Deux fois plus nombreux le 31 que le 9 mars Pour le retrait, prochaine étape : le samedi 9 avril !

Le jeudi 31 mars, les manifestants étaient deux fois plus nombreux que le mercredi 9 mars : 1,2 millions pour toute la France. Les manifestants du 31 mars n’étaient pas dupes : ils avaient compris que Manuel Valls n’avait lâché que des miettes. Aussi le 31 mars, même des sections syndicales CFDT, CFTC, UNSA voire CFE-CGC ont défilé contre la loi El Khomri dans plusieurs villes de France, aux côtés des jeunes et des organisations syndicales CGT-FO-Solidaires-FSU.

Tous ceux qui ont manifesté jeudi dernier n’avaient aucun doute : les quelques modifications apportées par Manuel Valls, le 14 mars, ne touchaient pas au cœur du projet de loi : réécrire l’essentiel du code du travail au moyen d’accords d’entreprise, là où les salariés sont les plus faibles, sans que la loi ou l’accord de branche puissent les protéger.

Les salariés, les jeunes, les retraités, les habitants de notre pays qui sont plus de 70 % à refuser cette loi, ont compris que cette loi ne créerait aucun emploi mais qu’elle accentuerait encore la précarité et rendrait de plus en plus insupportable la vie au travail de millions de salariés, dans le seul but d’augmenter les marges bénéficiaires des entreprises.

La loi est maintenant devant les députés. Ils ont donc le choix : être fidèles à leurs électeurs et au programme sur lequel ils se sont fait élire (les « 60 engagements » de François Hollande) ou être fidèle à la politique d’un gouvernement qui ne fait, avec cette loi, que répondre aux exigences du Medef.

Il faut, aussi, qu’ils comprennent qu’il leur sera déjà très difficile d’être réélus avec la politique menée depuis 2012, mais qu’ils perdraient leurs dernières chances, s’ils votaient cette loi, même amendée.

Quand la gauche va à droite, la droite va encore plus à droite. Le débat sur la déchéance de la nationalité en a apporté la preuve : Xavier Bertrand vient de remettre en question l’abolition de la peine de mort. Un concours est ouvert, à droite, sur la sévérité des peines, pouvant frapper toute personne coupable d’un crime ou d’un délit, alors qu’aucune peine ne pourra dissuader, là encore, un terroriste décidé à se faire exploser.

Il en va de même pour la contre-réforme du Code du travail. Si la loi El Khomri était votée, la droite irait encore plus loin dans la destruction des derniers acquis du droit du travail et ne s’arrêterait pas là. Tous les candidats à la primaire de la droite annoncent leur intention de s’attaquer au statut de la Fonction publique. Ils se livrent, là encore, à un concours, à celui ou celle qui supprimerait le plus de fonctionnaires : de 300 000 pour Nicolas Sarkozy à un million pour Jean-François Copé.

François Hollande et Manuel Valls ont, avec leur politique, ouvert les vannes aux pires débordements de la droite. Il faut que le peuple mobilisé et les élus de gauche les obligent à cesser de faire une politique qui servira de marchepied à une politique encore plus à droite, si la droite revenait au pouvoir en 2017 ou si l’extrême-droite y parvenait.

La prochaine grande étape c’est le 9 avril. C’est un samedi et tout le monde pourra être dans la rue. Les militants socialistes pourront y être encore plus nombreux que le 9 et le 31 mars et participer encore plus activement à la création d’un rapport de forces qui obligera Manuel Valls à retirer le funeste projet de loi El Khomri, comme François Hollande a été obligé de reculer sur la déchéance de la nationalité.

Il est donc possible de les forcer à retirer leur projet de contre-réforme du Code du travail. C’est vital pour le droit du travail. C’est vital pour faire savoir que nous ne voulons plus qu’un gouvernement de gauche mène une politique de droite. C’est vital pour faire comprendre à la droite que si elle revenait au pouvoir, elle ne pourrait pas s’en prendre, comme le veulent tous ses candidats, à l’ensemble de nos acquis sociaux depuis la Libération.

