Le chômage et sa courbe (1)

 

Par Jean-Jacques Chavigné

Nous publions la première partie d’un article de notre camarade Jean-Jacques Chavigné dans lequel il revient sur la définition et la mesure du chômage. La deuxi-ème partie sera dans la lettre électronique de D&S de la semaine prochaine.

Inverser la courbe du chômage est, depuis son élection, l’objectif que François Hollande affirme s’être fixé. Il avait déclaré un peu rapidement, fin 2012, que cet objectif serait atteint fin 2013. L’actuel président de la République a lié, à plusieurs reprises, sa candidature à l’élection présidentielle de 2017 à l’inversion de cette courbe. Il vient de le réaffirmer en déclarant : «  J’ai été candidat pour que nous créions les conditions pour qu’il y ait une baisse du chômage, et il doit y avoir une baisse du chômage. Et s’il n’y a pas de baisse du chômage, vous savez quelles conclusions j’en tirerai« 1

  1. Que signifient les  termes  « baisse du chômage » pour François Hollande ?
  • Son objectif est-il que le nombre de demandeurs d’emploi soit moins important à la fin de son quinquennat qu’au début ?

Ce serait un objectif digne du candidat dont le seul adversaire était « le monde de la finance » et qui affirmait dans ses « 60 engagements » : « Je veux combattre le chômage qui frappe particulièrement les jeunes et les seniors ».

Mais si l’objectif de François Hollande est bien qu’il y ait moins de chômeurs en mai 2017 qu’en mai 2012, le moins que l’on puisse dire est que c’est très mal parti. Même en se limitant aux demandeurs d’emplois de la catégorie A de Pôle emploi (les demandeurs d’emploi sans aucun travail, même très précaire ou en pointillés), le compte n’y serait vraiment pas. Cette catégorie comptabilisait 2,9 millions de demandeurs en juin 2012, elle en compte aujourd’hui 3,6 millions, soit 700 000 de plus.

  • Suffit-il d’inverser une courbe, un outil statistique, qui se limite à une seule catégorie de demandeurs d’emplois, ceux de la catégorie A ?

L’objectif serait alors atteint si le nombre de demandeurs d’emploi de cette catégorie diminuait de plusieurs dizaines de milliers pendant plusieurs mois d’affilée. C’est vraisemblablement l’objectif de François Hollande. Mais l’atteinte de cet objectif n’allégerait en rien le poids du chômage dans notre pays, car la réalité du chômage de masse est loin de se cantonner aux demandeurs d’emplois de la catégorie A.

  1. Le nombre de demandeurs d’emplois de la catégorie A, limité à la France métropolitaine, est devenu le chiffre quasi officiel du chômage
  • Cet indicateur, repris à l’unisson par la plupart des grands médias, est pourtant une tromperie

D’abord, les chômeurs des régions d’Outre-mer sont rayés de la carte. Ensuite, la catégorie A, créée en 1995, n’a aujourd’hui aucun sens en tant qu’indicateur du chômage. Cette catégorie se contente de comptabiliser les demandeurs d’emplois qui n’ont aucun travail. Cela aurait pu avoir un sens lorsque le CDI à plein temps était la norme à l’embauche. On avait un travail en CDI à plein temps, ou on n’en avait pas. Mais, en 2015, selon l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, 87 % des embauches étaient en CDD, et 80 % de ceux-ci étaient d’une durée inférieure à 1 mois.

Il se développe, autour du noyau des salariés travaillant à plein temps et en CDI, une myriade de travailleurs précaires, de travailleurs pauvres, à la recherche d’un emploi stable, à temps plein. La catégorie A n’est que la pointe émergée de l’iceberg du chômage.

  • La mesure du chômage au sens du BIT, reprise par l’INSEE, est aussi éloignée de la réalité que celle de la catégorie A

Pour le Bureau international du travail, une personne qui a travaillé au moins 1 heure au cours d’une semaine de référence, à la recherche d’en emploi, n’est pas considérée comme demandeur d’emploi. Une définition à la fois très extensive de l’emploi et très restrictive du chômage !

C’est pourtant, avec un taux de chômage, calculé à partir d’une définition aussi irréaliste, que le Royaume-Uni et ses « contrats zéro heure » ou l’Allemagne avec ses « mini-jobs » à moins de 400 euros par mois nous sont constamment donnés en exemple. Grâce à une multiplication inouïe des salariés pauvres, travaillant en pointillés ou à temps très partiel, le taux de chômage (au sens du BIT) de ces deux pays est légèrement supérieur à 5,3 % de la population active alors que ce taux atteint 10,6 % en France.

