A GAUCHE POUR GAGNER / Note d’analyse et de débat
Le 17 septembre 2015
Les conditions politiques du rassemblement
La récente lettre de Jean-Christophe Cambadélis « à la gauche et aux écologistes » a un mérite : elle interpelle l’ensemble de la gauche sur un processus d’émiettement lourd de conséquences. Elle décrit l’orage qui arrive.
On pourrait y voir une figure imposée du discours politique. Les défaites se sont accumulées, d’autres s’annoncent. L’injonction à resserrer les rangs vient naturellement… Nous prenons le sujet comme il doit l’être : au sérieux, pas simplement comme une tentative désespérée à la veille des élections régionales.
Il n’y a pour aucun parti à gauche de salut solitaire. Il n’y a pas non plus vers le centre de majorité de rechange. Enfin il (re)devient clair que le rassemblement de la gauche est indispensable pour retrouver les chemins de la confiance et de la victoire. Débattre de ses conditions est autrement plus urgent que de décider, seul, prématurément, de l’abandon de la stratégie de « front républicain », face au risque de voir le Front National s’emparer de plusieurs régions.
Mais si la dispersion peut en effet conduire à la disparition, la dispersion a aussi ses raisons que le Parti socialiste ne peut plus feindre d’ignorer ou de minimiser. La déception crée la dispersion.
On doit bien sûr regretter que des élus qui ont travaillé ensemble à la tête de collectivités locales ne fassent pas le choix de défendre ensemble devant les électeurs leurs bilans honorables, ou s’enferment dans un sectarisme dangereux pour la gauche toute entière. Plus grave, les dernières élections locales l’ont démontré sans fard : la déception nationale balaie les beaux bilans de proximité. On ne peut plus nier que le basculement opéré pendant ce quinquennat vers une politique d’inspiration sociale-libérale, tournant le dos aux engagements de la campagne de 2012, aggravent les fractures profondes qui se sont creusées au sein de la gauche française, et entre la gauche de gouvernement et son électorat.
Réduire ces débats sur la politique gouvernementale à des désaccords techniques et secondaires, ou les subordonner au combat commun sur les « valeurs » que la gauche doit mener face à la droite et l’extrême-droite, c’est passer à côté des conditions essentielles du rassemblement. Et probablement, se condamner à perdre aussi la bataille culturelle, car si le parti au pouvoir doit mener la bataille des idées, il est aussi jugé sur ses actes.
Personne ne nie aujourd’hui l’ampleur historique des problèmes posés par la réémergence du fondamentalisme religieux, par les désordres géopolitiques, par les grandes migrations et les nationalismes xénophobes. Mais ces enjeux sont inséparables de l’aggravation des inégalités, et d’abord des inégalités sociales. Au nom du présent, comme de l’histoire politique et intellectuelle de la gauche, il n’est pas concevable de renoncer à faire de la justice sociale le fondement principal de notre engagement. L’idée selon laquelle la question des valeurs constitue le clivage central de la vie politique française ne résiste d’ailleurs pas à l’analyse : la majorité des couches populaires et moyennes partage cette conviction que la politique de la gauche au pouvoir ne contribue pas à améliorer leurs conditions de vie et à résoudre leurs problèmes essentiels. C’est la raison principale des défaites récurrentes subies depuis mars 2014.
Ajoutons qu’une offre de dialogue ne saurait être un ultimatum entre soumission ou marginalisation. Ceci vaut pour les partenaires du parti socialiste comme en son sein.
Disons-le sans détour : la confiance – gravement sapée aujourd’hui par l’exercice du pouvoir sur le mode autoritaire et par la discipline imposée sans débat à la majorité- ne pourra être véritablement rétablie sans que s’opère en préalable, à l’occasion du budget 2016, une réelle inflexion de la politique économique et sociale du gouvernement. Les propositions adoptées presqu’unanimement par le Bureau national du PS en juillet dernier constitue la base de travail opératoire d’une négociation utile avec le gouvernement et nos partenaires de gauche : redonner du pouvoir d’achat aux classes populaires en amorçant une vraie réforme de justice fiscale, relancer l’investissement des collectivités publiques, soutenir mieux les entreprises qui investissent et qui embauchent.
