Il y a 20 ans : la grande gréve de novembre-décembre 1995 contre le plan Juppé

Extraits de « Mai 68 histoire sans fin » e Ed Flammarion en 1998 puis Ed Gawsewitch en 2008. Un numéro spécial de la revue D&S de 48 p avait été publie en décembre-janvier 1995-1996 sur le grand mouvement de gréve d’il y a 20 ans.

 

ici : rue Montorgueil en 1878 fin de l’exposition universelle, par Claude Monet


Le cycle social initié par Air France en novembre 1993, puis la grande manifestation pour l’école publique du 16 janvier 1994, l’explosion de mars contre le CIP de Balladur, la première grève européenne des cheminots en juin, les mouvements de fonctionnaires en début d’automne avaient forcé Jacques Chirac à en rajouter sur ses promesses de lutte contre la « fracture sociale ».

 

Cela avait joué pour placer Lionel Jospin en tête au premier tour de la présidentielle. Et, du coup, pour offrir une perspective politique. La gauche, donnée en perdition deux ans plus tôt, est revenue en force. La France des années 1990 n’est pas rentrée dans le rang. Le poids lourd du chômage ne suffit pas à décourager les luttes. Au printemps 1995, les observateurs attentifs notaient qu’il y avait plusieurs centaines de milliers de grévistes. Pour les salaires et pour l’emploi. La droite, même victorieuse à la présidentielle de 1995, est confrontée à un problème récurrent : le mouvement social lui résiste. Depuis dix ans, depuis la loi Devaquet et la mort de Malik Oussekine, le camp d’en face est traversé par le même débat. Devra-t-elle aller plus vite, plus fort dans la remise en cause des acquis sociaux ? Ou avancer lentement, mais sûrement ?

 

La « fracture sociale » et les marchés

Alain Madelin, devenu le conseiller de Chirac, fait le pendant ultralibéral du pseudo-social Philippe Séguin. Il est nommé ministre des Finances et se sent des ailes pour effectuer un forcing pendant l’été 1995. « Il nous faut un Mai 68 et qu’on le gagne », affirme-t-il, persuadé que la réaction à laquelle il aspire de tous ses vœux ne l’emportera que dans un affrontement capable de « liquider » la menace toujours présente de la grande grève générale. Il a juste douze ans d’avance sur Nicolas Sarkozy. Alain Madelin ne tient que quatre mois dans le gouvernement d’Alain Juppé. Ce dernier, agacé par ses discours trop francs, préfère se débarrasser de lui… avant  d’appliquer sa politique.

Alain Juppé commence par une hausse de la TVA, impôt injuste s’il en est. Juppé surtaxe le tabac et les carburants, puis supprime le forfait de 42 francs qui protégeait jusqu’alors les bas salaires des effets négatifs de la CSG. Il accorde 9 milliards aux employeurs sous forme d’aides à des contrats initiative-emploi, gèle les salaires des fonctionnaires tout en annonçant des « dégraissages » d’effectifs. On peut entendre, dans un des flashs de France Inter : « Le gouvernement supprime 6 000 postes de fonctionnaires pour créer de l’emploi » !

Les fonctionnaires lancent une première grève intersyndicale bien suivie le 10 octobre 1995. Les syndicats se mettent alors tous d’accord (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, CGT-FO, FEN, FSU, Unsa), après sept heures de négociation, le 30 octobre, autour d’un texte de défense de la Sécurité sociale qui rejette la fiscalisation, écarte tout rationnement des soins, refuse l’imposition des allocations familiales, toute atteinte aux retraites, revendique la gestion paritaire de la Sécu et appelle à la mobilisation au cas où Alain Juppé s’attaquerait au plus bel acquis social de la France. Ce « bloc » des syndicats est prometteur. Si ce front tient, le gouvernement sera vaincu. Alain Juppé hésite encore.

