Wauquiez : sa grotesque « clause Moliére » annulée en justice ce 13 décembre

dans le Progrès de Lyon

Le tribunal administratif de Lyon vient d’annuler la délibération du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes prévoyant l’introduction d’une clause de langue française, communément appelée « clause Molière » dans les marchés publics de la région.

  • Le 13/12/2017 à 12:50
 

 

« Aux termes de cette clause, « le titulaire du marché s’engage (ait) à ce que tous ses personnels, quel que soit leur niveau de responsabilité et quelle que soit la durée de leur présence sur le site, maîtrisent la langue française ». C’était le Préfet, la veille de son départ à Paris, qui avait saisi le tribunal.  La délibération du conseil régional est annulée pour « détournement de pouvoir » car adoptée « non pour assurer la protection de la santé et la sécurité des salariés mais pour exclure les travailleurs détachés des marchés publics régionaux et favoriser les entreprises régionales en méconnaissance des principes de liberté d’accès à la commande publique et d’égalité de traitement des candidats ».

Le tribunal administratif de Lyon est la première juridiction à juger de la légalité d’une telle délibération. En effet la décision récente du Conseil d’Etat du 4 décembre 2017 portait sur la légalité d’une clause d’interprétariat dans un marché public et non sur la légalité d’une délibération mettant en place un dispositif de lutte contre le travail détaché. »

in « Le Progres » ce jour…

 

 

dans l’humanite dimanche, le 19 mars 2017 :

Au boulot n°333

La clause Tartuffe

 

Combien de mots prononce t on sur un chantier dans une journée ? Très peu ! Les conducteurs de travaux règnent sur la division du travail ; ils ont 20 entreprises sous-traitantes de  1er rang et encore 30 sous-traitantes de 2° rang !  Et ils ont encore autant d’entreprises intérimaires, qui elles mêmes fournissent des « extras » de dernière minute dont « l’avare » chef de chantier n’a même pas idée et ne cherche surtout pas à en avoir ! Ce sont les jeunes roumains ou polonais « détachés » acteurs isolés, sous payés, maltraités. Personne ne se connaît sur la même scène de travail.

 

En France, les « majors » du bâtiment se font des milliards sur le dos de ces « travailleurs détachés » dont ils ne paient même pas les cotisations sociales : il y a un « chef de chantier », un, dans l’endroit propre et chauffé, avec des plans et des téléphones. Et il y 99 % d’ouvriers atomisés à la tâche qui parlent tous des langues différentes et communiquent par signes.

Un inspecteur du travail met 2 heures à identifier les 65 entreprises et leurs 250 salariés qui ne se connaissent pas entre eux,  n’ont pas de vestiaire, craignent chacun pour leurs propres outils, et n’ont qu’une vue parcellaire d’un coin du chantier. Même à la pause, les ouvriers ne se parlent pas, par petits groupes avec leurs gamelles, la table est une planche posée sur des briques de fortune. Leurs petits chefs, le patron de 2 ou 3 ouvriers, ne vient au CISSCT que pour ne pas payer l’amende, il ne cesse de regarder sa montre tellement ca l’ennuie, il n’écoute pas et n’intervient jamais, surtout s’il a des problèmes de sécurité. Quand il n’y a pas assez de garde-corps, ils sont dérobés et transportés d’un endroit à l’autre, toujours sans paroles.

Au lieu d’interdire les sous-traitances sur plus d’un niveau, au lieu d’imposer que les donneurs d’ordre soient responsables de ce qui se passe sous leurs ordres, au lieu d’aligner les conventions collectives des entreprises intervenantes sur celles des entreprises utilisatrices, quelques incompétents « Président de régions », Mme Pécresse et M. Wauquiez, font du théâtre et imposent une « clause Molière » : il faut « parler français sur les chantiers ».

 

Ces Tartuffe ne savent même pas qu’il est difficile d’imposer que les notices sécurité soient rédigées en français par…  les fournisseurs. Cette « Précieuse ridicule » qui dirige l’Ile de France ne sait pas que tout, gâchis, travail dissimulé, fraudes, y compris les barrières de la langue, est de la volonté délibérée des patrons car cela les aide à mieux mater et moins payer les ouvriers en les divisant.

 

Le Trissotin du Lyonnais ignore que les accidents du travail viennent de cette désorganisation volontaire du travail, et que, plus on est précaire, intérimaire, flexible, moins on parle et plus on risque sa vie. « Comment peut on être Persan ? » sur les chantiers pendant que les Fâcheux, Bouygues, Eiffage, Vinci, Pecresse, Wauquiez jouent à l’Etourdi ?

 

Gérard Filoche

 

PS : deux jours plus tard, le tribunal de Nantes n’a pas tranché dans le même sens car la « clause » était formulée plus habilement sous forme de l’exigence de la présence d’un « traducteur » sur les chantiers. reste que cela ne change rien, on parie sur le nombre de traducteurs qui viendront effectivement ?