Si cette étape était franchie, il deviendrait possible, à nouveau possible, de reprendre le chemin du rassemblement des forces de gauche pour reconstruire un projet politique commun à vocation majoritaire, offrant aux Français une réponse crédible aux grands défis économiques, sociaux, écologiques, et européens de la période. Il deviendrait même à nouveau possible, pour incarner ce mouvement, de discuter d’un processus de primaires de tous les progressistes pour la présidentielle.
Il n’y a pas de raccourci : tout autre chemin faisant diversion, toute tentation d’acheter « à la découpe » telle ou telle formation de la gauche seront – à juste titre – perçus comme des leurres et n’engendreront pas la dynamique attendue, face au « bloc réactionnaire » qui se consolide. Le pire est sûr : la crainte du Front national ne suffit plus à rassembler la gauche.
Oui, le PS doit se dépasser. Oui, il peut contribuer de façon majeure à la refonte d’un projet progressiste et majoritaire. Mais il doit pour cela sortir de sa torpeur et de sa passivité, retrouver son indépendance, renouer avec ses fondamentaux, rompre avec le conformisme libéral pour prendre à bras le corps les nouveaux défis. Il doit aussi se redonner une exigence démocratique, pas pour lui seul, pas dans le huis-clos dans lequel il s’est à nouveau enfermé. Mais pour rendre possible l’engagement du peuple de gauche, de syndicalistes, de militants associatifs, d’intellectuels ou d’artistes, et d’abord la participation de citoyens motivés, qui ne viendront pas au secours d’un appareil muré dans ses certitudes. Cette « grande gauche » n’a pas disparu, elle attend une offre crédible.
Notre première tâche sera donc de défendre sans relâche au cours des semaines qui viennent les orientations de politiques économiques et budgétaires qui nous ont réunis au cours des derniers mois. C’est un nouveau test en grandeur réelle du respect des engagements pris, et de l’utilité de notre parti quand le suffrage des citoyens lui confie l’exercice du pouvoir.
(Texte de la motion B en contribution au débat du conseil national du PS du 19 septembre 2015)
edito de D&S n° 237 sept 2015
La désunion de la gauche fera perdre ! Pourtant l’unité reste possible !
C’est une chute en cascade : la politique droitière du gouvernement entraine une division de la gauche, qui entraine une abstention massive des électeurs de gauche. La déception crée la dispersion, la dispersion amène à la disparition. Ce qui suffit à faire le jeu d’une droite qui gagne en pourcentage, sans gagner de voix en chiffre absolus. Alors que le pays est majoritairement de gauche, c’est le FN qui arrive en tête… par défaut.
Il suffirait de ne pas se contenter de la lettre « à la gauche et aux écologistes » de J.C. Cambadélis qui appelle au secours, fait la morale, insiste sur « les valeurs », décrit la catastrophe imminente… mais ne donne aucun moyen de la conjurer.
Oui il faut accueillir les refugiés. Mais il faut remplir l’assiette de nos concitoyens. Il faut reprendre à la finance les centaines de milliards qu’elle détourne et redistribuer les richesses.
Il suffirait de prendre acte de la situation : le rassemblement de la gauche est fondamental pour sauver la fin du quinquennat et l’élection qui le termine. Pour cela, il faut en appeler à une conférence ouverte et non pas à un discours fermé. Invoquer les valeurs et la République ne suffit évidemment pas : c’est la question économique et sociale qui est décisive. Il faut dire qu’on « ouvre le débat ».
La victoire de Jeremy Corbyn témoigne que l’attente est à gauche en Grande Bretagne. Mais en France aussi !
Depuis 2012, il y a 1,3 million de chômeurs de plus, les inégalités se sont aggravées, la misère s’est accrue, les richesses se sont concentrées, il reste 18 mois pour changer la donne, ensemble.
Le Bureau national du PS le 27 juillet a ouvert la voie d’un autre budget 2016, cela pourrait être une base pour aborder la discussion avec toute la gauche, à condi- tion, bien sur, d’écouter nos partenaires et de prendre en compte équitablement, raisonnablement, démocratiquement leurs programmes.