 

12 Commentaires

  1. 1956
    Posted 5 avril 2016 at 16:05 | Permalien

    Ce matin, à Orléans la permanence de la députée socialiste V. CORRE avait été fermée et gardée par la police pour ne pas avoir à recevoir une délégation des organisations syndicales dans l’action contre le projet de loi El Konnry.
    Nous ne saurons donc pas aujourd’hui si elle sera fidèle à ses électeurs ou aux exigences du MEDEF. Nous espérons qu’elle saura respecter le mandat de ses électeurs comme lors de son vote contre le projet de déchéance de la nationalité.
    Nota: un assistant du sénateur socialiste JP. SUEUR a reçu à sa permanence cette délégation.
    Nous ne souhaitons pas qu’un gouvernement socialiste poursuive une politique de droite jusqu’en 2017, seuls les députés majoritaires de gauche peuvent l’en empêcher.
    Rendez vous Samedi 9 avril dans la rue.

  2. lionel Mutzenberg
    Posted 6 avril 2016 at 9:42 | Permalien

    Bravo ! partout en France des délégations de salariés pour aller demander à leurs députés pour quelles raison ils voteraient cette loi El Khomeri, qui est, en fait, purement électoraliste, François Hollande ayant bien compris qu’il ne sera plus élu avec les voix de la gauche.
    Un geste envers l’électorat de droite, et du centre, la preuve de sa bonne foi de bonne gestion pour la finance n’étant plus à faire.
    L’affaire PanamaPapers étant l’illustration de la preuve par neuf si chère de sa ministre de l’illusion, Ségolène Royal.
    Mieux que Nicolas Sarkozy, et ses godillots, qui se prétendent Républicains, sans nous cacher qu’ils sont, eux, de droite jusqu’à l’extrême; la porte qui leur a été ouverte leur permettant de présenter des propositions allant encore plus loin dans la démolition de notre modèle social.
    Qui en 2017 ? Un projet pour l’intérêt général qui est, en vérité, les intérêts de tous.

  3. Posted 6 avril 2016 at 10:05 | Permalien

    Frédéric, trésorier section Muret et toujours socialiste.

    Je vois beaucoup d’ex-militants dans les signataires. Je partage leur déception de voir notre parti aux mains de libéraux. Il ne suffit pas d’ajouter le préfixe « social » pour se prétendre de gauche… Il existe bien sûr d’autres moyens de participer au débat démocratique cependant les partis politiques resteront pour quelques temps encore les seuls à accéder au pouvoir et espérer changer les choses. L’abandon individuel et collectif des militants confortera la victoire des libéraux, y compris dans notre parti. C’est précisément par notre abandon que les libéraux récupèreront à bon compte le Parti Socialiste. Le combat démocratique et politique est perpétuel et il n’y a pas meilleur moment que cette année pour inverser cette tendance. La politique proposée est un échec évident et la débandade annoncée approche à grand pas. Il est temps de montrer que les militants de gauche sont solidaires et peuvent ressérer les rangs. Mais comment faire revenir les camarades résignés? Personnellement, je ne me laisserai pas déposséder de mes valeurs et mon parti et suis pas prêt de partir.

    Amitiés.

    Fred.

  4. 1956
    Posted 6 avril 2016 at 11:32 | Permalien

    Il suffit d’avoir écouté sur LCP les débats en commission des affaires sociales pour être des plus inquiets quant à l’issue du texte à l’assemblée.
    Les amendements proposés par la députée J. FRAYSSE (FG) ont tous reçus un avis défavorable du rapporteur socialiste. Les députés PS se sont associés à la droite pour tous les rejeter.

    Ainsi, une nouvelle fois, les députés PS s’écartent du mandat reçu en 2012 par les électeurs au profit du MEDEF et d’une politique de droite.

