La triomphale victoire de Jeremy Corbyn nouveau leader du Labour party

« Jeremy Corbyn, nouveau leader du Labour, va perturber la gauche européenne »

LE MONDE | 13.09.2015 à 18h11 • Mis à jour le 14.09.2015 à 14h17

Le nouveau président du parti travailliste, au lendemain de son élection, dimanche 13 septembre.

Nouveau leader du Labour

Jeremy Corbyn va perturber la gauche européenne

Par Philippe Marlière

Nous reproduisons un article paru dans Le Monde avec l’autorisation de son auteur Philippe Marlière (professeur de sciences politiques à University College London).

Quelle sera la portée de l’élection de Jeremy Corbyn à la tête d’un des plus grands partis sociaux-démocrates européens ? Nul ne sait dans quelle mesure le nouveau leader travailliste parviendra à mettre en œuvre son programme qui comporte deux axes principaux : d’une part, redonner la parole aux militants ; de l’autre, rompre avec les politiques de démantèlement de l’Etat social. Corbyn n’aura pas la tâche facile : il devra faire face à l’hostilité affichée d’une large majorité de députés travaillistes, aux tentatives de déstabilisation de la bureaucratie partisane et aux attaques virulentes de la presse tabloïd, qui fustigera le retour d’un « dinosaure » du socialisme des années 1970.

Il serait hasardeux d’en conclure que la victoire de Corbyn va déboucher sur une crise profonde et son éviction rapide du poste de leader. Le député d’Islington n’est pas un candidat banal. Il est issu de l’aile gauche travailliste regroupée dans le Socialist Campaign Group qui compte actuellement neuf députés. Ce groupe entretient d’étroites relations de travail avec Unite et Unison, les deux principaux syndicats britanniques qui ont soutenu la candidature de Jeremy Corbyn. Pour bien comprendre le déroulé de cette campagne étonnante, il faut imaginer ce que serait en France le pendant de la situation britannique : Gérard Filoche recevrait l’investiture de son courant, Démocratie & Socialisme ; soutenu par la CGT et FO, il serait ensuite élu premier secrétaire du Parti socialiste par les députés, adhérents et sympathisants socialistes.

Un discours apaisant

Corbyn détonne dans le monde de la gauche européenne dans un autre registre : il s’est présenté à cette élection parce que ses camarades le lui avaient demandé, car « c’était son tour ». Il ne s’y est pas « préparé » en publiant des livres ou en faisant le tour des plateaux de télévision pour faire son autopromotion. Non, il y est allé, par sens du devoir, presque malgré lui. Et c’est là que réside la clé du « miracle Corbyn ». Le travailliste n’est pas un candidat, mais il est un mouvement. C’est le porte-parole « des gens ». Ni tribun ni démagogue, il fait mentir l’idée selon laquelle s’opposer, c’est « cliver » ou élever le ton de la voix. Corbyn s’oppose fermement, mais avec clarté et calme, et cela plaît au public.

Devant les journalistes, il déclare qu’il s’adresse à la Grande-Bretagne multiculturelle et multiethnique ; aux jeunes et aux vieux. Ce discours apaisant mobilise : un nombre impressionnant de jeunes, d’ex-militants, d’individus issus des minorités ethniques et des milieux populaires vient d’adhérer au Parti travailliste. Ce sont ces catégories mêmes qui, en général, désertent les partis de la gauche radicale ou sociale-démocrate.

Que Jeremy Corbyn ait voté un nombre record de fois contre les gouvernements Blair et Brown n’est pas considéré comme un comportement déloyal, mais comme la marque de son intégrité politique. A la Chambre, en juillet dernier, il fut le seul des candidats travaillistes à voter contre de nouvelles mesures d’austérité conservatrices. A cette occasion, il a de nouveau pris à contre-pied ses concurrents travaillistes en donnant une interprétation différente de la défaite d’Ed Miliband. Corbyn a expliqué que son prédécesseur n’avait pas été trop à gauche mais indécis, c’est-à-dire qu’il avait envoyé des signaux contradictoires à son électorat qui ne s’est donc pas mobilisé.