Là où il y a une volonté d’accord, il y a un chemin. Ouvrir des réunions non stop avec la volonté d’aboutir et on aboutit. Et ca change tout. Une majorité rose rouge verte, créerait une dynamique nouvelle. Et ça remobiliserait nos électorats massi- vement dés les régionales, stoppant ce désastre des listes multiples, dispersées, rejetées. Il est encore temps !
Il deviendrait même possible, pour incarner ce mouvement, de discuter d’un processus de primaires de toute la gauche pour la présidentielle. Avec une plateforme de gouvernement commune, on stoppe la course aux candidatures : les électeurs départageront le ou la meilleure candidate pour défendre précisément cette plate forme – démocratiquement.
L’unité de la gauche est une volonté, elle n’impose rien à personne, ce n’est pas un alignement, ni un ralliement, mais la recherche et la construction d’un accord sur un programme qui ne saurait être libéral, ni marginal mais bâti au cœur de la gauche.
Pour que vive la gauche unie ! Pour une république sociale !
23 Commentaires
Le PS ne peut plus se prétendre « de gauche ».
(Pour peu qu’il l’ait été un jour. Je ne sais plus qui disait que Mitterrand était tellement intelligent politiquement qu’il avait même réussi à faire croire qu’il était de gauche).
Un ministre , ça ferme sa gueule ou ça démissionne ! Macron, ça suffit !
Pas de rassemblement avec ces pourris .
Enfin, on lit ici que ce ne sont pas les « outrances » « les invectives »…etc de Mélenchon qui divisent la gauche mais bien la politique de droite menée par Hollande.
Le combat interne au ps contre cette politique a été mené et perdu par ses ailes gauches . Il n’y a pas de regrets à avoir car même si le parti avait été pris par Christian Paul, en Vème République c’est toujours le président qui impose sa ligne à la majorité et non l’inverse.
Que faire maintenant ? L’initiative de députés en rupture avec le Ps, EELV visant à créer un large groupre trans-partis à la gauche du PS est une bonne chose. J’espère que, pour une fois, les frondeurs passeront aux actes et le rejoindront. Il faut que la gauche du Ps sorte de son couloir et s’unisse avec tous ceux qui contestent la politique de droite d’Hollande.
les motions c’est bien, mais qu’est ce qu’on en fait, jusqu’a présent on n’a pas vu son utilité, je ne voudrais pas paraphraser Dalida, « paroles paroles paroles » mais quand même, c’est bien joli de se faire plaisir à jouer au gauchiste, plus à gauche que moi tu meurs, mais on recherche l’efficacité de telles motions, pour l’instant, la droitisation du PS se poursuit, rien ne nous aura été épargné
Une agence de notation vient encore d’abaisser la note de la France.
Moody’s a abaissé d’un cran la note de la dette française à « Aa2″.
Selon Moody’s « la principale raison de la décision de l’agence d’abaisser la note de la France à Aa2 est l’évidence accrue que la croissance économique tricolore va rester faible sur le moyen terme ».
Pendant ce temps, la note de l’Allemagne reste AAA.
Si la France avait fait des réformes comme l’Allemagne, la dette de la France aurait déjà commencé à baisser.
Cambadelis vient de vous répondre en vous disant merde. Il veut un référendum « pour ou contre l’union de la gauche aux régionales ». Bien entendu, il ne dit pas un mot sur la nécessité de changer de politique. Quelle bande de charlots, ces dirigeants « socialistes » !
À quoi joue Cambadélis ? Il est pourtant intelligent. Qu’est-ce qu’il espère ? Devenir un as de la synthèse comme Hollande en son temps, pour espérer avoir sa chance plus tard ?
Monsieur,
je me permets de vous solliciter a propos de ce sujet qui me tient a cœur : le code du travail.
Je ne supporte plus les affirmations et mensonges incessants tant des politiques que des médias – qui répètent bêtement ce que viennent de dire les politiques qui les font vivre….- a propos du poids et du nombre de pages du Code du Travail français.
Particulièrement venant de la part de personnes qui visiblement n’ont même jamais eu la curiosité sinon de lire, mais regarder un Code du Travail.
Serez-vous l’interlocuteur – vous a qui on donne, pas assez souvent encore, la parole – qui un jour expliquera au téléspectateurs que ce Code comporte différentes parties ( Lois, Décrets, jurisprudences ) et que de plus, les Articles modifiés ou supprimés restent partie intégrante du texte du Code, ce qui bien évidemment »alourdi » le document !