    Si les militants socialistes de base sont si nombreux à combattre la politique libérale des dirigeants et des élus PS, on aimerait bien les voir porteurs de leur drapeau dans la manif de samedi. Sinon les Filoche, Goldberg, Leinemann… vont se retrouver affaiblis au milieu des Valls, Le Guen et de la majorité des députés liberaux PS de droite au pouvoir.

  5. CRAYENCOUR
    Posted 6 avril 2016 at 11:37 | Permalien

    « Faire revenir les camarades résignés »? C’est simple; obtenez le renvoi de Valls et mise en place d’un autre gouvernement, allié à la gauche et aux vrais écolos; pas aux ralliés, qui ne servent qu’eux-mêmes! Faites en sorte que Hollande renonce à sa politique libérale !
    Après tout; c’est tout de même vous qui avez choisi ce candidat pour 2012; alors, à défaut de pouvoir nous débarrasser de lui avant 2017; faites en sorte de mettre fin à sa politique antisociale; un bon début serait que vos députés rejettent la loi travail à l’AN. Alors vous devriez retrouver nombre de vos militants partis ainsi que de vos électeurs déçus!

  6. Posted 6 avril 2016 at 13:45 | Permalien

    cette loi est totalement anti électoraliste !

  7. Posted 6 avril 2016 at 18:47 | Permalien

    Contre la déchéance du travail, tous en CDI !

    Le mouvement social contre la loi Travail prend son essor : plus d’un million de manifestants ce jeudi 31 mars, deux fois plus que le 9 mars. Le Gouvernement, affaibli et avec une majorité divisée, a déjà du céder sur la déchéance de nationalité : il peut, il doit céder sur la loi Travail. Nous sommes engagés dans un CDI (Combat à Durée Indéterminée) contre la déchéance du travail.

    Le Gouvernement rend la droite responsable de l’échec de la réforme constitutionnelle, qui prévoyait d’introduire l’état d’urgence et la déchéance de nationalité dans la loi suprême. Pourtant la droite s’était engagée à voter le projet annoncé par François Hollande au Congrès le 16 novembre dernier. C’est l’indignation de la société civile, rassemblée contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, qui a poussé les députés socialistes à modifier le projet présidentiel, donnant ainsi un prétexte à la droite pour ne pas le voter.

    La loi Travail, elle, est une loi ordinaire qui n’aura pas besoin d’un Congrès ni d’une majorité qualifiée : mais la pression de la rue monte et pourrait faire à nouveau céder ce Gouvernement affaibli et illégitime.

    Les jeunes ont bien vu que faciliter les licenciements des salariés en CDI ne réduira en rien la précarité du travail.

    Les femmes se rendent bien compte qu’elles sont particulièrement touchées par la réduction du supplément pour heures complémentaires, mais aussi par l’affaiblissement des règles légales et de branche au profit de l’accord d’entreprise, puisque les syndicats sont plus faibles dans les petites entreprises, fortement féminisées.

    Les salariés perçoivent le risque de réserver le suivi par un médecin du travail aux seuls « postes à risques » (définis par les patrons) : là encore les femmes seront sans doute sacrifiées, leur travail étant souvent jugé « sans risque ».

    Les syndicalistes ont bien compris qu’en période de montée du chômage, la généralisation des référendums d’entreprise contre les syndicats majoritaires serait une arme atomique contre ceux-ci.

    Tous voient bien que permettre au patronat d’augmenter la durée du travail va dégrader les conditions de travail et réduire les créations d’emploi.

    Et tous ont compris que c’est le moment de mettre un terme à cette spirale de régressions sociales et démocratiques dans laquelle un Gouvernement à la dérive entraîne le pays au mépris de toutes les valeurs et promesses proclamées. Partout dans le pays, l’heure est au débat et à la mobilisation, pour faire échouer ce projet de loi et redéfinir ensemble le travail que nous voulons.

    Communiqué d’Attac, Paris, le 1er avril 2016.

