« Amour propre » et Nutella

par Btissam

Lorsque j’avais 25 ans, j’ai vécu une année dans un foyer de bonne soeur et je mangeais grace à la croix rouge à qui je donnais 1 euro par semaine pour avoir un petit colis chaque jeudi soir, comme mes voisines de chambre.

A l’époque je n’étais pas encore juriste (jai eu plusieurs vies dans ma vie..) Je sortais de licence marketing et fière de mon diplome en poche à l’époque, croyant conquérir le monde (Naive je me voyais devenir comme ces jolies femme cadres des séries télé américaines à qui tout réussirait en travaillant dur, haut perchés sur talons et évoluant dans des sociétés de renom.)
J’avais trouvé le job à la ally mac beal (un joli cdi de chargée de communication dans une agence de com), mais je n’avais pas le salaire à la ally mac beal…j’étais au smic et je devais rembourser 611 euros de mensualité de ce crédit étudiant qui m’avait servi à financer mon bts, ma spécialisation commerce international à l’inseec (cette superbe école de commerce censé vous donner un réseau incroyable derriere) et mon bachelor marketing.
Chaque 30 du mois quand je recevais ma paie en temps et en heure…il fallait enlever 611 euros de mensualité de ce crédit étudiant (la BNP ne voulait ni le différer ni en diminuer les mensualités) et 350 euros du loyer de la chambre chez les soeurs, plus mon forfait téléphone de 30 euros à l’époque. Mon quotidien était boulot-foyer, foyer-boulot. Je n’avais pas les moyens d’un resto avec les collègues.

Alors chaque jeudi soir je sortais plus tôt de l’agence de publicité où tout le monde semblait riche et beau (« semblait »), je montais vite dans ma chambre enlever mes talons aiguilles et mon tailleur d’apparat de chez jennyfer…qui semblait provenir de chez Channel tant l’illusion était parfaite…
Et je retombais dans le milieu de mes semblables, ce milieu où curieusement je me sentais mieux. et chez moi, à ma place, en sécurité, moi-même. Nous étions majoritairement des jeunes sur le carreau, issus de milieu modeste, avec de beaux diplomes mais sans réseau, ni assez d’argent pour louer un vrai logement.
Chaque fois que l’une d’entre nous trouvait un vrai appartement (c’était un foyer forcément que de jeunes femmes..) les autres l’enviaient. Je me souviens de l’une de mes amies proches lorsquelle nous a annoncé : ça y est je pars ! les hlm m’ont donné un logement !
La vraie vie commençait pour elle.

Dans ce petit colis nous avions la plupart du temps des légumes (je crois que j’ai vraiment appris à cuisiner à ce moment là).
Ils n’étaient pas toujours frais mais ça allait et de toute façon nous n’avions pas le choix.
je me souviens de leurs pommes de terres qui salissaient le sol de ma chambre car la terre les immaculait encore comme si elles venaient juste d’être cueillies. (les caissettes de la croix rouge avaient des trous et etaient faites de bandes d’un léger bois clair comme les caissettes des étales de marché. Chaque jeudi soir j’enlevais les quelques pommes de terre de la caissette et je les mettais dans un sac lidl.
Nous avions l’essentiel, des légumes des fruits pas de plaisir annexe. Pas de nutella, pas de confiture, pas de sauce mais de quoi préparer la sauce : oignon tomate etc.

Chaque jeudi, c’était le meme rituel. Je quittais l’agence assez tot pour ne pas manquer le passage de la croix rouge au foyer et j’avais mon colis pour la semaine.
Un jeudi soir mon patron me retint à l’agence. je lui avais bien dis que je devais partir mais je ne pouvais lui dire que c etait pour pouvoir manger car il ne me payait pas assez. Il nous payait d’ailleurs rarement les heures supplémentaires. Il fallait les réclamer.
Voilà la jeunesse d’hier et celle d’aujourd’hui. la vraie. l’enragée. celle qui a galéré pendant ces études, et qui galère encore en travaillant.

Vous avez tous très certainement vu la scène de cette foule se ruant sur les pots de nutella vendus avec une réduction de 70%.
« ils n’ont pas d’amour propre » disait un facebookien sur le mur d’un ami..
« c’est effarant » disait Nicole Belloubet sur LCI hier soir d’un air suffisant et ahuri, comme si elle n’avait jamais connue de difficultés.
Chacun y va de son petit commentaire et cela m’écoeure.
Chacun y va de son petit commentaire de personne loin des difficultés ou peut etre ne les ayant jamais connu meme ces difficultés et cela m’écoeure.