Tendre la main à toute la gauche

Avec Jeremy Corbyn, le Parti travailliste va tendre la main à l’ensemble de la gauche : sociale-démocrate, verte, nationaliste (SNP et Plaid Cymru) et radicale. En Europe, il s’adressera aussi aux dirigeants du Front de gauche, de Podemos ou de Syriza. Il ambitionne de construire un front anti-austérité avec tout le monde. On n’entendra pas Corbyn pérorer sur les notions de « souveraineté nationale-populaire », mais il tentera d’œuvrer concrètement à la construction d’un mouvement contre l’hégémonie néolibérale au sein des institutions communautaires. En socialiste conséquent, il sait que la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne ne ferait pas disparaître par enchantement au niveau national les structures de domination capitaliste.

En réalité, ce sexagénaire sans charisme est le grand perturbateur des gauches sociales-démocrates et radicales, engoncées dans leurs certitudes droitières et gauchistes. Il vient en effet de donner un coup de vieux aux néolibéraux qui dirigent les partis sociaux-démocrates. Il a montré qu’on pouvait être populaire auprès de l’électorat en faisant des propositions anti-austérité : renationalisation des chemins de fer, augmentation de la masse monétaire (quantitative easing) pour investir dans les services publics et opposition aux partenariats privés-publics, contrôle des prix du loyer, non-intervention armée en Syrie et abandon de la force de frappe nucléaire ; autant de propositions qui sont plébiscitées par une large majorité de Britanniques. Voici un leader de parti social-démocrate qui n’essayera pas de gagner une élection au centre en singeant les politiques de la droite. On n’avait pas vu cela depuis plus de trente ans en Europe !

Le succès de Jeremy Corbyn devrait également amener la gauche radicale à repenser sa propre stratégie qui, trop souvent, entremêle langue de bois eschatologique et sectarisme auto-défaitiste. Avec Corbyn aux commandes, certains dirigeants « radicaux » pourraient enfin comprendre qu’insulter à répétition les chefs sociaux-démocrates ne fait qu’incommoder le public. Jeremy Corbyn pourrait aussi leur montrer qu’un mouvement majoritaire de gauche ne se construit pas en cultivant le soutien de fidèles radicalisés, mais en s’adressant à tous.

 

 

 

La victoire de Jeremy Corbyn est sans appel.

 

Dans les trois dernières semaines, toutes les tentatives de calomnies et les manœuvres bureaucratiques d’interdiction de vote, parfois à l’encontre de vieux militants travaillistes soudain traités d’infiltrés, se retournant en leur contraire et renforçant le mouvement pour Corbyn, sa victoire semblait acquise et les bookmakers l’avait intégrée. Les résultats sont :

 

Rés.1er tour Membres Supporteurs  Affiliés Total %

BURNHAM, Andy 55,698 6,160 18,604 80,462 19.0%

COOPER, Yvette 54,470 8,415 9,043 71,928 17.0%

CORBYN, Jeremy 121,751 88,449 41,217 251,417 59.5%

KENDALL, Liz 13,601 2,574 2,682 18,857 4.5%

TOTAL 245,520 105,598 71,546 422,664

 

On remarquera l’écrasement de la candidature ouvertement blairiste de Liz Kendall. Sur les réseaux sociaux les militants britanniques exultaient et faisaient circuler la photographie de l’évacuation de Saigon en 1975 en annonçant : les blairistes évacuent !

Les actes politiques et symboliques immédiats après la victoire de Corbyn vont dans le bon sens : reprise du Red Flag, le vieil hymne du parti mis au rebut depuis le début des années 1990, et participation de J. Corbyn à la manifestation exigeant l’accueil des réfugiés.

Au-delà, il faut bien mesurer et les spécificités et la portée de ce grand évènement pour la lutte des classes dans le vieux continent.

