A notre camarade, Bernard Grangeon

Dans cette triste situation, nous apprenons le décès, hier soir, vendredi, à Clermont-Ferrand de notre ami et camarade Bernard Grangeon

 

 

J’étais loin, en Martinique, et j’ai été ravagé dès que j’ai appris l’accident vasculaire de notre vieil ami Bernard Grangeon, j’ai espéré toute la semaine qu’il s’en tire et reste avec nous. J’adresse toute mon affection, émue, fraternelle, douloureuse, à sa femme et ses enfants. Je sais combien il admirait ses enfants et tenait à sa famille.
C’était mon pote, j’aimais sa gouaille affable, j’avais toujours plaisir à voir ses yeux pétillants.
Pour notre collectif, son décès hier soir, c’est la perte d’un de nos plus vieux et plus cher compagnon. Il a toujours été au coeur de nos choix, de nos luttes, une figure joviale, résolue, efficace. A Clermont-Ferrand, en Auvergne, comme au plan national, il animait le réseau de la gauche socialiste qui, parfois sans le savoir, lui doit beaucoup.
Bernard était quelqu’un sur lequel on pouvait chaleureusement compter, solide et plein de ressources aussi bien théoriques que pratiques. Il était dans le premier rang de notre équipe. Entre autre, il s’occupait de la comptabilité de notre imprimerie et il fut l’organisateur remarquable de la belle conférence de juin 2014 à Bellerive-sur-Allier où 300 militants de tous les courants du parti, de tous les départements se retrouvèrent, contribuant ainsi à la naissance de la motion B. Depuis les années 70, dans l’action politique et syndicale, et depuis plus de 20 ans dans le Parti socialiste nous avons défendu l’idéal de la gauche pour les salaires, la réduction de la durée du travail, la sécurité sociale, les retraites, les services publics, pour l’égalité et la démocratie sociale.
Cela faisait 40 ans que nous étions intimement liés et, depuis 1992, autour de la revue D&S dans les mêmes combats pour le socialisme : c’est dire, si c’est un déchirement et une tristesse terrible, une absence déjà considérable et un compagnon qu’aucun d’entre nous n’oubliera. Salut Bernard, notre grand et estimé camarade.
GF

 

Bernard (Grangeon) tu as commencé à militer à la CFDT construction.
Tu as commencé fort : 2 mois de grève en 1973 à Centre Auvergne, le plus gros opérateur immobilier de Clermont Ferrand où tu étais employé comme comptable.
Tu militais alors au CERES la tendance de gauche du tout nouveau PS. Peu de temps après la dissolution de la ligue communiste révolutionnaire en 1973 tu rentres à la ligue que tu quitteras en 1993.
Pendant ces 20 ans tu es en première ligne de tous les combats :
• Soutien au comité de soldats
• Soutien au Chili,
• Soutien à la révolution portugaise qui te vaudra une garde à vue suite à un meeting avec des soldats portugais
• Bataille pour l’unité de la gauche en 80 et 81 avec un gouvernement composé de ministres communistes et le désistement pour le candidat le mieux placé.
• Lutte contre le front national et contre la tenue de meeting Le Pen à Clermont.
• Campagne Juquin en 88
• Membre du comité central de la ligue, tu te retrouves de nombreuses fois candidat aux élections locales pour la LCR.
• Aux municipales de 89 tu es élu maire adjoint avec une liste d’union de la gauche à Blanzat.

Tu rentres au PS avec le courant de Gérard Filoche dans la gauche socialiste en 1994.

A la suite du conflit Centre Auvergne tu es licencié. Tu retrouves du travail dans un cabinet comptable où tu restes quelques années. Pendant ce temps tu continues à militer avec la CFDT Construction. Outre ton soutien aux nombreux conflits, tu crées et anime une section syndicale dans les scieries du département.
Puis enfin tu peux rentrer à EDF. A l’EDF tu as notamment animé dans l’intersyndicale la grande grève de 88.
Tu milites dans l’opposition CFDT jusqu’en 2003, date où avec une grande partie des militants de l’union régionale tu rejoins la CGT. Car entre temps l’opposition CFDT est devenue majoritaire en Auvergne fin 94.

Tes connaissances comptables ont été mises à contribution à de nombreuses reprises pour la politique comme pour le syndicalisme.

Tu aimais les chiffres, réfléchir et parler.

Désintéressé, tu as mené le combat pour la justice sociale, pour l’unité sans te soucier de ta carrière ni d’une sécurité financière.
Courageux, tu n’as pas hésité à prendre des risques pour assumer toutes tes convictions. Tu as résisté aux calomnies.
Généreux, tu as donné aux autres durant toute ta vie militante, tu aimais rendre service gratuitement.
Serviable, nous avons été nombreux à te solliciter en cas de besoin pour tes compétences ou tes connaissances et tu étais toujours présent.

Sylvie, Florian soyez fier de Bernard comme il était fier de vous.
Bernard aujourd’hui nous pleurons ton départ mais nous te remercions de tout ce que tu as apporté à l’humanité.
Tu ne seras plus avec nous physiquement mais nous garderons toujours ta mémoire.
René Defroment

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