  • Les catégories A, B, C, D et E de Pôle emploi

Les résultats chiffrés de Pôle emploi sont publiés pour chaque catégorie (A, B, C, D et E), chaque mois, par la Dares, le service statistique du ministère du Travail.

Selon la classification de Pôle emploi, un demandeur d’emploi qui a travaillé moins de 78 heures (cela peut être 1 heure, 10 heures ou 77 heures…) au cours du moins précédent n’est pas considéré comme demandeur d’emploi de la catégorie A, mais de la catégorie B. Un demandeur d’emploi de la catégorie A ne doit pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une seule heure, le mois précédent.

La catégorie C intègre les demandeurs d’emploi ayant une activité de plus de 78 heures par mois. Une personne qui travaille 80 heures par mois mais qui voudrait travailler à plein temps (une caissière de supermarché par exemple) n’est donc pas considérée comme demandeur d’emploi de la catégorie A.

La catégorie D comptabilise les demandeurs d’emplois en stage, en maladie ou en formation.

La catégorie E prend en compte les demandeurs d’emploi en contrats aidés.

Au total, selon les chiffres de Pôle emploi, toutes catégories confondues et en prenant en compte les régions d’Outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 1,7 million depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, pour atteindre 6,5 millions !

  • L’ampleur du chômage réel

Il faudrait aller au-delà de toutes les catégories de Pôle emploi pour prendre en compte la véritable ampleur du chômage de masse.

Des centaines de milliers de chômeurs ne s’inscrivent plus à Pôle emploi et ne se déclarent plus comme demandeurs d’emploi lors des différentes enquêtes. Pourquoi le feraient-ils ? Après des années de recherches infructueuses, d’humiliations répétées, ils ont perdu tout espoir de retrouver un travail, en particulier lorsqu’ils ont plus de 50 ans. Ils vont, parfois, rejoindre les rangs des 1,3 million des bénéficiaires du RSA, mais parfois seulement, car à peu près la moitié des personnes qui ont droit au RSA n’en font pas la demande.

Il ne faudrait pas, non plus, oublier les 1,7 million de salariés qui subissent un chômage technique ou partiel.

L’inversion de la courbe du nombre de chômeurs de la catégorie A, si elle avait lieu, serait donc très loin de signifier un recul du chômage de masse. Elle ne changerait rien à la situation de millions de sans-travail, de précaires, d’intérimaires, de ceux et (surtout) celles à qui est imposé un travail à temps partiel qui ne seraient pourtant pas comptabilisés dans cette catégorie A, instrumentalisée comme miroir aux alouettes.

 

 

21 Commentaires

  1. JeanLouis
    Posted 25 février 2016 at 8:56 | Permalien

    Parfaitement d’accord!!! Cet indicateur rabâché à l’infini par les media est une tromperie. Quand un plongeur est au fond de la piscine il ne peut remonter mais pour autant il est toujours sous l’eau!!! Vous avez raison de dire que ce qui pourrait être signifiant de l’efficacité de la politique conduite serait le solde entre 2012 et 2017 pour autant encore que les conditions de vie des travailleurs ne soient pas dégradées dans la période. Prendre un tel indicateur montre soit l’incompétence crasse de ceux qui l’utilisent soit le mépris qu’ils ont de leurs auditoires en pensant les manipuler avec ça !!!

  2. Melody
    Posted 25 février 2016 at 11:01 | Permalien

    Bonjour, Il y a le chiffre des radiations dont on ne parle jamais, très important dans la statistique, et ce mois de janvier, comme par hasard, « les statistiques enregistre une hausse exceptionnellement forte ».
    Traduction : Ça a dû radier à tour de bras, avec ou sans justification.

  3. @Esberardjluc
    Posted 25 février 2016 at 12:05 | Permalien

    Un indicateur independant des biais et manipulations des organismes de gestion de l’emploi est le taux d’activite par tranches d’ages il permet les comparaisons internationales et relativise les’bons’ chiffres des USA GB et Allemagne.

  4. Gilbert Duroux
    Posted 25 février 2016 at 13:58 | Permalien

    Les socialistes ont même réussi à se foutre les youtubeurs à dos :
    https://www.youtube.com/watch?v=E3EbLui2B2k
    Attention, Gérard, faut pas prendre ça à la rigolade. Ces youtubeurs ne sont pas des anonymes, ils sont suivis par des centaines de milliers de jeunes, ce sont en quelque sorte des leaders d’opinion dans leur domaine.

