Gattaz exige le droit suprême de « licencier sans motif ».

On atteint une sorte de paroxysme dans les revendications du Medef pour casser le droit du travail. Enhardi par les champs idéologiques qui sont politiquement ouverts devant lui par l’UMP et par le gouvernement Valls, Pierre Gattaz ne se sent plus : il réclame la fin des 35 h, la fin du Smic, la suppression des délégués du personnel, des CHSCT et des prud’hommes, le pouvoir de « licencier sans motif ».

En plus il revient déjà sur sa signature de l’ANI du 11 janvier 2013, pour ce qui est de limiter les CDD, il réclame un contrat de travail unique limité à 5 ans dans le privé comme dans le public, il rejette le « plancher » de 24 h pour les temps partiels, il conteste la mise en place pourtant extraordinairement limitée de salariés dans les conseils d’administration – toutes mesures qu’il avait encore approuvé dans la loi du 14 juin 2013.

Il demande la libéralisation du travail du dimanche et de nuit ainsi que celle du « portage salarial ». Il réclame la fin des cotisations sociales et donc, la fin de la Sécu au profit d’un millefeuille de complémentaires et assurances privées, la retraite à 65 et 70 ans, la fin de la médecine du travail, et la casse de l’indépendance de l’inspection du travail qu’il qualifie même, pour les besoins de sa propagande, de « trotskisée » (sic).

Gattaz déjuge aussi bien les « contrats » qu’il a signé que les « lois » qu’il a approuvées : en organisant la campagne contre le code du travail « trop gros » et « trop compliqué », il veut remettre en cause tout état de droit dans les entreprises. « La liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail » expliquait Laurence Parisot, qui ajoutait « La vie, la santé, l’amour sont précaires pourquoi le travail ne le serait il pas ? »

Pourtant la droite avait « recodifié » entièrement déjà le code du travail entre décembre 2004 et le 1er mai 2008, supprimant au passage 500 lois, réduisant le texte de 10 %, divisant les 1150 lois en 3850… En opportunité, ils croient l’heure arrivé de casser tous les droits et d’en revenir à un libéralisme sauvage façon XIXe siècle.

Licencier sans motif, c’est leur rêve, c’est leur idéal suprême.

Car cela fait sauter tous les garde-fous, cela fait peser la peine de mort du contrat de travail en direct sur la nuque de chaque salarié. C’est l’atteinte ultime à tout droit, à toute dignité du salarié : le patron aura le droit de lui dire « - Dehors et je n’ai pas à te dire pourquoi ». C’est un « CNE » ou un « CPE » à vie, une période d’essai permanente. A tout âge vous pouvez être chassé sans motif. Au bout de 5 ans ou de 35 ans de carrière. Et si vous voulez encore contester ils vous auront enlevé les prud’hommes en commençant par supprimer les élections…

Ce qu’il y a d’exceptionnel avec le Medef c’est leur voracité, leur instinct de classe jusqu’au bout, ils ne s’arrêtent jamais, ils ne lâchent rien, ils n’ont aucune pitié, aucune limite, aucun compassion. Ce sont des suceurs de sang avides. Ils veulent payer moins cher la force de travail et pour cela, la mater. Revenir à un quasi esclavage ne l’effraie pas, au contraire c’est ça qui les tente.

Par exemple, exiger qu’il n’y ait plus de « durée légale » du travail, est un véritable défi : car supprimer les 35 h c’est baisser de façon drastique les salaires ! En effet les majorations de 25 % des heures supplémentaires des 36°, 37°, 38° et 39° heures seront supprimées. Cela fera aussi sauter le Smic calculé sur 35 h hebdomadaires et mensualisé sur 151 h 66. Faire sauter la durée légale de 35 h aidera à faire sauter la durée maxima d’ordre public de 48 h et ouvrira la porte à « l’opt out » britannique : les « contrats zéro heure » pouvant aller de 0 à…72 h…  Contrats « au sifflet » : quand le patron veut, vous devez faire… sans protection de santé, de famille, de vie.

Autre exemple : plus de délégués du personnel dans les 97 % d’entreprises de moins de 50 c’est 8 millions de salariés sans représentation. C’est anticonstitutionnel mais ils s’en moquent. Sur 1,2 million d’entreprises, seulement 3 % ont plus de 50 salariés et il n’existe que 44 000 CHSCT en tout et pour tout… mais ils seront supprimés. Même chez AZF ?

Un contrat unique de 5 ans, c’est l’enfer sur la vie : pensez que vous obtenez un contrat à 25 ans. Vous bossez à fond pour qu’il soit renouvelé à 30 ans. Vous ne vous syndiquez pas pour qu’il le soit à 35 ans. Vous êtes encore plus dévoués et rendus serfs pour passer la barrière des 40 ans. A 45 ans, vous êtes déjà sur la sellette. A 50 ans, vous êtes menacé et avez peu de chance même en crevant d’ardeur au travail de passer les 55. Sans garantie horaire, dimanche et nuit, sans cotisations sociales protectrices, votre vie sera « précaire » en permanence.

Déjà l’ANI facilitait les licenciements, la casse des « carrières », les statuts des conventions collectives, développait les CDII (contrats à durée indéterminée intermittents – sic), ou mettait un plafond aux indemnités prud’hommes, là, sentant la gauche à ses pieds, le Medef, non seulement refuse de donner quoi que ce soit en échange des 41 milliards qui lui sont versés mais se déchaine.

Certains ont eu du mal parfois à croire ceux qui mettaient en garde, qui défendaient le code du travail attaqué ainsi ces deux dernières décennies, mais on est bientôt au bout : c’est l’heure de la conscience et de la révolte unitaire des syndicats et des salariés, ou bien sinon le Medef sonnera l’hallali.

(1) Voir “In the air” avec Georges Clooney en licencieur sans motif, film de Jason Reitman.

 

 

 

 

42 Commentaires

  1. Anonyme
    Posted 3 novembre 2014 at 13:54 | Permalien

    c’est déjà ce qu’ils faisaient, « licencier sans motif »
    ce qui est contraire au Droit de regard sur les licenciements.

    terminé.

  2. Gilbert Duroux
    Posted 3 novembre 2014 at 14:17 | Permalien

    Gattaz fait son boulot de chef des patrons négriers. Que le PS fasse le sien, au lieu de lui lécher le cul.

  3. Anonyme
    Posted 3 novembre 2014 at 14:33 | Permalien

    Si Gattaz veut licencier « sans motif » des gens comme Bayrou, je vois pas où est le problème.

  4. Renaud
    Posted 3 novembre 2014 at 14:38 | Permalien

    D’accord pour le licenciement sans motif mais en contre partie, que le gouvernement férocement à gauche s’engage à pouvoir mettre en prison les chefs d’entreprises sans motif, cela les fera réfléchir avant de délocaliser leur pognon, ben oui car comme la vie est précaire, le statut de chef d’entreprise doit l’être aussi
    Chiche

  5. Anonyme
    Posted 3 novembre 2014 at 14:45 | Permalien

    on ne t’a jamais dit qu’il ne fallait pas enfermer ton patron dans son erreur ?

  6. Renaud
    Posted 3 novembre 2014 at 14:59 | Permalien

    Au fait, le licenciement sans motif existe déjà, c’est la rupture conventionnelle
    Je suis bien placé, en tant que conseiller du salarié ( pardon, du collaborateur en novlangue patronale ) pour savoir que le consentement du salarié est à 90 voir 95% rendu obligatoire par les pressions du patron, style « tu signes ou de toute façon je te trouverai une faute grave » et c’est du vécu tout le pouvoir est aux mains du patron
    Les prud’hommes ne peuvent statuer que sur le vice de consentement du salarié et non sur les motifs

  7. Renaud
    Posted 3 novembre 2014 at 15:01 | Permalien

    Cher anonyme
    Pour moi tout patron est à enfermer, si tu ne sais pas pourquoi, t’inquiètes, lui il le sait

  8. Anonyme
    Posted 3 novembre 2014 at 15:10 | Permalien

    dis donc t’es pas aux colonies ici, mon coco.
    la fin de ton commentaire là, c’est tout comme que si tu buquais ta femme ça.

    et ne me dis pas cher car je ne te connais pas.
    Tu dois confondre avec un autre que tu as croisé dans les couloirs à l’hôpital psychiatrique.

  9. draxredd
    Posted 3 novembre 2014 at 15:24 | Permalien

    Choc de simplification:
    Si on peut licencier sans motif, ça ne sert a rien de se fatiguer a faire un contrat de travail, non ?

