la Sécu nous protège encore…

 

Au boulot n° 478

 

Pénibilité à l’hôpital

 

N’ayez pas d’embolie pulmonaire de façon générale, c’est trop risqué. On dit beaucoup de mal de ce genre d’épisode qui ne vous prévient pas. Mais si ca vous arrive un samedi 4 janvier à 13 h 30 brutalement  sachez en perdant connaissance que même un début de week-end, période de vacances scolaire et au 32° jour de grève généralisée, Macron n’a encore tout cassé dans notre beau pays :  les pompiers par ailleurs grévistes, arrivent à votre étage en 5 minutes. Ils vous relèvent de votre position latérale de sécurité, ils vous mettent de l’oxygène, font un électrocardiogramme en liaison déjà avec l’hôpital, ils vous descendent les escaliers en fauteuil roulant et vous transportent en direct à Cochin, bravant tous les embouteillages. Ce sont trois jeunes pompiers 22, 23, 28 ans professionnels et efficaces.

A l’hôpital aux urgences tout est nickel grâce à un personnel remarquable qui fait face calmement aux sollicitations de plusieurs dizaines de patients angoissés et stressés. Angiographie par scanner avec des brancardiers à gros bras pour vous emmener puis vous porter. La pénibilité physique on la voit là. «- Elle n’est pas reconnue » disent-ils. Ancien déménageur, il s’est pourtant « reconverti », façon Blanquer ou Pénicaud-Macron. Mais passé 50 ans, pousser les brancards et  soulever des corps devient aussi difficile. Comme tous leurs collègues des services ils sont en grève depuis huit mois mais Macron s’en moque bien.

Le scan rend vite son verdict il informe que vous êtes dans un grand « intermédiaire » entre le retour au bien être et un mal être définitif : alors là tout s’agite, on vous conduit avec diligence dans une salle de réanimation aux moyens techniques impressionnants et vous vous retrouvez équipé, branché, câblé, à tous les niveaux. Trois internes qui font 80 h de travail. Trois infirmières jeunes autour de 30 ans et qui font des nuits de 12 h. Des aides-soignants qui font les tâches plus ingrates tout autour, vous êtes surveillés nuit et jour, calculés, mesurés, au millimètre tout est organisé en détail professionnellement. On vous sauve la vie. Et ils étudient comment vous devrez faire ensuite quand tous les examens oxygène sang veines Doppler échographie, sont effectués. Quel niveau précis d’anticoagulant ? Quel taux d’oxygène ?

Vous n’avez pas à sortir de chéquier, les cotisations sociales salariales et patronales vous protègent. 67 millions de résidents français doivent la vie à ce système que Macron veut casser : un budget à part, pré affecté de 504 + 314 = 818 milliards ! Les 30 millions de salariés s’ils s’unissent dans les grèves et manifestations doivent et peuvent sauver ce magnifique système de santé et de retraites mutualisé par la « grande Sécu »

 

Gérard Filoche.

chronique hebdomadaire n° 476   (10° année) dans l’Humanité Dimanche

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