  5. Posted 25 février 2016 at 15:56 | Permalien

    M.Filoche,

    J’ai regardé avec beaucoup attention (mais aussi de plaisir) votre intervention du 23 février matin sur RMC, en particulier la partie concernant la réforme du travail présentée par la ministre du travail, de l’emploi, de la formation et du dialogue social.
    C’est une intervention brillante sur le fond et la forme, remettant le sens politique de cette réforme au cœur du débat, là où beaucoup la présente sous le format technique (façon « astucieuse » d’éviter de parler du fond et de la ligne).

    Je partage la quasi-totalité de votre intervention, sur ses constats et sur l’analyse. De mon point de vu, vous avez fait honneur aux valeurs socialistes.

    Bien cordialement
    Mehdi Salhi, citoyen engagé

  6. socrate
    Posted 25 février 2016 at 16:15 | Permalien

    il y a des radiations pour absence de recherche d’emploi
    cependant Pole Emploi désactive de lui meme les abonnements aux recherches d’emploi des  » adhérents  » dés lors qu’aucune offre est correspondante durant 6 semaines.
    On pénalise ainsi celui qui recherche un emploi a qui on ne propose rien
    curieuse façon de fonctionnement a moins que cela ne serve qu’a justifier de l’absence de recherches d’emploi….

  7. Nemo
    Posted 25 février 2016 at 21:59 | Permalien

    Martine Aubry part à l’attaque du gouvernement. Pas étonnant que la femme qui a légalisé la paresse en France s’offusque de la nouvelle loi sur le travail proposée par Valls.
    Le taux de chômage des moins de 25 ans est de 25% en France, de 13% en Grande-Bretagne et de 6.5% en Allemagne. No comment.

  8. Posted 26 février 2016 at 9:42 | Permalien

    oui, on est passés de 600 000 stagiaires en 2008 à 1 600 000 stagiaires aujourd’hui… du boulot il y en a mais les patrons tricheurs ne veulent pas le payer

  9. sans ressources
    Posted 26 février 2016 at 16:41 | Permalien

    Némo, némo
    quelle ignorance, ou quelle mauvaise foi, les français pouvaient travailler 48h voire 60 h semaine, et je te raconte pas les cadres ou c’est du 13 h jour sur 6jours, mais ce qui ne va pas, c’est que ces goinfres insatiables de salariés voulaient être payé +25% au dela des 35h, c’est la que le patronat et les gens comme toi disent halte, on leur donne du travail alors qu’on pourrait le faire nous même car nous les patrons on est pas des feignasses et en plus ils veulent de l’argent, dans quel monde on vit, en effet, depuis Schoecher qui fit passer sa loi de paresse sur la fin de l’esclavage, ils veulent des sous, on y arrivera jamais

  10. socrate
    Posted 26 février 2016 at 18:52 | Permalien

    en quoi faire travailler plus ceux qui ont un travail va résoudre le problème du chomage ?
    seule la diminution du temps de travail peut le faire
    Après on va me répondre que dans un monde économique mondialisé et libéral ce sera fatal aux entreprises
    On voit donc bien que c’est un problème politique de choix de société
    Soit on continue dans celui qu on nous a présenté comme merveilleux , libéral et destructeur d’emplois massif que nous connaissons aujourdhui soit on innove ; on remet en causse le dogme européen libéral et uniquement financier en replaçant l’homme au milieu de notre société

  11. J80
    Posted 26 février 2016 at 23:10 | Permalien

    Sans primaire de toute la gauche, il n’y aura pas de possibilité qu’un candidat ou une candidate de gauche soit présent au second tour de l’élection présidentielle en 2017. C’est la base incontournable de tout raisonnement politique réaliste, aujourd’hui.

    Sans cette primaire, sans un candidat unique de toute la gauche, la droite ou l’extrême-droite ne pourraient que l’emporter.

    Dans les deux cas, les conséquences pour le salariat seraient terribles. Pas seulement pour le salariat du secteur privé : il suffit, pour comprendre les intentions de la droite, d’écouter NKM qui appelait, le 16 février, à en finir avec le statut de la Fonction publique. Le FN une fois élu, gouvernerait, comme l’a toujours fait l’extrême-droite, au service des intérêts de la classe dominante, en organisant la division au sein du salariat au nom de la « préférence nationale » et en imposant des limitations considérables aux libertés publiques, au nom de cet État fort qu’elle prône depuis toujours.