Faut-il au fur et a mesure – comme dans 1984 – corriger et effacer ? 1984 qui devient notre actualité …!
Serez-vous celui qui dévoilera tous ces menteurs ?
Défendez notre Code du Travail, Monsieur Filoche !
Expliquez que ce n’est pas de le modifier ( le simplifier, comme ils disent….) et d’en supprimer le sens même, que cela apportera le plein emploi ! Le patronat le souhaite depuis des années, vont-ils y arriver ? après, il sera trop tard. Le Code du Travail reste le dernier rempart contre le libéralisme sauvage, mais ça, de trop nombreux concitoyens ne l’ont pas compris !
Veuillez croire Monsieur en mes respectueuses salutations.
Alain P
Retraité mais ancien représentant du personnel et secrétaire du syndicat des banques.
Cher Gérard Filoche,
Je vous connais par vos écrits et vos interventions télévisées, et je vous apprécie énormément. Alors, je voulais vous demander pourquoi Macron a été recruté par un gouvernement socialiste… Ce jeune mec est une ordure inféodée au capitalisme et au Medef !
Comme vous êtes super compétent dans le droit du travail, je me permets de vous demander conseil. Ma compagne est professeur de piano titulaire à temps plein depuis 30 ans au Conservatoire à rayonnement musical Erik-Satie de Villebon sur Yvette, établissement d’enseignement musical agréé par l’État. Elle est fonctionnaire territorial et a un contrat pour 16 h de cours par semaine, mais cette année il manque des élèves pour remplir ses heures. Il semble que les municipalités auraient le droit de diminuer le salaire des profs qui n’ont pas leur nombre d’élèves. Elle est dans sa dernière année avant la retraite, et ce sont les 6 derniers mois qui comptent pour le calcul de la retraite ! Inutile de vous dire qu’elle est dans une angoisse extrême. Elle va essayer de remplir ses heures manquantes par des interventions dans les écoles (ce qu’elle se refusait à faire par principe : les professeurs de conservatoire ne sont pas des animateurs, en particulier quand ils enseignent le piano puisqu’il n’y en a pas dans les écoles !).
Avez-vous une idée où je pourrais trouver les lois qui régissent le statut des fonctionnaires territoriaux, en particulier des professeurs de conservatoire, et de la marge de manoeuvre laissée aux municipalités ? J’ai cherché sur internet, mais je ne trouve rien sur cette question.
Merci à l’avance de votre réponse. Bien cordialement.
Claire Mic
Accepter l’impasse ou construire notre combat
L’opposition SOCIALISTE au sein du PS a édité une « note d’analyse et de débat » sous le label A GAUCHE POUR GAGNER. Ce texte devait être publié le 19 septembre à l’occasion du Conseil National .
Quelles sont « les conditions du rassemblement »? Je souscris à l’obligation du nécessaire rassemblement de la gauche, aujourd’hui dispersée. Oui, la « politique d’inspiration sociale-libérale » aggrave les fractures au sein de la gauche. Mais pourquoi baptiser « gauche de gouvernement » l’actuel gouvernement [Valls]? Depuis quand sommes nous, nous les socialistes, habilités à affirmer qu’un gouvernement social-libéral appartient à la gauche? Attention : le vocable utilisé traduit notre lecture et donc notre positionnement. A aucun moment nous ne relevons de cette catégorie politique. Ni de près ni de loin. Puisque nous dénions l’appellation de socialiste à la politique menée par ce gouvernement, ne lui concédons pas ce titre immérité. Au risque de nous renier et, pire, de défigurer et la gauche et le socialisme.
De prime abord les trois propositions me conviennent. Détaillons les. Le pouvoir d’achat ne sera guère amélioré par les baisses d’impôts 2015 et 2016. Pas de réforme fiscale sinon une promesse d’amorce d’un début éventuel de commencement à l’horizon 2017/2018. De qui se moque-t-on? Les investissements des collectivités publiques. Parlons-en après la fin catégorique de non recevoir du président la veille de la manifestation des maires. Quant aux entreprises, refus à nouveau de tout changement. Le statu quo. La réponse réitérée jusqu’à plus soif: non, on ne change rien, on continue sur notre lancée.