Les marchés financiers manifestent leur méfiance, le franc bat de l’aile, le directeur de la Banque de France augmente les taux d’intérêt. Les financiers ne sont en rien des « despotes éclairés », ni des philanthropes. Le « troisième tour antisocial » est imposé par les marchés : Jacques Chirac opère, à la mi-octobre, un tournant radical par rapport à sa campagne électorale et prononce un discours dans lequel il fixe « la réduction des déficits comme LA priorité ».

 

Le plan Juppé

Alain Juppé remanie aussitôt son gouvernement, écarte les « jupettes » qui devaient selon lui manquer de cette virilité nécessaire pour vaincre le mouvement social. Rarement un gouvernement et un président nouvellement élus auront si vite chuté dans l’opinion publique. Il faut dire qu’ils y sont parvenus sur une maldonne fantastique : ils ont promis de réduire la fracture sociale tout en engageant une politique qui a vocation à l’aggraver.

Le gouvernement annonce la hausse du forfait hospitalier, qui passe de 55 francs la journée à 70 francs: pour les plus pauvres, cela revient à payer l’hôpital comme un hôtel, et de retour chez eux, ils auront le loyer… Alain Juppé dit qu’il va « réformer » la Sécurité sociale en guise de premier pas vers la « réduction des déficits », nouvel axe central de la politique chiraquienne.

Il décide de s’en prendre frontalement à toutes les catégories de la population en les opposant les unes aux autres et de  remettre en cause les fondements mêmes de la Sécurité sociale. Il s’attaque aux allocations familiales contre l’avis de la CFTC, à l’autonomie des caisses d’assurance maladie en dépit du veto de FO, aux retraites des fonctionnaires malgré le refus de la fédération de la CFDT concernée, aux statuts des cheminots, des policiers, des personnels pénitentiaires, des mineurs, des instituteurs, etc. Il crée un impôt nouveau, le RDS, opère un rapt des 1 600 milliards de francs de la protection sociale, qu’il propose de faire gérer désormais directement par le Parlement sous forme de LFSS (loi de financement de la Sécurité sociale). Toute cette opération est organisée avec le concours d’un arsenal médiatique sans précédent, qui fait jouer la « pensée unique », néolibérale à fond, s’efforçant de créer un effet de surprise et de « courage », de nécessité et d’urgence. En l’espace d’un mois, le déficit de la Sécu est annoncé comme étant de 60 milliards, puis de 120 milliards, finalement de 250 milliards « en cumulé » !

Juppé se jette à l’eau le 15 novembre en lançant son fameux « plan ». « Juppé l’audace », titre aussitôt  Libération dans une de ses envolées croupionnes les plus célèbres. L’Assemblée nationale lui fait une ovation. Le Sénat est ravi. Le CNPF aussi. Juppé se lâche involontairement et avoue que sa réforme, « c’est ce qu’il aurait fallu faire depuis trente ans ». Ainsi, il reconnaît que ce n’est pas l’urgence prétendue du « trou » de la Sécurité sociale qui motive son plan. Ce n’est pas non plus la réduction des déficits : non, il veut poursuivre un vieux plan, celui de la mise à mort des principes de la Sécu, commencée par les ordonnances gaullistes de 1966-1967.

Le plan Juppé apparaît peu à peu dans toute sa brutalité. Il élargit l’assiette de la CSG, propose d’aligner le droit à la retraite des fonctionnaires sur celui du privé, soit 40 annuités au lieu de 37,5, la retraite étant calculée sur vingt-cinq années et non plus d’après les six derniers mois. Il propose une « maîtrise des dépenses de santé » par le Parlement et des restrictions de soins qui frapperont surtout ceux qui n’auront pas les moyens.

Le raisonnement du gouvernement est aussi ouvertement faux que les précédents discours libéraux : si les taux d’intérêt baissent, la croissance reprendra, mais pour que la croissance reprenne, il faut d’abord resserrer les déficits. C’est donc aux salariés de se serrer la ceinture une fois de plus, pas aux riches ni aux grandes entreprises et multinationales.

 

Que faire ?

