Pandémie : Urgences et jours d’après (document Gauche démocratique et sociale)

Répondre à la crise sanitaire et préparer les jours d’après contre Macron et son monde


Préambule

La tragédie de la pandémie du coronavirus frappe toute la planète.

Elle ignore toutes les frontières.

Elle ne laisse aucune chance à des issues individualistes ou nationalistes.

Elle met cruellement au jour les inégalités sociales dans tous les pays.

Des chercheurs, des médecins, avaient alerté, mais la volonté de « rassurer les marchés financiers » et les politiques budgétaires d’austérité pour répondre aux exigences des actionnaires n’ont pas permis de les entendre.

Le fléau de la pandémie est en train de se combiner au plan mondial et européen avec une triple crise financière, économique et climatique. Chacune se nourrissant des autres.

En France, la crise sanitaire agit comme un puissant révélateur.

Notre système de santé victime de l’austérité budgétaire depuis des décennies, se trouve démuni face à la pandémie. La responsabilité en revient principalement au gouvernement Macron-Philippe ignorant délibérément depuis un an les cris d’alarme et la grande mobilisation du personnel hospitalier, des EHPAD et des experts. Ils ont refusé de négocier, ils ont matraqué et gazé. Avec Macron, il y a eu davantage de répression policière que de prévention sanitaire, davantage de stocks de lacrymos que de stocks de masques.

On le voit pendant le confinement : qui fait tourner le pays ? C’est la France du Smic ! Celle qui était hier invisible est revenue sur le devant. C’est avec elle que doit se construire la nouvelle société d’après confinement.

L’impréparation de notre pays n’est pas une défaillance par maladresse mais le résultat des politiques néo- libérales détruisant méthodiquement nos services publics.

Lorsqu’il s’agit d’agir face aux crises climatique, sanitaire, financière et économique, se révèle la faillite des sociétés capitalistes, dominées par le court terme et la recherche du profit maximum, dictées par l’égoïsme de la classe dominante et par la finance spéculatrice.

Dans le récit de la classe dominante, chacun était responsable de sa santé, de sa vie, de sa réussite scolaire,  l’État ne pouvait pas tout, la « main invisible du marché » organisait au mieux le monde, il fallait constamment rassurer les marchés financiers, la dette publique pèserait sur les générations futures, l’argent magique n’existait pas, il y avait ceux qui avaient réussi et ceux qui n’étaient rien.

Ce récit, la mobilisation des Gilets jaunes, pour la défense de la SNCF, celle contre la réforme des retraites l’avait déjà largement fissuré.

La crise actuelle le met en lambeaux. L’absence de masques, de tests, de lits, de respirateurs, de médicaments ne dépendait pas de la responsabilité de chacun mais des politiques qui ont, avec constance, affaibli l’hôpital public. Le marché est incapable de faire face à la crise, c’est l’État qui le fait. Des centaines de milliards « d’’argent magique », de dettes publiques sont dépensés pour sauver l’économie capitaliste. Le confinement des élèves met en évidence la fracture numérique. La « mondialisation heureuse » empêche notre pays  de disposer de moyens élémentaires pour faire face à la pandémie : ils sont fabriqués ailleurs, là où ils coûtaient tellement moins cher…

En pleine pandémie, le gouvernement en profite pour entreprendre une nouvelle et violente attaque contre le Code du travail, maintient l’activité dans des secteurs non essentiels, provoquant ainsi la mort ou mettant en danger la vie et la santé de nombreux salariés.

Le caractère autoritaire et irresponsable de l’exécutif est d’autant plus odieux qu’une fois de plus les hauts revenus sont épargnés. Le président des riches a décidé de faire payer la facture de la crise à ceux qui doivent travailler, aggravant ainsi les inégalités sociales. Le gouvernement Macron-Philippe et les auteurs des politiques qui nous ont conduits jusque-là devront rendre des comptes – devant la justice, ils devront être poursuivis pour non-assistance à personne en danger – aux travailleurs par la mobilisation sociale – aux citoyens par le suffrage universel.

Cette impréparation et la gestion déplorable de la pandémie signent la fin d’un monde et la nécessité d’en construire un autre.

C’est à la gauche unie et aux écologistes de surmonter une des plus graves crises de notre histoire, dans la justice, la solidarité et le respect de la démocratie. Ils doivent faire front autour d’un plan d’urgence alternatif à celui du gouvernement.

C’est pourquoi nous leur soumettons, ainsi qu’à tous les militants et électeurs de gauche et plus généralement à tous électeurs qui n’acceptent pas la situation actuelle, des mesures d’urgence pour le secours de toute la population, pendant la pandémie,  d’autres pour l’après pandémie.

Il faut tirer les leçons de cette pandémie et nous prémunir à l’avenir.

Nous sommes des millions à nous inquiéter à juste titre pour notre santé et notre bonheur futur.

Et puisque nous sommes tous et toutes frappé.es, nous voulons nous en sortir ensemble.

Nous voulons des réponses immédiates pour aujourd’hui, pendant le confinement.

Et des réponses quand nous sortirons du confinement obligatoire.

Nous voulons que, les jours d’après, la politique change et se réoriente du tout au tout car si nous laissons faire Macron, après sera pire qu’avant.

 

 

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Dans l’immédiatpour la durée de la pandémie

Nous exigeons de Macron qu’il décide des mesures énergiques suivantes « quoi qu’il en coûte ».

- Un premier collectif budgétaire et d’autres si nécessaire, pour répondre à l’urgence sanitaire en engageant des fonds massifs pour les hôpitaux, les médicaments et la recherche, vers une reconstruction de l’ensemble de ces secteurs.

5 à 10 milliards immédiatement pour les hôpitaux publics (les 5 milliards demandés avant la crise et le déblocage de tous les fonds nécessaires pour surmonter la crise) ; moratoire sur la dette de l’hôpital anticipant son annulation au sortir de la crise.

- 5 milliards immédiats pour la recherche publique demandés par les chercheurs en réorientant tout de suite les ressources fiscales du Crédit d’Impôt Recherche vers la recherche publique.

-  4 milliards immédiatement pour les Ehpad, un rapport parlementaire de mars 2018 avait chiffré les besoins à 8 milliards sur 4 ans.

Répondre à l’urgence sanitaire :

- Généraliser la distribution de masques à toute la population et procéder à de tests massifs pour assurer la sortie de la pandémie.

- Augmenter les salaires de 300 € par mois pour les personnels soignants et  « de première ligne ». Ce sont eux qui font tout et qui sont les plus mal payés. Pas de charité, pas de prime, pas de « don », mais du salaire et maintenant.

- Ne pas exposer les salariés pour éviter la propagation du virus. Dresser tout de suite (enfin et avec les salariés eux mêmes, les organisations syndicales et les CHCST) des listes strictes et les plus complètes possible des « activités essentielles » et « non essentielles ». Distinguer ainsi les entreprises et les secteurs essentiels dans les entreprises. Il faut en finir avec l’injonction incompréhensible du gouvernement :  « Confinez-vous mais allez travailler ! ».

- Réquisitionner et reconvertir toutes les entreprises capables d’assurer en France la production immédiate prioritaire et massive pour tout ce qui est médicalement nécessaire pour assurer la fin de la pandémie : par exemple, Luxfer (bouteilles à oxygène), Famar, (chloroquine),  Honeywell  (masques respiratoires), laboratoires publics et privés (tests de dépistage) ;  et celles des grandes entreprises qui ont les moyens et doivent les mettre au service du pays.