  10. Renaud
    Posted 3 novembre 2014 at 15:32 | Permalien

    Très cher anonyme
    Bien sur que tu ne connais car tu parles de moi comme si tu me connaissais depuis 30 ans vu l’ appréciation que tu fais, car tu sais que je suis aux colonies, que je « buque ? » Ma femme et que je fréquente les hôpitaux psy, tu connais donc mieux ma vie que moi, d’où le très cher, ceci dit c’est hors sujet
    Je préfère le commentaire à Draxredd, oui finalement, plus besoin de contrat, vive l’esclavage

  11. Posted 3 novembre 2014 at 18:11 | Permalien

    L’abscence d’un minimum de sécurité de l’emploi entraînerait la chute radicale du secteur de la construction ( qui achèterait un bien immobilier sans garanti d’un minimum de régularité de ses revenus ?)

    En croyant favoriser comme jamais les entreprises , Gattaz fabrique la ruine de tout notre modèle économique , ainsi que l’avénement d’une misère sociale digne d’une période pré- révolutionnaire.
    Ce genre de patron se fout de la paix sociale .
    Il ignore , comme  » anonyme  » , un principe élémentaire : qui sème le vent récolte la tempête.

  12. Renaud
    Posted 3 novembre 2014 at 18:18 | Permalien

    David
    Tu es sans doute de ceux qui pensent qu’un pays appartient à son dictateur et qu’il est normal de jeter les gens en prison sans motif ni délit
    Tu dois aussi penser que c’est normal qu’un propriétaire puisse vendre son esclave
    Tu dois aussi penser comme Pistorius que si quelqu’un est chez toi, tu peux le flinguer sans moufter
    Mais nous sommes dans un état de droit, ceux de droite nous le répète assez pour stipendier les voleurs de mob, alors il existe des lois que l’on se doit de respecter, savoir si une loi est juste ou pas est un autre problème, mais pour faire simple, une loi qui te donne des droits est une bonne loi, une loi qui réduit les droits est une mauvaise loi, celle qui fait ni l’un ni l’autre c’est une loi structurelle.
    Alors l’employeur à le droit de se séparer de ses salariés, la loi lui impose juste un motif réel et sérieux et il en existe des tas, le patron n’a que l’embarras du choix, même un salarié protégé peut être licencié valablement, les exemples courent les rues, ce n’est pas le problème, le problème est que le patron est patron de droit divin et ne respecte pas ni la loi ni la décence ni la dignité du salarié, je rappelle que je suis conseiller du salarié et que j’en vois des vertes et pas mûres
    Ceci dit vu le taux de chômage, il me semble que les patrons n’ont pas trop de problèmes pour licencier

  13. Posted 3 novembre 2014 at 18:52 | Permalien

    @ David
    Je crains que ton manque d’expérience de la vie te fasse prendre le monde du travail pour celui des bisounours. Ceci dit , tant mieux pour toi si tu n’as connu que des patrons bienveillants.
    Réfléchis par exemple au cas de harcèlement moral , harcèlement sexuel
    … Cas qui sont une réalité même si tu crois que la possibilité de licencier selon le  » bon vouloir  » ne serait pas ,pour des criminels , l’occasion idéale de masquer leurs exactions.

  14. Anonyme
    Posted 3 novembre 2014 at 18:55 | Permalien

    Tu t’énerves David.
    Pourtant dans ce que tu dis il y a quelque chose à retenir.
    Pas ce que tu viens de dire mais
    comment ça se fait que ceux qui bossent vraiment font de l’ombre à ceux qui se la coulent douce ; que ce soit dans le privé ou dans le public, pourquoi les travailleurs sans âge, sans vocation sont tenus en estime par leur employeur ?
    hein , c’est bien qu’il faut un droit de regard sur les licenciements et vite !!!

  15. Renaud
    Posted 3 novembre 2014 at 18:55 | Permalien

    Tu ne dois pas bien connaître le monde de l’entreprise
    Des exemples de bons salariés efficaces et motives qui sont remercier pour des motifs futiles il en existe des milliers
    Le pire, licencié car le signe astrologique n’est pas en adéquation avec celui de l’employeur
    Le classique, licenciée pour n’avoir pas couchée avec le boss
    Le plus fréquent, licencié pour avoir réclamé que ses heures sup. soient payées, le plus fréquemment après avoir passé des années à en faire sans rien dire
    Le pragmatique, vendeuse virée car trop vielle pour la clientèle
    Renseigne toi un peu et réfléchi, car il faut être un peu cohérent, tu parles de courageux au chômage, mais s’ils sont au chômage c’est qu’ils ont été virés et s’ils ont été virés c’est qu’ils n’étaient pas bon et qu’ils sont tous des gros nuls suivant ton expression CQFD

  16. Posted 3 novembre 2014 at 18:56 | Permalien

    @ David
    Quand on raisonne trop vite et surtout sans connaître, on raisonne à côté .
    Je ne suis pas fonctionnaire , juste déplacer durant les 20 dernières années l’équivalent de 5 Tour Eiffel , avé mes deux petits bras .
    J’attaque ma sixième , et toi?

  17. Renaud
    Posted 3 novembre 2014 at 19:06 | Permalien

    En plus David est extra lucide, il voit dans sa boule de cristal qui est fonctionnaire ou pas, c’est comme un logiciel, il fonctionne en mode binaire ( voir primaire ) oui ou non, si tu défends les salariés, tu es fonctionnaire, si tu défends l’entreprise tu es un bon petit soldat voir carrément Manuel Valls qui lui adore l’entreprise, c’est magnifique et prouve une grande réflexion
    Juste comme ça, sache que j’ai 42 ans de cotisation dans les TP et cadre en plus, mais que je suis CE, CHSCT et DS plus mandats externes
    Ceci doit t’expliquer sans doute cela
    Ne te fatigue pas à répondre je vais le faire pour toi
    Tu vas dire que je suis feignasse, profiteur, fossoyeur d’entreprise et j’en oublie sûrement

  18. PB
    Posted 3 novembre 2014 at 20:04 | Permalien

    Bonsoir,

    Anonyme et David L sont deux trolls qui viennent foutre la pagaille. Leur répondre contribue à pourrir un climat de discussion sérieux.

    Bonne soirée,

    PB.

  19. Renaud
    Posted 3 novembre 2014 at 20:10 | Permalien

    PB à raison
    Faisons des propositions sérieuses et raisonnées et ne tombons pas dans des blogs stériles
    Mea culpa pour m’être laissé entraîné

  20. Posted 3 novembre 2014 at 20:11 | Permalien

    La haine rajoutée à la haine , on voit ce que ça donne , même sur ce blog.
    On passe plus vite que l’on croit de la haine à la folie .

    À chacun de savoir de quelle manière il veut faire marcher son cerveau.

  21. Posted 3 novembre 2014 at 20:43 | Permalien

    Bonsoir à tous,
    En complément de ce qu’a écrit notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Pierre Gattaz, un héritier, Président du Medef », disponible à l’adresse suivante : http://www.legrandsoir.info/pierre-gattaz-un-heritier-president-du-medef.html
    Solidairement.

  22. JEAN
    Posted 4 novembre 2014 at 1:19 | Permalien

     » FRANÇAIS, SI VOUS PENSEZ QU’IL EXISTE TOUJOURS UNE ALTERNATIVE À GAUCHE  » :

    A lire impérativement :
    Article (retranscription )

    http://www.pauljorion.com/blog/2014/11/03/francais-si-vous-pensez-quil-existe-toujours-une-alternative-a-gauche-retranscription/

    Ou à entendre !

    Video : http://www.pauljorion.com/blog/2014/11/02/francais-si-vous-pensez-quil-existe-toujours-une-alternative-a-gauche/

  23. JEAN
    Posted 4 novembre 2014 at 3:01 | Permalien

    Le gouvernement vient encore de capituler !

    Non content de se coucher devant l’Allemagne de Merkel et devant la Grosse Commission de Bruxelles, le gouvernement vient de se coucher une fois de plus devant un autre lobby :

     » Football : l’UEFA ne paiera pas d’impôt pour l’Euro 2016  »

    http://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/0203904103770-football-luefa-ne-paiera-pas-dimpot-pour-leuro-2016-1060124.php

    Perte sèche sur les bénéfices estimés à 960 millions d’euros, plusieurs millions d’euros qui ne rentreront pas dans les caisses de l’Etat ni dans les poches des français.

    Non content d’augmenter le prix du gaz et d’alourdir une énième fois, la facture de gaz de tous les ménages français – afin de compenser la perte sèche qu’auraient du payer les transporteurs routiers qui ont tout fait pour annuler la Taxe Carbone et qui eux ne paieront rien – non content de faire payer les françaises et les français à la place des transporteurs routiers, le gouvernement se couche devant la mafia du sport et autres dopés millionnaires du ballon rond :

    Ce gouvernement est à vomir !

    Pas étonnant qu’un zozo sur les antennes radio de ce matin 3 Novembre 2014 en appelait déjà à un futur gouvernement d’union nationale réunissant le PS et l’UMP!

    Certes, un vrai cauchemar mais au moins les choses sont dites. Les masques sont définitivement tombés.Plus rien ne distingue ce gouvernement du précédent. Les suceurs de sang sablent le champagne sur le dos de la majorité flouée, trahit.

    A gerber !

