, après Mai-68, à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR, trotskiste), il siège pendant 25 ans au bureau politique de cette dernière organisation. Il y animera un courant minoritaire dans lequel ses partisans sont communément appelés les «filochards». Finalement, il rejoint l’aile gauche du PS en 1994: il y défend depuis cette date une vision exclusivement sociale de la politique et milite, contre vents et marées, pour une union «rouge-rose-verte» de la gauche. Il s’affirme social-démocrate mais cet ancrage mystérieux ne convainc guère la majorité du PS. On voit plutôt en lui «un révolutionnaire impénitent». Pour ne pas dire «hors du temps».

    Ce parcours –il a milité plus longtemps à l’extrême gauche qu’au Parti socialiste– donne un éclairage particulier à son tweet du 21 octobre sur le décès de Christophe de Margerie. L’avalanche de critiques qu’il a entraînée portait essentiellement sur l’absence de respect et de dignité du texte face à la mort d’un homme, quand bien même s’agissait-il d’un adversaire politique. Il suffit de lire les dizaines de commentaires –parfois aussi violents– qui suivent l’«objet du délit» pour s’en convaincre sans difficulté.

    Gérard Filoche peut difficilement prétendre que son tweet accusateur répondait à une vague de louanges unilatérales en faveur du patron disparu… puisque justement il n’y avait aucune vague à l’heure où il l’a rédigé. Certains de ses défenseurs, probablement mal informés, inversent l’ordre des facteurs. Lui-même, du reste, ne le prétend pas car, sur son blog, il explique que sa démarche était préventive. En quelque sorte, il a pris les devants mais il n’a pas organisé de contre-offensive.

    «Je réfléchis donc [avant d'écrire le tweet], précise-t-il lui-même, et je m’attends à ce qui va se passer dans la journée, je devine les hommages, les louanges, l’encensement du “grand patron”, etc. La propagande pour faire croire que ces gens-là nous sauvent alors que ces puissants-là nous coulent, siphonnent nos salaires, bloquent nos emplois, polluent, détruisent l’environnement, tournent le dos aux choix citoyens…»

    Le chef d’entreprise est un délinquant en puissance…

    L’important pour Gérard Filoche, à cet instant, n’est pas de manifester, ne serait-ce que par un seul mot, une once de compassion face au destin brisé d’un homme, mais de s’attaquer, en priorité, à «la propagande» qui, selon lui, va encenser un «grand patron», «ces gens-là», «ces puissants» qui «tournent le dos aux choix citoyens». L’avantage de cette explication est qu’elle illustre brillamment le mode de pensée de son auteur. On le retrouve du reste dans bon nombre des ses tweets –il a une très grande activité sur ce réseau– et dans les posts «sociaux» de son blog.

    Jamais un mot positif sur l’entreprise en général, jamais un coup de chapeau à la réussite de telle ou telle boîte –à ses dirigeants et à ses salariés–, jamais un hommage à une aventure collective entrepreneuriale. Non, l’entreprise privée est avant tout un lieu d’asservissement où le premier objectif est l’exploitation de l’homme et le chef d’entreprise est un délinquant en puissance… quand il n’est pas en action, ce qui correspond quand même plus à la vision filochienne. On peut alors aisément imaginer la souffrance qu’avait dû éprouver l’ancien fonctionnaire de l’administration du travail quand il avait entendu Manuel Valls déclarer «j’aime l’entreprise» lors de l’université d’été du Medef, en août.

    Il serait évidemment absurde de soutenir que le monde de l’entreprise est la représentation du paradis sur Terre et que tous les dirigeants qui le peuplent sont des saints à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Mais il est tout aussi absurde de laisser entendre que de la multinationale à la dernière très petite entreprise (TPE), le goulag est la règle, et que tous les patrons sont des «voyous» ou des «ripoux». Et c’est malheureusement ce que tend à faire croire l’ensemble de sa production littéraire –tweets compris–, car Gérard Filoche omet en permanence d’avoir le jugement relatif et la main légère sur le clavier avant de faire tomber une sentence sans appel.
    Des tweets sanguins qui plaisent à son public

    A cette aune, on comprend que son passage dans certaines entreprises en sa qualité d’inspecteur du travail ait laissé quelques souvenirs pas toujours rafraîchissants pour les intéressés. Et on saisit mieux le sens profond de sa «nécrologie décalée» de Christophe de Margerie. En la circonstance, ce n’était pas la mort d’un homme qui lui importait de commenter en premier lieu mais celle d’un patron, donc d’un délinquant désincarné qui, en l’occurrence, devait s’effacer devant l’entreprise accablée de toutes les tares, Total.