 

 

 

11 Commentaires

  1. Rémi
    Posted 16 décembre 2017 at 20:45 | Permalien

    Article très instructif. Merci Monsieur Filoche.

  2. Adrien
    Posted 16 décembre 2017 at 20:57 | Permalien

    Je n’ai pas saisi la morale de ce billet. Relaie-t-il une bonne ou une mauvaise nouvelle ? On apprend que la barrière de la langue est instrumentalisée par les grands groupes du BTP pour qu’ils puissent désorganiser leurs travailleurs précaires. Soit. On le sait depuis Babel. Il semblerait donc positif de garantir la pratique d’une langue commune sur les chantiers – français, esperanto ou que sais-je – pour que les ouvriers puissent se fédérer. D’ailleurs, Pierre Gataz est contre. C’est bien la première fois que je vous vois en accord avec le MEDEF… du moins en public. En fait, on ne sait plus trop ce que vous pensez. Doit-on soutenir l’importation de l’esclavage en France de peur de paraître «raciste» ? La «clause Molière» est certes peu élégante; mais elle a du sens: communiquer avec ses collègues est un impératif tout ce qu’il y a de plus pragmatique. D’ailleurs, tous les expats bourgeois de la Planète causent le basic english. La question soulevée mérite mieux que votre mépris.

  3. JULES
    Posted 16 décembre 2017 at 23:59 | Permalien

    Je rejoins tout à fait Adrien (post 2). D’un côté, on a l’impression, comme dans l’article de l’Humanité Dimanche que vous êtes contre le travail détaché et d’un autre côté vous combattez le fait qu’ils doivent se comprendre en français.

    En fait, tout comme l’Humanité Dimanche, vous êtes sectaire, cette obligation de français a été lancée par Wauquiez, donc elle est à rejeter. Si elle avait été lancée par le PC ou par vous, G . Filoche, ce serait la meilleure idée.

    C’est ce sectarisme qui a perdu la gauche. Il n’y en a qu’un seul qui n’est pas sectaire, c’est F. Ruffin qui n’hésite pas à mouiller le maillot (au propre comme au figuré) avec des gens de droite quand il pense que leurs idées sont bonnes.

  4. Posted 17 décembre 2017 at 10:53 | Permalien

    il n’y a aucune chance qu’il soit parlé français dans les chantiers (dont visiblement vous ne connaissez pas la vie réelle) non pas a cause de la diversité des langues, ou de l’absence d’un traducteur, mais à cause de la sous-traitance en cascade qui divise toutes les relations de travail,
    dans un chantier vous avez un donneur d’ordre, 20 sous-traitances de premier rang, trente de second rang, et encore interim et travail dissimulé,
    interdisez la sous traitance en cascade et l’interim, et les gens se connaîtront et se parleront

  5. Adrien
    Posted 17 décembre 2017 at 23:22 | Permalien

    Pourquoi diaboliser le pain sous prétexte que la brioche serait meilleure ? Puisque le problème n’est pas la clause mais son éventuelle applicabilité, en quoi est-ce utile de s’y opposer avec dédain ? Dans le pire des cas, rien ne changerait. Pourquoi jeter le bébé avec l’eau du bain ? Parce que le bébé est de «droite» ? Ce sectarisme politique n’est pas sérieux, d’autant moins de la part d’un ex-membre du PS, PS dont il a fallu vous chasser alors qu’il s’est mué en un parti ultra-libéral depuis des années. N’aviez-vous donc pas remarqué cela ? L’heure n’est plus au pinaillage idéologique ni aux postures politiques, mais au rassemblement des forces populaires de «droite» comme de «gauche».

  6. Posted 18 décembre 2017 at 13:03 | Permalien

    Le petit mot d’APLS pour Johnny →
    Parti « Socialiste » : effondrement-mutation confirmé.
    Publié le 25 novembre 2017 par vpresumey
    Le parti refondé à Epinay, à partir de la vieille SFIO et d’une grande partie du PSU sur lesquels s’était greffé un habile politicien de la IV° République, en bisbille avec la V° jusqu’à ce qu’il en prenne la tête, s’était développé en assurant de fait la représentation politique, de concert avec le PCF, du salariat, « classe ouvrière » ou « monde du travail ».

    L’exercice du pouvoir, consistant, à partir de 1982-1983, non plus à faire quelques réformes mais à initier des contre-réformes à l’encontre des acquis sociaux, a naturellement rongé ce parti de longue date, mais sans qu’il y ait eu d’affrontement central entre le monde du travail et lui-même: on a plutôt eu affaire à une longue érosion. Un tel affrontement se nouait, sur un terrain spécifique, entre l’école publique et le ministre Allègre, lors du gouvernement Jospin cohabitant avec le président Chirac. La défaite de 2002 a toutefois provoqué des remous dans ce qui était encore le « parti d’Epinay », conduisant à la défaite historique de la prétendue « constitution européenne » et de Chirac au référendum de 2005, dont l’élément clef fut la cassure interne à ce parti et la campagne du « Non de gauche » menée par de larges secteurs de celui-ci.

