Gérard Filoche
Membre du Bureau national du Parti socialiste
gerard.filoche@gmail.fr
Communiqué de presse – 2
Reconstruire, réorienter la gauche
Avec 1000 socialistes ou sympathisants socialistes d’une centaine de départements, nous lançons un appel à un congrès socialiste démocratique ouvert.
Nous voulons que le bilan du quinquennat Hollande soit enfin tiré.
Nous voulons, à partir de ce bilan, reconstruire et réorienter la gauche.
C’est la voie pour dégager une alternative politique, pluraliste, à vocation majoritaire.
Pour l’instant et depuis six mois, la poignée de responsables qui se disent dirigeants bloquent tout, purgent, excluent, minent ce qui reste du parti.
Nous voulons que les nombreux militants découragés qui quittent le Parti socialiste ou s’apprêtent à le faire puissent participer à ce congrès.
Et qu’il soit ouvert à toutes celles et tous ceux que l’avenir de la gauche concerne : syndicalistes, chercheurs, intellectuels comme simples citoyens. La dispersion rend, tous les jours, plus difficile le combat pour reconstruire un projet unitaire.
Nos propositions sont claires :
Remettre le social au cœur du projet socialiste ; Répartir les richesses d’abord ; Prendre la tête de l’urgente transition écologique ; Poser les jalons d’une reconquête démocratique en Europe comme en France.
Nous engageons ce combat avec la volonté de peser ensemble dans le débat public. Il est plus que temps pour que ceux qui ont conduit à la défaite soient remerciés, et qu’une autre orientation, vraiment socialiste et unitaire s’impose.
le 6 novembre 2017
pour les signataires :
Gérard Filoche, membre du BN du Parti socialiste
Claude Touchefeu, conseillère municipale à Toulouse,
Jean-Yves Lalanne, maire de Billère, Vce Pdst de l’agglo de Pau
Eric Thouzeau, conseiller régional Pays de Loire
Sybille Fasso, maire adjte Paris 10 ème
Pour tous contacts : contact@reconstruire-la-gauche.fr
Pour retrouver l’appel : http://reconstruire-la-gauche.fr/
6 Commentaires
Euh… tu n’aurais pas du intituler votre projet « reconstruire le PS »?… Pour ce qui est de la gauche, il y’a d’autres acteurs en lice …
Vaste programme que de vouloir remercier ceux qui ont conduit à la poursuite du pouvoir des libéraux!. Il se suffit déjà à lui même pour les prochaines années du PS.
Alors, que proposer aux députés, sénateurs , barons confortés dans leurs postes?
Quant à réclamer une orientation unitaire autour de 10 socialistes par département, c’est déjà la preuve que la discorde est plus recherchée que l’unité.
Avant de confier la responsabilité d’un chantier à un maçon pour reconstruire, mieux vaut regarder ses dernières réalisations (depuis 5 ans…) plutôt que ses promesses publicitaires.
La confiance n’est pas encore d’actualité pour confier au PS quelque responsabilité de combat politique face aux libéraux.
Sans vouloir vous énerver, avant de prétendre reconstruire la gauche, il faudrait commencer par reconstruire le PS.
c’est sur
plus nul y a de fous plus on rigole
la gauche est pluraliste ou meurt
Nous voila donc au centenaire de ce qui restera sous le nom de révolution d’Octobre.
Octobre ne fut ni un coup d’Etat ni un « bount » plébéien désespéré. Ce fut une conjonction.
Celle, d’une part, d’un peuple de soldats qui, en désertant en masse, en refusant de monter au front, en fraternisant avec ceux d’en face, et en exécutant leurs officiers, ont entrepris de mettre fin à la grande tuerie. D’un peuple de paysan qui ont entrepris de prendre la terre et de réaliser le grand partage collectif – ni la petite appropriation, ni la collectivisation, le grand partage collectif : tchorny peredel. D’un peuple d’ouvriers beaucoup moins nombreux, mais concentrés aux lieux stratégiques, partageant les aspirations des paysans et voulant de bonnes conditions de vie et de travail en contrôlant la production, pas plus au départ, mais pas moins. Des peuples ukrainien, finlandais, baltes, caucasiens, tatars, juifs …, voulant leur auto-détermination. Et dans tout cela l’explosion de vitalité de la jeunesse, les femmes au premier rang.
Conjonction de tout cela avec un parti qui résultait des luttes de fraction dans la vieille social-démocratie marxiste, avec une « vieille garde » qui, par elle-même, aurait laissé les évènements couler sans la pression des soldats, paysans, ouvriers, d’une part, et d’autre part sans l’intervention du vieux chef de la fraction, Lénine, prenant l’initiative en surprenant ses disciples, et d’un rallié de poids, Trotsky, organisant concrètement l’insurrection au moment où il le fallait.
Sans cette conjonction, la liquidation de l’armée, le grand partage collectif, le contrôle ouvrier et le début d’auto-détermination généralisé ne se serait pas produit, car la grande vague spontanée avait besoin d’un centre qui institue un gouvernement, son gouvernement – ce que furent les deux premiers gouvernements soviétiques, celui des seuls bolcheviks formé en octobre, et celui coalisé avec les socialistes-révolutionnaires de gauche et le syndicat des cheminots formé un peu plus tard. Sans résolution (temporaire) de la question du pouvoir central dans l’Etat, pas de révolution réalisée partout à la base.
Arrêter la guerre, faire le grand partage collectif, contrôler production et ravitaillement, assurer l’auto-détermination des nationalités : ces exigences démocratiques sont les raisons de la révolution de février. Sans Octobre nous ne serions pas en train d’en parler, car c’est par Octobre qu’elles ont connu leur plus grande victoire. Ce fut l’acmé de la poussée révolutionnaire, prolétarienne, dans toute la vieille Europe, dont le foyer central et le terrain décisif n’était pas la Russie, n’a jamais été la Russie, mais était l’Allemagne.
Isolement, arriération, guerre civile, blocus, ainsi que les contradictions et inachèvement des partis révolutionnaires à commencer par les bolcheviks (mais le bilan complet doit intégrer aussi les s-r, mencheviks et anarchistes), ont très vite montré que le terrain russe ne pouvait pas donner mieux que cela, mais cela était déjà beaucoup, cela était immense.
Le premier âge de la révolution prolétarienne a connu son reflux avec le replis de la révolution en Allemagne à partir de 1923 et pas avant. Hitler et Staline sont sur les rails à partir de ce replis là.
Les « pays socialistes », URSS formatée par la mise au pas de masse des années 1929-1933 (collectivisation, « plan », Holodomor, Jasandy Acharchylyk), ses duplicatas, pacte de Varsovie, Chine de Mao, de Deng, ont bien entendu un rapport avec Octobre. Mais ce rapport est celui de la réaction par rapport à la révolution (ce qui ne signifie nullement que le bilan complet doit épargner les bolcheviks qui n’étaient pas des enfants de choeur ainsi d’ailleurs qu’ils le disaient, et manquaient de la haine bakouninienne de l’Etat aussi bien que du sens lassalien du droit …).
Aujourd’hui Octobre menace toujours les Poutine, Trump, Qim Jong Un, Bachar, Rajoy et jusqu’à notre exécutif macronien de la V° République française décidé à casser les conquêtes sociales du XX° siècles, elles mêmes liées à Octobre.
Il nous appartient. Il n’y a pas à commémorer, les statues hideuses doivent finir de tomber : le vent se lève, le deuxième âge de la révolution prolétarienne s’impose comme une nécessité, il faut, en possédant, c’est-à-dire en comprenant,le passé, souffler nous-mêmes notre forge. VP