    Dans les deux cas, il faudrait des années et des années pour essayer de reconstruire une gauche capable de résister à leurs attaques qui trouveraient dans la politique de François Hollande et Manuel Valls un solide marchepied idéal pour aller beaucoup plus loin dans la remise en cause des droits des salariés, du droit syndical, du droit de grève, notamment.

    Tout cela n’a sans doute guère d’intérêt pour ceux qui comme François Hollande ou Jean-Luc Mélenchon ne semblent intéressés que par la défense de leur seuls intérêts électoraux. Ce n’est pas le cas pour l’ensemble du salariat qui paierait au prix fort une victoire de la droite ou de l’extrême-droite.

    La seule façon de pouvoir renverser la table et d’impulser une dynamique qui permette à un candidat de gauche de l’emporter en 2017 est l’organisation d’une primaire de toute la gauche, de François Hollande à Jean Luc Mélenchon.

    Comment peut-on en appeler à l’ « ère du peuple « et avoir si peu confiance dans le fait que ce peuple battrait à plate couture François Hollande dans une primaire de toute la gauche ?

    Le nombre de gens de gauche, de parlementaires de gauche qui s’opposent à la déchéance de la nationalsité, les centaines de milliers de signature de la pétition contre la loi El Khomri, l’unité syndicale (encore très insuffisante) qui commence à se réaliser contre cette loi, la mobilisation des organisations de jeunesse contre la loi El Khormi et les 3 CDD successifs de la loi Rebsamen, les déclarations de Martine Aubry (même si, comme d’habitude, elle a beaucoup tardé à « sortir du bois »), tout va dans le même sens : celui d’un mouvement social et citoyen qui ne peut trouver son débouché politique que dans une primaire de toute la gauche.

    Comment ne pas aller dans le même sens, à moins d’accepter, d’emblée, la victoire de la droite et de l’extrême-droite en 2017 ? En attendant, sans doute, des lendemains qui chantent.

    Comment, dans cette perspective, la seule qui ne signifie pas un repli sectaire sur ses certitudes mais qui accepte le débat, ne pas comprendre l’importance de la présence de D&S au sein du PS ? D&S fait partie de l’aile gauche du PS et s’est battue en première ligne contre le Traité européen de 2012, pour la défense du droit du travail et contre la loi El Khomri, après avoir lutté, pied à pied, contre la réforme libérale des retraites, la loi Sapin, la loi Rebsamen, le CICE et le « pacte de responsabilité »,la loi Macron, la déchéance de la nationalité…

    Comment ne pas comprendre que la légitimité de ses batailles fait de D&S un atout essentiel pour parvenir à imposer cette primaire. Elle peut exercer un effet d’entrainement sur de très nombreux adhérents ou sympathisants du PS qui rompent avec la politique de François Hollande car ils ont pris conscience qu’elle mène la gauche au désastre, mais qui écouteront beaucoup plus facilement des membres du Parti socialiste que d’autres militants de gauche ?

    Il ne s’agit pas, pour nous, de nous contenter d’une posture « morale » qui permettrait d’avoir les mains blanches sans avoir de mains, mais d’être au bon endroit (au sein du PS, là où se joue l’essentiel de la bataille) pour agir le plus efficacement possible afin d’imposer cette primaire (voulue par 81 % des sympathisants du FdG, 80 % des sympathisants d’EELV et 74 % des sympathisants du PS) et épargner, ainsi, au salariat de notre pays l’arrivée de la droite ou de l’extrême-droite au pouvoir en 2017.

    Nous n’avons pas peur du débat, de la confrontation et nous avons tout à fait confiance dans le fait que, dans une primaire de toute la gauche, une orientation antilibérale l’emporterait.

    Encore faut-il oser mener la bataille et ne pas en appeler, dans la droite ligne du Général de Gaulle et de la Constitution de 1958, à une relation privilégiée entre un homme et un peuple, tout en appelant de ses vœux une VIème République !

