Des inflexions nécessaires et urgentes
Renouveau de la mobilisation sociale, naissance d’une motion commune portée par les socialistes opposés à l’orientation de Manuel Valls en vue du congrès de Poitiers … le temps des inflexions et de la redistribution est venue, il faut dire stop aux cadeaux fiscaux aux entreprises et renouer avec les attentes sociales et citoyennes.
300 000 manifestants le 9 avril
A l’appel des organisations syndicales CGT, FO, Solidaires, et FSU des dizaines de milliers de salariés du privé et du public ont fait grève et manifesté « contre le pacte de responsabilité, la rigueur budgétaire, la loi Macron ». Le mouvement social reprend des couleurs. C’est indéniable au vu de la participation aux manifestations. « Combattre et réduire le chômage, permettre la création d’emplois en changeant de politique économique » mentionne la déclaration commune intersyndicale. C’est bien le sens dans lequel il convient d’aller.
Les changements nécessaires, les inflexions que nous appelons de nos vœux nécessitent un rapport de force. Il doit s’exprimer sur le terrain social au moment où des coupes sombres dans le secteur public ou des plans de licenciements sont annoncés dans le secteur privé. Ce rapport de force est indispensable pour peser contre des exigences patronales démesurées dont l’objectif réel est de casser toute protection pour les salariés.
La mobilisation doit également être citoyenne pour peser dans le débat public. On le voit avec les mesures annoncées par Valls qui n’entend que de l’oreille droite.
Les mesures pour « relancer l’investissement » annoncées par Manuel Valls relève du gadget mais du gadget coûteux
La mesure essentielle consiste à permettre aux entreprises de déduire de leurs impôts une part supplémentaire de leurs investissements en leur permettant de majorer de 40 % le montant de leurs amortissements. Cette mesure est typiquement un « effet d’aubaine » : les entreprises qui auraient de toute façon été obligées de remplacer leurs équipements usés procèderont à ce remplacement mais percevront, au passage, une réduction inespérée de leurs impôts. Les autres entreprises continueront à attendre d’être sûres que leur production trouve un débouché pour investir.
Ce débouché, seule l’augmentation du pouvoir d’achat et de l’investissement public, pourrait le faire émerger. Pourtant, il n’est pas question, dans les mesures de Manuel Valls, d’augmenter le Smic ou d’arrêter le gel de la valeur du point dans la Fonction publique.
Quant à l’investissement public il sera de nouveau matraqué. L’aide à la trésorerie des collectivités publiques, annoncée par Manuel Valls, est dérisoire à côté du coût de la réduction d’impôt accordée aux entreprises : 2,5 milliards d’euros par an ! Ces 2,5 milliards viendront en supplément du pacte de responsabilité et donc seront financés par une réduction supplémentaire des dépenses publiques qui réduira d’autant les capacités d’investissement des collectivités publiques.
La toute petite main gauche de Valls continue d’ignorer ce que fait sa très grande main droite.
Ouvrir une perspective de reconquête à gauche
Le congrès du PS va être l’occasion de reprendre tous ces débats. La politique du gouvernement tourne le dos aux engagements de 2012, elle est incapable d’enrayer la progression du chômage et la montée des inégalités.
En ne répondant pas aux attentes des salariés, l’entêtement de Manuel Valls désoriente notre électorat ce qui explique les échecs électoraux successifs. On ne peut plus discourir sur le coût du travail ou sur l’assouplissement des licenciements lorsque des plans massifs de suppression d’emplois sont annoncés.
Il faut à la fois des inflexions immédiates qui répondent aux attentes sociales sur les salaires, le pouvoir d’achat, les pensions, l’emploi … mais il faut également remettre sur la table la réforme fiscale, une réelle réforme bancaire, la transition énergétique – qui peut créer des milliers d’emplois dans le BTP par exemple …
Cela ne fait pas un programme pour les 20 ans qui viennent mais cela permet de regagner la confiance des électeurs et de fixer un cap pour la seconde partie du quinquennat.
C’est ce à quoi veut répondre la motion commune issue du collectif Vive La Gauche et qui permet la convergence d’ores et déjà de nombreuses contributions. Démocratie&Socialisme milite depuis plusieurs mois en faveur d’un tel rapprochement car le congrès est historique, la survie du PS et de la gauche sont en jeu. Que des responsables socialistes tels Pouria Amirshahi, Guillaume Balas, Laurent Baumel, Pascal Cherki, Aurelie Filipetti, Gérard Filoche, Daniel Godlberg, Jérôme Guedj, Benoît Hamon, François Kalfon, Marie-Noëlle Lienemann, Fréderic Lutaud, Emmanuel Maurel, Christian Paul, Paul Quilès, et d’autres comme Gaétan Gorce, Gwenegan Buy… travaillent ensemble à l’écriture d’une motion commune est une très bonne nouvelle. C’est un point extrêmement positif pour engager la bataille du congrès de Poitiers contre l’orientation de Manuel Valls et Emmanuel Macron. Stopper les dérives social-libérales, c’est possible. Cap à gauche !