- Réquisitionner et reconvertir les industries nécessaires pour la réorganisation de toute la santé publique pour assurer une protection sanitaire immédiate et systématique pour tous les salariés des activités essentielles, tenues, masques, gants, rétablissement des CHSCT dans les entreprises de plus de 20 salariés et droit de retrait.

- Instaurer la réduction du temps de travail avec maintien du salaire dans toutes les activités essentielles pour concilier vie familiale et vie professionnelle (grande distribution en particulier) et négocier l’organisation du travail.

- Mettre en place le temps de la pandémie des transports gratuits et des logements pour les salariés en « première ligne ».

- Organiser le télétravail partout où c’est possible avec respect des conditions et durées du travail.

- Mettre à l’abri des SDF en réquisitionnant les hôtels et les logements vacants.

- Régulariser les sans-papiers : c’est une mesure de salubrité publique pour qu’ils se protègent et protègent, du même coup, toute la population.

- Rouvrir les marchés alimentaires en priorité pour les producteurs locaux en organisant le respect des règles de distanciation sociale.

Préserver les libertés publiques

Les mesures nécessaires à la lutte contre la pandémie doivent être mises en œuvre de façon proportionnée et la durée des dispositions de la  « loi d’urgence sanitaire » ne doit pas être laissée à l’arbitraire du pouvoir exécutif et de sa majorité parlementaire.

- La prévention sanitaire doit l’emporter sur la répression policière.

- Le recours à des ordonnances pour limiter certains droits sociaux n’est pas acceptable.

- L’exécutif, pour justifier ses décisions, ne peut pas se retrancher derrière la création d’un comité scientifique dont la composition reflète, selon la Ligue des droits de l’Homme « le manque d’indépendance ».

- Rétablir la pluralité de l’information et des opinions dans les médias télévisés.

- Donner au Parlement les moyens d’exercer son rôle en matière de contrôle du gouvernement ; via une commission parlementaire ad hoc comprenant au moins un membre de chacun des groupes de l’assemblée. La commission sera informée quotidiennement par le gouvernement. Chaque groupe de l’assemblée aura droit à un droit de réponse pour chaque allocution publique du gouvernement.

- Demander la sortie de l’état d’urgence sanitaire dès la fin du confinement. Les dispositions sanitaires à prendre après le confinement devront être votées via la procédure législative habituelle.

- Revaloriser les subventions du monde associatif et les aide à la presse écrite pluraliste régionale et nationale.

Sécuriser l’emploi et le droit du travail :

- Abroger immédiatement les ordonnances « coup de force » de l’état d’urgence dit « sanitaire » qui remettent en cause le droit du travail. Non aux 60 heures, oui aux 35 heures légales. Non au repos quotidien de 9 heures, retour au repos obligatoire des 11 heures.

- Prolonger le confinement permis par l’arrêt de toutes les activités non essentielles avec garantie des salaires, chômage technique pris en charge à 100 % par l’État et les employeurs.

- Garantir tous les éléments de salaires pour les salariés, dont les précaires et les intermittents.

- Garantir les revenus professionnels jusqu’à hauteur de 2,5 fois le SMIC (y compris pour les  indépendants : petits commerçants, artisans, auto-entrepreneurs, ubérisés…)

- Considérer comme victimes d’accidents du travail avec tous les droits afférents tous ceux qui sont malades du Covid19 suite à leur activité professionnelle.

- Interdire tous les licenciements ainsi que le versement de dividendes. Maintenir des contrats de travail pour les intérimaires, saisonniers, CDD, contractuels de la Fonction publique et former et recruter immédiatement !

Renforcer la protection sociale :

- Contrôler les prix des produits alimentaires et des biens de première consommation. Supprimer la TVA sur les produits de première nécessité.

- Faciliter l’accès au fond de solidarité logement pour la durée de la pandémie. Stopper immédiatement les expulsions de logement, reverser les APL et bloquer les loyers dans le secteur privé.

- Supprimer tous les frais bancaires, agios, intérêts débiteurs par les banques pour la durée de la pandémie. Geler les remboursements des prêts pour les plus précaires.

- Mettre en place des commissions départementales, coordonnées et centralisées, appuyées sur les préfets, l’administration fiscale et les Directions régionales du travail (DIRECCTE), et sur la Banque publique d’investissement, avec des représentants des organisations de salariés, pour contrôler et orienter les choix des banques dans le financement des entreprises en difficulté ou en reconversion (pour les emprunts avec garantie d’État).

- Soutenir les entreprises en difficulté (entreprises individuelles, artisans, commerces, paysans, TPE de moins de 11 salariés). Faciliter la procédure d’accès  à une aide 1 500 €.

- Maintenir intégralement les salaires, les retraites, les aides aux gardes d’enfants, les aides alimentaires, les aides aux handicapés. Permettre un moratoire sur les factures d’eau, de gaz, d’électricité et sur les loyers.

- Déployer massivement des mesures spécifiques pour la prise en charge des personnes isolées, maltraitées, des SDF, des immigrés sans logis et  de ceux qui sont récemment sortis de prison.

- Contrôler, verbaliser  et poursuivre en référé les employeurs qui mettent en danger leurs salariés, trichent sur les prix et spéculent sur les marchandises vitales.

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Les jours d’après

La fin du confinement ne peut déboucher ni sur un statu quo ni sur des politiques de rigueur comme après la crise financière de 2008 qui ont mené à la faillite actuelle.

Répondre à la crise sanitaire demande la mise en œuvre de la transition de notre économie vers un autre modèle de développement social et écologique.

Renforcer d’urgence l’hôpital public et les Ehpad

La pandémie a montré ce que coûtait la gestion de l’hôpital public lorsqu’il devenait une entreprise obligée de travailler en flux tendus parce que les stocks (de masques), les réserves (de lits) seraient trop onéreux. Résultat aberrant : des hélicoptères, des TGV, des avions pour transporter des malades là où il y a encore des lits !

Le système de santé doit être reconstruit autour de l’hôpital public, en première ligne pour lutter contre les maladies et les pandémies et dont l’engagement de son personnel a forcé l’admiration de tous.  Applaudir le personnel de santé est beau, lui donner des moyens et des effectifs c’est mieux.Plus personne, le jour d’après la pandémie, ne supportera les services d’urgences submergés, la fermeture continuelle de maternités ou de lits d’hospitalisation, un personnel soignant surchargé de travail et la plupart du temps sous-payé.

Il est inadmissible qu’il existe à côté du secteur public, des hôpitaux et des cliniques privés qui garderaient les seules activités lucratives. Cela signifie :

- Annuler les dettes des hôpitaux accumulés par 10 ans de politiques néolibérales (8 à 10 milliards d’euros).

- Supprimer la tarification à l’activité qui permettait aux Agences régionales de santé de réorganiser le secteur hospitalier au profit du secteur privé.

- Organiser une campagne de recrutement massif et de formation de soignants et de soignantes (infirmier.e.s, aide-soignant.e.s, médecins hospitaliers…) dans les meilleurs délais.

- Reprendre immédiatement les opérations et les soins vitaux essentiels (IVG, affections de longues durées…) et tenter de rattraper le retard pris durant la pandémie.

- Favoriser puissamment la recherche publique fondamentale car c’est la seule qui soit vraiment efficace. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) basée sur le profit privé à court terme doit être abrogée. L’abandon de la recherche sur les Coronavirus au début des années 2000 sous prétexte qu’elle n’était pas rentable à court terme, doit servir de leçon.