    JJ Chavigné

  12. Bobby
    Posted 27 février 2016 at 0:33 | Permalien

    Visiblement Némo ne fout rien et n’a certainement jamais bossé de sa courte vie.
    Alors ses arguments…

  13. CanluCat
    Posted 27 février 2016 at 2:44 | Permalien

    « Cette catégorie (catégorie A)se contente de comptabiliser les demandeurs d’emplois qui n’ont aucun travail. »
    Cette assertion est erronée. En effet, il existe un nombre très important de chercheurs d’emploi qui n’ont AUCUN travail et qui NE SONT PAS en catégorie A. Ni B, ni C, ni D, ni E d’ailleurs. Il s’agit, par exemple, des radiés ! Ce n’est pas parce qu’on est radié qu’on a trouvé un emploi ! Il y a également celles et ceux qui, épuisé(e)s de ne rien trouver et d’être qualifié(es sans cesse de fainéant(e)s et/ou d’assisté(e)s et d’être ostracisé(e)s qui se sont d’eux même extraits des statistiques de PE !

    @Nemo, « Pas étonnant que la femme (Martine Aubry)qui a légalisé la paresse en France s’offusque de la nouvelle loi sur le travail proposée par Valls ».
    Faut-il être crétin et ignare et/ou de très mauvaise fois ! C’est DSK qui est à l’origine des 35 heures en France. Pas MA ! Elle n’a fait « que » mettre en oeuvre cette loi.
    Maintenant, il faut croire que les Suédois et les Belges sont encore bien plus paresseux que les Français (d’ailleurs vous êtes de ces « frenchbasheurs » qui commencent à me courir sur le haricot à sans cesse insulter les Français en les qualifiant de fainéants et/ou d’assistés : même le petit frère Bush a reconnu que les Français travaillaient plus que les Allemands, plus que les Britanniques et plus que les Étasuniens !).
    Je l’admets, en Belgique, les dangereux ultra-guauchistes qui souhaitent mettre en oeuvre au plus vite cette expérience de la semaine de 4 jours (32 heures !), sont le ministre du Travail de Centre droit (donc bien plus à gauche que Valls et son attitude franquiste qui utilise les moyens de l’État pour se rendre voir un match de football à Berlin avec ses deux fils, Macron (qui tutoie Gattaz) et cette ignarde de El Khomri qui ne connait même pas les bases du droit du travail et qui prétend pondre une loi sur le travail !) et des entrepreneurs, certainement tous communistes et trotskystes, et certainement tous ignares des « lois de l’économie ».
    https://resistanceinventerre.wordpress.com/2016/01/22/partage-du-temps-de-travail-le-debat-repart-en-belgique/.
    En Suède, on teste même, actuellement, la semaine de 30 heures SANS perte de salaire !
    http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/en-suede-on-teste-la-semaine-de-30-heures-au-travail_1159613.html
    Je vous conseillerais de lire (ou relire) « Astérix et le Domaine des Dieux ». Page 23.
    Je cite :
    - C’est inouï ! Dès qu’on paie les esclaves, ils travaillent mieux !
    - Oui, ça fait peut-être plus cher à l’achat, mais le rendement est nettement supérieur
    - Et quelle économie en coups de fouet !

    Il n’y a que nos pleureuses du MEDEF (et leurs affidés comme vous) à ne toujours pas avoir compris !
    Intéressez vous, par exemple, à l’entreprise Fererro (l’industriel du chocolat en Italie). Pas du genre communiste. Pourtant cette entreprise engrange des milliards de bénéfices. Mais elle soigne, littéralement, ses salariés. Salaire d’embauche : 1700 euros nets/mois pour un ouvrier sur les chaines. Les 2000 euros sont atteints très rapidement. Cette entreprise ouvre un compte d’épargne à chacun des enfants de ses salariés, avec 200 euros, à la naissance. Cette entreprise paye en partie les études supérieures pour tous les enfants de chacun de ses salariés et contribue financièrement, en partie, aux frais de leurs mariages pour celles et ceux que s’engagent dans cette voie. TOUS les salariés (et leurs conjoints qui ne travaillent pas chez Fererro !) possèdent un excellente couverture mutuelle santé (genre chambre individuelle en cas d’hospitalisation et non pas le « minimum » instauré par l’ANI !), et ce, jusqu’à leur mort (soit, le plus souvent, bien longtemps après leur départ à la retraite !). Et elle paye la couverture mutuelle santé de chacun des enfants des salariés pendant deux ans encore APRÈS la fin de leurs études supérieures ! Le nombre de jours de congés payés est supérieur au minimum imposé par la loi italienne. Etc…
    Du coup, le rendement de ces (ses) salariés est le plus élevé d’Italie ! Et les absences pour maladie sont largement plus basses que pour les autres entreprises du pays. Enfin, les salariés de cette entreprise possèdent l’une des espérance de vie les plus longue d’Italie après 60 ans… Ils peuvent donc profiter, gratuitement, des camps de vacances mis en place par l’entreprise. Et la famille qui détient cette entreprise est l’une des plus riche d’Italie (même si planquée en Suisse).
    Au fait, voici ce que perçoivent effectivement les plus important assistés de France :
    http://www.francetvinfo.fr/politique/infographies-combien-coutent-les-anciens-presidents-et-premiers-ministres_1306894.html
    Moi qui croyais que les privilèges avaient été supprimés une certaine nuit de la fin du 18è siècle…
    Je ne vous parle même pas, par exemple, de nos conseillers régionaux (Alsace) qui, entre le 31 décembre 2015 et le 01 janvier 2016 ont vu leurs indemnités augmenter de 25% (passant de 1900 euros à plus de 2400 euros/mois sans aucun surcroit de travail !)sans que personne n’en semble offusqué. J’imagine, par exemple, que les enseignants et autres fonctionnaires auraient bien aimé obtenir ne serait-ce que 1/5è de cette augmentation…
    D’ailleurs, ce Valls il travaille tellement beaucoup plus mieux que les autres que l’on ne sait toujours pas comment s’appellent nos « nouvelles » régions ! Si ça c’est pas du travail à la « mord moi l’noeud bâclé »…