  24. Greg
    Posted 4 novembre 2014 at 3:08 | Permalien

    Tiens, c’est pour Labro et Biffaud et tout les autres tocards qui n’ont jamais bosser de leurs vie mais qui le recommandent aux autres…

    Du travail dissimulé à la traite d’êtres humains

    03 novembre 2014 | Par terrains de luttes – Mediapart.fr

    Cela fait maintenant plus de trois mois que 18 coiffeuses et manucures occupent leur salon, le New-York Fashion, situé au 57 boulevard de Strasbourg, dans le quartier de Château d’eau, à Paris. Avec la CGT, elles dénoncent « leurs conditions de travail contraires à la dignité humaine » et réclament leur régularisation en tant que victimes de « traite d’êtres humains ». Habituellement, ce qualificatif est employé pour les prostituées victimes de réseaux mafieux, pour les mineurs ou pour les personnes handicapées contraintes à la mendicité. Contrairement à la plupart des salariés sans papiers de la restauration, du nettoyage et du BTP qui s’étaient mis en grève en 2008 et 2009, ces femmes récemment arrivées en France ont été employées sans contrat, en dehors de tout cadre légal. Pour comprendre leur revendication, Terrains de luttes revient sur leurs conditions de travail et sur l’histoire de cette lutte qui a commencé début 2014.

    « Bâtir des droits sociaux » par la grève

    Fatou, Ivoirienne de 42 ans, arrive en France en 2013. Elle commence à travailler comme coiffeuse peu de temps après. Elle est demandeuse d’asile et n’a pas d’autorisation de travail. Elle exerce sans contrat au salon de coiffure New-York Fashion situé 57 boulevard de Strasbourg, à Paris. Le salon est spécialisé, comme beaucoup d’autres dans le quartier, dans les coiffures « afro ». Pour Fatou, c’est « évident de ne pas avoir de contrat, je n’ai pas de papiers ». Elle n’a pas d’horaires fixes, arrive vers 8h30, peut terminer à 23 heures, du lundi au samedi. Elle est payée à la tâche, en fonction du nombre de clients. 40% pour elle, 60% pour le patron. Elle coiffe entre 4 et 15 clients par jour. Le prix des coiffures va de 25 à 100 euros. On lui avait promis un revenu de 250 euros le premier mois puis 400 euros quand les clients seraient fidélisés. Mais elle n’est quasiment jamais payée, en tous cas jamais en totalité. Elle explique : « Si on se fâche, le patron dit : « tu es sans-papiers, tu veux qu’on appelle la police ? » On préfère garder le silence ». Les pauses sont interdites, elle « mange en coiffant les clientes ». Sa collègue Mariam travaille jusqu’au neuvième mois de grossesse. Les locaux ne sont pas ventilés, le sous-sol ne possède aucune ouverture, alors que les salariés manipulent quotidiennement des produits chimiques (teintures, solvants)[1].

    18 salarié.e.s travaillent ici : 12 coiffeuses africaines (nigérianes et ivoiriennes en grande partie), 2 caissiers (ivoirien et burkinabé), 4 manucures chinoises. Tous sont sans papiers ou demandeurs d’asile. Le patron a érigé en principe de ne pas avoir dans une même boutique plus de 7 salariés parlant la même langue. Sinophones et anglophones ne parlent pas français, tandis que les francophones ne parlent ni anglais ni chinois. Difficile quand on ne se comprend pas de décider de porter des revendications communes.

    De l’ouverture du salon en décembre 2013 jusqu’au mois d’avril, le gérant paie parfois certains de ses employés, en leur interdisant d’en parler aux autres. Dans un salon voisin, au 50 boulevard de Strasbourg, où plusieurs salarié-e-s ont travaillé quelques mois plus tôt, une grève permet d’obtenir plusieurs régularisations. Suivant cet exemple, les manucures chinoises décident de se mettre elles aussi en grève le 22 mai, pour être payées. Elles réussissent à convaincre leurs collègues et contactent la CGT du 10ème arrondissement, bientôt rejointe par l’union départementale et l’US Commerce.

    Que demander alors ? Se battre pour obtenir un salaire ? Pour une régularisation ? Un contrat de travail ? Les salarié-e-s décident de demander leur arriérés de salaire non pas sur une base légale comme le SMIC mais selon les critères annoncés au départ par le gérant : 40% du prix des coiffures. C’est après discussions avec les syndicalistes qu’elles déterminent aussi de se battre pour sortir du travail au noir. Marilyne Poulain, permanente de l’UD CGT de Paris en charge des questions de droit des étrangers et qui est présente quasiment à temps plein depuis le début de la mobilisation, explique : « beaucoup d’employeurs leur font comprendre qu’elles ne peuvent pas être déclarées. Donc forcément, ce n’est pas quelque chose qu’elles vont demander, parce qu’elles n’ont pas l’impression que c’est un droit pour elles[2]. »

    Pour espérer obtenir une régularisation, un sans-papier doit prouver qu’il travaille depuis plusieurs années. Entre 2006 et 2011, des milliers de travailleurs en situation irrégulière se sont mis en grève dans leur entreprise pour demander leur régularisation. Ils occupaient, pour la majorité d’entre eux, des emplois en CDI, à temps plein, parfois des CDD, dans des restaurants, des entreprises de nettoyage. Ces salariés se saisissaient des droits auxquels ils accédaient déjà pour réclamer en quelque sorte « le reste ». Ils possédaient des fiches de paie et toutes les preuves d’emploi demandées par l’administration pour étudier leur régularisation. Mais ces preuves font défaut aux salarié-e-s du salon de coiffure. Elles n’ont ni contrat de travail, ni salaire légal, ni titre de séjour. La nécessité de matérialiser le lien de travail apparaît comme un préalable à la constitution d’un dossier de demande de régularisation. « Au niveau du droit social c’est important : on n’est pas juste sur une question de régularisation, on doit aussi bâtir des droits sociaux. » précise Marilyne Poulain de la CGT Paris.

    C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’une fois les contrats et les arriérés de salaire obtenus, les salarié-e-s reprennent le travail plutôt que de continuer à faire grève pour obtenir une régularisation. Ainsi – outre qu’elles gagnent un salaire plutôt que de vivre de la solidarité d’une caisse de grève – elles peuvent continuer à accumuler de nouvelles preuves d’emploi.

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    Face à la dérobade des patrons: tout perdre ou continuer?

    Le 10 juin, l’activité du salon de coiffure reprend sur des bases légales : les salarié-e-s ont obtenu des contrats de travail, des fiches de paie rétroactives, et ne dépassent plus les 35 heures hebdomadaires.

    Pourtant, le gérant n’a pas dit son dernier mot. Il place tout d’abord un nouveau salarié dans le salon, qui tient le rôle de manager et de « surveillant ». Celui-ci est bien connu des coiffeuses, puisqu’il était auparavant rabatteur pour d’autres salons du quartier. Un mois et demi plus tard, c’est lui qui vient annoncer la liquidation judiciaire, et donc la fermeture définitive du salon. Accompagné d’un nouveau gérant, il explique aux coiffeuses que ce sont leurs revendications qui ont conduit à cette situation. Les coiffeuses apprennent alors que la liquidation a été prononcée deux jours plus tôt, et que c’est leur « surveillant » qui les a représentées au tribunal de commerce. C’est ce qu’explique Aminata : « Lui a eu le papier de la liquidation, le 22 juillet, mais nous on n’était pas au courant, il nous a fait travailler jusqu’au 24 juillet. Il est dans l’intérêt du patron. Tout ça, ça a été préparé. »

    De fait, la liquidation met un terme aux droits gagnés par la grève, et les salariées se retrouvent sans travail, exposées à une précarité encore plus grande, puisqu’il leur est à présent impossible de retrouver du travail dans le quartier. Pour les coiffeuses, c’est le « déclic ». Elles décident d’occuper le magasin avec la CGT, malgré une visite des policiers appelés par les gérants. Maryline se souvient : « Elles ont dit “on ne partira pas, vous avez cassé nos contrats de travail volontairement, c’est vous qui avez organisé ce dépôt, c’est vous qui avez fait qu’on se retrouve aujourd’hui dans la galère”, et elles n’ont pas voulu quitter la boutique. »

    Comment répondre à cette liquidation ? L’occupation du magasin permet aux salarié-e-s de rester soudées et d’organiser une caisse de solidarité. Il s’agit désormais de faire pression sur les pouvoirs publics. Rassemblements en présence d’élus (PS et Front de Gauche) du quartier et conférences de presse permettent de médiatiser la lutte des « coiffeuses ». A cette fin, ce sont également les réseaux d’artistes et d’intellectuels constitués en 2009 qui sont réactivés par la CGT. L’aboutissement de cette stratégie est la sortie en salle le 21 octobre d’un film de soutien réalisé par des cinéastes.

