Questions sur le parcours militant de Gérard Filoche

Pouvez-vous nous parler de votre enfance ? Vous êtes né juste à la fin de la guerre…

Oui, je suis né à Rouen le 22 décembre 1945, quelques mois après le retour de mon père, René, rentré en France en mars 1945 après cinq ans de captivité en Allemagne. Antoinette m’a donné naissance dans ce contexte de la fin de la guerre et du retour, parfois difficile, des prisonniers. Mes parents n’ont pas eu d’autre enfant.

Quel était le métier de votre père ?

Il était cheminot menuisier-chaudronnier. Au dépôt de Rouen-Orléans.

Il y avait donc des menuisiers à la SNCF ?

Oui bien sûr, c’était du temps où on n’avait pas encore externalisé les services maintenance ! (il milita contre l’externalisation de la Sernam en 1953) Il y avait les cheminots qui travaillaient dans les trains et les cheminots sédentaires, comme on disait. Mon père savait compter, toujours avec un crayon à bois sur l’oreille, pour prendre les mesures des meubles qu’il fabriquait. Il y travaillait de l’aube à la nuit tombée.  Mais il savait à peine écrire et il ne pouvait lire que les gros titres du journal.

Et votre mère ?

Mon grand père a été tué à Verdun.  Née en 1913, ma mère  était pupille de la nation. Elle était aide-soignante dans une clinique privée de Rouen ; elle, elle savait lire et écrire, c’était elle qui gérait la maison.

Vos études ont-elles été décisives dans votre parcours de militant ?

J’ai eu du mal. Ah, tiens oui, j’ai été marqué par le fait que l’on m’a viré du lycée Fontenelle de Rouen, à six mois du bac ! En fait, avec des copains, en première on avait créé un club Paul Déroulède… et c’est ça qui m’a valu d’être renvoyé pour mauvais esprit.

Paul Déroulède, le porte-flambeau de la droite la plus nationaliste à la fin du XIXe ?

Oui, c’est lui, ce réactionnaire, anti-communard en 1871, catholique intégriste, papiste, ascète hystérique, sexiste, raciste, xénophobe, qui tenta en 1889 un coup d’État avec le général Roger, militariste, revanchard anti-boche pour « l’Alsace-Lorraine » !

Vous n’allez pas me dire que c’était votre héros ?

Non, bien sûr, tout le contraire ! Avec mes camarades, on l’avait pris comme symbole de tout ce que nous rejetions au lycée : on dessinait des Déroulède sur les tableaux noirs, et on se moquait comme ça de tout ce qui nous semblait réactionnaire dans les cours !

Déroulède vous servait d’exutoire !

On l’avait bien choisi, Déroulède ! Il est l’auteur des Chants du soldat et des Nouveaux Chants du soldat ou de Du Guesclin ! Un vrai poète de garnison ! Et les paroles de La Tour, prends garde, valent leur pesant d’or : « Tant pis pour celui qui tombe, vive la tombe, vive la tombe si le pays en sort vivant ! »  Elles sont gravées dans le marbre, sur le socle de sa statue, à côté de la gare Saint-Lazare. Donc, à cause de Déroulède, et sans doute de mes turbulences, je suis passé en conseil de discipline et j’ai été viré pour « mauvais esprit ». C’était au mois de janvier, alors que je devais passer la première partie du bac en juin ! Pas sympathique, ce genre d’exclusion contre un fils d’ouvrier à six mois de l’examen. J’ai demandé six mois à ma mère, j’ai bossé seul, à la maison, et j’ai passé le bac en candidat libre, j’ai été reçu.

Donc vous avez pu réintégrer votre lycée pour la terminale ?

Eh non, ils n’ont pas voulu me reprendre ! Alors j’ai fait ma terminale dans un lycée de filles, le lycée des Bruyères à Sotteville-lès-Rouen. C’était la dernière année de la non-mixité. J’étais le seul garçon au milieu de 500 filles, elles portaient une semaine des blouses roses et la suivante des blouses bises… Et moi, j’étais le seul dispensé de blouse ! Le lycée est devenu mixte l’année suivante, mais je garde de très bons souvenirs de cette année-là.

Avez-vous été un bon élève ?

En philo, on peut dire oui ; pour ma première copie, j’ai eu 18, alors que la note suivante des filles de ma classe était à 12 ! Et j’ai eu le bac philo, grâce aux encouragements de ma prof, Jeannine Laéri ; pour moi, ça a été comme une revanche, parce qu’ils m’avaient viré pour mon « mauvais esprit »… J’avais aussi la satisfaction d’être invité aux réunions du club de philo que les profs de Rouen avaient créé : c’était un tout autre monde que le mien. J’étais ébloui, naïvement. On y parlait à la fois de philo et de politique, une première initiation intellectuelle. Après mon bac, alors que j’étais en première année de fac, on me proposa de remplacer une des profs de philo du lycée des Bruyères, Marie-Claire Lascault, pendant les six mois de son congé de maternité. Sacré défi pour moi, tenir une classe de philo de quarante élèves ! J’ai rencontré il y a peu de temps, à Paris, son fils Michel Lascault qui est artiste : c’est le bébé qui est né pendant que je remplaçais sa mère !

Après le bac, cela vous a-t-il été facile de faire des études universitaires ?

C’est vrai que ce n’était pas évident. Quand j’avais été viré du lycée en première, ma mère, furieuse, déçue, m’avait dit : « Si tu ne peux pas avoir le bac, tu travailles ! » En fait, j’ai pu aller à l’université parce que j’étais fils unique ; mes cousins et cousines n’ont pas tous eu cette possibilité, parce qu’ils étaient dans des familles nombreuses.

Pendant ces années de votre adolescence à Rouen, qu’est-ce qui vous a poussé vers le militantisme ? Vos parents, peut-être ?

C’est vrai que mon père était à la CGT et votait communiste, mais il n’était pas militant, ma mère non plus. Oh, comme disait René, Antoinette avait « levé le poing » au temps du Front populaire… Non, la rencontre décisive a été celle avec Françoise, qui est devenue ma femme.

C’était au lycée des Bruyères, le lycée de filles où vous étiez le seul garçon ?

Non, pas du tout ! C’était bien avant : je l’ai rencontrée à 15 ans, et elle en avait 18. Dans un club de natation,  le « Stade sottevillais cheminot club » À l’époque, notre différence d’âge était nette. De plus, elle faisait de la politique, la culture politique lui avait été transmise par son père, Marcel Le Toullec, qui avait été soldat à Verdun en 14, puis résistant dès 1940 ; il était militant au PC. Il était cheminot aussi : « bête humaine », il conduisait les machines à vapeur. Il a pris sa retraite à 50 ans et il est décédé à 96 ans, c’est rare « plus de retraite que d’active » ! Françoise a été militante très jeune, elle était à la cellule du PC à l’hôpital psychiatrique de Rouen.[1]

Vous avez donc fait un apprentissage en politique, avec elle, dès le lycée ! Et ensuite, à la fac ?

J’ai pris ma première carte au PC et à la CGT en 1963, à 18 ans… Et à la fac à Rouen, j’ai été responsable à l’UNEF[2] et à l’UEC[3]. En 1966, on était tout un groupe, une soixantaine, on s’est fait exclure de l’UEC.

Comme au lycée ! Pourquoi donc, cette fois ? Encore pour « mauvais esprit »?

Oui, c’est un peu ça… En fait j’avais rencontré les quatre frères Marx ! Denis, Jean-Pierre, Laurent et Francis… A la suite d’une manifestation bien agitée contre le « plan Fouchet », on s’est fait traiter de « trotskistes », alors que je n’avais même pas lu Trotski. Et en 1966, Yvon Bourges, à l’époque secrétaire d’État à l’Information de De Gaulle, a décidé d’interdire le film de Jacques Rivette, La Religieuse, une interprétation du roman de Diderot[4]. Pour protester contre cette censure, j’ai rédigé un tract très anticlérical que j’ai présenté à une A.G. de l’UEC : grand succès et applaudissements ! Mais le responsable de l’UEC a dit que c’était impossible que ce tract sorte, car le PC était en train de tendre la main aux catholiques.

Vous êtes majoritaire à l’UEC pour diffuser ce tract, mais c’est le Parti qui décide!

Oui, c’est ça ! Mais on a quand même sorti le tract signé UEC… On s’est fait virer de cette façon de l’UEC ; puis j’ai été exclu du PCF, la décision a été prise le 16 novembre 1966, au cours de deux réunions de cellule. La première fois, j’ai gagné le vote « normal », à la seconde, la salle était bourrée et prévenue contre moi, ça a été chaud, ça a duré quatre heures, j’ai résisté et j’ai été « suspendu ». Ça revenait à me virer pour cause de trotskisme, de maoïsme, de gauchisme, ils ne savaient d’ailleurs pas trop, tout y est passé. J’ai raconté cela dans Mai 68 histoire sans fin. Tout ça pour un tract contre la censure…

Et pour indiscipline caractérisée sans doute ! Vers où vous êtes-vous dirigé alors, politiquement parlant ?

Eh bien, vers les trotskistes ! J’ai eu le contact avec Alain Krivine, qui était dans la même situation à Paris, exclu de l’UEC et qui était venu me voir à Rouen. Alors en 1966, on a fondé ensemble la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR). (Plus tard, en 1969, ce sera la Ligue communiste). Le moteur de ce nouveau parti, c’était la critique du stalinisme, car le PC soutenait l’URSS à 300 %, alors qu’elle avait envahi la Hongrie…

C’était un des pics de la Guerre froide. Mais à Rouen, vous l’aviez ressentie ?

Ah oui, mais bien avant, en 1957, au travers du foot notamment : les Hongrois étaient venus jouer au foot à Rouen, au stade Robert Diochon, ils étaient en tournée politico-sportive. C’était une équipe mémorable ; d’ailleurs, j’ai rencontré l’an passé, au Grand Journal de Canal Plus, Guy Roux, l’entraîneur, et il a été capable de me citer tous les noms des joueurs hongrois. Mais quand ils sont venus à Rouen, on était en pleine Guerre froide et il venait d’y avoir, en 1956,  l’insurrection de Budapest réprimée par les Soviétiques.

Revenons en 1966 : vous créez la JCR avec Alain Krivine.

Oui, je suis alors étudiant en philosophie à la fac de Mont-Saint-Aignan et je crée et milite dans les Comités Vietnam en 66/67 ; ça nous occupe beaucoup, on a fait deux manifestations, Six heures pour le Vietnam, qui ont été un grand succès, avec d’excellents orateurs nationaux et internationaux, des spectacles, des artistes, et on a fait venir Mouloudji, Colette Magny… qui a d’ailleurs failli enfoncer ma deux-chevaux ! Et un leader vietnamien, Le Dinh Nanh. Avec l’Ager-Unef on combat le plan Fouchet, et les ordonnances de De Gaulle contre la Sécurité sociale… Je commence à venir à Paris, soit pour les réunions de l’UNEF, soit pour celles du Comité Vietnam national (CVN, avec Laurent Schwartz), soit pour celles des JCR…

Après, je suis acteur au premier plan de mai 68 à Rouen. On lance la grève générale dès le premier jour – comme à Paris. On a un gros poids auprès des étudiants, des lycéens et puis des travailleurs… Ceux de Renault-Cléon, René Cotrez et Bernard Dehors, viendront me dire dans la nuit, après le 13 mai, qu’ils viennent d’occuper l’entreprise. On « règne » sur la ville. Ça démarre comme une traînée de poudre dans toute la vallée de la Seine… C’est là que je comprends ce qu’est une grande crise de type révolutionnaire et je m’y sens bien, j’y apprends à parler devant des milliers de gens…

Gérard Filoche, Rue Jeanne d’Arc à Rouen, le 11 mai 1968 (de retour de Paris, ou il était à la nuit des barricades),


La prise de parole, c’est toujours un apprentissage important dans un parcours militant ?

