Les « 144 engagements » de Marine Le Pen : un volet social, un volet identitaire, un volet TPE-PME, un volet État fort, un volet à l’usage de la Finance et des grands groupes.

La lecture du programme présidentielle de Marine Le Pen a un goût de déjà vu, quelque chose de banal qui devrait nous inquiéter. Ses « 144 engagements » se déclinent en 7 parties : de « Une France libre » (sic) à « la France durable » où le Front national s’essaie au patriotisme écologique, tout en refusant la fermeture de la centrale de Fessenheim.

Une lecture transversale de ce programme permet d’y voir beaucoup plus clair dans ce catalogue, volontairement insipide, en mettant en évidence les cinq véritables volets qui le structurent : un volet social, un volet identitaire, un volet TPE-PME, un volet État fort, un volet à l’usage de la Finance et des grands groupes.

1-Le volet social

Le programme de Marine Le Pen n’a plus grand-chose à voir avec celui de son père dans les années 1980, son électorat ouvrier et employé l’oblige à avancer des mesures très différentes.

Les « 144 engagements » préconisent : la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation, le retrait de la loi El Khomri, le maintien des 35 heures, le dégel et la revalorisation du point d’indice pour les fonctionnaires, la préservation du statut de la fonction publique, le maintien de la SNCF et de la Poste dans le service public, la garantie du remboursement des soins,  l’augmentation des effectifs de la fonction publique hospitalière, la création d’un 5ème risque pour la Sécurité sociale (la dépendance), le refus de toute hausse de la TVA et de la CSG, le maintien de l’ISF, une baisse de 10 % sur les trois premières tranches de l’impôt sur le revenu…

Pour trois raisons, ces mesures n’auraient, cependant, pas la moindre chance d’être mises en place.

1-Aucun moyen de financer ces mesures n’est prévu

Les 144 mesures prévoient la baisse de l’impôt sur les sociétés, la baisse de l’impôt sur le revenu, la baisse des droits de mutation, la baisse des cotisations sociales… La dette publique et ses intérêts continueraient à être payés rubis sur l’ongle. Comment les mesures sociales du Front national pourraient-elles être financées ?

Leur financement repose sur trois fantasmes : le « coût » de l’immigration, une taxe de 3 % sur les importations (les autres pays liraient le journal et n’instaureraient pas une taxe du même type…), la possibilité pour la Banque de France de distribuer la nouvelle monnaie nationale, par hélicoptère.

2- Le salariat serait profondément divisé et affaibli par la mise en œuvre du volet identitaire du FN

Or, aucune mesure sociale importante n’a eu lieu sans qu’elle ait été accompagnée de luttes sociales de grandes ampleurs (40 heures en 1936, Sécurité sociale en 1945, délégués syndicaux en 1968, 39 heures et retraite à 60 ans en 1981, 35 heures en 1999).

3-  L’indépendance des syndicats subirait une attaque brutale

L’ « engagement n°10 » supprime l’obligation d’être un « syndicat représentatif » pour pouvoir présenter des candidats au 1er tour des élections professionnelles. Ce serait la porte grande ouverte aux syndicats patronaux et aux syndicats FN.

Le FN cherche à reprendre le rôle qui a été toujours dévolu à l’extrême droite par la classe dominante : mettre fin à l’indépendance des syndicats vis-à-vis du patronat et de l’État.

2-Le volet identitaire

Ce volet reprend toutes les mesures préconisées par le FN depuis des dizaines d’années : fin de l’« automaticité » du regroupement familial et de l’acquisition de la nationalité par le mariage, suppression du droit du sol, inscription dans la Constitution de la « priorité nationale », attribution des logements sociaux en priorité aux Français, allocations familiales réservées aux familles françaises, suppression de l’Aide médicale d’État…

La laïcité identitaire, très loin de la loi de 1905 qui est une loi de tolérance, frapperait avant tout les musulmans en « étendant la laïcité à l’ensemble de l’espace public », ce qui signifierait l’interdiction du foulard islamique à l’Université, dans la rue ou les entreprises.

