Chute de hauteur : dans les Hauts de Seine, le 11 septembre, un salarié embauché la veille a fait une chute de 5 mètres depuis la toiture d’un pavillon, alors qu’il se trouvait sur un chevron de la toiture sans qu’aucune protection contre le risque de chute ne soit mise en place. Il travaillait sur ce chantier avec un autre salarié, non déclaré. Vous savez, c’est l’ordinaire dans le bâtiment, c’est avec ça que les « suceurs de sang », les « grands majors » font leurs marges et leurs fortunes. Il y a 350 000 travailleurs « détachés » illégaux dont la moitié dans ce secteur. Cela permet à des patrons français de les payer 30 % de moins qu’un salarié français sur le territoire français, « à travail égal ». Mais n’allez pas dire ça si Bouygues vient à décéder, vous vous feriez vilipender ! Et dire que le Medef veut supprimer les CHSCT, ces comités ad hoc dont la tâche est de tenter de protéger la santé, l’hygiène et la sécurité, les conditions de travail !
Risques psychosociaux : combien de suicides liés au travail ne sont pas reconnus comme tels ? Le 31 juillet dernier, juste après un entretien au cours duquel l’employeur venait de lui signifier la fin de sa période d’essai, un cadre de la société LIDL à Rungis a quitté l’entreprise sans prendre ses affaires personnelles, avant de se jeter sous un RER. Il a été rapporté que l’entreprise avait l’habitude d’organiser les entretiens de fin de période d’essai à des horaires tardifs, afin d’éviter les esclandres. Et Gattaz réclame le pouvoir de licencier « sans motif » ? Licencier sans motif, c’est comme une période d’essai permanente sur toute la vie, quand il existe 6,1 millions de chômeurs, c’est la pire atteinte à la dignité qu’on puisse faire aux salariés : « On a le droit de te virer sans te dire pourquoi »
Temps partiel et subordination : pour absence de contrat écrit comportant les mentions légales, heures complémentaires effectuées au-delà des seuils légaux, heures complémentaires non majorées, les premiers juges avaient condamné l’entreprise à deux fois 138 amendes de 55 euros ainsi qu’à 49 amendes de 55 euros, tandis que l’employeur était condamné pour les mêmes chefs à des amendes de 15 à 25 euros avec sursis. La Cour de cassation a confirmé ces condamnations ; l’intérêt de l’arrêt réside dans le fait que l’employeur sollicitait la relaxe au motif que les heures effectuées par un salarié à temps partiel au-delà de la durée prévue par son contrat ne constituent des heures complémentaires que lorsqu’elles sont imposées par l’employeur. Comme s’il n’avait rien décidé mais comme si les salariés les avaient voulues à sa place. La Cour de cassation a rejeté l’argument, le code du travail ne distinguant pas ces heures complémentaires selon qu’elles sont imposées ou non par l’employeur (Cass Crim 02 Antony 2 septembre 2014). Tout salarié est subordonné, il n’existe pas de « volontariat » en droit du travail !
Quand un patron gagne 300 à 600 smic, (De Margerie, c’était 1445 Smic en 5 ans a t on dit) ou 21 millions d’euros de « retraite chapeau » comme le dernier en date, Gérard Mestrallet, oui, c’est un voleur et un suceur de sang et de sueur ! Car ce n’est en aucun cas son travail qui lui apporte cette somme, c’est le vol du fruit du travail des autres. Nul ne gagne pareille somme par son mérite ! Nul n’arrache une telle somme sans violemment exploiter les autres. Ce n’est pas le travail qui enrichit c’est l’exploitation du travail des autres.
Autre exemple : le PDG de Sanofi qui a supprimé 1800 emplois est, à son tour, « viré » par ce qu’il n’a pas assez exploité ses salariés et arraché assez de dividendes : mais Christopher Viehbacher touchera jusqu’à 5,9 millions d’euros d’indemnités de départ. Le versement de cette prime, qui correspond à deux années de la dernière rémunération (fixe et variable inclus) de Christopher Viehbacher, est conditionné à l’atteinte de deux critères sur les trois suivants : le ratio « résultat net ajusté sur chiffre d’affaires » au moins égal à 15 % en moyenne sur les trois derniers exercices, le ratio « marge brute d’autofinancement sur chiffre d’affaires » au moins égal à 18 % en moyenne également sur les trois derniers exercices, ou enfin une évolution de l’activité de Sanofi au moins égale à celle de ses principaux concurrents au cours de cette même période.