Les sept fédérations de fonctionnaires avaient prévu une autre journée de grève unitaire le 24 novembre. L’unité syndicale existe encore le 14 novembre sur la base de la déclaration du 30 octobre signée par Nicole Notat. Le soir du 15, la CFDT se replie et n’appelle plus à réagir que sur le seul sujet des retraites : elle est « travaillée » ???par sa fédération de fonctionnaires et par la FGTE, sans même évoquer tous ses opposants de base qui, en fait, se sentent majoritaires depuis le congrès de Montpellier. FO rompt à son tour le front syndical et choisit plutôt d’appeler seule à une grève intersyndicale le 28 novembre, alors que les sept organisations de fonctionnaires en sont encore à appeler à une grève unitaire le 24 pour défendre les retraites. La CGT, habilement, avance le 24, puis le 28.

Dans le PS se retrouve le même clivage fondamental. Un clivage qui durera encore dix ans et qui, tant qu’il ne sera pas tranché, renverra la gauche à ses déboires de Mai 68, insurmontés, entre  Charléty et le Programme commun. Des voix s’élèvent pour soutenir carrément Juppé, c’est le cas de Claude Évin et d’Élisabeth Guigou. Même au PCF, Alain Bocquet déclare qu’il y a de « bonnes idées » dans le plan gouvernemental. Où va la gauche ? Il faut qu’elle tranche. C’est fort heureusement Lionel Jospin qui s’y colle en déclarant le plan Juppé « inacceptable ».

 

Inacceptable !

Lionel Jospin en rejetant le plan Juppé, « inacceptable », a fait l’essentiel du travail. Son poids est décisif, il est LE leader de toute la gauche. L’affaire est pliée. Le PS ne penche pas du côté de la direction de la CFDT, il ne partage pas les exigences du patronat. Juppé va donc perdre ! C’est quand la gauche est unie, quand les droitiers de la gauche sont minorisés, que de grandes choses se font dans notre pays. Depuis toujours.

Ce choix de Lionel Jospin est le bon : il neutralise l’aile droitière du PS, celle qui l’avait soutenu en croyant se débarrasser du spectre d’un tournant à gauche incarné alors par Henri Emmanuelli. Les rocardiens et deloriens sont désarmés, tandis que leurs amis de la direction de la CFDT sont à nu, pris dans la nasse, isolés. Ils vont faire le gros dos en attendant leur heure, c’est-à-dire en espérant que le gouvernement de droite ne soit pas battu à plate couture. Les militants socialistes descendent massivement dans la rue, de cortège en cortège, enhardis.

Une lame de fond se déclenche : les cheminots et la RATP entrent dans une grève illimitée totale.  « C’est le retour des syndicats », titre D&S, qui colle aux événements. Les étudiants organisent une première grande manifestation le 21 novembre. Des milliers de lycéens se joignent à eux, témoins de la disponibilité toujours grande de la jeunesse scolarisée, depuis presque trente ans, aux côtés des salariés. « Il y a trois choses auxquelles il ne faut pas toucher dans ce pays, déclare Marc Blondel, l’école publique, le smic et la Sécu ». En trois ans, la droite s’est attaquée aux trois. Elle a perdu sur les deux premières. Elle va perdre sur la troisième.

Alain Juppé commet à ce moment-là une grande maladresse : il déclare qu’il ne cédera pas à moins qu’il n’y ait 2 millions de manifestants. Ils sont tellement sûrs de diviser le mouvement syndical, de jouer l’épuisement, de passer en force…

 

Le Juppéthon

Le 24 novembre est plus massif que le 10 octobre. On compte 50 000 manifestants à Marseille, 20 000 à Nice, 10 000 à Grenoble, 4 500 à Chalon-sur-Saône, 2 500 à Strasbourg, 7 000 à Metz, 2 000 à Châlons-en-Champagne, 10 000 à Nancy, Lille et Rouen, 8 000 à Amiens, 12 000 au Havre, 18 000 à Caen, 20 000 à Rennes et à Nantes, 5 000 à Brest, 15 000 à Tours et à Dijon, 3 000 à Nevers et à Montluçon, 20 000 à Clermont, 8 000 au Puy, 25 000 à Bordeaux, 15 000 à Limoges, 35 000 à Toulouse, 8 000 à Pau, 10 000 à Montpellier, 9 000 à Perpignan…

Une controverse publique naît sur le chiffre des manifestants à Paris : 100 000 ou 150 000 ? Y a-t-il eu un million de manifestants dans toute la France ? La police annonce 490 000 (il y en avait, selon elle, 382 000, le 10 octobre précédent).