Le diable se niche dans les détails. Le FN se soucie du bien-être animal mais c’est uniquement pour « interdire l’abattage sans étourdissement préalable », sans dire un mot des pratiques courantes dans bien des abattoirs qui ne fournissent pas de viande halal. Quand à l’oppression des femmes, elle ne peut être que de la responsabilité d’un « islamisme », jamais défini.

L’application de ces mesures discriminatoires ne pourrait que faire le jeu de Daesh qui entend creuser le plus profondément possible le fossé entre les musulmans et les autres habitants de notre pays.

3-Le volet « petite bourgeoisie »

La petite bourgeoisie (petits commerçants, patrons de TPE et PME, artisans) a toujours servi de base sociale de l’extrême droite. Aujourd’hui, cette petite bourgeoisie ne regroupe plus que 7 % de la population active, mais la nostalgie de cette base sociale, massivement mobilisée dans les années 1950 par Pierre Poujade, est tenace au Front national. D’autant plus tenace que cet électorat lui est très fidèle.

Les « 144 engagements » multiplient les mesures en faveur des TPE-PME, des artisans et des commerçants : abaisser leurs cotisations sociales, créer un taux intermédiaire de l’impôt sur les sociétés à 24 %, instaurer un bouclier social pour les indépendants après refonte totale du RSI, geler les autorisations accordées aux grandes surfaces, autoriser l’apprentissage à partir de 14 ans, fusionner les organisations représentatives des salariés pour les PME entre 50 et 300 salariés…

Les agriculteurs ne sont pas oubliés : soutien du « modèle français des exploitations familiales », arrêt de « l’explosion des normes administratives »…

Le FN n’omet pas non plus les titulaires de patrimoines importants, en permettant à chaque parent de transmettre sans taxation 100 000 euros à chaque enfant tous les 5 ans (encore mieux que Fillon !)

4-Le volet État fort

Lorsque le FN parle de liberté, il ne s’agit presque jamais de libertés individuelles. Ces dernières ne sont traitées que sous l’angle des « libertés numériques » et du libre choix de scolarisation des enfants par leurs parents.

La France serait « libre » mais pas ses habitants. C’est le leitmotiv de toutes les extrêmes droites pour lesquelles l’individu doit s’effacer devant une entité supérieure : la nation, l’État, une identité nationale fantasmé…

La liberté est ramenée, selon un des piliers de la pensée FN, à la seule  « sécurité » : au rétablissement des frontières nationales et à la sortie de l’espace Schengen, à l’extension de la « légitime défense » pour la police et la gendarmerie et au « désarmement des banlieues ».

L’arme décisive du FN dans ce domaine est l’instauration d’un « véritable référendum d’initiative populaire, sur proposition d’au moins 500 000 électeurs ». Avec un tel référendum pouvant traiter de toutes les questions, il ne serait pas difficile au FN de rétablir la peine de mort, sans que les « 144 engagements » aient à reprendre (« dédiabolisation » oblige) cette mesure revendiquée par le FN depuis 1972.

Le catalogue répressif pourrait continuer à s’égrener avec l’instauration du port d’un uniforme à l’école, la création de 40 000 places supplémentaires dans les prisons, la mise en place de « peines planchers »…

Enfin, sans expliquer, là encore, comment leur financement serait possible, l’État fort du FN embaucherait 50 000 militaires supplémentaires, construirait un deuxième porte-avion, porterait le budget militaire annuel à 3 % du PIB, pérenniserait la force de dissuasion nucléaire et rétablirait un service militaire obligatoire d’« au moins 3 mois ».

5-Le volet à l’usage de la Finance et des grands groupes

Ce volet ne figure bien sûr pas explicitement dans les « 144 engagements », c’est un volet « en creux ». Comment pourrait-il en être autrement pour un parti qui se prétend antisystème ?

Ce volet est pourtant décisif pour le FN qui sait fort bien qu’il ne parviendra pas au pouvoir ou ne pourra s’y maintenir, sans l’accord de la classe dominante, de la Finance et des grands groupes.

La Finance n’est jamais attaquée dans les « 144 engagements ». Les risques que font courir à notre économie le maintien du modèle d’un système bancaire ne séparant pas le financement de l’économie réelle des investissements spéculatifs, ne sont  jamais évoqués.