« effarant » ?  » amour propre ? » Là où vous voyez cela moi je vois simplement de personnes en difficultés pour la plupart qui pensent pouvoir faire plaisir à leurs enfants à moindre prix et pour longtemps en achetant plusieurs de ces pots de nutella à moindre prix.

Et là j’entends les pro « manger sain manger bio manger bien tralala » s’offusquer.
Quoi ? « faire plaisir à leurs enfants » ? mais c est bourré d’huile de palme ! »
Certes il y a de l huile de palme et plein de sucre et les enquetes alimentaires disent que cela est mauvais pour la santé.
Et ?

Un pauvre peut il manger bien ? Non. Un pauvre n a pas les moyens de manger de la viande du boucher et se tape la merde industrielle. #Entre2mondes ..
Une « connaissance » l’autre fois que je pensais être une « amie » ..disait  » Ceux qui touchent le RSA s’achetent 80 kebabs par mois » (je passe ses autres inepties). Je ne lui parle plus.
Que nos gouvernants soient déconnectés est une chose, mais qu’entre nous ici bas..nous le soyons est une honte.
Nous devrions être unis car la division les sert et creuse les inégalités.

Me concernant, aujourd’hui j’ai la chance d’avoir une meilleure situation. Je vis dans un foyer (ce n est plus les bonnes soeurs encore que j’ai de bons souvenirs avec elles)pour pouvoir payer mon entrée à l’école d’avocat dont j’espere réussir le concours cette année ou celle d apres.
Mais je n’oublie pas cette période, elle a fait mon engagement politique.

 

Btissam

 

 

5 Commentaires

  1. socrate
    Posted 30 janvier 2018 at 13:08 | Permalien

    ce sujet regroupe plusieurs aspect ; mal bouffe ; pauvreté ; effet de mode de consommation.
    Intermarché s’est payé une belle page du pub ; le buzz a fait le tour des médias pour pas cher …
    Les « Mousquetaires » n’auraient pas rever mieux.
    Se battre pour du Nutella traduit selon moi un manque de réflexion de certains consommateurs , une envie de faire plaisir a ces enfants pour certains , de profiter de bonnes affaires pour d’autres etc etc
    rien n’est blanc ou noir
    tout est dans la nuance des gris.
    D autres pauvres ne sont pas allés dans ces supermarchés trop désabusés qu ils sont d’une société qui les rejette .