    Mais, forts de ces soutiens, comment et sur quelles revendications poursuivre la lutte ? Les Cerfa – formulaires administratifs qui avaient été signés par le patron en vue d’une régularisation – sont désormais caduques. Recrutées parce que vulnérables, les salarié-e-s ne peuvent pas s’appuyer sur leur temps de présence en France (elles sont toutes arrivées récemment), ni sur des liens familiaux en France qui pourraient leur permettre de prétendre à une régularisation au titre de la « vie privée/vie familiale »[3]. Pour la CGT, en rester là reviendrait à envoyer un signal extrêmement négatif aux autres travailleurs du quartier, en leur signifiant l’échec de toute tentative d’amélioration de leurs conditions de travail.

    C’est à ce moment-là que les syndicalistes sont amenés à se pencher sur l’organisation qui sous-tend les conditions de travail imposées aux salarié-e-s : surveillance effectuée par les rabatteurs afin d’empêcher les salarié-e-s des différents salons de se concerter, menaces et intimidations rappelant leur vulnérabilité aux salarié-e-s sans papiers, etc. Pour Marilyne Poulain, « c’est les salariés eux-mêmes qui nous en ont parlé et on ne peut pas faire semblant… Eux-mêmes quand ils parlaient à des journalistes, ils disaient “il y’ a une véritable mafia”, c’est eux qui ont donné les mots, ce n’est pas nous. »

    Il est alors clair que cette grève ne peut emprunter le même chemin que les grèves de 2008 et 2009, grâce auxquelles des milliers de travailleurs sans papiers ont pu faire valoir leur statut de salariés d’entreprises ayant pignon sur rue pour obtenir leur régularisation. En s’appuyant sur le procès verbal dressé par l’inspection du travail, qui signale clairement des « infractions de travail dissimulé et d’abus de vulnérabilité », les salarié-e-s et la CGT élaborent une réponse : elles dénoncent désormais un système sciemment organisé d’exploitation de la vulnérabilité des salariés.

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    Faire reconnaître la « traite des êtres humains »: nouvel enjeu de la lutte

    Une première plainte est déposée le 6 août par un représentant de la CGT, pour des faits de « travail dissimulé, traite des êtres humains et soumission d’une personne à des conditions de travail contraires à la dignité. » Il s’agit désormais de démontrer qu’il y a bien eu « recrutement de personnes en situation de vulnérabilité à des fins d’exploitation et dans des conditions contraires à la dignité humaine »[4]. C’est autour de cette définition de la « traite d’êtres humains » que CGT et salarié-e-s interpellent les pouvoirs publics, notamment la préfecture, et qu’ils justifient l’attribution de titres de séjour.

    L’usage de cette notion dans une lutte syndicale est une première. Habituellement, ce sont plutôt le travail illégal et/ ou dissimulés qui sont dénoncés. Historiquement, ce qualificatif de « traite » s’est imposé au niveau mondial et européen essentiellement en lien avec la pénalisation de la prostitution[5]. Les mots « traite » et « prostitution » sont presque systématiquement accolés dans les règlements et circulaires. À côté des prostituées, les journalistes et les associations (Comité contre l’esclavage moderne, Comité Ensemble contre la traite des êtres humains, etc.) mettent en avant certaines autres figures typiques : les « personnes handicapées » obligées de faire « la mendicité » ou les « domestiques » mal traité.e.s par des couples fortunés. Les victimes sont donc prises dans des formes de domination « mafieuse » (crime organisé) et/ou interpersonnelle (domestique). En revanche, les salariés victimes de travail dissimulé et de conditions de travail contraires à la dignité humaine, sont presque totalement absents lorsqu’il est question de « traite ».

    Pourtant, d’un point de vue juridique, la notion de « traite d’êtres humains » n’est pas aussi restrictive, que ce soit dans le protocole de Palerme de 2000 (Nations Unies) ou dans une circulaire signée par Eric Besson en février 2009[6]. C’est d’ailleurs ce que défendent les experts du Bureau International du Travail (BIT) et de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) : « le droit pénal français permet de condamner des formes d’exploitation sans qu’elles constituent un travail forcé. Par exemple, le seul fait de soumettre une personne à des conditions indignes de travail alors qu’on la sait vulnérable suffit pour exposer l’auteur à cinq ans d’emprisonnement »[7]. La définition de la traite des êtres humains ne trace donc pas une frontière nette entre celle-ci et le travail illégal[8]. Les indicateurs nécessaires pour prouver la traite montrent même que la situation des coiffeuses du 57 boulevard de Strasbourg y correspond en grande partie : « un nombre d’heures de travail particulièrement élevé, l’absence de temps de repos, l’accomplissement d’un travail sur plusieurs sites, des conditions d’hygiène ou de sécurité inexistantes » ; « pas de salaire ou très peu » mais également « les violences psychologiques, les menaces ou le chantage affectif (…) l’isolement social (…), un contrôle permanent de la personne »[9]. Sur la base de cette interprétation, la CGT a bâti son argumentation. « L’aspect traite des êtres humains, explique Marilyne Poulain, c’est le recrutement de personnes en situation de vulnérabilité, à des fins d’exploitation et dans des conditions de travail contraires à la dignité humaine. Pour nous, les conditions de travail contraires à la dignité humaine, elles y sont (…) Le recrutement pour nous, d’après ce que les salariés nous ont expliqué, il est assez évident. Justement, ce sont des personnes en situation de vulnérabilité. Tous étaient sans-papiers quand ils ont été embauchés. Donc je veux bien qu’on se pose des questions. Mais quand tous les salariés d’un salon sont sans-papiers ou sans autorisation de travail et qu’on s’aperçoit que sur le boulevard, c’est un peu beaucoup pareil, c’est qu’il y a un système clairement organisé pour s’appuyer sur leur vulnérabilité.»

    Pour l’instant, les services de police, en charge de l’enquête préliminaire diligentée par le parquet, sont réticents envers la qualification de la plainte. L’avocat de la CGT écrit ainsi dans une plainte complémentaire déposée le 3 septembre : « fort curieusement, les services de police refusaient d’enregistrer les plaintes en ce qu’elles visaient des faits de traite des êtres humains et de soumission à des conditions de travail indigne, les policiers limitant les plaintes au travail dissimulé en affirmant que cette restriction émanait d’une directive du parquet. » Au-delà du cas de cette lutte, on relève plus généralement une vision policière étroite de la traite. C’est ce que pointait Eric Panloup en 2009, alors qu’il était responsable de la Délégation aux victimes au Ministère de l’Intérieur. Selon lui, les policiers tendent, dans ce genre de situations, à accorder peu de crédit aux victimes considérées comme des délinquants: « Les services de police et de gendarmerie ou les magistrats considèrent les victimes plus facilement comme des auteurs que comme des victimes ; on a tendance assez souvent à considérer les victimes d’exploitation de par leur situation, de par leur entrée sur le territoire, de par l’emploi qu’elles occupent (déclaré ou non), de par les délits qu’elles sont amenées à commettre parfois. En conséquence, tout le processus de protection et d’assistance est de fait annulé, anéanti ou bloqué[10]. » La CGT et les salarié-e-s dénoncent cette approche très restrictive qui laisse peu de place à la reconnaissance des conditions de travail indignes et au système d’exploitation, qualifié de « mafieux » par la CGT, que subissent ces salariées. Cette stratégie syndicale inédite se voit donc contrainte d’insister sur les éléments qui font de ces coiffeuses et manucures des « victimes » plutôt que des « salariés ». La CGT travaille d’ailleurs sur cette lutte avec un avocat pénaliste et avec le Comité contre l’esclavage moderne.

    Au-delà du cas des salarié-e-s du 57, l’enjeu est de taille : il porte sur l’ensemble du quartier du Château d’eau, où la CGT estime qu’il y a environ 80 salons de coiffures et 1500 salarié.e.s qui travaillent dans les mêmes conditions. Si une condamnation pour traite des êtres humains est prononcée, la jurisprudence qui pourrait en découler reviendrait en effet à remettre en cause une organisation répandue dans le quartier et à promettre une régularisation à de nombreux autres salariés. La réponse n’arrivera pas avant quelques mois. Mais dans tous les cas, cette lutte démontre, après celles des travailleurs sans papiers en 2008 et 2009, que les syndicats sont capables d’organiser les travailleurs précaires et sans papiers, en déployant des modes d’actions et des revendications adaptés à leurs situations.

    Violaine Girard, Etienne Penissat, Lucie Tourette

    Pour signer la pétition de soutien aux salarié-e-s en lutte: ici

    [1] Entretiens avec Fatou, Mariam et Aminata, 4 septembre 2014.

    [2] Entretien avec Marilyne Poulain, 3 octobre 2014.

    [3] ASPLAN, 2009, « Travailleurs sans papiers : la précarité interdite », Les Mondes du travail, n°7, p. 49-60.

    [4] Communiqué de l’UD CGT Paris du 26 septembre 2014.

