Enfumage sur une non-hausse du Smic

 

Muriel Pénicaud exclut un « coup de pouce au smic »  car « on sait que cela détruit des emplois, ce n’est pas la bonne méthode » puis elle « propose un Smic à 1210 euros nets » : « cela ferait + 1,8 % du salaire minimum soit plus de 400 euros par an ». Puis, elle reconnaît qu’il y a 35 euros de rattrapage automatique de l’inflation (à 2,2 % ?) et ensuite que le complément annoncé par Macron pour atteindre 100 euros sera une « prime d’activité » déjà prévue laquelle ne sera pas à la charge des employeurs mais de l’état (donc payée par les impôts des salariés).

 

Rien ne tient debout dans tout ca !  Au contraire de ce que dit Pénicaud, c’est le Smic et les salaires trop bas qui détruisent des emplois, car les salariés ne peuvent consommer et c’est ça qui fait mourir les entreprises.

 

Même Angela Merkel qui avait fait sa campagne électorale de 2013 sur le thème « smic = chômage » a été obligée de reculer et d’instaurer un Smic à partir de 2015. Même aux Etats-Unis, une grande partie des Etats ont adopté un Smic à 15 dollars de l’heure. Au Portugal et en Espagne le Smic a été récemment augmenté. La France est 6° au niveau de Smic brut en Europe derrière le Luxembourg (1998,50 euros) l’Irlande (1613,95) les Pays bas (1594,20) la Belgique (1562,59) le Royaume Uni (1463,80) avec l’Allemagne (1498).

 

En 2018 le Smic pour 35 h hebdomadaires et 151, 66 h mensuelles est encore à hauteur de 1148,47 euros nets et de 1498,47 euros brut ? L’augmenter à 1248 euros nets le 1erjanvier 2019 janvier stoppe la perte de pouvoir d’achat accumulée depuis 12 mois, sans la compenser vraiment. Ca ne satisfera pas les besoins légitimes, les gilets jaunes le crient chaque jour.

 

D’autant que Macron veut « en même temps » ôter l’assurance chômage et maladie du salaire brut : combien cela fera t il en moins finalement sur le salaire brut sur le bulletin de paie ?

 

Booster le Smic, est-ce booster tous les salaires en cascade ? Oui, si les patrons acceptent de négocier et si l’indice  de la fonction publique est réévalué !

 

En juin 1968 quand le Smig (salaire minimum interprofessionnel garanti) avait été augmenté de 33 % et le Smag (salaire minimum agricole garanti) augmenté de 55 %, cela avait bénéficié à toutes les entreprises et ouvert plusieurs années de prospérité.

 

Il a fallu la grève généralisée de mai 68 et l’occupation, pas seulement des places des villes et des ronds-points des champs, mais de toutes les entreprises pour l’imposer : décembre 2018 le peut aussi !

 

Gérard Filoche

 

 

 

 

 

20 Commentaires

  1. Bourboulon
    Posted 9 décembre 2018 at 22:22 | Permalien

    De 1148€ à 1210€, cela fait un écart de 62€, il me semble, et non de 62 centimes.
    Mais je peux me tromper….

  2. Bourboulon
    Posted 9 décembre 2018 at 22:28 | Permalien

    1210€ -1148€ = 62€
    Pas 62 centimes…

  3. Posted 10 décembre 2018 at 1:03 | Permalien

    Gérard,

    Il est si rare de voir mentionner la hausse du Smag lors des accords de Grenelle en 1968 ! Je ne puis manquer de te féliciter de l’écrire. Le jeune garçon que j’étais ne savait pas alors d’où cela venait mais il n’a pu que voir le changement considérable que cette hausse du Smag a entraîné dans sa campagne natale.

    https://yetiblog.org/mai-68-1-la-fin-du-temps-des-domestiques/

  4. Gilbert Duroux
    Posted 10 décembre 2018 at 11:06 | Permalien

    Gérard, que penses-tu du communiqué de la honte signé par sa confédération CGT en direct des locaux de la CFDT (déplorant la violence…des manifestants et appelant au dialogue social avec le gouvernement) ? Le premier ministre, lui, s’en est félicité («volonté d’apaisement», etc).
    Pour la Fédération Nationale des Industries Chimiques (FNIC) de la CGT, qui se désolidarise du communiqué signé par Philippe Martinez, cette signature est « un coup de poignard dans le dos ».

    « La FNIC de la CGT appelle à « entrer massivement en grève dès à présent comme dans le pétrole, le caoutchouc et la chimie, et, pour le Vendredi 14 Décembre 2018, journée de grève inter professionnelle ».

    Nous avons découvert avec stupeur et consternation le logo de la CGT sur la déclaration dite des organisations syndicales du Jeudi 6 Décembre 2018. Dans le contexte de guerre de classe dans notre pays, elle appelle, en complet décalage avec la réalité, à retrouver un dialogue et une écoute et elle dénonce toute forme de violence dans l’expression des revendications.

    Réuni en urgence, le secrétariat fédéral a décidé de se désolidariser totalement de ce communiqué.

    La FNIC de la CGT en condamne le contenu qui est indigne de la CGT, c’est un coup de poignard dans le dos de ceux qui luttent actuellement, qu’ils soient salariés, lycéens ou retraités.