La question est posée de continuer jusqu’au bout : les grévistes inventent le « Juppéthon » et se proposent d’atteindre les 2 millions dans la rue. Une course qui va durer un mois ! Et qui, de temps fort en temps fort, va gagner les 5 et 12 décembre.

D’une certaine manière, novembre-décembre 1995 est une grève extraordinaire et, en un certain sens, improbable. Elle n’aurait jamais dû exister, tout était contre elle : un chômage de masse, une droite arrogante et revancharde, une résistance au libéralisme à contre-courant dans le monde… Et pourtant ! Un des airs de ce mois de mai en automne en dit davantage que de longs discours : « Juppé, ton plan sur la Sécu / On n’en veut pas, on n’en veut plus / Les petits budgets sont ponctionnés / Le capital est épargné / Juppé, ton plan sur les retraites / On n’en veut plus, on n’en veut pas / On veut partager le travail / et faire payer le capital » (sur l’air du Chat noir.).

Les événements ont par ailleurs démontré que le Parti socialiste était bien poreux au mouvement social. Il en subit les influences de façon patente, même si cela paraît insuffisant aux yeux des puristes. D’ailleurs, si le PS n’agissait pas ainsi, il perdrait toute chance de gagner aux élections. Comme se plaisait à dire Jean-Luc Mélenchon dans les réunions de la Gauche socialiste : « Le PS a une qualité et un défaut : il est électoraliste et il est électoraliste ».

Il faut les gagner, les voix de ces salariés sans lesquels il ne serait jamais au pouvoir, et pour les gagner, il faut être avec eux dans les moments décisifs, sinon ils le gardent en mémoire et ils ne votent pas le jour venu. Certes, ça ne vient pas toujours tout seul dans ce parti. Il est décisif qu’il y ait une forte Gauche socialiste qui pèse, qui appuie dans le bon sens.

À la lumière de la mobilisation de 1995, nous comprenons mieux notre utilité dans le PS. Aujourd’hui comme hier, nous militons pour la construction d’une forte Gauche socialiste et pour l’explosion d’un puissant mouvement social. Telle est l’alchimie que nous recherchons ardemment dans l’espoir que s’ouvre un débouché politique permettant de faire avancer notre pays vers le socialisme.

 

 

l’excellente revue D&S n°229-230 nov-déc 2015 23° année vient de paraitre, 36 p sur abonnement

21 Commentaires

  1. 1956
    Posted 26 novembre 2015 at 16:48 | Permalien

    Effectivement:
    lorsque le Juppé de 2015 est le socialiste Valls et qu’il a le soutien non seulement du Président mais aussi des parlementaires socialistes, alors la construction d’une forte gauche socialiste pourrait relever de l’alchimie dans sa définition première « art de pufrifier l’impur ». Les Jospin d’aujourd’hui sont au mieux qualifiés d’irresponsables par les Macrons et autres ministres.
    Mais il faut se garder de mettre en application la définition littéraire de l’alchimie recherchée  » transformation de la réalité banale en une fiction poétique et miraculeuse ».
    La réalité des futurs résultats électoraux risquent de ne pas être miraculeux ni de faire avancer notre pays vers le socialisme.
    Oui à l’unité autour du mouvement social, mais la porosité du PS avec ce dernier ne peut se restreindre aux phases de campagnes électorales. GF a raison de remarquer que sinon les salariés font preuve de mémoire et ne votent pas le jour venu.