  2. soldani ange
    Posted 9 février 2018 at 11:31 | Permalien

    M. Filoche, bonjour….

    Cela faisait longtemps que je voulais vous écrire. Autant qu’à M. Ruffin…. À qui j’adresserai un copier/coller de ce courrier.
    Je suis totalement d’accord avec les sujets et scandales que vous pointez, votre discours de gauche est le véritable discours que me va et qui sied à une justice sociale. Il n’y en a pas……36 (!!)….. D’ailleurs….
    Je suis, pour ma part, un homme de gauche. Non pas celle de 1983 mais plutôt celle d’un Ambroise Croizat. Une vie de grèves et de gardes à vue à titre « préventif » pour m’être mesuré aux forces de l’ordre, bref, voilà pour le décor… J’ai maintenant 61 ans, je suis prêt à me sacrifier pour nos enfants mais pas n’importe comment !
    Je crains qu’à gauche, actuellement, il n’y ait que bien des leurres… ? Pourquoi… ?
    Dans vos discours « guerriers » auxquels j’adhère gravement, vous n’évoquez JAMAIS, les traités européens, JAMLAIS… !
    Tout ce que les gouvernements font, et ce depuis au moins Mitterrand, est une litanie d’ordonnances venant de Bruxelles et des traités Européens…Et vous le savez pertinemment ne voulant pas vous en faire l’injure.. !
    Vous voulez un gouvernement de gauche… ? Soit ! Mais, une fois arrivés au pouvoir, ce gouvernement sera obligé de se coucher devant le Bruxelles ultralibéral et prédateur, de même que les leurres comme Tsipras ou podemos, qui, n’évoquent, au grand jamais, les traités Européens et s’en gardent bien…
    L’article 63 du TFUE « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites » et espérer avoir 28 pays ou 28 Melenchon comme l’ordonne l’article 48 du même traité qui impose l’unanimité des décisions des 28 états membres est, ou une escroquerie politique, ou une ignorance flagrante sous forme d’omission….
    M. Melenchon fait CROIRE qu’il quittera l’UE mais il n’en est rien…Comme tous les autres d’ailleurs… ! Seuls, les anglais ont été pragmatiques avec l’article 50 du TFUE et l’ont appliqué, leur économie va bien mieux même si ce n’est pas la folie ou ce que veulent nous faire croire les médias aux ordres…
    Je vous demande, M. Filoched’évoquer la réalité dans vos discours qui, je le répète, me vont à merveille, et de dénoncer la politique de dépeçage économique et social de la France rondement menée par Bruxelles en, entament et débutant vos attaques avec l’évocation de l’article 50 comme pierre d’achoppement et plus qu’une menace parolière et base de vos stratégies politiques discursives à l’assemblée…Lesquelles j’encourage de tout mon cœur… !!!
    Le sujet CAPITAL, VITAL, D’URGENCE DES URGENCES est, D’ABORD, la récupération de notre souveraineté nationale avant tout autre sujet… Ce n’est, pas moins, qu’une question de vie ou de mort de la France et de 2000 années d’histoire, d’acquis sociaux au bord d’une décharge publique mondiale… !! Certes, les autres sujets sont d’une grande importance mais ils restent réservés à un débat national par référendums ou élections…
    Sortir de l’UE n’est absolument pas se refermer du monde, c’est plutôt d’y rester… Les anglais, les islandais (….) l’ont compris et appliqué, on voit les résultats…
    Je ne voterai jamais à gauche tant que cela ne se fera pas. Un seul candidat ou homme politique l’évoque, c’est M. Asselineau et, pour cause, il est blacklisté à 100% des médias principaux nationaux (vérifiez ?!)… !!
    Ce qui fait dire aux gens du peuple les moins rompus à l’exercice médiatique et ses rhétoriques douteuses, que lorsqu’on arrive à poser ses pieds sur les plateaux télévisés et radiophoniques nationaux, c’est qu’il y a magouille…. ! C’est dire….
    Donc, faire du bruit et des diatribes lancées, j’adhère fortement…. Mais je vous le demande avec sincérité, avec un cœur de gauche, avec tout ce que j’ai de plus précieux dans mon existence : « commencez vos discours par la réalité des traités européens en employant le mot « FREXIT » et l’article 50 du TFUE comme axe primordial de vos démarches politiques et médiatiques » !! Sinon, la France sera foutue dès lors que les euro régions seront officialisées et nos droits avec….
    Merci de votre attention et bon courage à vous et votre équipe… !

    Ange soldani

    0602181041
    M. Ange Soldani
    Collège Cousteau
    348 Av. Jules Ferry
    83130 La Garde

  3. Posted 9 février 2018 at 15:06 | Permalien

    merci de votre message,
    mais je suis en désaccord,
    ce n’est pas une question de souveraineté nationale
    car
    l’ennemi est dans NOTRE pays, c’est Macron,
    c’est lui, une fois le Brexit, et Merkel minoritaire Macron veut pousser l’UE libérale a de plus grands crimes encore, c’est lui le poison, c’est lui qui a la main
    je suis pour combattre lUE en défendant l’Europe que nous voulons

    Pour les Etats-Unis d’Europe, contre l’UE ordo-libérale actuelle.

    « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traites européens » osa déclarer le 28 janvier 2015, Jean-Claude Juncker, l’homme qui blanchit l’argent des multinationales (Luxleaks) au Luxembourg depuis trente ans. En fait, c’est le contraire, il ne devrait pas y avoir de traités européens sans démocratie.

    La décision 2017-660 du 6 octobre 2017 du conseil constitutionnel français affirme que la « désobéissance » aux directives européennes est « anticonstitutionnelle ». Celles et ceux qui voulaient appliquer un programme politique et économique en « désobéissant » aux traités, en établissant un rapport de force avec l’Union européenne, devraient s’incliner devant le droit constitutionnel. Ainsi le peuple serait dépourvu de tout recours, de toute souveraineté, on lui impose des traités contre lesquels il a voté, et puis on lui interdit ensuite de les contester même par vote. A ce compte l’UE devient Ubu et le Conseil constitutionnel une farce. Qui va croire qu’un tel système fermé résisterait à des forces sociales majoritaires, ce serait des Brexit partout contre cette prison des peuples. Déjà la majorité des pays européens « désobéissent » chaque jour aux traités (dette, déficit, immigration, etc. et même Macron sur la durée de repos quotidienne du travail le 19 octobre 2017… ).