    Il n’est pas douteux que Gérard Filoche rejettera, en tout ou partie, cette approche et l’analyse qui l’accompagne, en se réfugiant derrière un autre tweet qu’il avait fait en réponse à une réaction indignée d’un chef d’entreprise. Sauf que ce second message donne plutôt l’impression qu’il se raccroche aux branches après la violence du premier.

    Il n’en demeure pas moins que ces tweets sanguins plaisent au public conquis d’avance de ce responsable socialiste. Il suffit de lire les nombreux messages de soutien qu’il a reçus sur le réseau social après cette saillie. Et qu’il s’est empressé de faire connaître à ses abonnés. En évitant, bien sûr, de diffuser ceux qui lui étaient défavorables, quelques fois dans des termes aussi violents que les siens. Parfois, plus encore! Impossible de savoir si ses partisans sont majoritairement socialistes ou si, plus probablement, ils sont issus de l’extrême gauche dont lui-même est un produit.

    En revanche, il est clair qu’aucun dirigeant du PS, fut-il même de l’aile gauche du PS, ne lui a apporté publiquement un quelconque soutien dans la controverse qu’il a ouverte. Et quand Manuel Valls a rendu hommage à Christophe de Margerie lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 21 octobre, en fustigeant Gérard Filoche qui, selon lui, «ne mérite pas» de faire partie du PS, il a été applaudi sur tous les bancs de l’hémicycle. Par tous les députés socialistes. Et dans la foulée, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a jugé que les propos incriminés étaient «inqualifiables et intolérables», avant de décider la convocation de l’intéressé devant la Haute autorité du parti. C’est dire le peu d’appuis internes dont il bénéficie dans cette histoire.
    Mélenchon prêt à lui donner l’«asile politique»

    Gérard Filoche, certainement, n’en a cure. Habitué à être minoritaire depuis plusieurs décennies, il a pour technique de se raccrocher à d’autres minoritaires pour donner l’impression qu’il n’est pas isolé. Il a utilisé cette méthode dans le cas d’espèce en joignant son sort de proscrit en devenir à celui des «frondeurs» bien sûr mais surtout à celui de Benoît Hamon, ancien ministre devenu la cible de l’exécutif après avoir déclaré que la politique du gouvernement «menace la République». Au final, ce procédé, un tantinet égocentrique, lui permet d’apparaître comme le chef de file de la fronde contre Manuel Valls, alors même qu’il ne dispose d’aucun mandat politique électif, en dehors de son siège au bureau national.

    Peu soutenu à propos de ce tweet au PS, il peut compter sur la grandeur d’âme de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier lui a fait savoir que le Parti de gauche est prêt à lui accorder l’«asile politique» s’il est évincé du Parti socialiste. Par le biais de Twitter. Le dernier must où la gauche de la gauche fait de la politique.