  2. JEAN
    Posted 26 novembre 2015 at 21:32 | Permalien

    Monsieur le Ministre des Affaires étrangères,

    Je vous en prie, permettez-moi de m’associer aux voix qui dénoncent la décision du gouvernement d’Arabie Saoudite :  » Exécution imminente d’Ali Al-Nimr : stop à la barbarie de l’Arabie Saoudite ! »

    Le jeune adolescent Ali-Nimr doit être sauvé, c’est impératif. Le gouvernement français doit peser de toute son influence, pour arrêter cette décision inique.

    Veuillez agréer Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.

  3. lionel mutzenberg
    Posted 27 novembre 2015 at 10:18 | Permalien

    Et oui, Evin, Guigou, la CFDT…contre les salariés !
    Tiens, comme aujourd’hui !!!
    20 que ça dure; plus un suffrage pour ce parti socialiste, traite à ses convictions, à ses engagements.
    Il est beau le bilan de celui qui voulait « changer la vie » ! nos compatriotes ne voient plus que, Juppé candidat du moindre mal, ou Marine Le Pen, candidate du désastre contre la République.
    Finalement c’est Jean-Marie Le Pen et la clique qui l’entoure, qui auront eu raison !
    Ils tout flingué jusqu’au militantisme, jusqu’à l’espoir de jours meilleures…avec la gauche.
    Bravo les socialos, mais bon, il ne faudrait pas non plus vous prendre pour plus c…que nous êtes, pour vous, les jours meilleures seront toujours à votre avantage!

  4. sans ressources
    Posted 27 novembre 2015 at 10:42 | Permalien

    et regardez ou on en est aujourd’hui, qui aurait pensé ça il y a 20 ans, merci qui?

  5. Posted 27 novembre 2015 at 11:56 | Permalien

    toujours borné hein ?
    la CFDT de Notat avait dit oui au plan Juppé, mais NOS camarades de la gauche socialiste notamment à la tête de la FGTE l’avaient emporté et en imposant la gréve a la SNCF ont permis la dynamique unitaire avec la CGT et FO qui a fait l’ampleur et le succes du mouvement
    Lionel Jospin, premier secrétaire, avait déclaré (contre Guigou, Joffrin, July…) que « le plan Juppé etait inacceptable » ce qui avait permis cette tres large unite dans la rue, et une certaine victoire

  6. socrate
    Posted 27 novembre 2015 at 12:42 | Permalien

    20 ans après c’est triste de réaliser que ce qui etait inacceptable pour l’opposition d’alors et devenu acceptable aujourd’hui…
    2taient ils honnêtes a l’époque ceux qui refusaient ce qu ils acceptent maintenant ?
    Est ce ce que l’on appelle la réalité du pouvoir ?
    Ou plutôt un manque de conviction , de défense des valeurs ?

    Quand j’entends des ministres d’aujourd’hui , ou des portes paroles socialistes certains auraient eyu toute leur place dans le gouvernement Juppé en 1995

    alors oui triste anniversaire

  7. 1956
    Posted 27 novembre 2015 at 13:47 | Permalien

    A chacun ses bornes! Peut être borné celui qui a franchi celles de l’autre.

    Tant que l’appartenance à la gauche sera déclarative :
    -uniquement sociétale pour les uns (ex:élus PS, …)
    - aussi sociale pour les autres (ex:CGT, …)

    La plateforme commune d’une gauche forte socialiste est illusoire ou réduite aux promesses de campagnes électorales (cf conséquences de 2012 et de la politique Valls Macron)
    Aujourd’hui que les élus PS sont majoritairement affranchis au MEDEF, l’explosion d’un mouvement social sera rapidement déconsidéré, discrédité et réprimé comme à d’autres moments de notre histoire (AF nous a démontré ce dont ils restent capables).
    Le plan Valls est « inacceptable », comme l’était le plan Juppé. La différence c’est qu’aujourd’hui, les élus PS votent systématiquement la confiance à Macron dans les assemblées.
    Ainsi le chômage, la pauvreté, le FN… et les excès du capitalisme financier peuvent progresser au grand bénéfice des puissants.
    Les promesses reviennent avant les élections régionales (salaires, social, …) mais la déroute prévisible s’annonce.
    Alors le PS de Valls, devenu une des multiples courroies de transmission du MEDEF, va naturellement s’allier avec la droite pour terminer le coup de poignard dans le dos de la gauche.
    Comme l’indique GF, l’unité a gauche se fera dans la rue en perspective de victoires.

