défendre « la Sécu »et « La sociale » pour le journal « l’Alsace » Gerard Filoche à Sewen le 17 mai

1) Entre 1945 et aujourd’hui, comment a évolué la sécurité sociale? Quelle est la situation actuelle?
Issue du programme du Conseil national de la Résistance et mise en place par le ministre Ambroise Croizat, la Sécurité sociale est le plus intelligent et le plus beau des systèmes jamais imaginés pour une protection sociale d’ensemble des salariés. Il est basé sur des cotisations sociales salariales et patronales qui ne sont ni une charge, ni un impôt, mais une partie du salaire, brut et super brut, pré affectée, collectée par un organisme privé, séparément du budget de l’état, et redistribuée à chacun selon ses besoins. Hélas, depuis 1945, ce système a été sans cesse remis en cause, attaqué rongé, par le pouvoir et le patronat (ordonnances Pompidou de 1966-67, ordonnances Juppé de 1995, ordonnances Macron en cours).
2) Comment en sommes-nous arrivés là (l’opportunité d’évoquer, entre autres, le contenu de votre ouvrage Macron ou la casse sociale)?

Depuis trente ans, le travail a perdu plus de 10 points par rapport au capital. Et les capitalistes sous la pression rapace de la finance, veulent sans cesse baisser le cout du travail. Ils ont bloqué le salaire net. Et comme je le décris dans mon livre « Macron ou la casse sociale » (Ed. L’Archipel)  Macron supprime le salaire brut, les cotisations sociales, pour les remplacer par un impôt à l’Etat et ensuite les salariés devront faire appel aux assurances privées et complémentaires. Il s’agit d’alléger de 498 milliards ce que paient les patrons en salaires, un gigantesque hold up anti social.

3) La sécurité sociale est-elle adaptée aux mutations de la société et du salariat (petits indépendants, à l’écart des syndicats ou oubliés par eux…) ? Doit-elle être réinventée ? Comment peut-elle être réinventée?

Bien sur, la Sécurité sociale est adaptée puisque 90 % des actifs d’aujourd’hui sont des salariés, il ne reste plus que 10 % d’indépendants (alors qu’ils étaient 45 % en 1945). Il est donc imaginable de supprimer le RSI, trop cher et en perdition, et de n’avoir plus qu’une seule Caisse universelle avec des taux de cotisations similaires. Il faut supprimer toutes ces « complémentaires », « caisses de prévoyance », ces 400 « mutuelles » mal gérées : elles coûtent 25 % de frais de gestion alors que ceux de la Sécu ne sont que de 5 %. Reconstruisons une seule grande Sécu pour toutes et tous, une seule cotisation universelle proportionnelle et plafonnée, et réorganisons des élections pour que ce soient nos syndicats qui gèrent nos caisses comme en 1945.

Bien à vous,
Bien a vous, gerard filoche
Romain Gascon
Journal L’Alsace

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