  9. Posted 29 octobre 2014 at 12:39 | Permalien

    L’impossible reste à faire

    Adieu not’ Monsieur, adieu not’ bon maître
    La mort de qui que ce soit n’est jamais une bonne nouvelle et à l’annonce d’un décès, on pense avant tout à la perte que représente cette disparition pour la communauté et l’on a donc naturellement tendance à ne retenir que les qualités du défunt. On oublie un peu ses défauts, évidemment aussi par respect pour ses proches.
    Cela étant dit et compris, le concert de louanges qui a suivi l’annonce de la mort de Christophe de Margerie, patron de Total, a été quand même très pénible. L’homme était sympathique et jovial, et il avait de belles moustaches. C’est très bien, cela suffit-il à justifier ce déferlement de sympathie posthume ?
    De deux choses l’une :
    Soit on rend hommage à un copain très convivial avec qui on aime bien dîner, et dans ce cas cela doit rester de l’ordre de l’intime, et cela ne nous regarde pas. Dans le genre, le témoignage de Rachida Dati sur France Inter était flagrant. Nous nous fichons éperdument de savoir que madame Dati avait un rendez-vous au restaurant mardi dernier, et que le rendez-vous avait d’ailleurs été reporté au mercredi, et qu’il était un ami très proche. Ah. Si, cela, finalement c’est intéressant. Quoique, nous savions déjà qu’elle, comme beaucoup de ses collègues en politiques, a beaucoup d’amis très proches dans les affaires. La connivence entre les milieux politiques, financiers et journalistiques est tellement évidente qu’ils ne cherchent même plus à s’en cacher, l’affaire nous l’a bien montré. Mais qui s’en émeut finalement ?
    Soit on s’exprime sur l’action du personnage à la tête de Total, ce qui effectivement peut être intéressant. Que l’homme ait été habile, et atypique dans sa façon peu conventionnelle et épicurienne de mener les affaires, certes. Mais insister tant sur cet aspect sans parler du fond des affaires qu’il menait est inadmissible. Il aurait fallu rappeler que le groupe Total a des pratiques souvent douteuses et que Christophe de Margerie a eu des responsabilités dans plusieurs affaires embarrassantes : marée noire après le naufrage de l’Erika, accusation des familles de victimes d’avoir tout fait pour cacher la vérité après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse (en 2001), mise en cause dans le cadre des versements occultes dans l’affaire « pétrole contre nourriture » en Irak (entre 1996 et 2003), coopération avec la junte dictatoriale en Birmanie (jusqu ‘en 2011) , condamnation pour avoir fait travailler des personnes sans les payer lors de la construction d’un gazoduc. Il aurait fallu rappeler que l’homme était aussi un artisan de l’acceptation de la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste en France. Bref difficile de parler de l’homme sans parler du groupe Total qu’il incarnait, et dans ce cas, impossible de ne pas aborder ces sujets qui fâchent. Comme le fait que Total, qui nous dit-on est un des fleurons de la France, n’aura pas payé pas un centime d’impôt sur les sociétés cette année, mais va recevoir du fisc 80 millions d’euros de déductions d’impôt si son activité reste déficitaire en France. Les grands groupes comme Total sont passés maîtres dans l’art de jouer sur leurs filiales dans différents pays pour optimiser suivant les différentes réglementations. Mais bon, « Christophe de Margerie était un grand patriote »…( Cela aussi est très pénible ! )Et « il créait de la richesse »… Non, non, et non. Et a ce propos, bravo à Guillaume Erner sur France Inter, qui a osé rappeler tout ce que je viens d’énumérer et surtout le fait que Total ne crée pas de richesses, mais se contente de pomper du pétrole, source de pollution et de gaz à effet de serre.
    Alors, évidemment, cela ne se fait pas d’étaler tout cela en plein deuil. Au moins aurait-on pu se taire et ne pas en rajouter dans la flatterie. C’est sans doute ce qui a agacé Gérard Filoche et qui l’a poussé à émettre un bémol : « le successeur nous volera-t-il moins ? Que n’avait-il pas dit là ! « Il n’a plus rien à faire au PS ».
    Effectivement, Gérard Filoche est de gauche. Il n’a donc plus rien à faire au PS. Et même le nom de socialiste n’a plus rien à faire dans ce parti. Au moins un point sur lequel nous sommes d’accord avec Manuel Valls.

    Colombe
    Colombe88@laposte.net

  10. Posted 29 octobre 2014 at 12:41 | Permalien

    Mr FILOCHE,

    Je me permets de vous écrire car votre déclaration sur la mort du patron de Total m’a plutôt surpris.
    Alors que tout le monde s’acharne à ne dire que du bien de cette personne que je n’ai pas connue, ce que l’on fait toujours quand quelqu’un « d’important » passe le rubicon, vous êtes bien le seul (que j’ai entendu du moins), à dénoncer le fait que Total, malgré un chiffre d’affaires et un bénéfice considérables, ne paie aucun impôt en France et même reçoit des subventions. Je ne rentrerai pas dans les détails d’Erika ni d’AZF.

    Les suceurs de sang sont tous ceux qui réagissent aujourd’hui car ils viennent de perdre très certainement, une partie de leur revenus.

    Depuis tout petit, je me suis intéressé à la politique mais du haut de mes 30ans, j’en suis aujourd’hui bien déçu. Alors sans chercher ni à vous flatter ni à me placer, je tenais à vous faire part de ma sympathie à votre égard car nager à contre courant demande beaucoup plus de force.