Les cotisations sociales des entreprises continueraient à diminuer et le patronat continuerait à être le premier «  assisté » du pays avec un CICE que le programme du FN propose de pérenniser.

Aucun impôt supplémentaire ne viendrait frapper le capital.

Alors qu’en 2012 Marine Le Pen proposait une augmentation de 200 euros nets pour les salaires jusqu’à 1 500 € mensuels, les « 144 engagements » ne prévoient aucune augmentation des salaires. L’augmentation des salaires de 2012 est remplacée par une prime de pouvoir d’achat (PPA) financée par une très hypothétique contribution sociale de 3 % sur les importations. Ce changement indique clairement la volonté du FN de ménager les intérêts des grands groupes.

Les mesures en faveur des PME se gardent bien de distinguer les PME indépendantes de celles qui dépendent des grands groupes. Pourtant les PME dépendantes des grands groupes  emploient 40 % des salariés des PME et, à chaque fois qu’elles perçoivent une subvention ou une baisse de « charges », ces dernières finissent dans la poche des actionnaires des grands groupes.

Le FN prend toutes ses précautions pour indiquer à la Finance et aux grands groupes qu’ils n’ont rien à craindre de son éventuelle arrivée au pouvoir.

Les « 144 engagements » font très attention à ne pas employer les formules de  « sortie de l’euro ou de « sortie de l’Union européenne », mais avancent l’idée de « négociations » qui serait « engagée avec nos partenaires européens », le référendum sur l’appartenance à l’Union européenne ne venant qu’après ces « négociations ».

Le FN offre ses services au système, à la classe dominante au cas où l’Union européenne, minée par la politique de ses dirigeants, menacerait d’exploser : il serait alors encore plus urgent pour la Finance et les grands groupes de mettre au pas le salariat dans notre propre pays.

JJC

 

25 Commentaires

  1. Macarel
    Posted 28 avril 2017 at 7:42 | Permalien

    Mr Filoche, je viens de vous entendre chez Bourdin. Pour convaincre les hésitants à gauche à utiliser le bulletin « Macron » pour faire barrage à Le Pen, vous dites : « Le Pen » = « Hitler », « Macron » = « Brüning ».

    Question 1: croyez vous vraiment que MLP soit un nouvel « Hitler » en jupon ? Croyez-vous vraiment que le FN soit un nouveau parti « Nazi » ?

    Question 2: ne croyez-vous pas plutôt (toute analogie historique ayant ses limites) que Brüning serait à mettre en parallèle aujourd’hui avec Hollande, et Macron en parallèle avec les banquiers et industriels qui au final se sont accommodés du petit caporal à moustache. Lorsque les politiques déflationnistes menées par Brüning (politiques qui ont fait exploser le chômage déjà à l’époque, tiens, tiens…) ont fini par permettre la victoire électorale du petit caporal.

  2. Posted 28 avril 2017 at 7:53 | Permalien

    oui Le pen peut etre aussi dangereuse que les nazies
    oui Macron est le porte voix de la haute finance pourrie et rapace

  3. Macarel
    Posted 28 avril 2017 at 8:18 | Permalien

    Si, comme il est dit pour convaincre les hésitants à gauche à utiliser le bulletin « Macron » pour faire barrage à Le Pen, le FN est un parti qui met en danger la République, alors que ne l’a-t-on interdit depuis longtemps ?
    Connaissant l’histoire de années 30, si le FN est aussi dangereux que le parti du petit caporal à moustaches, alors les divers partis de droite ou de gauche (champion du républicanisme) qui ont exercé le pouvoir depuis plus de 30 ans auraient dû faire interdire ce parti. Comment peut-on croire qu’ils ignorent l’histoire de l’entre-deux guerres ?
    Mais voilà, depuis plus de 30 ans ces partis (champions autoproclamés du républicanisme) instrumentent le FN comme une assurance pour conserver le pouvoir.

