Même avec des référendum pipeautés les voix des salariés se font entendre

 

Parce que le contrat de travail est un lien de subordination, tout salarié a droit à des contreparties : droit syndical de grève et négociations, institutions représentatives du personnel, justice spécifique du travail, médecine du travail spécialisée, inspection du travail.

El Khomri puis Macron ont mis tout cela à mal. Le Medef veut remplacer la « subordination » par une « soumission librement consentie ».  C’est pour cela qu’ils prônent des « referendums en entreprise » : fin des « contreparties », pour balayer tous les pouvoirs et droits intermédiaires des salariés, le patron souverain, sans obstacle, fait parler directement ses sujets soumis.

Ces « référendum » ont été conçus par les Ordonnances Macron (1), pour contourner les négociations,  intimider les salariés isolés, faire du chantage à l’emploi, et passer par dessus les syndicats majoritaires.

Et puis damnation : le PDG d’Air France Janaillac organise un référendum à ses conditions, avec de multiples pressions dans tous ses services, unités et établissements : il était sur de lui. Avec la loi El Khomri et les Ordonnances, tous les médias le donnaient gagnant. Et hop, il perd spectaculairement, balayé avec 55 % de NON à sa politique salariale. Les salariés ont validé leurs syndicats et l’exigence d’une hausse de 6 % de salaires.

Alors le PDG SNCF  Guillaume Pépy qui avait imprudemment déclaré que 80 % des cheminots étaient en faveur du plan ferroviaire du gouvernement se garde bien de les consulter.

Quand les syndicats reprennent l’idée d’un « vot’action », la direction de la SNCF fait tout pour le déclarer illégitime et le rendre impossible. Et elle perd aussi : 61,15 % de votants exprimés, 94,97 % d’opposants !

Décidément les salariés savent ce qu’ils veulent et parviennent à l’exprimer même quand les patrons truquent le jeu. Sur son arbre perché, Macron, devrait en tirer la leçon : les entreprises ne se gouvernent pas sans ni contre les salariés.

Gérard Filoche (1 : contre les Ordonnances, lire « Macron ou la casse sociale » Ed. L’archipel)

 

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*