- Reconstruire de fond en comble le secteur public des EHPAD pour permettre aux personnes âgées de connaître une fin de vie décente et la plus heureuse possible. La pandémie a révélé le dévouement et le sous-équipement des personnels qui y travaillent courageusement sans les protections nécessaires, sous-payés et bien souvent précaires.

- Mettre en place un grand service public du médicament et de la recherche.

- Relocaliser la production des médicaments des grands groupes pharmaceutiques et de leurs profits gigantesques.Fixer et planifier des missions de service public aux groupes pharmaceutiques, ceux de l’industrie chimique et plus généralement au secteur industriel et financier utile pour ces relocalisations. Il faut enlever la production et la recherche pharmaceutique de la logique de la concurrence et du profit.

Aider les salariés pour mener la bataille

La récession économique va entraîner dans les entreprises des batailles autour des salaires, de la durée et du partage du travail, des licenciements.

Des mesures doivent être prises pour permettre aux salariés d’être les acteurs des choix stratégiques qui seront faits.

- Respecter fermement la durée légale de 35 h hebdomadaires, du repos quotidien de 11 h, du repos du dimanche sauf dérogations pour force majeure, des jours fériés et des cinq semaines de congés payés garanties à des dates négociées à l’avance.

- Rétablir les CHSCT indépendants et à partir de vingt salariés. Rétablir des postes de médecins du travail en nombre suffisant. Renforcer les instances représentatives du personnel. Réactiver les prud’hommes.

- Redonner les moyens aux inspecteurs du travail d’arrêter tout lieu de travail où les règles de confinement ne sont pas respectées et aux forces de l’ordre de faire payer des amendes aux entreprises pour toute infraction (autant qu’il y a de personnes concernées)

- Généraliser le contrôle des licenciements par l’inspection du travail afin d’interdire toute « vague » de licenciements abusifs, et permettre aux salariés et à leurs syndicats d’offrir chaque fois des alternatives, cessions, fusions, reprises, coopératives…

- Abroger les possibilités de rupture conventionnelle : pas de rupture non motivée des contrats de travail en cours.

- Établir l’égalité salariale entre les femmes et les hommes : dans la pandémie,  les femmes ont été en première ligne, soignantes, enseignantes ou caissières, comment tolérer encore que leurs salaires soient plus bas ?

- Rendre responsables juridiquement, financièrement, économiquement  les grandes entreprises donneuses d’ordre pour toutes les entreprises sous-traitantes auxquelles elles font appel. Aligner ces dernières, le temps de leur mission, sur la convention collective principale des entreprises utilisatrices. Faciliter et généraliser la reconnaissance des unités économiques. Ne tolérer qu’un seul niveau de sous-traitance.

Mesures sociales et écologiques

- Renforcer les services publics qui ont été affaiblis par la crise en veillant tout particulièrement à leur renforcement et leur retour dans les quartiers populaires, les zones rurales et périurbaines.

- Établir des minima sociaux qui ne doivent pas être inférieurs au seuil de pauvreté 2019 (1 026 € mensuels en 2019) pour une personne seule.

- Ne pas diminuer le montant des APL et ne pas supprimer les tarifs réglementés du prix du gaz comme le veut la loi du 8 novembre 2019. Plafonner les prix des loyers.

- Annuler le gel de la valeur du point dans la Fonction publique. Augmenter substantiellement le  SMIC. Indexer le montant des retraites sur l’inflation comme le prévoit la loi du 22 juillet 1993.

- Abroger la réforme de l’assurance-chômage décidée par la loi du 5 septembre 2018 qui diminuait les droits des allocataires, les personnes les plus fragiles étant les plus impactées. Muriel Pénicaud justifiait cette réforme en prétextant une diminution du nombre de chômeurs. Avec la récession et la montée du chômage de masse qu’elle provoquera, ce prétexte apparaîtra vite pour ce qu’il est : une mascarade.

- Abroger la réforme des retraites. La pandémie a mis en évidence l’utilité sociale de ceux et celles qui en pâtiraient le plus. Les enseignants perdraient jusqu’à 30 % de leur retraite. Les salariés à temps partiel comme les caissières seraient lourdement pénalisés. Les salariés de la RATP, de la SNCF, les aides aux soins, à l’entretien, à la sécurité, à la propreté comme les égoutiers, et éboueurs perdraient leur droit à partir plus tôt en retraite alors qu’ils sont aussi « utiles à la nation » que les militaires et les policiers qui conserveraient ce droit.

- Limiter à 5 % les précaires dans les entreprises et titulariser les contractuels de la Fonction publique. Les précaires  lourdement impactés par la pandémie et, de peur de perdre leur gagne-pain, sont bien souvent restés au travail, la boule au ventre.

- Mettre hors-la-loi toute forme de contrat commercial visant à remplacer des contrats de travail, ce qui signifie la fin de l’ « ubérisation ». Tous les contrats en cours seront requalifiés en contrats de travail.

- Déployer un plan massif de rénovation énergétique des logements ainsi qu’un plan tout aussi massif de logements sociaux d’urgence pour les démunis. Les logements vides seront réquisitionnés pour loger les SDF.

- Déployer un plan national d’accueil des immigrés sur notre sol afin de les recevoir dans des conditions décentes de logement, d’éducation, de soins.

- Dénoncer unilatéralement la directive « travailleurs détachés ».

Engager une véritable transition écologique

Le coronavirus a, selon tout vraisemblance, été transmis par un animal sauvage à un animal domestique qui, à son tour, l’a transmis à l’homme ou plus directement d’un animal sauvage (chauve-souris, pangolin…) à l’homme. Ce n’est pas le premier virus qui a été ainsi transmis à l’homme et ce ne sera certainement pas le dernier si la même politique de déforestation, de destruction des habitats des animaux sauvages, continue à précipiter l’effondrement de nos écosystèmes, dans le seul but de générer des profits. La transmission du virus a été accélérée par l’intensité des échanges conséquence de la mondialisation de la production.

Nous sommes talonnés par le temps pour empêcher un basculement climatique dont tous les effets ne se feraient sentir qu’à la fin du siècle mais qui serait irréversible. Pour l’éviter à tout prix, nous devons engager une véritable politique de planification et d’investissement en direction de la transition écologique :

-  Organiser un débat national – notamment sur la  politique d’aménagement du territoire et les projets immobiliers et commerciaux du projet « Grand Paris » -pour arrêter les modalités de la mise en œuvre d’un plan de transition écologique, de sécurité alimentaire, énergétique, de fin de « l’obsolescence programmée » avec des mesures immédiates. Ce plan devra principalement comporter des investissements publics substantiels dans l’efficience énergétique des bâtiments, le développement de la gratuité des transports publics urbains et le développement des énergies renouvelables.

- Planifier permettrait de créer des emplois dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’agro-écologie et de certains transports collectifs (le train plutôt que l’avion).

- Remettre en cause le modèle agricole dominant. La crise montre l’importance des circuits courts. Il s’agit de privilégier des formes d’agriculture paysanne, durable, biologique dans le but de  respecter  l’environnement naturel et de sa biodiversité.

- Soutenir les filières industrielles qui nécessitent une relocalisation au plus près des territoires tout en refusant que cette relocalisation se fasse en abaissant les salaires et la protection sociale pour rendre la France « attractive » et attirer les capitaux, comme le prévoit Macron.