    [5] Sur l’histoire de cette catégorie et son lien étroit avec la question de la prostitution, lire Miléna Jaksic, De la victime-idéale à la victime-coupable. Traite des êtres humains et sociologie des politiques de la pitié, Thèse pour le doctorat de sociologie, sous la direction de Gérard Noiriel, EHESS, 2011. On peut lire ici un article qui en reprend certains éléments.

    [6] « L’infraction de traite des êtres humains définie à l’article 225-4-1 du code pénal, est « le fait, en échange d’une rémunération ou de tout autre avantage ou d’une promesse de rémunération ou d’avantage, de recruter une personne, de la transporter, de la transférer, de l’héberger ou de l’accueillir, pour la mettre à sa disposition ou à la disposition d’un tiers, même non identifié, afin soit de permettre la commission contre cette personne des infractions de proxénétisme, d’agression ou d’atteintes sexuelles, d’exploitation de la mendicité, de conditions de travail ou d’hébergement contraires à sa dignité, soit de contraindre cette personne à commettre tout crime ou délit. » Circulaire n° IMIM0900054C sur les « Conditions d’admission au séjour des étrangers victimes de la traite des êtres humains ou du proxénétisme coopérant avec les autorités judiciaires », 5 février 2009.

    [7] BIT et CNCDH, La traite des êtres humains et le travail forcé. Se pencher sur les formes d’exploitation autres que sexuelles, Actes de la réunion technique du 26-27 octobre 2009, p. 25.

    [8] op. cit., p. 13.

    [9] op. cit., p. 14-15.

    [10] op. cit., p. 12.

    URL source: http://blogs.mediapart.fr/blog/terrains-de-luttes/031114/du-travail-dissimule-la-traite-d-etres-humains

  25. Bilou
    Posted 4 novembre 2014 at 14:14 | Permalien

    Il est une terreur intellectuelle qui, faute de ne plus nous faire rire, nous agace voire angoisse : c’est celle des post-trotskystes qui n’hésitent pas à utiliser les armes de la manipulation intellectuelle et morale pour se vautrer dans les orgasmes d’un système qu’ils prétendent éructer. Et Gérard Filoche vient de nous en donner l’une des plus belles illustrations.

    Apprenant la mort du patron de Total, Christophe de Margerie, Gérard Filoche semble en effet se repaître de la disparition d’un « grand féodal » pour reprendre ses mots. Avec les accents d’un « J’irai cracher sur sa tombe », il nous emmène dans son espèce de conspirationnisme moderne où l’histoire se résumerait à une emprise des « suceurs de sang » (toujours selon lui) sur les victimes du capitalisme.

    Qu’elle est simple à comprendre, cette histoire, qui explique la société par un conflit éternel entre les méchants riches, parés de particules et d’impôts sur la fortune, contre les gentils pauvres plumés malgré eux. Ce « storytelling » intemporel, digne héritier de Robin des Bois, a permis à Gérard Filoche d’attirer à lui pendant des années des salves d’applaudissements dans les innombrables réunions du Parti socialiste.

    L’histoire dans sa version post-trotskyste version Filoche est évidemment tout sauf une histoire. Elle n’a rien à voir avec une étude des faits. Elle est une chimère complaisante qui permet de briller à bon compte dans les cénacles tout acquis à la cause, et qui simplifie à outrance des choses compliquées. Elle occulte le souvenir de ces temps où c’était la noblesse qui faisait la Révolution quand nombre de bourgeois préféraient l’ordre, où les ouvriers s’organisaient en corporations pour éviter l’arrivée de nouveaux entrants, où les paysans priaient et allaient à la messe au lieu de se révolter contre leur seigneur.

    De tous ces détails historiques, un Filoche n’a que faire : l’enjeu n’est pas d’éclairer le citoyen, mais de l’embrigader dans un système qui profite à ceux qui le dénoncent.

    Et ici, il est désolant de se le dire, mais qui se comporte en féodal ? Qui place sa famille tout en dénonçant un système fondé sur l’héritage ?

    Gérard Filoche aime à rappeler des temps lointains où il était enfant ouvrier. Mais depuis, le bonhomme s’est engraissé et ses leçons sociales sont de moins en moins digestes.

    En 2008, par exemple, on découvre que sa fille Léa, membre du bureau national du mouvement des jeunes socialites, devient conseillère municipale dans le 19è arrondissement. Elle n’a pas 30 ans. Les familiers du Parti socialiste savent qu’à Paris ce genre de réussite n’est pas dû au hasard. En 2014, elle est 6è de liste sur 42, et se retrouve au Conseil de Paris. Pour le maire du 19è arrondissement, elle suit notamment les questions d’emploi… Quand on a un père inspecteur du travail et membre du bureau national du Parti socialiste, ce genre de circonstances est troublant. Surtout que Léa Filoche est proche d’un « Monde D’avance », mouvement dont son père est l’un des fondateurs.

    En 2013, c’est une fille cachée de Gérard Filoche que l’on découvre à la télévision. Gérard Filoche a en effet fécondé l’une de ses amies lesbiennes, et la fille qui est née de cet étrange attelage apparaît dans un documentaire consacré aux enfants de couples homosexuels. Pourquoi elle et pas d’autres ? Peut-être Gérard Filoche a-t-il un accès facilité aux médias et sous couvert de lutter contre les discriminations en profite-t-il pour placer l’une de ses filles ?

    Toutes ces occurrences étranges où la progéniture de Gérard Filoche bénéficie très tôt d’une publicité nationale sont évidemment le pur fait du hasard. Seuls des mauvais esprits pourraient penser que, derrière les critiques de Filoche contre l’aristocratie, se cache un papa qui pistonne ses enfants et profite de sa position d’insider pour les faire progresser plus vite que les autres.

    Comme on dit toujours au Parti Socialiste, fais ce que je dis, mais ne fais pas ce que je fais. Mais peut-être est-ce aussi la première raison de la désaffection populaire vis-à-vis du Parti socialiste : les travailleurs aliénés que la gauche socialiste prétend libérer ne sont plus dupes de ces effets de manche où des hiérarques captent à leur profit, avec force larmes de crocodile à l’eoil, les grands idéaux d’une République moribonde.

    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/message-gerard-filoche-et-cette-gauche-qui-transpire-haine-eric-verhaeghe-1818037.html#BuEcCdp7EMvDidmZ.99

  26. Gilbert Duroux
    Posted 4 novembre 2014 at 15:03 | Permalien

    Qu’est-ce qu’il veut prouver, ce crétin de Bilou avec l’article fielleux du torche-cul de droite Atlantico ? Je ne vois pas où est le népotisme quand la fille de Filoche fait de la politique dans le même camp que son père. Dans tous les milieux les enfants ont tendance à marcher dans les pas de leurs parents. Et pareillement, on se marie plutôt dans son milieu (les bergères qui épousent les princes, c’est dans les contes de fées). Ça s’appelle de la sociologie, ducon. Que je sache, Filoche n’a pas profité d’une position de pouvoir (laquelle aurait-il ?) pour caser sa fille.
    Ducon Bilou est incapable d’expliquer en quoi Gérard Filoche profiterait du système mais faut qu’il glose, faut qu’il essaie de salir.
    Gérard a déjà répondu sur sa fille, qui a fait l’objet d’un documentaire très émouvant. Je ne vois pas ce qu’il y a de scandaleux ni ce qu’il y a à rajouter.

  27. rêveur
    Posted 4 novembre 2014 at 16:03 | Permalien

    Bilou,

    qu’est-ce que tu fous ici ? Sérieux ? T’as un truc d’intéressant à dire, une argumentation serrée, étayée sur des arguments sérieux ?

    Non parce que reprendre du gloubi boulga d’atlantico … sociologiquement parlant, çà prouve ton niveau …

    Si atlantico pond une diarrhée verbale … premier réflexe : Méfiance.
    Ensuite, comme le dit Gilbert : sociologiquement parlant, pas besoin d’être un Bourdieu pour comprendre que c’est normal que les enfants « héritent » d’une certaine manière de voir de leurs parents. Et parfois, aussi, ils se constituent contre.

    Et enfin, file vite lire « la promesse de l’Aube » de Romain Gary… Tu y verras ce qu’est l’amour « inconditionnel », d’une mère pour son fils. Sans trop chercher à faire de la psychologie de base, c’est peut être juste de çà qu’il est question : de l’amour d’un père pour sa fille. Et qu’il l’ait aidé ou non en politique … On s’en cogne…
    Conseillère municipale … la belle affaire.

    Elle n’a pas un logement de 200 mètres carrés en plein Paris , hein :). Soyons sérieux deux minutes.

    Et moi, à mon niveau, mes boulots d’été (d’étudiants) c’était grâce à papa. Et mon premier taf saisonnier, grâce au père d’un ami. qui m’avais en plus hébergé gracieusement toute la durée du « petit boulot »….

    Arête tes niaiseries bilou, y’à déjà suffisamment de torches-culs (papiers ou numériques) pour vomir son fiel

  28. JEAN
    Posted 4 novembre 2014 at 20:30 | Permalien

    Bonsoir M.Filoche.