    La portée démocratique et par là révolutionnaire de cet évènement fut immédiatement occultée par ses propres promoteurs (dont J.L. Mélenchon), acceptant la « synthèse » qui devait accoucher de la candidature Royal aux présidentielles de 2007, sur une orientation en rupture tant avec ce qui restait de traditions issues du mouvement ouvrier qu’avec les éléments de démocratie bourgeoise parlementaire et municipale portés dans ce parti, une nouvelle génération de technocrates (précisons que ce terme n’implique aucune compétence réelle !) issus non seulement des cabinets ministériels de l’ère Mitterrand, mais des entreprises privées et privatisées à partir de 1986, et des clientèles des conseils régionaux, en prenant les rênes.

    Malgré tout, ce parti était ramené au pouvoir par la défaite de Sarkozy en 2012, ce qui l’engageait dans une vérification ultime. Or il se produisit alors un phénomène étrange : un parti revenant au pouvoir ne connaissant aucune dynamique mais continuant à s’étioler. La résistance dans ses rangs et dans son groupe parlementaire à la politique antisociale de Hollande flanqué de M.M. Valls et Macron, appelée la « fronde », n’envisageant d’aller au vote contre et à l’affrontement politique public que lorsque c’était trop tard.

    Durant ces années, Gérard Filoche, inspecteur du travail, ancien dirigeant de la LCR, acquit une place spécifique de mauvaise conscience de ce parti, symbolique et populaire, défendant avec obstination le code du travail et les droits sociaux, de toutes les manifestations de l’année 2016.

    La base sociale et électorale du PS, tout en s’étiolant, était opposée à la politique de Hollande, de Valls et de Macron. Les « primaires », dispositif visant à diluer le parti en tant que parti, se sont retournées contre eux. La candidature qui en fut issue fut sabotée par le gouvernement et par la couche dirigeante cliéntéliste et affairiste. Ayant sauvé un groupe parlementaire, le PS refusait ensuite de voter contre la confiance au gouvernement Macron-Philippe, s’abstenant.

    Toutefois, la pression de ce qui lui reste de base pouvait le pousser à entrer en opposition, notamment sur la seconde loi Travail, portant cette fois-ci le nom de son véritable auteur alors que la première s’était appelée « El Khomri ». Comme il était prévisible il le refuse et fait le choix de l’achèvement de la rupture avec le mouvement ouvrier, avec Epinay, avec la démocratie parlementaire et municipale.

    Dans la semaine écoulée ce choix s’est incarné dans deux noms.

    Gérard Filoche, alias « la nature ouvrière du PS », celui qui avait été empêché de se présenter à ses primaires de crainte d’une surprise « à la Jérémy Corbyn », a vu le BN de ce parti annoncer ignominieusement son exclusion pour « antisémitisme » suite à cette grosse bêtise reconnue par l’intéressé.

    La campagne politique et médiatique lancée à ce propos vise à terroriser : pour M. Apathie critiquer la finance et le capital serait être antisémite. Il y a, de fait, division du travail entre ceux qui mènent cette campagne et les véritables antisémistes : Dieudonné aurait fait 8000 entrées à Marseille.

    Olivier Dussopt, qui était le rapporteur de la loi NOTRe, créant les « grandes régions » et accélérant la marche à l’inégalité territoriale devant la loi, l’impôt et le service public, sous Valls, entre au gouvernement Macron avec le titre de « secrétaire d’Etat à la Fonction publique ».

    Rachid Temal, qui avait tweeté l’exclusion du prétendu antisémite Filoche trois jours avant, a tweeté qu’O. Dussopt n’est plus membre du PS, mais personne n’est dupe. N’ayant pas de base sociale et politique large, même pas, surtout pas peut-être, parmi les élus locaux, Macron peut puiser dans le réservoir de médiocrités technocratiques que lui offre l’ex-maison Solférino, et ce qui s’appelle encore PS n’a d’autre choix que de jouer le rôle, au centre-gauche, des « constructifs » de service.

    Cela fait-il de lui un nouveau « parti radical » (comme l’écrit Philippe Marlière) ? Certes non car le parti radical s’était épanoui dans d’autres institutions que celles de la V° République : celles de la république bourgeoise parlementaire, III° et encore IV°. Il le compare d’ailleurs plutôt au parti radical finissant, qui ne servait plus à rien pour personne, mais qui – avec la démocratie chrétienne – a fourni des notables au bonapartisme gaulliste en 1958. L’on peut ainsi définir la fonction sociale d’un Rachid Temal (cet individu que l’exclusion de G. Filoche suivie de l’ascension d’O. Dussopt a fait connaître, lui même pur produit de la médiocratie clientélaire fabriquée dans les nouvelles collectivités locales instaurées par la V° République depuis les années 1980) : tenir en otage une base étiolée avec des élus locaux attachés, eux, aux services publics et aux libertés publiques, pour former le flanc « constructif » du macronisme en lui refilant des carriéristes tâcherons, « mis en dehors du parti » afin de pouvoir continuer ainsi.