- En finir avec les traités de libre-échange qui, tel le CETA (accord entre l’UE et le Canada) nivellent vers le bas nos normes sociales, sanitaires et écologiques.

- Rationaliser les transports. Tout comme  la santé, l’école, et d’autres services publics, le transport ferroviaire fait partie « des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché » (dixit Macron). La SNCF doit redevenir un service public efficace pour le maillage des territoires et comme alternative au tout-automobile. Revenir sur son ouverture à la concurrence. Revenir à un statut unique des cheminots. Supprimer les cars « Macron ». Développer le ferroutage comme alternative aux transports routiers. Développer une politique de gratuité pour les transports en commun dans les villes où c’est possible.

Se doter des moyens d’action financiers

Là où il n’y avait pas « d’argent magique », le gouvernement a bien fini par trouver des dizaines de milliards nécessaires pour éviter la catastrophe.

La Commission européenne a suspendu l’application du pacte de stabilité : ce n’est pas suffisant, ce pacte doit être abrogé.

Nous n’avons pas la mémoire courte. Nous n’accepterons pas que, comme après la crise de 2008, l’UE suspende les limites imposées aux dettes et aux déficits publics le temps de sauver les banques et le système capitaliste, mais ferme aussitôt la parenthèse pour faire payer l’addition de la crise aux salariats européens avec l’appui enthousiaste de tous les gouvernements néolibéraux.

Nous attendons de l’UE trois autres mesures, immédiatement nécessaires  pour lutter contre la pandémie et ses suites :

-  Une augmentation du budget européen  de  1 % à 5 % du PIB de l’UE, avec la création de nouvelles ressources propres, notamment par des impôts sur les sociétés et sur les grosses fortunes.

- L’émission de « coronabonds » à hauteur de 1000 milliards d’euros par l’UE pour financer trois types de dépenses : les dépenses liées à la lutte contre la pandémie, la transition énergétique et de décarbonisation et les investissements en infrastructures numériques.

- La Banque centrale européenne qui a annoncé un plan de monétisation des dépenses publiques doit prêter directement aux États sans passer par les banques. La BCE a également suspendu les  limites qu’elle s’imposait pour l’achat de dettes publiques. Cette suspension et ce  plan de monétisation doivent être  pérennisés au-delà de l’urgence sanitaire.

La crise était inimaginable, elle a rendu un autre monde imaginable

Il faudra alors aller chercher l’argent où il est :

- en accroissant le nombre de tranches de l’impôt sur le revenu,

- en augmentant la contribution des tranches les plus élevées,

- en  augmentant les droits des grosses  successions,

- en abrogeant les exonérations de cotisations qui minent les caisses de la Sécurité sociale,

- en rétablissant l’ISF et en la complétant par un impôt exceptionnel « 2020 pandémie »,

- en interdisant de verser des dividendes aux actionnaires pour les entreprises recevant une aide publique.

- en taxant tous les profits non réinvestis,

- en taxant à 90 % tout salaire ou revenu supérieur à vingt SMIC,

- en mettant en place un vaste plan de lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale…

Si cela ne suffit pas, il faudra aller plus loin en n’hésitant pas à : (voir la plateforme de référence programmatique GDS  n°254 de la revue DS avril 2018)

- faire des incursions dans la propriété privée des moyens de production et des banques,

- imposer une planification écologique impérative pour les entreprises concernées,

- imposer un moratoire de notre dette publique et un audit de cette dette.

- organiser un processus constituant pour refonder le pacte constitutionnel européen.

 

3

Débattre à gauche

La présentation en commun de propositions pour l’immédiat donnerait de la force à celles-ci. Nous les mettons en débat pour nourrir un plan commun de mesures immédiates. Dans le même temps, la discussion sur les jours d’après a déjà commencé. Elle doit se développer maintenant.

Nous proposons de :

- Mettre en place un comité de liaison de toutes les organisations de gauche et des écologistes, ouvert à tous, sans exclusive et sans hégémonie ;

- Organiser des échanges de vues, des auditions, prendre en compte les propositions des organisations syndicales, des associations citoyennes, des collectifs et mouvements citoyens pour nourrir la réflexion collective ;

- Rechercher un accord efficace et dynamique où chacun a sa place, où chacun se respecte ;

- Se doter ensemble d’une plateforme d’action commune, de transition sociale et écologique, pour une VI° République sociale, démocratique parlementaire, proportionnelle, laïque, féministe, écologique et pacifique ;

- Mettre au centre de cette plateforme d’action et de transition écologique et sociale, les mesures (ci-dessus)  pour répondre à la crise sanitaire, économique et financière et écologique à venir

- Doter d’un sigle commun cette plateforme ou « comité de liaison ».

- Engager les débats dans les semaines suivantes, avec le peuple de gauche, le salariat tout entier, pour enrichir la démarche (assemblées, comités, collectifs locaux, réseaux de solidarité…).

- Construire avec cette démarche les coalitions électorales et les listes unitaires nécessaires pour vaincre, aux échéances qui surviendront, la néfaste politique de Macron qui a conduit le pays au désastre social et écologique.

Conclusion

Rien ne sera plus comme avant, mais c’est pour le meilleur ou pour le pire.

Le monde doit changer de base mais cela ne se fera pas spontanément.

Deux issues sont, en réalité, possibles :

La première serait un changement en profondeur qui verrait la société et l’économie rompre avec le désordre néolibéral et se fixer pour objectif de satisfaire les besoins sociaux (santé, logement, éducation) tout en engageant résolument la transition écologique.

La seconde verrait le capitalisme nous faire payer, comme après la crise de 2008, l’addition de ce que lui auront coûté la pandémie, la crise économique et la crise financière et laisser aux actionnaires le soin de lutter contre le réchauffement climatique et l’extinction des espèces.

En France, il est tout à fait possible que Macron perde la présidentielle de 2022. Mais, là encore, ce sera pour le meilleur ou pour le pire. Le pire serait le Rassemblement national au pouvoir.

Battons-nous pour le meilleur, un front uni de toute la gauche républicaine, socialiste, communiste, écologiste, insoumise…  dès le premier tour, remportant l’élection présidentielle puis les législatives qui suivront.

 

ce texte est adopté et diffusé par la Gauche démocratique et sociale. Il est publié sur son site, dans le n° d’avril 2020          n°274 de la revue, et par voie de presse.

Pour toute discussion :

www.gds-ds.org

www.gerard-filoche.fr

 

 

 

 

 

 

8 Commentaires

  1. Hubert SAUNER
    Posted 8 avril 2020 at 19:54 | Permalien

    Permettez moi une question : c’est qui qui va payer ? Ah oui les entreprises et les salauds de riches…
    Inutile de me répondre à moins d’être en capacité de me surprendre par un supplément d’imagination qui vous fait si souvent défaut quant aux solutions à apporter aux problèmes.

  2. Posted 13 avril 2020 at 15:07 | Permalien

    lisez jusqu’à la fin notre programme d’action, il est bien précisé comment le financer

  3. Posted 13 avril 2020 at 15:08 | Permalien

    Bonjour

    À la veille de l’intervention d’Emmanuel Macron qui s’adressera ce lundi 13 avril aux Français en pleine épidémie de Covid-19, Olivier Faure lui a adressé un courrier. En pleine épidémie de Covid-19, il l’alerte notamment sur la montée de la précarité.

    Le contenu

    Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, ma famille politique a fait le choix d’être utile aux Français. Nous avons collectivement décidé de renvoyer au lendemain de cette crise le temps du bilan et des leçons à tirer. L’heure est à la responsabilité et, plus que jamais, à la vérité pour surmonter cette catastrophe inédite.