    J’attire votre attention sur un point précis. Vous êtes ici chez vous, c’est vous le propriétaire de votre blog, vous êtes donc maître chez vous. Ceci étant dit, je ne comprends pas un point précis. Je vous l’expose brièvement.

    De temps en temps, pour nourrir ce blog de nourriture spirituelle et politique – ces fameuses  » billes  » dont tout militant a besoin à juste titre pour perfectionner son argumentaire personnel afin de convaincre toute personne à qui il s’adresse et la persuader par des arguments rationnels – je donne le lien vers des articles et des vidéos issues du blog de Paul Jorion.

    Paul Jorion est à  » l’avant-garde  » de la réflexion politique et économique. Il se situe nettement A GAUCHE, une gauche avertie et vaccinée, démocratique et philosophiquement construite, humaniste dans le sens noble du terme.

    Lire Paul Jorion c’est nous aider personnellement – militant ou non militant – mais c’est aussi permettre à autrui d’améliorer ses propres réflexions à la lumière des analyses de haut vol de M.Jorion et de tous les contributeurs qui œuvrent bénévolement sur son blog.

    Hier soir, j’ai mis un lien vers un article qui donne un cap politique pour la Gauche, un cap nécessaire et urgent pour renverser la domination ultralibérale totale, qui s’exerce sur les corps et les esprits. Je ne comprends pas dans ces conditions pourquoi mon courriel a été annulé.

    Prendre connaissance du blog de Paul Jorion, c’est capital pour la Gauche contemporaine si elle veut renaître de ses cendres. On ne peut pas faire l’omission de la réflexion vivante de Paul Jorion.
    Ni intellectuellement, ni politiquement.
    En aucune façon.

    Permettez-moi de remettre à la lumière de mon argumentation nouvelle, les liens qui nous permettent de penser à l’heure de l’hégémonie de la pensée de droite et de la capitulation en rase campagne du gouvernement français actuel si – honni de ses électrices & électeurs qui ont fait roi, un pauvre pantin, et aristocrates toute une petite cour ( Ex-PS ) qui a subitement renversée sa veste – : 1 article et 1 vidéo du blog de Paul Jorion .

    - MERCI A VOUS -

    Blog de Paul Jorion :

    Titre : « Français, si vous pensez qu’il existe toujours une alternative à gauche ! »

    Article :
    http://www.pauljorion.com/blog/2014/11/03/francais-si-vous-pensez-quil-existe-toujours-une-alternative-a-gauche-retranscription/

    Video : http://www.pauljorion.com/blog/2014/11/02/francais-si-vous-pensez-quil-existe-toujours-une-alternative-a-gauche/

  29. Gilbert Duroux
    Posted 4 novembre 2014 at 22:37 | Permalien

    Il a pas de bol, Lapaon, il a tapé à côté dans sa défense à propos de son appartement :
    http://www.leparisien.fr/economie/cgt-l-appartement-de-thierry-lepaon-venait-d-etre-refait-04-11-2014-4265401.php

  30. milan
    Posted 4 novembre 2014 at 23:50 | Permalien

    mensonge et trahison
    voile ce que lisent les français jour apres jour
    hélas ce sont souvent des gens de gauche qui sont en cause
    comment voulez vous les motiver apres cela
    que de gâchis
    ceux qui excusent la médiocrité actuelle des dirigeants politiques ou syndicaux ont aussi leur part de responsabilité
    il faut virer tous les corrompus et incapables

  31. JEAN
    Posted 5 novembre 2014 at 0:26 | Permalien

    @ Axiome

    Tu dis :

     » LENINE disait « la haine de classe est la forme supérieurs de la conscience de classe. » – En 1922, un militant du PCF affirmait que le communisme n’était pas la haine, la violence, etc, mais l’amour de l’humanité… TROTSKY a répondu: « notre PARTI, c’est l’organisation de la haine consciente contre la bourgeoisie! »

    C’est bien ce qui distingue l’idéal communiste du dit  » Marxisme-Lénisme » – Ce qui distingue le communisme solaire du stalinisme obscur, criminel et rétrograde.

    Tu ne te sens pas un peu court, très cher « Axiome » quand on connait le résultat et la faillite des dictatures staliniennes ?

    Quand à Trostsky, il a sur la conscience les 10 000 morts de Kronstadt. Pendant la révolte des marins de Kronstadt, le slogan phare était celui-ci, pas un autre : « Tout le pouvoir aux soviets, pas aux partis » – Lénine & Trostsky n’ont rien voulu savoir, on va vu ce qui s’est passé ensuite. Ils ont tous les deux enfanté l’ogre Joseph Staline, cette âme criminelle et grand tyran historique.

    Il en faut de l’énergie pour combattre son adversaire ou son ennemi de classe. Encore plus pour ne jamais lui ressembler. Il en faut de la conviction personnelle et commune pour ne jamais devenir comme son ennemi, une brute épaisse et un fieffé salaud.

    Attention « Axiome » à ne jamais devenir cet
     » Homme du ressentiment « , cet être à la mentalité d’esclave comme disait F.Nietsche.

    Nous ne sommes pas des esclaves.Nous combattons dignement.Point barre !
    Jamais, nous ne devons ressembler à la canaille, qu’elle s’appelle Sarkosy, Parisot Le Pen ou Gattaz ou qui sais-je encore …

  32. Gilles
    Posted 5 novembre 2014 at 10:32 | Permalien

    AÉROPORT DE NOTRE-DAME-DES-LANDES : VALLS DÉTERMINÉ «A VOIR CE PROJET RÉALISÉ»

    Dans un courrier envoyé à une association locale la semaine dernière, le premier ministre assure que les travaux pour le projet d’aéroport s’engageront «une fois les recours contre le projet jugés».

    «La détermination de l’État à voir ce projet réalisé est intacte». Alors que le départ de Jean-Marc Ayrault du gouvernement et les déclarations de plusieurs écologistes laissaient penser que le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (près de Nantes, en Loire-Atlantique) avait du plomb dans l’aile, une lettre envoyée par le premier ministre vient balayer ces présages. Le courrier envoyé le 28 octobre dernier – dont le Figaro s’est procuré une copie – est adressé à l’association «Des Ailes pour l’Ouest», qui soutient le projet d’aéroport.

    Manuel Valls y précise que «pour autant, et conformément aux engagements pris par le gouverneemnt, les travaux ne s’engageront qu’une fois les recours contre le projet jugés». Selon le président de l’association Alain Mustière, «il s’agit de deux recours qui seront jugés par le tribunal administratif et publiés au premier trimestre 2015, 52 autres recours des opposants ayant déjà été déboutés».

    La missive répond à un courrier (ci-dessous) envoyé par l’association en juin dernier et accompagné d’une motion votée en réaction aux manifestations des opposants au projet à Nantes. L’association demandait «au Président de la République et au Premier ministre de faire respecter l’Etat de droit sur la zone du futur aéroport en évacuant les squatteurs qui occupent des terres et propriétés ne leur appartenant pas. De protéger les habitants, les citoyens, les commerçants les riverains de la zone et les entreprise travaillant sur le chantier».

    UN TIMING SURPRENANT

    L’association «Des Ailes pour l’Ouest» regroupe quelque 4.000 personnes, parmi lesquelles de nombreux chefs d’entreprises. Alain Mustière se dit «un peu surpris» par le courrier de Manuel Valls, «d’autant plus qu’il est assez précis sur la détermination de l’Etat, et qu’il emploie le futur quand il parle des travaux», ce qui est une première selon lui à ce niveau-là de l’État. Les associations de défense du projet avait déjà été rassurées par un document de travail confidentiel daté du 19 septembre et relayé par France Bleu Loire Océan. Cette note indiquait que le financement de l’accès routier au site figurait en première place des grands projets d’investissement pour les six années à venir dans la région.

    Autre fait surprenant, le timing: la lettre a été envoyée par Manuel Valls quelques jours après la mort du jeune Rémi Fraisse le 26 octobre lors d’une manifestation contre le barrage de Sivens (Tarn). Un autre grand projet d’infrastructure controversé ayant entrainé une forte contestation.

    Fin août, l’eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit rapportait des propos de Manuel Valls auprès du sénateur EELV Jean-Vincent Placé, selon lesquels l’aéroport ne se ferait pas. «Il est trop cher, il est d’un autre temps, mais on ne peut pas le dire publiquement parce que je ne peux pas froisser mon prédécesseur Jean-Marc Ayrault», aurait expliqué le premier ministre. Mais ces propos n’ont jamais été confirmés, ni par l’intéressé, ni par Jean-Vincent Placé. Du côté du gouvernement, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal a estimé en mai dernier que l’aéroport «sera très difficile à faire».