J. Corbyn n’est ni un trotsk, ni un « chantre de la gauche radicale » ainsi qu’on peut le lire chez nos commentateurs en panne d’imagination, surtout quand il s’agit de franchir le Pas-de-Calais. C’est un réformiste honnête et assumé, fidèle à son électorat de la banlieue londonienne d’Islington qui l’élit largement depuis 1983. Son programme se résume dans : arrêter l’austérité, renationaliser le rail, respecter les libertés civiques. Son ancrage dans les positions anti-OTAN et pro-palestiniennes du Labour des années 1970, par rapport auxquelles il n’a pas varié, l’a fait accuser d’être pro-iranien, pro-Hezbollah, et suscite une inquiétude légitime parmi les militants d’Europe orientale qui savent, eux, ce qu’est l’impérialisme poutinien. Mais ses positions, sur ce sujet comme en général sur la question européenne, ne sont pas figées.

Les prises de positions de ses supporters politiques les plus notoires, ces dernières semaines, pour la libération de Sentsov et Koltchenko, sont un indice important de la brèche que peut devenir, en Europe, la gauche britannique ouvrière, par rapport au « campisme » et à l’ignorance affligeante des luttes sociales et nationales à l’Est : son porte-parole et directeur de campagne John Mac-Donnel, le leader du Labour gallois Mick Antoniw, l’animateur du magazine de la gauche syndicale Michael Calterbank, le cinéaste Ken Loach qu’il n’ y a pas à présenter, qui n’a pas pu voter pour Corbyn mais qui a fait campagne.

Pour bien se faire comprendre des Français, disons-le : Corbyn n’est pas Mélenchon et la principale différence est à l’avantage du premier, à savoir qu’il ne pensait pas du tout gagner, fut le premier surpris et ne veut rien avoir d’un « chef suprême ». Nos amis les pro-Filoche ne manquent d’ailleurs pas de dire que son élection, c’est un peu comme Gérard Filoche premier secrétaire du PS. Sans doute, un peu. Mais le PS n’est justement pas le Labour : Thatcher puis Blair n’étaient pas parvenus à casser le caractère de parti-société, expression des syndicats, qui restait malgré tout celui du Labour. La limite était d’ailleurs atteinte, on était au bord de la fin, quand le basculement s’est produit.

Ce basculement vient des profondeurs de la société britannique. Les vieux travailleurs syndiqués comme la nouvelle jeunesse précarisée et cosmopolite s’y sont joints, avec une force décuplée. Il est entièrement venu d’en bas. Le rapport entre « la base » et les vieilles organisations est des plus volatils. Loin de se résumer à un « retour vers la vieille maison », la victoire de Corbyn exprime cette volatilité. Laquelle s’est aussi manifestée dans le déplacement de la base écossaise du Labour vers les indépendantistes, premier choc majeur.

La première question à laquelle la classe ouvrière britannique est confrontée, c’est de bloquer les lois austéritaires et anti-grèves de Cameron, ce qui conduit à un affrontement avec une grande partie du groupe parlementaire travailliste qui ne veut pas de cette bataille.

La victoire de Corbyn intervient en outre au moment précis ou le premier ministre unioniste d’Irlande du Nord, Peter Robinson, démissionne au motif que l’IRA serait « de retour », en fait pour appeler à la répression contre Sinn Fein et contre le Social Democratic and Labour Party qui ont été conduits à s’opposer à la transposition des mêmes mesures d’austérité.

A l’échelle de l’Europe, cette percée britannique signifie que ce n’est pas « la gauche » au sens idéologique du terme, dont la dernière mouture s’appelle Syriza et Podemos, mais bien le prolétariat s’organisant, qui porte l’avenir comme les combats immédiats.

Leçon essentielle particulièrement pour la France. A nous de faire maintenant de la France, par l’affrontement social, le second levier du renouveau !

 

Vincent Presumey

 

Corbyn élu ! La gauche ne peut PAS mourir !

 

La victoire de Jeremy Corbyn lors de la primaire du Parti travailliste constitue bien sûr un événement qui réjouit les sociaux-démocrates de gauche et les militants syndicaux de l’Europe entière. Mais c’est avant tout un séisme politique d’une amplitude au moins aussi importante que la victoire de Syriza en janvier dernier.