    ***
    La période de confinement va, à l’évidence, se prolonger. Nous aurions pu gagner en adhésion si l’annonce en avait été faite dès le début de la crise. Nombreux parmi nos concitoyens ont espéré un confinement de courte durée, suivi d’un retour rapide à la normale. Il n’en sera rien. Notre pays doit à présent prendre des engagements pour garantir, dans l’épreuve, la cohésion d’une Nation. C’est le sens, Monsieur le Président de la République, de ce courrier.

    ***

    Un débat se profile. Monstrueux. Il faudrait choisir entre des vies et des emplois, entre notre santé et notre économie. Il vous appartient de rassurer les Français sur le fait que votre arbitrage demeurera celui de votre première allocution : protéger « quoi qu’il en coûte ». Cela suppose que les conditions du déconfinement soient parfaitement établies et que tous les risques soient préalablement évalués en évitant des décisions prématurées.

    L’épidémie a battu un record macabre ce dernier vendredi. Aucun signal de relâchement ne doit être donné alors que nos soignants livrent bataille. Mais il nous faut anticiper et préparer l’étape suivante, donner un horizon plausible aux Français.

    Il est donc impérieux de faire toute la transparence sur les conditions du déconfinement, sur les critères retenus pour le déclencher, comme sur les modalités de sa mise en œuvre. Plusieurs questions appellent d’ores et déjà des réponses claires.

    Quel est l’état de nos commandes de masques ? Quelles sont les dates de livraison et en quelle quantité ? Quelle est la proportion de masques FFP2 pour protéger prioritairement nos soignants alors que 3 000 d’entre eux ont déjà été contaminés ? À quelle date serez-vous en mesure de fournir des masques à toutes celles et tous ceux qui continuent à travailler ? Plus largement, quand prévoyez-vous d’équiper tous les Français ? Puisque le virus, selon toute vraisemblance, ne disparaîtra pas rapidement, quelles dispositions sont prises pour mobiliser et, lorsque nécessaire, réquisitionner les entreprises industrielles capables de contribuer à l’approvisionnement massif dont nous allons avoir besoin, et qui ne saurait dépendre exclusivement de la Chine qui n’est elle-même pas à l’abri d’un rebond épidémique ?
    Les mêmes questions se posent pour la production de tests. À quelle date estimez-vous qu’elle sera suffisante pour accompagner la sortie progressive du confinement ?
    En quelle quantité des locaux ont-ils été prévus pour accueillir les personnes porteuses du virus qu’il faudrait isoler afin d’éviter toute nouvelle contamination ? Les collectivités locales sont prêtes à accompagner l’État dans cet effort.
    S’agissant du traitement du Covid-19 par l’hydroxychloroquine, quel sens faut-il donner à votre entrevue avec le professeur Raoult, que vous avez souhaité rendre publique alors que vous aviez, jusqu’ici, donné le sentiment de vous en remettre aux essais cliniques de la mission « Discovery » ?
    Concernant la recherche d’un vaccin, quel soutien l’État entend-il apporter aux équipes déjà à l’œuvre et quelles sont les coopérations internationales engagées pour surmonter les querelles d’ego, de brevet et d’argent ?
    Une sortie progressive du confinement est-elle toujours privilégiée ? Par ville ? Par région ? Par âge ? Quelles en seraient les modalités concrètes pour filtrer les allées et venues ? Quelles solutions seraient envisagées pour les foyers où cohabitent plusieurs générations ?
    Les réponses à ces questions conditionnent le déconfinement. Précipité, il portera le risque d’une nouvelle vague épidémique dans le pays et « pourrait être aussi mortel que sa propagation s’il n’est pas géré convenablement » comme l’a indiqué le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    La transparence n’est plus une option. Les variations sur l’utilité des masques et des tests sont dans toutes les mémoires. C’est aujourd’hui la parole de l’État, sa crédibilité, qui sont en jeu.

    À cette aune, le débat initié sur le « tracking » n’a tout simplement aucun sens. En effet, indépendamment du précédent que créerait un tel dispositif – nous ne voulons pas passer du confinement de masse à la surveillance de chacun –, son efficacité théorique repose sur un dépistage massif, des lieux relais pour accueillir les malades contagieux, des masques pour toute la population. Or, tout ceci manque cruellement aujourd’hui.

    ***

    Chaque jour qui passe la crise sanitaire et le confinement accroissent les inégalités et les fractures sociales dans notre pays. Tous les retours démontrent que cette crainte, que je vous avais déjà exprimée, se confirme. Le département qui compte le plus grand nombre de morts est aussi le plus pauvre. La précarité, l’accès réduit aux soins, le manque de moyens pour se nourrir correctement et la surpopulation dans les logements exigus contribuent largement à cette situation.

    Aucun territoire ne saurait être stigmatisé alors que les études démontrent que le non-respect du confinement est aussi répandu, voire supérieur, dans les zones habitées par des populations plus favorisées économiquement.

    Dans notre pays, 6e puissance économique mondiale, une part de la population ne se nourrit plus à sa faim. Les étudiants qui bénéficiaient des repas au Crous ne peuvent plus s’y rendre ; de nombreux enfants, pour lesquels le seul vrai repas quotidien était celui de la cantine, n’y ont plus accès. Des livreurs payés à la course voient leur revenu s’effondrer et se privent de manger. Dans de nombreuses familles, le confinement aggrave non seulement l’injustice sociale, les difficultés scolaires mais aussi les violences intrafamiliales.

    À côté de l’état d’urgence sanitaire, vous devez imposer un état d’urgence social.

    Votre responsabilité, c’est d’ouvrir les droits à l’assurance-chômage dès deux mois d’affiliation, de revenir sur les six mois exigés depuis novembre, et de supprimer définitivement votre réforme de l’assurance- chômage, fabrique infernale à précarité. Il est temps de décider, aussi, que le versement de la prime d’activité des mois de janvier et février se poursuivra chaque mois pendant le confinement.

    Votre responsabilité, c’est de ne pas laisser les collectivités, admirables dans cette crise, assumer seules. Donnons-leur les moyens. Il faut entendre l’appel des élus, notamment nos présidents de conseils départementaux, qui demandent que l’accès aux aides sociales soit facilité et que les interruptions envisagées soient stoppées. Dans l’urgence, il est impératif de mettre en place une aide exceptionnelle de 300 euros par foyer, et une majoration de 100 euros par enfant, pour tous les ménages bénéficiaires des minima sociaux, des aides au logement et de l’allocation de rentrée scolaire, comme vous le demandent les associations de lutte contre l’exclusion.

    La solidarité du quotidien passe par les élus locaux. Je vous demande de mieux associer les collectivités locales à sa mise en œuvre.

    ***

    Cette crise sociale, engendrée par la suspension d’une large part de notre activité, sera demain amplifiée par une crise économique que l’on sait sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Les dispositifs que vous avez mis en place, autour notamment du recours au chômage partiel et du fond de solidarité, sont précieux, mais ils laissent encore trop de nos concitoyens sur le bord de la route.

    S’agissant du chômage partiel, je réitère ma demande d’indemnisation des salariés à 100 % jusqu’à 2,5 SMIC.