    Post-scriptum: je n’ai pas pu mettre le lien donc j’ai reproduit l’article trouvé sur le site du Figaro.fr. Il y figure aussi la lettre de l’association datée du 13 juin 2014 et la réponse de Valls du 28 octobre que je vous recopie ici:

    Le Premier Ministre
    Paris,le 28 octobre 2014

    Monsieur le Président,
    Vous m’avez fait part de votre attachement et de celui des acteurs économiques des Pays-de-la-Loire à la réalisation du transfert de l’aéroport de Nantes sur le site de Notre-Dame-des-Landes.
    Soyez assuré que j’ai pris connaissance avec une grande attention de votre démarche et des arguments qui la motivent.
    La détermination de l’État à voir ce projet réalisé est intacte. Pour autant et conformément aux engagements pris par le gouvernement, les travaux ne s’engageront qu’une fois les recours contre le projet jugés.
    Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

    (signature de sa main)
    Manuel Valls

    Monsieur Alain MUSTIERE
    Président de l »Association « Des Ailes pour l’Ouest »
    CS 70515
    44105 NANTES CEDEX 4

    Message perso:
    Je ne sais pas comment tout cela va se terminer mais manifestement ces gens-là veulent notre peau. Nous avons compris qu’il n’y a rien à attendre des députés boudeurs.
    Bon sang, il faut changer l’horizon,vive et vivement la VIème République.

  33. Posted 5 novembre 2014 at 11:21 | Permalien

    ce facho réac nobiliaire de Bilou n’a pas manqué de reproduire ici ce passage : « L’histoire dans sa version post-trotskyste version Filoche … est une chimère complaisante …. qui simplifie à outrance des choses compliquées. Elle occulte le souvenir de ces temps où c’était la noblesse qui faisait la Révolution quand nombre de bourgeois préféraient l’ordre, où les ouvriers s’organisaient en corporations pour éviter l’arrivée de nouveaux entrants, où les paysans priaient et allaient à la messe au lieu de se révolter contre leur seigneur.
    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/message-gerard-filoche-et-cette-gauche-qui-transpire-haine-eric-verhaeghe-1818037.html#Mjc5mOuMFXhzhkS6.99

    Ca, c’est pour cela qu’il défend les féodaux, l’aristocratie, les particules, et « De Margerie » contre le roturier que je suis ! Et de s’en prendre « à la fille cachée »… et à la République « moribonde », la « Gueuze » quoi

  34. Posted 5 novembre 2014 at 12:27 | Permalien

    Chers camarades,

    La lecture de l’actualité me conduit, une fois n’est pas coutume, à vous adresser ce message “people” (en puisant néanmoins à des sources plus crédibles que Closer…) , message relatif à la rentrée “universitaire” de personnalités “socialistes”:

    – Arnaud Montebourg, ex-ministre de l’Economie et du Redressement productif récemment débarqué par Hollande et Valls, va faire sa rentrée “universitaire” à l’école internationale de management de Fontainebleau, l’ INSEAD; il devrait y passer quatre semaines en session intensive pour, en gros ,y apprendre (exclusivement en langue anglaise…) à diriger une entreprise. Il a sollicité un financement… d’entreprises pour l’aider à couvrir les frais d’inscription (35 500 €) à sa couteuse formation (PJ). Avocat de profession et simple Conseiller général de Saône-et-Loire , nous lui souhaitons de réussir sa reconversion, avant, qui sait, qu’il ne revienne en politique?

    – Vincent Peillon, député européen depuis 2004, ex-ministre de l’Education nationale, démissionnaire du gouvernement pour retourner siéger à Bruxelles en 2014 où il ne fait pas grand’chose (c’est de notoriété publique) pour 6200 € nets mensuels (1000 € de plus qu’un député en France), 4300 € mensuels d’indemnité de frais généraux et 304 € d’indemnité par jour de présence au parlement européen (restauration, hébergement) était (jadis) professeur agrégé de philosophie dans l’enseignement secondaire. Il vient d’être recruté comme Professeur associé à l’Université de Neuchâtel en Suisse (PJ) au sein de l’institut de philosophie où il mènera des activités de recherche et d’enseignement…

    Arnaud Montebourg et Vincent Peillon avaient été co-fondateurs en 2003 du courant de gauche Nouveau Parti Socialiste au sein du PS avant de se rapprocher, d’abord et entr’autre, de Ségolène Royal (2007) … Bonne route à tous les deux…

    Pour en terminer avec cette rubrique people, en cas de désœuvrement, je vous recommande la lecture édifiante de l’article bien documenté Les Jouyet, un couple au pouvoir paru dans le Monde le 8 octobre dernier sous la plume acérée de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin… Fin de règne??

    Par ailleurs, j’évoquais les élections départementales de mars 2015 dans un récent envoi; sur ce point , je porte à votre connaissance l’intéressante lettre ouverte de notre camarade socialiste Jean-Jacques Benoît (PJ) maire de Pessac et conseiller général de Gironde depuis 1998, qui renonce à se représenter après 3 mandats successifs… Peut-être pourrait-elle inspirer quelques uns de nos conseillers sortants?

    Meilleures amitiés socialistes à tous et à chacun(e),

    Jacky P
    Membre du Bureau fédéral
    Animateur Maintenant la gauche 37

  35. Posted 5 novembre 2014 at 12:28 | Permalien

    Je suis Totalement d’accord avec votre réaction à propos de M. de Margerie.

    Multinationale incivique et non-citoyenne, qui bloque l’évolution énergétique depuis de nombreuses années, Total mérite un autre dirigeant.
    Bien sûr, j’adresse mes condoléances à sa famille, car c’est un évènement bien triste.
    Quand aux quelques salariés attristés, ils devraient avoir une pensée envers les millions de personnes exploitées par Total et ses partenaires dans les pays où Total exploite aussi des énergies fossiles et appartenant au passé.

    Cordialement.
    André S

  36. Posted 5 novembre 2014 at 12:29 | Permalien

    Bonjour Gérard Filoche,
    Face aux critiques absurdes dont vous êtes l’objet depuis que vous vous êtes exprimé librement et justement sur la mort et “l’œuvre” de Christophe de Margerie, je tiens a vous dire mon entier soutien face à la fourberie de l’oligarchie dite “socialiste”. Ces derniers n’utilisent le nom de socialisme que pour servir leur carrière personnelle et jouir du pouvoir et des ors de la République. Honneur à ceux qui comme vous, continuent à vouloir propager de vraies idées d’humanisme, de Fraternité, d’Egalité, et de partage et de respect. Quand on assiste aux modes de gouvernement de Hollande, Valls, Cambadelis et tant d’autres malheureusement, sans compter les usurpateurs de la Droite, Jaures, Blum, doivent se retourner dans leurs tombes ! Mais pendant ce temps, les pauvres crèvent !
    Merci pour votre courage et votre action!
    Ils ne vous fermeront pas la gueule !
    Nous sommes avec vous, à vos côtés pour un vrai socialisme !

  37. Posted 5 novembre 2014 at 12:33 | Permalien

    Sivens: 400 grenades ont été tirées la nuit de la mort de Rémi Fraisse
    PAR LOUISE FESSARD
    Les questions se multiplient sur l’engagement massif et violent des CRS et gendarmes à Sivens, le 25 octobre, alors qu’il ne restait rien à protéger et que la préfecture s’était engagée à une présence policière discrète. Selon une source proche de l’enquête, des consignes d’«extrême fermeté» ont été données par le préfet du Tarn. Ce qui explique que, selon cette même source, quelque 400 grenades, au total, ont été utilisées dans la nuit du 25 octobre.

  38. Posted 5 novembre 2014 at 12:38 | Permalien

    Hola Gérard,
    n’ayant pas les zinfos et ne lisant que siné mensuel (et encore pas tout le temps tout), le diplo (j’arrive jamais à le lire totalement), @si (pas abonné donc ce qu’ils mettent en gratuit) et qques autres trucs, … je ne suis pas tout le temps « l’actu »
    et là, au tél, un ami vient de m’apprendre pour votre (ta) sortie sur twitter …
    On envoie où la boutanche ? ‘tain, ça me donnerait ppresque envie de me fader 5 heures de covoit pour venir trinquer avec toi … et aussi Bob (c’est quand même avec ses articles que j’ai été goûté ce morgon … qui est pas mal bon)
    Bref, chapeau pour ta sortie. J’espère que tu te rapprocheras du front de gauche… ce qu’à dit mélenchon avec gatlif et son actrice du dernier film … c’était chouette
    eva joly aussi, me paraît chouette et pablo et louise qui ont témoigné devant l’assemblée nationale (ça avait été mis en ligne par mon ancienne prof de philo) et aussi, la conférence gesticulée de pablo seban est assez chouette…

    Bref, même si je peux diverger avec toi sur la stratégie, j’ai beaucoup apprécié tes articles et j’apprends des choses

    je te vois comme un passeur… quelqu’un qui m’aide à comprendre , comme les émissions de là-bas,
    les bouquins de chomsky les conférences gesticulées de franck lepage etc etc etc

    continue
    et si à l’occase tu passes dans l’ouest … tu es le bienvenu à la maison ou pour prendre un verre