    Merci de redorer à mes yeux quelque peu la politique, mais il faut bien un début à tout.

    Au plaisir de vous lire prochainement si vous avez quelques minutes à m’accorder pour me répondre.

    Bien cordialement,

    Anthony POPOVIC

  11. axiome
    Posted 29 octobre 2014 at 12:52 | Permalien

    L’article du CANARD ENC… sur l’appartement de fonction du SG de la CGT aurait dû être publié dans Minute, ou dans Rivarol, ou dans National Hebdo !!! Discours de SYCOPHANTES… Journalisme méprisable…
    C’est vrai que j’avais déjà remarqué un discours de merde, belliciste et xénophobe anti-russe, dans les articles sur l’UKRAINE…

    Le CANARD ENC… c’est fini !!!

  12. Fan de Carmen Maria Vega
    Posted 29 octobre 2014 at 13:31 | Permalien

    y’a que les flics qui ont droit au logement de fonction, ma parole.

    Le Canard enchaîné…c’est reparti §§§

  13. Greg
    Posted 29 octobre 2014 at 13:52 | Permalien

    Vendredi 24 octobre 2014 est décédé Jean Mac Nair. Cette ancienne Black Panters vivait en France depuis 30 ans. C’était une femme engagé avec une histoire…
    Les obsèques ont lieu aujourd’hui à Caen.

    http://la-feuille-de-chou.fr/

    Et Mumia Abul Jamal est toujours en prison…

  14. Gilbert Duroux
    Posted 29 octobre 2014 at 14:20 | Permalien

    @ Gérard
    Ça ne te pose pas de problème de faire 130 000 € de travaux quand in n’est que locataire ? C’est le proprio qui doit rigoler. La CGT, qui possèdes d’importants biens immobiliers, aurait mieux fait d’acheter. J’entends bien l’argument qui veut que Lepaon habite en province. Mais enfin, tout de même. 120 m2 à 2 500 € par mois pour un logement de fonction, c’est énorme. Rappelons que les prédécesseurs de Lepaon vivaient en HLM.

  15. Gilbert Duroux
    Posted 29 octobre 2014 at 14:28 | Permalien

    Je signale au passage que je suis à la CGT. L’affaire de l’appartement du secrétaire général n’a d’importance que parce qu’elle traduit la dérive de ce syndicat, de plus en plus un syndicat d’accompagnement (partenaire social du MEDEF dans des organismes faussement paritaires) plutôt que de contestation. Le financement du syndicat, qui repose sur les subventions d’état (et des entreprises) davantage que sur les cotisations des membres, n’est pas pour rien dans les dérives. Je n’oublie pas, pour ma part, l’anarcho-syndicalisme des débuts.

  16. milan
    Posted 29 octobre 2014 at 14:40 | Permalien

    merci a Gilbert Duroux de son honneteté et bon sens notamment son post 1 que j’applaudis
    seule la vérité est révolutionnaire

    c’est aujourdhui ce qui manque le plus dans les sphéres politiques et syndicales
    c’est aussi pourquoi le peuple est aujourdhui particulièrement désabusé a force de trahison de mensonge….

  17. Posted 29 octobre 2014 at 15:49 | Permalien

    c’est un devis, cette cabale ne repose sur rien…

  18. axiome
    Posted 29 octobre 2014 at 16:16 | Permalien

    Rolland BARTHES, dans « mythologies », expliquait la différence entre « le pauvre » et « le prolétaire », donc entre le christianisme niaiseux-romantique et le communisme progressiste…

  19. Renaud
    Posted 29 octobre 2014 at 16:51 | Permalien

    Il est évident qu’un cadre CGT doit montrer l’exemple et donc manger aux restos du cœur et vivre dans un carton (un beau quand même) sous les ponts du périf porte de Montreuil
    Ceci dit je m’étonne qu’il n’y ait pas d’appart au siège à Montreuil vu la taille du truc, mais il est bon de dénoncer les (soit disant) avantages indus de ces vendus de syndicalistes
    Ceci s’appelle l’arbre qui cache la forêt, la diversion pour masquer les 1500 simcs de certains
    C’est de la bonne guerre psychologique pour déstabiliser l’adversaire avant un combat, à nous de ne pas s’y laisser prendre
    J’ai vu l’immeuble aux infos, il n’y a pas de quoi parler de haut de gamme ni de grand luxe
    Peut être aurait il pu être un peu plus modeste part rapport à ceux qui galerent
    Je suis CGT et fier de l’être même si j’aurais voulu un secrétaire général plus combatif mais c’est la base qui fait le syndicat