    Les mesures gouvernementales doivent être amplifiées, à la mesure du coût du confinement pour l’économie française. Cet effort doit, en particulier, être dirigé vers les TPE et PME, les indépendants, ou encore les compagnies du secteur artistique et culturel. Le comportement des banques est encore trop souvent celui de la sélection de leurs risques, et les refus opposés aux entreprises fragiles sont légion. La garantie de l’État doit être portée à 100 % afin que les prêts soient réellement accessibles à tous. Des aides massives aux entreprises industrielles devraient être accordées pour amorcer de nouveaux projets d’innovation et de diversification, notamment orientés vers la relocalisation et la transition écologique, sous la forme d’avances remboursables uniquement en cas de succès commercial.

    Le ministre de l’Économie a évoqué une possible intervention de l’État pour sauver des entreprises, mais tout semble indiquer que cela ne sera pas possible pour toutes les entreprises. Dès lors, quels seront les critères qui présideront au choix de l’État pour les accompagner?

    L’intervention de l’État est nécessaire pour faire face à la récession. Elle est même saluée par vos ministres qui, pourtant, n’ont eu de cesse depuis trois ans de diminuer ses moyens et sa capacité d’action. Réjouissons-nous de cette prise de conscience, créons les conditions pour qu’elle ne s’évanouisse pas.

    La question de la dette des États est posée au niveau européen. L’accord du jeudi 9 avril prévoit 500 milliards d’euros d’aide à l’économie mais ne règle pas la question. La solution du recours au Mécanisme européen de stabilité (MES) n’est pas adaptée à la situation actuelle. Cet accord est strictement dans la ligne de ce que l’Europe a fait en 2011-2012, soit toujours « trop peu et trop tard ». L’Union doit cette fois agir à temps et massivement.

    Ne faisons pas croire, en effet, que les engagements actuels sont suffisants. Le détail de ce plan relève ses faiblesses (2 % du PIB) et comporte des clauses beaucoup trop vagues sur les dépenses éligibles, leur durée et les remboursements.

    Au-delà, je vous demande de mettre tout le poids de la France dans une série de discussions avec nos partenaires européens sur la monétisation des dettes de sauvetage ; sur le parti à tirer de la mobilisation des outils d’intervention à la disposition de la BCE ; d’ouvrir le débat sur des annulations de dettes en échange d’investissements équivalents dans les biens essentiels et la transition écologique, et sur le lancement indispensable de « coronabonds ».

    ***
    Ce serait enfin une erreur de considérer cette crise épidémique comme un seul choc de l’offre. Elle est aussi un choc de la demande. Vous devez donc envisager, dès à présent, en concertation avec les partis d’opposition, les collectivités qui sont des investisseurs majeurs, et les partenaires sociaux, les modalités d’un plan de relance, ou plutôt de mutation. En effet, il ne pourra s’agir de repartir « comme avant » dans l’indifférence aux menaces qui pèsent sur la planète, mais bien de réorienter notre politique vers la lutte

    contre les inégalités sociales, territoriales, et l’impératif climatique et écologique.
    Je réitère ma demande que ce plan de « mutation» s’accompagne d’une reconnaissance réelle et concrète envers tous les métiers que le système économique avait mis dans l’ombre (caissières, livreurs, infirmières, urgentistes…) et qui tiennent depuis des semaines – et en réalité depuis bien plus longtemps – le pays à bout de bras.

    Dans un contexte d’inquiétude, il faut commencer à répondre à la question « Qui doit payer ? ». L’engagement doit être pris sans tarder : il est hors de question de faire payer aux premiers de tranchée et aux classes moyennes précarisées la facture de cette crise. L’ « effort de guerre » doit porter d’abord sur les plus fortunés : l’ISF doit être rétabli et la flat tax abrogée. Et s’il y a bien un « géo-tracking » à organiser, c’est celui qui vise la fraude et l’évasion fiscale.

    ***

    Cette crise agit comme le révélateur de toutes les incohérences, les injustices, les inégalités du système actuel. Sa résolution doit révéler notre humanité.

    Vous prendrez la parole lundi devant tous les Français. Je ne doute pas que cette expression saura saisir les propositions ici formulées et répondre aux questions de nos compatriotes.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération. Olivier faure

  4. Posted 13 avril 2020 at 15:12 | Permalien

    Au nom du pluralisme, taisez-vous !

    Une déclaration d’Acrimed qui invite les économistes à gages, les chroniqueurs et les éditocrates qui depuis trente ans chantent les louanges du libéralisme, à se taire au nom du pluralisme comme de la décence la plus élémentaire.

    Voilà trente ans que les libéraux occupent tout l’espace médiatique, chantent les louanges de la mondialisation heureuse, de l’Europe des marchés, et de la baisse des déficits publics.

    Trente années que ces zélateurs zélés du capitalisme nous abreuvent de doctrines libérales qui causent les crises, détruisent les emplois et bouleversent le climat.

    Trente années qu’ils braillent contre les dépenses de l’État, appellent à réduire son périmètre, enjoignent d’alléger la pression fiscale, acclament la concurrence et roucoulent dès que l’on réduit le nombre de fonctionnaires.

    Trente années qu’ils accompagnent la casse du droit du travail, qu’ils se félicitent des dividendes offerts aux actionnaires, prêchent inlassablement le « mérite » des riches et des rentiers. Trente années qu’ils accablent les travailleurs et les plus démunis, les « tire-au-flanc » et les « privilégiés » dans leurs médias gavés de subventions publiques.

    Trente années que ces spécialistes de la pensée jetable se trompent sur tout. Qu’ils célèbrent la finance triomphante à la veille de la crise des subprimes. Qu’ils vantent la « solidarité européenne » quand sont imposées des coupes drastiques aux pays en difficulté. Qu’ils applaudissent, malgré la crise climatique, le capitalisme et le consumérisme effréné dans leurs médias saturés de publicités.

    Trente années que les économistes à gages – qui cachetonnent dans les conseils d’administration des grandes entreprises du CAC40 – les chroniqueurs libéraux ou les simples éditocrates cadenassent la parole et monopolisent des plateaux faits par eux et pour eux.

    De « l’État obèse » et « boursouflé » fustigé par Laurent Joffrin dans les années 1980 à la « suppression de la cinquième semaine de congés payés » prônée par Christophe Barbier en 2011, en passant par « la mondialisation heureuse » appelée de ses vœux par Alain Minc à la veille des années 2000, ils ont asséné tant de fois le même discours, le même message, qu’il est connu de tous, et par cœur : « Vive l’individualisme et le marché » ; « À bas la solidarité et la puissance publique » !

    Aujourd’hui, en pleine crise sanitaire, certains retournent (une nouvelle fois) leur veste : c’est l’État tant honni qui est appelé à la rescousse. Mais alors que le système de santé est à bout de souffle du fait des politiques libérales et des coupes budgétaires, alors que des vies sont en jeu, que penser des sommations à la « baisse des dépenses de santé » d’Éric Le Boucher ? Que penser des prophéties de Nicolas Bouzou en 2014, selon lesquelles « dans 10 ans, nous aurons deux fois trop de lits d’hôpitaux » ? Que penser des cris d’orfraie d’Agnès Verdier-Molinié contre « le taux d’absentéisme très élevé qu’il y a dans nos hôpitaux publics » ? Que penser enfin, en pleine crise du Covid-19, des railleries d’Yves Calvi contre « la pleurniche permanente hospitalière » (12 mars 2020) ?

    Aujourd’hui plus que jamais, après ces trente années de captation de l’antenne, il est temps qu’ils se taisent.