  8. lionel mutzenberg
    Posted 27 novembre 2015 at 17:49 | Permalien

    Peut être monsieur Filoche, sur ce point, mais la décision de Nicole Notat a introduit le ver dans le fruit et a pourrie le syndicalisme jusque dans la CGT.
    Quand à Lionel Jospin, il a été un très bon premier ministre, d’ailleurs c’est lui qui le dit, et c’est pour cette raison que les Français l’on viré en 2002, battu par Jean-Marie Le Pen; vous savez bien que les français de la base, ils sont un peu C… et irrécupérables, comme l’on si bien écrit les lumières de Terra Nova.
    Bien évidemment que Mitterrand n’a pas fait que des sottises; bien évidemment que Lionel Jospin à pris de bonnes décisions; mais, globalement, le bilan est plus que négatif, et il aura fallu un politicard comme Chirac pour faire une dissolution stupide, pour faire renaître un PS moribond, et un arriviste comme Nicolas Sarkozy, pour refaire élire un socialiste à la présidence de la République.
    Des petits bonheurs que nous payons chèrement aujourd’hui.
    La gauche nous a donné un excellent ministre de la justice, garde des sceaux, Robert Badinter, sauf en matière de droit du travail, une matière indigne d’un grand bourgeois; deux excellent ministres de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement et Daniel Vaillant, si je ne me trompe pas. Pour le reste, nous aurions pu nous en passer, ils sont tous devenus de parfait petits bourgeois, fidèles au système qui les fait royalement vivre.
    Borné, mais avec encore de la mémoire, et un vécu que vous n’avez pas eu.

  9. Gilbert Duroux
    Posted 27 novembre 2015 at 17:50 | Permalien

    Aujourd’hui, le pouvoir socialiste impose un état d’urgence et en profite pour perquisitionner chez les syndicalistes en invoquant le soupçon de possible activité terroriste :
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/perquisition-chez-des-maraichers-lusignac-distribution-de-tracts-contre-notre-dame-des-landes-c-est-un-delit-1448572661
    Qu’en disent les frondouilleurs ? Leur silence est assourdissant.

  10. crayencour
    Posted 28 novembre 2015 at 10:29 | Permalien

    Il y a un souffle épique dans ce récit, qui fait du bien …
    Mais aujourd’hui; à qui doit on le retour de Juppé sur le devant de la scène, si ce n’est à ceux qui, au PS partagent sa vision des choses depuis longtemps et ne regrettent qu’une chose … qu’il n’aie pas réussi à faire appliquer sa réforme à l’époque … Ceux dont la politique libérale a poussé la droite à se droitiser encore plus, puisqu’ils lui ont piqué sa place sur l’échiquier politique … Ceux qui ont désespéré la gauche et qui laissent entendre que face à l’ultralibéral Fillon ou à l’inqualifiable Sarkozy, Juppé serait un homme raisonnable et modéré … Ceux qui ne désespèrent sans doute pas d’ici 2022 réussir à réaliser une union non pas de la gauche mais du centre… Ceux là même qui, tout en étant dans un gouvernement PS ne se reconnaissent pas dans les idéaux de la gauche ou bien les méconnaissent carrément, ou pire encore les trahissent aux gré de leurs stratégies électorales …

  11. sans ressources
    Posted 28 novembre 2015 at 11:22 | Permalien

    pas borné, réaliste, hier le plan Juppé était inacceptable, aujourd’hui ils votent le plan Macron, autres temps autres moeurs

  12. Posted 28 novembre 2015 at 12:30 | Permalien

    les « frondouilleurs » comme tu dis constituent la majorité, 4 sur 7 de ceux qui ont voté contre l’etat d’urgence

  13. Posted 28 novembre 2015 at 12:31 | Permalien

    la gauche etait archi majoritaire le 21 avril 2002 avec pres de 55 % des voix , il manqua 192 000 voix a lionel Jospin, il était élu d’avance…
    mais la division a fait passer meme le pen devant, ce qui a changé la face de l’histoire et de la france

  14. Gilbert Duroux
    Posted 28 novembre 2015 at 14:36 | Permalien

    Pauvre de toi. 4 députés, c’est la majorité. Tes arguments pour défendre l’indéfendable sont de plus en plus grotesques.