Camarades, avez vous entendu la réponse, le message? Le parti est nié. Il peut chanter. Les gens sérieux et responsables savent. Ils gouvernent. Et nous, militants sans qui Hollande,Valls et et le gouvernement et les parlementaires n’exerceraient pas le pouvoir à leur guise – nous condamnons nous à toujours dire : « oui , notre maître « ?
« Si » écrivons nous. Nous usons à bon escient du conditionnel. Car nous avons fait nôtre cette certitude que leur ligne politique ne variera pas. Que ni le projet à bâtir ni les primaires à organiser ne seront mises en œuvre. Que signifie notre aveu de reconnaissance du refus conjoint de nos gouvernants et dirigeants? Sinon l’acceptation de la politique en cours! Et à nouveau nous empruntons leur langage. Le vocable « progressiste » a été introduit à dessein par Cambadelis pour introniser partenaire le Front Démocrate que nul ne peut taxer de gauche. Ne mangeons pas de ce pain là. Notre ambition est bien le rassemblement de toute la gauche.
Est évoquée, et je m’en réjouis, car ce levier essentiel doit être imposé toujours et partout: la démocratie. Et s’il n’y a pas, on plie? On opine? On s’écrase? On obéit? On se couche?
Aussi le « test », énième vérification de la concordance des actes et des « engagements » apparaît superfétatoire. La trahison de Hollande et Valls avec le soutien de la majorité actuelle du parti ne peut être proposée par AGPG au risque d’une collusion qu’aucun d’entre nous ne saurait envisager.
« L’utilité de notre parti » s’exercera par un NON des députés avec la mobilisation du parti pour refuser -en l’état- le projet de budget 2016. De cette mobilisation, nous sommes comptables. Cette action prouvera que notre influence dépasse le score de Poitiers. Et que notre audience à gauche et dans le pays détermine un avenir enfin non austéritaire. N’oublions pas le peuple demandeur d’une politique concrète de gauche, maintenant.
Jacques Bennetot
19 septembre 2015
Bonjour à tous,
Concernant l’Allemagne et sa prétendue réussite, je vous conseille la lecture de l’article intitulé « Le modèle allemand ou comment s’obstiner dans l’erreur », disponible à l’adresse suivante : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-05-05-allemagne
Solidairement.
Mais comme d’habitude, le projet de budget sera adopté sans encombre, ou sinon avec le 49-3 (s’il est autorisé pour le budget, je ne sais pas)
salut gérard,
des nouvelles de up! à grenoble, tu te rappelles ?
ta conf à la bourse du travail pour les schtroumpfs d’edf ?
sur les lois macron…
en fait, c’est juste pour te remercier…
bruno, un pote, m’a alerté sur ta présence sur public sénat.
moi qui n’ai pas la télé, hop, vlc, et hop, 1 heure de débat sur le retour à l’emploi.
tu les as tou(te)s ridiculisé(e)s !
sur les 35h
sur le travail du dimanche
sur l’apprentissage des moins de 16 ans
sur la lutte des classes
sur le rapport combrexelles
sur le code du travail
…
merci d’exister
hier, je rencontrais yannis youlountas pour son doc « je lutte donc je suis ! »
merci d’ « être », gérard filoche !
et plus honoré que jamais d’avoir fait ta connaissance et de te connaitre ;-)
longue vie,
philippe andré
Chers camarades,
Après l’extension du travail du dimanche (Motion A: “nous sommes opposés à une nouvelle extension du travail du dimanche”),
Après la précarisation accrue du travail, et notamment des jeunes avec l’enchainement possible de 3 CDD successifs au lieu de deux , 547 jours à être payés moins et à espérer peut-être en vain,
Après la volonté de plafonner les indemnités prudhomales en cas de licenciement abusif (Motion A: “Dans l’entreprise, les salariés, pour être respectés, doivent avoir des droits. Les règles qui régissent le contrat de travail, qu’il soit à durée déterminée ou indéterminée, doivent permettre une sécurité pour les salariés et combattre la précarité qui les frappe “),
Après ses déclarations à l’Université de rentrée du MEDEF le 27 août dernier sur sa volonté de remise en cause des 35 heures (“ La gauche a pu croire à un moment, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises, ou au moins sans elles. (…) Que la France pourrait aller mieux, en travaillant moins. C’était des fausses idées”),
Emmanuel Macron vient de s’en prendre le 18 septembre, devant des journalistes (Les Echos, Challenges, qui ont reproduit ses propos, “off”, comme si cela pouvait atténuer leur gravité ) à la fonction publique et au statut de fonctionnaire qui n’est « plus adapté au monde tel qu’il va » et « surtout n’est plus justifiable compte tenu des missions », ajoutant « Je ne vois pas ce qui justifie que certains cadres de mon ministère bénéficient d’un emploi garanti à vie, et pas le responsable de la cybersécurité d’une entreprise… ».