  14. CanluCat
    Posted 27 février 2016 at 7:26 | Permalien

    @Nemo, voici un texte sur le droit du travail en 1848 (Si, si, milieu du 19è siècle !). Vous y trouverez d’étranges ressemblances avec la loi du pseudo moderne Valls (vous savez, celui qui, comme vous, veut refaire bosser ces fainéants de Français !).
    http://archives.cg37.fr/UploadFile/GED/Archives1800-1940/1214461542.pdf
    Vous vous coucherez moins bête ce soir…

    Maintenant, il est vrai que ce même premier ministre « moderne » (et raciste : souvenez vous lorsqu’il voulait mettre plus de whitos parce qu’il y avait trop de blackos de la ville dont il était maire, et dont il est toujours conseiller municipal, cumulard,, oubliant au passage que plusieurs centaines de milliers de « blackos » sont Français, eux, depuis plus de cinq siècle alors que lui même ne l’est que depuis 33 ans !) n’a pas sanctionné le président d’Air France lorsque celui-ci indiquait clairement qu’il était pour le retour au travail des enfants, applaudi en cela par ce moderniste de Gattaz, alors que d’autres chefs d’entreprises sont, eux, sortis de la salle, écoeurés par de tels propos !

  15. Posted 27 février 2016 at 10:43 | Permalien

    Je tiens a vous féliciter pour vos interventions sur les radios et télé , au moins une personne qui ose dire la vérité , continuez ,dommage que les gens n’y comprennent rien ou naifs ou le font exprés . Cordialement et Sincèrement Fabien

  16. Posted 27 février 2016 at 10:45 | Permalien

    merci, car c’est bete a dire mais ca fait du bien quand meme de sentir des soutiens, car le combat quotidien est dur

    savez vous que l’émission que j’ai fait sur RMC avec Bourdin lundi 22 février a obtenu un million de « vues » sur internet ! c’est énorme

    je vais sur RFI lundi 29 février a 7 h 50

  17. Posted 27 février 2016 at 10:54 | Permalien

    Salut Gérard,

    Ca chauffe sur les réseaux sociaux.
    Un million de vues sur ta vidéo à RMC​, bientôt le festival de Cannes!

    JA M

  18. Posted 27 février 2016 at 12:36 | Permalien

    et regardez l’entretien avec daniel mermet, il est super bien monté, réalisé

  19. Posted 27 février 2016 at 13:35 | Permalien

    Dépêche AEF
    > >
    > > La CFDT formule ses « contre-propositions » sur le projet de loi El Khomri

    Par Lucie Prusak

    > > Après avoir vivement critiqué l’avant-projet de loi El Khomri, par la voix de son secrétaire général Laurent Berger, et au travers d’une déclaration intersyndicale, la CFDT produit un texte d’analyse et de « contre-propositions », jeudi 25 février 2016.