Ce n’est naturellement pas inné : je faisais de courtes interventions au début, je rougissais, je bafouillais, j’étais embarrassé avant de commencer. Mais après, ça venait facilement. C’est l’apprentissage du militantisme…

Cela vous a conduit à devenir le tribun que vous êtes aujourd’hui…

Merci, si vous le dites, oui, mais un meeting devant 150, ou 5 000 ou 20 000 personnes, ce n’est plus pareil, ça se construit : j’ai dû beaucoup apprendre à changer de ton en permanence, user d’anecdotes, illustrer le sujet, pour obtenir l’attention. J’ai toujours un fil conducteur, mais ce que j’ai à dire, j’essaie de le dire avec des digressions concrètes, de la façon la plus vivante possible. Il faut parler avec son esprit, son corps et son cœur.

Vous avez été obligé de travailler pour vivre et faire vos études ?

Oui, et c’est pour ça que j’ai fait tant de boulots, j’avais pas un rond : j’ai été moniteur, puis pion, mais comme j’étais contractuel et militant, j’ai été viré ! Après, j’ai même été conducteur de train de marchandises ; on était deux dans la locomotive diesel, à l’époque. J’ai compris combien la vie des « roulants » était dure à cause des horaires en boucle, hachés sur trois semaines ; je l’ai fait huit mois, eh bien, même à 20 ans, ça épuise, et je vous le dis, je sais pourquoi je défends le régime de retraite spécial des cheminots. Ensuite j’ai été manutentionnaire, je déchargeais les trains sur le port pour remplir les camions, puis chauffeur livreur, un peu de travail de bâtiment, tout ce qu’il faut pour survivre. Jusqu’à ce que je devienne permanent de la Ligue, journaliste à Rouge[5].

C’était en quelle année ?

En 1970. J’anime le « secteur jeune » étudiant et lycéen. Dans les grèves des années 1970 à 1974. Des mobilisations, l’affaire Guiot, la circulaire Guichard, puis Richard Lahaye, jusqu’à la loi Debré. Et en 1971, 1973, surviennent le congrès d’Épinay, puis la signature du Programme commun. La LC[6] ne comprend rien à cette résurgence des organisations traditionnelles du salariat. On croit que la période est ouverte à un nouveau parti révolutionnaire de la gauche et que nous allons vite le construire. On a, et j’ai, des positions erronées sur la nature du PS, celle du PCF, et on ne perçoit pas que leur accord offre une issue politique qui va forcément l’emporter.

À peine devenu permanent de la LCR, vous semblez déjà très critique ?

Oui, j’y défends le syndicalisme de masse, dans l’UNEF. Et dans la CGT. Je suis pour l’unité syndicale. Je suis pour un syndicat de collégiens, de lycéens, d’étudiants, de soldats… J’étais – et je suis toujours – pour ce qu’on appelle « le Front unique », c’est-à-dire l’unité « de classe » de toutes les organisations de la gauche dans un même front commun. Comme Trotski qui, en 1936, appelait dans Où va la France ? à un gouvernement PS-PCF, Blum-Cachin, mais sans les radicaux.

Quelle différence faites-vous entre les deux ?

Le Front populaire en 1936 incluait les Radicaux, qui étaient en fait un parti bourgeois. Pour moi, le front unique c’était un front élargi de la gauche PS et PCF, un front unique majoritaire contre la droite. Mais à la LC, devenue LCR, après la dissolution de juin 1973, j’étais en minorité pour défendre ce principe : ils me traitaient – à tort – de lambertiste[7]… C’étaient des batailles sans fin de tendances et de fractions ; les trots, à force de combattre les stals étaient marqués, ils n’étaient pas si démocratiques qu’ils auraient dû…

Alors vous quittez la Ligue ?

Non : en fait je suis militant dévoué pendant 30 ans, de 1966 à 1994, même si je suis en minorité à la LCR. Mais je reste permanent minoritaire, journaliste au quotidien Rouge, et j’écris mon premier livre, en 1984,  Révolution portugaise, que la Ligue ne voudra pas éditer, parce qu’il n’est pas dans la ligne. La Révolution portugaise de 1974-75 est une excellente école pour comprendre ce qu’étaient les rapports du PSP[8] et du PCP avec les mobilisations de masse.

Dans la LCR des années soixante-dix, il y aura beaucoup de conflits, sur le stalinisme, sur la lutte armée en Amérique latine, sur le Nicaragua, l’Iran, puis sur la Pologne… Mais à la fin, avec mes amis, nous ne pourrons plus nous faire entendre, ni nous exprimer. Ce fut dur, notamment pendant l’existence du quotidien Rouge, de mars 1975 à janvier 1979. Ma tendance obtient de 15 à 35 % des voix selon les congrès, de 1974 à 1979, mais influe peu. À un moment ils me sanctionnent et me licencient ; je deviens ouvrier du livre, à Paris. Ça va durer presque deux ans, 1978 à 1979, années de la naissance de mes deux premières filles. Je serai à nouveau majoritaire en 1979, puis en 1981, mais à nouveau la pente naturelle de la majorité, c’est le gauchisme, pas le front unique…

Comment avez-vous obtenu ce travail d’ouvrier du livre ?

C’est la CGT qui avait le monopole de l’embauche des ouvriers du livre. Un de mes copains, Jean-Michel Vallantin, m’y avait fait rentrer. Je travaillais à la sortie des journaux, je faisais les paquets à la sortie des rotatives pour l’expédition de chacun des grands quotidiens.

C’était une bonne époque, sans doute ?

Oh oui, c’était en 1978/1979. Le salaire des ouvriers du livre était versé sur quatorze mois, avec huit semaines de congés payés, on gagnait bien à l’époque… même davantage que ce que j’aurai plus tard comme contrôleur du travail débutant. Le syndicat me donnait le planning, on disait d’ailleurs : « Tu appelles Blanqui pour savoir où tu vas bosser. » Boulevard Blanqui, c’est le siège du Syndicat CGT du livre… J’étais « ficeleur ». Je faisais les paquets, avec ma « serpette », j’allais à l’Huma, à France soir, au Figaro, au Monde, au JDD, à Investir, et longtemps de nuit aux NMMP, boulevard Mac-Donald.

Quand arrive votre rupture définitive avec la LCR ?

Nous regagnons une majorité à la Ligue en 1979. Je redeviens permanent quelque temps. Le Matin titre : « Les amis de M. Krivine sont en minorité. » En 1981, Mitterrand gagne les élections et on rediscute sur l’attitude à avoir vis-à-vis du pouvoir, en 1981, en 1983, en 1988… jusqu’à la déroute de mars 1993. Je suis à nouveau « dépermanentisé ». C’est à ce moment que je rentre au Ministère du travail. Avec mes amis, nous restons membres de la LCR jusqu’en 1994.

Il y aura un grand désaccord sur la chute du mur de Berlin en novembre 1989. Je crie « Champagne », Daniel Bensaïd crie « Alka-Seltzer ». Je me réjouis de la chute du Mur ; il affirme que nous en construirons d’autres. L’effondrement du stalinisme est pour moi une victoire, les évènements sont perçus comme une défaite par la majorité de la LCR. Là, il surgit un désaccord théorique profond sur la place de la démocratie historique et pratique dans la construction du socialisme.

On va faire un premier bulletin en 1989 qui va s’appeler Vent d’est, puis en 1992, Démocratie et Révolution, puis Démocratie et Socialisme (D&S). Daniel Bensaïd va nous faire sanctionner par le congrès de juin 1994, qui va voter que nous sommes « hors normes ». Ce vote nous pousse dehors. On est 150, regroupés autour de D&S, quand on va ensemble décider collectivement de rejoindre le Parti socialiste. Si notre tendance part en été 1994, c’est finalement parce que nous rejetons la politique de dénonciation systématique de ce que fait la gauche et le refus de la majorité de la LCR de voter PS pour battre la droite en mars 1993. Et surtout l’incompréhension du rôle fondamental de la démocratie dans le socialisme. Avec mes amis, j’ai finalement toujours été pour une politique de front unique, c’est-à-dire qu’on a une attitude de proposition et de construction envers toute la gauche, on suscite le débat, pas la polémique, on cherche l’unité pas le clivage, on choisit les thèmes unificateurs, on avance dans l’action vers un seul objectif à la fois, on influence, on cherche à gagner une large majorité, pas à agiter l’exemple d’une minorité agissante. On ne cultive pas les noyaux d’avant-garde donneurs de leçons, éternels et vains, on s’éduque, on éduque, on fait faire aux autres le chemin qu’on a soi-même parcouru. L’action démocratique, collective, pour cela est une méthode, un moyen, un chemin et un but. Sans démocratie pas de socialisme.

Actuellement, c’est votre position au Bureau national du PS : vous êtes à l’intérieur, vous critiquez fort et à voix haute, vous proposez des alternatives… et vous êtes rarement entendu. Ce n’est pas confortable…

C’est un beau et bon choix. Pas de regrets. Mieux vaut défendre ses idées au cœur de la gauche, que dans les marges de la gauche. On me dit souvent : « Tu as le goût d’être minoritaire. » Et je réponds : «  Je n’ai pas de remords quand  je vois ce que font les majoritaires ! »

Comment peut-on convaincre les socialistes de changer quand on n’est pas dans le Parti ? Les gens ont l’impression qu’un parti doit être monolithique, mais non, au contraire ! Le PS choisit sa direction à la proportionnelle, ce qui lui permet d’exister de façon pluraliste et c’est comme cela que je suis au Bureau national ; et avec mes amis je défends librement, loyalement, publiquement, les positions que la gauche socialiste défend.Si on veut me reprocher quelque chose, il faut me reprocher ce qui est écrit dans D&S, là est notre fil à plomb, notre ligne.

Êtes-vous toujours partisan d’un front uni de la gauche ?

L’histoire nous rappelle la nécessité du front uni : quand Hitler menaçait en Allemagne, en 1930, il était minoritaire, alors que le PS et le PC, les deux grands partis ouvriers allemands, étaient majoritaires. Trotski appelait alors leurs militants à faire front ensemble, car l’unité était fondamentale pour empêcher le nazisme d’écraser la classe ouvrière. Mais au lieu de s’unir, socialistes et communistes se combattaient. Les staliniens de l’époque donnaient la priorité au combat contre le « social-fascisme ». Et les socialistes combattaient les staliniens. Alors Hitler est arrivé au pouvoir dans une « triangulaire ». Cette ligne de « front unique » de Léon Trotski, c’est la plus importante de l’histoire du mouvement social. Sans unité, rien de grand ne s’est jamais fait en France. Aujourd’hui, on a les congés payés, les 40 heures passées à 39, puis à 35, la Sécu, les retraites, le droit du travail, grâce à l’unité. Dans le PS, par exemple, Jean Poperen défendait « le front de classe ». Mitterrand a gagné grâce à l’unité. Lionel Jospin aussi avec la gauche plurielle. Hollande aussi, d’ailleurs, car sans les voix de toute la gauche, il ne passait pas en mai 2012.

La gauche, aujourd’hui, c’est 17 partis, 30 orientations, 8 syndicats. Le salariat organisé, c’est tout ça. Sans l’unifier dans la lutte comme dans les élections, pas de victoire. Dans le seul Parti communiste, il y a eu au dernier congrès quatre plateformes différentes. Dans le Parti de gauche de Mélenchon, il y avait quatre textes différents, mais Mélenchon empêche les tendances, ça le rassure peut-être mais il a perdu cinq à six dirigeants en agissant ainsi. Dans le NPA, il y a trois ou quatre plateformes, etc. Je suis pour un grand parti pluraliste de toute la gauche, à condition qu’il soit scrupuleusement démocratique.

