Les politiciens néo-libéraux de droite, ou prétendument de gauche, s’acharnent depuis quarante ans, après une période marqué par un keynésianisme plutôt bien compris, à fragiliser un contrat social issu de la dernière guerre.
Ces attaques systématiques, sur la base d’un appel maladif à la réduction à tout prix de la « dépense publique », sont devenues pour ces politiciens une valeur idéologique à laquelle s’accrocher pour décrocher le pouvoir institutionnel. Et Macron, aidé en cela par des fonds provenant des plus fortunés, a décroché la timbale.
Pour cultiver ce pouvoir, l’actuel président de la République a besoin de la division de l’autre camp et, fidèle à une stratégie primaire mais bien rodée, il ne s’en prive pas, comme en témoigne l’incroyable diversion que constitue cette attaque contre le statut des cheminots. Or le statut des cheminots, lié au caractère public de la SNCF, n’est pas plus avantageux qu’un autre. Il suppose « l’emploi à vie » nécessité de surcroît par des impératifs de sécurité. Ce statut ne fait que compenser, tant soit peu, les horaires décalés, le travail la nuit ou le weekend. Il n’est pas digne, dans une République moderne, de montrer du doigt des salariés qui ne font que défendre leur emploi et améliorer leurs conditions de travail auxquels s’attaquent des politiciens sans scrupules, hors sol, et parfois sans aucune culture politique.
En cela Macron est un populiste, au plus mauvais sens du terme, c’est-à-dire qu’il cultive à des fins politiques, la faiblesse ou l’ignorance du peuple. L’ensemble de la population en effet, s’agissant de la SNCF, reste à l’écart d’une information digne de ce nom. On lui fait peur avec la « dette » sans mettre dans la balance la valeur des actifs.
Les citoyens que nous sommes devraient mesurer l’importance de l’enjeu. Il convient que le peuple comme acteur politique reste propriétaire des infrastructures ferroviaires qu’il a principalement contribué à financer. La privatisation envisagée est immorale comme l’a été, dans un autre registre, celle des autoroutes. Elle serait économiquement catastrophique au regard de la tarification imposée aux usagers devenus de vulgaires clients, catastrophique également au plan écologique comme en témoigne déjà la privatisation du fret en France à partir de 2003. Et puis l’exemple britannique est édifiant, il convient urgemment de ne pas le suivre.
Seule une importante mobilisation des salariés ou des agents des services publics pourront obliger les media traditionnels à faire état du mécontentement, et de la combativité de la population à vouloir conserver ses services publics, et ainsi faire reculer un gouvernement stupide et inutilement droit dans ses bottes.
Le combat des cheminots comme de l’ensemble de la fonction publique est juste, il dépasse largement les intérêts particuliers. Comme citoyens, quels que soient nos secteurs professionnels, nous avons intérêt à être solidaires de ceux qui défendent si ardemment leur outil de travail.
Cet outil nous appartient aussi, et il nous appartient donc, collectivement, de le défendre.
JMG