    Ainsi est acté le vide politique car, soyons sérieux, aucune force n’a occupé ce vide – et pas la « France insoumise » que l’on ne saurait confondre avec les 19,5% de voix de J.L. Mélenchon au 1° tour de la présidentielle. Il y a donc de nombreux groupes locaux, des réseaux d’exclus par centaines, des élus municipaux, qui sont en déshérence et qui, eux, tout modérés qu’il veuillent être, n’ont d’autre avenir possible que de se fédérer avec tous les courants politiques qui entendent reconstruire dans ce pays, pour imposer rapidement une alternative à Macron, faute de quoi celle-ci s’appellera Marine Wauquiez, une représentation politique organisée, démocratique, du monde du travail et de la jeune génération.

    Jamais leur avenir ne se situera avec les Dussopt et les Temal. Il est avec tous les Filoche de 7 à 77 ans.
    VP

  7. Posted 18 décembre 2017 at 18:17 | Permalien

    Bonjour monsieur Filoche,

    Gardez le moral ! Vous avez toute ma sympathie, continuez votre engagement.

    Bien sincèrement

    Philippe Bonato, lecteur de Sinémensuel et enseignant à la retraite, Île de la Réunion

  8. Gilbert Duroux
    Posted 18 décembre 2017 at 18:51 | Permalien

    GF : « Gérard Filoche, alias « la nature ouvrière du PS », celui qui avait été empêché de se présenter à ses primaires de crainte d’une surprise « à la Jérémy Corbyn » ».
    Faut arrêter de se faire des films. Il n’y avait aucune chance que GF fasse un score à la Corbyn. Si Filoche a été écarté, de la primaire, puis viré du PS, c’est que la base le voulait bien. Sinon GF sera réintégré au prochain congrès.

  9. Gilbert Duroux
    Posted 19 décembre 2017 at 4:12 | Permalien

    Après avoir entendu les dernières déclaration de Jean-Claude Mailly, le doute n’est plus permis, ce type a été acheté. Et là encore, comme pour ce qui se passe au PS, les militants de base ne réagissent pas. À croire que les organisations ouvrières et démocratiques, comme on dit, n’existent plus. Il n’y a plus de militants, il n’y a plus que des adhérents qui prennent une carte quelque part comme on cotise à une assurance. C’est désespérant.

  10. Posted 19 décembre 2017 at 11:40 | Permalien

    Bonjour,

    Un article de Le vent se lève sur la fable macronienne des « premiers de cordée ». Il peut aider à déconstruire cette fable et cette image clé dans la « philosophie » de Macron.

    J’ai mis en caractères gras certains passages.
    Amicalement,

    JJ
    Macron faiseur de mythes : ce que nous dit la fable des « premiers de cordée »

    Le Vent se lève – 04/12/2017 – Lucas Fonseca
    Depuis qu’il est un personnage public, Emmanuel Macron accumule phrases sibyllines et francs dérapages, qui tous convergent vers ce qu’il faut bien nommer : l’expression d’un mépris de classe.

    On se souvient de ses déclarations sur les ouvrières illettrées de l’abattoir Gad ; sur le « costard » que l’on se paye en travaillant ; sur « ceux qui ne sont rien » ; sur les « fainéants » à qui l’on ne cédera rien ; sur les ouvriers qui « foutent le bordel » au lieu de se chercher un boulot… Un tel florilège, même venant d’un homme politique à qui la classe médiatique pardonne à peu près tout, ne laisse pas d’étonner : s’agit-il d’une stratégie consciente de stigmatisation des pauvres (façon Pierre Gattaz ou Laurent Wauquiez, les deux maîtres du genre) ? Ou bien a-t-on simplement affaire à un homme incapable de contrôler sa parole publique, sitôt qu’il n’est plus « borduré » par ses communicants ? Au fond : peu importe. Au-delà de l’indignation légitime suscitée par ces « petites phrases », il s’agit de saisir la cohérence qui sous-tend la vision de la société portée par Emmanuel Macron et ses soutiens : or dans cette vision, le mépris des pauvres n’est que l’envers de l’exaltation extravagante des riches.