 

Des centaines de milliers de personnes savaient que c’était possible, mais ne voulaient pas trop y croire, histoire de ne pas se réveiller le 13 septembre avec la gueule de bois. Pourtant, les bookmakers – souvent plus sûrs que les sondages outre-Manche, comme Ed Miliband l’a appris à ses dépens – le pronostiquaient depuis des semaines. La vague d’enthousiasme montait indubitablement, mais c’est surtout la campagne odieuse de la presse aux ordres qui a définitivement mis la puce à l’oreille des observateurs attentifs. Il était le fossoyeur du Labour, l’homme qui allait faire gagner le parti tory ad vitam aeternam, un dinosaure gauchiste, un « archéo », un sympathique baba-cool incapable de diriger un parti, alors imaginez un pays….

Et pourtant. Malgré le fiel des éditocrates – et peut-être un peu grâce à lui –, Corbyn l’a emporté ! Il l’a fait ! Il a ravi aux apparatchiks blairistes le Parti travailliste ! Le plus vieux parti ouvrier du monde ! La gauche européenne salue unanimement le retour au bercail du parti qui était sans aucun doute allé le plus loin dans l’adaptation néolibérale. Mais, malgré leurs rodomontades, ceux qui rabâchaient de ce côté-ci de la Manche qu’il fallait quitter ces « astres morts » qu’étaient devenus les partis sociaux-démocrates doivent être légèrement gênés aux entournures…

 

Une victoire écrasante

Aux dernières nouvelles, le député d’Islington a remporté la victoire avec 59,5 % des voix, loin devant ses concurrents les plus « dangereux » (19 et 17 % respectivement pour Andy Burnham et Yvette Cooper). Le triomphe n’aurait pas été total si la candidate propulsée par Blair et ses amis, Liz Kendall, n’avait pas fini bonne dernière avec un score dérisoire – et à bien réfléchir éminemment « vallsien » – de … 4,5 % ! Outre l’ampleur de la victoire de Corbyn, l’effondrement électoral de l’aile blairiste du Labour est incontestablement la seconde leçon du scrutin

Pour bien comprendre le déroulé de cette campagne étonnante, il faut imaginer ce que serait en France le pendant de la situation britannique : Gérard Filoche recevrait l’investiture de son courant, Démocratie & Socialisme ; soutenu par la CGT et le FO, il serait ensuite élu premier secrétaire du Parti socialiste par les députés, adhérents et sympathisants socialistes“ (in Le Monde)

 

Le plus dur commence…

Les premières initiatives du nouveau leader travailliste ont tout d’une franche rupture avec le New Labour honni : retour en grâce du Red Flag, l’ancien hymne du parti que Blair avait mis au placard, et participation es-qualités de Corbyn à la manifestation de soutien aux réfugiés. Mais, en politique, les symboles doivent rapidement laisser place aux actes. Or, les embûches s’accumulent déjà sur la route du  camarade Jeremy.

Le premier défi auquel il devra faire face concerne le groupe parlementaire. Corbyn a en effet construit sa victoire sur un net refus des politiques d’austérité de Cameron. Or, il n’est pas certain que les députés travaillistes aux Communes soient réellement prêts à lutter pied-à-pied contre le nouveau train de mesures scélérates annoncées par le Prime Minister. La déferlante Corbyn contribue à changer la donne, mais l’impulsion décisive ne pourra venir que du réveil des salariés derrière leurs syndicats, qui ont massivement fait campagne pour l’élu de la banlieue londonienne.

 

Leçon électorale à usage hexagonal

Par ailleurs, quelle leçon pour les camarades-à-qui-on-ne-la-fait-pas et qui avaient depuis des années jetés le Labour dans les poubelles de l’histoire telle qu’ils aimeraient qu’elle soit ! Il est indéniable que le Parti travailliste était l’organisation socialiste européenne qui, depuis 25 ans, avait le plus versé dans le prétendu modernisme néolibéral et dans les vieilles lunes de la mondialisation heureuse. Mais les partis sont des institutions vivantes. Et donc changeantes !