    Affirmant avoir des attentes fortes vis-à-vis de ce texte, la centrale réformiste demande « une concertation approfondie » avec les partenaires sociaux, et juge donc « irréaliste d’envisager une adoption du projet de loi [en Conseil des ministres] le 9 mars ». Si elle se félicite de la reprise des 61 principes fondamentaux, de la nouvelle architecture du code du travail, ou de la règle de l’accord majoritaire, la CFDT est en revanche sévère sur plusieurs points du texte : socle supplétif peu contraignant, redéfinition du licenciement économique insatisfaisante, barème d’indemnités de licenciement sans cause réelle et sérieuse « inacceptable ».
    > >
    > > Réclamant « une concertation approfondie » sur le projet de loi El Khomri avant même son adoption en Conseil des ministres, la CFDT formule dans un texte daté du 25 février 2016 une série de « contre-propositions ».
    > >
    > > Principes fondamentaux.

    La CFDT « se félicite de la réaffirmation de certains principes : CDI comme forme normale de contrat, durée légale du travail et salaire minimum fixés par la loi », etc (lire sur AEF). Elle dit « partager la volonté de donner une valeur législative et interprétative à ces principes », mais souhaite aller au-delà de ce qui figure aujourd’hui dans l’avant-projet de loi : « La définition de ces principes doit permettre de faire émerger des droits nouveaux ». La confédération dit « espérer que cela sera dans la lettre de saisine de la commission de refondation » du code du travail.
    > >
    > > Architecture du code du travail.

    La centrale « approuve la nouvelle architecture qui est proposée, instituant un ordre public, en ouvrant un large champ à la négociation collective et des dispositions supplétives en l’absence d’accord ». L’application qui en est faite aux dispositions relatives à la durée du travail permet certes de réaffirmer la durée légale de 35 heures et le principe de majoration des heures supplémentaires. Mais la CFDT regrette l’extension du « domaine du pouvoir unilatéral de l’employeur à de nombreux sujets », comme les contreparties aux temps de pause, l’extension de la définition de l’astreinte, et surtout les forfaits jours et la modulation, notamment dans les entreprises de moins de 50 salariés. La CFDT juge ces dispositions « inacceptables » et souhaite « que la négociation soit partout la règle ». Elle s’inquiète également de la suppression d’un « grand nombre d’informations et/ou de consultations » et réclame leur réintégration. Au-delà, la confédération juge le socle supplétif « souvent peu contraignant et donc peu incitatif à la négociation ».
    > >
    > > Sur ce volet du texte, la CFDT émet quatre demandes :
    > >
    > > – une rédaction à droit constant pour ce qui relève du droit supplétif ;
    > > – l’obligation d’associer aux négociations sur le temps de travail une négociation sur l’organisation du travail ;
    > > – le maintien en l’état du champ ouvert aux décisions unilatérales de l’employeur ;
    > > – la réaffirmation des prérogatives des IRP en matière d’information-consultation.
    > >
    > > Négociation collective.

    La confédération se félicite de la « volonté de renforcer l’autonomie des acteurs du dialogue social » et de la règle de l’accord majoritaire. Elle « accueille favorablement la possibilité de consulter les salariés à l’initiative des organisations syndicales ».

    Ce qui ne l’empêche pas d’émettre un certain nombre de réserves. D’abord, elle regrette le caractère non contraignant des accords de méthode, qu’elle voudrait rendre obligatoires et contraignants. Ensuite, elle soulève trois points de difficulté concernant la prééminence de l’accord d’entreprise sur le contrat de travail, lorsqu’il permet « la préservation ou le développement de l’emploi » : pour elle, ce type d’accord doit « forcément être à durée déterminée », « le caractère sui generis de la rupture (non fautif) doit être plus clairement réaffirmé, et « une procédure claire doit exister pour permettre au salarié qui se verrait imposer des contraintes disproportionnées, de résister à la modification de son contrat de travail ».
    > >
    > > Par ailleurs, la CFDT s’inquiète de la « rationalisation de la négociation » prévue par le projet de loi « entre le niveau du groupe, de l’entreprise, de l’établissement ». Une disposition jugée « dangereuse, notamment pour les négociations de PSE ».
    > >
    > > Restructuration des branches.

    Saluant le « volontarisme du gouvernement » sur ce dossier, la CFDT regrette néanmoins que « la ministre n’ait pas saisi l’opportunité de cette loi pour introduire dans le code du travail une définition de la branche professionnelle, de la notion de la filière économique et de pôle ».
    > >
    > > CPA.