Exemple encore, s’il en est : en quelques années, Radiall, l’entreprise dirigée par Pierre Gattaz à réduit à néant, ou presque, sa contribution fiscale en France, tout en bénéficiant des crédits et en multipliant les dividendes. « À travers le mécanisme d’optimisation fiscale dit des prix de transfert, l’entreprise dirigée par Pierre Gattaz affecte une bonne partie des marges réalisées sur les ventes des connecteurs qu’elle produit dans ses usines françaises pour l’aéronautique ou les télécoms à des filiales à l’étranger. Ce qui, en une poignée d’années, a permis au groupe de réduire de 25 % à 3 % la part de ses impôts payés en France. Comme Total ! Dans la comptabilité du groupe, qui a réalisé un bénéfice de près de 25 millions d’euros l’année dernière, la « charge fiscale » en France culmine à 202 000 euros. Et cela, au moment où Radiall a touché 876 000 euros de crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), cadeau accordé aux entreprises sans aucun contrôle, ni aucune contrepartie. Et, dans le même temps, la famille Gattaz qui contrôle le groupe fait valser les dividendes : ils ont presque doublé entre 2010 et 2014 pour s’établir à 2,8 millions d’euros. » « Je me sens d’une sérénité, vous n’imaginez même pas à quel point. » (Pierre Gattaz, début mai 2014, répondant au sujet de son salaire d’un montant de 458 570 euros) (extrait de » L’Humanité »)
Il ne faut pas laisser faire ces suceurs de sang, de sueur, de cerveaux, il faut au contraire limiter les revenus à 20 fois le Smic comme le revendique la Confédération européenne des syndicats. Il faut des contreparties à la subordination des salariés… Il ne faut pas avoir peur de dire qu’ un patron qui ne paie pas les heures supplémentaires à ses salariés est un voleur, et il est d’autant plus critiquable, qu’il a autorité sur la personne qu’il vole.. Il existe près d’un milliard d’heures supplémentaires impayées et c’est l’équivalent de 600 000 emplois. Les heures supplémentaires impayées, c’est un délit en droit pénal du travail, 9 plaintes sur 10 à l’inspection du travail sont causées par cela, et plus d’un patron sur deux ne les paient pas correctement. Il ne faut pas supprimer le droit pénal du travail , ni l’inspection du travail chargé de le faire appliquer, il faut les renforcer.
7 Commentaires
On peut s’attendre à une grève générale, on peut aussi l’attendre, ou la désirer, ou s’y préparer, ou encore la préparer…
La tactique c’est l’art de remporter des victoires. La stratégie c’est l’art d’utiliser les victoires pour atteindre les buts de la guerre…
Dans le domaine de la lutte des classes la PROPAGANDE c’est l’art de recruter une « armée ».
lisez donc « greve generale et parti de masse » de rosa luxembourg
Gérard Filoche oublie de dire que les dividendes de la société Radiall avait fortement diminué entre 2007 et 2010.
Dividendes de Radiall (source Rapports Financiers Annuels de Radiall).
2007 : 2 899 620 euros
2008 : 2 072 849 euros
2009 : 1 386 093 euros
2010 : 1 570 905 euros
2012 : 2 125 342 euros
2013 : 2 772 186 euros
Au final, les dividendes versés par Radiall ont retrouvé leurs niveaux d’avant la crise de l’été 2008.
Tu te rappelles, quand le camarade inspecteur Béréno tenait ses édifiants carnets sur le web et qu’il dénonçait tous ces patrons viandards qui envoyaient les intérimaires et les précaires au casse-pipe pour juste presser un peu plus le citron, avec quelle rapidité il avait été muselé par sa hiérarchie?
C’est à cause de lui que je ne peux plus croiser un chantier sans regarder si les gars ont un endroit pour pisser, s’il y a des filets et des protections autour du toit… et bien sûr, le plus souvent, il y a que dalle!
http://blog.monolecte.fr/post/2006/10/07/le-droit-au-silence
je n’ai jamais su qui était béréno, et je n’ai jamais compris en quoi et pourquoi il aurait été « muselé » par sa hierarchie
comme le prouve Luc, tout est relatif, 1,3 million d’euros de dividendes au plus bas et un « creux » de deux ans a peine, quelle souffrance pour les actionnaires !
Je le sais, mais il n’a jamais désiré que cette information soit divulguée.
En gros, il dénonçait les sales pratiques des entreprises qu’il contrôlait dans son secteur, en faisant attention de tout anonymiser. Hélas, un jour, un patron s’est reconnu et il fait le coup du bras long pour faire taire l’inspecteur un peu gênant.
Il devait avoir de bonnes tentacules, parce que notre ami a été convoqué par sa hiérarchie qui, sous les ordres du ministère de tutelle de l’époque, l’a menacé et lui a intimé l’ordre de supprimer immédiatement son blog et son contenu.
Béréno n’était pas un foudre de guerre – on parlait de mise à pied pour avoir enfreint le devoir de réserve – et il s’est exécuté.
Voilà l’histoire.