Sans unifier toute la gauche, ce sont les sociaux-libéraux qui l’emportent et imposent à la gauche une politique droitière.

Vous n’êtes pas seul à la défendre au sein du Parti socialiste ?

Non, Jean-Christophe Cambadélis lui-même a défendu le « front unique » dans le passé, c’est la culture qu’il a tétée au biberon au PCI [9]! Et il est aujourd’hui premier secrétaire du PS. De même que d’autres anciens trotskistes comme Julien Dray, Marie-Noëlle Lienemann, qui sont au Bureau national. Lionel Jospin, comme chacun sait, avait aussi cette culture. La gauche socialiste, depuis plus de 20 ans, a été matricée sur cette ligne unitaire « rose rouge verte ».

Revenons à votre parcours professionnel. Comment êtes-vous devenu inspecteur du travail ?

J’ai passé plusieurs concours en 1982 dont celui de contrôleur du travail et j’ai été reçu premier : au tirage au sort, ils m’avaient interrogé sur le Front populaire ! Puis j’ai passé le concours interne d’inspecteur du travail en 1985, et j’ai été reçu troisième. (C’est un concours dur du niveau ENA, il y a 1500 candidats, ils en prennent 25, on a 18 mois de formation et un nouveau concours, équivalence niveau DEA)).  J’ai commencé en Champagne-Ardenne, dans l’agriculture. Je me souviens du premier accident du travail  rencontré : doigts gelés… Le salarié travaillait par moins 20 degrés dans une scierie agricole à Givet. C’était un souvenir pour moi, mon père avait eu les tendons des doigts coupés par un ciseau retourné sur sa meule. Puis j’ai exercé dans le 3e arrondissement de Paris à partir de 1989, pendant dix ans. Enfin, dans le 2e arrondissement autour de la Bourse.

Comment vous êtes-vous fait remarquer comme inspecteur du travail ?

Je ne me suis pas faire « remarquer », j’ai fait mon boulot. Notamment contre les ouvertures illégales du dimanche dans le IIIe arrondissement : 42 dimanches de contrôle, 420 procès-verbaux. Martine Aubry à la Rochelle, en août 1997, avait dit publiquement que « j’étais le meilleur inspecteur du travail de France ». J’ai commencé par écrire des articles sur les conditions de travail des salariés, un peu comme un inspecteur du début du siècle dernier dont le nom était Pierre Hamp. Puis j’ai écrit des bouquins comme Balladur et le chômage de masse ou Carnets d’un inspecteur du travail, puis sur les 35 heures[10]. J’ai fait des centaines de réunions comme militant politique et syndical à partir de chacun de ces livres.

Des journalistes m’ont repéré sur le droit du travail. Oh, j’avais déjà fait des émissions de télévision ou de radio, les premières en 1971, elles sont dans les archives de l’Ina. Mais autour des années quatre-vingt-dix, à partir notamment de l’émission La Marche du siècle, avec Jean-Marie Cavada (1995), puis avec Michel Field, on m’invite comme inspecteur du travail : je m’aperçois que je défends ainsi mieux le Code du travail, en le vulgarisant. Je ne fais pas de théorie, je parle de cas exemplaires, c’est du concret et c’est écouté, entendu. Il s’agit de la vie intime de millions de salariés. J’ai continué d’écrire des « Carnets d’un inspecteur du travail », j’aurais pu en faire un tous les six mois. Puis j’ai écrit des articles, des chroniques, dans Siné Hebdo en 2008, puis avec plaisir dans L’Humanité Dimanche… Le droit du travail, c’est un combat essentiel, vital, public ; il ne se mène pas « discrètement », mais au contraire avec tambour et trompette. Il faut faire du tam-tam en permanence pour défendre nos droits dans les entreprises.

 

 

Mais vous avez été sanctionné comme inspecteur. Qu’est-ce qui vous a été reproché ?

Sous le motif écrit et répété chaque année dans mon dossier (« continue de s’exprimer dans les médias »), l’administration me supprime quand même toutes mes primes pendant dix ans, à partir des années 2000. Je vais avoir une menace de « blâme » en 1999, mais elle va être heureusement écartée. En fait chaque fois que je vais être attaqué, je vais gagner. Un procès sera suscité par un patron (celui de la société Guinot) contre moi, et l’administration (le directeur général du Travail, Jean-Denis Combrexelle) refusera de me défendre ; l’affaire durera 8 ans de 2004 à 2012, mais je gagnerai.

En fait je n’ai cessé de m’exprimer, et j’ai eu raison : le droit du travail, ce n’est pas seulement des contrôles, des visites, des observations, des mises en demeure et des procès-verbaux, c’est aussi une mission définie par l’OIT. La convention 82 de l’OIT confie aux inspections « la mission d’alerter les gouvernements en place sur le sort qui est fait aux salariés ». J’ai alerté ! J’ai accompli cette mission publique sans céder. Un inspecteur doit être indépendant mais pas neutre. Il doit imposer aux patrons le respect du Code républicain, et pour ça, il faut un climat d’éducation, de compréhension, d’approbation, et non pas une période de dénigrement, de recul des droits des salariés comme le Medef veut l’imposer.

Deux de nos collègues Sylvie Tremouille et Daniel Buffiéres ont été assassinés le 2 septembre 2004 à Saussignac en Dordogne, par un propriétaire terrien, ancien militaire, ancien patron d’une boite d’assurances, qui exploitait illégalement des immigrés dans ses 35 hectares de vignes et de pruniers. La réaction des pouvoirs publics, à l’époque Chirac, Raffarin, Gaymard, Sarkozy, Borloo, a été en dessous de tout. C’était un fait de société et non pas un « fait divers ». (Cf. « On assassine bien les inspecteurs du travail »). Il a fallu batailler durement et mobiliser tout le corps de l’inspection pour que la presse en parle à la hauteur des aspects politiques du crime commis contre des agents en mission pour défendre le droit du travail[11].

Revenons à votre arrivée au PS et à votre fonction d’inspecteur du travail. Martine Aubry devient ministre et c’est le temps des 35 heures : comment cela se passe-t-il ?

En 1994, Henri Emmanuelli est premier secrétaire du PS et signe l’appel pour une loi pour les « 35 heures hebdomadaires sans perte de salaire », lancé par des syndicalistes, et que Démocratie et Socialisme propage. Juste au moment où nous faisons la jonction avec le PS, cela ne peut tomber mieux. Lorsque nous aurons fusionné avec la gauche socialiste de Dray, Mélenchon, Lienemann, Désir, Rossignol, lors des grandes conventions du PS de 1996, en mars, juin et décembre, on bataillera à fond pour faire avancer des propositions en droit du travail (droit d’avis conforme des comités d’entreprise, régulation de la sous traitance, contrôle des licenciements…). On y défendra surtout les 35 heures mais on ne dépassera pas 33 % des voix… C’est Lionel Jospin, tout seul, qui va nous donner raison, le 17 avril 1997 à l’émission « 7 sur 7 », lorsque Chirac dissout l’Assemblée nationale : il propose, en direct,  « 35 heures hebdomadaires sans perte de salaire ». C’est parti… Il gagnera grâce à ce mot d’ordre !

Il fera voter la loi en deux parties, en juin 1998 et en décembre 2000. Ce sera une rude bataille pour que ça aille jusqu’au bout. Mais ce sera le seul moment, en 30 ans, où le chômage de masse reculera : à croissance égale, il y aura 400 000 emplois de plus, créés à cette période, en 2000, que dans tous les autres pays comparables. Dans les annales sociales l’année 2000 est la meilleure du siècle).

J’ai écrit de nombreux livres, seul ou avec des camarades de D&S, de la gauche socialiste, sur cette bataille des 35 heures. Elle a duré 5 ans.

Et depuis plus de 10 ans, la droite et le Medef veulent les défaire. La tragédie c’est que c’est Hollande qui a porté le pire coup contre les 35 h avec la loi El Khomri : il a défait les principes de 100 ans de code du travail, remis en cause ce qu’ont fait les gouvernements Blum, Mitterrand, Jospin.

Mais ce qui est à l’ordre du jour maintenant, ce sont les 32 heures et les 30 heures. On a 6 millions de chômeurs ! Et la poussée démographique depuis l’an 2000 va nous amener 850 000 jeunes par an sur le marché du travail à partir de 2018. Il n’y aura pas de réduction du chômage de masse sans réduction de la durée du travail. Hélas, François Hollande ne soutient pas cette idée.

Mais vous avez été aussi l’objet de procès dans l’exercice de votre métier d’inspecteur du travail ?

Ah, le procès Guinot ! C’est une histoire que je n’ai pas vue venir. On est en juillet 2004, je vais à une réunion banale d’un comité d’entreprise de mon secteur, c’est la deuxième plus grosse entreprise d’esthétique, dont les locaux sont rue de la Paix, dans le 2e arrondissement de Paris. La femme que je suis venu assister – nous l’appellerons Nassera – revient de congé de maternité, elle est depuis six ans cadre commercial, d’origine arabe, très efficace pour les ventes dans tout le secteur du Moyen-Orient. Quand elle veut reprendre son poste, ils l’affectent à la zone Pacifique/Amérique latine, ce n’est pas sa zone, pas sa langue ; le Code du travail dit que la femme doit avoir à son retour de congé de maternité un « poste identique ou similaire », donc pas forcément le même poste qu’avant son congé… Tout le conflit commence.

Quels sont les motifs de sa mise au placard ?

Les patrons sont toujours durs avec les femmes de retour de couches. Nassera vient à ma permanence de l’inspection pour m’expliquer sa situation, mais aussi les conditions de travail des 250 cadres au siège : 41 heures payées 35… Les heures sup non rémunérées, la direction les appelait « les heures philanthropiques » ! Et pas de comité d’entreprise, alors qu’ils dépassaient largement les seuils prévus par la loi. Quand cette femme cadre se plaint à l’Inspection, on lui explique : «  On va faire respecter le droit, mais si vous voulez vous défendre, il faut aller voir les syndicats. »  C’est ce qu’elle va faire… Elle sera très courageuse. On ne le sait pas alors, mais cela lui vaudra et me vaudra quatorze procès en huit ans.

S’est-elle syndiquée, quand elle a été confrontée à cette situation ?

Oui, à la CGT, et elle est même devenue déléguée syndicale. En conjuguant les efforts, avec son syndicat et avec mes interventions d’inspecteur, on finit par réussir à imposer la création d’un comité d’entreprise. Mais le patron le rend vain : il n’y aura qu’un collègue cadre dans ce C.E. et les élus seront ceux que la direction aura poussé à se présenter.

Et il y a donc eu quatorze procès ? Aux prud’hommes ?

Oui, le premier recours qu’ils ont intenté, c’était déjà pour la licencier. Mais comme elle était salariée « protégée », en tant que déléguée syndicale, il fallait demander l’avis du C.E., qui est purement consultatif, mais aussi l’autorisation de l’inspecteur du travail. J’ai refusé de la donner au motif que cela revenait à la discriminer à son retour de congé de maternité. Mon directeur me dit : « Ce n’est pas prouvé. » Et il casse ma décision sur le fond, mais la maintient sur la forme, car « ils n’ont pas consulté le C.E. »…

En fait, ce directeur confirme qu’elle n’est pas licenciée, mais sans se prononcer sur le fond.

C’est exactement ça. Évidemment ses employeurs ne sont pas d’accord pour la garder. Alors, ils vont convoquer pour de bon le C.E. pour respecter la forme, en le « consultant ». Avis favorable dudit C.E., bien sûr, puisque l’élu était pro-direction. Mais moi, je maintiens mon refus d’autoriser le licenciement pour le même motif : discrimination au retour de congé de maternité !