    Au nom du pluralisme comme au nom de la décence la plus élémentaire, nous demandons à Jacques Attali, Ruth Elkrief, Dominique Seux, Axel de Tarlé, Alain Minc, Jean Quatremer, Christine Ockrent, Jean-Michel Aphatie, Nicolas Baverez, Alain Duhamel, Christophe Barbier, Brice Couturier, Jacques Julliard, Franz-Olivier Giesbert, Arnaud Leparmentier, Éric Le Boucher, Nicolas Beytout, Yves de Kerdel, Élie Cohen, Christian de Boissieu, Raphaël Enthoven, François Lenglet, Daniel Cohen, Patrick Artus, Christian Menanteau, Éric Brunet, Yves Calvi, Laurent Joffrin, David Pujadas, Yves Thréard, François de Closets, Pascal Perri, Nicolas Doze, Jean-Marc Sylvestre, Nicolas Bouzou, Jean-Hervé Lorenzi, Olivier Truchot, Dominique Reynié, Philippe Dessertine, Agnès Verdier-Molinié et consorts, de ne plus prendre la parole dans les médias pendant trente ans.

    Nous demandons également aux médias qui les emploient ou qui les invitent – et a fortiori les médias du secteur public – d’en profiter pour laisser la place, et faire entendre d’autres voix (qui ne soient pas leurs clones) pendant trente ans.

    Dans trente ans, alors, on pourra débattre à armes égales.

    Acrimed

    Post-scriptum : Nous ne doutons pas que le Conseil supérieur de l’audiovisuel veillera à ce que le pluralisme soit ainsi strictement respecté.

    Lire la suite et l’annexe (non exhaustive) recensant (plus de) 30 ans de fulgurances pro-marché sur notre site.

  5. Posted 14 avril 2020 at 13:26 | Permalien

    Or je pense que ce que nous devons dire, c’est que, plutôt que de s’endetter allègrement, il faut commencer par suspendre le paiement de la dette, y compris dans des pays comme la France ou la Belgique. Il faut réorienter le budget en réduisant le service de la dette radicalement et en récupérant des moyens financiers à réinvestir directement dans le combat contre la pandémie. Effectivement, il faudra quand même recourir à de nouvelles dettes, mais alors là il faut déterminer ce que, comme citoyen et citoyenne on est d’accord pour donner aux banques….on considère comme dépense légitime. Est-ce qu’on est d’accord pour, une fois de plus, donner de l’argent à Natixis, à BNP Paribas, à la Société générale, au Crédit agricole et aux grandes entreprises du CAC 40 qui ont distribué des dividendes à la pelle toutes ces dernières années ? Ou bien est-ce qu’il faut privilégier les dépenses de santé, réquisitionner des entreprises pour leur faire produire des respirateurs, et donc entamer une série de dépenses de cette manière-là, mais dans ce cas-là justifiées et donc légitimes ?

    Daniel Mermet — Vous avez publié un texte en décembre 2018 suite au soulèvement des « gilets jaunes. C’est un long texte qui s’intitule « Gilets jaunes, apprendre de l’histoire et agir dans le présent », auquel je renvoie nos AMG, ceux qui nous écoutent [1]. C’est long mais très détaillé, c’est un vrai projet qui mérite d’être discuté, où notamment vous indiquez la place que pourraient avoir les banques. C’est-à-dire que les banques repassent sous le contrôle public.
    Éric Toussaint — Absolument. Nous sommes pour une socialisation complète des banques. Selon nous, il faut exproprier les grands actionnaires des grandes banques actuelles et transférer ces banques dans le domaine public et en faire un service public. Ça implique de définir entre citoyens et citoyennes quelles sont les missions d’un nouveau service public de l’épargne, du crédit et de l’investissement. Ça impliquerait de fonctionner avec des petites unités du service public qui serait présentes à tous les niveaux, y compris dans les petites communes, et de pouvoir y déposer l’épargne des habitants et financer des projets locaux. Le tout avec un contrôle citoyen sur les comptes par des élus locaux, des gens des quartiers ou des communes.
    On est pour dégonfler totalement le secteur monstrueux des grandes banques. Aujourd’hui, les dépôts des clients et les crédits qui leur sont octroyés représentent environ 20 % du bilan de la banque, 80 % correspondant à des activités spéculatives souvent très dangereuses et pouvant avoir des effets très négatifs pour l’ensemble de la société. Il faut donc dégonfler complètement le bilan des banques et ramener à une taille raisonnable le système bancaire dans chaque pays. C’est ce que nous appelons la socialisation des banques. On préfère cela au terme « nationalisation », parce que, dans le terme « socialisation », il y a bien la société et l’idée que la société doit pouvoir exercer un contrôle direct ; et non pas le déléguer à l’État, qui est une structure abstraite et souvent dirigée par la classe politique ou l’élite politique. On veut mettre le système bancaire socialisé à la hauteur des citoyens et des citoyennes et à leur service.
    Daniel Mermet — Oui, la nationalisation rappelle d’autres époques. Certains dans notre gouvernement ou encore le Medef proposent la nationalisation. Mais dans ce qu’ils envisagent, elle reviendrait à partager les pertes. C’est-à-dire qu’à la fin, c’est nous qui paierons.
    Éric Toussaint — Bien sûr, parce que les nationalisations, telles que les rêvent certains membres du gouvernement et des patrons qui voient que leur entreprise va mal, consistent à racheter au prix fort leurs actions. C’est-à-dire que l’État rachète aux grands actionnaires, peut-être même au-dessus de leur valeur actuelle, des actions qui se sont écrasées en Bourse. Et il met évidemment la facture de l’indemnisation des actionnaires à charge du Trésor public, donc sur le dos des contribuables qui l’alimentent de leurs impôts.
    Tandis que nous, nous parlons d’expropriation sans indemnisation des grands actionnaires, sans pour autant priver les petits actionnaires du remboursement de leurs actions. Ces petits actionnaires représentent un pourcentage très minoritaire des entreprises, parce qu’il n’y a pas de capitalisme populaire, ni en France, ni en Belgique, ni même au pays de Margaret Thatcher. La population française, belge ou britannique possède très peu d’actions. Les actions des grandes entreprises appartiennent à des grandes familles et à des grands fonds d’investissement. Ceux-là, il n’est pas question pour nous de les indemniser, mais de les exproprier purement et simplement.
    Daniel Mermet — C’est différent aux États-Unis, où le capitalisme populaire est davantage répandu ?
    Éric Toussaint — À peine, il y a un mythe qui a été créé là-dessus. En réalité, comme on a déjà privatisé une partie du système de retraites, les travailleurs sont obligés de cotiser à un fonds de pension privé qui investit leur épargne en Bourse. C’est ce qu’on appelle le Plan 401 (k), qui a été créé sous Reagan. Ce système-là en prend plein la figure maintenant, puisque les Bourses se sont effondrées de 25 à 35 % tout autour de la planète [2].
    Je n’appelle pas ça du capitalisme populaire, parce que ce ne sont pas du tout les travailleurs qui gèrent leur épargne. C’est une épargne obligatoire dans le cadre d’un système de pension privatisé, et ce sont des managers payés à des salaires très élevés qui gèrent cette épargne et l’investissent en Bourse. Et ça produit des résultats catastrophiques aujourd’hui.
    Daniel Mermet — En ce moment, on a presque oublié en France le « débat » sur la réforme des retraites qui vise, qu’on le veuille ou non, à privatiser le système, pour aller vers des retraites par points. Si cette réforme passait, les retraités français verraient leur retraite s’effondrer en ce moment.
    Macron, c’est un système de retraites où le régime par répartition occuperait une place de moins en moins importante et où la partie capitalisation augmenterait.
    ….Il y a donc une certaine prise de conscience qui devrait, si les mouvements sociaux et les forces politiques de gauche viennent avec un programme bien solide, sur la base de ce qui est en train de se passer, avoir beaucoup plus d’écho qu’elle n’en avait auparavant. Et ceux qui défendaient de strictes politiques de repli – avec des aspects racistes – perdront du terrain.
    Là-bas si j’y suis, 3 avril 2020
    Même Mr E . Macron a parlé de la suppression de la dette pour les pays africains le lundi de Pâques 13 avril 2020 à 20 H !

