Babou : « respect »

Pour conduire une voiture, il faut une formation et un examen qui donnent le permis de conduire. Hélas ce n’est pas le cas pour conduire une entreprise.

C’est sans doute pour ça qu’on trouve des patrons comme ceux de « Babou » à Montreuil, à la sortie du M° Gallieni. Car ceux-là sont bien incapables de gérer leur magasin et de diriger 24 salariés. Non pas que le chiffre d’affaires et les comptes de résultats soient mauvais, non, c’est le rapport avec le personnel qui est désastreux. C’est le tracassin qui est le mode de rapport humains dominants.

Tracassin pour  les horaires, car il suffit de quelques minutes de retard pour que soient, sans autre forme de procès, déduites des « minutes » de salaire sur le bulletin de paie. Pourtant il n’existe pas de pointeuse, mais ça ne fait rien, il est enlevé 1 ou 2 euros, ou plus si les salariés restent 7 minutes pour se déshabiller et se mettre en tenue, au lieu des 5 minutes prévues par le « règlement intérieur ». Coté horaires, par contre, le couple gérant dirigeant de « Babou », les change volontiers, imposant des après-midi, ou des matinées à son gré, sans tenir compte des contraintes familiales de ses subordonnés. Sauf que ce n’est pas si évident de jongler avec la crèche ou la sortie d’école, et les vendeuses se trouvent prises au piège à la dernière minute. Ces modifications d’horaires et de poste sont utilisées comme « punition » pour un mot de trop ou un haussement d’épaule.

Tyrannique dans tous les détails, le couple de patrons passe son temps à dresser chacun des 24 salariés les uns contre les autres. La déléguée du personnel, élue depuis un an, c’est nouveau, dans l’établissement, n’est jamais consultée sur ces horaires mouvants ni sur rien d’ailleurs. Les heures supplémentaires ne sont pas payées. L’autre jour, parce que deux mots de trop ont été échangés entre deux salariés l’un d’entre eux, pourtant ancien, a été mis à pied, et une procédure de licenciement engagée.

Alors, la colère a explosé, et la grève, ça faisait 6 jours de suite samedi, avec un cahier de revendications long comme le bras. Leur mot d’ordre est écrit sur la banderole devant le magasin : « Respect ». Les deux patrons n’en font pas preuve : au lieu de négocier, ils s’acharnent à maintenir de façon périlleuse, la boutique ouverte, eux-mêmes avec leurs deux parents mobilisés en renfort, et une intérimaire. Mais les salariés, en majorité des femmes, ont la niaque : toute la journée, elles accueillent les clients avec de la musique des chants et des danses, et tractent, appuyées par la CGT, l’inspection du travail qui est passée, la municipalité, la presse. On n’est pas des pions dans l’entreprise.  Le « respect », elles doivent l’obtenir. Car c’est en se battant ainsi qu’on l’obtient.

Gérard Filoche

 

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10 Commentaires

  1. sans ressources
    Posted 9 octobre 2016 at 20:31 | Permalien

    c’est le secteur qui veut ça, si tu savais, en tant que conseiller du salarié comme j’ai pu faire d’entretiens chez des enseignes comme Baboo, Cash convert, et autres commerces de vente par cher, c’est du management par la peur et l’intimidation, avec aucun représentant du personnel, c’est la qu’on se rend compte de la férocité de beaucoup de patrons et de la détresse du salariat, quand je pense que la loi belle connerie va entrer en fonction, la barbarie arrive

  2. Nemo
    Posted 11 octobre 2016 at 8:18 | Permalien

    ah oui quel salopard ce patron, il surveille les horaires de ses employés et sanctionne les retards….manquerait plus qu’il sanctionne les absences aussi…. Si on ne peut plus arriver à l’heure qu’on veut au boulot….

  3. Posted 11 octobre 2016 at 11:06 | Permalien

    on voit que t’as jamais travaillé ni compris le travail, toi

  4. sans ressources
    Posted 11 octobre 2016 at 11:14 | Permalien

    à nemo
    oui c’est un salopard car si on arrive 1mn en retard il sanctionne mais trouve normal qu’on quitte une, deux ou trois heures en plus, sans payer bien entendu, puisque pour lui, et pour toi, c’est normal, un salarié pour toi c’est germinal, point barre

  5. Posted 11 octobre 2016 at 18:28 | Permalien

    Bonsoir à tous,
    Entièrement d’accord avec notre camarade Gérard Filoche : respect total et soutien sans faille à ces travailleurs en lutte contre l’arbitraire patronal !
    Solidairement.