    Nous désapprouvons ces modes de prise de décision dans la CGT, qui ne sont pas en adéquation avec les statuts. Avec quel mandat a été signé ce communiqué qu’appelait Emmanuel Macron de ses vœux ? Nous ne nous satisfaisons pas d’une traditionnelle réunion téléphonique programmée le Mardi 11 Décembre 2018, suivie d’une réunion des fédérations. La FNIC demande la réunion immédiate, donc dans les deux semaines, du Comité Confédéral National (CCN) de la CGT, en vertu du vingt huitième article des statuts de la CGT.

    L’heure n’est pas au dialogue social, elle est à imposer des négociations sous le contrôle du rapport de forces.

    Dans une période de tension sociale, le rôle de la CGT est d’être auprès des travailleurs et de ne pas être un supplétif du pouvoir patronal et gouvernemental dans un appel au calme auprès de ceux qui n’ont d’autre choix que de lutter.

    La violence n’est en rien dans l’expression des revendications, elle est dans les rapports sociaux subis par les plus démunis, les petites personnes et les sans-dents, tous ces salariés qui ne sont reconnus ni dans l’emploi, ni par le salaire, ni par des conditions de travail décentes. Si violence il y a, la responsabilité est à rechercher du côté des oppresseurs et non des opprimés.

    La FNIC de la CGT condamne la violence patronale, la répression syndicale et policière, la violence d’état et la complicité réformiste, qui sont la seule réponse des promoteurs de l’ordre capitaliste, Emmanuel Macron, Geoffroy Roux de Bézieux et la liste des autres organisations syndicales signataires de la déclaration.

    La FNIC de la CGT appelle ses syndicats à entrer massivement en grève dès à présent comme dans le pétrole, le caoutchouc et la chimie, et pour le Vendredi 14 Décembre 2018, journée de grève interprofessionnelle.

    En conséquence, la FNIC-CGT demande l’organisation immédiate d’un CCN dans les deux semaines, selon le vingt-huitième article de nos statuts confédéraux selon lequel « il peut être convoqué à la demande du tiers de ses membres sur un ordre du jour précis ».

    L’ordre du jour du CCN extraordinaire sera la stratégie de lutte, le processus de mobilisation et les modes de prise de décision et d’engagement de la CGT.

    Nous proposons en conséquence aux organisations qui souhaitent se prononcer pour la tenue de ce CCN extraordinaire de formuler leur demande par une réponse à tous de manière à comptabiliser les réponses ».

  5. Posted 10 décembre 2018 at 13:36 | Permalien

    j’ai corrigé merci

  6. Bourdais Marc
    Posted 10 décembre 2018 at 21:36 | Permalien

    Mr Filoche, je regarde avec curiosité et intérêt les analyses d’Etienne Chouard sur la représentativité de nos élus ainsi que sur sa proposition d’écriture d’une nouvelle constitution basé sur une assemblée citoyenne tiré au sort. L’analyse de la situation actuelle est terriblement pessimiste mais force est de constater qu’elle semble assez juste. Qu’en pensez-vous ?

  7. Posted 10 décembre 2018 at 23:34 | Permalien

    je suis pour une constituante et une VI° république (cf mon livre macron ou la casse sociale) mais contre le tirage au sort, la democratie doit etre consciente et développée jusqu’au bout

  8. Bourdais Marc
    Posted 11 décembre 2018 at 18:31 | Permalien

    Les jurés d’assise ne sont donc pas conscients ?
    Ils peuvent faire des erreurs mais au moins c’est de bonne foi. Vous ne semblé pas tenir compte de la nature corrupteur du pouvoir et du désir inné de se perpétuer. Il me semble déjà bien difficile de prendre des décisions dans l’intérêt général, y inclure des conflits personnels ne parasite t’il pas systématiquement le jugement ?

    Pour moi il n’existe qu’une seule façon de garantir l’impartialité des décideurs : Qu’ils ne puissent tirer aucun profit personnel de leurs décisions et qu’ils représentent le peuple dans sa diversité. Pour cela le tirage au sort me semble une voix intéressante. C’est pourtant insuffisant car pour que les débats ne soient pas faussés, cela nécessiterait une information honnête et pluraliste, les vecteurs de corruptions seraient donc déplacés vers les sources d’informations et la sélection des experts. Mais cela n’est t’il pas déjà le cas aujourd’hui ?
    Le service public, tant au niveau de l’information que des sciences prendrait alors une place prépondérante.

    La réflexion est ouverte et je ne doute pas de votre bonne volonté, mais pour la VI république que vous appelez de vos vœux soit crédible, vous devrez répondre à cette question simple : techniquement, comment dissocier la prise de décision des politiques, des avantages personnel qu’ils pourraient en tirer ?

  9. Gilbert Duroux
    Posted 16 décembre 2018 at 0:16 | Permalien

    Comme je suis pour l’introduction d’une dose de proportionnelle, je pense qu’on peut aussi envisager d’introduire une dose de tirage au sort. Parce que notre système représentatif n’est en rien représentatif. Combien d’ouvriers (au sens large) à l’Assemblée nationale ? Même le grand parti de gauche, celui qui était au cœur de la gauche selon Gérard Filoche, n’est pas capable de dégotter un ouvrier.