  4. Macarel
    Posted 28 avril 2017 at 9:01 | Permalien

    Retour sur la responsabilité des partis « d’alternance » sur la montée du FN.
    Imaginez que vous soyez directeur d’un centre aéré pour enfants. Imaginez que ce centre aéré soit situé au centre d’un vaste parc boisé, et que vous appreniez qu’il y a un animal féroce qui habite dans ce parc.
    Qu’allez-vous faire, dire aux enfants qu’il y a une bête dangereuse dans le parc, que vous n’y pouvez-rien, qu’en conséquence les enfants ne pourront jamais aller jouer dans le parc, sauf à être entouré de gardes armés ? Voire même utiliser la peur de la « bête » pour rendre les enfants craintifs et dociles et qu’ils vous fichent la paix ?
    Ou alors, allez-vous tout faire pour aller débusquer la bête dangereuse et l’éliminer. Pour qu’ensuite les enfants puissent aller jouer dans le parc sans crainte d’être attaqué par la bête, et réellement profiter des espaces verts du centre aéré, et du soleil ?

    Nos dirigeants, de droite, et de gauche, ne dirigent pas un centre aéré, mais la France composée de 65 millions d’âmes…

  5. Posted 28 avril 2017 at 11:43 | Permalien

    parce que « ‘interdire » les partis n’a pas de sens réel ! que c’était une bêtise de melenchon ! (fort bien combattue dans « ‘ou va la France » par LT )
    Qui ? quels arguments ? Comment sont ils valables et notre utilisables contre les partis de gauche ?

  6. Posted 28 avril 2017 at 12:18 | Permalien

    RMC Actualité Emissions
    Pour Filoche, « essayer Le Pen, c’est comme essayer Hitler: vous avez un ticket aller mais sans ticket retour »
    28/04/2017 à 09h14

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    Invité de Jean-Jacques Bourdin ce vendredi matin sur RMC, Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti socialiste, a indiqué pour qui il allait voter le 7 mai prochain au second tour de l’élection présidentielle: « Il y en a un qui a le pistolet et l’autre qui a le poison. Il faut d’abord se débarrasser de celui qui a le pistolet et c’est Le Pen ».

    Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle sont loin d’être digérés par tout le monde. Gérard Filoche, qui a, jusqu’au bout, milité pour une union entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, fait partie de ceux pour qui l’affiche du second tour est difficile à encaisser. « S’ils s’étaient entendus, ils auraient eu entre 27 et 29% des voix et seraient en tête. L’un serait président et l’autre Premier ministre parce que la gauche est possiblement majoritaire en France. Mais comme ils ne l’ont pas fait, on est devant un désastre et, hélas, on paye le prix de se retrouver entre Le Pen et Macron, regrette-t-il. C’est un très mauvais choix ».

    « Maintenant, à mes yeux, on a deux ennemis en face, indique encore Gérard Filoche face à Jean-Jacques Bourdin ce vendredi sur RMC. Il y en a un qui a le pistolet et l’autre qui a le poison. Il faut d’abord se débarrasser de celui qui a le pistolet, et c’est Le Pen. Le poison, on essaiera de s’en arranger et de ne pas le manger après. Le Pen est raciste, xénophobe. Elle met le chômage sur le compte des immigrés alors que c’est dû aux banquiers et au patronat. On ne peut pas la laisser prendre le pouvoir car il y aurait des pogroms, une guerre civile. C’est donc le premier danger à écarter. Elle tient le pistolet, il faut l’abattre. »

    « C’est par défaut qu’on vote Macron, parce qu’on ne peut pas faire autrement »

    « Macron reste toujours le prédicateur évangéliste, sorti de la cuisse de la finance et du Medef, poursuit le socialiste. On est donc obligés d’instrumentaliser un bulletin de vote pour ce gars-là afin d’empêcher Le Pen d’accéder au pouvoir ». « Macron est quand même responsable des cinq dernières années, estime encore Gérard Filoche. Il est responsable de 1,3 million de chômeurs supplémentaires, d’avoir donné le CICE aux patrons. Il dit qu’il va changer l’Europe mais qui va le croire. L’Europe a le visage que Macron a contribué à lui faire dans les cinq dernières années. »

    « C’est donc douloureux d’avoir à faire ce genre de choix et je ne voudrais pas que Macron se vante en disant qu’il va être soutenu, continue-t-il d’attaquer. Il se dit rassembleur mais il ne rassemble rien du tout. C’est par défaut, parce qu’on ne peut pas faire autrement. Si on faisait autrement, il n’aurait pas une seule voix ».