La direction s’énerve et demande une troisième fois l’autorisation de licenciement avec un autre argument : Nassera avait une semaine de congés payés à prendre en juin 2004, elle en fait la demande dès le mois de mars, par mail, à son chef hiérarchique, donc en respectant les délais de prévenance. Et elle part en congés. Mais pendant ses vacances, le patron l’appelle en disant qu’elle n’a pas eu d’autorisation signée ; comme elle lui rétorque qu’elle en a une, il envoie chez elle un huissier pour récupérer le papier. À son retour, faute lourde ! « Faux en écriture, signature imitée sur le formulaire d’autorisation de congés », disent-ils. Ils iront jusqu’à faire intervenir un graphologue pour tenter de le prouver.

Et alors ? Ce sera la dernière tentative des patrons ?

Non, on ne baisse pas les bras ! La direction fait une nouvelle demande de licenciement, le C.E. est (re)convoqué pour donner son avis. Mais cette fois-ci, Nassera n’a plus de salaire car elle a été mise à pied pour faute. On est fin juillet, elle risque de passer deux mois sans salaires, je décide alors de me présenter dans l’entreprise le jour de la convocation du C.E., qui est bidon. Je fais mon enquête de façon sereine, j’interroge des salariés sur place ; ils n’ont pas eu besoin de bulletin signé pour formaliser leur départ en congés, c’est donc de la discrimination d’en avoir exigé un pour Nassera. Celui qu’elle a présenté est-il un « faux » ? Son chef de service est embarrassé : «  Je ne me souviens plus, je peux l’avoir signé comme je peux ne pas l’avoir signé. Ça peut être ma signature comme ça peut ne pas l’être. » Trois ans plus tard, ce chef de service sera lui-même viré et il dira qu’il avait bien signé le formulaire ! Mais entretemps le C.E. a donné de nouveau un avis favorable à son licenciement, et je dois, pour l’éviter, donner de nouveau un avis négatif. Invraisemblable, cet acharnement. Car ce n’est pas fini.

Que se passe-t-il ? Vous êtes de nouveau désavoué en partie par votre hiérarchie, comme pour le premier refus d’autoriser le licenciement ?

Pas en partie, totalement. Et cette fois-ci, c’est le Directeur général du travail en personne, Jean-Denis Combrexelle, qui casse ma décision… Je soupçonne plein de mauvaises raisons à cela. Dans une lettre datée du 10 décembre 2007, il répond au juge qui lui demande si un inspecteur peut assister à une réunion de C.E. : « Je considère que la participation de l’inspecteur à la réunion, et sa prise de parole avant le vote, sont de nature à troubler les opérations de vote et vicier la procédure. Le délit d’entrave au fonctionnement du comité d’établissement pourrait être évoqué en fonction des circonstances. » Sauf que le vote est « fait » d’avance, et que le CE est totalement bidon, son avis indicatif : je n’avais donc ni sens, ni besoin, ni intérêt à « troubler les opérations de vote ».

Pourtant les inspecteurs du travail peuvent participer à des C.E. !

Effectivement, rien dans le Code du travail n’interdit à un inspecteur de se rendre à un C.E. Il peut même convoquer une réunion de C.E. et la présider, s’il juge que ce C.E. ne fonctionne pas correctement. Il peut y être invité, soit par le C.E., soit par l’employeur, ce qui arrive. Les comptes rendus de C.E. doivent être envoyés à l’inspecteur à sa demande. Si bien que, dans les états de visite mensuels des inspecteurs, il existe une croix à cocher, en face de la question suivante : « À combien de C.E. ou C.C.E. vous êtes-vous rendu ce mois-ci ? »

Et l’entreprise porte plainte contre moi pour « chantage » et intimidation du C.E. ! Je suis mis en examen le 21 novembre 2008 et renvoyé en audience correctionnelle le 21 novembre 2010 pour «entrave au C.E. ». La requalification en délit a été effectuée par le Parquet lui-même dans un réquisitoire supplétif. J’encours un emprisonnement d’un an et une amende de 3750 euros en vertu de l’article L.2328-1 du Code du travail.

Alors que vous ne faisiez que votre travail d’inspecteur du travail !

Oui ! J’estime avoir fait ce matin-là le travail d’un inspecteur chargé de faire respecter l’état de droit dans cette entreprise, en opportunité et en urgence, dans une situation critique où l’ordre public social était en cause. Et pourtant, je ne gagnerai cette évidence que le 6 juillet 2012 devant le Tribunal pénal : le Tribunal dit qu’il n’y a pas matière, que le C.E. ne fonctionnait pas.

Et la salariée ?

Nassera va gagner tous ses procès, pour ses droits de déléguée syndicale, pour ses droits de femme de retour de congé maternité, pour discrimination. Le Tribunal administratif désavoue Jean-Denis Combrexelle, et elle est réintégrée dans l’entreprise ! Mais à ce stade, la direction finit par lui proposer une transaction amiable avec une forte indemnisation à la clé. Elle a une grande compétence et a retrouvé du travail, elle a un deuxième enfant et une belle carrière. Elle a eu du « cran », et elle exprime bien la souffrance qui a été si longuement la sienne pour faire valoir ses droits élémentaires contre un vrai complot manichéen, d’un patron sans scrupule. En fait, si l’inspecteur du travail que j’étais n’avait pas agi comme je l’ai fait, et si elle n’avait pas eu le courage de se battre avec une telle ténacité, elle aurait été sanctionnée par une direction toute-puissante de « droit divin » qui ne tolère ni syndicat, ni contestation dans son entreprise.

Donc victoire sur toute la ligne, mais au bout de quatorze ans de procédures ! Et vous, avez-vous laissé des plumes dans cette bataille pour la reconnaissance du droit ?

Plutôt, oui… Car Jean-Denis Combrexelle m’avait à un moment convoqué pour me menacer en direct. « Des millions de Français voient l’Inspection du travail à travers vous, hélas ! », m’avait-il dit en exigeant que je me taise et que je travaille selon ses normes. Aucune aide, aucun entretien à propos de ce procès Guinot (dont je pense qu’il se réjouissait, et peut-être l’attisait), et il ne m’avait pas accordé la protection fonctionnelle (c’est une aide financière dont peut bénéficier tout fonctionnaire attaqué en justice, alors qu’il est dans l’exercice de ses fonctions). Les frais de justice ont coûté cher, mais une bonne partie a été couverte par une généreuse souscription, suite à une pétition qui a recueilli 42 000 signatures – dont celle de François Hollande -, et grâce à un site (www.solidarité-filoche) où tout cela fut rendu public et expliqué au fur et à mesure. Il y eut deux « mini-manifs » devant le palais de justice de Paris en 2010 et 2012, où plusieurs centaines de proches et de nombreuses personnalités de toute la gauche sont venus me soutenir. J’ai été touché par l’immense affection qui m’a été donnée par des dizaines de milliers de gens en cette circonstance, et je n’ai de cesse de les remercier.

Et le patron de cette entreprise a tout perdu dans cette procédure longue de quatorze ans.

Tout perdu ? Non, pas vraiment. Il a économisé sur cette période des millions d’euros d’heures supplémentaires que je ne pouvais plus contrôler, car il ne m’était plus vraiment possible de mettre les pieds dans la boîte. Il faut dire aussi qu’il avait choisi Maître Varaut, qui fut l’avocat de Maurice Papon, lors de son procès en crime contre l’humanité. C’est un des avocats de l’UIMM[12].

Je crois que vous avez eu aussi des démêlés juridiques avec l’UIMM ?

C’est le moins que l’on puisse dire : l’UIMM m’aura ainsi intenté trois procès ! Le premier en 1999, j’étais sur la liste du Parti socialiste pour les élections européennes. Et pendant la campagne, j’ai dit sur Radio France-Melun : « Les patrons trichent contre les 35 heures ». Le patron du Medef de Seine-et-Marne, m’a poursuivi devant les tribunaux pour « diffamation et atteinte au moral des entreprises ». Mais c’est lui qui a été condamné pour abus du droit d’ester en justice, à 10 000 francs !

Autre procès en 2001 : dans l a revue mensuelle Démocratie et Socialisme, j’avais mis la photo de Denis Kessler, alors numéro deux du Medef, avec une cible indiquant « ennemi public numéro 1 ». Quand le procès a débuté, pour me défendre, j’ai rappelé que c’était Jean Gandois[13] lui-même qui avait dit : « Il faut des tueurs à la tête du Medef ». Deux ministres en exercice étaient dans la salle pour me défendre, Jean-Luc Mélenchon et Marie-Noëlle Lienemann. Le président du tribunal a condamné Denis Kessler à 40 000 francs de dommages et intérêts pour abus du droit d’ester en justice. Et de deux !

Vous avez donc payé de votre personne pour la défense du droit du travail.

Ainsi, jamais aucun procès intenté contre moi n’a été gagné par la partie adverse, bien au contraire. Pourtant j’ai été pénalisé : j’aurais pu accéder à la fin de ma carrière à l’échelon le plus élevé, Directeur du travail. Je n’ai pas eu droit à cette promotion, j’ai perdu mes primes et ma retraite n’est pas ce qu’elle aurait pu être. Je pourrais faire plus de voyages avec mes enfants et petits-enfants !

J’ai quand même eu une forme courte de compensation, ou de reconnaissance, comme vous voudrez : Lionel Jospin m’a nommé « personnalité qualifiée » pendant deux ans, de 1999 à 2001, au Conseil économique et social (CES). J’allais une journée par semaine au palais d’Iéna et j’ai même eu le temps et l’énergie d’y rédiger un rapport publié au Journal officiel, adopté par le CES, sur les « 20 ans des CHSCT ». Malheureusement, c’est François Fillon qui est venu plancher sur ce rapport devant le CES en 2002, mais en ignorant son contenu et en faisant quelque chose qui ne se fait, paraît-il, jamais : à aucun moment il n’a cité le nom de l’auteur du rapport, alors que j’étais assis au premier rang, là, sous ses yeux. Dix ans après, je lui ai dit ma rancune en le croisant sur un quai de gare à Arras.

Je vous sens très amer. Mais au travers de tous ces combats, vous avez gagné l’estime de ces dizaines de milliers de personnes qui vous ont suivi et soutenu. Et vous avez toujours une forte légitimité auprès de vos pairs, les contrôleurs et les inspecteurs du travail.

Oui et non ! En 2003, le nouveau directeur de l’Institut du travail a accueilli la promotion en leur disant : « On va vous former comme de vrais inspecteurs du travail, pas des Gérard Filoche. » Mais la promotion a été unanime pour clore son cycle de formation… en m’invitant ! Soixante nouveaux inspecteurs m’ont demandé d’intervenir et sont venus m’écouter, et je considère que c’est un échec dans la tentative de normaliser l’Inspection du travail. L’un d’eux m’a même dit : « Si j’ai passé le concours, c’est à cause de toi ! » J’en ai été très ému.

En quoi consiste cette menace de canalisation de l’Inspection du travail que vous évoquez ?

Le projet de loi Sapin-Rebsamen-Robillard, qui vise à casser l’Inspection du travail, est un cadeau au Medef, en « dessous de table » du pseudo « Pacte de responsabilité ». Il remet en cause trois principes fondamentaux du métier : la territorialité, le caractère généraliste et l’indépendance des inspecteurs du travail.

 

En clair, quels sont les risques ?

Les inspecteurs du travail ne seront plus attachés à un territoire, ils pourront être mutés au bon vouloir de leur hiérarchie. Certains seront intégrés dans des « brigades de spécialité » et ne pourront alors plus intervenir sur l’ensemble du droit du travail, mais sur des « compartiments » de celui-ci. Enfin, c’est l’administration – et non plus les IT – qui va décider des sanctions envers les entreprises, par observation, mise en demeure ou procès-verbal. Mais aussi par des sanctions administratives… négociables en « plaider-coupable ». Finalement c’est le droit pénal du travail qui va être gravement affaibli. Autrement dit, la DIRECCTE prend le pouvoir et va être en position de négocier politiquement les pénalités avec les patrons lorsqu’ils ne respectent pas le Code du travail.