  10. Posted 16 décembre 2018 at 15:24 | Permalien

    « L’homme ne vit pas seulement de politique » (Trotski, 1923). Le nationalisme consiste à croire dans la supériorité intrinsèque de sa propre nation ou de son pays, et donc, dans une version particulièrement peu évoluée, de toute production de ce pays. S’agissant de la sécurité sanitaire (concept plus objectif que les qualités organoleptiques, le goût pour simplifier), la France n’est évidemment pas exempte de problèmes et même de scandales. cf. l’affaire du lait maternisé Lactalis. Mais la Chine l’est-elle davantage, voire simplement au même niveau, ne serait-ce qu’en raison de l’état en RPC des libertés d’organisation et d’expression ? Il se trouve que les parents chinois qui le peuvent paient deux fois plus le lait maternisé des marques étrangères, et pas par snobisme ! La question de la disponibilité, voire de la qualité des médicaments (largement liées à la destruction de l’industrie pharmaceutique en France) est-elle, sans intérêt ? Là, il ne s’agit plus de clins d’oeil, qu’on peut trouver amusants, un peu ou pas du tout.

    Le dépassement des identités nationales est une tâche de très longue haleine, à ne pas confondre avec leur négation. Si nous sommes tous d’accord sur la lutte contre les égoïsmes nationaux et la nécessité d’identités culturelles ouvertes (dans tous les sens du mot culture), j’espère que nous le sommes aussi pour dire que cette volonté de dépassement n’entraîne pas le mépris envers, pour ne prendre que cet exemple, toutes les langues qu’il faut, toutes, préserver. (Message personnel : Tanben la lenga d’òc, Peire R !) Si la langue maternelle (certains en ont deux, mais presque jamais plus) est un élément évident de l’identité de chacun, les pratiques alimentaires n’en sont pas absentes. Bien sûr, elles sont moins profondément ancrées en chacun : en 1988, Jacques Mehler, de l’École des hautes études en sciences sociales à Paris, et ses collègues ont montré que les nouveau-nés préfèrent écouter leur langue maternelle plutôt qu’une langue étrangère (https://www.pourlascience.fr/sd/linguistique/comment-les-enfants-apprennent-leur-langue-maternelle-6095.php). Sans être pour autant condamnés à devenir des nationalistes !

    Quant à Jaurès, c’est précisément pour ne pas le réduire à une formule que j’ai cité Candar, qui le connaît certainement mieux qu’aucun de nous. On est libre évidemment de critiquer Jaurès, comme l’ont fait Rosa ou Lénine. Mais on ne peut nier son refus d’opposer internationalisme et patriotisme, dès 1893 et dans les deux décennies qui ont suivi. Voir son intervention au congrès d’unité de 1905 : si Hervé a raison de refuser de faire de la patrie une idole, il a tort d’avoir dit « Que m’importe d’être allemand ou français ». J.-P. Scot développe : « La société communiste future rassemblera toutes les nations, porteuse chacune de leur histoire, de leur langue, de leur littérature, de leur culture, de leurs traditions, de leur génie particulier » (Jaurès et le réformisme révolutionnaire).

    Une dernière citation : « L’humanité nouvelle ne sera riche et vivante que si l’originalité de chaque peuple se prolonge dans l’harmonie totale, et si toutes les patries vibrent à la lyre humaine » (28 juin 1912).

    Merci pour leur patience à ceux qui ont lu tout ce message ; amitiés, aussi, aux autres !

  11. Posted 16 décembre 2018 at 15:24 | Permalien

    Une campagne clin d’oeil ? Personnellement cela ne me fait pas sourire tant son chauvinisme mal assuré me semble pathétique.

    >
    Où en sommes-nous ? A disserter sur la défense « des artisans et producteurs français » ou encore les boyaux utilisés pour la saucisse de Morteau que viennent de Chine. Où est passée la lute de classe ? La nécessité d’unifier le salariat dans un combat commun qui est la seule voie pour dépasser les identités nationales. Consommer français laisse entendre que la responsabilité des délocalisations serait du côté des consommateurs sous couvert de bonne conscience écologique. Nous sommes dans le confusionnisme souvrainiste le plus total. Ce qui flatte par ailleurs un rapprochement avec le MRC des plus douteux. On nous dit consommer français vous allez conserver des emplois en France. Franchement, on prend les gens pour des cons.

    > Jaurès parlons-en : « misérables patriotes qui, pour aimer et servir la France, ont besoin de la préférer. » La patrie de Jaurès, c’est la République sociale et non pas la vision mercantile d’une préférence nationale en matière de cadeaux de Noël. Quant on rabaisse les enjeux politiques à de tels principes démagogiques on ne peut que desservir tout idéal socialiste.

    >
    Bien sûr que notre consommation doit-être responsable, locale, mais doit-on la rappeler à l’insignifiance de nos frontières nationales ?

    >

  12. Posted 16 décembre 2018 at 15:25 | Permalien

    Bonjour Mr Filoche, ( et merci!)

    Désolé de ma naïveté, je ne connais pas grand chose à tous cela,

    Mais voici mon interrogation de jeune retaité ;

    Pension : 50% pour le privé et 70% pour le public ? n’est-ce pas de la discrimination salariale ?
    Premiere demande :Pourquoi les G.J. ne demandent ils pas 60% pour tous, complementaire comprise ?

    Je suis severement indigné !

    2. Deuxieme demande : Pourquoi les G.J. ne demandent ils pas que dans toutes les primes perçu, ne pas mettre la moitié dans le salaire fixe afin d’augmenter la retraite même si la prime est divisé ( ou quelque chose comme cela), afin d’être prise en compte pour le calcul de la retraite ?