  6. Posted 15 avril 2020 at 19:17 | Permalien

    Salut Gérard,
    j’ai bien reçu la brochure GDS.
    Il me semble qu’il faut tirer des leçons générales du covid comme révélateur de la vérité du libéralisme économique. Donc:
    1) le marché, les premiers de cordée, la main invisible etc. sont aux abonnées absents. preuve irréfutable est donnée qu’au pied du mur, seul l’État a une fonction économique et sociale globale.
    2) encore faut-il qu’il s’agisse de l’État entrepreneur, investisseur ce que les ultras du libéralisme et leurs domestiques gouvernementaux se refusent à faire: d’où pas de masques, de tests, de gants etc.
    3) en conséquence, cet État rétabli doit seul toucher l’argent publique des Banques Centrales. Hors UE les anglais l’ont fait immédiatement. Nous devons abroger la loi giscard d’une part, signifier que la BCE doit cesser de fournir les banques privées en argent public (elle le fait au demeurant en violant un article du traité de Maastricht).
    4) sinon ils sont prêts à nous faire payer « l’endettement de l’État », tel qu’il se constitue actuellement pour les entreprises et pas pour les services publics; bombe à retardement à dénoncer et campagne à mener.
    Il y a un aspect positif à ce covid, c’est la faillite de l’idéologie libérale. Il faut le dire comme dans le conte d’Andersen. En même temps ses tenants s’en foutent, ils le savent bien que les premiers de cordée ne pensent qu’à eux. Il y a donc une campagne à mener sur les fondements de l’idéologie libérale et de sa société oligarchique et inégalitaire, car il ne reste rien de ses arguments majeurs. Mais si on ne le dit pas, si on ne dénonce pas, si on ne propose pas le retour de l’argent des Banques Centrales aux États et plus jamais aux banques, ils vont continuer pour que les « jours heureux » soient encore les leurs.
    amitiés
    ge

  7. Posted 18 avril 2020 at 8:55 | Permalien

    Message du 17/04/20 17:54 De : « UDFO 51″
    Objet : URGENCE – A FAIRE CIRCULER / INSPECTEUR SUSPENDU : L’ETAT DE DROIT EN DANGER – LA FRANCE BAFOUE SES ENGAGEMENTS INTERNATIONAUX – LES ORGANISATIONS SYNDICALES REAGISSENT UNIES

    Cher(e)s camarades,

    Vous en avez sans doute entendu parlé tant la situation est grave pour la démocratie.
    Il vous faut savoir, que cet inspecteur, Anthony SMITH, a été suspendu alors qu’il suivait nos camarades de l’ARADOPA qui vendredi 11 avril ont déposé des droits de retrait et un droit d’alerte pour danger grave et imminent.
    Les droits de retrait, face à l’interprétation unilatérale qu’en fait la ministre du travail et la justice confinée, ont été levés.
    Le droit d’alerte est maintenu, plus que jamais, tant nos camarades et l’ensemble de leurs collègues sont mis en danger.
    Elles sont la « 3ème ligne ».
    ABANDONNEES par tous ces décideurs
    Une pétition de soutien à Anthony SMITH est en cours au niveau national
    Ce weekend je vous enverrais une motion de soutien à faire parvenir par vos syndicats, si vous le voulez bien, aux DIRECCTE Marne et Grand Est
    L’affaire a une telle résonnance en termes de respect du socle de tout république, LA SEPARATION DES POUVOIRS, que la presse nationale s’en empare.
    En pièce jointe, le communiqué de la fédération
    Lundi nos camarades de l’inspection du travail se réunissent également

  8. Posted 18 avril 2020 at 9:00 | Permalien

    Expéditeur: Ensemble Marne
    Date: 17 avril 2020 à 22:00:19 UTC+2
    Destinataire: destinataires inconnus: ;
    Objet: Mise a pied d’un inspecteur de travail de Reims = remise au travail sans protection !

    Bonsoir,
    Un inspecteur du travail de Reims a répondu à l’appel des élues du personnel de l’ARADOPA (aide à domicile), il a demandé des protections pour le personnel qui côtoie des usagers très fragiles, les personnes âgées, mais rien n’a changé. Il a résisté aux pressions de sa hiérarchie qui ne voulait rien faire, il a poursuivi la procédure en déposant un référé et vient de subir une mise à pied immédiate dans l’attente d’une sanction, sur décision du ministère voulant mettre au pas tous les inspecteurs du travail. Voir communiqué national d’Ensemble! ci-dessous.
    Les communiqués nationaux des organisations syndicales donnent les détails :
    - Voir celui, très complet de la CGT : http://cgt-tefp.fr/penicaud-met-a-pied-un-inspecteur-du-travail-qui-tente-de-faire-appliquer-le-droit-la-politique-de-mise-en-danger-des-salarie-es-doit-cesser/
    - Voir celui de Solidaires : https://solidaires.org/Penicaud-tente-de-museler-l-inspection-du-travail
    qui donne accès à celui de SUD Travail.
    Fait historique, toutes les organisations syndicales de la Marne ont signé le communiqué de presse joint et demandent à leurs équipes de faire connaitre ce scandale aux salarié·es et d’envoyer une motion de soutien (modèle joint) à la DIRECCTE (départementale et régionale), au (sous)Préfet, au CD, …,selon le mode d’emploi joint également.

    Communiqué national d’Ensemble!
    Le ministère du travail torpille le travail de ses agents : inacceptable !

    Un inspecteur du travail qui voulait faire respecter les barrières sanitaires vient d’être mis à pied par sa tutelle ministérielle. Anthony Smith, inspecteur du travail dans la Marne (il était aussi candidat pour Ensemble ! aux élections municipales) ne faisait que son travail en enjoignant au chef d’une entreprise d’aide à domicile de fournir des masques à ses employé-es. Alors que plusieurs d’entre elles/eux sont en examen médical avec suspicion de contamination au COVID 19.

    Après des lettres de rappel sans résultat, l’inspecteur a entamé une procédure de référé pour contraindre l’entreprise à prendre des mesures. Mais la hiérarchie du Ministère du travail, en commençant par la Direction départementale jusqu’au ministère soutiennent de fait l’attitude de l’employeur, au mépris de tous les discours gouvernementaux. Pire : Anthony Smith est mis à pied.

    Ce faisant, le ministère nie le travail de ses propres agents en matière de protection et prend le risque d’une extension de la maladie parmi les salarié-es. C’est inacceptable ! Le syndicat CGT des inspecteurs-trices du travail ainsi que la confédération CGT ont publié une protestation.

    Ensemble ! soutient l’action des inspecteurs du travail pour alerter sur les risques sanitaires, et pour une stricte protection au travail avec tous les moyens disponibles. La mise à pied doit être annulée immédiatement.

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