  8. Gilbert Duroux
    Posted 6 avril 2016 at 19:17 | Permalien

    Cet argument « on reste pour ne pas laisser le parti aux libéraux » ne fonctionne pas. Si ça marchait, le parti dit socialiste serait resté à gauche. Il a viré à droite bien avant que les militants de gauche écœurés se barrent.
    Ce que je dis, c’est de la logique pure.

  9. CRAYENCOUR
    Posted 7 avril 2016 at 8:53 | Permalien

    Les élections; pas de problème; les députés socialistes, ces grands démocrates viennent de voter la réforme de l’élection présidentielle dont on entend très peu parler; réforme qui a pour but principal de réduire les candidatures des partis minoritaires (publicité des parrainages) ainsi que leur temps de parole dans les média, en liant celui ci à leurs résultats dans les sondages d’opinion. C’est ainsi que le PS pense pouvoir limiter les candidatures de gauche en 2017. Et comme par ailleurs Cambadélis œuvre à ce qu’il n’y ait qu’une candidature PS !!!!

  10. Posted 8 avril 2016 at 18:18 | Permalien

    Debout et en luttes, le jour comme la nuit, jusqu’au retrait !

    L’Union Syndicale Solidaires, partie prenante de l’intersyndicale contre la Loi Travail, appelle à participer massivement ce samedi 9 avril aux manifestations qui se dérouleront dans plus de 200 villes. Elle appelle à rejoindre ensuite les nombreuses initiatives « Nuit debout » qui se tiendront dans les villes le samedi soir et le dimanche. Toutes ces initiatives renforcent le mouvement social en train de naître. Par cette présence massive, il s’agit de montrer une nouvelle fois notre opposition à la Loi Travail et notre exigence de son retrait total, et de porter ensemble d’autres propositions, pour le progrès social.

    Pendant ce temps, dans les salons, les amendements discutés à l’initiative du Gouvernement en ce moment montrent de manière contradictoire d’un côté une tentative d’essayer de calmer le jeu du côté des opposants par quelques broutilles et d’un autre côté de donner satisfaction au patronat sur ce qui constitue le cœur du projet, puisque de nouveaux assouplissements des licenciements seraient rendus possible pour les petites et moyennes entreprises. Les manifestations de ce week-end seront donc un nouvel enracinement de nos actions qui se poursuivront et s’amplifieront dans les jours et semaines qui viennent jusqu’à la victoire.

    Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires, Paris, le 8 avril 2016.

  11. JEAN
    Posted 9 avril 2016 at 22:49 | Permalien

    Cette loi est anti-électoraliste et surtout immonde, comme vous l’avez bien analysé, monsieur Filoche. A ce stade là, il faut demander la démission du président de la république ou demander la dissolution du parlement qui ne représente plus personne.En tous cas, pas du tout les électrices et les électeurs de Gauche ! Ce gouvernement et ce chef d’Etat, voleur de voix, sont ILLÉGITIMES !

  12. Posted 10 avril 2016 at 12:31 | Permalien

    @GF (6)
    De votre point de vue, cette loi est totalement anti-électoraliste car elle va à l’encontre des valeurs et du programme du PS. C’est un point de vue.
    Du point de vue de Hollande, elle lui permet de draguer un électorat de droite qui n’est pas forcément attiré par les LR, et encore moins par le FN, disons le MODEM et l’UDI. Pour sa candidature, elle lui offre à bon compte une base électorale qui n’a bien sûr rien à voir avec celle de 2012, mais qui peut lui permettre d’être au second tour.
    Comme les instances du PS soutiendront cette candidature, il aura aussi encore quelques voix des fidèles parmi les fidèles du PS.
    Et du coup il peut vous laisser vous amuser avec vos primaires, et les « petits » candidats ne sont plus un danger pour lui.
    Et donc de ce point de vue, cette loi est totalement électoraliste.
    Je sais vous allez dire que je dis n’importe quoi, mais c’est mon opinion, et elle a autant de valeur qu’une autre.

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