Vous craignez donc une fragilisation irréversible des inspecteurs du travail dans leurs missions ?

Oui, précisément, et c’est un comble car le projet de loi s’intitule Pour un ministère  du Travail fort, alors qu’il va à l’encontre d’une Inspection du travail forte. Il faut que les députés de gauche rejettent cette loi qui fait l’objet de 100 % d’opposition parmi les syndicats dans l’Inspection du travail.

Au final, tout au long de votre vie, vous êtes parti en guerre contre l’entreprise de démolition du Code du travail que fomentent les organisations patronales. Êtes-vous toujours optimiste quant à l’issue ?

Si je n’avais pas été militant, ce métier d’inspecteur du travail me l’aurait fait devenir. J’aime à dire que : « Tout corps plongé dans l’entreprise reçoit une poussée égale à l’exploitation qu’il subit. » Ma colère vient de la ruine des légitimes espoirs de reconstruction du Code du travail, alors que la gauche est arrivée au pouvoir grâce aux 70 % des salariés qui ont voté pour elle. Au lieu d’effacer les reculades de la droite, le gouvernement de gauche pour lequel nous avons voté et que nous soutenons les entérine et en rajoute.

Est-ce un aveu de désespoir ?

En aucune façon ! Je suis un optimiste viscéral. Ça fait 51 ans que je milite, comme syndicaliste et à gauche. La démocratie vaincra. Et le socialisme s’imposera comme une idée neuve. Il y a 24 millions de salariés et 1,2 million de patrons. Les salariés sont plus nombreux, c’est nous qui aurons force de loi et tôt ou tard la révolte, la lutte, le droit l’emporteront, lorsqu’une occasion propice surgira. Comme je l’ai dit dans un de mes livres, un autre Mai 68 est possible, Mai 68, c’est une histoire sans fin.

Le droit du travail, je le répète en conclusion, c’est fondamental dans une civilisation : ce sont les salariés, 93 % des actifs, qui produisent les richesses et n’en ont pas la part qu’ils méritent. Un bon Code du travail, ça garantit un bon salaire. Un bon Code du travail, ça garantit l’emploi. Un bon Code du travail est nécessaire à la dignité des humains dans toute entreprise.

Les idées selon lesquelles il faudrait abaisser les droits du travail pour « produire plus » et « être plus compétitifs » ont quelque chose d’obscurantiste et de barbare. Ce sont les salariés bien formés, bien traités, bien payés, qui produisent le plus et le mieux.

******

 

« Eloge des militants » par Gérard Filoche

Rien de grand ne s’est jamais fait dans le monde sans militant. A l’origine de tous les progrès sociaux, il y a un geste engagé. Ceux qui vont courageusement à contre courant arrivent souvent avant les autres, pourvu qu’ils aient une ambition sociale universelle. Non pas au nom d’une vocation avant-gardiste, mais du simple fait qu’ils expriment de façon vivante les aspirations de millions d’humains semblables à eux.

Le monde entier se souvient de Spartakus mais pas du nom du gouverneur qui l’a supplicié.  La Commune de Paris est célèbre dans le monde entier, Thiers est révélé traître à son pays.  Trotski fut paria et assassiné mais c’est Staline qui est banni par l’histoire. Le nom de Jean Jaurès est couvert de gloire, son assassin Vilain a mal fini. Guevara est célébré,  son assassin, couvert de lie. Le nom de Mandela l’a emporté sur celui du fondateur de l’apartheid.

La force des militants c’est de renverser les exploitations et les oppressions, en partant de peu. Le courage et l’opiniâtreté sont leur lot. Humbles ou célèbres, ils comptent finalement toujours plus dans l’histoire des sociétés humaines que les César, les Empereurs, les Caudillo. Il y a toujours eu des Jacquou le croquant, des sans-culottes, des communards, des résistants, des syndicalistes, des indignés. Toutes celles et ceux qui luttent contre l’exploitation des humains par d’autres humains.

Y aurait il de la démocratie sans résistants aux tyrannies ? Y aurait il des congés payés, des retraites, une sécurité sociale, des droits du travail sans syndicalistes ? Y aurait il des progrès de l’égalité entre sexes sans féministes ? Pour sauver la banquise il faut s’en prendre aux banquiers : mais pas sans écologistes convaincus. La paix n’est pas naturelle aux sociétés humaines sans action des antimilitaristes.

Les gestes des militants sont simples mais ambitieux. Souvent, trop souvent ils apparaissent inefficaces, vains, répétitifs : et puis la parole est entendue, le tract est lu, le film est vu et compris, internet s’embrase, l’explosion sociale est là – comme en mai 68. Alors les militants font faire aux autres le chemin qu’ils ont eux mêmes parcouru : de l’éveil de quelques consciences à la conscience de masse : là où il y a une volonté collective il y a un avenir collectif progressiste.

 

Eloge de l’égalité par Gérard Filoche

L’histoire de l’humanité est l’histoire de la conquête de l’égalité entre les peuples, entre les classes sociales, entre les individus. Egalité des droits, égalité des chances, égalité réelle.
Au début, il y a deux humains et un morceau de viande. L’un des deux humains tue l’autre pour avoir le morceau de viande. C’est la « concurrence libre ». Ensuite, il y a partage du morceau de viande sans que l’un tue l’autre : mais c’est le plus fort qui prend le plus gros morceau. C’est la concurrence pas faussée. Après, c’est le partage du morceau de viande à égalité. C’est le début de la fin de la concurrence sauvage. Enfin, le principal du morceau de viande pourra être donné à celui des deux qui en a le plus besoin : c’est la sécurité sociale. C’est l’histoire résumée du progrès des civilisations, l’humanité passe ainsi de la concurrence primate à l’intelligence collective sociale.
Une société rongée par les cancers des inégalités ne peut être digne et durable. 500 familles richissimes d’un côté et 10 millions de pauvres de l’autre, c’est intolérable. Trois hommes sur la planète possèdent plus que les 48 pays les plus pauvres. 87 hommes possèdent autant que la moitie de l’humanité. 1% possède 50 % des richesses de la planète. 2 français possèdent plus que 20 millions de français. Certains gagnent 300 ou 600 smic en suçant le sang du labeur des autres. Comment être riche dans un océan de misère ? Comment être pauvre sans se révolter contre le pillage des riches ?
Pas de liberté sans égalité, car sinon c’est la liberté du renard dans le poulailler. Pas de fraternité sans égalité car sinon, les individualismes les plus féroces l’emportent. Pas de socialisme sans égalité dans l’éducation, la création, la production, l’échange, la communication, l’information, l’expression, la décision, l’action collective – sans démocratie.
La marche à l’égalité implique de passer de l’égalité formelle à l’égalité réelle. Elle implique abondance et répartition des richesses. De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins. L’égalité réelle libère autant les oppresseurs que les opprimés : contre toutes les haines, les racismes, les préjugés, les tabous. Elle apaise, sans les supprimer, et, au contraire, en les valorisant, les milliards de milliards de différences entre les milliards d’humains. L’égalité est le contraire de l’égalitarisme, elle ne nivelle pas, elle épanouit, elle ne réduit pas, elle exalte. Elle est la condition de l’émancipation humaine.

 

 

 

 

 

 


[1] Françoise Filoche est l’une des premières féministes de la LCR, organisant un courant révolutionnaire au début des années soixante-dix au sein du MLF.

[2] UNEF : Union nationale des étudiants de France.

[3] UEC : Union des étudiants communistes.

[4] L’annonce du tournage [de Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot] entraîne la protestation d’associations catholiques qui jugent le film anticlérical [...]. Même si La Religieuse de Rivette met en lumière la pratique des vocations forcées et des fausses vocations, et la décadence des mœurs dans certains couvents au XVIIIe siècle, c’est surtout l’évocation de l’homosexualité féminine qui fait scandale. (Source : dossier de la Bibliothèque Centre Pompidou 22 janvier 2014). La décision d’annuler la censure du film ne sera définitivement confirmée par le Conseil d’État qu’en 1975.

[5] Rouge : journal hebdomadaire de la LCR.

[6] LC : ligue communiste

[7] Le courant dit « lambertiste » est un courant trotskiste impulsé par Pierre Boussel, alias Pierre Lambert, représenté par le Comité pour la reconstruction de la Quatrième Internationale (lambertiste), présent dans plusieurs pays du monde.

[8] PSP : Parti socialiste portugais. PCP : Parti communiste portugais.

[10] Cf. bibliographie de Gérard Filoche à la fin du livre.

[11] Cf. On achève bien les inspecteurs du travail. Gérard Filoche – Ed. Gawsewitch, 2005

[12] UIMM : Union des industries et des métiers de la métallurgie. Organisation professionnelle des entreprises de ce secteur.

[13] Jean Gandois, alors président du CNPF (Conseil national du patronat français), démissionne de ses fonctions en 1997 en affirmant qu’il faut « un profil de tueur » pour tenir ce poste. C’est « le baron » Ernest-Antoine Seillière qui lui succède à la tête du syndicat du patronat, rebaptisé Medef (Mouvement des entreprises de France) en 1998.

 

extraits de « comment résister à la démolition du code du travail » ?  Ed. Le vent se lève

 

39 Commentaires

  1. Thomine
    Posted 13 novembre 2016 at 19:25 | Permalien

    « C’est la CGT qui avait le monopole de l’embauche des ouvriers du livre »
    Trouvez vous ça normal?

  2. Posted 13 novembre 2016 at 19:29 | Permalien

    ce n’était pas un monopole juridique
    mais le fruit d’un rapport de force

  3. sansressources
    Posted 13 novembre 2016 at 19:33 | Permalien

    Thomine 1
    c’est tout ce que vous avez retenu du parcours de GF, c’est bien de l’anti Filoche primaire

  4. Mimet
    Posted 14 novembre 2016 at 7:07 | Permalien

    Et même si je n’ai pas tous les points de vue de Gé.Filoche,faut reconnaitre qu’il a un parcourt militant exemplaire digne de ce nom que pas beaucoup de criards n’ont pas,dommage qu’il ne fasse pas partie de la  » meute  » mais bon Gerard n’est pas l’ennemi,l’ennemi est le capitalisme.
    Pour rappel: HAUSSE DES SALAIRES DES GRANDS PATRON POUR 2015…..20% CQFD

  5. merlin44
    Posted 15 novembre 2016 at 11:08 | Permalien

    Bonjour a tous,comment allez vous faire pour réunir tous les différents courants de la gauche,alors que meme les frondeurs n’ont pas eu le courage de faire une motion de censure contre la loi travail?

  6. Posted 15 novembre 2016 at 11:24 | Permalien

    marre ! c’est ridicule votre moulin a prière a propos de la censure, on vous a dit mille fois, que PERSONNE à gauche n’a pu déposer de motion de censure, et que même s’il y avait 2 frondeurs de plus ( 30 au lieu de 28 soit 58 au lieu de 56) elle ne serait jamais passée… ils se sont courageusement battu, et au lieu de leur faire reproche imbecile vous feriez mieux de vous féliciter de leur action et de les soutenir !

    ensuite, oui, c’est dur très dur de réunir tout le monde, parfois, je désespère, parce que PCF et EELV ont refusé les grandes primairess, parce que melenchon sabote les seules primaires des 22 et 29 janvier qui existent et qui permettront de virer les sociaux libéraux

    et que le 30 janvier il restera la vainqueur de ces primaires et … Jadot et Melenchon et que si de 3 on ne revientt pas à 1 on perd tous

  7. Posted 15 novembre 2016 at 20:59 | Permalien

    À propos des frondouilleurs, on vient de trouver une drôle d’espèce de contestataire au parti dit socialiste. Un type qui a soutenu Hollande et qui maintenant se situe entre Hollande et les frondouilleurs. Yann Galut, il s’appelle. Comme il vient de s’apercevoir que Hollande n’a plus trop le vent en poupe, du coup il va soutenir Montebourg. Le gars Galut fait partie d’un courant qui s’appelle « La Fabrique ». Bien entendu, comme ils sont pas sûrs de leur ligne, à la Fabrique, ils misent pas tous sur le même canasson. Galut soutient Montebourg, mais d’autres vont soutenir Hamon et une autre partie va soutenir… François Hollande. Ah, les braves gens !

    http://www.marianne.net/yann-galut-ex-soutien-hollande-pourquoi-je-vais-rallier-montebourg-100247880.html

  8. merlin44
    Posted 16 novembre 2016 at 9:52 | Permalien

    Mais pourquoi ca ne serrait jamais passé?
    Parce que le PS avais promit des sanctions?

