Pour vaincre Macron : les trois niveaux d’unité

éditorial de D&S n°352 mars 2018 ( abonnez vous ! 40 euros par an 10 excellents numéros)

 

 
Ces deux derniers mois, l’unité des salariés pour défendre leurs droits élémentaires se dessine dans nombre de secteurs : des gardiens de prison et des Ehpad, jusqu’aux hospitaliers, aux fonctionnaires, aux cheminots, aux pilotes d’Air France et aux employés de la RATP, aux jeunes, aux chômeurs et aux les retraités, en passant par les salariés de Carrefour, d’Auchan, de MN&S, de PSA ou encore de Ford. Chacun va à son rythme, mais les rythmes s’accélèrent et convergent contre la casse sociale orchestrée par Macron.

 
Le bras de fer commence

 

Macron veut une « société sans statut » et une société « post-salariale ». Ce « projet » nous concerne toutes et tous. Ce n’est pas un statut contre un autre, c’est le droit du travail et les conventions collectives, contre l’ubérisation.Ce n’est pas le seul le statut des cheminots qui est en jeu. Ce sont tous les statuts privé et public que le Thatcher français remet en cause. Il veut une société flexibilisée, sans droit, ni loi. Pour cela, il casse le salaire brut et la Sécurité sociale payée à la source par les patrons, et il casse la fonction publique et tout ce qui ressemble de près ou de loin à un service public. La SNCF ne mérite pas le procès qu’on fait d’elle. C’est le plus beau transport en commun du monde, même s’il faut investir dans l’infrastructure, baisser les prix, étendre le réseau, ce qui est à portée de main s’il y a une volonté politique, puisque la SNCF était bénéficiaire l’an dernier. Mais il ne faut surtout pas ne pas céder au tout-camion, au tout-autocar, au tout-autoroute, car « Mon train, j’y tiens ». Les cheminots ont un métier dur, qualifié, qui ne doit pas être bradé.L’unité syndicale est essentielle pour développer le rapport de force et faire reculer Macron. En 2016, environ 80 % des syndicats étaient contre la loi El Khomri. Cette fois, c’est 100 % qui manifestent pour la SNCF et pour les services publics. Cette unité est la clef du succès. Elle doit être respectée, les syndicats sont indépendants et rassemblent une majorité du salariat, 90 % d’actifs qui constituent la cible de Macron. Cela va être un rude combat, les manifestations n’y suffiront pas. Il faudra passer au cran supérieur. C’est pour cela qu’a été envisagé un plan de grève de trois mois. L’occupation des entreprises est en fait ce qui ferait reculer le Medef et Macron à coup sûr. Mais elle ne se décrète pas, c’est à la majorité des salariés d’en décider.

 
Tous ensemble !

 

L’unité des organisations de gauche va de pair avec l’unité syndicale et c’est pourquoi la GDS a saisi l’occasion proposée par Olivier Besancenot d’organiser une réunion unitaire le mercredi 14 mars. Nous étions douze (Alternative Libertaire, EELV, Ensemble!, la GDS, Génération.s, le groupe parlementaire de la France insoumise, le NPA, Nouvelle Donne, le PCF, le PCOF, le Parti de Gauche et République et Socialisme) et c’est un grand pas en avant.Le communiqué sur lequel la réunion a débouché est encourageant : « Cheminots et les cheminotes ne sont comptables de rien. Pas plus que les étudiant-e-s qui perdent une partie de leurs APL, les retraité-e-s qui voient la CSG augmenter, les personnels de soins […], les chômeur-se-s ou les fonctionnaires. Pas plus que les migrant-e-s qui subissent une politique indigne. Macron et Philippe veulent en faire des boucs émissaires ? Nous affirmons collectivement qu’ils et elles sont les victimes des politiques libérales menées depuis tant d’années, qui expliquent la montée de l’extrême droite partout en Europe. Ils nous veulent désunis ? Nous répondons que nous serons dans la rue le 22 mars pour défendre l’accès au service public, à commencer par le ferroviaire […], mais aussi l’ensemble des fonctionnaires et l’intérêt des usagers ».Une conférence de presse commune a eu lieu avec un gros succès le mercredi 21 mars à 9 h 30 place de la République. Des déclarations et tribunes unitaires ultérieures sont prévues et nous avons proposé de les décliner avec des meetings en commun un peu partout

 
Notre parole GDS  (rejoignez nous ! ensemble nous sommes efficaces )

 

Après le 22 mars, les grèves d’avril ont auront ? un sens clair à gauche : « Macron, ça suffit ! Assez de casse sociale ! Le thatchérisme ne passera pas en France ! Tu dois entendre le pays qui gronde face au chaos dont tu nous menaces. L’unité des salariés, des syndicats et de la gauche, nous la construisons, et nous te battrons ».

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*