François Hollande l’avait recadré le soir même lors d’une cérémonie de déclaration d’un fonctionnaire en Corrèze, tandis qu’ au Conseil national de ce samedi 19 septembre, JC. Cambadélis déclarait:
« Le président a mis les points sur les ‘i’, il n’y a pas de raison de polémiquer » avant que la porte –parole du Parti “conclue”: “Le président de la République a clos la polémique »…
Et donc, Circulez , il n’y aurait rien à voir!! Sur ces consternantes déclarations d’un ministre de droite dans le gouvernement Valls, je vous invite à lire l’article joint de Laurent Mauduit (Mediapart, 19 septembre): “La morgue de Macron contre la fonction publique”.
Au Conseil national, plusieurs animateurs de Vive la gauche se sont exprimés sur le mépris affiché avec constance par Macron à travers ses provocations récurrentes quant à la remise en cause des fondamentaux de notre engagement socialiste:
. Laurent Baumel: «On a fait partir Arnaud Montebourg [et Benoit Hamon] pour moins que cela»… «Emmanuel Macron s’est spécialisé dans des provocations consistant finalement à utiliser la rhétorique des mots de la droite et les endosser comme un ministre supposé de gauche»… «cela fait deux fois que l’exécutif est obligé de le recadrer, sur les 35 heures, puis maintenant sur le statut des fonctionnaires», se demandant “ pourquoi on ne s’en sépare pas”: «Si ce qu’il dit n’est pas la ligne du gouvernement, il ne peut pas continuer tous les quatre matins à avoir des sorties de ce type et rester au gouvernement. Il faut une cohérence».
.Marie-Noëlle Lienemann:«La stratégie d’Emmanuel Macron est bien connue»… «Pour cacher les échecs et l’absence de résultats de sa politique, il se détourne de sa mission de ministre et fait de la provocation permanente à gauche. Et à chaque fois, Hollande, Valls recadrent. Mais où est l’autorité?» … “Il est temps que Manuel Valls et François Hollande demandent à Macron de démissionner”.
Yann Galut (La gauche forte), quant à lui, s’interrogeait:«Je trouve qu’à quelques semaines des élections régionales, où l’on doit mobiliser notre électorat, où l’on doit réaffirmer nos valeurs de gauche, reprendre une fois de plus des propositions qui sont de droite, des mots qui sont de droite, je pense que c’est irresponsable de la part du ministre de l’Économie».
Aujourd’hui, la coupe est pleine. Alors que la campagne des élections régionales est lancée, les valeurs fondatrices de la gauche sont agressées et sapées par un néo-libéral qui n’a rien à faire à nos côtés.
Emmanuel MACRON NE PEUT RESTER AU GOUVERNEMENT . gl en va de notre crédibilité lors de l’échéance électorale prochaine et de notre honneur de socialistes.
Meilleures amitiés socialistes,
Jacky PARIS
membre du Bureau fédéral
Monsieur le Président, Cher François, Cher camarade,
On n’est pas obligé de réussir, on est seulement tenu d’essayer.
Ainsi as-tu tout fait pour transformer Emmanuel Macron en homme de gauche.
Tu l’as pris sous ta coupe à l’Elysée, puis tu as cru que tu pouvais en faire un ministre.
Mais vois-tu c’est comme les fumeurs, quand tu es de droite tu le restes à vie.
Ainsi Emmanuel va-t-il de rechute en rechute : le travail du dimanche, les 35 heures, les fonctionnaires, sans compter le code du travail qu’il rêve d’attaquer, voire de saper.
Errare humanum est … Perseverare diabolicum.