    Il me semble de la primaire de gauche est voué a l’echec,parce que avec la primaire de gauche,vous verrouillé l’accès a l’élection présidentielle a des candidats sans parti.
    imaginons votre primaire passer et que vous soyer le vainqueur,et que un autre candidat de gauche vienne et qu’il soit lui aussi de gauche.

    Vous allé me dire il faut 500 signatures,oui et alors.si vous insinué que vous allez verrouiller l’élection après la primaire en ne donnant plus de parrainage.
    alors dans quel démocratie vivont nous.
    Qui ete vous ,pour empêcher le peuple de choisir le représentant qu’il souhaite a l’election présidentielle.
    Rappelons que les 500 parrainage sert a éviter les candidat fantaisiste.et pas a verrouillé une election.

    Ensuite si vous perdez la primaire et que manuel valls soit gagnant,choses pas.impossible,tant les magouilles des primaires on deja eu lieu par le passez.
    Vous l.appel des cents,vous auriez une voie de sortie avec le mouvement la france insoumise de JLM.
    Je propose donc que vous fassiez votre primaire et que si tous va bien,que vous soyez elu,alors il faudra négocier avec JLM,pour ne faire plus qu’un.mais en attendent,comme.le.résultat n’est pas sure,il faut gardé une porte de sorti.

  9. Posted 16 novembre 2016 at 10:36 | Permalien

    oh mais il y en a beaucoup, des dizaines qui ne savent plus ou ils habitent qui tournent leur veste, signe que ça balance que les social libéraux a la hollande valls sont en train de perdre le parti
    comme l’écrit Cambadélis dans sa derniere lettre aux militants  » « plusieurs chemins s’offrent a la France »
    quand il y des basculements, des tournants, c’est normal, ça se passe comme ça pour des millions de gens, entre passéisme et révolution,
    quand la révolution arrive, ceux qui étaient contre… deviennent les plus farouches révolutionnaires, mais c’est bien ainsi, c’est même la condition pour qu’il y ait des révolutions
    il ne faut ni se moquer ni contrarier les gens qui font ce genre de chemin, il faut les y pousser, les y encourager, c’est comme ça que les minoritaires que nous sommes deviennent majoritaires

  10. Posted 16 novembre 2016 at 10:44 | Permalien

    c’est idiot : sans primaire Hollande ou Valls seraient dejà investis par le Bn

    oui on peut perdre la primaire ! a cause des gens qui criticaillent au lieu de mobiliser pour venir y voter contre Hollande et Valls

    toutes les attaques de militants de gauche actuelles contre la primaire citoyenne des 22 et 29 janvier est un coup de main donné à Valls

  11. merlin44
    Posted 16 novembre 2016 at 16:07 | Permalien

    Dirigé vos attaques contre les causes,pas contre les conséquences.
    Le bilan droitiste du parti socialiste,l’émergence au sein meme du parti,de courant qui n’on rien de commun,avec vos convictions.
    Vous faite parti du bureau national du PS,alors pourquoi Macron,Valls,on réussi a intégré le parti socialiste.
    Quelle est la logique d’un président qui prend en premier ministre Valls,qui a fait a peine 5% a la primaire avant sont élection.
    De voté des loi qui vont meme a l’encontre du programmes du parti.«loi el komeri»
    Je me bat moi aussi a convaincre les gens d’aller voté,mais beaucoup sont influencés par les médias,qu’il ne savent pas choisir.et aussi il faut l’avouer ,le décryptage des programmes des concurrents.Montebourg propose de vendre des hlm a leurs ocuupants,reforme deja connu du tatcherisme.

    Je milite moi aussi,afin d’expliquer,et je reconnaît que vous avez aussi beaucoup de talent.

    Alors,si le pire arrivait.Valls,vainqueur.Que allez vous faire,le soutenir?

    Pour moi,ce sera impossible.
    Je suis honnête,intègre,avec des convictions,et il mais impossible de les regniers.
    Je n’irais pas non plus me parjurer dans une primaire de droite,Juppé est loins d’etre un compromis.retraite a 65 ans,destruction de la secu,et de tous ce qui se rapporte a notre protection social.retraite,allocations chomage,santé.
    Bref allez a fond dans le système liberal du capitalisme.

    Je me batterais,je cresserais des montagnes avec mes ongles,viderais la mer en écopant,je m’eforcerais sans relache de convaincre.Pour un monde meilleur,pour le bien commun,pour la nature,pour mes enfants,les opprimés…

    Alors si vous perdez que proposé vous en plan B?

  12. merlin44
    Posted 16 novembre 2016 at 16:27 | Permalien

    Impôts, fraude, assistanat, vote réac : ces préjugés sur les pauvres qui ne supportent pas l’épreuve des faits – Basta !

    http://www.bastamag.net/Impots-fraude-chomage-volontaire-ces-prejuges-sur-les-pauvres-qui-ne-passent

  13. Posted 16 novembre 2016 at 17:01 | Permalien

    le plan B viendra s’il faut un plan, on ne se bat jamais en étudiant et en commentant les hypothèses de sa défaite

  14. merlin44
    Posted 16 novembre 2016 at 17:23 | Permalien

    Il nous faut une vision a long terme,le court terme,regle d’or du capitalisme,ruine la planète,les entreprises,les vies.le benchmarking (vision a trois mois pour les entreprises,afin de garantir des dividendes extra) tue notre société.
    Garder secret votre plan B,est une stratégie cohérente,afin de convaincre.
    Mais je vous en conjure,le plan B ne doit pas etre une mesurette,il doit aller crescuendo au refu du plan A.il doit etre terrible,retentissant.

    En tous cas,bravo pour votre campagne social,ca fais du bien de ne pas entendre que la droite.
    CONTINUEZ a nous parler du social.
    De faire un etat de lieu de la France.
    Et surtout n’esiter pas a nous expliquer les programmes concurents.le fond de leurs pensées.

  15. Posted 16 novembre 2016 at 20:36 | Permalien

    GF : « oui on peut perdre la primaire ! a cause des gens qui criticaillent au lieu de mobiliser pour venir y voter contre Hollande et Valls ».

    Ça y est, t’as déjà trouvé ton excuse à la défaite qui s’annonce ? Ce sera à cause de ceux que tu n’auras pas su convaincre de la pertinence de cette primaire. Il va falloir expliquer, alors, pourquoi Hollande, Valls ou Montebourg ont réussi, eux, à convaincre.

  16. Posted 16 novembre 2016 at 22:34 | Permalien

    bien sur
    on devait gagner largement avec une seule grande primaire de masse unie, et melenchon aurait pu etre désigné si ce n’est sa bêtise politique sur ce point
    on a une primaire citoyenne ouverte mais un peu plus réduite, sans PCF ni EELV mais si le bashing idiot et borné contre cette primaire continue, au lieu de 1,8 million de votants on en aura quelques centaines de milliers ce qui peut laisser un espoir à FH
    moins il y a de votants, moins j’ai de chances, et déjà les médias poussent montebourg, qui lui meme peut être moins bon face à Valls, nous verrons,
    mais nous combattons pour réussir

  17. merlin44
    Posted 17 novembre 2016 at 0:11 | Permalien

    Même si Montebourg l’emporté,on est loin du compte.
    quand il étais ministre,il a laissé fermer l’usine PSA,aulnay.3000 salariés PSA,avec les sous traitant,c’est au moins 8000 emplois qui on disparu.
    pourtant jamais l’état n’a demander des comptes.
    les salariés de l’usine on été maltraités par ce gouvernement.les promesses n’ont pas été respecté.
    l’état et PSA,ce sont engagés,a ce que tous les salariés soit reclassés.
    1200 salariés n’on pas été reclassés.
    le médiateur n’ai jamais venu,pourtant Mr Filoche,ca c’est marquer dans le code du travail.
    pensé vous que c’est 10000 ouvriers on oublié.
    ils sont marqué a jamais,leurs emplois,leur vie,même après trente ans de labeur,ca été 70000€.
    et retour à la case chômage.

  18. Posted 17 novembre 2016 at 8:10 | Permalien

    venez battre hollande ou valls les 22 et 29 janvier le principal et premier problème sera réglé

  19. merlin44
    Posted 17 novembre 2016 at 10:33 | Permalien

    Pauvreté en France : le Secours catholique alerte les candidats de la primaire.

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/11/17/01016-20161117ARTFIG00009-primaire-a-droite-une-association-interpelle-les-candidats-sur-la-pauvrete-en-france.php

  20. merlin44
    Posted 17 novembre 2016 at 11:19 | Permalien

    Sans doute, personne ne peut contester l’utilité de se rassembler pour chercher une alternative et beaucoup d’opinions révolutionnaires valent mieux qu’une.

    Dans l’appel des 100 rien n’est proposé pour rompre avec les principes même de ce libéralisme. Le compte n’y est pas. La logique de la pensée est même parfois malmenée.

    Par exemple la « remise en cause du productivisme et du consumérisme » serait accomplie « par la redistribution des richesses en faveur du progrès social » (c’est nous qui soulignons « par »). Tout cela est très confus. Dénoncer le consumérisme et le productivisme ne suffit pas à poser les termes d’une alternative surtout par la redistribution de richesses – nécessaire par ailleurs. S’il s’agit de construire une autre façon de produire en lien avec la satisfaction des besoins et en tenant compte de l’intérêt général, il faut mettre en cause les mécanismes financiers qui fondent aujourd’hui toute notre activité.

  21. merlin44
    Posted 17 novembre 2016 at 11:31 | Permalien

    Si on ne le fait pas,proclamer vouloir « construire et adopter un corpus de propositions,de mesures d’urgences qui contribueraient à améliorer significativement et rapidement les conditions de vie de toutes et tous. » reviens à créer de nouvelles illusions.Il n’y a pas de raccourcis pour changer la société.

    Alors pourquoi des propositions au rabais ?
    Il y a celles et eux qui pensent qu’il est possible seulement de l’aménager à la marge et ceux qui veulent en changer.
    Le capitalisme financier ne laisse plus de grain à moudre au « travail », il veut tout pour lui.
    La dé-financiarisation de notre société est indispensable au changement.

  22. merlin44
    Posted 17 novembre 2016 at 11:33 | Permalien

    Mais si toutes les richesses produites sont spoliées avec le seul objectif de les thésauriser dans les dividendes comment mettre en place une politique de planification écologique ?

    L’appel des 100 veut « favoriser l’irruption citoyenne dans le débat public »
    Malheureusement toutes ces tergiversations ne tiennent pas compte de l’urgence et il nous faut gagner.

    Jean-Luc Mélenchon parle et met en cause régulièrement les logiques dominantes responsables de la mal-vie.Il développe et renouvelle la logique et les propositions de « L’humain d’abord » qui avaient cimenté le camp de l’alternative et qui ne sont pas devenues obsolètes.

    Pourquoi toutes ces personnalités qui jugent François Hollande discrédité et qui ne veulent ni de la droite ni de l’extrême droite refusent-elles de voir que le candidat X,qu’ils et elles recherchent à pertes d’initiatives plus compliquées les unes que les autres,existe dès aujourd’hui sans proposition alternative connue ?