    Je pense qu’avec une des 2 sujestions, les millions de retraité serait d’accord ?

    Réve ?

    Cordialement,

    Serge BUSCEMI

  13. Posted 16 décembre 2018 at 15:25 | Permalien

    Un projet politique ne peut être conçu que globalement.

    La campagne de Maurel est une réponse à une bonne question : comment remédier à notre important déficit commercial (qui varie selon les cours du pétrole de 0 en 2004 à 35 Mrds € aujourd’hui en étant passé par 75 Mrds € en 2011)
    Mais comme souvent, elle n’est pas bonne parce que partielle.
    Elle ne prend en compte que les importations pour lesquelles (un peu comme avec la dépendance des ruraux au pétrole) il n’existe pour certains produits plus d’offre française.
    Elle ne prend pas en compte le fait qu’avec de faibles revenus le consommateur fera passer le prix avant un « patriotisme économique », seul moyen pour lui de conserver un peu un niveau de vie décent (donc une telle campagne ne peut s’adresser qu’à de plus aisés).
    Elle ne prend pas en compte les exportations, et comment les augmenter, ce qui serait la vraie réponse internationaliste.
    Derrière cela, il y a une vraie question : la politique industrielle de la France.

    La réponse de Macron « baisser les impôts des plus riches pour qu’ils investissent » n’est pas la bonne. Ils investissent peut-être, mais pas en France.
    Et depuis Montebourg, aucun homme politique de gauche n’en parle.

    Ce sujet sérieux mérite mieux que la réponse de Maurel
    Il est complexe et ne peut être traité par des mesurettes ou des effets d’annonce.

    Amicalement,

    HC

  14. Posted 16 décembre 2018 at 15:26 | Permalien

    Bonjour,

    du temps où il fut Président, J. Chirac s’était à quelques jours de distance, réjoui de la vente d’Airbus à la Chine tout en se plaignant de l’importation de pyjamas chinois. Mais si nous n’achetons pas de pyjamas chinois avec quel argent les Chinois achèteront-ils nos avions.

    Les théories qui décrivent les échanges internationaux ont admis depuis 200 ans qu’il fallait s’intéresser, d’abord, à l’échange en tant que tel et non pas à tel ou tel secteur. La hausse actuelle du déficit commercial des Etats-Unis, en dépit des mesures protectionnistes de Trump semble montrer l’importance de la vision globale contre la vision par produits.

  15. Posted 16 décembre 2018 at 20:33 | Permalien

    A propos du référendum d’initiative citoyenne (RIC)

    Le RIC est l’un des mots d’ordre centraux des Gilets jaunes. Il doit, me semble-t-il, être pris au sérieux et ne pas être écarté au nom de principes abstraits.

    Ce mot d’ordre à deux points communs avec celui du refus de la taxe sur l’essence et le gasoil.

    - Il est, à un moment donné de la mobilisation l’un des deux mots d’ordre centraux (les plus repris) avec « Macron démission ! »

    - Il n’est pris en considération, de façon directe, par aucun programme des organisations qui se réclament de la gauche.

    Il n’a pas été très difficile de reprendre le mot d’ordre des Gilets jaunes sur le refus des taxes sur l’essence et les carburants.

    - Une taxe n’a d’intérêt que si elle provoque un changement de comportement or, la taxe de Macron ne pouvait changer aucun comportement car les dépenses en carburant des habitants des zones rurales et périurbaines, étaient contraintes.

    - Ce refus ne remettait pas en cause l’instauration d’une taxe carbone (qui aurait pu changer les comportements et auraient eu un sens) pour les 1 400 sites les plus polluants, pour le kérosène, pour le fuel lourd maritime. Ceux-là même que, justement, Macron avait refusé de taxer.

    Le problème du RIC st plus compliqué.

    Il faut, d’abord, prendre en compte le fait que ce mouvement refuse toute démocratie représentative. Les Gilets jaunes n’ont pas confiance et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Il faut, également, prendre en compte le fait que cette volonté de démocratie directe a été, jusqu’à maintenant, leur force et que cette volonté de voir les gens prendre en mains leurs propres affaires est un gage pour l’avenir.

    Il faut aussi considérer que le refus d’un référendum ne peut pas être un principe, ce qui signifierait qu’il ne pourrait souffrir aucune exception.

    Pourquoi ?

    Je suis, tout d’abord, pour un référendum révocatoire au bout, par exemple, de deux ans de mandat. Je ne suis certainement pas le seul camarade de GDS.

    J’estime, ensuite, qu’il faut juger, dans une situation concrète, l’intérêt ou non d’un référendum.

    . En 1946, je pense qu’il était juste que le projet de Constitution de la IVème République adoptée en septembre par une Assemblée nationale constituante, soit soumis à référendum en octobre. Ce référendum qui était l’aboutissement d’un processus démocratique.

    . En 1958, j’aurais, à l’inverse, été contre le référendum qui ratifiait la Constitution de la Vème République. Il ne clôturait en rien un processus démocratique. Au contraire, le référendum eut lieu après le coup d’État qui venait d’avoir lieu à Alger et sous la menace d’un nouveau coup d’État.