    C’est cette même vision qui s’est manifestée une nouvelle fois le dimanche 15 octobre 2017, lors du premier grand entretien télévisuel du Président — mais sous la forme inhabituelle… d’une fable ! A deux reprises en effet, Emmanuel Macron a usé d’une curieuse métaphore pour décrire la société française : celle de la « cordée ». « Je veux que ceux qui réussissent tirent les autres, il faut des premiers de cordée », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « si l’on commence à jeter des cailloux sur les premiers de la file, c’est toute la cordée qui dégringole. » Spontanément, cette image, naïve autant qu’incongrue, prête à sourire : si cette analogie était vraie, ce n’est plus seulement le Code du travail que le Président aurait enterré avec ses ordonnances, mais aussi, grâce à la « complexité » de sa pensée, la sociologie comme science humaine ; à en croire Macron, la société ne serait donc pas le lieu d’un affrontement entre intérêts de classe, et ne serait traversée par aucune logique de domination et d’inégalités ! Aussi bien, il s’agit moins de montrer que la fable est fausse, que d’en développer les implications, et d’en comprendre la nécessité proprement idéologique : la justification d’un état de fait, à savoir une société inégalitaire, dans laquelle un groupe restreint d’individus se partage l’essentiel des ressources économiques, des postes de décision et de pouvoir, ou simplement des places propres à rendre fiers ceux qui les occupent[1]. Pour le dire autrement, la mission politique de la fable est d’accréditer le paradoxe suivant : elle doit persuader ceux qui l’écoutent de la nécessité de l’inégalité, pour le bien de la société dans son ensemble ; ou plus abruptement encore : de la nécessité des riches pour le bien des pauvres.

    Or cette fable macronienne, dans sa visée de légitimation de la domination des plus riches et des plus puissants (« si l’on commence à jeter des cailloux sur les premiers de la file, c’est toute la cordée qui dégringole. »), s’inscrit dans une histoire longue : elle rappelle étrangement un très ancien apologue, datant du tout début du Ve siècle avant notre ère — celui dit des « membres et de l’estomac ». L’historien latin Tite-Live (Ier siècle avant notre ère) nous en raconte les circonstances[2] : en -494, écrasée de misère et lasse de son exploitation par le patriciat, la plèbe romaine aurait décidé de lancer l’une des premières « grèves » de l’histoire de l’humanité — c’est l’épisode dit de la « sécession sur l’Aventin ». Alarmés, les sénateurs (les membres de l’oligarchie qui dirigeait alors la jeune République romaine) auraient dépêché aux plébéiens en grève un homme éloquent, Ménénius Agrippa, pour leur conter l’apologue suivant : « Dans le temps où l’harmonie ne régnait pas encore comme aujourd’hui dans le corps humain, mais où chaque membre avait son instinct et son langage à part, toutes les parties du corps s’indignèrent de ce que l’estomac obtenait tout par leurs soins, leurs travaux, leur service, tandis que, tranquille au milieu d’elles, il ne faisait que jouir des plaisirs qu’elles lui procuraient. Elles formèrent donc une conspiration : les mains refusèrent de porter la nourriture à la bouche, la bouche de la recevoir, les dents de la broyer. Tandis que, dans leur ressentiment, ils voulaient dompter le corps par la faim, les membres eux-mêmes et le corps tout entier tombèrent dans une extrême langueur… Ils virent alors que l’estomac ne restait point oisif, et que si on le nourrissait, il nourrissait à son tour, en renvoyant dans toutes les parties du corps ce sang qui fait notre vie et notre force, et en le distribuant également dans toutes les veines, après l’avoir élaboré par la digestion des aliments. » L’historien latin conclut de la sorte : « La comparaison de cette sédition intestine du corps avec la colère du peuple contre le sénat, apaisa, dit-on, les esprits. »

    L’anecdote est sans doute légendaire, et il est fort probable que ce soit moins l’apologue en lui-même que les concessions que les sénateurs durent faire à la plèbe (en premier lieu, l’instauration des « tribuns de la plèbe », fonction nouvelle plus favorable au peuple), qui « apaisèrent les esprits ». Quoi qu’il en soit de l’historicité de l’événement, c’est le contenu idéologique de la fable qui nous intéresse, car il sera promis à un bel avenir dans la théorie politique ultérieure, traversant l’Antiquité, le Moyen-Âge et l’époque moderne ; il contient en effet le cœur de la justification de type « Ancien Régime » de la société inégalitaire, dans laquelle il est légitime que l’élite dirige, lorsque le peuple produit : à savoir l’assimilation du corps social à un corps vivant — théorie à laquelle on a donné le nom d’organicisme. Dans cette optique, la société se caractérise par un équilibre de ses ordres hiérarchiques, et les membres inférieurs doivent accepter la prédominance des parties supérieures, pour le bien du Tout. Ce n’est pas le lieu de détailler les subtilités des diverses théories qui s’apparentent à la pensée organiciste ; il suffit de retenir que l’organicisme vise avant tout la préservation d’un équilibre hiérarchique dans la société — c’est une pensée conservatrice —, qui passe par la concorde de ses ordres : elle postule donc, sans le justifier autrement que par une analogie sophistique, la nécessité de l’inégalité, laquelle crée, par des moyens presque magiques, mais comparables à ce qui s’opère dans l’organisme humain, une sorte de redistribution équitable des bienfaits. Chacun à sa place, pour la concorde du Tout social.