  23. merlin44
    Posted 17 novembre 2016 at 11:35 | Permalien

    Manquent-elles à ce point de confiance en elles pour croire qu’elles n’arriveraient pas à enrichir une campagne commune avec ce candidat proposé si elles le rejoignaient pour constituer avec lui un rassemblement gagnant ?

    Il faut en tout cas qu’elles arrêtent de dire qu’elles cherchent le candidat,quel qu’il soit,qui sera au 2ème tour ,vous Gérard Filoche.D’abord parce que le « quel qu’il soit » montre le peu de cas que l’on fait du contenu qu’il portera et que le deuxième tour est atteignable avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon au-dessus de 20% comme ailleurs en Europe.

  24. merlin44
    Posted 17 novembre 2016 at 11:38 | Permalien

    Certains et certaines qui ont signé cet appel pensent que cette candidature reste une option possible.On ne saurait imaginer que d’autres pensent que toute autre option est meilleure.

    Il est urgent de choisir et de s’engager car « l’irruption citoyenne dans le débat public » souhaité par les « cent » demande du temps,même si plus de cent cinquante mille « insoumis » pensent qu’elle a déjà commencé.

  25. Posted 17 novembre 2016 at 11:56 | Permalien

    la redistribution des richesses est en soi un mot d’ordre de transition a portée révolutionnaire
    pareil pour 1800, 60, 32, 20, 5

  26. Posted 17 novembre 2016 at 12:03 | Permalien

    le programme de transtion n’est pas un programme au rabais mais le meilleur des programmes révolutionnaires

  27. Posted 17 novembre 2016 at 12:05 | Permalien

    la révolution française n’a pas commence par l’adoption dune alternative républicaines, mais par la mobilisation pour avoir du pain,
    la révolution russe n’a pas commence par le socialisme, mais par une manifestation des femmes le 8 mars pour avoir du pain

  28. Posted 17 novembre 2016 at 12:05 | Permalien

    le contenu de l’appel des cent et les 50 mesures roses rouges vertes est radical, et de transition

  29. Posted 17 novembre 2016 at 12:06 | Permalien

    si, nous bâtissons une candidature commune nous gagnerons sinon nous perdrons tous, c’est aussi simple que ça
    et ceux qui auront refusé cela en seront coupables devant l’histoire

  30. Posted 17 novembre 2016 at 14:21 | Permalien

    Je ne vois pas comment on peut bâtir une candidature commune en disant « tout sauf Mélenchon » alors que Mélenchon est le mieux placé.

  31. Posted 17 novembre 2016 at 15:22 | Permalien

    mais arrêtez cette fable, il n’est pas le mieux place, s’il s’obstine a diviser il reculera de + en + fortement
    il occupe un terrain solitaire ça ne veut rien dire

  32. DE PAIX DE COEUR Michaël
    Posted 17 novembre 2016 at 20:11 | Permalien

    Bonjour,

    Vos éloges de la liberté et de l’égalité, de l’engagement sont beaux, admirables.
    Votre parcours est exemplaire, emprunt de courage, de dignité, moi qui suis inspecteur de l’action sanitaire et sociale, corps également très mis à mal.
    Bravo pour votre combat pour une France plus juste, plus protectrice de faibles, des droits de l’homme sacrés, inaliénables. Il suscite l’entretien d’une espérance, d’une joie à venir.

    Bien à vous

  33. merlin44
    Posted 17 novembre 2016 at 23:55 | Permalien

    RENAISSANCE – Le député PS frondeur Christian Paul publie mardi un essai dans lequel il appelle à une recomposition des forces de gauche. Actant l’échec du PS, il propose un nouveau mouvement politique.

    2017, et après ?
    Pour certaines voix à la gauche du Parti socialiste, le mouvement politique né à Epinay en 1971 ne sortira pas indemne du quinquennat écoulé et des élections à venir, quelqu’en soit le résultat.
    C’est notamment la position du député frondeur de la Nièvre Christian Paul, qui publie mardi un essai pronostiquant tout simplement… la disparition du PS.

    Plus qu’un pronostic, le parlementaire appelle en fait cette disparition de ses voeux.
    Dans Les Iles et l’Archipel : pourquoi la gauche revivra, publié à la fondation Jean-Jaurès, le chef de file des frondeurs, qui a ferraillé contre la loi Travail et plus globalement contre la ligne du gouvernement Valls, estime que « les partis politiques de la gauche française doivent se préparer à muter après l’élection présidentielle, faute de l’avoir fait avant ».

    Un parti « d’un nouveau type »

    Constatant le décrochage entre sa propre famille politique et la société française, celui qui avait menacé le gouvernement d’une motion de censure contre la loi Travail estime nécessaire de créer « un nouveau parti, et surtout un parti d’un nouveau type ».

    L’heure n’est plus seulement pour le parti socialiste à ‘ouvrir les portes et les fenêtres’ après s’être bunkerisé pendant cinq ans.

    Pour le député, qui avait déjà appelé en septembre à une large refondation avec les communistes et les écologistes, le PS « ne dispose plus en son sein des hommes et des femmes, des idées, et des énergies suffisants pour opérer une simple rénovation intramuros ».
    Pire : son parti n’a plus d’attrait que « pour quelques divisions de militants sincères et autant de bataillons d’élus qui tiennent les petits et grands bastions résistant encore à la déroute qu’ont été les élections depuis 2014″.
    D’où la nécessité de « sortir de ses murs ».

    Valls et Hollande coupables

    En appelant à une réorientation à gauche du projet, l’élu de la Nièvre fustige le Premier ministre, Manuel Valls, qui a « aggravé les clivages dans les partis et dans le pays ».
    En encourageant sur la droite du PS une option sociale-libérale, François Hollande et Manuel Valls ont enclenché la machine infernale » à diviser, écrit-il encore.

    Avant lui, d’autres responsables socialistes avaient déjà évoqué la disparition possible du PS après les élections de 2017.
    En mai 2016, dans sa dernière interview, accordée à Paris Match, l’ancien Premier ministre Michel Rocard avait jugé que « le risque de la fin du PS exist(ait) ».
    Mais il avait ajouté : « En faire une certitude pour un corps aussi robuste et ancestral, c’est aller quand même un peu vite ».
    Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, avait quant à lui jugé, à l’attention des frondeurs, que « faire éclater le PS dans une situation où cette gauche de relève n’existe pas conduira à faire disparaître la totalité de la gauche ».
    Bref, les grandes manoeuvres de l’après 2017 ont d’ores et déjà commencé à gauche.

  34. merlin44
    Posted 18 novembre 2016 at 0:38 | Permalien

    Lettre ouverte à Gérard Filoche: que vaut encore l’étiquette PS pour 2017?

    17 NOV. 2016 PAR JEAN-PHILIPPE PROST BLOG : LE BLOG DE JEAN-PHILIPPE PROST

    Gérard Filoche, candidat à la primaire PS, veut «engager une marche résolue vers une VIe République», «mettre en œuvre une transition écologique digne de ce nom», «desserrer l’étreinte mortifère de l’UE néolibérale», redistribuer les richesses, etc., et prône une candidature unique à gauche dès le 1er tour. Mais comment croire qu’une nouvelle législature PS se rangerait derrière un tel programme ?

    Cher Gérard Filoche,

    en temps normal ta candidature pour 2017 aurait tout pour me convaincre, seulement voilà : ton étiquette PS est celle de notre président de la République et celle de la législature en place depuis près de 5 ans, et ce seul fardeau rend d’après moi ta candidature inaudible et tes chances de succès quasi-nulles.

    Ton programme assurément social, ton discours d’unité, tes prises de position passées notamment ton formidable travail pédagogique sur le droit du travail à l’occasion des lois Macron, Rebsamen et El Khomri, tes prises de positions ouvertement critiques à l’encontre du gouvernement Valls, tout ça t’accorde un crédit considérable, mais ne fait malheureusement pas suffisamment le poids face au spectre d’un nouvel exécutif et d’une nouvelle législature estampillés PS. Face à tes déclarations de bonnes intentions il y a l’appareil du parti, ce bulldozer des politiques sociales auquel même une Assemblée Nationale en apparence opposée à ces mesures n’a pas su résister. Au-delà du bilan politique du mandat Hollande, dont tu es héritier par affiliation mais dont tu sauras certainement te détacher, tu dois absolument voir que le succès des ordonnances successives par 49.3, pour ne prendre que cet exemple, a causé un dommage bien plus profond encore, qui a fait s’effondrer irrémédiablement le cours de la valeur « PS » à la bourse des partis politiques de la Ve République. Cette valeur est maintenant pourrie, synonyme au mieux de lâcheté, au pire de trahison et de collusion avec les Grands Privilégiés que sont les milieux financiers et autres grands groupes économiques. Le combat politique d’aujourd’hui ne porte plus uniquement sur un contenu qui s’appuierait sur les fondements solides d’un système dans lequel on peut avoir confiance. Il porte aussi, et même avant tout, sur le système lui-même, pour rééquilibrer les forces et les pouvoirs. Tu as compris tout cela, bien sûr, puisque ton programme prévoit notamment de « desserrer l’étreinte mortifère de l’Union Européenne néolibérale », et « [d']engager une marche résolue vers une VIe République ». Mais après tant de promesses foulées aux pieds par la législature PS actuelle, comment croire que ce même PS te suivra dans ce changement de cap radical ? Ça ne peut pas marcher. Ça ne peut pas convaincre.

    L’unité à gauche ne peut pas se faire derrière le PS, dernier architecte en date du système actuel

    Certes, tu pourras m’objecter que dans l’hypothèse où ta plateforme arrive en tête d’éventuelles primaires, et où ta candidature remporte les élections, tu aurais alors probablement le pouvoir suffisant pour discipliner ton parti derrière ta politique, fort de la vox populi. Admettons (bien que l’exemple de Jeremy Corbyn et du Parti Travailliste au Royaume Uni n’abonde pas dans ce sens). Mais quelles garanties peux-tu apporter que « cette fois les choses seront différentes » ? Quelle preuve peux-tu apporter que cette fois un gouvernement PS gouvernera réellement pour le peuple, et non pour ceux qu’outre-atlantique on appelle « l’establishment », ou « les 1% » ? Comment convaincre, même, qu’un tel gouvernement aurait ne serait-ce que les moyens de le faire, en admettant qu’il en ait l’intention réelle ? Pourquoi des élus PS, dont la vaste majorité serait constituée de ceux-là même qui sont en place aujourd’hui, changeraient-ils au point d’adopter les changements en profondeur dont nous avons besoin, et auxquels ils s’opposent depuis près de 5 ans ? De leur point de vue et celui de leurs acquis personnels ce serait suicidaire. Et pourquoi les croirions-nous même s’ils nous l’affirmaient ? De notre point de vue à nous, la confiance n’y est plus. Le comportement des élus PS sous l’actuelle législature est la goutte d’eau symptomatique de quelque chose de beaucoup plus vaste, beaucoup plus profond, qui dépasse d’ailleurs le seul cadre de la politique nationale française. Je suis convaincu que tu vois aussi bien que moi, sans doute même mieux encore, les mouvements populaires de rejet, à travers la planète entière, d’une classe politique en place acquise à des intérêts qui vont à l’opposé de ceux du peuple. L’actualité ne t’a pas échappée : USA, Grande Bretagne, Grèce, Espagne, Autriche, Turquie, etc., pour ne citer que la partie visible de l’iceberg. Partout, sous une forme ou sous une autre, les peuples grondent et se rebellent, parfois jusqu’à l’irrationalité. Servir un discours habituel ne suffit plus s’il ne s’attaque pas en profondeur à l’organisation même de ce qu’on appelle « le système », c’est-à-dire les fondements du fonctionnement politique de la société.
    La tâche est considérable, et sur ce point je rejoins bien sûr ton discours d’unité. Mais cette unité dont nous avons besoin ne peut pas se faire autour d’un acteur clé du système actuel, le PS, et qui plus est son dernier architecte. Il faut essayer quelque chose de nouveau, qui s’attaque à la fois au fond et à la forme. Sur ce seul point, stratégique, je crains que la valeur de l’étiquette « PS » ne soit telle que quiconque la portera sera voué à l’échec.