    . En 1969, j’étais pour le référendum proposé par de Gaulle et j’avais voté allégrement « non » au référendum sur la transformation du Sénat parce que le Général avait annoncé qu’en cas de victoire du « non » il démissionnerait. Ce qu’il a fait. C’était une forme de « référendum révocatoire » mais doublement sous conditions : il avait lieu à l’initiative du président de la République et c’est ce dernier qui décidait s’il devait ou non démissionner à la suite d’une réponse négative.

    . Pourtant, un peu plus d’un an plus tôt, lorsque de Gaulle avait proposé un référendum, en plein mois de mai 68, afin de mettre fin à la grève générale, j’avais accueilli sa proposition en éclatant de rire. Je n’étais surtout pas favorable, à ce moment-là, à un référendum. Je n’étais pas le seul. Nous étions des millions à partager cet état d’esprit et avoir éclaté de rire à l’annonce du Général. De Gaulle a donc dû remettre son référendum dans sa grande poche kaki, avec son mouchoir par dessus.

    . Je serais aujourd’hui, tout à fait favorable à ce que Macron imite de Gaulle et organise un référendum (sur le Sénat, la politique qu’il mène…) car le résultat nous en débarrasserait à coup sûr. Mais Macron n’est pas de Gaulle et s’il a pu croire, pendant 18 mois, que le costume constitutionnel du Général était à sa mesure il a dû déchanter. N’est pas Bonaparte qui veut et, dans n’importe quelle situation !

    . J’étais très satisfait de la victoire du « non » au référendum sur le TCE, en France, aux Pays-Bas, en Irlande. J’étais tout aussi satisfait de la panique qui a conduit l’UE à faire en sorte que tous les référendums prévus soient supprimés (quand les États avaient le choix entre un référendum et une ratification parlementaire) et que même des ratifications parlementaires déjà programmées soient différées, tant elle craignait la contagion.

    . J’étais contre le fait que le traité de Lisbonne (copie conforme de l’essentiel du TCE dans un ordre différent) soit ratifié par voie parlementaire, sous Sarkozy : seul un référendum pouvait défaire ce qu’un référendum avait fait.

    . Aujourd’hui, je suis à fond pour qu’un référendum soit organisé au Royaume-Uni afin d’arrêter le « Brexit » et la fragmentation de l’UE qu’il accélère.

    On peut comprendre également ce que signifierait, « être en situation » en tentant ou même en s’imaginant tenter de convaincre des Gilets jaunes réunis sur un rond-point, du refus du RIC, en argumentant du fait, qu’en Suisse, ces référendums ne réunissent le plus souvent que moins de 30 % des électeurs. Le succès serait garanti.

    Que faire ?

    Je n’ai bien sûr pas de solution toute faite.

    Il me semble qu’il faudrait que GDS affirme clairement son soutien à l’instauration d’un « référendum révocatoire » d’initiative citoyenne.

    Le mot d’ordre qui compléterait (ou plutôt engloberait) ce « référendum révocatoire » serait celui de « processus constituant ». Mais ce mot d’ordre serait, aujourd’hui, propagandiste, compris par une petite minorité. Seule une convergence massive des luttes avec d’autres secteurs et, en premier lieu, les gros bataillons du salariat, pourrait en faire un mot d’ordre compréhensible par des millions de personnes et le mettre à l’ordre du jour.

    J’insiste que le fait qu’il devrait s’agir d’un « processus constituant », conforme aux processus constituants les plus démocratiques qui se sont déroulée en Europe depuis 1789 et non de l’élection d’une simple Assemble constituante ou, pire, de l’élection d’une Assemblée nationale qui ferait office, dans un 1er temps, d’Assemblée constituante.

    Un processus constituant signifierait :

    1- L’élection d’une Assemblée constituante élue uniquement pour élaborer une Constitution. Cela écarterait le risque de voir ces membres soupçonnés de vouloir faire une carrière politique puisque cette Assemblé serait dissoute aussitôt après qu’elle ait voté un projet de Constitution.

    2- Les discussions de l’Assemblée constituante seraient entièrement publiques, comme le permettent, sans problème, les moyens techniques actuels. Les Gilets jaunes, comme l’ensemble des électeurs, pourraient ainsi contrôler, en direct, comment leurs élus défendent ce pourquoi ils ont été élus. C’est un procédé particulièrement efficace que le mouvement ouvrier (Solidarnosc, dirigée par Lech Walesa) avait, si mes souvenirs sont bons, utilisé lors de la grève du chantier naval de Gdansk en 1980. Les discussions entre les représentants des salariés et la direction des chantiers étaient retransmises par haut-parleurs.

    3- Le projet de Constitution voté par l’Assemblée constituante serait soumis à référendum. Les électeurs auraient, ainsi, le dernier mot du processus démocratique. Leurs opinions ayant été, auparavant, éclairés pour tous les débats et les commentaires sur les débats de l’Assemblée constituante.

    4- Si le référendum rejette le projet de Constitution, une nouvelle Assemblée constituante est élue et le processus recommence. C’est la condition pour que les électeurs aient vraiment le dernier mot dans ce processus démocratique.

    Soutenir une telle perspective devrait nous amener à approfondir notre programme pour examiner comment prendre en compte la volonté de démocratie directe voulue par les Gilets jaunes avec leurs propositions de RIC, mais aussi d’Assemblée citoyenne tirée au sort. Le mouvement réel doit nous amener à enrichir notre programme et à ne pas nous contenter des éléments (justes) que nous avançons pour une 6ème République.