    A ce stade, les différences avec la fable macronienne commencent à apparaître nettement. En premier lieu, les dominants, les puissants, ou tout simplement les riches, ne sont pas désignés comme tels par Macron : s’opère ici un effacement, assez incroyable, du fait que les dominants tirent profit de leur situation — soit en termes d’avantages matériels, de puissance décisionnelle, ou de prestige. Macron, par euphémisme, parle simplement de « réussite », de « succès » ; ainsi émerge une nouvelle figure, typiquement libérale : le self-made man, l’Entrepreneur qui doit sa réussite à ses propres forces, à son « talent », à son mérite propre, à son seul génie visionnaire. Toute l’idéologie libérale repose sur cette idée — infondée empiriquement : les élites dominent parce qu’elles le méritent, parce que c’est le fruit naturel de leur force créatrice (de richesses, d’emplois…) ; la conséquence logique de cette idée est que la domination de l’élite est légitime dans la mesure où il y aurait une « mobilité » en son sein. Pour le dire rapidement, le dogme libéral, dans sa dimension prescriptive, correspond à un idéal de société contestable (la mise en concurrence de tous les individus doit permettre de faire émerger une élite dominante légitime), mais cet idéal lui-même s’appuie sur un déni de réalité : dans cette vision, les « individus », leurs « talents » et mérites propres préexistent en quelque sorte à la société, dans laquelle n’interviennent pas d’inégalités de capital, qu’il soit financier, culturel ou symbolique.

    En réalité, les critères implicites de cette « réussite » ne sont pas difficiles à deviner : « les jeunes Français doivent avoir envie de devenir milliardaires », avait déclaré Macron le 7 janvier 2015 aux Echos.[3] Précisément, il est frappant que le Président ait substitué aux milliardaires (réels) les « premiers de cordée » (de la fable) ; or cette substitution est intimement liée à l’un des points nodaux de la « pensée » macronienne, peut-être insuffisamment remarqué jusqu’à présent : l’idée saugrenue que les élites se « dévouent » pour le bien de tous. Les premiers de cordée « tirent les autres » : autant dire qu’ils portent sur leurs épaules le plus lourd du fardeau… C’est alors seulement qu’un certain nombre de déclarations de Macron, apparemment aberrantes — mais répétées ! —, prennent sens : l’appel à un « héroïsme politique » (dernière occurrence dans l’entretien au Spiegel du 14 septembre 2017, déjà mentionné) ; mais aussi la « dimension christique », autrement dit sacrificielle, que Macron, rappelons-le, « ne renie ni ne revendique » (sic, JDD, 12 février 2017) ; car bien évidemment, l’incarnation ultime de ce « dévouement des élites », c’est lui-même : il aurait pu gagner encore plus d’argent dans la banque d’affaire, mais pour le bien de son pays, il a choisi la voie ingrate de la politique (Mediapart, 5 mai 2017[4]).

    Mais la fable macronienne présente une deuxième différence majeure avec la théorie organiciste classique : la suppression de l’idée même de redistribution ! Elle était pourtant encore présente dans l’ultime avatar de l’organicisme, la théorie — ou plutôt la fable — dite du « ruissellement » (plus les riches s’enrichissent, plus cette richesse « ruissellerait » sur les moins riches). Qu’en reste-t-il ici ? D’abord l’idée que nous sommes tous « encordés », donc forcés à une solidarité des pauvres avec les riches ; ensuite que la société est traversée par une dynamique ascensionnelle, caractéristique autant du « bougisme » macronien (toujours en marche !), que de l’anthropologie libérale (ceux qui sont « derrière » le sont parce qu’ils sont moins forts, moins entreprenants, et comme on l’a vu, moins dévoués) : c’est une adaptation du conservatisme organiciste à l’idéologie capitaliste de la croissance à tout prix, de la positivité intrinsèque du dynamisme, indépendamment des finalités de cette agitation (de la production de biens ou de services).

    L’habileté, ou du moins l’intérêt de l’apologue réside là, dans sa capacité à condenser l’escamotage propre à l’idéologie libérale, la substitution d’une valeur paradoxale (le dynamisme conservateur) à l’explicitation d’un projet de société. Tandis que l’apologue de Ménénius Agrippa est celui d’une élite en position de faiblesse, forcée de recourir à une consolidation idéologique de privilèges de plus en plus contestés, celui d’Emmanuel Macron vient soutenir l’expansion d’une classe de plus en plus dominante, expansion acquise dans les faits, mais qu’il s’agit de parer d’une aura de légitimité. C’est à la lumière de ce projet qu’il faut interpréter, par exemple, la suppression de l’impôt sur la fortune pour les actifs financiers — comme une reconnaissance symbolique par la communauté nationale de l’utilité éminente des capitalistes.