    Pour Gérard Filoche, ceux qui vont s’abstenir au second tour « pensent que le vote contre Le Pen va être le boulot des autres. S’ils pensaient que Le Pen passerait, ils changeraient d’avis. Je n’ai pas voté Chirac en 2002 et je ne voulais pas voter Macron mais, dans la bagarre actuelle, on ne peut pas dire aux autres d’aller faire barrage à notre place. Essayer Le Pen, c’est comme essayer Hitler: vous avez un ticket aller mais sans ticket retour. Il ne faut donc pas courir un tel risque. »

  7. socrate
    Posted 28 avril 2017 at 14:37 | Permalien

    -chaque fois qu on appelle a voter contre Le pen au second tour on la renforce.
    Pourquoi ?
    parce que cela démontre sa théorie de l’umps droite et gauche c’est pareil
    ensuite car le vote lepeniste est essentiellement un vote protestataire et donc on valide encore plus cette façon de protester .
    La parade serait de changer réellement la vie des gens mais ça no Sarkozy ni Hollande ne l’ont fait contrairement a leurs promesses renforçant ainsi le ras le bol des classes délaissées de plus en plus nombreuses
    Macron n’a aucune envie d’aider les pauvres si nombreux aujourdhui ; il va casser le code du travail et ubériser la société profondément
    voter Macron c’est voter pour le capital c’est voter Juncker

  8. Posted 28 avril 2017 at 14:44 | Permalien

    mais si on n’utilise pas le bulletin Macron en se pinçant le nez, le pen, on l’a…
    le croisement des courbes la monte de 6 points en trois jours et fait baisser macron en six points aussi, 41 59
    moi ça me dégoûte de voter macron, encore plus d’appeler a voter pour lui,
    donc je le fais a ma sauce comme ce matin sur RMC,
    j’ai dit « voet en se pincant le nez » l’autre jour
    delanoe me répond ce matin, « le vote macron ça sent pas mauvais »

  9. Posted 28 avril 2017 at 16:27 | Permalien

    J’ai bien peur que le vote massif Macron pour éviter Le Pen aujourd’hui aboutisse à un Vote massif Le Pen dans 5 ans si comme on peut le craindre aucune réponse n’est apportée aux causes du vote Le Pen.

  10. Macarel
    Posted 28 avril 2017 at 19:10 | Permalien

    D’accord interdire un parti poserait un problème : sur quel critère interdire ?

    Bien que des critères j’en trouve spontanément : respect des libertés individuelles fondamentales. Respecter la liberté de pensée et d’expression, la liberté de mouvement, la liberté d’association, la liberté de manifester, le droit de grève, le respect de l’intégrité physique des personnes, etc…

    Le non respect de l’une ou l’autre de ces libertés ou droits, fait du pouvoir incriminé un pouvoir de type totalitaire ou fasciste.

    Le problème, c’est, j’en conviens, que certains partis avancent masqués.

    Il n’en demeure pas moins que les pouvoirs labellisés « républicains » qu’ils soient de gauche ou de droite, sont arrivés de par un certain nombre de traités européens (entre autre, mais internationaux aussi : CETA, TAFTA même si ce dernier n’est temporairement plus à l’ordre du jour) à empêcher de fait, ces dernières décennies, toute politique que l’on peut qualifier d’authentiquement de gauche( pour faire simple davantage basée sur la solidarité, que sur la compétition entre individus et entre Etats),dans notre pays et dans les autres pays européens. Dans les faits, ils ont interdit toute alternative à la seule politique permise : celle de la concurrence dite « libre et non faussée » entre tous et toutes, et entres tous les pays de l’UE. Par ces traités, ils ne rendent possible que des politiques basées sur la fameuse « loi du marché » et l’action de la « main invisible ».
    Vidant ainsi de tout sens les diverses élections auxquelles nous sommes régulièrement conviés.
    Au final il est plus facile d’interdire certaines politiques non conformes aux intérêts de ceux qui tiennent les manettes, que d’interdire des partis politiques quelques peu sulfureux.
    Et c’est ainsi que l’on se retrouve aujourd’hui avec une duel : Macron-Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Un duel entre le défenseur de la liberté d’entreprendre des détenteurs du capital au détriment de droits fondamentaux des salariés, et celle qui surfe sur tous les mécontentements et frustrations engendrés dans la société par les gens que représente le premier. Celle qui draine dans son sillage des ennemis des libertés et droits fondamentaux des citoyens de la République.
    Tragique pour la démocratie dans notre pauvre France!