Ne persévère donc pas. Rends-lui sa liberté. Il retournera dans une banque, son paradis. Il aura à nouveau un salaire décent (en millions d’euros) Il retrouvera ses amis, sa famille. Avec un peu de chance, Sarkozy l’appellera.
Tu feras non seulement un heureux, mais aussi ces milliers de militants PS et ces millions de français électeurs de gauche déboussolés à qui Emmanuel donne mal au coeur et à la tête (des « macroncéphalées »).
Sois assuré, Cher président, de nos sentiments respectueux, ainsi, cher François, que de nos amitiés socialistes.
Christian Lafond
Flaceleyre
43800 Vorey-sur-Arzon
Flaceleyre : 04 71 01 38 89 – : 06 81 20 30 46
Courriel : christian-lafond@orange.fr
Ah s’il ne s’agissait que de Macron !!! Comment pouvez vous imaginer qu’il fait ses sorties tout seul… Non c’est un poisson pilote qui agit sur ordre.. C’est tout le gouvernement, tout le PS qui est pourri, ultralibéral atlantiste et quand aux frondeurs ils sont là pour nous amuser, enfin vous amuser car moi ils me font vomir par leur trouille à traduire leurs paroles en actes. Quand à ce qui concerne l’Allemagne je signale à FREDE SUD que le pamphlet de Mélenchon sur l’Allemagne est autrement plus intéressant et complet que le lien qu’il donne.
il faut taper sur le point faible
Ainsi que GF l’expose, il faut d’abord traiter la cause de la désunion.
Ce gouvernement a largement démontré sa dérive droitière totalement assumée qui est la cause de la désunion.
En conséquence, l’objectif préalable sans quoi rien n’est possible doit être de le mettre en minorité par les moyens démocratiques. Ce gouvernement tout entier est « le point faible ».
J’en appelle donc à la responsabilité des parlementaires. Tout le reste restera des paroles.
Bonjour Jean-Louis,
Un livre est, certes, « autrement plus intéressant et complet » qu’un article, mais il n’existe pas de lien internet où il soit possible de le lire dans son intégralité…
Solidairement.
Valls soutient son ministre et le MEDEF sonne la charge ! Devons-nous prendre les faux et les fourches pour les faire redescendre sur terre ?
De la dégénérescence du parlement socialiste
21 septembre 2015 | Par Paul Alliès – Mediapart.fr
Samedi 19 septembre se réunissait le Conseil National du Parti socialiste, autrement dit son parlement. Ce fut aussi le jour où le Premier secrétaire annonça la tenue d’un « référendum » pour exiger l’union de la gauche aux élections régionales. Or le parlement n’a pas débattu un seul instant de cette proposition.
Le Conseil national (CN) est ce qui reste de démocratique au sommet du PS : c’est l’assemblée où sont représentées toutes les opinions du parti à la proportionnelle des suffrages que leurs motions ont obtenus au congrès national (204 membres plus les Premiers secrétaires fédéraux). Selon les statuts, « entre deux congrès, la direction du parti est assurée par son conseil national » (art. 2.6.1.1.). Il y a belle lurette que ce rôle a connu de fortes distorsions au profit du Bureau mais aussi du Secrétariat national. Le rythme des convocations du CN est un signe du plus ou moins respect du principe énoncé. Depuis sa nomination en avril 2014, Jean-Christophe Cambadélis a semblé revenir à la lettre des statuts (art. 2.6.4) qui demandent au Premier secrétaire d’ « assurer le fonctionnement régulier des instances politiques et administratives du parti ». Il a réuni le CN plus qu’auparavant (tout en le fermant aux journalistes). C’est dans ce contexte que la séance de ce samedi marque un tournant : le CN est devenu un simple chambre d’écho à des initiatives décidées totalement en dehors de lui. On l’utilise pour donner l’illusion médiatique d’une décision collective. On passe de la démocratie représentative à la communication politique.