    L’originalité d’un organicisme qui vise moins à préserver un état de fait qu’à appuyer une tendance socio-économique réside dans la nécessité d’attribuer le salut de la société, dans ses différentes parties, à une tension, plutôt qu’à un partage, certes inégal, mais stable. C’est cette tension que représente bien la corde de la société alpiniste macronienne. Le chantage à la catastrophe n’utilise plus le spectre de l’anarchie, de la guerre civile, ou même de l’enrayement de la redistribution des richesses : c’est la chute, la dégringolade, dans laquelle on reconnaît sans peine le spectre du chômage et de la récession, qui sert d’épouvantail. Car la métaphore de l’alpinisme n’est pas non plus anodine dans sa représentation d’un danger latent, d’une situation potentiellement angoissante. Le sentiment d’insécurité d’une classe menacée dans sa position dominante est ainsi projeté par cette version conquérante de l’organicisme sur la majorité dominée, au dépend de qui se fait l’expansion du groupe bénéficiaire. Pour éviter la chute fatale et maintenir son niveau de vie, la société dans son ensemble doit accepter de se rallier à la « progression » imposée par les plus performants, qui figure désormais le seul progrès auquel puisse aspirer la communauté politique. L’histoire ne dit donc pas où se rend cette cordée, si bien guidée par ses meilleurs alpinistes. Difficile pourtant de ne pas voir qu’elle se rapproche de plus en plus des espaces inhabitables.

    Pourtant Macron, qui vient d’absoudre les élites, ne peut pas totalement effacer la conflictualité dans la société : de fait, malgré sa fable, son projet politique suscite une certaine résistance ; qui sont donc ces « encordés » rebelles ? Une dernière figure, également typique de l’anthropologie libérale, vient alors compléter le système : parmi ceux qui se trouvent au bas de la « cordée » sociale, certains, non contents de se laisser tirer par les premiers, et de ne contribuer que médiocrement à l’ascension générale… « jettent des cailloux » aux meilleurs qui les précèdent ; comble du nihilisme ! On l’a vu, la justification emprunte à l’organicisme l’idée simple mais non argumentée que nous sommes « tous dans le même bateau » : supprimez les riches, et tout le monde dépérira, lanceurs de cailloux compris. Mais elle permet surtout d’expliquer la conflictualité au sein de la société, non plus comme l’expression d’un affrontement d’intérêts de classe, ou comme une révolte éthique face à des inégalités croissantes, qu’aucune fable ne peut justifier : non, elle est l’œuvre de la seule « jalousie ». Ne nous y trompons pas : cette réduction de l’opposition politique (de gauche) au moyen d’un psychologisme sommaire et dépréciatif est un élément crucial du dispositif idéologique ; au reste, Macron en est coutumier : sa déclaration au Spiegel sur le « triste réflexe de la jalousie française » qui « paralyse le pays » (la paralysie, la stagnation, l’enlisement, apparaît comme le négatif du « bougisme ascensionnel » macronien), fait évidemment écho à la critique de « l’égalitarisme jaloux », dénoncé dès le 3 mars 2015 (sur BFM). Ainsi, la « jalousie » ingrate du dominé fait pendant au dévouement vertueux du dominant. La boucle est bouclée.

    Deux remarques peuvent servir de conclusion : la première, c’est que le libéralisme (philosophique et économique) est théoriquement faible, puisqu’il ne se soutient que par des fables absurdes ; la seconde, étonnante, est que Macron semble croire à demi à sa propre fable : en effet, lors de l’entretien filmé (déjà cité) donné à Médiapart le 5 mai 2017, le candidat déclarait : « Ce qui s’est passé dans le capitalisme international, c’est que les nomades — j’en ai fait partie, j’ai connu cette vie — considèrent qu’ils n’ont plus de responsabilité ; ils ont une responsabilité vis-à-vis de leurs actionnaires, mais elle est purement financière, accumulative (sic) justement, ils n’ont plus une responsabilité au sens plein du terme, c’est-à-dire vis-à-vis de leurs voisins, de la société dans laquelle ils vivent — responsabilité qui est environnementale, qui est en termes de justice… Si les élites économiques, sociales, politiques, ne réconcilient pas leur liberté actuelle avec leur part de responsabilité, alors elles perdront cette liberté, qu’elles le veuillent ou non. »

    Ces propos résonnent comme une confirmation de ce qui vient d’être dit du projet porté (entre autres) par Emmanuel Macron, à son niveau le plus fondamental — celui de la philosophie politique : le macronisme rêve de perpétuer l’ordre social grâce à la gestion avisée « d’élites vertueuses », qui de leur propre initiative et par leur dévouement naturel, exerceront une domination responsable dans l’intérêt de tous. Qui ne voit pourtant que ce projet politique est chimérique, et qu’une oligarchie, structurellement, ne peut que poursuivre ses propres intérêts ? Mais à cet idéal oligarchique s’oppose un autre idéal, celui de l’égalité réelle dans la société : à savoir la satisfaction des besoins matériels de tous, qui libère les individus de l’insécurité économique, dans le respect de l’environnement ; l’accès de tous à la décision politique démocratique ; le libre développement des capacités individuelles par l’accès aux immenses ressources culturelles offertes par la civilisation humaine.