  11. Posted 28 avril 2017 at 23:14 | Permalien

    t’as raison sur ce point depuis 15 ans JLM a une lubie d’interdiction du FN, dangereuse… pour la gauche

  12. Posted 28 avril 2017 at 23:18 | Permalien

    c’est vrai
    on a 5 ans pour se refaire dans les luttes,
    car il n’y aura jamais d’insurrection civique (grotesque)
    mais une insurrection sociale ?

  13. socrate
    Posted 28 avril 2017 at 23:43 | Permalien

    je vis en Lorraine ; une région ou depuis l’avènement de Le pen en 2002 la situation n’a cessé de se dégrader.
    les boites qui bossaient dans le textile , dans la sous traitance automobile , dans la sidérurgie ont fermé laissant des dizaines de milliers de gens sur le carreau.
    Le monde agricole est aussi en plein dèsarroi.

    La droite puis la gauche ont été aux manettes et n’ont rien fait.
    Le dernier en date a trahi ses promesses en s’attaquant au code du travail plutot qu’a son fameux ennemi la finance….

    beaucoup de gens sont dans une précarité insupportable cdd , intérim ou pire ass ; rmi …
    de la survie et encore s’il n y avait pas la solidarité familiale , les restos du coeur etc on serait dans un monde digne des misérables

    pour montrer leur ras le bol , leur mécontentement ils ont voté massivement M Lepen et se rendent compte qu en face c’est un tenant de la dérégulation sociale , du libéralisme économique qui est en tete…

    comment faire voter ces gens pour Macron qui va encore casser le code du travail ?

    dans 2 mois on nous demandera de descendre dans la rue pour lutter contre ses ordonnances ?
    Ou est la logique dans tout ça ?

    quand les gens sont a bout ils votent avec la haine contre un systeme qui les a laissé tombé et on ne peut leur en vouloir.

    a force de promettre de s’occuper des gens et de ne rien faire voila la situation qui arrive.

    et si Macon est président en 2017 on aura M Lepen en 2022 c’est quasi assuré.

  14. CRAYENCOUR
    Posted 29 avril 2017 at 9:25 | Permalien

    Un vote massif pour Macron va lui donner la légitimité qu’il n’a pas et lui permettra, au nom du capital sympathie, dont il jouit dans les médias et dans la population, dite « instruite et raisonnable » de faire ce que ses commanditaires veulent; c’est à dire accentuer l’option libérale choisie par Hollande depuis 2012.
    Il me semble que Macron n’a pas besoin des voix de la gauche pour être élu, d’autant qu’il a déjà celles de l’aile droite du PS.
    Par ailleurs, j’aimerais bien savoir ce qui se passe dans la tête d’un Robert Hue ou d’un Braouzec aujourd’hui; eux qui ont appelé à voter Macron au 1er tour alors que la gauche a perdu de peu!

  15. LEBONPRINCE
    Posted 29 avril 2017 at 9:27 | Permalien

    Ca y est ! L’épouventable arrogance du personnage apparait déja :

    Le candidat « d’En Marche! » a également adressé une pique au premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, soupçonné de calcul politique. « Jeudi, Jean-Christophe Cambadélis disait que, s’il est réélu député, il ne voterait pas l’habilitation à réformer le Code du travail. Très bien! Mais moi je suis clinique: J-C Cambadélis est le chef d’un parti qui fait 6 %. Donc sa principale préoccupation est surtout de savoir combien de députés il aura avec l’étiquette socialiste », a-t-il estimé. « Cette cécité prouve qu’ils ne sont pas en situation d’avoir une majorité », a encore ajouté Emmanuel Macron.