    L’alternative n’est pas entre la sortie de l’euro et attendre que l’unanimité des Etats de l’Union européenne permet de changer l’euro et l’Union. Dans le cadre du traité de Lisbonne, il faut l’unanimité pour imposer un Smic européen ou l’égalisation par le haut de la fiscalité du capital.

    Mais si une majorité de gauche était empêchée d’agir pour sortir du libéralisme, ce serait 1848, un printemps des peuples démocratique dans toute l’Europe.

    L’UE actuelle est soumise aux théories de l’ordo libéralisme que nous combattons. Nous contestons le fait qu’il y ait des chiffres arbitraires, tabous, ou totémiques, qui s’imposent à tout en matière d’inflation, de déficit et de dette. Le Portugal de la dictature financière de Salazar pendant 40 ans, de 1934 a 1974, a appliqué la « réglé d’or » « zéro déficit » de Mme Merkel et Mr Schaüble, et il est devenu le pays le plus pauvre d’Europe.

    Oui il y a des bons déficits, des bons investissements et des dettes indignes, odieuses, infondées, qui ne seront jamais payées. Nous ferons un audit public de la « dette présumée ».

    Le social et le fiscal ne font pas partie des règles du TCE de l’UE : au pouvoir, avec toute la gauche, on ne se pliera pas aux diktats, d’un euro-groupe clandestin, informel, nous dénoncerons unilatéralement la directive sur les travailleurs détachés et appliquerons le principe « à travail égal salaire égal ».

    Et le premier ennemi à combattre, il n’est pas en Europe, il est chez nous, avec Macron. C’est Macron qui est devenu le pire des leaders d’une Europe intégriste ordo-libérale. La question principale n’est pas du « souverainisme » français contre l’Europe, mais du combat contre l’ordo-libéralisme installé au pouvoir en France.

    Nous augmenterons le Smic, le salaire de base, baisserons l’âge des retraites, diminuerons la durée du travail, reconstruirons un code du travail contraignant pour les grandes entreprises, nous traquerons la fraude et l’optimisation fiscale, nous ferons la reforme fiscale et bancaire, cela aura des conséquences sur les choix de tous les autres pays de l’UE. Nous réclamerons que la BCE prête directement aux états, pas aux banques privées… et nous verrons ce que cela donne : car les peuples et leurs gouvernements se partageront, ceux qui nous applaudiront et voudront nous imiter et les autres, et il faudra bien rediscuter, de tout, revoir ce qu’est l’actuelle UE.

    Selon nous, le rôle d’une gauche unie au pouvoir en France sera alors, pour mieux défendre une autre Europe, de chercher toutes les alliances possibles dans l’Union européenne en mettant en oeuvre cette autre politique qui aboutira forcément à changer en profondeur les traités qui imposent la loi du capital et de la finance et n’hésitent pas pour y parvenir à tordre le cou à la démocratie.

    Pour sauver l’Europe, il faut être actifs, pas passifs. Il faut être dynamiques, pas attentistes.

    Pas d’illusions : un changement des traités, nécessitant l’unanimité des États-membres, demande un rapport de force politique et social considérable. On n’attendra pas Godot et on prendra les mesures qui relèveront des choix de nos concitoyens ! Oui les élections, la démocratie l’emporteront sur les traités, contrairement à ce qu’ils disent.

    Si on ne fait pas cela, l’UE sera la théâtre de l’austérité, de la crise prolongée, du chômage de masse aggravé, des inégalités accrues, donc des xénophobies et de l’extrême droite… qui tueront non seulement l’UE mais l’Europe.

    La droite européenne ne pourra ni exclure, notre pays, ni faire vivre l’Europe sans lui, la G.-B. est sortie, ca bouge et grogne au Portugal, en Espagne, en Italie, en Belgique, où nous pouvons avoir de forts appuis, et Mme Merkel, minoritaire dans son pays, tributaire d’une grande coalition paralysée, renégociera !

    Dans un tel débat, la France n’est pas la Grèce, soumise en 2015, au chantage de la BCE qui asphyxiait de plus en plus rapidement ses banques. Toute l’Union européenne et en tout premier les pays de l’euro devront rediscuter pour éviter une nouvelle crise financière – celle que les néolibéraux qui dirigent l’Union précipitent par ailleurs.

    Dans ces hypothèses, la gauche au pouvoir proposera, selon, nous, aux salariats, aux partis de gauches, aux organisations syndicales, aux mouvements sociaux européens de construire une autre Union, dans laquelle l’essentiel des pouvoirs seront issus d’un Parlement élu au suffrage universel, le pouvoir exécutif responsable devant ce Parlement, le pouvoir judiciaire indépendant.