  6. Posted 12 octobre 2016 at 9:27 | Permalien

    @NEMO
    Au-delà de l’aspect éthique très bien résumé par « Sans ressources », un employeur – pour sanctionner les retards d’un salarié – doit pouvoir contrôler de manière stricte les horaires d’embauches et de débauches et donc utiliser une pointeuse.

  7. Cyril
    Posted 12 octobre 2016 at 16:00 | Permalien

    Ces petits cheffaillons ne sont que les auxiliaires du systeme capitaliste. Bravo aux employes qui se sont battus pour leur dignite. Je rappelle cependant que le capitalisme, c’ est la guerre et que le seul objectif, c’est de faire le plus de profit possible.

  8. Arsène
    Posted 18 octobre 2018 at 7:47 | Permalien

    Petite précision….il ne s agit pas de patrons mais de gérants ( de paille qui plus est )
    Certainement très maladroit dans leur management et un manque évident de proffessionalisme.
    Ce couple est « un porte clefs ».
    Les vrais patron du magasin ne sont pas sur site….

    Ceci n excuse pas l incompétence de ces responsables de magasin……

  9. Posted 19 octobre 2018 at 7:38 | Permalien

    Devinez qui est vice-président du groupe de sondages Kantar l’institut des sondages ?

    Sébastien Auzière… ça vous parle ? Non, c’est normal

    Le beau-fils de Macron ! Vous savez dorénavant ce qu’il adviendra de vos opinions.

    Bizarre… , vous avez dit bizarre ?

    Comme c’est étrange!

    C’ est juste le fils aîné de Brigitte Trogneux devenue Macron par épousailles.

    A 42 ans , soit 3 ans de plus que l’actuel mari de sa maman, il est devenu, en janvier 2016,
    Senior Vice-président de la société Kantar…

    Kantar Health à capitaux en partie qataris… qui a acheté il y a quelques années l’institut de sondages
    Sofres devenu depuis Kantar-TNS- Sofres, filiale de WPP, leader mondial des études d’opinions (basé depuis 2009 à Jersey).

    De là à sous-entendre que… Noooon, faut pas croire !

    Vous avez maintenant une des sources des sondages bidons qui cherchent à influencer l’opinion des Français ..!

    renvoye par GM

  10. Posted 19 octobre 2018 at 11:38 | Permalien

    Cher(e)s ami(e)s, camarades,

    J’ai mis toutes les choses au clair en publiant un « Manifeste contre le racisme et l’antisémitisme » (ed. D&S, 220 000 signes, 120 p), c’est un travail apprécié de toutes celles et ceux qui l’ont lu. C’est une réponse forte et définitive aux accusations scélérates qui ont été, un instant, lancées contre moi. Toute ma vie, 55 ans d’activité militante, témoigne de mon engagement, et je n’ai pas à me défendre davantage sur le fond.

    Ils ne m’ont pas eu. Ils ne m’auront pas ainsi. Je rends coup pour coup.

    Cela me rend combatif. Autant que le Parquet lui même qui avait initié les poursuites, a demandé le 10 octobre au tribunal de ne pas me condamner.

    Mais par contre huit avocats façon Crif, Licra, France-Israel, et autres Attali, en profitent pour me poursuivre, comme ils l’ont fait hélas, contre d’autres avant moi, et ce, au détriment manifeste de la cause qu’ils prétendent mensongèrement défendre.

    Leur seul but, attaquer le militant de gauche syndical et politique que je suis… au portefeuille.

    Et là, je suis vulnérable : pour inscrire un témoin au procès du 10 octobre prochain, cela coute, 250 euros chaque au greffe, et les frais d’avocat s’élèvent à 12 000 euros, bien au delà de ce que peut couvrir ma retraite.

    13 500 euros c’est une très lourde somme pour un homme s’il est seul.

    Ca peut s’assumer par un élan partagé de solidarité militante.

    J’ai toujours, pour ma part, toute ma vie, milité et cotisé, je n’ai jamais voulu rien posséder, mais me voila contraint, pour riposter, de battre le rappel auprès de vous : sans votre aide financière, petits, moyens et grands chèques additionnés, je ne peux pas faire face.

    Je n’ai reçu à ce jour qu’environ 2500 euros d’aide, alors je fais appel à vous largement par souscription, sachant que je ne pourrais, en retour, que vous offrir ma gratitude, ma solidarité, mon engagement, et… vous faire parvenir cordialement mon livre.

    Fraternellement, Gérard Filoche

    chèque de soutien à l’ordre de « soutien-Filoche »

    à Gérard Filoche 85 rue Rambuteau 75001 Paris

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