    Amicalement,

    JJ

  16. Posted 17 décembre 2018 at 5:48 | Permalien

    Bonsoir,

    Je suis pour l’idée du RIC car c’est un moyen de combler un vide législatif concernant un droit constitutionnel. Mais je refuse l’appel qui demande sa mise en œuvre, car le RIC n’est pas d’actualité : cet appel est un instrument dont la fonction actuelle est de reporter les revendications sociales aux calendes grecques. Or, ce sont les revendications sociales et écologiques qui vont garantir l’unification du mouvement des GJ et construire son indépendance à l’égard de la droite. C’est une revendication institutionnelle, qui n’est qu’un moyen pouvant permettre de satisfaire des revendications sociales en dehors des mobilisations sociales d’ampleur.
    Se lancer dans un combat pour une bonne idée, à tout moment et dans toutes circonstances, peut ne pas être une bonne idée. Ce qui viendra à son heure, n’est pas toujours une urgence…

    A+
    Pierre Ruscassie

  17. Posted 17 décembre 2018 at 9:25 | Permalien

    Je suis choqué d’un « post » d’un certain « Antonin Grégoire » : il me reproche de

    « partager Le Grand Soir, partager Boris le Lay (fondateur du site antisémite Démocratie Participative), filer des interview à LibertéTV, (ajouté au dossier donc de la défense passionée de « Siné crème des hommes » et des discussions Palestine avec Bruno Gaccio) »

    Ce genre de type fait partie de la police de la pensée, de ces messianiques dangereux qui se croient mission de nettoyer « la tache » (selon Philippe Roth) de leurs contemporains.

    Ainsi il m’avait déjà attaqué en décembre 2017 crayonnant d’insultes le texte d’appel des personnalités qui me soutenaient
    le voila maintenant qui mêle des faits totalement différents pour essayer de me porter une ombre globale :

    1°) « la crème des hommes » il y en a peu qui connaissent cette expression que j’ai utilisée en faveur de mon ami Siné. Et j’ai bien fait de défendre ainsi Siné contre ces libéraux, tous passés du PS chez Macron, animateurs aujourd’hui de ce qui reste pitoyablement de Charlie Hebdo. Siné était attaqué par le fils et le père Sarkozy, par l’infâme corrompu Philippe Vall, et les religieux et sectaires derrière, et il eut la dignité, pour se défendre, de ne jamais invoquer le fait que sa femme était juive, refusant de sombrer dans le communautarisme de bas étage. De meme que je me refuse d’insister sur ma propre vie et mes proches, car je méprise ceux à la Nadine Morano qui se font ainsi des « titres » dans leur entourage pour donner des leçons aux autres.

    2°) « partager le Grand Soir », non, je ne le fais pas, il y a quinze ans, au début, quand ils avaient encore de bons articles, j’en ai repris quelques uns, mais ce n’est plus le cas, à ma connaissance, depuis longtemps. Depuis je préfère Bastamag. Je note que dans l’expression « Partager le Grand Soir », il y a déjà amalgame, police de la pensée, mensonge, approximation, intention de nuire. Je le dis, s’il (re) surgissait a nouveau, un bon article en provenance de ce site que je ne consulte jamais, je le partagerais, tant sont bêtes les gens qui, au nom du « support » rejettent de bonnes analyses.

    3°) « partager Boris le Lay »… là ce mec est plus que fallacieux. Un film a été fait par des gens de Pau, sur les 3000 manifestants, gilets jaunes gilets rouges avec nos propres copains de là bas. Excellent film, qui, au début du mouvement GJ démontrait déjà son caractère de masse. Plus de 1,51 million de gens l’ont repris partout. Une dénommée Zohra Bitan macroniste endiablée, a observé que dans un petit coin, un certain Boris Le Lay du site anonymement appelé « démocratie participative » (sic) avait indiqué qu’il était un des re-diffuseurs du film. Je ne savais pas plus que les autres qui était ce Boris Le Lay. On m’a dit alors que c’était un néo nazi, j’ai cessé, pour ma part, alors, de rediffuser cette version du film. Mais il fallait déjà en tenir une sacrée couche réactionnaire anti GJ pour accuser 1,5 million de personnes de rediffuser un nazi ! A moins que ce ne soit une attaque seulement concentrée contre moi et je devine alors la perversité qui motive les salauds qui l’ont faite, et donc celle de ce dénommé Antonin Grégoire qui la reprend amalgamée aux autres.

    4°) « filer des interview à Télé liberté » : c’est mon éditeur JD Belfond qui y a organisé UN ITV sur mai 68, entre autres ITV, à l’occasion de la sortie de mon livre « mai 68 vivant ». Cet ITV unique a été réalisé dans des conditions où ma parole était intégralement libre et respectée, d’ailleurs sans doute le meilleur ITV ou j’ai pulvérisé les thèses complotistes existantes sur mai 68. Chez ce salopard de Antonin Grégoire cela devient « filer des interviews à Télé liberté ». cela me rappelle Pierre Broué qui fut chassé des lambertistes parce qu’il avait donné une conférence sur sa belle biographie de Trotsky (Fayard) aux amis de Bertrand Renouvin « aile gauche » d’Action française (qui votait Laguillier…)

    5°) Je n’ai jamais eu de discussion particulière avec Bruno Gaccio, que j’aime bien par ailleurs, sur la Palestine. Ce garçon proche ex-des « guignols de l’info », de Ruffin, de nous, de Sine mensuel, est fort sympathique au demeurant et je ne vois pas à quoi ton sale type fait allusion. Par contre D&S publie depuis 20 ans, un « post it Palestine », auquel les 9 parties civiles contre moi, CRIF, LICRA, MRAP, France Israel, Ben Gourions’fan, Avocats sans frontières, Goldnabel, Attali’s Boy n’ont rien pu trouver à redire. En 55 ans de militantisme, ces 9 parties civiles communautaristes acharnées ont épluché toute ma vie et n’ont rien trouvé à critiquer. Par contre, on a observé devant le tribunal qu’elles étaient plus nombreuses et plus présentes contre moi que contre… Soral ! On comprend ainsi leurs vraies motivations tout comme celles de cet « Antonin Grégoire ».