    [1] Cette dernière expression est empruntée à Henri Wallon, dans sa conférence à Besançon du 23 mars 1946.

    [2] Tite-Live, Ab Urbe condita, II, 32 (trad. M. Nisard, 1864, légèrement modifiée).

    [3] Comme on va le voir, lorsqu’il se fait plus explicite, le macronisme frise la contradiction : si l’on suit ce raisonnement, dans la première mouture du budget présenté à l’Assemblée, le gouvernement était fondé à ne pas vouloir taxer les «signes extérieurs de richesse » (yachts…) ; en effet, pourquoi vouloir devenir milliardaire, si ce n’est pour en « profiter », et le montrer aux autres ? Mais c’est alors reconnaître que les élites ne sont pas que des « premiers de cordée » qui se dévouent pour le bien commun… On s’oriente alors vers une autre justification, ultra-classique et toute aussi mythologique (la « fable des abeilles »), du libéralisme : le libre cours laissé à l’égoïsme privé est censé créer la concorde de tous…

    [4] https://www.youtube.com/watch?v=kok4_kmPkeo

  11. Posted 20 décembre 2017 at 14:54 | Permalien

    Incroyable ! Ryanair plie sous la pression des pilotes et se met à accepter leurs syndicats

    Par latribune.fr | 15/12/2017, 13:38 | 575 mots

    (Crédits : Ints Kalnins)
    Pour éviter une première grève historique de ses pilotes, la compagnie à bas coûts a annoncé qu’elle allait reconnaître les syndicats de pilotes dans l’entreprise.
    C’est une victoire historique pour les pilotes de Ryanair. La compagnie aérienne à bas coûts irlandaise accepte, près de 30 ans après sa transformation en compagnie low-cost, de reconnaître les syndicats de pilotes pour éviter une grève prévue ce vendredi après-midi en Italie et le 20 décembre en Irlande et au Portugal. Une décision historique pour éviter une autre décision historique, celle des pilotes de faire grève pour la première fois.

    « Les vols de Noël sont très importants pour nos clients et nous souhaitons éviter toute préoccupation ou inquiétude quant à une éventuelle perturbation par une action industrielle des pilotes la semaine prochaine. Si la meilleure façon d’y arriver est de parler à nos pilotes grâce à un processus syndical reconnu, alors nous sommes prêts à le faire et nous avons écrit aujourd’hui à ces syndicats pour les inviter à discuter dans le but de les reconnaître et pour leur demander d’annuler leurs menaces d’actions industrielles prévues pour la semaine de Noël. Reconnaître les syndicats sera un changement important pour Ryanair, mais nous avons déjà initié des changements radicaux, plus récemment lorsque nous avons lancé Ryanair Labs et notre programme d’amélioration du service à la clientèle Always Getting Better, qui a connu un grand succès depuis 2013.», a déclaré Michael O’Leary, le directeur général de Ryanair.
    Les pilotes italiens suspendent leur grève
    Ce dernier a dû s’étrangler. Michael O’Leary déteste les syndicats qui selon lui plombent les grandes compagnies historiques. Il a en effet souvent invoqué le poids des syndicats pour expliquer des difficultés des transporteurs traditionnels se réformer. Notamment Air France. Du coup, le refus des syndicats a été l’un des fondements du modèle social de la compagnie aérienne.

    Dans la foulée, les pilotes italiens ont annoncé la suspension de leur grève prévue ce vendredi après-midi. L’Association nationale des pilotes de l’aviation civile (Anpac) a salué « un premier pas très important », résultat selon elle de « la cohésion dont a fait preuve le personnel, la solidarité exprimée par les organisations professionnelles européennes et les prises de positions dures » des responsables politiques italiens pour défendre le droit de grève.

    Les pilotes veulent la même chose pour les assistants de vol
    L’Anpac a également demandé qu’il en soit fait de même pour la catégorie des assistants de vol, également très représentée en Italie ». Cette distinction entre les catégories de personnel a d’ailleurs poussé le syndicat italien des transports Fit-Cisl à accueillir beaucoup plus froidement la proposition de la compagnie.

    « Ryanair est une entreprise qui fonctionne grâce à tous ses employés, pilotes, assistants de vol et ingénieurs, il n’est pas pensable de dialoguer avec seulement une partie d’entre eux », a déclaré dans un communiqué Antonio Piras, secrétaire général du syndicat Fit-Cisl.
    « Cela fait des années que nous dénonçons les conditions de travail chez Ryanair (… qui) a cru pouvoir fonctionner en ignorant les droits de ses employés et maintenant, face à l’évidence de la réalité, commence à ouvrir les yeux », a-t-il ajouté.
    « La compagnie irlandaise sous-paie ses assistants de vol (…). Elle les oblige aussi à se payer eux-mêmes les cours de formation obligatoires pour respecter la loi, les uniformes, l’eau, les repas… », a-t-il insisté.
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