  16. Posted 29 avril 2017 at 9:32 | Permalien

    arrete de dauber sur les insoumis, et comprend leur colère !

    on ne comprend rien du tout, on est en colère et militants depuis bien plus longtemps que ces gens là, ces novices, il n’y a aucune excuse a la division, ni à l’attaque contre la gauche,
    cela vient de provoquer un desastre complet, avec un choix sordide entre le pen et macron,
    vous ne connaissez rien, ni a l’histoire, ni a la sociologie, ni au socialisme, et quand on est ignare faut d’abord se former

    leur demander de s’ouvrir et de ne pas reproduire le jeu des partis qu’ils critiquent demande patience et oui y a urgence, mais ne rentre pas dans cette colere la, bien amenée par Combadelis et sa clique.

    mais ils sont bien pire, dans leur violence, leur certitude bornée, totalitaire
    regardes ce que je viens de supprimer : « Commentaire :
    Cette élection tu vas la prendre lourd sur la gueule. C’est la curée des pourris et tu fais partie du lot. Ton avenir c’est couiner comme un goret. De tout petits cris. Et Valls vous finira au talon. » des fachos !
    et encore : « qui c’est celui la qui veut que Melenchon s’allie a un mec de droite … allez les gars ne nous occupons pas ces pleureuses et continuons a tracer notre chemin, bientot la FI n’aura besoin de personne pour etre majoritaire »

    ou encore
    « mais qu’est ce qu’il t’a fait Mélenchon? c’est une obsession ou quoi, je sais qu’il a renvoyer ton cher PS là où il aurait du toujours être, comme ça on aurait pas eu belle connerie, mais si le FN avait été interdit, on en serait pas la, on dit qu’il n’est pas républicain, alors pourquoi il existe, de plus même en te bouchant le nez tu votes POUR Macron, faudra s’étonner si tout le social y passe et surtout faudra pas venir dire après du mal de lui, tu votes POUR Macron et avec ton vote et 80% pour lui, il va faire un carton au législatives grace à sa légitimité que tu lui auras accordé, moi je veux Macron au mieux à 55%, il n’aura plus de légitimité, ou si peux, et les législatives seraient gagnables, sinon c’est impossible, mais il faudrait que tu t’entendes avec Mélenchon, et ça aussi c’est impossible, donc plutôt Macron que Mélenchon, on a bien compris

    « Grasse catin corrompue… Tu as voulu planter melenchon, Melenchon a planté le PS et il le liquide en juin. Même Jadot va rejoindre melenchon pour qu’il l’encule comme il le mérite. En juin à Évry, Valls se fait couper: il va chanter aiguë la salope. Dans la foulée toi, Cambadelis et toutes les vieilles catin Ps se font se sortir et tondre dans la rue. Toi tu auras voté macron, la France insoumise saura te faire rendre ta grassouillet. »

    Gerard, au moins publiquement, ne te laisse pas avoir par les émotions !

    mais publiquement je combattrais ce type de mouvement plébiscitaire, suiviste, grossier, vulgaire, car il est dangereux et la façon dont il m’agresse moi et des millions de socialistes, par des types dont le pedigree est incertain, sans doute pas syndiques, ( l’autre jour il y en a un qui a nous a insulté a cause du tract de haute loire parce qu’il était intersyndical pour le premier mai et qu’il avait réussi a intégrer la… CFDT, alors que c’était évidemment, une prouesse, une grande victoire, non mais ou on va ?) c’est dangereux, redoutable pour la democratie, la gauche, l’avenir

    Balance le num du QG de JLM, on va le hacker, ca se jouera en mode citoyen, moi je veux une consultation chez eux pour voir si cet avis « seul ou avec eux derriere nous » est majoritaire.

    qu’ils se débrouillent, mais qu’ils respecte la gauche entiere ! je ne m’immisce pas dans leurs rangs, mais je dénonce violemment chacune de leurs agressions intolérables, ils ne nous feront pas taire, ils nous menacent de disparition, de mort politique, sur ce site j’efface des immondices, ils n’acceptent aucune contradiction, pourtant légitime, avec un comportement limite facho, rien n’est et ne sera supportable et on ne le tolérera bien sur pas, jamais, on ne se laissera jamais faire, retorquera aussi violemment, c’est aux dirigeants de FI de faire rétablir la dignité, l’intelligence, la culture qui manque à leur meute inquiétante

    Je veux croire que JLM jouera le jeu ! on n’a pas d autres alternatives, on est coincé, allez vas y balance, que nous electeurs on fassent pression !