    6°) « Russia to day » : maintenant toute la gauche, et tous les intellectuels parlent à Russia to day, la liste est interminable, ils l’affichent et on peut aller la vérifier sur leur site, et cela vaut bien BFM ou CNN. Aucun support télé n’est respectable, aucun. BFM c’est Drahi, Cnews c’est Bolloré, LCI c’est Bouygues, et le service public nous boycotte. Tous sont pervers, et si on doit mettre des degrés, BFM bien plus que Russia to day. Je n’y vais que rarement, et sur invitation en direct ce qui me permet de contrôler ma parole et de la reproduire de façon maitrisée sur nos réseaux.

    Ce qui est choquant, c’est que les 6 points que je viens de soulever sont tous différents, mais qu’il n’y a qu’UN salopard pour les amalgamer c’est cet Antonin Grégoire. C’est ce genre de type qui devrait être accusé, de même que les 9 parties civiles que j’ai eues contre moi et que le tribunal a débouté. C’était l’hystérie bien connue de la chasse aux sorcières ciblée et illustrée de mensonges et quand on cherche in fine, ce sont ces gens là qui ne sont pas très propres : ils ont une forme de sectarisme, de racisme, de communautariste qui consiste à en accuser les autres.

    GF

    « En 40 ans ont été saccagés tout ce qui faisait communauté nationale et participait à le renforcer : Service national, drapeau français, rigueur éducative, patriotisme, art de vivre qui fait la splendeur de notre pays et j’en passe. Le carnage est tel qu’on se demande qui on est ! » Zorha Bitan

    « J’ai toujours préféré à ça, la Commune de Paris, Sans famille, les Misérables, Gervaise, le temps des cerises, la chanson de Craonne, le déserteur, ma gueule de métèque et la révolution permanente, c’est mon coin de sol chéri et c’est pas le même que le tien », GF

    Comme le dit Acrimed :

    « Je pèse mes mots : les ordures qui ont accusé @gerardfiloche d’antisémitisme (comme ils l’avaient fait avec Siné) vont devoir ravaler leurs crachats. Nota bene : cela fait plus de 50 ans que je suis très souvent en désaccord politique avec lui (et réciproquement…) Henri Malher

  18. Posted 17 décembre 2018 at 13:01 | Permalien

    En 1817, David Ricardo écrivait :

    « L’Angleterre peut se trouver dans des circonstances telles qu’il lui faille, pour fabriquer le drap, le travail de cent hommes par an, tandis que, si elle voulait faire du vin, il lui faudrait peut-être le travail de cent vingt hommes par an : il serait donc de l’intérêt de l’Angleterre d’importer du vin, et d’exporter en échange du drap.
    En Portugal, la fabrication du vin pourrait ne demander que le travail de quatre-vingts hommes pendant une année, tandis que la fabrication du drap exigerait le travail de quatre-vingt-dix hommes. Le Portugal gagnerait donc à exporter du vin en échange pour du drap. Cet échange pourrait même avoir lieu dans le cas où on fabriquerait en Portugal l’article importé à moins de frais qu’en Angleterre. Quoique le Portugal pût faire son drap en n’employant que quatre-vingt-dix hommes, il préférerait le tirer d’un autre pays où il faudrait cent ouvriers pour le fabriquer, parce qu’il trouverait plus de profit à employer son capital à la production du vin, en échange duquel il obtiendrait de l’Angleterre une quantité de drap plus forte que celle qu’il pourrait produire. »
    David Ricardo (1817), Des principes de l’économie politique et de l’impôt (trad. française, 1847)

    Ce texte est très connu, et il a été des milliers de fois utilisé pour justifier le libre échange. Toutefois, il est rare que les auteurs citent un paragraphe qui le suit de près :

    « On ne peut échanger le travail de cent Anglais pour celui de quatre-vingts autres Anglais ; mais le produit du travail de cent Anglais peut être échangé contre le produit du travail de quatre vingt Portugais, de soixante Russes ou de cent vingt Asiatiques. Il est aisé d’expliquer la cause de la différence qui existe à cet égard entre un pays et plusieurs : cela tient à l’activité avec laquelle un capital passe constamment, dans le même pays d’une province a l’autre pour trouver un emploi plus profitable, et aux obstacles qui en pareil cas s’opposent au déplacement des capitaux d’un pays à l’autre. »

    Ricardo conditionne donc l’efficacité économique du libre échange au contrôle des capitaux.

