Macron menteur ! tout travail est pénible et Lubrizol est toxique

“Moi je n’adore pas le mot de ‘pénibilité’, parce que ça donne le sentiment que le travail c’est pénible.” (Macron à Rodez le 3 octobre).

Ce qui est pénible c’est d’avoir un président comme ça.

Pour lui, le travail, en fait, ça n’existe pas. Il n’y a que des consommateurs, les producteurs sont sommés de cesser de se battre pour leurs salaires, leurs droits, leurs conditions de travail, il est indispensable dans le néo-libéralisme macronien, que les individus cessent de réfléchir en tant que salariés ayant des intérêts communs avec leurs collègues face au patronat. Le rôle individuel du travailleur est de valoriser au mieux son entreprise pour qu’elle soit plus performante. Il doit s’identifier à l’intérêt du capital et coller aux besoins de la production. Toute lutte du travail contre le capital est inutile et néfaste, elle crée des déséquilibres  dont souffre le plus grand nombre. Il ne faut pas lutter, il faut s’adapter ».  explique bien Romaric Godin, dans son excellent livre, « La guerre sociale en France » « aux sources économiques de la démocratie autoritaire ».

Donc « pas de plainte » insiste Macron, il ne faut pas donner le sentiment que quelque chose va mal dans la production. Ceux qui résistent, qui se plaignent, qui refusent la pénibilité, s’arque-boutent sur leurs retraites, leur code du travail, leurs conventions collectives, leurs statuts, les salariés sont des « rentiers »,  des freins, des obstacles ! Ils empêchent un « retour au réel », un désir d’avenir que les régulations actuelles du travail empêchent d’atteindre. Il faut donc combattre ces rentes, celles des « corporations » de travailleurs geignards, des syndicats et les statuts qui s’appuient sur des avantages acquis caduques,  des luttes anciennes périmées, et des équilibres sociaux, et des compromis politiques destinés à disparaître.

Macron est vraiment une contre révolution en marche.

Evidemment, elle ne « prend pas ». On en est au point ou au moins 75 % du pays croit en permanence que ce gouvernement ment. Castaner s’est plaint au JDD d’avoir du faire face à 50 000 manifestations.

Macron, à Rodez ou ailleurs, dans ses pseudo «  débats »,  ment tout le temps quand il dit qu’à la RATP les salariés partent en retraite 5 ans avant tout le monde avec une moyenne de 3700 euros. Il ment quand il dit que la retraite d’un enseignant est de 2800 euros. Il ment quand il dit que les caisses de la Sécu sont à nouveau en déficit (alors qu’elles sont équilibrées et que c’est lui qui les pille en n’y remettant plus l’argent qu’il y prend). Il ment quand il dit que le débat principal est sur l’immigration.  Il ment quand il dit qu’il a réglé la question des « travailleurs détachés » alors que cette traite des humains continue de plus belle. Il ment quand il annonce « la fin du salariat » alors que 90 % des actifs sont salariés : on était 3 millions en 1910 et 30 millions en 2010. On est passés en un siècle de 9% de salariés à 90% de salariés. Son but, en mentant là-dessus aussi, c’est de nous enlever, quand on est 30 millions, ce qu’on a gagné quand on était 3 millions !

Et quand une catastrophe se produit comme à Lubrizol, des millions de gens pensent d’abord et en premier, que le gouvernement ment. Macron est un menteur parce que chacun sait il n’y a pas de travail sans pénibilité, ni d’entreprise qui fonctionne sans exploitation féroce. Tout le monde le sait et le pouvoir de mentir de Macron s’érode chaque jour.

Mais si la baudruche Macron, pourtant pénible, n’explose pas en fumées, c’est toujours pour la même raison : qu’ y a t il en face ? Que peut il y avoir à la place ?  Que fait la gauche ? A Marseille et dans des dizaines de villes, elle s’organise, mais alors pourquoi y a t il des francs tireurs, des retardataires, des diviseurs ? Aucun des 18 groupes de la gauche actuelle (EELV, Ensemble, FI, PG, PCF, PS, Générations GDS, GRS, MRC, NPA, LO, ND, RS, AL, POI /D, PRG) ne parviendra tout seul à être l’alternative à Macron. Pas d’hégémonisme, pas d’exclusive, respect de tous. Un programme commun (1800, 60, 32, 20, 5 et 50 %) n’est pourtant pas difficile à mettre en forme, personne ne demande l’unité de pensée, l’unité d’action suffira. Et pour les municipales, ce n’est pas difficile non plus de trouver plateformes et listes communes à gauche.

Là où il y a une volonté, il y a un chemin : « comité de liaison permanent de la gauche » !

 

 

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