  20. Gilbert Duroux
    Posted 29 octobre 2014 at 16:58 | Permalien

    Non, c’est faux Gérard. 130 000 €, c’est bien le montant des travaux. La CGT ne l’a pas contesté. Le devis initial était de 150 000 €, avant que le Lepaon ne renonce au home cinéma et à la cave à vin (le pauvre !)
    On n’a jamais vu un locataire faire 130 000 € de travaux pour un propriétaire. Au passage, j’aimerais bien savoir le nom de l’heureux proprio. On pourrait bien avoir des surprises.
    Pour ma part, je réagis comme si c’était un homme politique de n’importe quel bord qui était concerné. Je ne protège pas les miens particulièrement. Au contraire j’aurais tendance à être plus sévère puisque par nature la gauche doit avoir d’autres comportements.

  21. milan
    Posted 31 octobre 2014 at 10:52 | Permalien

    Le Medef Gataz en tete demande la possibilité de licencier en ne donnant plus de motif pour éviter les prudhommes
    mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin .?
    demandez aussi le travail sans salaire dans un cadre agréable entouré de miradors et fils électriques
    et la peut être que la sacro sainte croissance tant espérée par Hollande Valls sera la
    quand on a un gouvernement aussi laxiste pas étonnant d’avoir un Medef qui ose tout
    qui sème le vent …..

  22. vieux militant
    Posted 31 octobre 2014 at 17:39 | Permalien

    G. Duroux, dans son premier post, oublie que les adhérents du PS n’ont plus été consultés depuis le congrès de l’automne 2012. Le quart d’entre eux avait voté pour Emmanuel Maurel comme premier secrétaire. Or celui-ci, très peu connu alors, même dans son parti, n’était soutenu par aucun maire de grande ville (ni même de ville moyenne), aucun président de conseil régional, un seul président de conseil général et tout au plus cinq parlementaires. Ces votes étaient donc purement politiques : et aujourd’hui, le mécontentement est tel dans ce parti qu’on empêche de voter (contre les statuts !) que même le Nouvel Observateur, devenu dans les années 60/70 pour l’essentiel l’organe historique de la « deuxième gauche », puis de… (je laisse chacun choisir le terme adéquat), sous le titre de L’Obs, s’en est rendu compte (voir son dernier numéro). Alors, qu’on ne vienne pas nous raconter que les socialistes sont majoritairement d’accord avec la ligne Valls ! Mais certains veulent le croire, comme Mélenchon proclamait, après le congrès de Reims, fin 2008, S. Royal dirigeante légitime du parti qu’il venait de quitter, parce que cela aurait justifié davantage sa scission, préparée avant même ce congrès.
    Par ailleurs, de même qu’il ne faut pas abandonner à n’importe qui le PS, il faut faire attention quand on critique la CGT, à partir de ce qui pourrait (je dis bien « pourrait ») être une erreur, voire une faute de quelques dirigeants, à ne pas utiliser n’importe comment une expression comme « syndicalisme d’accompagnement ». Qu’a donné l’anarcho-syndicalisme du début du siècle ? Il n’a pas mieux tenu ses promesses en août 14 que les autres tendances. Et si la CGT n’est plus un « syndicat de contestation », qui reste-t-il pour jouer ce rôle ? Ni la CFTC, bien sûr, ni la CFDT, ni la CGC, ni l’UNSA, vont dire les « vrais révolutionnaires » auto-proclamés ; ni FO, ni la FSU… Que reste-t-il ? Des fragments de Solidaire (de préférence, pour les sectaires, les moins représentatifs : Solidaires-Finances Publiques, par exemple, ne saurait en être) et la « redoutable » CNT peut-être ? Ne peuvent le penser que ceux qui ne connaissent pas la réalité de l’action syndicale et les difficultés auxquelles se heurtent les militants de pratiquement toutes les organisations (eh oui !) dans tous les secteurs, et notamment le privé. Un syndicat doit en même temps être porteur de contestation, de propositions, et « accompagner » les salariés, en les défendant partout où c’est possible, donc aussi dans les structures que méprisent ceux qui n’ont pas le soutien des salariés pour y accéder.

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*