Remarquable : François Ruffin parle des femmes de ménage de l’Assemblée

PUBLIÉ LE 09/03/2018 À 14H56  MIS À JOUR LE 09/03/2018 À 15H02

Le discours poignant de François Ruffin pour rendre hommage aux femmes de ménage de l'Assemblée nationaleCapture de la chaîne YouTube de François Ruffin

Profitant de journée internationale du droit des femmes, le député François Ruffin a prononcé un discours pour réclamer l’égalité salariale. Il a pris pour exemple les femmes de ménage de l’Assemblée nationale.

“Ce matin, on a tapoté à la porte de ma chambre-bureau, au 101 rue de l’Université. J’étais encore au lit, je n’ai pas réagi. La porte s’est ouverte, j’ai grogné un “Je suis là”, et la porte s’est refermée avec un “Oh, pardon !” Comme j’étais réveillé, je suis descendu au petit déjeuner. Quand je suis remonté, les tapis de douche ne trainaient plus dans la salle de bain, la cuvette des toilettes était récurée, les serviettes changées, les poubelles vidées. Le même miracle se reproduit tous les jours. Ce n’est pas l’œuvre d’une fée, non, mais de femmes.” Voilà par quoi commence le discours de François Ruffin, prononcé jeudi 8 mars à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la journée du droit des femmes.

Le député France Insoumise a décrit le quotidien discret et la présence quasi-invisible du personnel qui s’occupe de l’entretien du parlement. “Sous le même toit, dans la même maison, elles sont payées dix fois moins, avec toutes des temps partiels contraints, toutes sous le salaire minimum, toutes sous le seuil de pauvreté”, rajoute-t-il en élargissant le cas aux “auxiliaires de vie sociale et auxiliaires de vie scolaire, pour les assistantes maternelles, pour les emplois à domicile en tous genres”. “Pour toutes celles, des femmes le plus souvent, pour toutes celles qui s’occupent de nos enfants, des personnes âgées ou handicapées” souligne François Ruffin.

 

Il a demandé à ce que ces femmes soient intégrées au personnel de l’Assemblée nationale et qu’elle obtienne un statut pouvant davantage les protéger. Et si n’est pas possible « une alternative, alors, c’est que les députés et leurs équipes nettoient leurs toilettes eux-mêmes. Et qu’avec une telle mesure, cette tâche ne soit plus attachée à un genre. Que l’on compte parmi nous des hommes de ménage et des hommes pipi. »

Vous pouvez entendre son discours complet ici

➡ www.youtube.com/c/FrancoisRuffin80

 

3 Commentaires

  1. Bourdais Marc
    Posted 13 mars 2018 at 20:05 | Permalien

    Effectivement c’est jouissif. Il est dommage de ne pas avoir la réponse du ou de la ministre. Cela me rappelle une information que vous aviez donné il y a bien une dizaine d’année concernant des travaux de rénovation fait à l’assemblé nationale par un grand groupe du B.T.P. avec des ouvriers sous traitant qui n’était pas déclarés. Avec la diminution drastique des cotisations patronale, ce n’est même plus la peine…

    L’exemplarité de l’Assemblé Nationale en matière sociale et salariale ne s’adresse donc pas au « petit personnel ».

  2. Posted 14 mars 2018 at 10:31 | Permalien

    Chères et chers camarades,

    Que pensez-vous de la situation politique en Italie après ces dernières élections ?
    Pour ma part, à la lecture de l’article de Yorgos Mitralias (ci-dessous), je suis assez inquiet. Inquiet en outre, devant quelques ressemblances avec la situation en France, similitudes encore légères peut-être.