    Nicolas / rêveur
    (j’étais venu pour t’interroger sur les retraites)

  39. Posted 5 novembre 2014 at 12:40 | Permalien

    Le 04 Novembre 2014, 17:03, à 17:03:18, Sinot 34 a écrit :
    La base du Spd du land (état) de Thüringe s’est déterminée à 70% pour une alliance rouge/rouge/verte autrement dit une alliance de gvt avec Die Linke (30%)
    La base des verts suit également.
    Un séisme dans la vie politique allemande
    Le chef de gouvernement appartiendrait à die Linke!
    Amitiés Frédéric

  40. Posted 5 novembre 2014 at 19:26 | Permalien

    Différences jusqu’à la mort.
    Le PDG de Total est mort. Tous grands médias en parlent. Les dirigeants de cette « gauche » sont plus qu’émus.
    Bref, un homme est mort, c’est triste, et qu’importe son train de vie et ses revenus financiers, un être humain disparait.
    Mais, aucune pensée pour les autres victimes: pilotes, hôtesse…
    Encore moins pour ces dizaines de milliers de kurdes, chrétiens massacrés par ces horribles personnages.
    De la naissance à la mort, c’est ainsi dans ce système.
    M. Vals parle de grand capitaine… Au profit de la france ou des principaux actionnaires…

    Gérard Filoche: « un hommage à l’humain, oui! Au suceur de sang, non! »
     » Christophe de Margerie est décédé dans la nuit de lundi à mardi à 63 ans dans un accident d’avion en Russie. Il était le petit-fils de Pierre Taittinger, fondateur de l’empire du luxe et du champagne éponyme, dont une autre petite-fille est l’épouse du secrétaire général de l’Elysée Jean-Pierre Jouyet, ami de François Hollande »
    http://lci.tf1.fr/science/environnement/gerard-filoche-compare-christophe-de-margerie-a-un-suceur-de-8505785.html

    C’est le club des amis…

    Et, ce n’est pas salir sa mémoire que de dire des vérités:
     » Christophe de Margerie a été mis en examen et renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire « Pétrole contre nourriture », pour avoir participé aux paiements de surcharges versés par Total pour acquérir des cargaisons de pétrole irakien. Christophe de Margerie a été relaxé le 8 juillet 2013. »

    Il y a toujours relaxe pour ces « braves gens » qui apportent tant au pays… (sic).
    Le dernier, Woerth vient d’être relaxé: « non lieu »… Ben voyons! Après tout, un bien public est un produit marchand à la disposition de ces « élites »…

    Quelques faits, qui n’entachent en rien cette grande société « française » TOTAL:
    - « En mars 2006, la justice française ayant reconnu auparavant la réalité (du travail forcé) de la séquestration chez Total en Birmanie, déclare néanmoins un non-lieu considérant que les éléments constitutifs de la séquestration n’étaient pas réunis. »
    - » Le groupe Total a été reconnu coupable de pollution maritime par le tribunal correctionnel de Paris le 16 janvier 2008 pour le naufrage en 1999 du pétrolier Erika  »
    - Explosion de l’usine AZF de Toulouse  » Total, par l’intermédiaire de sa filiale, Grande Paroisse, a diligenté une enquête interne pour déterminer l’origine de l’accident. Cette enquête interne, les contre-expertises et les témoignages contradictoires ont suscité les critiques de la part de parties civiles qui ont porté plainte pour « entrave à l’enquête ». Cette plainte a été déclarée recevable mais a fait l’objet d’un non lieu le 9 juillet 2007″
    -  » Entre 1996 et 2001, Total aurait envoyé plusieurs millions de dollars sur des comptes suisses au nom d’une société écran. Celle-ci virait les fonds sur des comptes offshore dans des paradis fiscaux. »
    -  » Les autorités américaines et libyennes, ont ouvert des enquêtes visant le groupe français Total et italien ENI sur de potentiels cas de corruptions du régime libyen. Après la chute de Kadhafi, Total a été le premier groupe étranger à reprendre ses activités »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Total_%28entreprise%29#Implantation_en_Birmanie

    Justice… Les exemples ne manquent pas « Après une fuite de pétrole dans l’estuaire de la Loire en 2008, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a poursuivit Total pour préjudice écologique. La LPO a été déboutée par la Cour d’appel de Rennes. »
    http://videos.lexpress.fr/actualite/societe/video-pollution-de-la-loire-la-lpo-deboutee-face-a-total_1285996.html
    Une pauvre femme s’était suicidée. Accusé d’un vol mineur dans un supermarché: son jeune enfant a perdu sa mère…
    Pas ou très peu de « non-lieu » pour les pauvres gens…

    Voyez les membres de ces conseils d’administration… Sacrés cumuls d’emplois… Exemple: Anne Lauvergeon. Il est vrai qu’il faut bien entretenir son train de vie…

    En Amérique Latine, des compagnies pétrolières ont été nationalisées…au profit des nations…
    Inacceptable pour l’oligarchie financière et ses valets.
    jmb

    jmb

  41. Posted 5 novembre 2014 at 19:50 | Permalien

    Il rencontrera François Bayrou en mairie de Pau jeudi matin.
    Invité à être présent à cette rencontre, Jean-Yves Lalanne maire socialiste de la seconde ville de l’agglomération de Pau et du Béarn s’est adressé à Manuel Valls

  42. Posted 5 novembre 2014 at 20:08 | Permalien

    21 octobre 2014 | Par Patrick Cahez

    Le Nouvel Observateur annonce :  » Le délit d’entrave n’enverra plus les patrons jusqu’en prison « . Le titre est trompeur. Ce n’est qu’une proposition. Reste que cette proposition viole le droit et qu’il s’agit d’une forfaiture politique que les syndicats ont les moyens de dénoncer et de combattre.

    Le président de la République n’a pas la possibilité de modifier la loi.

    L’Assemblée nationale a une compétence exclusive en matière législative, dont elle ne peut pas se défaire (incompétence négative), comme le juge le Conseil constitutionnel dans sa décision 84-173 DC du 26 juillet 1984, considérant 4 et 5 en application de l’article 34 de la Constitution.

    En l’espèce le délit d’entrave est défini et sanctionné par l’ Article L2328-1 du code du travail (partie législative).

    Il faut donc qu’une loi soit votée par l’Assemblée pour modifier cet article, ce qui ne peut pas être fait par voie règlementaire au risque sinon d’être écarté par la Cour de cassation, conformément à la jurisprudence du Conseil constitutionnel précitée.

    C’est ce qui est arrivé récemment avec le décret n°2004-1364 du 13 décembre 2004 que la Cour de casation a ignoré et refusé d’appliquer en raison de la violation de la compétence exclusive du législateur et donc du principe de séparation des pouvoirs.

    Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 26 juin 2013, 12-81.646, Publié au bulletin

    Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 26 juin 2013, 12-88.265, Publié au bulletin

    De plus, une telle atteinte à l’effectivité de l’action syndicale est impossible.

    L’action syndicale est un droit de l’Homme civil et politique selon la CEDH

    L’Etat a une obligation positive d’en garantir l’effectivité selon la même CEDH au visa de l’article 1er de la Convention européenne des droits de l’Homme et du citoyen.

    La proposition de François Hollande est donc une régression sociale qui est prohibée par le droit international public contraignant ratifié par la France. Cela a été exposé et soulevé à l’Assemblée nationale. Le législatif et l’exécutif ne peuvent donc plus l’ignorer. C’est publié au Journal officiel de la république.

    La Convention de Vienne sur le droit des Traités impose le respect des conventions et la bonne foi :

    Art. 26 :  » Tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté par elles de bonne foi  »

    Enfin, si François Hollande ne peut pas faire une telle proposition, aucun parti politique français ne peut ps non plus la voter sans violer la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen : De l’obligation des partis politiques d’agir pour défendre les droits sociaux

    C’est une obligation de résultat, sans laquelle l’action politique et la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen n’ont aucun sens.

    Les élus de la Nation doivent nécessairement respecter les obligations juridiques de leurs mandats qu’ils sollicitent des électeurs, au risque, sinon, de perdre toute légitimité et de porter gravement atteinte à la confiance de l’opinion dans les institutions démocratiques.

    Un personnel politique qui ne défend pas les droits fondamentaux est le premier responsable de la corruption.

    En l’espèce, ce nouvel exemple d’inversion normative faisant prévaloir un intérêt économique particulier sur l’intérêt général consacré par les droits de l’Homme est très significatif de l’inertie corruptrice. La banalisation de la violation des normes fondamentales doit inspirer l’indignation de tous ceux qui appellent à résister par des pétitions : « Nous, citoyens contre la corruption ».

    Il appartient donc aux partis politiques véritablement démocratiques de s’exprimer clairement et d’agir pour se distinguer d’un adversaire que leur inertie les amène à s’y confondre et à en faire les complices.

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