Selon un décret du gouvernement Macron-Philippe et un arrêté signé Darmanin-Penicaud-Buzyn publiés le 12 mai 2018 au Journal officiel, 18 millions de bulletins de paie du secteur privé et 5,5 millions du secteur public vont être modifiés entre le 1eroctobre et le 30 janvier 2019.
Afin d’atténuer le « choc psychologique » des salariés qui sera provoqué par la fin du salaire brut et la baisse du salaire net, les modifications ont été millimétrées.
La nouvelle feuille de paie devra comporter deux lignes supplémentaires :
- la première ligne mentionnera les « gains » du salaire net au détriment du salaire brut – la deuxième ligne mentionnera le nouveau salaire net avant impôt, pour donner l’illusion qu’il est majoré.
Le décret précise, pour mieux masquer l’entourloupe : « la deuxième ligne devra être écrite dans un corps de caractère dont le nombre de points est au moins égal à 1,5 fois le nombre du corps de caractère des autres lignes ».
Mais il y aura une troisième ligne en plus petit caractère, la dernière, où figurera votre vrai revenu mensuel après impôt, celui que vous toucherez effectivement et qui sera forcément plus bas.
Pour prendre un pareil soin à truquer pour 23 millions de salariés, la perception du bulletin de paie, jusqu’à indiquer par décret la grosseur des caractères qui masqueront le bidouillage, il faut que le gouvernement marche sur des œufs : en effet, il s’agit rien de moins, en espérant que cela choque le moins possible, que de supprimer le salaire brut, c’est à dire les cotisations pré affectées à la sécurité sociale, la part du salaire mutualisée, payées à la source par l’employeur, et de les remplacer par l’impôt non pré affecté, payé à la source par le… citoyen.
C’est la plus importante et la plus historique des « contre révolution Macron », il ose, c’est la fin de toutes les caisses de Sécurité sociale séparées, issues du programme du Conseil national de la Résistance de 1945. C’est la fin du lien direct emploi-salaire-protection sociale. C’est un hold up de 470 milliards en faveur des patrons. La mort des cotisations sociales, c’est la mort de la Sécurité sociale telle que nous la connaissions.
Gérard Filoche
3 Commentaires
Bonjour,
Avez-vous le lien legifrance vers le décret en question ?
Merci d’avance !
Pour info
> Cher(e)s camarades,
>
> Une issue positive vient d’être arrachée par les hospitaliers du
Rouvray, leur syndicat CGT, et l’intersyndicale organisée avec un comité
de grève.
> La grève était engagée de longue date sur des revendications précises.
> Aujourd’hui vendredi 8 juin, vers 16h, après un vote unanime de plus
de 200 hospitaliers (la plus forte assemblée du personnel depuis le
début du conflit), la signature de Madame Gardel, Directrice de l’ARS, a
été obtenue, sur un protocole de fin de conflit.
>
> Sans tout détailler, nous pouvons dire que l’ARS s’engage à :
> – Créer et financer 30 postes pour les activités et structures de
soin actuelles, selon un calendrier précis.
> – Arrêt des fermetures de structures extra-hospitalières, type CMP.
> – Ne pas retirer le service d’Addictologie au Rouvray.
> – Attribution quasi assurée d’une structure d’hospitalisation pour
les adolescents au Rouvray. Ceci devant mettre fin aux hospitalisations
de mineurs dans les structures d’adultes.
> – Projet restant à finaliser pour attribuer une Unité Hospitalière
Spécialement Aménagée (concernant les détenus) au Rouvray.
> – Accès à la Fonction publique pour un grand nombre de précaires
(CDD) travaillant actuellement au Rouvray.
>
> C’est une victoire majeure qui a été obtenue par la mobilisation du
personnel avec la CGT et l’intersyndicale. Toutes les structures de la
CGT ont pesé pour ce résultat.
> La solidarité des syndicats et des salariés des autres secteurs, en
particulier les cheminots, a été très importante. La manifestation du
lundi 4 juin dans Rouen, et le blocage total de Rouen le jeudi 7 juin en
témoignent.
> Tout au long de la grève, les messages de soutien, les saluts sur le
piquet de grève se sont multipliés.
>
> Les hospitaliers ont conduit leur grève. En obtenant des créations de
postes, les hospitaliers du Rouvray ont fait reculer l’étranglement et
les regroupements d’hôpitaux publics, ainsi que la politique d’austérité
qui prétend détruire les services publics.
> Nous sommes tous satisfaits de cette issue et de savoir que tous les
collègues vont pouvoir se reposer et soigner leur santé.
> La lutte et l’unité ont payé.
> Salut à Tous.
>
> Pour le secteur revendicatif, Bruno Ricque
>
> N’hésitez pas à faire circuler largement ce message, qui ne pourra
être adressé à tous les syndicats que lundi.
>
Au JO du 12 mai 2018, est publié un arrêté du 9 mai 2018 modifiant l’arrêté du 25 février 2016 fixant les libellés, l’ordre et le regroupement des informations figurant sur le bulletin de paie simplifié.