    Au cours des années précédentes, la stratégie des dirigeants majoritaires de la gauche, en Italie, fut d’établir une alliance avec l’aile non berlusconiste, mais tout autant néolibérale, de la Démocratie Chrétienne représentée par Romano Prodi.
    Le premier résultat fut la constitution du Parti Démocrate qui est la fusion de cette aile de la DC avec DS, la gauche démocratique qui était la représentation du mouvement socialiste bien qu’elle fût issue du mouvement communiste. Le PD est un parti composite, mélange contre-nature de la droite avec la gauche, comme l’étaient les Verts, en France, sous la direction de Waechter. Ce mélange instable ne peut pas durer longtemps. Pour les Verts, il s’est résolu au profit de la gauche avec Voynet. Mais, le PD italien n’est pas issu d’un mouvement social démocratique. Il s’est formé pour servir les carriéristes qui se sont engagés à gauche dans l’activité politique mais qui, arrivés au sommet, constatent que leur carrière serait mieux servie à droite, car libérée de la pression du peuple de gauche, celui de droite étant moins exigeant.
    Le deuxième résultat de la stratégie des dirigeants de la gauche italienne est l’entrée en crise de celle-ci : le principal parti de la gauche a disparu sans être remplacé par un autre parti pluraliste et capable d’être majoritaire. Il s’est noyé dans un parti qui sert de passerelle pour des dirigeants issus de la gauche mais qui veulent aller à droite. En effet, dans le PD italien, la droite est en position de force et les citoyens de gauche qui s’y sont égarés, sont perdus pour la gauche, même s’ils ne restent pas dans ce parti.
    Le troisième résultat de cette stratégie est la montée de l’extrême droite que décrit Yorgos Mitralias. Sanction habituelle quand la gauche fait faillite. Mais perspective très inquiétante.

    La situation de la gauche française peut être comparée à celle de la gauche italienne parce qu’une partie importante de la direction du PS s’était ralliée à la stratégie de fusion du PS et de la droite libérale. Les résultats de cette stratégie sont le renforcement de l’extrême droite et la crise de la gauche. Mais, en France, le PS n’a pas disparu, il est néanmoins tombé aussi bas que le PCF. Seule une partie du PS s’est ralliée au parti néolibéral de Macron (La République En Marche).
    En revanche, la situation en France se distingue par l’existence de deux organisations politiques candidates à devenir majoritaire dans la gauche (France Insoumise et Génération.s). Si la concurrence entre les deux devait se poursuivre, la division de la gauche provoquerait sa défaite et son affaiblissement pour plusieurs années. L’une des deux pourrait cependant devenir majoritaire dans la gauche, si elle s’ouvrait à plusieurs courants de la gauche et devenait pluraliste. Mais la gauche serait encore divisée et échouerait au XXI° siècle comme elle a échoué au XX°.
    La meilleure solution ne tolère aucune division. Elle exige de rassembler toute la gauche en une même organisation, dans une fédération ou un parti unifié. Elle exige que l’unification de cette organisation soit consolidée par un fonctionnement démocratique, qui respecte tous les courants de pensée en garantissant leur représentation proportionnelle dans toutes les instances de direction décentralisées. L’avenir de la gauche réside dans son unification démocratique.

    Pierre Ruscassie

  3. Posted 14 mars 2018 at 10:34 | Permalien

    Bonjour,
    Je ne comprends pas bien cette analyse catastrophiste ! On ne parle que du PD, grand battu et en voie de décomposition : la formation de Liberi e Uguali n’est qu’un avant-goût de ce qui va se passer. D’autre part, ce qui est frappant, à droite, c’est la défaite de Forza Italia, devancée par la Lega. Situation qui interdit une « grande coalition » à l’italienne comme cela était envisagé par les dirigeants de l’UE. Et enfin c’est un peu gonflé de rien dire de sérieux du grand vainqueur qui n’est pas Salvini mais Di Maio et le M5S, un parti dont le programme et la composition électorale est très nettement « de gauche » si on tient à conserver ces étiquettes défraichies. Je ne peux que vous renvoyer à deux articles publiés sur la Sociale la semaine dernière (http://la-sociale.viabloga.com ) qui font le point sur la question italienne.

    Denis COLLIN

    PS : vivant une partie de l’année en Italie et lisant régulièrement la presse italienne, je ne vois vraiment pas la situation préfasciste (1922 !) et je n’ai encore jamais rencontré les squadristi de la Lega. Par ailleurs la « société civile » italienne est bien loin d’être contaminée par le racisme « leghiste ».

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