    Sache qu’on est quelqu’uns a se sentir insoumis mais avec l’ouverture d’esprit necessaire.

    Ils ont un merite, avoir ramené nombre de gens a voter, vois le ! c est source d espoir, si on sait rompre avec le passé !

    Cordialement,

    Nicolas, Lyon.

  17. Posted 29 avril 2017 at 9:34 | Permalien

    on s’en fou, mais il ne faut pas que le pen passe,
    ca depend pas des autres, trop facile,

  18. Posted 29 avril 2017 at 9:36 | Permalien

    évidemment tout cela est tragique
    mais s’il y avait eu un accord Hamon Mélenchon, on aurait gagné et on n’en serait pas là, la gauche aurait gagné et serait au pouvoir dans 8 jour
    quel gâchis

  19. Posted 29 avril 2017 at 9:49 | Permalien

    uteur : Djoub (IP : 80.254.150.67 , 974ob.scansafe.net)
    E-mail : vinpar1979@gmail.com
    Adresse :
    Whois : http://whois.arin.net/rest/ip/80.254.150.67
    Commentaire :
    J’ai vraiment du mal à imaginer que vous puissiez atteindre 60 députés PS seuls. Peut-être une trentaine qui auront négocié en amont (Hamon? xD) pour se présenter sous la bannière d’En marche. La politique c’est aussi un rapport de force et que tu le veuilles ou non, vous l’avez largement perdu. Il me semble que la dynamique est du côté de JLM et de fait la FI pourra se maintenir dans nombre de circonscriptions.
    Je vois vraiment mal comment tu espères encore 60 députés sans les négocier avec la FI? C’est une vraie question, je ne suis pas un troll et pas la peine de m’insulter: tu vois vraiment le PS passer devant FI aux législatives dans l’hypothèse où il n’y aurait pas d’accord?

    eivdemment, le PS sera devant FI, mais au total si on 40 ou 50 deputes de gauche tout compris, 20 ou 30 PS de toutes sorte ( en trois groupes ?) quelques FI, PCF et verts, ce sera miracle

  20. Posted 29 avril 2017 at 15:46 | Permalien

    Ce qui est très très dérangeant est d’avoir pour seul (sic) objectif de « battre de FN ». Où sont les idées ? C’est pourtant la seule voie pour durablement faire refluer le vote FN. Mais aussi bien le PS que LR ex UMP ex RPR et UDF n’ont rien produit en terme d’idées depuis des années.

  21. Posted 29 avril 2017 at 16:27 | Permalien

    mais il n’y que 2 bulletins et aucun autre objectif possible

  22. Andree Pasty
    Posted 29 avril 2017 at 17:56 | Permalien

    Mais je vais voter macron par conviction non pas pour son programme, mais parce que je suis avant tout antifasciste. Apres obtenir que les voix de gauches ne puissent s’eparpiller avec un contenu commun…

  23. Posted 29 avril 2017 at 18:21 | Permalien

    Bonjour

    Ci-joint le lien de l’enregistrement sur CNEWS de Gérard hier soir

    http://www.cnews.fr/chroniques/lintegrale-week-end/lintegrale-politique-du-28042017-175010

    JP C

  24. socrate
    Posted 29 avril 2017 at 23:00 | Permalien

    il y a un délire tout de meme
    on aurait n importe qui en face de Le pen qu on nous demanderait encore de voter pour Fillon par exemple
    qui est clean politiquement
    quand on voit les menteurs qui se sont succédés au pouvoir depuis des années….

  25. Posted 30 avril 2017 at 10:45 | Permalien

    oui, c’est terrible, qu’aurions nous fait dans les cas Le Pen Fillon ? sans doute on aurait été obliges de la meme façon…

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