    Une Union dans laquelle le principe de subsidiarité aura une large place.

    Une Union dotée d’un budget capable de résorber les divergences économiques, sociales et financière entre ses États-membres.

    Une Union qui n’acceptera de rembourser que les dettes publiques que les citoyens jugeront légitimes. Une Union dans laquelle les banques seront socialisées et où des incursions, aussi profondes que nécessaires, seront effectuées dans la propriété privée des grandes entreprises pour les obliger à investir, à payer des impôts substantiels, à diminuer le temps de travail, à marcher vers un Smic européen et augmenter les salaires, à financer une Sécurité sociale permettant de faire face au vieillissement de la population, à accueillir dignement les migrants, à agir pour le désarmement et la paix dans le monde, à mettre en place une éducation égalitaire de haut niveau et à lutter contre le basculement climatique dont dépend l’avenir de la vie humaine sur la planète.

    Les Etats-membres disposeront de deux types de garanties :

    1- Dans tout Etat membre, le droit social européen ne s’appliquera que s’il est plus favorable aux salariés que le droit national.

    2- Les compétences de l’Union européenne seront des compétences d’attribution, énumérées limitativement. Toutes les autres compétences relèveront du niveau national.

  4. Posted 9 février 2018 at 18:56 | Permalien

    Bonjour Gérard,

    Ce matin, Mediapart publiait un article de Joseph Confavreux intitulé « Antisémitisme : les gauches suspectées (1/3). Le genèse d’une gêne.

    Au 7ème § il écrivait :
    « Ces assassinats, le regain d’actes antisémites durant les années 2000, la propagation d’une hostilité « du quotidien » dans certains quartiers, encore attestée par la récente profanation de la stèle en mémoire d’Ilan Halimi, le tweet du militant de gauche Gérard Filoche reprenant une image antisémite piochée sur le site d’Alain Soral, qui vient de valoir à ce dernier une nouvelle condamnation à de la prison ferme pour provocation à la haine, ou encore les polémiques à répétition autour du livre Les Blancs, les juifs et nous d’Houria Bouteldja, figure du PIR (Parti des indigènes de la République), ont relancé une question lancinante : y aurait-il une complaisance accrue de la société française envers différentes formes d’antisémitisme qui serait plus sensible à gauche ? »

    Voilà mon commentaire :

    L’article de Joseph Confraveux est passionnant et je suis impatient de lire la suite.

    Je suis, cependant, extrêmement choqué que le « tweet » de Gérard Filoche soit mis sur le même plan que la récente profanation de la stèle en mémoire d’Illan Halimi.

    Quelques minutes après avoir renvoyé ce tweet (Gérard Filoche affirme avoir tout simplement reçu un tweet de ce photomontage, très loin donc d’un quelconque « piochage » sur le site de Soral). Gérard Filoche dont l’attention avait, quarante minutes après, été attirée le sur le contenu du tweet et sa provenance, l’avait aussitôt retiré et s’était excusé. Un antisémite aurait-il retiré son tweet ? Se serait-il excusé ? Soral l’avait-il retiré et s’était-il excusé ?

    Gérard Filoche a écrit des centaines et des centaines d’articles et plus de quarante livres. Il met au défi quiconque d’y trouver la moindre trace d’antisémitisme. L’antisémitisme, dans le cas de Filoche, relèverait-il de la génération spontanée. Une génération spontanée d’ailleurs totalement éphémère, puisque rien de ce qu’il a écrit ou dit, par la suite ne va dans ce sens ?

    Il a agi en tweeter sans doute un tantinet « compulsionnel », croyant reprendre une dénonciation, certes un peu osée, du « fanatisme » néolibéral de Macron. L’arrière plan du photomontage qu’il avait retwité était, en effet, beaucoup moins visible à ce moment là (pour ceux qui auraient bien voulu vérifier l’exactitude de leurs sources) que celui qui est paru le lendemain dans la presse. J’ai pour ma part, dû m’y reprendre à trois fois pour voir, pour distinguer sur internet, une fois averti, tout ce qu’il y avait sur ce montage. Dans un premier temps, j’ai vu Macron et son brassard orné d’un dollar ; dans un deuxième temps, j’ai aperçu la photo de trois personnages que je ne reconnaissais pas ; dans un troisième temps, j’ai reconnu le drapeau américain et le drapeau israélien.