Rappel des faits : Le vendredi après-midi, veille de la réunion du CN, Jean-Christophe Cambadélis transmet aux représentants des motions (?) un projet de résolution (où il n’est pas question de référendum) devant être soumis au vote du CN. Le samedi, il n’en est plus question. Le débat sur les élections régionales est l’occasion d’une théâtralisation, inhabituellement agressive, des porte-parole de la majorité. La scène est ouverte par Alain Bergougnoux traquant les Jules Guesde masqués (à la gauche du parti ?) dans la question des réfugiés (réplique de l’affaire Dreyfus) ; il fut relayé par un Henri Weber à la recherche de corrélations improbables entre réforme de l’Etat social et radicalisations des gauches en Europe (pour mieux relativiser ce phénomène) ; Christophe Borgel expliqua que l’intérêt des micro-appareils empêchaient, comme toujours, l’union des gauches pour les régionales (plutôt que la déception devant la politique gouvernementale) ; enfin Julien Dray, couvrant les décibels de la techno-parade défilant tout près de la Mutualité, appela à la mobilisation de la base contre la rigidité des appareils, comme dans les années 1980.
Puis, Jean-Christophe Cambadélis vint. Il fit d’abord litière de l’analyse de l’opposition (exprimée entre autres par Christian Paul) pour laquelle « le basculement opéré pendant ce quinquennat vers une politique d’inspiration sociale-libérale, tournant le dos aux engagements de la campagne de 2012, aggrave les fractures profondes au sein de la gauche française, et entre la gauche de gouvernement et son électorat. » . Voilà en effet bien posé le problème des obstacles à l’union. Le Premier secrétaire se contente d’opposer à ce diagnostic les propos de Pierre Laurent,secrétaire national du PCF (dans Le Monde du 18 septembre) qu’il cite mot pour mot : « A chaque fois qu’il est possible de prendre place dans un exécutif pour faire progresser les politiques publiques, je suis pour. » Preuve que même les communistes ne font pas de la question de la politique gouvernementale un préalable à des accords avec les socialistes. Du même coup, la demande de l’opposition de voir le texte de Jean-Marc Germain adopté à la quasi-unanimité du Bureau national le 27 juillet dernier demandant la réorientation d’une partie du Pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités locales ne sera pas débattue. Les « frondeurs » ne sont que « des minoritaires ». Et Cambadélis de conclure par l’annonce du référendum. Celui-ci ne fait l’objet ni de la moindre explication politique, ni du moindre mode d’emploi (deux tweets et une réponse à la conférence de presse qui suit le CN donneront les premières indications), ni du moindre échange avec l’assemblée , ni du moindre vote. A l’évidence, l’annonce in extremis du référendum (faite au Monde avant de l’être au CN) servait à esquiver une foule de questions restées sans réponses : sur les déclarations de Macron, la ligne de l’Exécutif, la préparation du budget 2016, les problèmes internes dans la préparation des Régionales (dont les problèmes avec le PRG mais pas seulement).
Demeure donc le tournant pris concernant la vie démocratique dans le PS. Son parlement rejoint le statut de celui de la V° République, en pire (il continue à se réunir à huis clos). Son assujettissement à la stratégie de communication de la direction est un pas de plus dans la réduction du pluralisme dans ce parti. C’est peut-être même l’entrée dans le digital storytelling , ce récit formaté qui remplace le raisonnement rationnel. Christian Salmon l’avait analysé, il y a une décennie (« Storytelling. La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits ». La Découverte.) comme une arme des gourous du marketing pour mieux conditionner les citoyens. Dans la perspective de la campagne du « candidat par défaut » en 2017, Jean-Christophe Cambadélis vient d’y ajouter un nouveau chapitre sur l’art et la manière d’anesthésier la démocratie militante et délibérative.
URL source: http://blogs.mediapart.fr/blog/paul-allies/210915/de-la-degenerescence-du-parlement-socialiste
Je serais charitable et je ne dirais rien de ce qu’il faut espérer de la part des frondouilleurs au moment du vote du budget Valls-Macron-Gattaz.
Valls aux Socialistes: « je ne discute pas avec des frondeurs, je ne sais pas ce que c’est »
Cambadélis aux composantes de la gauche: « le trou est fait »
Avec un tel mépris autiste de ce gouvernement et de son premier serviteur, l’union des gauches ne peut même pas être à l’ordre du jour.
Le sursaut des parlementaires socialistes est urgent.
Bonjour,
qu’attends tu pour créer un nouveau parti au lieu de rester dans ce PS qui ne correspond plus à nos valeurs.
je serai ton premier adhérent !
Amitiés
Thierry