    Que pèsent les « défauts » de La France Insoumise et de Mélenchon face à l’enjeu et aux défauts des autres options ?

    Essayons d’être rationnel, et stratégique, justement : à 6 mois des élections, quelles sont les forces et les projets en présence ?

    Au PS : surtout on ne change rien sur le fond du fonctionnement d’appareil, on prend les mêmes et on recommence, en s’efforçant éventuellement de faire croire que quelques coups de peinture sur la façade feront toute la différence d’avec les méchants qui nous gouvernent aujourd’hui. « S’ils sont méchants ce n’est pas de leur faute c’est parce qu’on les a forcés, mais avec un autre chef ce sera différent, vous verrez ».
    À droite : on s’enferre encore et toujours plus profondément dans les vieux dogmes socio-économiques et financiers capitalistes éculés et maintes fois mis en défaut, en leur injectant quelques bonnes doses supplémentaires de sécuritaire en guise de lubrifiant social. C’est la fuite en avant.
    À l’extrême droite : on excelle désormais dans la mise au goût du jour des vieilles recettes qui ont déjà fait leurs preuves. C’est la stratégie de la Volkswagen, ou la « voiture du peuple » en allemand : on focalise toutes les amertumes, les haines, les misères sociales sous toutes ses formes, sur des cibles bien physiques et identifiables désignées comme coupables de tous les maux de la terre. Musulmans, arabes, roms, migrants, peu importe, c’est l’occasion du moment qui fait le larron. Florian Philippot, n°2 du FN, appelle ça du social-nationalisme. Sans frémir. Ce que cherche l’extrême droite : « de la haine généralisée émergera notre propre establishment ». Ce qu’entendent ses électeurs : « enfin un parti qui nous entend, et qui est prêt à donner un grand coup dans la fourmilière. Pour l’Après, advienne que pourra ».
    À « l’autre gauche » : on ergote, on s’éparpille, on pinaille, on se griffe, on se mord, on se tire les cheveux… Avec les meilleures intentions du monde pour la plupart, certes, mais pour quel résultat ? Je t’accorde que le spectacle est parfois peu ragoutant à voir. Néanmoins et l’air de rien, dans le lot il y a aussi La France Insoumise, qui ose sortir des cadres traditionnels de fonctionnement, pour expérimenter une approche nouvelle, et s’abstraire des appareils politiques auxquels tant de monde a tant de choses à reprocher. L’approche est participative, citoyenne, et vise en tout premier lieu la convocation d’une Assemblée Constituante qui refonde la République et repense donc le socle des règles qui régissent notre société.
    L’approche et le contenu sont-ils parfaits ? Non. Par exemple, personnellement je préférerais une stratégie dont la clé de voûte serait de penser le passage à l’échelle Européenne de notre société, et qui fixe comme première priorité la convocation d’une Constituante Européenne. Mais cette offre est encore absente du marché. Ce qu’il y a, en revanche, c’est l’offre d’une stratégie qui passe par une VIe République, et qui pour l’essentiel va dans le même sens, mais par un chemin différent. Elle présente également l’avantage d’être, pour le moment, beaucoup plus faisable et réaliste à court terme que celle de la Constituante Européenne, tout en n’étant pas incompatible. Donc je prends.
    Le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, est-il parfait ? Certes non. Je pourrais énumérer là tous les reproches, de bonne et mauvaise foi, qui lui sont faits, et argumenter mon point de vue sur chacun d’eux, mais ce serait, je pense, une perte de temps. D’une part il se défend très bien lui-même, et d’autre part internet et les réseaux sociaux regorgent d’argumentaires sur ces questions que toute personne intéressée saura trouver aisément. Donc allons-y, pour faire avancer le sujet mettons tout en vrac, bonne et mauvaise foi, dans un seul sac, et pesons : la personnalité exubérante, l’ego démesuré, l’annonce unilatérale de sa candidature, etc. Ajoute ce que tu voudras, si nécessaire. Que pèsent ces défauts dans la balance, et face à l’enjeu ? Que pèsent-ils par rapport aux défauts des autres ? Que pèsent-ils par rapport à ce qu’apporte le projet de La France Insoumise, qui dépasse le simple cadre des élections de 2017, et à la fois remotive et remobilise les citoyens en faisant de tous et de chacun un acteur politique ? Que pèsent-ils par rapport au contenu politique du programme de la France Insoumise ? Que pèsent donc tous ces défauts face à tout le reste ? Et surtout, surtout, que peut-on construire de mieux, sur le fond et sur la forme, dans le temps qu’il nous reste ?
    Poser ces questions c’est déjà y répondre.

    Ta candidature peut-elle mieux faire ? Peut-être, mais après 2017

    Cher Gérard, une question de synthèse facile à énoncer : ta candidature peut-elle faire mieux ? Peut-être, oui, mais après l’échéance de 2017. Je suis sérieux en disant cela : pour qu’une candidature telle que la tienne ait non seulement des chances de succès, mais qui plus est qu’elle ait les moyens de mettre en place le programme que nous attendons tous de ce côté de l’échiquier, il faut bien plus de temps que celui dont tu disposes, et dont nous disposons tous d’ici à avril et juin 2017. Je te le dis donc avec tout le respect possible : pour 2017 tu pars de trop loin, beaucoup trop tard. Ton argument d’unité est le bon, mais tu œuvres contre lui. Et l’étiquette PS que tu portes, symbole du réseau qui te soutiendrait et sur lequel tu devrais t’appuyer, est endommagée à un point tel qu’à court terme seule une alternance de pouvoir est envisageable aux yeux du peuple. Un temps de cicatrisation et de convalescence est nécessaire et inévitable, aussi difficile que ce soit à entendre.

    En attendant, nous sommes tous d’accord pour dire que la division de notre camp et la multiplicité des candidatures seraient notre pire ennemi. C’est d’autant plus navrant qu’une fois abstraction faite des questions de personnes et d’appareils où sont les divergences de fond politique entre ton discours et celui de La France Insoumise ? Je n’en trouve pas de significative. Même la VIe République tu dis être pour. Rangeons-nous donc derrière le champion hors-PS du moment, portons-nous nous-mêmes au pouvoir, ensemble et unis, au lieu d’y porter un establishment pré-établi dans lequel nous ne pouvons plus avoir confiance, et faisons en sorte que les promesses que porte notre candidat en notre nom soient suivies d’effets. N’est-il pas quelque part ironique qu’en cas de succès ce projet porte en lui-même la mise à la porte du pouvoir de son leader tant décrié ?

    Cher Gérard, je suis convaincu que tu ferais un très bon candidat, et probablement un très bon président. Mais je n’ai plus aucune confiance, que ce soit dans l’appareil de ton parti, ou dans les élus qui s’en réclament. Pour cette raison fondamentale, l’union ne peut pas se faire derrière toi. Si néanmoins, et comme je le crois, tu souhaites sincèrement que ta ligne politique arrive au pouvoir, je ne saurais que trop t’encourager à rallier tes forces à celles de La France Insoumise.

    Salutations militantes.

  35. merlin44
    Posted 19 novembre 2016 at 21:29 | Permalien

    Je soutiendrais la candidature de Jean-Luc Mélenchon
    Patrick Widcoq
    Samedi, 19 Novembre, 2016
    Humanite.fr

    Par Patrick Widcoq.
    Je ne demande pas qu’un candidat corresponde entièrement à mes désirs, j’espère qu’il saura rassembler les forces de la gauche radicale. C’est beaucoup trop tard pour rechercher un candidat communiste sauf si l’on souhaite un score de 2 %.
    Prenons l’exemple sur l’Espagne où Izquierda unida est venue renforcer Podemos en mettant de côté les divergences, prenons l’exemple sur le Portugal où le PCP (soi-disant orthodoxe) a fait alliance avec le Bloqueo de Esquera qui est un regroupement hétéroclite de la gauche radicale. Et pire encore, les Tupamaros en Uruguay, mouvement de lutte armée révolutionaire, dénoncé à une époque par toute la gauche classique, a réussi à créer un front large qui leur a permis de prendre le pouvoir et je ne pense pas que Pepe Mujica a vendu son âme à la réaction.

  36. merlin44
    Posted 21 novembre 2016 at 15:17 | Permalien

    23.sansressources
    Mdr,votre message ma laissé sans voie.
    agiter les peurs
    «grace, ou à cause de vous on va droit à Marine»
    est la même politique que même le Front National.
    enfin concernent l’unité,elle est inconcevable tant il y a de différence entre la politique centré droit du PS,et la France insoumise a gauche.
    j’ajoute que je suis responsable en rien du fiasco passer du PS.
    Il ne faut pas confondre,les causes,et les conséquences.
    traité les causes,est salvateur,mais traité les conséquences ne sert à rien,comme un pansement sur une jambe de bois.
    quand au désastre,c’est vous qui en êtes la cause,combien de foi les électeurs doivent faire un voté utile,pour ensuite se faire trahir par celui qui en a bénéficié.
    marre de renier ses convictions,pour protégé la caste,
    2017 sera la France insoumise,tous simplement parce que le programme est le meilleur.
    Je n’ai nullement besoin de choisir entre les hommes,c’est le programme qui compte.

  37. Posted 21 novembre 2016 at 15:39 | Permalien

    mais ce que vous appelez « france insoumise » quel drôle de nom, c’est un peu comme « Désirs d’avenir « de Ségolène Royal,
    une sorte de nébuleuse centrée sur un « coup », pas implantée, par élue, floue, sans statut,
    l’exemple étant « le tirage au sort » refait trois fois pour obtenir quand même 600 personnes présentes sur… prétendument 150 000, le seul pas tiré au sort, devinez qui…
    enfin a cote de cela, vive les partis, la tradition sociale, la formation, la culture, l’histoire, le syndicalisme !

  38. merlin44
    Posted 21 novembre 2016 at 21:07 | Permalien

    Monsieur Filoche vous aussi êtes victime de votre parti,ne voyez vous pas que vous aussi,allez être museler comme Mélenchon,comme Bernie Sanders.ignorer par les médias,car vos convictions dérange les castes du PS.ca commence par les parrainages,puis les attaques vont fuser,comme quand ils nos essayer de vous viré du PS.
    Voyer votre famille politique comme elle vous porte.

    Ce qui vient de se passer renforce ma volonté de participer à la primaire citoyenne afin de porter la voix des salariés. Mais j’alerte aujourd’hui publiquement : je constate des obstacles croissants dans la remontée de parrainages qui m’avaient été pourtant promis.

    Indéniablement des pressions existent pour écarter une voix, la mienne, qui a dénoncé avec énergie les promesses non tenues et combattu la politique menée par les gouvernements de Manuel Valls et d’Emmanuel Macron. Je veux y défendre la nécessité d’une alliance rose-rouge-verte.

    Mes amis ont demandé une entrevue à Jean-Christophe Cambadelis. Nous n’avons pas eu de réponse. C’est pourquoi j’en appelle aujourd’hui aux militants et sympathisants socialistes, et plus largement aux électeurs de gauche pour exiger une primaire citoyenne où toutes les sensibilités de la gauche puissent participer. C’est une des conditions du succès de la primaire citoyenne des 22 et 29 janvier.

    Gérard Filoche

  39. Posted 21 novembre 2016 at 22:38 | Permalien

    la direction actuelle majoritaire du PS me fait obstacle, ça vous surprend ?

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