Il fallait tenir bon au sein du Parti. Faire le dos rond et surtout être avec les salariés, à leurs côtés dans les bons comme dans les mauvais moments. Jamais un ancien « sortiste » n’aurait pu gagner comme vient de le faire Corbyn. Ce socialiste honnête qui a non seulement attendu le basculement, mais qui l’a rendu possible de l’intérieur ! Comme l’a écrit justement Vincent Présumey, « ce basculement vient des profondeurs de la société britannique. Les vieux travailleurs syndiqués comme la nouvelle jeunesse précarisée et cosmopolite s’y sont joints, avec une force décuplée. Il est entièrement venu d’en bas ». Aux militants, aux syndicalistes et aux sympathisants qui ont fait patiemment la victoire de la gauche travailliste de relever l’espoir pour que leur succès soit durable… et contagieux !

JF Claudon D&S

 

 

 

12 Commentaires

  1. Dominique Babouot
    Posted 14 septembre 2015 at 16:03 | Permalien

    Bien!

    On l’attendait, il a tardé mais il est arrivé!

    Du baume au cœur pour ceux qui luttent en Europe pour que la gauche reste fidèle à ses valeurs!

    Et en Angleterre le chantre du libéralisme européen!

    Que du bonheur!

  2. Dominique Babouot
    Posted 14 septembre 2015 at 16:10 | Permalien

    La victoire de Corbyn!

    Une lecon aussi à tous les apprentis sorciers qui prétendent que la seule voie est la sortie du vieux ps et la création de Syryza ou Podemos ici!

    Il n’est pas question pour moi de rejeter ce que font nos camarades espagnols ou grecs mais de dire qu’ici il y a aussi la transformation de l’intérieur la preuve par le parti travailliste britannique!

    Et si gérard Filoche devenait le premier secrétaire du ps Français: un reve qui n’est peut etre pas aussi inacessible qu’on le croi!

  3. Gilbert Duroux
    Posted 14 septembre 2015 at 17:48 | Permalien

    Et pendant ce temps là, ce pauvre Cambadélis fait le forcing pour que toute la gauche se mettent sous la coupe du parti dit socialiste los des élections. Je dis « se mettent sous la coupe » parce que si c’était l’union de la gauche qu’il voulait, en toute sincérité, il militerait pour que le gouvernement change de ligne politique. La synthèse à la Hollande entre Valls, Macron, les frondouilleurs et le reste de la gauche, ça a des limites.

  4. CanluCat
    Posted 14 septembre 2015 at 22:06 | Permalien

    Un VRAI frondeur ! Lui, il n’hésitait JAMAIS à voter contre les lois blairistes qui lui déplaisaient. Il ne se contentait pas de dire « je n’aime pas », tout en, dans le meilleur des cas », s’abstenant (lorsque nos « frondeurs » ne vote pas « pour », ce qui est fréquent !).

  5. sans ressources
    Posted 15 septembre 2015 at 10:01 | Permalien

    croisons les doigts, touchons du bois et gardons notre patte de lapin afin qu’il ne fasse jamais comme Tsipras, ce serait la fin de tout espoir de gauche et le triomphe de la droite extrème, son élection, c’est bien, mais avant d’entonner un chant de victoire, reprenons cet adage tout britannique « wait and see », c’est aux actes que l’on reconnaitra comme notre

  6. JeanLouis
    Posted 23 septembre 2015 at 19:36 | Permalien

    Le Mélenchon bashing ça suffit dans les articles. Il essaye une autre voie avec au moins autant de mérite que G Filoche et compagnie….

  7. Posted 23 septembre 2015 at 20:07 | Permalien

    il n’y a absolument aucune trace de melenchon bashing chez nous, unité !

  8. Francois Christophe
    Posted 30 septembre 2015 at 9:39 | Permalien

    Corbyn a réussi là ou les frondeurs en France ont échoué.Que nos frondeurs cumulards et adeptes des mandats à répétition en tirent les leçons.C’est en mettant ses actes en conformité avec les paroles que l’on obtient une légitimité et suscite un engouement politique populaire à gauche.Le choix de Corbyn ne signifie pas le renouveau du parti travailliste,mais bien le rejet des partis de gouvernement.Vous vous accrochez à votre vieux parti socialiste comme des catholiques à leur sainte croix.Mais la politique en France à besoin d’être régénérée.Par des gens nouveaux,par des nouvelles idées,de nouvelles philosophies…Posez vous la question,qui touchez vous,en France,à part vos cercles d’initiés de la secte PS?Personne,alors laissez la place,vous avez fait votre temps et avez échoué,prenez votre retraite,vous aurez le temps de (re)lire Onfray et Bourdieu;et si des jeunes ou nouveaux venus viennent vous demandez des conseils,soyez là.