    Ce tweet a servi de prétexte au Bureau National du PS pour exclure Filoche, sans même qu’il ait entendu. Il faut dire que c’était un militant qui gênait beaucoup par ses condamnations de la politique de droite de Hollande et Valls, tout particulièrement de leur loi travail.

    Porter à la connaissance des lecteurs de l’article, la pétition signée par 16 000 personnes qui voulaient défendre l’honneur d’un militant, aurait permis, sans doute aussi, aidé à remettre à sa place l’accusation d’antisémitisme adressée à Gérard Filoche.

    Les premiers signataires de cette pétition étaient : Guy Bedos (artiste), Christine Blum (consultante), Jacques Bidet (philosophe), Patrick Brody (syndicaliste), Patrick Chamoiseau (écrivain), Annick Coupé (syndicaliste), Jean-Baptiste Del Amo (écrivain), Christine Delphy (sociologue), Christian de Montlibert (sociologue), Annie Ernaux (écrivain), Karl Ghazi (syndicaliste), Jean-Marie Harribey (économiste), Anne Hessel, Daniele Kergoat (sociologue), Pierre Khalfa (économiste et syndicaliste), Jean-Marie Laclavetine (écrivain), Philippe Marlière (politiste), Gus Massiah (économiste), Gérard Mauger (sociologue), Christiane Marty (altermondialiste), Jean-Pierre Mercier (syndicaliste), Gérard Mordillat (écrivain), Gérard Noiriel (historien), Willy Pelletier (sociologue), Michel Pialoux (sociologue), Michel Pinçon-Charlot (sociologue), Monique Pinçon-Charlot (sociologue), Louis Pinto (sociologue), Patrick Raynal (écrivain), François Ruffin (réalisateur)

    Le texte de cette pétition était le suivant :

    « Oui, Gérard Filoche a retweeté un montage photo mettant en cause Emmanuel Macron dont, dans la précipitation, il n’a pas immédiatement perçu le caractère antisémite. Il s’est rapidement rendu compte de son erreur, a retiré le tweet, s’est excusé publiquement, a répondu aux journalistes.

    L’affaire aurait pu s’arrêter là mais le tweet a été relayé sur la Toile pendant plusieurs jours au point de devenir une affaire d’État. Les condamnations, sans la moindre prise de recul, ont abondé. Le PS qui, ces temps-ci, peine tant à parler d’une seule voix, a retrouvé son unité pour exclure à bon compte une de ses dernières voix de gauche, sans autre forme de procès.

    Voilà le plus inquiétant : les réseaux sociaux sont devenus le procureur le plus expéditif et le plus implacable, et derrière eux certains médias aussitôt aboient à l’unisson.

    Filoche est donc antisémite : la sentence de Facebook est tombée. Qu’il disparaisse sur-le-champ !

    Nous ne pouvons accepter cette accusation scandaleuse, cette atteinte portée à l’honneur d’un militant qui a consacré sa vie entière à défendre les libertés syndicales et le code du travail, à lutter contre le racisme et l’antisémitisme (il fait partie des fondateurs de SOS Racisme).

    Cette polémique, comme celle qui oppose Charlie Hebdo et Mediapart, témoigne d’une extraordinaire dégradation du débat public. Journalistes et politiques rivalisent dans la surenchère et dans l’anathème. Il faudrait admettre une bonne fois que Twitter ne favorise pas l’intelligence dans le temps long, qui est celui de toute pensée politique digne de ce nom. Gérard Filoche a aujourd’hui l’occasion cuisante de s’en rendre compte, tandis que ses détracteurs continuent de tapoter furieusement sur les claviers de leurs smartphones.

    Pendant ce temps, l’antisémitisme et le racisme répandent leur poison. Manuel Valls, si prompt à dénoncer l’antisémitisme, affirmait cette semaine encore que les musulmans « sont un problème ». Ce n’est pas la première fois, et il n’a jamais été inquiété pour ce type de propos.

    Ça suffit. »

  5. Posted 9 février 2018 at 19:05 | Permalien

    Bonjour M.Filoche,

    Je souhaitais simplement vous transmettre tout mon soutien et vous remercier pourtout ce que vous faites et continuez à faire pour nous autre pauvres citoyens français ! Nous savons très bien qui vous êtes et quel est votre combat ! Merci de continuer à vous battre, à nous sensibiliser et à nous éduquer comme vous avez pus le faire sur le droit du travail notamment ! Honte à ceux qui vous calomnie!

    Continuez M.Filoche et merci encore !

    Un simple citoyen français.

    Pierre M

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