  15. Gilbert Duroux
    Posted 28 novembre 2015 at 14:41 | Permalien

    C’est faux. Il n’y a pas eu plus de dispersion en 2002 que lors des présidentielles précédentes. Regarde les chiffres. Jospin est le seul responsable de sa défaite. Jospin doit sa défaite au fait qu’il a fait une campagne de deuxième tour avant le premier. Avec son « mon programme n’est pas socialiste », il a découragé une partie de son électorat. Ce qui fait qu’il a fait un score de 1er tour inhabituellement bas pour un candidat « socialiste ».
    Je ne comprends pas pourquoi tu le défends. C’est tellement plus facile, n’est-ce pas, d’accuser les autres (un jour Chevènement, un autre Taubira). Ça évite de se poser des questions sur ses propres responsabilités.

  16. Pascal
    Posted 28 novembre 2015 at 22:47 | Permalien

    Article intéressant, mais compte-tenu de l’actualité de ces derniers jours, le silence de G. Filoche est éloquent…
    Alors donc applaudissons l’état d’urgence liberticide, la furia guerrière, la récup pavoisée et surtout la chasse aux opposants, aux écolos, aux manifestants…
    A défaut d’être capable de choper les terroristes, c’est toujours ça de gagné!

  17. Posted 29 novembre 2015 at 9:59 | Permalien

    non
    qu’est ce que c’est encore que ce ton invraisemblable de jugement dernier sauce stalinienne ?
    D&S est contre l’etat d’urgence et ses effets négatifs, clairement des la premiere heure, et nous avons soutenu les 7 deputes, dont 4 socialistes qui ne l’ont pas voté

  18. Posted 29 novembre 2015 at 10:45 | Permalien

    oui oui parfaitement 4 deputes socialistes al’ »honneur, t’en as beaucoup d’autres a presenter des resistants à l’etat d’urgence ?

  19. Gilbert Duroux
    Posted 29 novembre 2015 at 14:32 | Permalien

    « t’en as beaucoup d’autres a presenter des resistants à l’etat d’urgence ? »
    Encore un curieux argument. Tu dois bien savoir que « nul ne peut se prévaloir des turpitudes des autres pour faire valoir les siennes ». Tu n’ignores pas non plus qu’il n’y a pas de députés du NPA, de LO, du PG à l’Assemblée nationale. Les résistants à l’état d’urgence ne se trouvent pas dans une Assemblée nationale qui n’a rien de représentatif (combien d’ouvriers à l’AN ?). La preuve, les pseudos socialistes n’y envoient que des bourgeois, des avocats, des médecins, des hauts fonctionnaires, jamais un Filoche.

  20. christophe
    Posted 29 novembre 2015 at 18:45 | Permalien

    Dès mai 2012, j’ai regretté d’avoir voté Hollande au 2e tour quand il a renié ses engagements de campagne et adopté le pacte européen de stabilité, Macron et Valls poursuivant le sale boulot des sarkozy chirac and co.
    Mais depuis 2 semaines qu’ils s’en prennent à nos libertés, j’ai honte d’avoir participé à élire ces irresponsables !
    Si le PS servait vraiment à quelque chose, il arrêterait tout de suite les dégâts…

  21. Pro-Filoche
    Posted 23 novembre 2016 at 13:30 | Permalien

    Oui, la gauche, ce sont ces millions de salariés, ouvriers, employeurs, travailleurs qui font tourner toute la société et en produisent les richesses mais n’en perçoivent pas la partie qu’il méritent.

    Elle doit se battre pour eux contre le MEDEF et encourager pour cela toutes les mobilisations, grèves, manifs.

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