    Certes, concernant la production de vin, l’avantage comparatif du Portugal est naturel par rapport à l’Angleterre. Mais concernant la production de drap, la libre circulation des capitaux aurait entraîné l’investissement Anglais dans des manufactures portugaises pour y faire travailler des salariés à plus bas coût, aurait enrichi les détenteurs de capitaux Anglais et appauvri leur classe ouvrière en la privant de travail.

    Bref, autant le premier paragraphe peut décrire quelque peu les relations actuelles entre l’Europe et la Chine, autant c’est bien le second qui décrit la situation interne en Europe.

    Toujours en suivant Ricardo, en Europe, la montée des inégalités est inéluctable car l’enrichissement lié au libre échange ne se fait plus sur une base géographique (ce ne sont plus les populations des pays qui profitent chacune du commerce), mais sur une basse de classe (ce sont uniquement les détenteurs de capitaux qui en bénéficient).

    Plusieurs alternatives existent à cela :

    L’option libérale : Une plus forte mobilité des salariés en Europe, afin qu’ils suivent les investissements. Cette mobilité existe déjà quelque peu, mais est réduite aux salariés éduqués maîtrisant la langue du pays d’accueil. Il y a bien quelque 100.000 français à Berlin. Mais ils ne sont pas issus, pour l’immense majorité, des classes populaires qui restent liées à leur territoire faute de pouvoir s’insérer dans la société Allemande.

    L’option radicale : sortie de l’Euro et contrôle des changes.

    L’option écologique, qui a mes faveurs : la valorisation des circuits courts et du consommer local qui peuvent résoudre ces paradoxes et entrainer une réindustrialisation de tous les territoires.

    Dans l’état actuel des choses, une campagne « acheter français » ne peut que soutenir l’option radicale. Et pour avoir côtoyé Emmanuel et ses proches jusqu’au 13 octobre, je sais qu’ils pressentent cette évolution comme inéluctable.

    Leur ralliement à la FI se base sur leur volonté de ne pas être les derniers des mohicans européistes, contraints à défendre l’option libérale. La troisième option n’étant ni dans leur culture, ni en conséquence dans leur champ de vision, elle n’a pas été débattue en interne.


    Vincent GRENIER
    PS Nantes Nord, BF44, CN

  19. Posted 17 décembre 2018 at 14:24 | Permalien

    A Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste
    Le 18 décembre 2018
    Cher camarade,
    Par un jugement rendu le 12 décembre 2018, Gérard Filoche a été relaxé de toutes les accusations d’antisémitisme portées contre lui.
    Les attendus du jugement sont particulièrement clairs. Il y est noté que parmi les milliers de tweets émis par Gérard Filoche depuis 2009 aucun n’a été trouvé « susceptible d’être qualifié d’antisémite ou de provoquer la haine ». Il y est indiqué qu’il n’est pas contesté que Gérard Filoche est « un des membres fondateurs de SOS-Racisme et a été la plume d’ouvrages écrits sous le nom de plusieurs présidents de SOS-Racisme ». Ce que tous les dirigeants du Parti socialiste savaient.
    Or les accusations extrêmement graves d’antisémitisme ont été portées contre Gérard Filoche lors du Bureau national du Parti socialiste du 21/11/17, réunion à laquelle il n’avait pas pu participer. Présent a un congres CGT FNATH a Angers, il s’en était excusé, avait envoyé une lettre qui, hélas, n’a pas été diffusée aux membres.
    Sans respect d’aucune procédure statutaire, l’honneur de Gérard Filoche a été piétiné. Plusieurs hauts responsables de l’époque du PS n’ont pas hésité à soutenir devant la presse de telles accusations, sans à aucun moment vouloir écouter, entendre et retenir les explications de Gérard Filoche.
    Gérard Filoche a quitté le Parti socialiste et anime aujourd’hui un réseau de militant.es, la Gauche démocratique et sociale (GDS). Cela ne devrait pas empêcher le Parti socialiste, au vu du jugement de relaxe, de publiquement prendre acte que les accusations que ses responsables avaient porté contre lui en janvier 2018 n’étaient pas fondées, et qu’il s’en excuse.
    Un parti qui se réclame des valeurs démocratiques de la gauche se doit de revenir sur des déclarations publiques infamantes tenues l’encontre d’une personnalité qui milite depuis plus de 50 ans pour la défense des salarié.es tant syndicalement que politiquement, et pour qui la lutte contre le racisme et contre l’antisémitisme sont des valeurs fondamentales du combat pour l’émancipation humaine.
    En avril 2018, Gérard Filoche a publié un livre « Manifeste contre le racisme et l’antisémitisme ». Le Parti socialiste devrait le recommander à la lecture de ses adhérents et responsables comme un bon outil d’éducation populaire à ce sujet.
    Dans l’attente d’une réponse, reçois nos salutations militantes
    Pour la Gauche démocratique et sociale
    Sybille Fasso (membre du CN du PS de à, conseillère municipale Paris),
    Georges Martel (permanent du secteur entreprises du PS de à),
    Eric Thouzeau (membre du Conseil national du PS de 1994 à 2017, Conseiller régional GDS des Pays de la Loire)

  20. Posted 17 décembre 2018 at 14:29 | Permalien

    Plus
    Chic, ma première invitation à Télé Poutine ! Je serai ce soir sur le plateau de @IDIRTFr l’émission de Frédéric Taddei (@RTenfrancais ) pour parler des #Giletsjaunes avec Emmanuel Todd. C’est à 19 heures.
    Daniel schnedermann

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