    Pour la CFDT, « le texte sur le CPA reprend […] l’esprit du document issu de la négociation : CPF et C3P y figurent », des droits à la formation supplémentaires pour les jeunes sans qualification sont créés, et le principe de l’accompagnement global acté. Cependant, la confédération juge que « cette partie manque d’ambition sur la gestion des temps de vie et de travail » et demande que le CPA intègre « une banque du temps » pour tous.
    > >
    > > Accords-types.

    Tout en défendant la production d’accords-types par les branches professionnelles, la CFDT s’oppose à ce que les chefs d’entreprise « aient la possibilité de choisir de manière unilatérale les mesures qu’ils appliqueront dans leur entreprise ».
    > >
    > > Barème de dommages-intérêts.

    Sans surprise, la CFDT réitère son opposition au « plafonnement des dommages-intérêts en cas de licenciement sans cause réelle est sérieuse », une mesure qu’elle juge inacceptable et dont elle demande le retrait.
    > >
    > > Définition du licenciement économique.

    La confédération juge insatisfaisants les critères de définition du licenciement économique retenus dans l’avant-projet de loi. « Les critères retenus dans la partie supplétive pour caractériser les difficultés économiques sont trop bas (4 trimestres de baisse de chiffre d’affaires et 2 trimestres de perte d’exploitation) et n’incitent pas à la négociation », alors même que le texte permet aux partenaires sociaux de branche de les préciser. Surtout, la CFDT considère qu’il est « dangereux » de circonscrire le périmètre d’appréciation au niveau national. « Il doit prendre en compte la dimension européenne. »
    > >
    > > Médecine du travail.

    La CFDT valide les pistes d’évolution de la visite d’embauche et de la notion d’aptitude. Elle se dit « plus réservée sur l’allégement des contraintes imposées à l’employeur en cas d’inaptitude ».

  20. Posted 27 février 2016 at 13:38 | Permalien

    Bonjour,
    vous trouverez ci-joint un communiqué de l’association Henri Pézerat (en versions word et pdf) que nous vous encourageons vivement à reprendre et diffuser, en tant qu’associations, syndicats, collectifs, militants… et à mettre sur les sites d’information.
    Nous suggérons qu’il soit adressé aux confédérations, aux parlementaires, aux sénateurs, aux membres du COCT et de la CATMP, à la direction de la CNAM,mais aussi aux CPAM, aux ARS, etc… et bien sûr aux journalistes.
    Ne laissons pas l’indemnisation des victimes du travail devenir un objet d’économies pour le patronat!
    Josette Roudaire
    Anne Marchand
    Annie Thébaud Mony

    Alerte !
    Pour l’abrogation du décret du 9 février 2016,
    véritable remise en cause d’un siècle de droit à réparation
    des victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles
    Le gouvernement est engagé dans une opération de régression sociale de grande ampleur. Tout y passe. Il semble qu’aucune exigence du patronat ne soit écartée. Dans ce contexte de casse généralisée, le décret n° 2016-132 du 9 février 2016 installant un « comité d’actualisation des barèmes d’indemnisation » des accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP), vise les victimes du travail et leur indemnisation. L’intitulé, la méthode tout comme la composition de ce comité peinent à dissimuler l’objectif de l’opération. Il s’agit bien, dans ce domaine aussi, de « ratatiner » les droits. Or là, il s’agit des droits à réparation des victimes du travail.
    Il y a plus d’un siècle, les lois de 1898 (accidents du travail) et 1919 (maladies professionnelles) instituaient l’obligation des employeurs à indemniser les travailleurs (et leurs familles) victimes des accidents et maladies survenant sur les lieux ou à l’occasion du travail. C’est de cette obligation dont le patronat veut désormais s’affranchir avec le soutien actif du gouvernement Valls. En procédant par décret, cette remise en cause échappe une fois encore à tout débat parlementaire.
    Lire la suite dans le communiqué joint….

  21. socrate
    Posted 29 février 2016 at 1:42 | Permalien

    depuis des années la CFDT a signé des textes revenant sur des droits aux salariés sur le principe qu »il daut etre réformiste.
    Le résultat est connu de tous
    quid de la retraite a 60 ans pour tous par exemple.
    Aujourdhui le texte proposé par El khomeri ne peut pas etre réformé il doit etre jeté
    et après seulement le fameux dialogue social permettra de discuter de réforme
    Ou est d’ailleurs le dialogue social vanté par Hollande quand on voit la méthode choisié pour présenter une réforme si importanet qu’est celle du Code du travail

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