  9. Posted 30 septembre 2015 at 15:54 | Permalien

    assez de leçons assez !

  10. Francois Christophe
    Posted 30 septembre 2015 at 17:19 | Permalien

    Hé bien réagissez!Remettez vous en question!Posez vous la question de savoir pourquoi vous n’intéressez que votre cercle rapproché!Ayant été voir tous les partis de gauche,j’ai pu constater que l’égocentrisme et les intérêts particuliers prenaient le pas sur la seule chose importante,améliorer la société.Il est temps de réinventer une nouvelle facon de faire de la politique,d’ouvrir cette caste hermétique régit par un systéme de barronie à des catégories de la population qui n’ont jamais pu s’exprimer,parce que pas assez bien nées,ou n’ayant pas les bons codes(cf de nouveau Bourdieu ).Nous sommes assez matures pour pouvoir nous exprimer en notre nom.C’est à vous de nous écouter,pas le contraire.Nous sommes l’avenir,vous le passé.

  11. Posted 30 septembre 2015 at 19:50 | Permalien

    Réponse de Nicolas Huguenin, prof d’Histoire Géo, à Nadine Morano.
    Vous savez, ces profs sur lesquels on crache à longueur d’année, mais pas si bêtes après tout, et qui savent ouvrir leur bouche mieux que bien des politiques :

    http://www.huffingtonpost.fr/nicolas-huguenin/lettre-ouverte-a-nadine-morano_b_8212386.html

    > > Madame,

    > > Je n’ai pas regardé votre prestation télévisuelle hier soir. Je sortais d’un concert où de magnifiques artistes avaient interprété des œuvres de Liszt, de Brahms et de Chopin, et, après tant de beauté sonore, l’idée de vous entendre débiter vos âneries avec une voix de poissonnière lepénisée me répugnait légèrement. Non, complètement, en fait.

    > > Mais ce matin, j’ai quand même pris sur moi et j’ai regardé huit (longues) minutes de votre intervention. Et permettez-moi de vous dire, madame, que la maladie dont vous souffrez -dite « maladie de la bouillie de la tête »- vous fait dire n’importe quoi.

    > > Vous parlez de « race blanche » et de religion, en associant l’une et l’autre. Passons sur le fait que la « race blanche » n’existe pas, et que plus personne n’en parle depuis que les derniers théoriciens nationaux-socialistes ont été pendus à Nuremberg. Mais associer une religion à une couleur de peau, là, il fallait le faire ! Les Albanais sont blancs et musulmans. Desmond Tutu est noir et chrétien. Le pays musulman le plus peuplé du monde est l’Indonésie, habitée par… des jaunes. Ah, c’est compliqué, hein ! D’ailleurs, si on ne peut pas changer de couleur de peau, à part Mickael Jackson, on peut toujours sans modifier son teint abandonner une religion ou en changer. Tenez, moi j’ai renoncé à la mienne et je ne suis pas devenu transparent pour autant – sauf quand j’essaie de draguer un grand brun aux yeux bleus dans un bar gay, mais ceci est une autre histoire. Et, au passage, en affirmant que la France est « de race blanche », vous laissez entendre que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion et Mayotte, ce n’est pas la France. C’est bien les patriotes en peau de lapin d’extrême-droite, ça ! Ça nous rebat les oreilles avec la France, mais ça raye de la carte cinq départements d’un coup.