Il faut également rassembler la gauche et engager des discussions pour une majorité rose, rouge, verte tant au niveau national que pour les élections régionales qui doivent et peuvent être gagnées et marquer ainsi la possibilité de faire face contre le bloc de droite réactionnaire et de faire reculer les ambitions de l’extrême droite.
11 Commentaires
hum, dans ma ville c’était extrêmement décevant comme mobilisation. Mais bon entre CGT (greve à 11h), SUd (greve à 15h) et FO grève à 17h, y ‘en aurait d’autre qui mériteraient de faire une synthèse sur la défense des travailleurs. En attendant ils ont tous été traité de crétins inutiles par nul autre que moi-même vu leur incapacité à se coordonner.
Y’a encore du boulot de synthèse à faire chez les syndicats. Faudra leur expliquer comment faire gérard.
Bonsoir à tous,
En complément de ce qu’a écrit notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Dans la rue le 9 avril, les propositions des syndicats », disponible à l’adresse suivante : http://www.politis.fr/Aujourd-hui-dans-la-rue-ce-doit,30772.html
Solidairement.
Salut et Fraternité ! Je suis enseignant dans un collège des Ardennes et fidèle lecteur de ce blog. Le 9 avril dernier, les 3/4 des collègues et moi-même avons participé à ce formidable mouvement social qui refuse de valider la politique austéritaire actuelle ! Je me permets d’ajouter que la réforme du collège qui se dessine n’est pas conforme aux canons culturels habituels de la gauche. Ainsi, par exemple, est-il inconcevable de vouloir raboter l’enseignement des langues anciennes sous prétexte notamment de nouvelle approche par « projets ». Nombre d’enseignants s’interrogent sur la « priorisation » concernant l’école, hautement clamée par le gouvernement mais hélas éployée de manière tronquée, selon la roide logique comptable (mon département en sait quelque chose car les coupes frappent primaire et secondaire). Courage pour votre motion et merci pour votre investissement au nom des vraies valeurs de la gauche !
Bien entendu, les comentaires gentillets de FREDESUD sont publiés, mais pas ceux sur Martine Aubry, la candidate de Gérard pour « mener l’aile gauche du PS au congrès » et qui finalement va se retrouver dans une motion avec les plus droitiers… Mort de rire (jaune).
Filoche ne devrait pas faire de politique. Comme syndicaliste, il est au top, mais quand il se pique de faire de la politique, c’est vraiment le mauvais berger. D’abord il nous conseille de suivre Hamon et Montebourg. Et voilà que ces deux là intriguent pour faire nommer Valls à Matignon. Pas dérangé pour autant, Filoche nous dit que Hamon pourrait conduire la motion de gauche au congrès. Oui, vous avez bien lu, le même Hamon qui a fait venir Valls à Matignon. Chez ces gens là, qu’encourage le « gentil » Filoche, la ligne tarabiscoté est le chemin le plus court pour atteindre le plus haut niveau du pouvoir. Mais c’est pas grave, parce que pour prendre le pouvoir, faut se cacher. On va pas mettre Filoche pour candidat, il fait trop peur, du coup, tiens, on se met à espérer qu’Aubry, pas trop marquée à gauche, prenne le relais d’Hamon, un peu discrédité parce que ses louvoiements sont trop voyants.
Zut alors, Aubry ça marche pas non plus, elle leur claque dans les pattes parce qu’au fond, l’amie des grands patrons (pour qui elle a bossé) préfère se mélanger avec des droitiers comme Gérard Colomb plutôt que prendre le moindre risque.
Contre la déprime , 5 vidéos avec Gérard
la-bas.org/la-bas-magazine/videos/contre-la-deprime-l-offensive-de-printemps
Contre la déprime EN 5 VIDEOS
la-bas.org/la-bas-magazine/videos/contre-la-deprime-l-offensive-de-printemps
ah parce que vous la ligne politique c’est de suivre untel ou untel ? ça se résume à ca ?
et quand untel ou unetelle louvoie, c’est à nous que vous le reprochez ?
non, notre ligne politique est constante sur le fond, et c’est le fond qui l’emportera
d’ailleurs l’opportunisme d’un tel ou d’unetelle met chaque fois davantage en lumière notre constance et commence a convaincre des cercles de plus en plus larges de s’intéresser à nous
elle n’était pas « notre » candidate, mais une alliée possible et souhaitée, son choix est le sien et laisse beaucoup d’orphelins,
nous leur tendons la main
la ou c’est flou il y a un loup
le texte cambadelis est a se plier en deux de rire, tellement il n’a pas de sens en regard de la politique applique du gouvernement
merci et bravo, nous avons besoin de soutiens, d’abonnements à la revue, de financement pour voyager, et communiquer
on ne fait que ça, c’est dur mais UNITE !