    > > Vous expliquez ensuite que la France a une identité judéo-chrétienne. Et là, pour une fois, vous n’êtes pas allée assez loin -sans doute parce que vous ne connaissez pas mieux l’histoire de la France que sa géographie. Non, madame, la France n’est pas judéo-chrétienne. Elle est catholique. Et elle l’est parce que, pendant mille trois cents ans, on n’a pas permis aux Français d’être autre chose. Juifs, cathares, vaudois et protestants le savent bien. Entre 496, date à laquelle Clovis a (selon la formule célèbre) embrassé le culte de son épouse, et 1790-1791, date à laquelle on s’est résolu à considérer les juifs et les protestants comme des citoyens à part entière, la religion n’a pas été une affaire de choix personnel. Ni même collectif. Les Français n’ont pas voulu être catholiques. Ils ont été contraints de l’être. Ce que les libéraux appellent « la concurrence libre et non faussée » n’est appliquée, en matière de religion, que depuis deux siècles. Le chevalier de la Barre était déjà mort. Jean Calas aussi. Et tous ceux qu’on avait massacrés au nom de Dieu, avant eux; rançonnés par Philippe Auguste, marqués de la rouelle par Saint Louis, expulsés du royaume par Philippe le Bel, massacrés par toutes sortes de croisés, immolés par l’Inquisition, trucidés par Charles IX, pourchassés par les dragons de Louis XIV…

    > > Au passage, je trouve parfaitement dégueulasse votre tentative minable de récupérer les Juifs et les protestants pour alimenter votre petit commerce de la haine. Quand on sait ce qu’ils ont subi en France pendant des siècles… Il fallait une sacrée persévérance pour ne pas être catholique en France, alors. Heureusement, ce n’est plus le cas. Et moi, contrairement à vous, je m’en réjouis. En laissant les Français librement choisir leur religion, ou choisir de ne pas en avoir, on a des surprises. Et alors ? Cela porte un beau nom, madame Morano. Cela s’appelle la liberté de conscience.

    > > Et c’est enfin la troisième et dernière remarque que je voulais vous faire, madame. Vous vous plaignez que, dans certains quartiers, on ne célèbre plus que 5 baptêmes, là où il s’en célébrait 250 il y a encore quelques décennies. Mais la faute à qui? Aux musulmans, qui « envahissent » nos villes, ou aux catholiques, qui renoncent à l’être et n’obligent plus leurs enfants à fréquenter le catéchisme? Et vous ne vous demandez pas pourquoi l’Église faisait fuir les fidèles? Non? Vraiment, vous n’avez pas une petite idée? Ne serait-ce pas, je ne sais pas, moi, par exemple, parce qu’elle condamne encore les femmes qui prennent la pilule, et les hommes qui emploient un préservatif? Ou parce qu’il est devenu insupportable d’affirmer, comme le font certains évêques, qu’une femme violée qui avorte est plus coupable que son violeur? Ou parce que ça commence à se savoir, que certains curés tripotent les enfants de choeur dans les sacristies? Ou parce que répéter que le mariage est un sacrement indissoluble, dans un pays où un tiers des couples divorcent, ça fait un peu « ringard »? Ou parce que le double discours d’une Église riche à milliards en faveur des pauvres n’est plus tout à fait pris au sérieux? Ou, tout simplement, parce que la foi, dans notre monde moderne, n’apporte plus de réponses suffisantes aux masses? Et d’ailleurs, rassurez-vous, les catholiques ne sont pas les seuls concernés. Tenez, je vous parie que, dans deux ou trois générations, les musulmans de France ne mettront pas plus souvent les pieds dans une mosquée que moi dans une église… ou que vous dans une bibliothèque. C’est dire… Déjà, un tiers d’entre eux ne fait plus le ramadan.

    > > Tout cela pour vous dire, madame, que votre vision d’une France réduite à ses seuls habitants « de souche » est non seulement insupportable moralement, mais aussi sacrément dépassée. Et que votre peur panique de tout changement, de toute modernité, est pathétique. Et presque risible. « Nous avons éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera plus », disait le député René Viviani en 1906. Et ce n’est pas en allumant les feux d’une guerre civile que vous ferez croire aux électeurs que vous brillez, madame. Tout le monde le sait: vous n’êtes pas une lumière.

  12. Posted 30 septembre 2015 at 20:00 | Permalien

    vive la revolution !

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